[Concours du Meilleur Caviste de France] Qualifications à haute concentration

Ce lundi 12 septembre, les cavistes en lice lors des qualifications de la compétition créée par le Syndicat des Cavistes Professionnels (SCP) et organisée par Terre de vins se sont affrontés dans le Médoc, en présence des partenaires du concours. Pour espérer décrocher l’une des huit places en finale, qui se tiendra le lundi 17 octobre prochain, à Avignon.

A l’heure où les écoliers ont déjà repris la direction de l’école, les 42 candidats en lice pour se qualifier à la finale de la compétition inter-cavistes, ont eux pris la route du château Belgrave, propriété de la Maison Dourthe en Haut-Médoc. Venus des quatre coins de France, ces cavistes qualifiés suite aux pré-sélections en ligne du 9 mai dernier ont dû sortir leurs armes les plus précieuses dans cette rentrée pas comme les autres : leur matière grise et leurs sens affûtés. Lors de cette matinée intense, ils ont été confrontés lors de deux épreuves écrites, chacune notée sur 100.

42 cavistes, 2 épreuves écrites

D’une durée d’une heure, la première épreuve prenait la forme d’un questionnaire comportant vingt QCM et quinze questions ouvertes. Mêlant des thématiques sur les terroirs, la géographie viticole, les méthodes de confection des vins, spiritueux et autres alcools français ou étrangers, ou encore les accords mets-vins, ce test était voué à évaluer les connaissances transversales des candidats, ainsi que leur capacité de conseil et de tenue d’un commerce spécialisé. Soit autant de compétences et qualités nécessaires pour devenir le meilleur caviste de France, et se faire l’ambassadeur de toute une profession.

Cette épreuve a été complétée par une dégustation à l’aveugle de trente minutes en vue de l’identification par écrit de différents produits. Dans les verres ce lundi-là : le rouge Flechas de los Andes Gran Malbec 2017 proposé par Edmond de Rothschild Héritage, un Côtes du Rhône Village blanc 2021 – Laudun Chusclan, et enfin une liqueur italienne Fernet-Branca de la Maison Dugas. Pour chacun d’eux, il était demandé au candidat de décrire et tenter d’identifier le « liquide » dans son verre, de suggérer un accord avec un ou des mets, puis de proposer un prix de vente en boutique.

Huit places en finale seulement

Après cette matinée d’épreuves, c’était ensuite au jury, composé du président du SCP Patrick Jourdain, des champions des quatre dernières éditions, et de représentants des chaînes de cavistes d’entrer en action. Il avait pour mission d’établir le classement en fonction des points recueillis par chaque candidat. Pour une impartialité absolue, l’anonymat des copies a été préservé jusqu’à la finalisation des notes.

Avant de repartir vers leurs villes respectives, les cavistes en compétition ont pu profiter d’un déjeuner ensoleillé lors duquel les partenaires de l’événement (Dourthe, Kressmann, CVBG, Champagne Canard-Duchêne, Edmond de Rothschild Héritage, Fonseca Porto, Bureau National Interprofessionnel du Cognac, Côtes du Rhône, Calmel & Joseph, Dugas, Diam) ont fait découvrir leurs produits. Pour allier, comme à l’accoutumée dans cette compétition, compétitivité et convivialité.

Pour découvrir les noms des huit finalistes, rendez-vous ce vendredi 16 septembre à 11h sur meilleurcavistedefrance.frterredevins.com et cavistesprofessionnels.fr.

Photos ©Adrien Viller

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[Entretien] Alain Baraton, jardinier du château de Versailles reçoit le prix Gosset

Hier soir, au pavillon Gabriel, le jury a remis à Alain Baraton le prix Gosset pour son action en faveur de la défense des arbres. Un prix spécial a aussi été décerné à la Mission Unesco représentée par Pierre-Emmanuel Taittinger pour son travail au service de la préservation du patrimoine champenois. Nous avons profité de cette occasion pour bénéficier du regard que l’héritier d’André Le Nôtre porte sur la vigne.

Quels rapprochements feriez-vous entre votre métier et celui de vigneron ?

Alain Baraton : Quand je plante un arbre, c’est toujours pour les générations futures. Il en va de même dans le champagne. Le vigneron ne l’élabore pas pour l’année prochaine. Je défends aussi l’idée que les arbres font partie du patrimoine et que certains pourraient être classés monuments historiques. Un arbre millénaire devrait être protégé par la loi.  C’est aussi ce que j’aime dans le vin, cette notion de patrimoine. Lorsque vous passez devant ces maisons, elles ont fière allure, ce sont de vieilles élégantes. A Cognac, le pays semble un peu endormi, figé, mais derrière les murs on découvre une activité incroyable, une tradition… On pourrait se dire qu’un chai a une fonction purement pratique mais il y a cette idée dans le vin que lorsque l’on veut produire de belles cuvées, il faut que l’endroit où elles sont élaborées le soit aussi. Je pense par exemple à la cuverie Grand Siècle de Pierre Wilmotte. Au château de Versailles, ce principe est omniprésent. Sur les toits, une partie pourtant invisible, on trouve des statues. Cela n’a aucun intérêt, sauf que cela existe et que c’est merveilleux. J’ai lu qu’avec le réchauffement, on plantait des arbres dans les vignes pour les protéger du soleil. Je trouve cette union des jardiniers et des vignerons pour produire du vin magnifique. Dois-je ajouter que le jardinier que je suis est amoureux de ces paysages de vignes qui vivent avec les saisons ? Lorsqu’elles prennent les couleurs de l’automne ou quand, au plus fort de l’hiver, on a l’impression qu’elles sont mortes, que l’on ne voit plus que des morceaux de bois et que l’on a du mal à imaginer qu’elles vont pourtant renaître à la vie pour donner ces beaux raisins.

Jean-Pierre Cointreau : Cette capacité à se projeter dans le futur qui lie les mondes du vin et de l’arboriculture est en effet extraordinaire. Nous sommes par exemple redevables à Colbert d’avoir planté les chênes de la forêt d’Argonne en prévision de la construction des navires de guerre des siècles suivants. Sans lui, nous n’aurions pas de tonneau aujourd’hui. Quant à cette importance du patrimoine, elle m’a poussé à certifier toutes nos maisons EPV.

Au château de Versailles, avez-vous des vignes ?

Alain Baraton : Nous avions une vigne, modeste, près du pavillon de musique de Marie Antoinette. Plantée à l’époque de la reine, elle avait une vocation uniquement décorative. On considérait cependant que la vigne n’était pas suffisamment élégante au temps des rois pour être à Versailles. Un peu comme les ruches. Nous avons eu l’idée avec Jean-Pierre Coffe et Erik Orsenna dans les années 2000 d’en cultiver près du hameau de la reine. Nous voulions faire un vin du château de Versailles dont la réputation égalerait celle des grands crus. Sauf que nous nous pensions viticulteurs et que nous ne sommes que jardiniers, et moi qui espérais élaborer l’un des vins les plus chers du monde, j’ai réussi à faire le vin le plus mauvais du monde ! J’ai donc produit un épouvantable vin rouge que nous avons mis à dormir en cave. Très optimiste, je m’étais dit que dans quinze ans, il serait peut-être bon à boire. Jean-Jacques Aillagon lorsqu’il a été nommé président du château, m’a téléphoné, il avait appris l’existence de ces flacons et voulait les goûter. Je suis venu dans son bureau, j’ai ouvert le vin avec cérémonie, il en a pris une gorgée et là il m’a regardé méchamment en me disant : « Ne me fais plus jamais ça ».

Jean-Pierre Cointreau a évoqué la nécessité d’intégrer les jardins des maisons de Champagne au classement UNESCO, certains vous ont-ils marqué ?

Toutes les maisons de champagne ont de très beaux jardins d’ornement. Comme si lorsqu’on exploitait la terre, on avait besoin pour se faire pardonner de proposer aussi un jardin qui ne soit pas rentable et productif.

Terre de vins aime : la toute première cuvée Celebris blanc de blancs 2012, aussi bien dessinée qu’un jardin à la Française ! Prix recommandé : 250 €.

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L’appellation Gigondas passe au blanc

C’est officiel, l’AOC Gigondas peut désormais se revendiquer aussi en blanc. Un beau cadeau d’anniversaire pour l’appellation qui a fêté, en 2021, son cinquantième anniversaire.

Les rumeurs circulaient dans le vignoble depuis plusieurs mois, l’appellation Gigondas allait pouvoir se déguster en blanc. La chose est officielle depuis le 8 septembre. A cette date, l’INAO a voté à l’unanimité la demande d’extension aux vins blancs. L’aboutissement d’une longue démarche entreprise il y a 11 ans.

En 2018, le conseil d’administration de l’ODG a validé le projet de modification du cahier des charges, considérant les essais probants réalisés sur des raisins blancs cultivés dans différents secteurs. Ainsi, la clairette blanche devient cépage principal, à hauteur de 70 % minimum, vinifiée seule ou en assemblage avec les variétés traditionnelles de la Vallée du Rhône, soit le bourboulenc, la clairette rose, le grenache blanc et gris, la marsanne, le picpoul et la roussanne. Viognier et ugni sont également possibles à hauteur de 5 % maximum.

Ces cépages présents sur l’aire d’appellation mais vinifiés en Côtes du Rhône, sont désormais revendiquables en AOC Gigondas. Ce sont plus de 16 parcelles, appartenant à une trentaines d’opérateurs qui sont concernées. Cela représente un volume supérieur au rosé. Pour mémoire, la récolte 2021 était de 231 hectolitres dans cette couleur, pour 32754 hectolitres en rouge. Une dizaine de producteurs ont annoncé vouloir planter des cépages blancs, soit un potentiel de 15 % d’opérateurs d’ici cinq ans.

Les terroirs calcaires et d’altitude de Gigondas offrent du potentiel, augurant minéralité et fraîcheur des vins. De quoi satisfaire les futurs consommateurs comme l’interprofession rhodanienne qui capitalise sur les vins blancs. Inter Rhône a l’ambition collective, pour tous les vignobles de la Vallée du Rhône, de doubler la production d’ici 2030, avec un objectif de 300 000 hectolitres. Des engagements qui seront accompagnés d’un budget promotion conséquent ciblant la France et l’export.

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Découvrez les 50 finalistes du Tour des Cartes Occitanie !

Plus que quelques jours avant la troisième cérémonie du Tour des Cartes Occitanie, le grand trophée des meilleures cartes des vins de la région Occitanie, organisé par Terre de Vins et IGP Pays d’Oc.

Lundi 3 octobre prochain, la cérémonie de remise des prix distinguera les grands gagnants de cette troisième édition. En attendant le Jour J, voici en exclusivité la liste des 50 finalistes, répartis en 5 catégories.

Catégorie « Bars à vins »


L’Amuse Vin34000MONTPELLIER Le 5 Wine Bar31000TOULOUSE Le Clandestin34000MONTPELLIERLa Dolia34170CASTELNAU LE LEZ

Catégorie « Restaurants de plage »


Effet Mer34280LA GRANDE-MOTTE La Ola34200SÈTELe Grand Soleil11430GRUISSANLe Mamamouchi11430GRUISSANLe Paparazzo11430GRUISSANLe Poisson Rouge34110FRONTIGNAN 

Catégorie « Restaurants traditionnels »


Au Jeu de Paume12100MILLAU Auberge Cigaloise30170ST HIPPOLYTE DU FORTAuberge de la Forge31590LAVALETTEBec à Vin30700UZÈSDomaine de Saint-Géry46800LASCABANNES Hôtel de la Muse & du Rozier12720MOSTUEJOULSHôtel Restaurant de la Poste48170CHATEAUNEUF DE RANDONHôtel Restaurant L’Hotan31120PORTET SUR GARONNEInfine34110FRONTIGNAN  L’Auberge du Cèdre34270LAURETLe Bouchon des Greffes30000NÎMESLe Phare34250PALAVAS LES FLOTS Le Questel30900NÎMESLe Rocher de la Vierge31000TOULOUSE Le Voyage d’Ernestine46500ALVIGNACLes Enfants Terribles34420VILLENEUVE-LÈS-BÉZIERSLes Vignes34000MONTPELLIERMaison Burgarella12500ESPALIONMaison Saint-Crescent11100NARBONNEThe Duck34000MONTPELLIERVins de Dagne11220MONTLAUR – VAL DE DAGNE Wine Bar Le Cheval Blanc30000NÎMES

Catégorie « Restaurants gastronomiques »


Château Les Carrasses34310QUARANTECôté Mas34530MONTAGNAC Duende * – Hôtel L’imperator *****30900NÎMESEn Pleine Nature * – Sylvain Joffre31130QUINT-FONSEGRIVESL’Aparté *31850MONTRABELa Maison30330GAUJACLa Maison d’Uzès30700UZÈSLa Réserve Rimbaud *34000MONTPELLIERLe Grand Cap11370LEUCATELe Jardin aux sources34190BRISSACLe Manoir du Prince31120PORTET SUR GARONNEMichel Kayser – Restaurant Alexandre30128GARONSRestaurant Jérôme Nutile *
– Hôtel Le Mas de Boudan ****30000NÎMESRestaurant Skab *30000NÎMESRestaurant Vincent Croizard30900NÎMES

Catégorie « Restaurants de chaîne »


La BoucherieLes Fils à maman

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Christopher Lafay devient chef sommelier de La Maison Nouvelle

Né à Bordeaux, ce jeune sommelier a grandi aux États-Unis avant de revenir sur sa terre natale. Sa passion pour le rugby ne le destinait pas à la sommellerie, mais certaines rencontres l’ont mené vers ce métier de bouche.

Ses premières expériences, Christopher Lafay les a vécues au cœur de la cité bordelaise, notamment aux Quatre coins du vin, à La Grande Maison de Bernard Magrez**, au restaurant Ginette et au bar Madame Pang. Après la crise sanitaire, Christopher se voit proposer un poste au restaurant d’Anne-Sophie Pic**, au palace Beau-Rivage à Lausanne. Une expérience dans la restauration de luxe qui le porte aujourd’hui à intégrer la fonction de chef sommelier à La Maison Nouvelle, restaurant du chef Philippe Etchebest, à Bordeaux.

Retour au fief aquitain

« Mon expérience en tant que sommelier au restaurant d’Anne-Sophie Pic**, au palace Beau-Rivage à Lausanne a été merveilleuse. C’est un groupe dans lequel j’ai beaucoup appris. Un événement familial m’a donné envie de revenir à mes racines, auprès de ma famille. Au même moment j’ai eu l’opportunité de prendre le poste de chef sommelier à la Maison Nouvelle*, j’ai donc saisi cette occasion. » Un retour sur les terres d’Aquitaine de son enfance et à une dolce vita qui lui est inhérente. « Ça fait plaisir de retrouver le sud-ouest ! Pouvoir sortir mon vélo, aller boire un café, voir ma famille quand je le souhaite, reprendre le rugby (ma passion), mais aussi redécouvrir la gastronomie locale que j’affectionne particulièrement. »

Objectif deux étoiles

Après un premier contact chaleureux avec l’équipe, Christopher a hâte de vivre cette nouvelle aventure, entre racines et avenir. Mais ce sommelier prometteur n’est pas là par hasard puisque cet établissement, qui bénéficie déjà d’une étoile au Guide Michelin, a pour ambition de continuer à gravir les marches de la gastronomie. « Ce que nous souhaitons, c’est obtenir les deux étoiles. Tout mon travail va tendre vers ce but : créer de nouveaux accords pour mettre en valeur la cuisine à la fois créative et de tradition française que propose le chef Philippe Etchebest. » Un nouveau défi pour une nouvelle rentrée. Christopher va enfiler son tablier dès mardi pour le plus grand plaisir des clients et gastronomes que nous sommes !

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[Entretien] Stéphane Baschiera rejoint le CA du champagne EPC

Le champagne EPC, jeune start-up du champagne, vient d’annoncer une levée de fonds de 5,5 millions d’euros et l’entrée de Stéphane Baschiera dans son Conseil d’administration. L’ancien président de Moët & Chandon vient apporter son expertise. Il nous en dit plus.

Vous avez quitté il y a un an et demi la Maison Moët & Chandon, pour quelle raison ?

J’ai fait valoir mes droits à la retraite. Je n’avais pas du tout l’ambition de retravailler, mais plutôt de m’occuper de mes petits-enfants et de profiter un peu, notamment en exerçant ma passion pour les courses automobiles. Il y a un an, j’ai rencontré par pur hasard Camille et son camarade Edouard. Ils m’ont demandé s’ils pouvaient bénéficier de mon expérience. Je les ai trouvés sympas, dynamiques. L’idée de pouvoir aider de jeunes entrepreneurs me plaisait. Je précise que je ne suis pas du tout impliqué financièrement dans cette affaire. C’est vraiment parce que je les aime bien, cela me permet aussi de garder un pied dans une activité que je connais.

Après avoir dirigé la plus grande maison de champagne, une entreprise pluri-centenaire, vous prenez le problème par l’autre bout…

C’est ce qui est intéressant ! Toute ma vie, j’ai travaillé au sein de grandes entreprises, notamment au sein du groupe LVMH. Pour la première fois, je mets le pied dans quelque chose de très différent. C’est donc aussi un enrichissement personnel. Dans cette petite aventure, si je leur apporte mon expérience, j’apprends aussi sur leur manière de faire, comment ils travaillent entre eux : c’est léger, c’est rapide. Vous avez raison de le souligner, c’était assez loin de ce que j’avais l’habitude de faire.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans leur concept ?

Ce que j’ai trouvé de plus innovant et que leur petite taille rend possible, c’est la proximité avec le vignoble et les vignerons. Ce qui m’intéresse aussi, c’est qu’ils partent de zéro. Il s’agit d’une création ex-nihilo, ils ont donc le choix de la cohérence stratégique dès le départ, à savoir de bien sélectionner les circuits de distribution au sein desquels ils souhaitent voir leurs produits. Je pense que leur modèle permet aussi de renouveler l’offre vin. Quelque part, et c’est une caractéristique qui m’a amusé, leurs sources d’approvisionnements sont quasiment infinies !

Est-ce que vous pensez que la manière dont ils envisagent la relation aux vignerons et aux coopératives peut être une source d’inspiration pour le reste du négoce ? Cette transparence avec laquelle ils disent nous sommes allés chercher telle cuvée chez tel vigneron ou telle coopérative…

Ils apportent une certaine valeur ajoutée à leur consommateur, parce que, d’une certaine manière, ils se portent personnellement caution du produit qu’ils offrent. C’est quand même assez impliquant et là-aussi novateur. Qui plus est, ils ont la flexibilité du choix. Comme vous l’évoquiez, ils peuvent décider de s’approvisionner ici ou là. Le fait de le dire en toute transparence m’a séduit.

Jusqu’à quel niveau pensez-vous que la maison puisse grandir ?

Je leur ai conseillé de faire ce qu’ils annoncent et d’annoncer ce qu’ils vont faire. Ils ne doivent pas se fixer des objectifs inaccessibles et surtout éviter de tout faire en même temps. Il vaut mieux prendre deux ou trois priorités. Par exemple, en termes d’ouverture de nouveaux marchés, ne pas partir tous azimuts avec une gamme extrêmement large dans un nombre de pays également très large. Le risque serait de se retrouver dans certains tout petits pays à vendre quelques bouteilles. C’est un peu l’avantage d’avoir des cheveux blancs, on a cette capacité à réfléchir à long terme. Ils sont fougueux et c’est une excellente chose, la fougue de la jeunesse on ne l’a qu’une fois dans sa vie, mais peut-être qu’avec mon expérience je peux leur permettre d’éviter les bêtises que j’ai faites pendant toutes ces années. Nous nous sommes bien trouvés.

Que pensez-vous du look des bouteilles, ce nom « EPC » qui est un peu disruptif…

La jeunesse par nature doit avoir un rôle disruptif ! Si c’est pour faire une énième offre qui ressemble à tout ce qui a pu être fait, il n’y aurait aucun risque à se lancer dans l’aventure.

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[Concours du meilleur caviste de France] Qualifications : le soir d’avant

En amont des épreuves qualificatives à la finale de la 5e édition du Concours du Meilleur Caviste de France, qui se déroulent ce lundi matin au château Belgrave (Haut-Médoc), les 42 concurrents étaient réunis hier soir au Golf du Médoc, en présence des titrés des quatre vainqueurs précédentes éditions, des membres du comité de pilotage et des partenaires du Concours, pour une soirée sous le signe de la convivialité. Prise d’ambiance.

« Les cavistes ont le vent en poupe actuellement, se réjouissait hier soir Patrick Jourdain, président du Syndicat des Cavistes Professionnels, créateur de la compétition organisée par Terre de Vins depuis 2020. Quand la vente sur internet est arrivée, certains ont prédit la mort des cavistes. Pourtant, à cette époque, nous étions 1200, et aujourd’hui nous sommes 6000 ! » Non seulement la profession de caviste enthousiasme, mais elle ne cesse de se professionnaliser. Le Concours du meilleur caviste de France, qui voit s’affronter tous les deux ans l’élite des cavistes hexagonaux, en est une excellente illustration. En ce millésime 2022, près de 20% de candidatures en plus ont été enregistrées aux épreuves de pré-sélections digitales par rapport à l’édition 2020, l’imposant au fil des ans comme un rendez-vous incontournable. Malgré un questionnaire de pré-sélection digitale à la difficulté accrue, le 9 mai dernier, du fait du niveau particulièrement élevé des participants cette année, ce ne sont pas 40 cavistes mais exceptionnellement 42 qui s’affrontent aujourd’hui lors des qualifications. Challenge d’envergure, le concours est aussi un excellent miroir des tendances d’une profession qui se modernise, se rajeunissant et se féminisant de plus en plus. Pour preuve, 20% des candidats à cette édition 2022 étaient des femmes, et 23% des candidats avaient moins de 30 ans.

Persévérer pour triompher

Parmi l’assemblée des présents à cette soirée inaugurale, nombreux sont les cavistes qui ont déjà participé aux qualifications à plusieurs reprises. Une persévérance qui s’avère payante, comme en témoigne Matthieu Potin, le vainqueur 2020, qui confie « avoir tenté trois fois les qualifications » avant de l’emporter. Ce qui pousse ces compétiteurs à réitérer ? Le goût du challenge assurément, celui de l’échange et de la convivialité entre confrères certainement, mais aussi les retombées non-négligeables à la suite de la victoire. Car le jeu en vaut la chandelle. « La vie du vainqueur change » insiste Stéphane Alberti, vainqueur 2014. « De grands châteaux nous ouvrent leurs portes, et des entrées à des évènements et des dégustations se présentent à nous… J’ai eu accès à des choses que je n’aurais jamais imaginées possibles avant. » De son côté, Alexis Zaouk, meilleur jeune caviste de France 2020, à nouveau en lice pour le titre cette année, confirme avoir « gagné en visibilité, en affluence, et logiquement en chiffre d’affaires. Combiné à la crise du Coronavirus, ça m’a fait grandir, explique-t-il. Mais ce n’est pas un aboutissement, puisque je suis à nouveau là pour tenter de gagner le titre ! » 

Soutenir la profession

« Sans nos partenaires, ce concours n’existerait pas », rappelle Rodolphe Wartel, le directeur de Terre de vins. Hier soir, ils étaient au rendez-vous en nombre, fiers de présenter leurs produits en dégustation en free-tasting mais aussi au cours du dîner, et de soutenir les cavistes à la veille des épreuves. Lors de cette soirée, en guise d’échauffement des papilles pour le jour J, les cavistes ont notamment pu apprécier Essence de Dourthe 2010 (Bordeaux) sur l’entrée, La Magdeleine 2019 de chez Calmel & Joseph (IGP Val de Dagne), le Château de Bord 2020, Maison Brotte (AOC Côtes du Rhône Villages), sur le plat, et une sélection de quatre cognacs (Louis Memory, DEAU Cognac, Distillerie des Moisans – EXTRA François Voyer – Grande Champagne Vieille Réserve , Cognac Paul Giraud – Cordon Bleu, Extra Old Maison Martell), et enfin sur le dessert le Champagne Canard Duchêne P181, créé en 2009 en l’honneur d’une parcelle cultivée en bio.

Photos ©Adrien Viller

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Painturaud : à la gloire du pineau

Les frères Painturaud, de la maison éponyme sise à Segonzac, célèbre leurs anniversaires par le lancement d’un très vieux pineau rosé, le Lot 135.

135 est la somme des âges de 3 des 4 frères Painturaud, Vincent, Matthieu et Emmanuel. Ce sera le point de départ de cette série limitée tirée aussi à 135 exemplaires. Avant cela, il convient de remonter deux siècles d’histoire avec la création du domaine à Segonzac en 1804. Comme souvent dans la région du cognac, la propriété connaît un renouveau à la lueur du Second Empire avec l’arrière-grand-père Hippolyte Painturaud. La production part au négoce et, en 1934, le fils Guy décide de créer sa marque pour faire ses propres pineaux et cognacs. Son fils Jacques marche dans les pas de son père en courant les salons et en créant à Segonzac, la capitale de la Grande Champagne, une boutique. Nous sommes dans les années 1970 et l’eau-de-vie charentaise a le vent en poupe. La quatrième génération déboule dans les années 2010, nouvel âge d’or du cognac, sur la quarantaine d’hectares que compte le domaine. Le catalogue des frères Painturaud est riche d’une sélection de sept cognacs et de cinq pineaux des Charentes. Un sixième voit le jour en guise de célébration. « J’ai décidé d’aller fouiner dans ses vieux fûts afin de trouver les perles rares pour créer ce nectar exceptionnel, explique le maître de chai Emmanuel. J’ai tout d’abord joué avec le chiffre 3 : à l’occasion des anniversaires de 3 des 4 frères, c’est un assemblage de 3 cépages (merlot, cabernet-sauvignon et cabernet-franc) et de 3 millésimes d’exception. Puis j’ai jonglé avec le chiffre 135 : la somme des âges des 3 frères, le nombre de bouteilles produites pour cette édition limitée, et le prix de vente de chaque bouteille ». Le nez délivre d’emblée des notes de rancio dans lesquelles se mêlent des parfums de pruneau et de frangipane. L’attaque en bouche de ce pineau rosé est vive, la palette aromatique est dominée par les fruits confits.

Ce bijou de pineau rappelle combien c’est un produit exceptionnel, le succès du cognac étouffe quelque peu sa notoriété mais il mérite une renaissance comme une reconnaissance à la mesure de sa qualité.  

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Castillon Côtes de Bordeaux : un club et des vins de « Caractères »

Un tout nouveau club baptisé « Castillon Caractères » vient d’être créé par un collectif de vignerons souhaitant faire grandir la notoriété des vins de l’appellation, encore trop souvent et injustement méconnus.

Parfois, la notoriété a du bon. Parler des vins de Castillon lorsque l’on s’appelle Stéphane Derenoncourt ou Stephan Von Neipperg, cela permet immédiatement d’apporter davantage de lumière sur une belle initiative. Respectivement œnologue conseil star et célèbre propriétaire à Saint-Emilion (notamment du 1er Grand cru classé Canon la Gaffelière), les deux hommes n’en sont pas moins également propriétaires de vignobles sur l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux. Ensemble, ils ont décidé de fédérer autour d’eux 15 autres vignerons dans un club baptisé « Castillon Caractères ». Leur idée ? Porter dans le monde entier des vins de superbe facture, nés sur un terroir splendide et offrant un rapport qualité-prix excellent. « Nous avons donné une première impulsion en créant cette association en janvier 2022. Nous avons mis en place un cahier des charges spécifique qui exige que tous nos membres aient une démarche environnementale sérieuse dans leurs vignes et qu’ils positionnent leurs vins à des niveaux de valorisation suffisante, au moins 15€ la bouteille », explique Stéphane. Parmi les membres fondateurs, toutes les locomotives de l’appellation sont là et permettent d’offrir immédiatement une grande visibilité à la démarche. On peut citer par exemple, outre le domaine de l’A de Stéphane et sa femme Christine ainsi que le château d’Aiguilhe de Stefan et son fils Ludovic, le château Alcée de Nicolas et Cyrille Thienpont (également propriétaires de Pavie Macquin à Saint Emilion), le château Ampelia de François Despagne (Grand Corbin Despagne à Saint Emilion) ou bien encore L’Hêtre d’Anne de Raeymaeker et Jacques Thienpont (Le Pin à Pomerol).

Une diversité de profils, une fraîcheur commune

La magie de l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux tient avant tout à son terroir incroyable, dont le plateau calcaire culminant à une centaine de mètres est le prolongement, plus à l’est, de celui de Saint-Emilion. Ses côteaux exposés au sud présentent un profil argilo-calcaire très intéressant, avec des argiles rouges, vertes et bleues. Le climat demeure ici océanique mais s’avère plus frais que celui de son prestigieux voisin, avec une tendance continentale légèrement plus marquée. Il en résulte un mûrissement plus lent des merlots (largement majoritaires dans l’encépagement avec 70% des surfaces), du cabernet franc (20%) et du cabernet sauvignon. L’une des grandes constantes des vins de Castillon Caractères est de toute évidence leur fraîcheur et cette touche minérale en bouche qui leur confère une vraie suavité. Bien entendu, une grande diversité de styles permet de déguster des vins complémentaires. Le château Poupille, fer de lance historique de l’appellation, propose ainsi un 100% merlot sulfité uniquement à la mise en bouteille offrant un superbe potentiel de vieillissement comme en témoigne le 2004 d’une grande fluidité et tout à fait vibrant. Le château Peyrou, en bio depuis 2008 à l’image de nombre des membres du club pionniers en la matière, produit aussi en pied de côteaux un quasi 100% merlot issu de très vieilles vignes de 80 ans donnant des vins au toucher de bouche magnifique, rond et soyeux comme sur 2015. Clos Puy Arnaud, Grand Prix d’or dans la catégorie Nature & Respect des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé 2021, porte pour sa part haut la biodynamie avec des vins d’une énergie folle, à l’instar du 2014 au fruité ultra juteux. Les vins du château Alcée sont d’une race et d’une élégance superbes, tout comme ceux de l’Hêtre (le 2016 offre une tension admirable). Le domaine de l’A produit des vins d’un équilibre magnifique, parfois vraiment sanguins comme le superbe 2008 dégusté en magnum. Au château la Clarière, le 2015 présente un milieu de bouche plein et suave et des notes camphrées enivrantes. Nombreux sont les amateurs qui se réjouissent de pouvoir trouver ici des vins d’une telle qualité, encore accessibles à la vente notamment directement dans les domaines. Ajoutez à cela des paysages et un patrimoine mémorables, vous obtenez l’une des appellations bordelaises à (re)découvrir d’urgence.

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