Foire aux Seconds Vins : sélection Pessac-Léognan

Samedi 15 octobre, la Foire aux Seconds Vins est de retour au Hangar 14, sur les quais de Bordeaux. Un événement organisé par « Terre de Vins » en partenariat avec Cash Vin. Une cinquantaine de propriétés bordelaises présentent leur second vin à la dégustation et à l’achat. Pour accompagner les visiteurs, la rédaction fait partager ses commentaires de dégustation.

1 – Les seconds vins en appellation Pessac-Léognan

Château Pontac-Monplaisir
Prémices de Pontac-Monplaisir 2017

Nez un peu sur la verdeur et le menthol, végétal frais, une touche sanguine et terrienne, cuir, prune, prunelle, note acidulée de petit fruit à noyau, légères épices. Bouche assez acérée, élancée, sur une chair svelte, avec une finale plutôt courte. On a du plaisir, une certaine buvabilité à défaut de grosse matière, la chair s’étirant sur une arête acide prononcée. Sur un millésime compliqué à négocier, il est allé chercher une certaine maturité. Un caractère alcooleux se discerne en bouche. A marier avec une saucisse aux lentilles.
14,5/20
15 € à l’unité, 12,50 € prix remise.

Château Léognan
Le Calice de Léognan 2018
Nez généreux, plutôt sur le fruit noir, le tabac blond, beaucoup de jeunesse et de vitalité, on devine aussi un côté croquant. En bouche, un jeu d’équilibre entre une trame acidulée, un profil salivant, digeste, un joli toucher de tannins qui demande encore à se fondre un peu. Deux ans d’attente ou un bon passage en carafe lui feront du bien. A attendre de préférence, mais on va avoir un vin frais et juteux. Avec un tartare de bœuf.
15,5/20
19,50 € à l’unité, 16,25 € prix remise.

Château Bouscaut
Les Chênes de Bouscaut – Rouge 2018
Le nez nous a semblé de prime abord un peu déséquilibré, sur l’alcool et une touche vernie. Un léger vanillé se devine. Joli fruit noir à l’eau de vie et confiture de cerise. La bouche est assez fluide, sur une chair souple et des tannins légèrement grenus. Une certaine rugosité qui exige un carafage. On est sur une expression de fruit assez riche, gourmande à défaut d’une grande profondeur. Avec un filet de bœuf juste saisi.
14,5/20
17 € à l’unité, 14,17 € prix remise.

Château Bouscaut
Les Chênes de BouscautBlanc 2020

Dans un style très sauvignon au premier abord, ce vin s’installe dans un certain classicisme qui lui va plutôt bien. La chair est savoureuse, entre pêche blanche et poire, bien mûr, salin, légèrement poivre blanc, avec des notes vanillées et de fins agrumes qui se dessinent. Finale sur la tonicité, pour un bon équilibre d’ensemble. C’est abouti et très recommandable. Avec un cabillaud à la basquaise.
15/20

Château Malartic-Lagravière
La Réserve de Malartic – Rouge 2018
Une certaine profondeur sanguine, un profil séveux et saignant se devine sur le fruit rouge et noir à point, avec des notes confiturées. On a presque un côté pâte sablée caramélisée qui se devine, mais aussi des notes d’herbes médicinales. La bouche est de belle facture, tonique et vivace, juteuse, déroulant un profil énergique et poivré. Bon milieu de bouche charnu, tendu, assez élégant, porté par une jolie trame tannique. Avec une épaule d’agneau confite aux herbes.
15/20
25 € à l’unité, 20,83 € prix remise.

Château Malartic-Lagravière
La Réserve de Malartic – Blanc 2019
Toujours une valeur sûre. Très bien balancé entre sa chair blanche juteuse et son acidité très bien maîtrisée, ce second vin de Malartic illustre bien le savoir-faire de la famille Bonnie, dans un registre accessible, axé sur la buvabilité et le plaisir immédiat. Les fins amers en finale lui donnent de sérieux arguments à table.
Avec un pavé de cabillaud aux salicornes.
15,5/20

Château Carrosse Martillac
L’Equipage du Carrosse Martillac 2019

Nez mûr et avenant, sur la prune confite voire le pruneau, il décline une belle dose de menthol et d’eucalyptus. En bouche, une jolie texture en finesse, un élevage fondu, une bonne maturité savoureuse et poivrée, de la jutosité, des tannins encore un peu stricts mais qui vont rapidement se dompter. Un vin de joli charme, presque prêt à boire. Avec un sauté de veau aux épices et poivrons.
15,5/20
26 € à l’unité, 21,67 € prix remise.

Château de France
Château Coquillas – Rouge 2019

Nez assez cabernet (46% de l’assemblage), sur une touche menthol et un végétal mûr qui souligne le cassis. Le fruit est plutôt croquant, pimpant, sur un profil assez svelte, acidulé, frais. C’est un vin facile et plaisant, sans une énorme ampleur, sur la vivacité. Avec une chiffonnade de jambon de pays.
13,5/20
14,50 € à l’unité, 12,08 € prix remise.

Château de France
Château Coquillas – Blanc 2021

Très zeste d’agrumes, avec une pointe de jasmin et une touche herbacée et une franche note de bonbon anglais, ce blanc n’est pas dénué de charme. La bouche est vive, mordante, construite sur une jolie chair svelte et une colonne acidulée qui étire la matière et saisit la finale. Simple, mais bien exécuté. Avec des œufs mimosa aux crevettes.
14/20

Château Seguin
Angelot de Seguin 2019

Nez sur un profil acidulé, noyau, cerise fraiche. Campé sur une trame acide très prononcée, sur une chair assez svelte, le vin s’étire en longueur, déployant son profil croquant et sapide, jusqu’à la finale qui décline de fins amers. Énergique ! Avec des haricots coco au chorizo.
14,5/20
19,90 € à l’unité, 16,58 € prix remise.

Château Olivier
Dauphin d’Olivier
2019
Très joli nez assez floral, délicat, sur un fruit à point, frais et appétissant. Bouche droite, sapide, tendue, joliment construite sur une franche acidité, une matière al dente, savoureuse, sertie de tannins fins et d’une belle note poivrée, légèrement réglissée en finale. Un pur plaisir, taillé sur l’équilibre, pensé pour la table. Avec une moussaka.
16/20
16,90 € à l’unité, 14,08 € prix remise.

Château Carbonnieux
Tour Léognan – Rouge 2020

Un registre acidulé se devine, sur un petit fruit rouge croquant. En bouche, c’est saillant, le fruit est mordant et plutôt plein, c’est dans un style moderne, campé sur une jolie acidité, avec de petits tannins granuleux. Un bien joli vin accessible, à prix doux. Avec une pizza regina.
14,5/20
15,90 € à l’unité, 13,25 € prix remise.

Château Carbonnieux
Tour Léognan – Blanc 2021

Avec son sauvignon dominant, en équilibre sur le fil du variétal, sa jolie palette de fleurs blanches et d’agrumes frais, ce 2021 assume son registre mordant, saillant, croquant. Taillé pour des produits de la mer ou un apéritif entre amis, il fait le job assurément. Quelques coquillages et des terrines de poisson !
14,5/20

Château Luchey-Halde
Les Haldes de Luchey – Rouge 2018

Nez sur la confiture de fraise, touche de menthe, c’est assez joli et avenant. Bouche fluide, digeste, à la limite du fluet et du dilué. Un vin plutôt pour la soif, sans complexité mais porté par son agréable buvabilité qui en fait un bon partenaire tout-terrain. Pour les charcuteries de l’apéro, et mieux, un pâté de campagne.
14/20
15,50 € à l’unité, 12,92 € prix remise.

Château Luchey-Halde
Les Haldes de Luchey – Blanc 2018

Les équipes de Bordeaux Scoences Agro ont bien interprété ce millésime assez généreux, qui confère à ce blanc une certaine opulence de fruit blanc très mûr, un léger miellé lorgnant vers la cire d’abeille, une bouche plutôt équilibrée entre le charnu et l’acidulé. Ce n’est pas d’une très grande longueur mais c’est franchement gourmand et digeste. Avec un cake au crabe et aux épices.
14,5/20

Château Brown
La Pommeraie de Brown – Rouge 2019

Nez qui allie de la race et de la concentration. Un léger fumé, un boisé fin, escortent un nez de fruit noir, de tabac, de racine, c’est assez complexe et complet. La bouche est de belle extraction, c’est juteux mais droit, net, d’une bonne concentration tendue par une jolie acidité mordante et salivante. Un équilibre très intéressant, souligné par une belle définition de tannins. Une très bonne affaire. Sur le rôti de bœuf du dimanche, pommes dauphines.
16/20
18 € à l’unité, 15 € prix remise.

Château Brown
La Pommeraie de Brown – Blanc 2020

Plutôt stylé, ce blanc au nez profond et épicé, déroulant un fruit jaune ample sans tomber dans l’excès. On devine une touche d’épice, un boisé fin, du bonbon au miel. En bouche, les notes d’ananas rôti et d’orage confite se marient avec une acidité citronnée, très saillante. C’est un blanc mûr mais droit, centré, plutôt bien ajusté.
15/20

Château Haut-Nouchet
Arpège de Haut-Nouchet – Rouge 2019
De la vivacité, un fruit rouge croquant avec une note de noyau, cela s’annonce à la fois mûr et acidulé, sur un fil ténu mais appétissant. La bouche confirme : sans énorme volume, on a un joli fruit saillant, désaltérant, plutôt espiègle, sans tannins affirmés et surtout signé par une ligne acide qui vivifie l’ensemble. C’est joli et certainement très agréable à table. Avec des cuisses de caille à la plancha, légèrement relevées.
14,5/20
13 € à l’unité, 10,83 € prix remise.

Château Haut-Nouchet
Florilège de Haut-Nouchet – Blanc 2019

Très pèche blanche teintée d’une touche de sirop, et d’une teinte boisée, ce blanc mûr décline des notes de fruit confit, un léger voile caramélisé et miellé. Un profil gourmand, exotique, qui appelle la table. Avec un porc aux ananas.
14/20

Château Couhins
Château Couhins La Gravette – Rouge 2018

Fruit noir capiteux, de la réglisse, cela s’annonce gourmand et séduisant. En bouche, une jolie matière, confiture de cerise noire, réglisse à nouveau, léger végétal mûr évoquant le bois de cèdre. Les tannins ont une petite rugosité mais le dessin du vin est droit, porté par une jolie droiture, et le tour de poivre en finale est bienvenu. Avec un petit salé aux lentilles.
14,5/20
18 € à l’unité, 15 € prix remise.

Château Couhins
Château Couhins La Gravette – Blanc 2018
Le second vin de Château Couhins combine sauvignon blanc et gris pour un panier de fruit blanc à noyau, petite cerise, zeste de citron et herbe printanière fraichement tondue. On connaît le registre, il a ses adeptes, et il va de soi que sur un plateau d’huîtres ouvertes au bord de l’eau, cela fera très bien l’affaire.
13,5/20

Infos pratiques
La Foire aux Seconds Vins
15 octobre 2022
10H-19H
Hangar 14, Bordeaux.
Liste des exposants et billetterie en suivant ce lien


À nos lecteurs : les vins présents à la Foire aux Seconds Vins dont le commentaire ne figure pas dans cette série d’articles n’ont pas présenté d’échantillon à temps à la rédaction, ou ont présenté un échantillon défectueux qui n’a pu être re-dégusté.


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Incontournable Lyon Tasting

Près de 3 500 épicuriens lyonnais- se sont donné rendez-vous pour cette 5e édition du festival des grands vins Lyon Tasting qui s’est tenue ce week-end, au Palais de la Bourse de Lyon.

3 500 visiteurs qui ont pu profiter d’un festival incroyable et qui ont eu la chance de rencontrer une centaine de vignerons pour déguster quelque 300 références de vins et champagnes proposées à la dégustation. Une édition à succès faite de rencontres, d’expériences et de découvertes à travers le regard des acteurs de cet événement.

6 masterclass ont rythmé le week-end:


Riedel – L’importance de la forme des verres sur le nez et le goût du vin.Grands blancs de Bourgogne et caviar de FrancePomerol Séduction – A la rencontre de neuf PomerolGigondas 2012- Cinq grandes cuvées au pied des dentelles de MontmirailChateaunet Challenge, le concours de dégustation a l’aveugle en partenariat avec le site de vente en ligne Chateaunet à mis en lumière 5 visiteurs aux connaissances accrues du vin et des terroirs. 4 crus du Beaujolais se mettent à table

8 ateliers tournés vers les Côtes du Rhône:

Huit ateliers de 45 minutes dédiés à la découverte des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages étaient animés tout au long du week-end avec une petite introduction théorique, avant de passer au cœur du sujet illustré par la dégustation de quatre vins. Animés par Géraldine Clément et Bertrand Boisleve, sommeliers, ils étaient l’occasion parfaite de découvrir l’ensemble du vignoble ou d’en approfondir votre connaissance par la thématique qui vous inspire le plus.

La gastronomie lyonnaise mise à l’honneur

Les quinze chefs emblématiques lyonnais présents sur l’événement ont pu ravir les papilles visiteurs du salon, en accord avec les vins dégustés. Membres des Toques Blanches Lyonnaises ou des Bouchons Lyonnais, ils ont proposé tout au long du week-end des bouchées gourmandes réalisées dans les règles de l’art.

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[Lyon Tasting] Master class : 4 crus du Beaujolais se mettent à table

Le Beaujolais est pour beaucoup synonyme de bonne chère. Sa proximité avec Lyon en fait un partenaire historique et privilégié des traditionnels bouchons lyonnais.

Cette master class a eu pour double ambition d’illustrer les accords entre mets locaux et cuvées beaujolaises, tantôt sur l’originalité, tantôt sur la tradition, ainsi que d’illustrer le travail des vignerons et des appellations sur l’identification de parcellaires aux identités marquées au sein des crus.

Animée par Mathieu Doumenge, grand reporter à Terre de Vins, avec les explications de Nathalie Chuzeville, directrice de l’ODG des crus du Beaujolais, et les talents conjugués de Florence et de son fils Maxime Périer, à la tête du Café du Peintre, qui ont concocté les bouchées, l’auditoire a pu expérimenter et commenter les différents vins et accords avec les commentaires de dégustation de Laurent Derhé, sommelier meilleur ouvrier de France.

Terrine de lapin aux pruneaux et Côte de Brouilly

C’est la cuvée Brulhié du domaine Ruet en 2019 qui a ouvert le bal, accompagné de la terrine de lapin aux pruneaux.
Cette appellation dont la signature géologique est la présence de pierres bleues, témoins d’une activité volcanique ancienne, dispose de nombreux lieux-dits dont Brulhié, et l’accord entre cette cuvée et la terrine fonctionne à merveille. La tension vient trancher le gras de la terrine et la sucrosité du pruneau, dont la gourmandise fera écho en retour aux tanins soyeux et aux arômes délicats de graphite et pivoine.

Goujonnette de carpe, vinaigrette au vin rouge et Régnié

Le dernier-né des crus, qui vient de fêter ses 40 ans, a la particularité d’être composé quasiment à 100% de sols granitiques, et se situe entre 250 et 400 mètres d’altitude. L’accord a volontairement été fait entre poisson et vin rouge, qui s’entendent très bien dès lors que la cuvée présente un bon niveau d’acidité, exhaustant les saveurs iodées.
De l’aveu de Maxime Périer, cette recette et cet accord avec la cuvée « Crêt d’Oeillat » de Guillaume Striffling en 2019 étaient sa « plus grosse prise de risque du jour », la carpe n’étant pas toujours suffisamment appréciée, de même que les accords vins rouges et poissons. Pari gagné.

Salade de lentilles, sabodet et Moulin-à-Vent

Avec le sabodet rôti pour lui apporter du croustillant, son goût prononcé et la salade de lentille parfaitement assaisonnée au vinaigre de Xeres, il fallait un vin avec du caractère, mais qui sache rester souple.
Association parfaite avec le Moulin-à-Vent 2020 de la maison Le Nid, qui offre encore une autre expression du gamay, plus charnue, plus concentrée, sur des arômes de fruits noirs plutôt que de fruits rouges, dont les tanins plus marqués permettent de tenir tête au sabodet, et l’acidité bienvenue de l’assaisonnement des lentilles résonne avec celle du Moulin-à-Vent, amplifiée par sa fraîcheur.

Financier à la griotte et Morgon

Encore un accord original destiné à souligner à la fois les nombreuses possibilités de mariage entre mets et vins, et les caractéristiques de la Côte du Py. Comme le rappelle Maxime Périer, on dit parfois des vins de Morgon qu’ils « morgonnent », signifiant qu’ils développent ces arômes typiques de cerise, de kirsch et de griottes. Accord de mariage donc avec ce financier pour l’aromatique, tout en jouant sur l’opposition tension du gamay et sucrosité du financier qui se complètent pour mieux s’équilibrer. Cet accord particulièrement réussi ponctue une master class interactive et enrichissante, dernière de cette édition de Lyon Tasting 2022.

Photos ©A. Viller

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[Lyon Tasting] Vent de fraîcheur sur les Châteauneuf rouge

La tête de pont des Côtes-du-Rhône recèle de plus en plus de cuvées travaillées sur la fraîcheur et destinées à un plaisir immédiat. Quelques illustrations lors de ce Lyon Tasting 2022.

Nouveaux contenants d’élevage, dates de vendange raisonnées, main légère en vinifications … Les producteurs de Châteauneuf-du-Pape usent de différentes techniques pour créer des cuvées au profil digeste, à déguster sans attendre, sans pour autant rogner sur la complexité. Voici quelques franches réussites en la matière :

Famille JM Cazes (E13) – Châteauneuf-du-Pape rouge domaine des Sénéchaux 2019 (45€)

Un assemblage classique et des parcelles pour la plupart situées sur la veine de Rayas donnent ce profil à la fois gourmand et racé. La bouche est généreuse, on y distingue le cacao, le cassis et la cerise à l’eau de vie, ainsi que des tanins d’une grande élégance. La finale, tendue et poivrée, laisse une longue sensation salivante.

Château de la Gardine (D5) Châteauneuf-du-Pape rouge cuvée tradition 2020 (39€)

Cet assemblage classique à dominante de grenache s’affine pour moitié en fût, et pour moitié en cuve béton. Donne une expression purement fruitée, au nez comme en bouche. L’attaque et franche, la trame tendre, avec des tanins enveloppants et feutrés. Avant l’élevage, ce profil est obtenu en « privilégiant le froid en macération et en évitant les extractions trop poussées ».

Olivier Ravoire (E2) – Châteauneuf-du-Pape rouge 2020 Caparaçon (32€)

Olivier Ravoire, 2e génération du négoce familial, propose ici un assemblage à 60 % de grenache, 10 % de mourvèdre, et 30 % de syrah, passée 18 mois en fût. Mais « on essaie de ne pas trop marquer, et on achète pour ça des fûts d’un vin en Bourgogne ». Les dates de vendanges sont aussi choisies avec soin. Résultat : une bouche charnue, tendre, sur la figue et la prune fraîche. Fins mais encore puissants, les tanins devront s’arrondir, mais la finale acidulée rafraîchit l’ensemble.

Maison Brotte (C8) – Domaine Barville, Châteauneuf-du-Pape rouge (39€)

Grenache 80 %, syrah 15 %, mourvèdre 5 %. On est dans l’élégance, avec un nez complexe à dominante florale, et une trame souple, aux tanins soyeux, dont l’aromatique évoque le cacao et le coulis de fruits rouges. La très longue finale, poivrée et florale, impressionne. Un coup de coeur !

Maison Ogier (F1) – Châteauneuf-du-Pape rouge 2020 (30€)

Un châteauneuf issus de terroirs de galets roulés et schiste élevé à 100 % en cuve béton, « chose rare » dans l’appellation, d’après Mathilde Robert, chargée marketing. Le nez s’ouvre sur le sous-bois et le champignon, le tabac… En bouche, place à la gourmandise avec un fruit juteux et digeste et une nuance de poivre doux, ainsi que des tanins puissants et soyeux. «C’est un parti pris, cela change du châteauneuf qu’on déguste avec un gibier. Cette cuvée est à boire plus vite, même si elle sera très intéressante dans 5 ans. »

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[Lyon Tasting] Patriarche, la pente ascendante

La maison beaunoise, aux caves célèbres mais aux vins restés ces dernières années relativement discrets auprès du grand public, voit ses cuvées gagner en reconnaissance, notamment lors de ce 5e Lyon Tasting. Le résultat d’un travail de fond.

L’affluence auprès de Patriarche (stand D15) pendant ce 5e Lyon Tasting est très représentative de la période que vit actuellement la maison beaunoise. Les récompenses s’accumulent pour ses vins, avec pour exemple le dernier Tastevinage, grand concours bourguignon, à l’issue duquel la maison a récolté 7 distinctions. « Chez les particuliers aussi, on ressent un engouement », observe Jean-Michel Gallette, responsable de l’activité oenotouristique de la maison.  « De plus en plus, on accueille des visiteurs qui viennent voir les caves [les plus grandes de Beaune, 40 000 visiteurs annuels, ndla] parce qu’ils ont aimé les vins ». De même, « on monte en puissance chez les restaurateurs et cavistes depuis les 6 ou 7 dernières années ».

Un Beaune blanc fait l’unanimité

Le résultat « d’un travail de fond » se félicite-t-il. La maison, qui produit exclusivement en négoce, a « particulièrement travaillé sur les approvisionnements de raisins et vins, privilégiant des collaborations étroites et de long terme avec les viticulteurs », choix dont la maison commence à récolter les fruits.

Ainsi, le Nuits Saint-Georges 1er Cru Les Vaucrains 2019 (62€) a séduit lors du salon, pour son caractère solaire, charmeur, son fruit mûr et des notes cacaotées. Sur le même millésime, le Beaune 1er Cru « Les Pertuisots » (38€) en a bluffé plus d’un. Ce climat voisin de Pommard distille des arômes pâtissiers complexes, de pêches et poires cuites rehaussées d’amandes torréfiées, ainsi qu’une belle onctuosité. Une gourmandise bien contrebalancée par un accent minéral et énergique qui sous-tend l’ensemble et se précise en finale.

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[Lyon tasting] Concours à l’aveugle de Chateaunet : and the winners are…

L’édition 2022 du concours à l’aveugle organisé par Terre de vins à Lyon Tasting en partenariat avec Chateaunet n’aura pas été décevante. Elle a été remportée par Loïc Robert, jeune maître d’hôtel qui a même réussi à deviner le nom de l’un des domaines !

Premier constat de ce concours 2022, comme on l’avait déjà observé lors de Champagne Tasting, si on regarde l’âge moyen de la quarantaine de participants, les jeunes sont toujours aussi nombreux à s’intéresser au vin et font souvent preuve d’une expertise supérieure à leurs aînés !

En dégustant à l’aveugle cinq cuvées différentes, les participants devaient identifier le cépage, la région, le millésime et pour les meilleurs, le domaine. Le premier vin, la cuvée Grand Deffand blanc de Château La Verrerie (32€), était une roussanne millésimée 2021 assemblée avec de la grenache. Ce domaine est l’une des pépites du groupe EPI qui outre sa branche vêtements (Weston, Bonpoint), s’est constitué un bel empire dans le monde du vin (Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck, Isole e Olena…). Autant le cépage était clairement identifiable, autant selon Sylvie Tonnaire, rédacteur en chef de Terre de vins, la situation sur l’AOC Lubéron, au sud de la vallée du Rhône, était moins aisée à deviner, compte tenu de la fraîcheur étonnante du vin.

La deuxième cuvée mettait justement le cap plus au Nord, à Condrieu, pour nous proposer un viognier, millésimé 2021 (234€). Un très beau vin, avec un nez sur l’abricot sec, et une bouche festive éclatante de fruits exotiques. L’auteur n’est autre qu’Aurélien Chatagnier, un véritable « self made vigneron » qui a créé de toutes pièces à l’âge de 22 ans son propre domaine.

La troisième cuvée mystère nous emmène à Nuits-Saint-Georges. Le pinot noir est à tomber, avec ses arômes de cerise croquante, ses tanins parfaitement fondus. Normal, nous sommes chez Edouard Delaunay, une maison historique de l’appellation. C’est encore une belle histoire : fondée en 1893, la famille avait été obligée de revendre au début des années 1990, avant de réinvestir dans le Languedoc. Mais trente ans plus tard, alors que la marque avait cessé d’être exploitée, elle est parvenue à la racheter ! L’année 2019, très solaire, a donné un fruit magnifique tandis que la parcelle des Crots (45,20€) qui se situe sur des sols très blancs apporte une finale crayeuse.

Le quatrième vin était la cuvée « Champelrose » du domaine Courbis sur l’appellation Cornas, millésimée 2020 (35€). « Le disque violine à bleuté est tout de suite un marqueur qui doit nous mettre sur la piste de la Syrah. Avec son volume en bouche, sa structure, son velouté, c’était sans doute le vin le plus facile à deviner. La jeunesse du millésime était également très lisible compte de tenu de l’expression très nette des arômes primaires, le cassis en particulier ».  

Enfin, last but not least, la cinquième cuvée était un Margaux, le Château Brane-Cantenac 2015 (92€), dominé par le cabernet sauvignon. Christophe Capedeville nous décrit cet étalon pur-sang : « Sur ces graves argileuses très profondes, le vin a une endurance incroyable et les potentiels de garde peuvent facilement atteindre 50 ans. »

Avec 65 points sur cent, et un domaine deviné (le Château Brane-Cantenac), Loïc Robert, maître d’hôtel formé à l’école de Vienne, a remporté le concours. Passionné par toutes les appellations mais appréciant particulièrement les vins de Cornas, il nous a confié travailler à l’ouverture de son propre restaurant avec sa compagne, elle-même seconde de cuisine. Les deuxièmes et troisièmes prix ont été remportés par Philippe Rossiaud, qui nous a expliqué avec humour s’occuper des pieds, mais pas des pieds de vignes (il est podologue), Hugo Jeanguyot (Club d’œnologie de l’EM Lyon). Les quatrième et cinquième sont Augustine Rosa et Ludovic Ressiaud.

Les heureux vainqueurs ont remporté des caisses de vins (une caisse mystère, une caisse découverte, et une caisse dégustation), ainsi que des bons d’achat pour le site de Chateaunet. Au programme : des Pomerol, des Châteauneuf du Pape, des Chablis… Sandrine Julia nous a présenté en quelques mots ce site de vente en ligne, référence incontournable pour tous les amateurs de vins. L’entreprise est en effet une filiale du groupe Duclot, marchand de vins depuis 1886. Le site bénéficie de 4000 références dans toutes les appellations, dont 500 bordeaux, avec de belles allocations. Pour se donner une idée de la puissance de la plateforme, on relèvera simplement qu’elle possède un chai de six millions de bouteilles d’une surface de 20.000 m2 et qu’elle s’adresse à tous les clients pour toutes les occasions, puisqu’on y trouve aussi bien des cuvées à six euros que certains vins d’exception dépassant les 2000 euros.

www.chateaunet.com

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[Lyon Tasting] Fleurie en force et en majesté

Le cru Fleurie s’est fait une place d’honneur ce week-end à Lyon Tasting. Incarné par les cuvées du Château des Bachelards, du château de Poncié, du Château de Corcelles et du Château du Chatelard, le cru révèle sa puissance comme son élégance granitique au travers de différents parcellaires.

Chatelard le gourmand

Propriété de la famille Duboeuf depuis 2012, le Chatelard produit deux cuvées en Fleurie, « Renaissance », élevée en fût pendant un an, et « La cuvée des vieux granits » (dégustée en 2020, 14,85€), qui se veut une identité de Fleurie matinée de gourmandise beaujolaise avec une vinification semi-carbonique et un assemblage d’égrappés et de non-égrappés. Le moto de la famille Duboeuf se concentrant dans la volonté farouche de préserver le fruité du gamay, tout en lui conférent les caractéristiques du terroir duquel il provient, donne une cuvée aux notes et à la texture de graphite typique du cru, ainsi qu’un fruit gourmand.
D’importants travaux sur la cuverie ont démarré pour les deux ans à venir, avec l’optique de se donner les moyens de travailler davantage les parcellaires du cru.

Poncié la nordiste

Le Château de Poncié, tout en bio, aux mains de Jean-Loup Rogé et de Marion Fessy pour la vinification, présente deux Fleurie : les Hauts du Puy (18€) et Les Moriers (24€). Les granits roses sur lesquels s’épanouissent les vignes de 55 ans à 400m d’altitude pour la première donnent, sur cet élégant millésime 2019, une cuvée sur les épices et notamment le poivre noir, avec une bouche ample et fraîche avec de jolis amers en finale et une agréable finesse de tanins.
En 2018 et sur « Les Moriers », l’effet millésime se fait sentir avec une expression plus concentrée, plus solaire, des épices plus marquées et plus nombreuses, qui se dégustera idéalement à partir de mi-2023. Des cuvées que vous pouvez découvrir directement au domaine, et profiter de l’offre oenotouristique, pourquoi pas en essayant la dernière-née des activités : la chasse au trésor en famille au travers des vignes du domaine.

Bachelards l’élégante

La Comtesse de Vazeilles cisèle son millésime 2020 pour transformer le côté solaire en puissance raffinée. « Le Clos » (80€), présenté à Lyon Tasting, illustre ce que peut engendrer un gamay éduqué en bio, biodynamie sur les granits roses des sols entourant la propriété, et vinifiés à la bourguignonne, deux ans en foudres : une belle complexité aromatique autour des épices, des fleurs et des fruits mûrs reposant sur une structure équilibrée.
En 2022, Alexandra a produit pour la première fois une cuvée en rosé (16€), issu de ses vignes à Fleurie. Ce rosé de saignée offre une robe séduisante à la couleur intense, pour une aromatique et une structure soutenues par seulement 12,5 degrés. En espérant que l’essai soit reconduit car il a été transformé dès la première.

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[Lyon Tasting] Lyon-Bordeaux, match retour

Pour cette cinquième édition de Lyon Tasting, les vins de Bordeaux sont de nouveau en force, bien décidés à conquérir les amateurs de la capitale des Gaules. Et à en juger par l’enthousiasme des visiteurs, le travail de fond commence à payer.

Défendre Bordeaux en terre lyonnaise, venir vanter les mérites du Médoc ou du Libournais, du merlot et du cabernet au pays de la syrah, du pinot et du gamay, ce n’est pas une mince affaire. Les vins girondins sont loin d’être naturellement présents dans l’imaginaire – et dans les caves – des amateurs rhodaniens, et pourtant, dans cette ville de gastronomes où l’on sait célébrer le bien manger et le bien boire, le nouvel aggiornamento de Bordeaux a tous les arguments pour venir conquérir les consommateurs. Preuve en est faite pendant cette cinquième édition de Lyon Tasting, dont les visiteurs, qui étaient encore très timides devant les stands bordelais il y a cinq ans, n’hésitent plus à venir goûter les cuvées bordelaises en toute curisioté et ouverture d’esprit.

« J’ai pu constater une belle évolution depuis la toute première édition« , confie Pierre Lauret, représentant le château Pindefleurs en Saint-Émilion Grand Cru pour lequel il présente les millésimes 2019, 2018 et 2016 en magnum (24-53 €). « On voit venir vers nous de plus en plus de jeunes amateurs, qui ont envie d’apprendre la dégustation, n’ont aucun préjugé et veulent en savoir plus sur Bordeaux ». Une impression confirmée par Justine Memmi, représentant le château Lagrange, 3ème Grand Cru Classé de Saint-Julien : « je dirais qu’un visiteur sur trois qui s’arrête sur le stand connaît déjà Lagrange ou du moins l’appellation Saint-Julien. Ensuite, il faut faire un travail d’explication, reprendre les bases, la géographie médocaine, le classement 1855… Le public est composé de beaucoup d’étudiants, mais aussi d’étrangers, qui viennent vers nous sans idées reçues« . L’occasion pour Justine de faire le point sur toutes les actualités du château Lagrange, qui termine une phase de travaux sur l’espace réceptif & dégustation après avoir rénové les 14 chambres de la propriété : l’accueil au château est une activité importante, soutenue par le groupe japonais Suntory qui en est l’actionnaire depuis 1983. Lagrange présente, au passage, son second vin « Fiefs de Lagrange » 2016, son premier vin sur le même millésime, et le premier vin en 2014 pour donner deux approches différentes (prix de 32 à 65 €).

Faire un travail de pédagogie et d’explication, c’est possible tout en étant ludique et divertissant. C’est le talent de Caroline Decoster, qui présente les vins du château Fleur Cardinale, Grand Cru Classé de Saint-Émilion, à un jeune trio d’amateurs peu familiers des productions de l’appellation, en comparant son 2018 à « un adolescent prometteur, un étalon fougueux qui a besoin d’être débourré » (50 €) et son 2014 à « un jeune actif qui vient de se mettre en couple et entre dans la vie active, qui a encore plein de choses à apprendre mais a troqué les nuits blanches contre les soirées Netflix » (49 €). Le second vin « Emotion » 2018 séduit par sa buvabilité savoureuse, une approche plus simple mais qui permet d’ouvrir la porte vers la complexité des bordeaux.

C’est d’ailleurs la même approche qui prévaut sur le stand du château Laroque, autre Grand Cru Classé de Saint-Émilion, dont le directeur David Suire, accompagné d’Amandine Bidault de Gardinville, chargée de développement commercial, met à un point d’honneur à expliquer les terroirs et les aspects techniques de la vinification à Bordeaux. Convaincu qu’il y a à Lyon de la place à conquérir pour les vins de Bordeaux dans leur profil frais et élégant, taillé pour la table, il présente Tours de Laroque 2018 (18 €), Laroque 2018 (45 €) et surtout Laroque 2019, un petit bijou de précision et d’allonge, construit sur une belle trame crayeuse et juteuse, savoureux et taillé pour la garde (45 €). Le jeune public qui se presse sur le stand ne s’y trompe pas. Il en va de même sur le double stand d’Axa Millésimes, qui présente en même temps Château Pichon Baron 2017, 2ème Grand Cru Classé de Pauillac (et le second vin Tourelles de Longueville 2016) et, juste à côté, Château Suduiraut 2017 1er Grand Cru Classé de Sauternes, ainsi que son second vin Castelnau de Suduiraut 2016 et le blanc sec Lions de Suduiraut 2021. Il en ressort que les grands noms du Médoc, tout comme les grands liquoreux bordelais, savent piquer la curiosité des amateurs lyonnais.

Moins prestigieux que Pichon Baron ou Suduiraut mais présentant une autre image de Bordeaux, le château Birazel situé dans l’Entre-deux-Mers, a été racheté en 2017 par l’investisseur belge Paul Boeckx qui a totalement relancé le vignoble de quelque 14 hectares pour lancer une marque à partir de zéro. La cuvée Romane en blanc 2020, à grande dominante de sémillon (70%) et à l’élevage en partie sous bois, demande encore à se fondre mais présente une gourmandise prometteuse (20 €). Quant aux deux rouges, la cuvée Paulus 2020 totalement sur le fruit joue la carte de la séduction, tandis que la cuvée Auguste 2020, élevée 18 mois en barriques et cuves « diamant », déroule du fond, une jolie complexité et une trame tannique qui semble indiquer un beau potentiel d’évolution (30 €). Canon-Fronsac ne figure pas non plus parmi les terroirs les plus médiatisés de Bordeaux et pourtant le château Gaby est présent de longue date à l’événement Lyon Tasting, pour présenter ses jolis vins du Fronsadais. Fortement chamboulé par une actualité récente, entre l’incendie qui a frappé le bâtiment du château il y a quelques semaines et le rachat récent de 60 ares à Pomerol (Clos Beauséjour) par le propriétaire américain de Gaby, Tom Sullivan, le directeur Damien Landouar, par ailleurs président du syndicat Fronsac et Canon-Fronsac, présente côte-à-côte les millésimes 2016 et 2017, l’un dans un registre solaire, capiteux, au profil alcooleux tenu par une très belle trame minérale (30 €), l’autre plus frais, droit, distingué et digeste (28 €). Deux expressions d’un même terroir et un cas d’école pour les visiteurs.

Enfin, à Bordeaux, l’innovation peut se dénicher derrière les oripeaux du plus grand classicisme, comme le démontre Jean-François Quenin, propriétaire du château de Pressac, Grand Cru Classé de Saint-Émilion. Outre son millésime 2018 en rouge, M. Quenin présente à Lyon Tasting un atypique rosé de saignée baptisée « La Rosée » 2021 (15 €), à la belle couleur soutenue et gourmande, et dont la mâche sapide à l’aromatique florale doit beaucoup à un élevage en barriques d’acacia -M. Quenin étant par ailleurs propriétaire d’une tonnellerie, TSO / Tonnellerie du Sud-Ouest. À l’aveugle, ce rosé charnu et tendre envoie de nombreux dégustateurs sur une piste de vin blanc, certains n’hésitant pas à lui trouver un profil de viognier. Comme quoi, de Bordeaux au Rhône, la connexion n’est jamais coupée.

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[Lyon Tasting] Cap à l’est, focus sur le Bugey

La maison Lingot-Martin est présente à Lyon Tasting et met à l’honneur ses cuvées effervescentes. C’est aussi l’occasion de mettre un pied dans le Bugey, vignoble qui produit certes le gourmand Cerdon, mais également de nombreux vins tranquilles.

Entre Jura et Beaujolais

Le vignoble du Bugey se divise en deux parties, la septentrionale entre Beaujolais et Jura, et l’orientale plus tournée vers la Savoie.
Que ce soit pour le Cerdon ou les vins tranquilles, le Bugey cultive les cépages présents dans les vignobles qui l’entourent, comme le gamay, le chardonnay, la mondeuse, le pinot noir et le poulsard.
Majoritairement constitué de sols argilo-calcaires, le vignoble produit d’autres cuvées effervescentes que le Cerdon, en méthode traditionnelle, comme le Bugey Brut (ou Montagnieu brut) à l’image de cette cuvée Blanc de blanc présentée par la maison Lingot-Martin, 100% chardonnay, où les fruits blancs s’expriment tout en finesse sur une bulle présente mais délicate, en faisant une alliée parfaite pour l’apéritif ou accompagnée de crustacés.

Cerdon forever

Bulle fine, robe rose fuschia, fruits rouges ultra gourmands, sans oublier évidemment la touche sucrée qui patine l’ensemble : l’identité du Cerdon ne change pas, faisant le lien entre les générations de façon intemporelle.
Les Anciens aiment à sortir les coupettes à la fin du repas dominical pour accompagner la tarte aux pralines ou autres desserts avec un trait de Cerdon (qui reste rarement à la dose minimale vu sa gourmandise), quand les plus jeunes l’apprécient à la table familiale, le choisisse pour leur mariage, ou s’initie au monde des effervescents avec ces cuvées accessibles.
Chez Lingot-Martin, vous pourrez déguster le Cerdon « classique » 100% gamay, de Vucher, (associé de la maison), mais aussi le Cerdon bio, composé de 75% de gamay et 25% de Poulsard, apportant une teinte plus saumonée et des arômes floraux délicats se mariant à merveille avec la gourmandise du gamay, pour une cuvée tout en plaisir et finesse.

Mise en grotte

En plus de ses paysages parfaits pour un break oenotouristiques, le Bugey n’hésite pas à tenter quelques expériences sur ses vins. Parce qu’il n’y a pas que de la bulle, et parce que les cuvées tranquilles du Bugey peuvent offrir un beau potentiel de garde, l’appellation a descendu 600 bouteilles dans la grotte de Cerdon en juin 2022, pour les laisser reposer deux ans, et voir l’impact que peut présenter ce genre de milieu sur le vieillissement des cuvées.

L’occasion parfaite pour venir ou revenir dans le vignoble découvrir le panorama géographique comme celui des vins de l’appellation.

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[Lyon Tasting] Masterclass Gigondas : le millésime 2012 à l’honneur

La première masterclass du jour à Lyon Tasting était consacrée aux vins de Gigondas. L’appellation vauclusienne déclinait sa diversité à travers cinq cuvées, toutes sur le millésime 2012. L’occasion de démontrer le potentiel de garde sur les terroirs des Dentelles de Montmirail.

Un voyage de dix ans dans le temps, toujours le long du Rhône, mais bien plus au sud : c’était la promesse de cette première masterclass du jour à Lyon Tasting, le festival des grands vins organisé par « Terre de Vins » au Palais de la Bourse de Lyon. Une belle occasion de mettre en avant le département du Vaucluse (qui tire son nom de « vallée close » entre Rhône et Durance), sa riche histoire aux racines antiques et à l’héritage religieux incandescent comme en témoigne la Cité des Papes d’Avignon, sa géologie complexe courant du Mont Ventoux aux Dentelles de Montmirail. Ce sont d’ailleurs ces Dentelles qui étaient mises à l’honneur ce matin avec l’appellation Gigondas, vignoble à forte identité qui a récemment fêté ses cinquante ans d’AOC.

Animée par Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de « Terre de Vins », en présence de Pierre Amadieu, inlassable ambassadeur de Gigondas avec sa famille implantée de longue date dans la région, et de Laurent Derhé, MOF Sommelier, cette masterclass mettait à l’honneur le millésime 2012 à travers cinq domaines, cinq cuvées, chacune déclinant une nuance de cette magnifique appellation juchée sur des terroirs d’exception, présentant de très beaux potentiels de garde et de très intéressants rapports qualité-prix pour les professionnels comme pour les amateurs. Le millésime 2012 se prête d’ailleurs très bien à l’exercice, tant il est un millésime d’équilibre, marqué par un hiver sec et extrêmement froid, marqué par un épisode de gel extrêmement violent en février qui a profondément meurtri les plus vieux pieds de grenache, un printemps humide, puis de nouveau un été sec et chaud, jusqu’aux pluies d’arrière-saison qui ont permis de combiner maturité et acidité.

Domaine Montirius, « Terre des Aînées » 2012, ouvre le bal avec la triple particularité d’être un pionnier de la biodynamie sur l’appellation, d’être situé sur les premières terrasses de l’appellation, plus sableuses, et d’être entièrement vinifié et élevé en cuve. Un vin encore en pleine jeunesse (« insolente », précise Laurent Derhé), avec un nez encore typique du grenache (80% de l’assemblage, le solde en mourvèdre) avec de la datte, de la figue, de la garrigue, du romarin. Une bouche peu volumineuse mais délicate, aux tannins affriolants, « au bon endroit à la bonne heure ». Sylvie Tonnaire l’imagine à table sur une poule au pot ou une andouillette, tandis que Serge Navel, dégustateur de longue date pour « Terre de Vins » participant à la dégustation, tenterait une belle côte de bœuf pour accompagner le côté encore « saignant » du vin.

Château Saint-Cosme 2012, un domaine historique de Gigondas (les anciennes cuves gallo-romaines situées dans les caves en attestent encore), situé un peu plus en altitude, est mené par Louis Barruol, également président du syndicat de l’appellation. Cette cuvée présente l’intérêt d’associer 60% de grenache, 20% de syrah, 18% de mourvèdre et 2% de cinsault, l’ensemble co-fermenté avec une part de vendange entière puis élevé 12 mois, aux deux-tiers en pièces de un à quatre vins, le reste en cuve. Robe scintillante, nez de fruit macéré, de fraise des bois, de pétale de rose, une touche mentholée, ce vin combine rondeur et puissance, avec une note sauvage, racinaire, légèrement giboyeuse. En accords, on imagine un faisan en cocotte aux légumes anciens ou un civet de colvert.

Domaine Les Goubert 2012, vignoble familial tenu par Mireille, Florence et Jean-Pierre Cartier, nous fait revenir sur le plateau du bas du village, avec une expression plus chaleureuse et évoluée du millésime. Le grenache se marie avec la syrah, le mourvèdre, le cinsault et la clairette – l’occasion de rappeler que l’aire de production de Gigondas est aussi une terre historique de blancs, et que l’appellation « Gigondas Blanc » devrait enfin voir le jour en 2023. En attendant, les rouges peuvent inclure jusqu’à 10% de raisin blanc dans l’assemblage, d’où la présence de la clairette. Celle-ci vient contrebalancer le caractère plus évolué de ce vin, tant dans la robe qu’au nez, déclinant notes de sous-bois, de cannelle, une touche chocolatée, confiture de vieux garçon, l’ensemble tenu par des tannins à leur juste place et une finale zestée. À marier avec une tourte au foie de volaille ou une terrine d’abats de sanglier relevée au genièvre.

Maison Gabriel Meffre, Domaine de Longue Toque 2012, nous fait monter en altitude, sur les terrasses marquées par les éclats calcaires des Dentelles. Longue Toque est un domaine historique de l’appellation, qui connaît un second souffle grâce à la maison de négoce Gabriel Meffre, laquelle en a fait son fleuron. 50% grenache élevé en cuve, 50% syrah élevée sous bois 18 mois, cette cuvée renoue avec la jeunesse et la vitalité, avec de la profondeur, de la densité, peu d’évolution, un fruit noir bien mûr lorgnant vers la tarte à la myrtille, des épices, des dattes… La bouche est onctueuse, marquée par un beau volume, de l’élégance, de l’onctuosité, un toucher soyeux et des tannins présents sans fermeté, qui soutiennent bien l’ampleur du vin. On l’imagine sur un petit salé aux lentilles ou un plat oriental, tel qu’une jambette d’agneau confite aux quatre épices et une semoule fine aux fruits secs.

Pierre Amadieu, « Le Pas de l’Aigle » 2012 est un terroir calcaire d’altitude (300-400 mètres) dans les Dentelles chouchouté par la famille Amadieu, implantée de longue date dans la région. De vieilles vignes de grenache faisant face au nord et à l’ouest, bénéficiant d’élevages longs en foudres – majoritairement 100 hectolitres – et oubliées deux ans en bouteille avant d’être mises en vente. Un vin plein et savoureux, intense, d’abord sur la réserve au nez avec ses notes de cacao puis explosif en bouche, signé par un grain de tannin crayeux, minéral. Il en a encore sous la pédale ! À servir sur un paleron braisé au vin rouge, sauce liée au chocolat noir.

Photos ©A. Viller

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