[Lyon Tasting] Champagne Prieuré de Viverie : quand la dégustation raconte une histoire !

Le champagne a l’art de mêler le vin au patrimoine. A Lyon Tasting, nous sommes allés rencontrer Vincent Grandpierre qui nous a fait découvrir la gamme que lui a inspiré la rénovation de son magnifique prieuré bénédictin à Vivier sur Artaut.

Si vous avez l’occasion de visiter l’Aube, cette étape est incontournable, le Prieuré de Viverie, à Vivier sur Artaut, nous rappelle que la Côte des Bar n’était pas le monopole des Cisterciens, les Bénédictins eux aussi y ont laissé leur empreinte.

Cette forteresse vieille de 800 ans qui tombait en ruine, a été restaurée grâce à Vincent Grandpierre qui n’a pas hésité à investir 1,5 millions d’euros pour lui redonner vie.  Ce vigneron passé par l’école d’arts appliqués de Troyes, passionné de peinture, a le sens de l’esthétique. Il a su inscrire le monument dans son temps en ajoutant un geste architectural à travers la construction d’une structure en verre et en bois qui prend la forme d’un fût et relie les deux corps de bâtiment.

Un soin que l’on retrouve dans la manière de cultiver la vigne de Vincent Grandpierre sur son domaine de neuf hectares et demi entièrement centré sur le village. Certifié HVE niveau 3 et n’utilisant plus de désherbants chimiques depuis 11 ans, il a tenté l’année dernière d’entamer une conversion bio, mais les difficultés sur le millésime 2021 où la succession des pluies ont engendré une pression sanitaire inédite, l’ont finalement contraint à abandonner cette voie. « Ce qui m’a dérangé l’année dernière, c’est de devoir sortir aussi souvent l’enjambeur. Avec le bio, on privilégie le sol et la qualité de l’eau, mais on ne prend pas assez en compte les dégagements de CO2. Cette expérience m’a toutefois permis de me faire tout un programme qui me semble plus équilibré, un peu mixte entre l’approche conventionnelle, pour maîtriser davantage le nombre de passages, et l’approche bio qui reste soucieuse de l’environnement ».

Vincent Grandpierre propose deux gammes. La première, « Grandpierre », est la plus accessible et se veut la plus pure expression du terroir. La seconde, « Prieuré de Viverie » nous fait entrer dans le monde de la haute couture tout en s’appuyant sur une sélection parcellaire et en se focalisant sur les têtes de cuvée qui permettent de ne retenir que le cœur de la baie. Centrée sur le chardonnay et le pinot noir, seuls les chardonnays sont élevés sous bois. Les vins ne sortent ensuite qu’après minimum sept ans de cave. « On est vraiment sur des champagnes gastronomiques, avec plus de complexité, d’évolution ».

Cette gamme se raconte de manière originale à travers quatre cuvées. Chacune porte en guise de nom une date clef de l’histoire du Prieuré. La cuvée 1180 (110€) commémore l’édification de la bâtisse par les Bénédictins. Sur cette cuvée 80 % chardonnays, 20 % pinot noir, millésimée 2012 et dosée à 7 g, le vin offre des saveurs légèrement toastées et de beaux agrumes tandis que se dessine en filigrane une trame calcaire et saline. « 1205 » correspond à une date qui symbolise la montée en puissance du Prieuré, lorsque les Cisterciens lui firent don d’une part de leurs terres. De puissance, justement, cette cuvée n’en manque pas grâce à la part belle du pinot noir (80%) (52€)! On appréciera en particulier l’intensité de ces arômes de coing. « 1505 » est la date du passage du prieuré sous la coupe de l’évêque qui en désigne désormais le prieur à la place de l’abbé. Elle symbolise un métissage. On a donc choisi un rosé (56€) qui mêle le principe du rosé d’assemblage et celui du rosé de macération, en associant 35 % de pinot noir travaillés comme un rosé de macération, à 35 % de pinot noir travaillés en blanc de noirs, et 30 % de chardonnay. Enfin, « 1740 » correspond à la date de la reconstruction de la bâtisse sous sa forme actuelle après deux incendies successifs. Il s’agit d’un rosé dosé en extra dry (56€) dont la légère sucrosité vient exalter les fruits rouges. L’erreur serait de l’associer comme on le fait trop souvent à un dessert, au contraire il faut jouer la carte du sucré/salé et parier sur un roquefort par exemple.

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[Lyon Tasting] Masterclass: vous saurez tout sur Pomerol !

Pomerol, le nom fait rêver, mais qui peut se prévaloir de bien connaître cette petite appellation où domine un merlot velouté, gourmand et frais ? Les participants de la Master Class organisée par Terre de vins hier avec la collaboration de l’Association Pomerol Séduction, ont pu pénétrer une part du mystère à travers la dégustation de neuf millésimes de neuf châteaux différents.

C’est l’une des plus petites appellations de Bordeaux, avec un peu moins de 800 hectares, elle-même morcelée entre 160 exploitants, autant de propriétés qui ont chacune leur typicité. Ici, c’est le merlot et le cabernet franc qui dominent avec en substrat le fameux argile-bleu, dont les vertus d’éponge, stockant l’eau l’hiver pour la restituer l’été est un sérieux avantage face au réchauffement climatique. Elle offre des vins aux tanins très ronds, veloutés, un touché qui en ont souvent fait la porte d’entrée la plus facile pour qui veut pénétrer l’univers des vins de Bordeaux. L’appellation n’en est pas moins restée longtemps assez mystérieuse aux yeux des consommateurs, peut-être parce que les propriétaires n’étaient pas toujours très enclins à partager et à communiquer. C’est ce qui a motivé la création de l’Association Pomerol Séduction. Outre des voyages collectifs de promotion des vins, les neuf vignerons membres ont aussi créé un parcours avec des podcasts partageant en différents points de l’appellation des informations pédagogiques sur le terroir et leur savoir-faire. Néanmoins, la meilleure façon de comprendre, restera toujours la dégustation, d’où cette verticale proposée dans une master class de haute volée animée par notre confrère Mathieu Doumenge à l’occasion de Lyon Tasting.

Pour commenter les vins, l’inénarrable Laurent Derhé, meilleur ouvrier de France de sommellerie, a fait merveille, avec l’éloquence, la poésie, et l’humour qu’on lui connaît. Quelques exemples de jolies pépites ?

Le millésime 2019 du château La Pointe a été choisi par la maison parce qu’il est emblématique du travail intra-parcellaire mis en place pour préserver la vie des sols, permettant d’avoir des vignes en bonne santé avec plus d’énergie et donc plus résilientes face au changement climatique. Ainsi, même si sur ce millésime caniculaire le vin tape à 14,5 degrés, le bon niveau d’acidité, qui témoigne justement de cette vigueur des ceps, lui conserve une belle fraîcheur. On a ainsi à la fois le côté gourmand du merlot, cette texture soyeuse, mais en même temps une certaine dynamique, sans oublier la finesse du cabernet franc. Laurent Derhé retient quant à lui les jolies notes toastées, grillées, presque chocolatées qui sont la marque d’un élevage très maîtrisé et qui se fondront avec le temps.

Très différent, mais non moins intéressant, le Clos du Clocher 2017. « Après le côté plus caniculaire de 2019 et 2018 qui étaient parfaitement maîtrisés. Ici on a une année naturellement plus équilibrée, j’appellerai cela presqu’une année de restaurateur. Nous autres avons tendance à ne pas toujours vouloir garder les vins, parce que c’est compliqué, on n’a pas la place, les finances. Ici le vin est prêt à la dégustation, on est sur les fruits noirs un peu confiturés, des notes de sous bois, une pointe minérale, mine de crayon, en bouche on appréciera cette cerise croquante, presqu’acidulée. C’est un vin qui commence à s’ouvrir. Un vrai millésime de tendresse et de plaisir ! Cela aurait été dans les années 1980, on aurait dit « grand millésime », mais avec la succession des années très solaires du réchauffement climatique, on oublie d’en voir toute la subtilité. »

Avec Clinet 2011, on goûte tous les charmes du vieillissement. Là aussi, on est sur une année un peu oubliée parce que moins chaude que les précédentes. On l’a jugée austère pendant longtemps, mais c’est justement ce qui lui a donné un fort potentiel de garde. « Les tanins sont dans la force de l’âge, on dirait un quinquagénaire en pleine forme qui continue à aller à la salle de sport. Ils sont là et en même temps, ils assument toute leur maturité, ils ont commencé à se calmer, à amener de la noblesse. C’est l’exemple parfait de ce que l’on appelle l’apogée. En accord, il faut commencer à faire attention à laisser le vin exister, j’irais donc sur une côte de veau accompagnée d’un jus brun.»

On conclura avec Château Beauregard 2010. « Ce n’est peut-être pas le vin avec lequel on aura trouvé le plus de plaisir immédiat, mais on y trouve l’équilibre parfait, ce vin est magnifique par sa complexité, ses arômes, sa robe encore affriolante, on a une belle tension, il est en pleine forme. A l’été 2010, la chaleur des journées a été équilibrée par de belles nuits fraîches ce qui a permis à la maturité de prendre son temps. Ce n’est pas le vin le plus ouvert, les tanins ont encore une certaine fermeté. Il fait partie de ceux que je mettrai dans ma cave, celle dont mes enfants n’ont pas la clef ! »

Pour autant, les autres millésimes n’étaient pas moins fascinants : Château Vieux Maillet 2018, Château Rouget 2016, Château La Conseillante 2016, Château Gazin 2009… Des noms enchanteurs qu’il faut absolument aller découvrir !

Photos: ©A. Viller

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[LYON TASTING] Côte Rôtie et Condrieu, la force de l’évidence

Les deux appellations voisines, qui figurent parmi les grandes stars de la vallée du Rhône, sont en force ce week-end à Lyon Tasting, avec des ambassadeurs de talent. L’occasion pour ces domaines, quelquefois très célèbres, de revenir au contact du grand public et de conforter leurs positions dans leur « fief » lyonnais.

À Lyon, on peut dire que les vins de la Vallée du Rhône jouent « à domicile » mais, suivant une contorsion d’un vieil adage selon laquelle on pourrait considérer que nul n’est garanti de conserver sa place de prophète en son propre pays, un événement tel que Lyon Tasting (dont la cinquième édition se déroule ce week-end au Palais de la Bourse de Lyon) est une occasion de renouer le contact ou de conforter ses relations avec les amateurs de la Capitale des Gaules. Le Rhône septentrional est particulièrement bien représenté cette année, avec une quinzaine de domaines présents – parmi lesquels bon nombre de nouveaux exposants – qui portent haut les couleurs des appellations Côte Rôtie et Condrieu.

Le Domaine Niero est de ceux-là. Première participation à Lyon Tasting pour ce domaine familial qui, depuis deux ans, connaît une nouvelle dynamique. Au côté des propriétaires, qui veillent depuis trois générations sur 9 hectares de vignes (dont 4 en Condrieu et 2 en Côte Rôtie) se trouve désormais un nouveau directeur, Adrien Encontre, qui se charge notamment d’orchestrer lanouvelle stratégie de distribution des vins. « Étant lyonnais d’origine, je suis particulièrement ravi d’être à Lyon Tasting, mais pour un domaine tel que le nôtre, il est indéniable qu’il faut être présents sur des places fortes de notre région comme Lyon ou Vienne, pur revenir au contact du consommateur mais aussi des professionnels : il y a beaucoup de chefs présents pendant l’événement et c’est une occasion formidable d’associer les vins de la région à la gastronomie lyonnaise ». Décidé à relancer la part de vente en direct aux particuliers à hauteur de 25% du business du domaine, Adrien Encontre consolide la part d’export en Europe mais entend repartir à la conquête du marché français. Pendant Lyon Tasting, il présente plusieurs cuvées dont trois en Condrieu (sur les quatre figurant dans la gamme du domaine). Notre coup de cœur du jour va à la cuvée Chéry 2020, une sélection parcellaire de viognier sur sol granitique, élevée à 60% en cuve et à 40% en fût neuf, déclinant un beau parfum floral et capiteux, à la fois brioché et ciselé, avec de très beaux amers en fin de bouche. Taillé pour la garde et la gastronomie (49 €).
www.vins-niero.com

Si l’on peut utiliser le terme « emblématique » pour qualifier un domaine de Côte Rôtie, c’est bien à l’égard du Domaine Jean-Michel Gerin. Ce dernier a fait partie d’une génération de vignerons qui, avec les Cuilleron, Villard, Gaillard, Gangloff & co, a hissé l’appellation au sommet au cours des quarante dernières années. Désormais, c’est une nouvelle génération qui prend le relais, incarnée ici par Michaël Gerin et son frère Alexis. Suivant les traces de leurs parents, ils ont repris les rênes de l’exploitation (20 hectares, dont 13,5 en Côte Rôtie), Michaël assurant pleinement la partie production depuis 2017 – une conversion bio est en cours, pour une certification en 2023. Présent à Lyon Tasting pour défendre « à domicile » les vins de la famille, il entend montrer que, loin de se reposer sur ses lauriers, l’appellation Côte Rôtie se réinvente aujourd’hui pour continuer de conquérir de nouveaux marchés internationaux sans se départir de son ancrage régional. Il présente, pour l’illustrer, trois cuvées, dont un Champin le Seigneur 2020 encore en pleine vigueur de la jeunesse (46 €) et La Viallière 2020, une superbe syrah sur coteaux schisteux, très identitaire, fumée, minérale et lardée, déployant du fond, de la texture et de l’allonge. Un grand vin complet qui a plusieurs vies devant lui (62 €). On termine sur un condrieu « La Loye » 2021 (45 €) tout en floralité contenue, qui nous montre que le viognier travaillé en finesse sait se tenir à distances de ses notes abricotées et miellées traditionnelles.
www.domaine-gerin.fr

Autre « success story » du Rhône Nord, l’aventure des Vins de Vienne a vu le jour en 1996 sur l’impulsion des vignerons Yves Cuilleron, François Villard et Pierre Gaillard, avec pour ambition de replanter le vignoble historique de Seyssuel, remontant à l’époque romaine. 25 ans plus tard, les Vins de Vienne couvrent une trentaine d’hectares en propre, auxquels s’ajoute une part d’achat de raisins – représentant un volume de 680 000 bouteilles, excusez du peu. Présents à Lyon Tasting depuis la première édition de l’événement, ils mettent un point d’honneur à rester au contact des amateurs lyonnais et à les inciter à venir jusqu’au caveau, situé à Chavanay. Parmi les nouveautés présentées cette année, une cuvée en appellation Brézème (la plus sudiste du Rhône septentrional, ou bien la plus méridionale du Rhône Nord, c’est selon…) « Lieu Dit Brézème Est 2020 », issue de 2 hectares actuellement en fermage. 100% syrah sur coteaux granitiques, élevé 12 mois en barriques, cuves béton et inox, ce beau jus concentré et trapu, nourri d’une part de vendange entière, équilibre sa vigueur savoureuse avec une touche de « grip » dans les tannins qui lui va très bien (29,50 €). À noter qu’une conversion bio est en cours sur plusieurs années, sur les vignes en propre comme auprès des vignerons fournisseurs.
www.vinsdevienne.com

Et puisque l’on parle d’œnotourisme avec les Vins de Vienne, impossible de ne pas faire le parallèle avec l’auguste maison E. Guigal dont le caveau situé à Ampuis est un point d’attraction pour tous les amateurs de la région. Inutile de présenter Guigal, négoce historique qui s’est imposé comme l’une des « marques » les plus renommées à travers le monde, et pourtant la maison met un point d’honneur à participer à un événement tel que Lyon Tasting pour maintenir sa proximité avec le grand public. En présentant son condrieu 2021 (34 €), sa côte rôtie « Côte Brune & Côte Blonde » 2019 (49 €) et surtout sa cuvée en propriété Château d’Ampuis 2018, un assemblage de sept parcelles jouxtant différents terroirs prestigieux de la maison, élevée 38 mois sous bois. Un vin qui combine la générosité du millésime solaire, équilibrée par une partie de vendange entière, auquel le temps d’élevage apporte complexité et définition dans le grain de tannins (85 €).
www.guigal.com
www.lecaveauduchateau.com

Première participation pour Aurélien Chatagnier, un vigneron plutôt habitué aux salons professionnels qu’aux événements grand public. « Nous avons une volonté de nous recentrer sur le consommateur local », explique-t-il. « Rien ne sert d’être comme nous, certifié bio (depuis 2022, NDLR) si c’est pour aller vendre tout son vin au bout du monde ». Cela fait exactement vingt ans qu’Aurélien a entamé sa trajectoire de vigneron, d’abord sur un hectare en Saint-Joseph avant de s’étendre progressivement sur d’autres appellations. Il gère aujourd’hui 7,5 hectares en Condrieu, Côte Rôtie, Saint-Joseph, Cornas… Son condrieu 2021 présente de jolis arômes de noisette fraîche ponctuées par de fins amers en finale (35 €) tandis que son saint-joseph rouge « Zélée » 2020, issu d’une sélection parcellaire granitique, vinifié avec un peu de rafle, déploie une certaine élégance, de l’énergie et de la finesse, sur une sucrosité précise balancée par une juste tannicité et signée par une finale savoureuse (35 €).
En savoir plus

S’il est loin d’être le plus médiatisé des vignerons de Côte Rôtie, Christophe Semaska n’en est pas loin une figure majeure de l’appellation – qu’il a co-présidé pendant quelques années. C’est justement un manque de représentation de l’appellation sur les événements grand public qui l’a incité à participer pour la première fois à Lyon Tasting, en espérant inciter de nombreux autres vignerons à faire de même. Installé depuis 1987, Christophe, originaire de Vienne mais non d’une famille viticole, a commencé par exploiter avec un cousin les vignes du château de Montlys, vignoble historique qui était pratiquement à l’abandon. À partir des années 1990, il se retrouve seul aux manettes, décrochant de nombreuses médailles au marché des vins d’Ampuis, séduisant de grands chefs comme Bocuse ou Ducasse mais aussi des chefs d’État tels que Jacques Chirac ou François Hollande. Il gère aujourd’hui 14 hectares au total, dont 4 sont plantés au Château de Montlys – dont il n’est pas propriétaire mais seulement exploitant. Son « navire amiral » qu’il présente comme « le Château-Grillet de Côte Rôtie, un terroir à part qui donne des vins d’une grande élégance, sur le velouté et la subtilité. Au début des années 2000, Christophe a lancé une cuvée « Fleur de Montlys » incluant 10% de viognier avec la syrah et élevé 100% en fût neuf. S’en sont suivi d’autres extensions (sur Condrieu, Saint-Joseph, et jusqu’à Châteauneuf-du-Pape), puis un nouveau chai construit en 2012, et la création d’une cuvée d’exception « L’Élixir d’Ariane » issue de parcelles sélectionnées et produite uniquement sur des millésimes choisi – 2013, 2015, 2018, 2020. C’est également en 2012 qu’il a récupéré un fermage de moins d’un hectare sur la parcelle Lancement, avec des vignes datant de 1974. C’est cette cuvée qui a particulièrement retenu notre attention : avec ses 50% de vendange entière, son élevage de 24 mois, le millésime 2018 décline des notes de camphre, de mûre sauvage et de violette, une bouche tectile et racée, sur un grain de tannins ciselé (115 €). Depuis 2019, Christophe Semaska a été rejoint par ses enfants Clément et Floriane, qui poursuivent l’aventure familiale à ses côtés.
www.domaine-semaska.com

Également présents à Lyon Tasting pour représenter les appellations Côte Rôtie et Condrieu :
Domaine Lionel Faury
Maison Vidal-Fleury

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[Lyon Tasting] Concours Chateaunet : aveuglément, à la folie…

Ce Dimanche à 13 h 30 à Lyon Tasting, ne manquez pas le grand défi que lance Terre de vins en collaboration avec le site de vente en ligne Chateaunet : un concours où les participants devront déguster à l’aveugle cinq vins et deviner le cépage majoritaire, la région d’origine, le millésime, et pour les plus talentueux, le domaine !

L’exercice de la dégustation à l’aveugle est toujours redoutable. Par ces temps de Covid, vous pouvez bien-sûr prétexter l’anosmie passagère pour vous défiler, ou faire montre d’un élan soudain de piété en prétextant que le dimanche, où le créateur lui-même s’est reposé, il est interdit de travailler. Terre de vins vous propose cependant quelques outils pour vous aider et ressortir sinon vainqueur, au moins la tête haute.

En matière de cépage tout d’abord, on peut lister des traits généraux que l’on est presque sûr de retrouver sur chaque variété. Ainsi, le cabernet sauvignon, très présent dans le Bordelais sur la rive gauche, se caractérise par son aspect tannique, corsé, des notes parfois de poivron et une finale un chouya mentholée. Le pinot noir, cépage chéri par les trois vignobles septentrionaux que sont la Bourgogne, la Champagne et l’Alsace, lorsqu’il est vinifié en rouge est souvent un peu plus dilué avec une robe rubis moins dense, plus transparente. Il offre des arômes de cerise, des épices comme la cannelle et un aspect beaucoup moins tannique. La roussanne, cépage blanc originaire de la vallée du Rhône présente une robe jaune paille, des arômes à la fois floraux (aubépine, pivoine, tilleul), fruités (abricot, pêche), et parfois assez minéraux (touches salines notamment). Le viognier, cépage blanc que l’on trouve surtout sur l’appellation Condrieu dans la partie Nord de la Vallée du Rhône, mais pas seulement, est un séducteur. Rond, onctueux, sa palette aromatique est très étendue : mangue, fruits à noyau, coing, chèvrefeuille, musc et en vieillissant, fruits secs, miel d’acacia…. Enfin, la syrah, cépage iconique de la vallée du Rhône à la robe sombre, fleure bon la violette, les fruits noirs, le réglisse et le poivre.

Pour essayer de deviner l’année, on se rappellera que les années solaires offrent des vins de forte maturité, puissants, avec de l’épaule et un fruit intense. Ils peuvent aussi être davantage chargés en alcool. Mais la maturité et la concentration peuvent aussi être accentués par une plus faible charge en raisin, en particulier lorsqu’un gel tardif au printemps a fait chuter les rendements. Les étés très pluvieux, à l’inverse, ont tendance à donner des vins dilués, à l’expression moins affirmée. Une caractéristique qui n’est pas nécessairement négative, elle peut donner une impression de légèreté et donc d’élégance. En général, ces vins sont également moins chargés en alcool. Enfin, si la maturation a été ralentie par des températures plutôt fraîches, on peut aussi avoir plus de tension, alors qu’une année caniculaire aura tendance à limiter l’acidité.

A noter que l’heureux vainqueur remportera une belle bouteille de vin et un bon d’achat valable sur le site de vente chateaunet.

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[Lyon Tasting] Champagne: Haro sur le trio !

Ras-le-bol de la Sainte trinité champenoise pinot noir/meunier/chardonnay ? A Lyon Tasting, les vignerons aubois nous font découvrir un autre visage de la Champagne, celui des cépages rares qu’ils cultivent et vinifient avec amour, soucieux de procurer aux amateurs de la divine bulle de nouvelles émotions.

©A. Viller

Il y a d’abord le domaine Moutard-Dangin à Polisy entre Bar-sur-Seine et Les Riceys, à la confluence de la Laignes et de la Seine. Un petit village qu’il faut absolument visiter pour sa succession de lavoirs privés (là aussi une rareté, d’habitude, on en trouve qu’un seul et il est communal). Corinne cultive six hectares et demi, et vient de faire évoluer le nom de sa marque (autrefois Corinne Moutard) en intégrant le nom de son mari et de ses enfants (Dangin), alors que ces derniers s’impliquent de plus en plus au domaine. Son fils aîné notamment, architecte, a donné sa démission pour se lancer dans un BTS viti/oeno. En 2005, elle avait planté en pinot blanc une parcelle restée en jachère située près d’une vieille croix en pierre. Le monument classé a été érigé par un abbé au XVIe siècle pour le salut de son âme. Le portrait de l’ecclésiastique figure sculpté sur la partie Est. Il veille aujourd’hui sur ces quelques arpents de vignes exposés plein sud, les pieds enracinés dans un sol argilo-calcaire. Issue de la récolte 2018, c’est la toute première fois que cette cuvée intitulée « La croix aux curés » est dévoilée (57€). Un champagne de caractère, droit, tendu comme un arc, qui donne l’impression de croquer dans une pomme fraîche avec derrière une très belle trame de calcaire un peu fumé et quelques notes de fleurs séchées.  C’est l’équilibre parfait, sur un millésime 2018 solaire mais sans le côté caniculaire de 2020, un choix idéal pour accompagner un plateau de fruits de mer. A bon vin, beau flacon, celui-ci bénéficie d’une très belle étiquette, toute en sobriété où sur un fond blanc presque monastique figure simplement un dessin de la croix.

A croire que les cépages rares sont une lubie familiale, nous sommes allés rencontrer le cousin de Corinne, Alexandre Moutard, dont le domaine, Champagne Moutard, est installé à Buxeuil. Avec sa cuvée 6 cépages (75€), créée par le père d’Alexandre en 2000, la famille nous propose l’un des plus beaux assemblages de la Champagne et une palette aromatique extraordinaire. On retrouve sur le millésime 2011 les arômes de coing de l’arbane, la tension du meslier avec ses notes d’ananas et de fruits à chair blanche, la légèreté du pinot blanc, la rondeur du meunier, la puissance du pinot noir et l’élégance du chardonnay. Le vieillissement de dix ans sur lie a apporté une belle complexité, mais sans fatiguer le vin, peut-être grâce au tirage liège (une tradition familiale, jamais abandonnée depuis 1927). Quant à l’absence de dosage, il fait confiance à l’équilibre apporté par l’âge et permet la plus pure expression du terroir. On l’aura compris, nous sommes face à un vrai champagne cousu main !

Dernière jolie découverte : le champagne Palg Devitry à Urville. Un nom insolite, Palg étant l’acronyme de Philippe (le père), Aurélie (la mère), et Laura et Guillaume (les deux enfants). Alors que le grand-père avait fondé la coopérative du village, ils ont décidé en 2017 de s’équiper de leur propre pressoir et de lancer leur champagne. L’histoire de la famille n’est pas commune. Au XVe siècle, les Vitry étaient les seigneurs du village voisin « Vitry le Croisé ». Sans que l’on sache très bien pourquoi, en 1650, on les retrouve vignerons à Urville. Au XVIIIe siècle, pressentant peut-être la fureur révolutionnaire, ils décident de rattacher leur particule à leur nom qui devient « Devitry ». La maison propose un pinot blanc, la cuvée blanc vrai (38€), issue de leur parcelle « Les champs des Maréchaux ». Vous la dégusterez sur un barbecue de brochettes de gambas/ananas, confortablement installé sur leur terrasse (en projet) située sur les hauteurs du village et baptisée « Les jardins suspendus de Beauregard » en référence au nom de la parcelle de vignes voisine. Et là, tandis que les notes d’oseille, de silex et de citron vert vous émoustilleront les papilles, vous contemplerez une larme à l’œil, le coucher de soleil sur Urville.

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[Lyon Tasting] L’ouragan bio verdit la Bourgogne

Du nord au sud du vignoble, c’est un phénomène massif : les plus grands domaines s’engagent sans réserve dans la certification, voire au-delà. Présents lors du 5e Lyon Tasting, les samedi 8 et dimanche 9 octobre à Lyon, les domaines Brocard, Moreau et Picard en sont la preuve.

Et si, dans 10 ans, le bio était majoritaire en Bourgogne ? Farfelue il y a encore quelques décennies, l’hypothèse ne fait plus sourire aujourd’hui, tant le label interdisant les produits de synthèse a convaincu dans le vignoble. Aux Hospices de Beaune, chez Faiveley… Les grands noms du pinot et du chardonnay passent le cap un par un, et la tendance va croissante.

Le domaine Louis Moreau, à Chablis (stand B1), annonce la conversion de 18 à 20 hectares sur les 100 qu’il possède. « C’est un pas supplémentaire, après le passage en HVE des 50 hectares du domaine en 2020 », indique Louis Moreau. Le label n’effraie pas le vigneron. « Il y a 15 ans, on nous disait qu’on ferait des rendements catastrophiques. Et je vois maintenant autour de moi que ça fonctionne. Sur nos premiers et grands crus, nous pratiquons déjà dans les faits, ce qui ne pose pas de problème. Cette année par exemple, la récolte a été quantitative et qualitative. »

Un éco-chai à Mercurey

Ce parcellaire en conversion s’intègre dans la nouvelle entité juridique Louis Moreau et filles. L’occasion d’officialiser les projets de transmission d’Anne et Louis Moreau. « Notre plus jeune fille, Diane, étudie à Dijon et compte aller vers le diplôme d’oenologue. Je la pousserai à accumuler de l’expérience, en France comme à l’étranger, pour revenir plus tard au domaine. »

D’autres grands noms de Bourgogne avancent à grands pas vers la démarche environnementale, avec des rythmes et des process différents. Chez Jean-Marc Brocard (stand D6), autre producteur de Chablis, le bio a commencé bien plus tôt, et s’étoffe cuvée par cuvée. « On consolide l’offre petit à petit, depuis l’arrivée de Julien Brocard, il y a une vingtaine d’années, et les premières conversions », relate Olivier Amiet, directeur commercial. À ce jour, « 110 hectares sur les 220 du domaine » sont convertis. Derniers arrivés : « un bourgogne chardonnay et un petit chablis, sur le millésime 2022 »

Plus au sud, les domaines de la famille Picard (stand F3) entreprennent l’une des plus grandes transitions environnementales de Bourgogne. Ses domaines de la Côte chalonnaise, plus de 80 hectares (domaines Voarick, Levert-Barault, et de Davenay, ) poursuivent tous leur parcours vers le label, avec, en parallèle, la construction d’un éco-chai à Mercurey.

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[Lyon Tasting] Master Class grands blancs de Bourgogne et Caviar : un moment d’exception

Pour la première fois sur Lyon Tasting, les visiteurs inscrits ont pu assister à un mariage tout aussi exceptionnel qu’original : de grands vins blancs de Bourgogne unis à des caviars.

S’il était encore besoin de le prouver, les grands vins de Bourgogne sont aptes à associer leur complexité et leur élégance naturelle à de nombreux mets aussi variés que raffinés, ce qu’illustra la première partie de la master class avec des suggestions d’accord sur des plats mettant immédiatement l’eau à la bouche.

La Bourgogne : épicentre mondial du chardonnay

Les domaines Joseph Drouhin (représentée par Mathieu Buvel), Louis Latour (représenté par Nicolas Angelone) et Edouard Delaunay (représenté par Gabriel Campos) ont chacun présenté deux de leurs cuvées, pour certaines très confidentielles.

Aux côtés des propriétés, Laurent Derhé, sommelier meilleur ouvrier de France, saisit l’occasion pour rappeler à quel point la Bourgogne est exceptionnelle, de par la variété de ses climats notamment, en ce qu’elle constitue un écrin unique au monde favorable à l’épanouissement des chardonnays.
Et de rassurer l’auditoire en précisant que si ces terroirs permettent d’expérimenter la fameuse notion de minéralité au travers de ses vins, trente ans de carrière ne sont pas encore suffisant pour circonscrire pleinement cette sensation.

Première série aux accords alléchants

Pour Laurent Derhé, au cœur de l’écrin bourguignon se trouve Montrachet : « si vous étiez un pied de chardonnay, vous seriez heureux ici. C’est sans doute l’un, si ce n’est le, des plus beaux terroirs à chardonnay ». En témoigne le Chassagne-Montrachet 1er cru « Les Baudines » 2018 de la maison Edouard Delaunay, cuvée confidentielle (1200 bouteilles) dont l’équilibre et la complexité autour des fleurs blanches, de la minéralité, de la pêche ont donné l’idée à Clément L’hôte, journaliste couvrant la Bourgogne pour Terre de Vins, de marier cette superbe cuvée soit à un croustillant de langoustines, soit à un Cîteaux (fromage produit en Côte d’Or).
La maison Louis Latour a proposé son Meursault 1er cru « Goutte d’Or » 2020, tout en rondeur, richesse et puissance sans perdre de son ampleur et de sa fraîcheur, aux notes vanillées et miellées qui fut proposé avec une pièce de veau à la crème d’estragon, ou un Comté de réserve.
Quant à Joseph Drouhin, le Corton-Charlemagne 2018, dont les vignes plantées à l’orée du bois ont conféré une fraîcheur sublimant la minéralité, la finesse et les notes toastées, de cire d’abeille enrobée d’une pointe de menthol, incarne l’équilibre parfait des grands crus, à marier à une sole et girolles, ou encore un cabillaud cuisiné avec un beurre vanillé, pour un ton sur ton aromatique et texturé.

Le cœur de la master class : accords de caviar

Trois caviars différents pour trois superbes cuvées bourguignonnes, dont deux chablisiennes. Le Chablis Grand Cru « Les Preuses » 2020 de la maison Edouard Delaunay a trouvé son partenaire en le caviar « Diva », peu salé et sans conservateurs, du producteur Caviar de France. Deux finesses qui se trouvent : les fleurs blanches, de cerisier et d’aubépine enrobée d’une touche de vanille répondent à la douceur de ce caviar peu iodé tout en délicatesse.

Le Chablis Grand Cru « Vaudésir » 2018 de la maison Drouhin s’est parfaitement marié au caviar d’Aquitaine, du même producteur, beaucoup plus iodé, dont les puissances respectives se sont fondues en un troisième univers aromatique aux textures subtilement conjugées.

Quant au Chevalier-Montrachet Grand Cru « Les Demoiselles » 2018 de la maison Louis Latour, c’est avec le caviar « Ebene », maturé pendant plusieurs mois qu’il a trouvé son partenaire d’expression. Indépendamment de la chance de pouvoir goûter une telle cuvée, l’accord est surprenant et, une fois de plus, la finesse, la délicatesse et la complexité aromatique des deux protagonistes ouvrent la voie vers de nouvelles sensations.

Photos: ©A. Viller

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[Lyon Tasting] Cornas et Saint-Péray dans la lumière

Les vins de la Vallée du Rhône sont venus en force ce week-end à Lyon Tasting. Et notamment les appellations du Rhône septentrional, y compris certaines moins connues du grand public comme Cornas et Saint-Péray. Illustration avec deux domaines qui tirent leur épingle du jeu.

Les vins du Rhône jouent presque à domicile ce week-end à Lyon Tasting, en particulier les vins de la vallée du Rhône septentrionale. Et si les appellations « stars » comme Côte Rôtie, Condrieu ou Hermitage attirent naturellement l’attention des visiteurs (nous y reviendrons), d’autres moins exposées profitent de l’événement pour venir toucher l’attention du grand public. C’est le cas de Cornas, l’appellation ardéchoise et sa voisine Saint-Péray, situées sur la rive droite du Rhône et faisant face à Valence, de l’autre côté du fleuve.

Le Domaine Courbis fait partie de ces ambassadeurs d’excellence de la région destinés à capter la lumière. Déployé sur 35 hectares, essentiellement en appellations Cornas et Saint-Joseph, le vignoble familial remontant au XVIème siècle est actuellement incarné par les frères Laurent et Dominique Courbis, dont la réputation n’est plus à faire. Si la gamme du domaine se décline sur quelque 14 cuvées, le Saint-Joseph rouge mobilise à lui seul un bon tiers de la production. Illustration avec le millésime 2021, issu de vignes en coteaux élevé 14 mois, sur un profil de syrah très typique, croquant et poivré (25 €). Le blanc 2021 n’est pas en reste, avec sa marsanne ultra dominante (97%, le solde en roussanne) sur sols à majorité calcaire, il présente de la mâche, de l’allonge, et une texture aérienne finissant sur une note crayeuse (26 €). Mais notre coup de cœur du jour va au Cornas « Champelrose » 2020, un parcellaie de vignes en bas de coteau, dont les deux-tiers sont plus que centenaires. L’élevage d’un an en fût – très peu de bois neuf – accompagne très élégamment la structure horlogère de ce vin tendu, juteux, précis et séveux, belle illustration de ce que l’on peut faire de plus racé sur l’appellation (35 €).
www.vins-courbis-rhone.com

Le Domaine Rémy Nodin a connu deux histoires. Il s’agit d’un vignoble dont les racines remonte elles aussi au XVIème siècle, repris en 1907 par l’arrière-grand-père de la famille actuelle. Mais pendant une centaine d’années, le raisin va partir en coopérative, jusqu’à ce que Rémy s’installe en 2008 et lance la mise en bouteille. Il est actuellement à la tête de 9 hectares répartis entre Saint-Péray, Cornas, Saint-Joseph et Crozes-Hermitage. certifié bio depuis le millésime 2022, il est engagé aussi bien sur le front environnemental – écopâturage, travail partiel des vignes au cheval – que dans l’œnotourisme, avec une belle politique d’accueil à la propriété. En Saint-Péray, une appellation chère à son cœur, Rémy produit trois cuvées tranquilles, dont le « Coteau de la Beylesse » est sans doute le porte-étendard. Le millésime 2021, 100% marsanne vinifié et élevé en barriques, est encore sur la richesse d’un élevage qui demande à se fondre, marqué par des notes légèrement grillés de noisette et une touche briochée, mais le jus a suffisamment d’énergie et de droiture, tenu par des notes de poivre blanc, pour tenir la distance (21,50 €). À saluer également, le saint-péray effervescent « Ernest », brut nature 2017, également 100% marsanne, une bulle tranchante et désaltérante, offrant une jolie palette de fruits secs finement torréfiés et de subtils indices d’écorce d’orange (20 €). Enfin, le crozes-hermitage « Le Mazel » 2021, cuvée parcellaire de la Plaine des Chassis, entièrement vinifié et élevé en cuve inox, est une syrah friande, croquante, sur un joli jus acidulé et charmeur (16 €).
www.remy-nodin.fr

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[Lyon Tasting] Le parfait accord entre vin et gastronomie

Lyon Tasting est l’occasion rêvée pour goûter de nombreuses et belles cuvées, mais également pour ravir ses papilles grâce aux animations culinaires orchestrées par des chefs lyonnais, faisant tous partie du réseau des Toques Blanches Lyonnaises ou des Bouchons Lyonnais, garants de la tradition culinaire locale. Tour d’horizon de leurs spécialités et philosophie.

Bouchons lyonnais : le goût de la convivialité

Ambiance, carte des vins, menus : tout concourt à réchauffer les cœurs et faire jubiler le palais dans un bouchon.

Le Val d’Isère (samedi 12h -14h30) a fait sienne les spécialités charcutières et pâtissières, à l’image du Bouchon Sully (même jour et heure), qui vous présenteront des lentilles du Puy en salade et cervelas pistaché, truite d’Isère façon Gravlax et macaron maison à la Chartreuse verte pour le premier et le fameux pâté (en) croûte et brioche aux pralines pour le Bouchon Sully.

Le Café du peintre (samedi de 15h30 à 16h30) régale avec ses vins orientés viticulture raisonnée et inspiration biodynamie ainsi que sa carte de Mère lyonnaise toute l’année au restaurant, et plus particulièrement à Lyon Tasting, venez découvrir son moelleux au chocolat et fève tonka.

Autres adresses incontournables présentes : le Poêlon d’or (lauréat meilleur bouchon des trophées de la gastronomie 2017) et les Culottes Longues, qui vous proposeront des assortiments de charcuterie lyonnaises (dimanche 9, 15h30 – 17h30).

Enfin, sur le même créneau horaire, le Café du Jura de Benoît et Brigitte Josseran, actuelle mère lyonnaise qui officie depuis 40 ans, vous fera déguster un filet de truite façon Gravlax  sur canapé, crème citronnée à l’aneth.

Bistronomie

Cuisine de bouchons ou cuisine française traditionnelle revisitées : les chefs présents jouent la carte de la délicatesse teintée de générosité.

Le Bouchon des Cordeliers, présent samedi 8 octobre de 15h30 à 17h30, joue la carte du raffinement et de la tradition mélangée, avec un pâté (en) croûte aux trois volailles, échine de porc et lard de Colonnata, suivi d’une tarte au citron meringuée.

Histoire sans faim (même jour et heure) affiche la couleur de la gourmandise avec son choux et craquelin, ganache montée vanille et poires confites.

De son côté, Table et partage (samedi 8 de 12h30 à 14h30) privilégie la qualité avant la quantité : une carte courte, pour un approvisionnement uniquement en circuits courts, comme avec sa mousseline de carotte fanes parfumée à la citronnelle et gingembre, crevettes sauvages et coriandre.

Quant au Petit Meunier (dimanche, 15h30 – 17h30), il met à l’honneur la cuisine traditionnelle française. Venez succomber à la tartelette aux noix de Grenoble caramélisées et ganache montée au café kenyan.

Saveurs du monde (dimanche 9 octobre, 12h30-14h30)

Le Sauvage n’a de sauvage que le nom, tant sa carte de cocktails et de tapas est hautement civilisée et savoureuse. Son parti-pris de revient aux origines du goût et d’être un lieu d’aventure, d’exploration et de liberté vous fera voyager en une bouchée : essayez son pâté (en) croûte façon oreiller, composé de cochon, veau, volaille, pigeon, champignons et foie gras.

La chef Mojgan, issue d’une famille de restaurateurs dans son Iran natal et propriétaire du restaurant éponyme, mélange harmonieusement ses origines et les saveurs de son pays d’adoption, autour du riz basmati, son plat signature. Pour Lyon Tasting, elle vous concocte un effiloché de poulet, pommes de terre, cornichon, petit pois, œuf dur, mayonnaise, citron et huile d’olive à ne pas rater.

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[Lyon Tasting] Le choix du verre, angle mort des grandes dégustations ?

La cristallerie Riedel donnait, ce samedi 8 septembre lors du salon Lyon Tasting, une masterclass sur le choix du verre en fonction du vin, et plus particulièrement du cépage, devant une cinquantaine de participants. Édifiant.

« On critique souvent le vin, mais pas le verre ». Cécilia Buffenoir, responsable régionale Est chez Riedel France, se veut directe : pas de grand vin sans un verre adapté. Une affirmation étayée lors de cette masterclass, samedi 8 septembre, durant la 5e édition de Lyon Tasting.

Face aux 50 participants, 3 vins et 4 verres Riedel. Objectif : déterminer les meilleurs accords « verre-vin ».

L’expérience commence avec un saint-véran « Révélis » 2017, des Vignerons des Terres Secrètes (Mâconnais). Versé dans le Veloce Riesling de Riedel (épaule de taille moyenne, buvant resserré), il offre une très importante concentration d’arômes, gras et son acidité, laissant une impression de puissance menant vite à la saturation. Dans le Veloce Chardonnay, au calice large et plus ouvert, l’expression est très différente : aérien, le saint-véran révèle une personnalité minérale et des arômes floraux, lui conférant de l’élégance.

« Je ne pensais pas que ça comptais autant »

Place au rouge pour le deuxième essai. Un Volnay 1er cru Chanlin 2019 de Nuiton-Beaunoy remplit le même Riedel Chardonnay, normalement peu adapté aux rouges. Déception : le vin est contracté, ne dévoile pas d’arômes. Mais dans le Veloce Pinot Noir/Nebbiolo, à l’épaule large et au buvant étroit, le pinot se confie, dévoilant des notes compotées de cerise burlat et fruits des bois. La salle est convaincue.

Changement de région et de cépage en conclusion de cette démonstration : un Saint-Emilion Grand cru 2015 du Château Petit Val rejoint les verres. Dans le Veloce Pinot Noir/Nebbiolo, le grand Bordeaux paraît étriqué, mal à l’aise. L’astringence ressort et la finale s’arrête net. « Je ne reconnais pas mon vin », s’étonne la propriétaire, présente dans la salle. Puis, révélation avec le Veloce dédié au cabernet. La complexité – déjà tertiaire – se dévoile, avec un nez complexe sur l’eucalyptus et le tabac blond, et une bouche d’une grande gourmandise, évoquant un cacao grand cru.

« Je ne pensais pas que ça comptais autant », laisse échapper un participant. D’après les visages, son avis est largement partagé.


Riedel, la forme des verres pour obsession

L’entreprise autrichienne, née en 1756 « en même temps que Mozart », a fait partie des premiers fabricants à étudier l’impact de la forme du verre sur les caractéristiques organoleptiques des vins. Tout part d’une mésaventure d’un des dirigeants de la maison a familiale. « Il a été frustré lors d’une dégustation de pinot noir dans un petit verre taillé, comme on en trouvait chez nos grands parents, qui défigurait le vin. Il a donc créé un grand verre adapté à ce cépage .» Aujourd’hui, toute une gamme de verre « variétaux », continue ses recherches. « Il nous arrive de déguster un même vin dans 30 prototypes différents, jusqu’à trouver la forme parfaite », dévoile Cécilia Buffenoir.

Photos: ©A. Viller

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