On Cause du dernier rachat de Gérard Bertrand à Cahors

Le vignoble cadurcien en parlait déjà depuis quelques semaines. C’est officiel. Le producteur négociant du Languedoc-Roussillon Gérard Bertrand vient d’acquérir le domaine de Cause dans le Lot.

Il était déjà propriétaire de 11 châteaux et domaines* en Languedoc-Roussillon ; le douzième est toujours en Occitanie mais un peu plus loin de sa terre natale narbonnaise. Gérard Bertrand vient de racheter, en collaboration avec la Safer Occitanie, le domaine de Cause à Soturac dans le Lot à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Cahors. Perchée sur le coteau de Savagnac , il surplombe la vallée du Lot près de Cavagnac, non loin de la forteresse de Bonaguil. Il appartenait à Serge et Martine Costes qui étaient « revenus de la ville » après une quinzaine d’années pour reprendre en 1994 l’exploitation familiale. La 4eme génération de vignerons sur la propriété n’avait cessé d’embellir et aménager le domaine qui s’étend sur 35 hectares dont 23 de vignes en trois ilots. Les Costes s’étaient progressivement engagés dans l’agroécologie avec un vignoble enherbé, labellisé HVE. Ils avaient achevé sa conversion en bio pour la vendange 2022.

Cause est entouré de nature au milieu de paysages vallonnés où paissent des brebis, de forêts de chênes blancs et de châtaigniers. Les bâtiments de pierre apparente, typiques du Lot, sont au centre du domaine, sur un point de vue dominant le Lot. En AOC Cahors, il est exclusivement planté de malbec, cépage emblématique de l’appellation où il trouve son terroir de prédilection, à plus de 200 m d’altitude. Situé sur une ancienne mine de fer fermé fin XIXe, il comprend notamment des sols sidérolithiques, composites bruns rouges de cailloux calcaires et de graviers représentant seulement 6% du terroir cadurcien.

Les Costes élaborent des cahors rouges et rosés en 100% malbec, mais également des IGP Côtes du Lot en malbec pour les rouges, en viognier pour les blancs. La cuvée Lalande Cavagnac, issues de vieilles vignes plantées dans les années 60 sur le terroir de minerai de fer, avait été classé deuxième meilleur vin du monde par le Wine Enthousiast en 2012.

Les équipes viticoles de Gérard Bertrand ont repris en main « un domaine en excellente santé, au moment de la vendange 2022, qui s’annonce très prometteuse » a précisé le languedocien dans un communiqué. Le Domaine de Cause vient d’accomplir sa conversion vers le bio. Il sera désormais cultivé en biodynamie, comme les autres Châteaux et Domaines de Gérard Bertrand, référence mondiale de cette pratique viticole experte. L’ambition est de produire un cahors de grande expression et de s’inscrire dans la continuité des grandes signatures de l’appellations. Dans le vignoble en tout cas, on espère que le producteur-négociant s’attachera en effet à valoriser les grands malbecs et non à les utiliser simplement comme pourvoyeur supplémentaire de rosés.


* Château l’Hospitalet, le Château de Villemajou, le Château Des Karantes, le Château La Sauvageonne, le Château de la Soujeole, le château Laville Bertrou, le Clos d’Ora, le Clos Du Temple, le Domaine de l’Estagnaire, le Domaine de Cigalus et le Domaine de L’Aigle

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Saint-Émilion : Château Pavie, un ‘A’ gravé dans le marbre

Rejoint hier par Château Figeac au sommet du classement des crus de Saint-Émilion, Château Pavie fait désormais figure « d’ancien » dans le club des Premiers Grands Crus Classés ‘A’. Une distinction décrochée en 2012 par Gérard Perse et sa famille.

« Je suis encore sous l’émotion, totalement sous le choc. J’ai reçu ce matin le courrier officiel… Sincèrement, j’en rêvais, mais je n’y croyais pas vraiment. » C’était il y a dix ans, presque jour pour jour : Gérard Perse nous confiait sa réaction en apprenant que « son » Château Pavie, dont il était devenu propriétaire en 1998 avec son épouse Chantal, accédait au rang de Premier Grand Cru Classé ‘A’. La consécration d’un énorme travail accompli en moins de quinze ans pour « révéler » le terroir de Pavie et hisser la propriété au sommet de la hiérarchie de Saint-Émilion. En même temps que Pavie, Angelus accédait également au statut de ‘A’, rejoignant les « historiques » Ausone et Cheval Blanc dans ce club très fermé qui constitue l’élite du classement.

Dix ans plus tard, de l’eau – ou du vin, c’est selon – a coulé sous les ponts. Cheval Blanc, Ausone puis Angelus ont décidé de se retirer de la famille des Grands Crus Classés. Et hier, à l’heure découvrir l’édition 2022 du classement, Château Figeac rejoignait Château Pavie sous la bannière des ‘A’. Ils sont donc deux à occuper, désormais, le sommet de la pyramide saint-émilionnaise. Et Pavie fait office de « doyen » dans cette catégorie.

Pavie-Decesse et Bellevue-Mondotte intégrés à Pavie

« Nous sommes très heureux de maintenir notre statut de ‘A’ dix ans après y avoir accédé, c’est une grande fierté d’occuper cette position pour laquelle nous avons travaillé très dur », déclare Gérard Perse. « En toute sincérité, nous étions un peu inquiets, suite au départ de Cheval Blanc, Ausone et Angelus, que la catégorie Premier Grand Cru Classé ‘A’ ouvre trop généreusement ses portes et dilue son niveau d’exigence. L’arrivée de Château Figeac à nos côtés est une excellente nouvelle, que nous accueillons avec enthousiasme. Ce classement a été bien élaboré, il nous semble solide et difficilement contestable« .

Au passage, Château Pavie intègre deux autres propriétés de la famille Perse, Château Pavie-Decesse (anciennement Grand Cru Classé) et Château Bellevue-Mondotte (anciennement Grand Cru), ce qui lui permet d’augmenter sa surface d’un peu moins de 5 hectares. « Cela nous permet d’intégrer deux très beaux terroirs à l’assiette de Pavie, de gagner en volume et en lisibilité« , explique Gérard Perse. « L’un des soucis du classement de Saint-Émilion est d’être très morcelé en toutes petites entités, ce qui peut être un handicap sur la scène très concurrentielle des grands vins internationaux. En intégrant Pavie-Decesse et Bellevue-Mondotte, on renforce Pavie, on simplifie notre gamme, et cela nous permet par ailleurs de nous concentrer sur notre autre Grand Cru Classé, Château Monbousquet« .

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Amateurs de vin, devenez Vendangeur d’un jour®

Les vignerons indépendants lancent, pour la cinquième année consécutive, l’opération Vendangeur d’un jour®. Un succès qui prend de l’ampleur chaque année. Amateurs de vin, dès le 10 septembre à vos sécateurs !

L’histoire a commencé il y a six ans en Alsace. La fédération des vignerons indépendants locale a proposé un événement autour des vendanges afin que les amateurs de vin puissent mettre la main à la pâte le temps d’une journée. L’année suivante, l’événement a été reconduit certes, mais au niveau national. Vendangeur d’un jour® est devenu une marque déposée par les Vignerons indépendants de France*, une confédération qui regroupe près de 7 000 vignerons de l’ensemble des régions viticoles françaises. Leur particularité : être maître de leur produit d’un bout à l’autre de la chaîne : de la culture de la vigne et l’élaboration des vins, à leur commercialisation, que ce soit directement au domaine ou à l’export. Le partage, la rencontre sont des valeurs que prône cette communauté, avec en point d’orgue, la proximité entre le consommateur et le vigneron.

Comprendre le métier de vigneron dans sa globalité

L’idée est de relancer non seulement un tourisme local mais aussi de comprendre et de sensibiliser au métier de vigneron indépendant, vous pourrez donc apprécier le travail du vigneron, des vendanges aux travaux de vinification. Le moyen de faire la distinction entre viticulteur et vigneron pour ceux qui hésitent encore ! Chaque hôte a donc pu créer son propre programme afin de partager ce qui lui semble essentiel : festivités déguisées, dégustations, parcours autour de la biodiversité, escape-game… Une offre pour tous, faite de rencontres autour du terroir et du goût. L’expérience se crée et donc le lien se fait. Voici la marque des vignerons indépendants : présents d’un bout à l’autre de leur œuvre afin qu’il n’y ait plus d’intermédiaire. À cette occasion, vous pourrez échanger avec des professionnels sur le climat : une problématique qui nous concerne tous… Mais eux sont en première ligne.

Un large choix d’appellations ligériennes

La bonne nouvelle est que vous pourrez apprécier autant d’offres que de terroirs différents : de l’Anjou au Puy-de-Dôme, avec le beau vignoble de la Loire volcanique. Une offre qui séduit de plus en plus les amateurs de vin curieux d’une immersion dans ce milieu qui peut leur être opaque, mais aussi des vignerons qui suivent ce mouvement de plus belle. Un temps pour découvrir et écouter les histoires de chaque parcelle de notre terre. Pour comprendre ce qui fait cette diversité dans le verre : le terroir, le climat, le cépage, le choix en termes de culture et donc de vendanges, la vinification et enfin la dégustation. Des problématiques que vous pourrez partager avec les vignerons de vives voix, autour d’un cep ou d’une assiette !

Retrouvez toutes les dates et tous les lieux des vendanges touristiques en Vallée de la Loire en cliquant sur ce lien.

* vigneron-independant.com/oenotourisme

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Tour des Cartes Occitanie: les lauréats et IGP Pays d’Oc

Découvrez à travers cette vidéo, le Tour des Cartes Occitanie, les lauréats 2021, le label IGP pays d’Oc. La prochaine édition du Tour des Cartes Occitanie est lancée.

Il faudra patienter jusqu’au 3 octobre prochain pour connaître les résultats qui seront dévoilés lors de la soirée de gala au domaine de Manse à Lattes, siège social des Vins de Pays d’Oc.

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Saint-Émilion : du sang neuf au classement

Avec seize nouveaux Grands Crus Classés (dont un revenant), le classement 2022 des crus de Saint-Émilion s’offre une bonne injection de sang neuf. Qui témoigne de l’émulation qui parcourt toute l’appellation.

Il sont seize, seize nouveaux Grands Crus Classés sur les 71 qui ont été salués* par le classement 2022 de Saint-Émilion, dévoilé ce jour. C’est donc une sacrée dose de sang neuf qui vient irriguer cette septième édition. Parmi les impétrants, on distingue tout d’abord un revenant : le château Corbin-Michotte, qui avait été déclassé en 2012 et dont les propriétaires, la famille Boidron, faisaient partie du trio qui avaient contesté le verdict de la dernière édition. Sans rancune, donc, et retour à l’envoyeur, au côté de 15 autres propriétés qui intègrent le classement pour la première fois. Si l’on discerne quelques surprises parmi les nouveaux arrivants, la plupart étaient attendus à ce niveau. On souhaite donc la bienvenue aux châteaux Badette, Boutisse, Croix de Labrie, La Confession, La Croizille, Lassègue, Mangot, Montlabert, Montlisse, Rol Valentin, Tour Baladoz, Tour Saint-Christophe, Clos Badon Thunevin, Clos Dubreuil et Clos Saint-Julien dans la famille des Grands Crus Classés.

Le château Mangot de la famille Todeschini faisait partie des grands favoris pour rejoindre le classement, et le pronostic s’est confirmé : « cela faisait 18 mois que l’on était à fond sur ce dossier et c’est la concrétisation de très longues années de travail« , explique Karl Todeschini, qui avec son frère Yann (voir photo ci-dessus) a repris les rênes des propriétés familiales. « Nous étions confiants sur le résultat mais ça fait bizarre tout de même de voir arriver la bonne nouvelle. C’est une forme de soulagement. On l’a appris pendant notre déjeuner de vendanges et on a pu l’annoncer à toute l’équipe. La famille est très heureuse, à commencer par nos parents bien entendu, et j’ai tout de suite eu une pensée pour notre grand-père par qui tout a commencé. On va aller annoncer la nouvelle à notre grand-mère… Quand on y pense, c’est il y a trente ans exactement, en 1992 que mon père a fait sa première mise en bouteille. Nous sommes très fiers d’être ici à Saint-Émilion, sur une appellation et dans un classement qui promeut le travail. On va lui rendre hommage en nous efforçant de produire des vins encore meilleurs !« 

Joli coup pour Jean-Luc Thunevin, qui après avoir directement placé Valandraud parmi les Premiers Grands Crus Classés il y a dix ans, voit son Clos Badon rejoindre les Grands Crus Classés. Et coup double pour les vignobles De Mour (famille De Schepper), qui placent deux propriétés dans le classement : Château La Croizille et Château Tour Baladoz. « C’est vraiment une belle journée, pour toute la famille et pour toute l’équipe », s’enthousiasme Hélène De Schepper, responsable de la communication. « Nous sommes fiers de rejoindre ce classement, avec toute une nouvelle promotion qui vient enrichir le beau groupe déjà existant de Grands Crus Classés, cela témoigne bien du dynamisme de l’appellation« .

Belle performance aussi pour les Vignobles K qui, tout en confirmant la place de Bellefont-Belcier parmi les Grands Crus Classés, voit Tour Saint-Christophe rejoindre également le collectif. « Nous sommes ravis« , déclare le Directeur général Jean-Christophe Meyrou. « Nous n’avons pas vu la note finale pour Bellefont-Belcier mais nous pensons avoir fait une très belle performance. En toute transparence, nous visions une reconnaissance en Premier Grand Cru Classé pour ce cru : cela ne s’est pas fait, peut-être dans dix ans ? Pour Tour Saint-Christophe, c’est une victoire que l’on est allée chercher, car nous avions rencontré quelques obstacles dans notre candidature. Toutes les équipes sont heureuses et fières, c’est une belle reconnaissance pour cette propriété qui produit dans les 100 000 bouteilles et vend 70% de sa production en primeurs. Plus largement, c’est un bel accomplissement pour tout ce qu’a entrepris Peter Kwok, au mépris de ceux qui pouvaient faire preuve de médisance sur un investisseur chinois. La volonté de Peter a toujours été de baisser la tête, de bosser, de faire preuve d’humilité et de chercher l’excellence. Tout cela finit par payer. Je souligne que le classement de Saint-Émilion est le seul qui se remet en question tous les 10 ans, on en pense ce que l’on veut, mais ça nous met tous la pression pour toujours faire mieux.« 

Même avis du côté d’Axelle et Pierre Courdurié (photo ci-dessus), du château Croix de Labrie : « tout le monde critique le classement, mais il prouve la belle émulation collective qu’il y a à Saint-Émilion. Nous concernant, nous sommes très, très heureux. C’est une belle récompense, la reconnaissance de tout le travail que l’on fait, sur la qualité de nos vins comme sur le plan environnemental. Nous sommes une petite propriété, nous sommes arrivés il y a seulement dix ans, et nous mesurons le chemin parcouru en si peu de temps, grâce au travail mais aussi à la confiance que les amateurs ont mis en nous. On est sur un petit nuage, mais on va garder les pieds sur terre, ne serait-ce que parce que l’on va très vite commencer à vendanger. Et surtout, on ne veut pas s’arrêter là, on veut continuer de progresser. »

Dans un communiqué, Benoît Trocard, président de Clos Dubreuil, a déclaré : « Voilà 400 ans que ma famille fait du vin sur la rive droite de Bordeaux. Passionné par Saint-Émilion depuis ma petite enfance, je suis tombé amoureux du Clos Dubreuil et de ses sols argilo-calcaires. En 20 ans je me suis donné pour objectif de ne rien lâcher, de toujours investir, respecter les sols et de faire le plus grand vin possible. 20 années que ma famille, mon équipe, mon associé et mes clients m’aident à réaliser mes rêves et mes ambitions. Aussi je suis ému, fier et heureux de partager avec vous l’élévation de Clos Dubreuil au rang de Grand Cru Classé de Saint-Émilion« .

Enfin, Alexandra et Nicolas Robin, propriétaires du château Rol Valentin, ont publié sur leur page Facebook : « Ce classement récompense l’excellence de notre terroir, la constance et la qualité de nos vins grâce à la régularité du travail accompli depuis plus de 13 ans par Alexandra et Nicolas Robin. Nous sommes fiers de cette reconnaissance et remercions tout particulièrement nos équipes des Vignobles Robin, nos fidèles clients, puis notre prédécesseur. Les nouvelles installations techniques du Château Rol Valentin qui ont vu le jour en 2020, vont nous aider à aller chercher toujours plus de précision pour continuer d’élaborer des grands vins avec toujours plus d’exigence dans notre quête d’excellence« .

*71 Grands Crus Classés et 14 Premiers Grands Crus Classés, dont 2 Premiers Grands Crus Classés ‘A’. Tout le détail ici.

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[Entretien] Caroline Latrive, nouvelle cheffe de caves de la Maison Deutz

Chez Ayala, Caroline Latrive nous avait déjà conquis par sa maîtrise parfaite du chardonnay et de très belles créations comme la cuvée n° 7. Succédant à Michel Davesne, elle sera désormais la cheffe de caves d’une autre très belle maison agéenne, le champagne Deutz.

Pourriez-vous nous résumer votre parcours ?

Après mon DNO, j’ai commencé ma carrière chez Bollinger avant de rejoindre mon père dans son cabinet de conseil œnologique « oeno-champagne » qui se trouvait à Cormontreuil. C’est lui qui m’a transmis sa passion pour le vin. J’ai vécu alors une aventure très enrichissante. Il s’agissait d’aider les récoltants-manipulants à exprimer leur propre style. Dans ce métier, on est littéralement au service du goût des autres. En 2004-2005, j’ai repris des études pour faire un master œnologie-vins de Champagne. A ma sortie, je suis retournée chez Bollinger et au bout de deux ans, on m’a proposé de seconder Nicolas Klym, le chef de caves d’Ayala, que la famille Bollinger venait de racheter. Je l’ai accompagné pendant cinq ans avant de lui succéder au moment de son départ à la retraite. A l’arrivée d’Hadrien Mouflard en tant que directeur en 2012, nous avons redéfini le style de la marque en le centrant davantage sur le chardonnay, avec une belle tension, une ligne très pure, et en même temps une certaine crémosité.

Qu’est-ce qui vous a motivé à traverser le boulevard du Nord (désormais de Champagne) à Aÿ pour passer d’Ayala à Deutz ?

Je n’avais pas envisagé du tout de partir d’Ayala, mais l’appel de Michel Davesne a été assez séduisant ! J’ai toujours beaucoup apprécié Champagne Deutz que je considère comme une maison prestigieuse, historique, familiale, à taille humaine… Des caractéristiques qui sont pour moi très parlantes, qui me touchent. C’est aussi une entreprise qui a connu une trajectoire exemplaire en termes de notoriété, de quantité et de qualité, depuis son rachat par la famille Rouzaud en 1993 et l’arrivée à sa tête de Fabrice Rosset, Président Directeur Général depuis 1996. Quant à Michel, je le connais depuis longtemps, il a été mon maître de stage quand il était chef de caves du champagne Palmer !

En arrivant, je n’ai pas été déçue, et même si je savais que la maison était familiale, je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux et transparent. J’ai commencé à la mi-août, alors que certains services étaient encore en congé, ce qui m’a laissé le temps de faire connaissance avec l’équipe de production. Le fait que la vendange ait commencé un peu plus tard que prévu m’a aussi permis de me familiariser avec l’outil de production. L’une de mes plus belles découvertes a été le vignoble, je savais qu’il était extraordinaire mais j’ai été impressionnée par ces grandes parcelles d’un seul tenant que la Maison possède sur des crus aussi prestigieux que Aÿ, Bisseuil, Mareuil-sur-Aÿ, le Mesnil-sur-Oger ou Villeneuve… Les discussions avec l’équipe du vignoble sont passionnantes, nous entrons dans le détail, afin de trouver la bonne cible pour aller vendanger au juste moment.

Nous avons prévu avec Michel un tuilage d’un an, avec un cycle complet de la vendange jusqu’au tirage. Nous échangeons évidemment beaucoup et je dois apprendre notamment à travailler les chardonnays d’une autre façon. Le blanc de blancs de Deutz, je le vois comme un vin lumineux, droit, précis, alors que la cuvée Amour est beaucoup plus ronde, riche, avec une signature assez gourmande. La transmission passera en grande partie par la dégustation et de belles verticales. Je dois aussi rencontrer les vignerons partenaires qui représentent plus d’une centaine de familles. Je retrouve des personnes que j’ai côtoyées dans mon ancienne vie de conseil, c’est amusant.

www.champagne-deutz.com

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La Champagne pleure Elizabeth II

Le drapeau britannique est en berne, Elizabeth II n’est plus. Les Anglais perdent une reine, digne en toutes circonstances, dont la retenue inspirait à tous les dirigeants de la terre le respect le plus absolu mais dont le regard pétillant d’humour et d’intelligence suscitait en même temps une immédiate sympathie. Pour le monde du champagne, au travers du Royal Warrant et du goût qu’affichait la souveraine pour la bulle, elle fût plus qu’une ambassadrice, mais bien l’incarnation de toutes les valeurs de ce grand vin, austère et pourtant festif, classique tout en étant excentrique…

La Reine Elizabeth nous a quittés à l’âge de 96 ans. Avec elle, une page d’histoire du Royaume-Uni se tourne. Celle bien-sûr d’un règne d’une longévité record (70 ans !) au point de dépasser celui de Victoria. Elle a ainsi connu pas moins de 16 premiers ministres, de Winston Churchill à Liz Truss, tout juste nommée. Femme de poigne et de cœur, elle a servi dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale au sein de l’Auxiliary Territorial Service. Elle a aussi osé un mariage d’amour en épousant le prince Philipp, alors que membre d’une branche cadette de la Maison Royale de Grèce, il était jugé d’un rang insuffisant pour s’allier aux Windsor. Un mariage heureux qui a duré 74 ans !

Si son pouvoir est toujours resté limité et principalement consultatif et représentatif, la reine est restée un symbole fort pour les Anglais, participant à leur unité et devenant une sorte d’ambassadrice de leurs valeurs et de leur art de vivre à travers le monde entier. Dans l’univers du luxe, elle était ainsi une référence, pour ne pas dire une icône de la mode, dont on guettait à chaque sortie la tenue, cocktail détonnant d’excentricité et d’un bon chic bon genre des plus classiques. En matière de chapeau par exemple, qui oserait encore en arborer d’aussi grands avec autant de plumes et de fleurs ? Quant aux couleurs de ses tailleurs, à la coupe certes très sobre, elles étaient pour le moins flashy. Une façon disait-on d’être repérée de loin. Tout ce que cette femme de goût portait, touchait, consommait devenait ainsi un objet de luxe convoité.

Bien-sûr, ce phénomène ne date pas d’Elizabeth et le label du « Royal Warrant » décerné aux livreurs de la cour est depuis longtemps mis en avant par les entreprises qui en bénéficient. L’un des plus anciens daterait de 1740. Mais Elizabeth II en défendant avec ferveur l’étiquette et en tenant son rang sans jamais défaillir, lui a donné une valeur particulière. Dans le monde du champagne, l’engouement pour ces labels est ainsi toujours aussi vivace. Une petite dizaine de marques s’honorent aujourd’hui du titre, dont Pol Roger, Lanson, Bollinger, Laurent-Perrier, Veuve Clicquot… La reine, il est vrai, buvait chaque soir une coupe du roi des bulles.

Pour célébrer le jubilé de son règne en juin dernier, la cour a commis une infidélité en mettant en avant pour la première fois un sparkling anglais élaboré à partir de pinot noir, de meunier et de chardonnay cultivés dans le Kent et le West Sussex. La bouteille arborait une étiquette reprenant la broderie de la robe de succession de la Reine. Mais quelle souveraine digne de ce nom ne défendrait pas son propre terroir ? Le service de la nation a ses raisons que l’amour ignore. Quant à la Champagne qui doit à Elizabeth une part de son aura internationale, elle n’a pas le cœur en ce jour de deuil à faire sauter ses bouchons.

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Saint-Émilion : Château Figeac, la consécration

En accédant au statut de Premier Grand Cru Classé ‘A’, Château Figeac s’invite au sommet du classement de Saint-Émilion. Une consécration pour la famille Manoncourt et pour l’équipe du château, venant récompenser des décennies de travail et un terroir hors du commun. Réactions.

Pour qui a observé la scène bordelaise depuis plusieurs années et en particulier les coulisses du classement des crus de Saint-Émilion, la nouvelle n’est pas tout à fait une surprise : Château Figeac est distingué Premier Grand Cru Classé ‘A’ dans le cadre du nouveau classement, qui vient tout juste d’être dévoilé après plusieurs mois de suspense. Figeac rejoint donc Château Pavie* tout en haut de la hiérarchie : une consécration pour la famille Manoncourt et pour son équipe.

« Nous ressentons une très grande joie et beaucoup de fierté », nous déclare Blandine de Brier Manoncourt. « Nous sommes en pleines vendanges, alors on fait la tournée des équipes pour leur annoncer cette bonne nouvelle. La première réaction de beaucoup de nos collaborateurs est d’avoir une pensée pour mon père, Thierry Manoncourt, qui nous a quittés il y a 12 ans et qui a tant donné pour cette propriété. Il voulait que Figeac soit ‘à sa juste place’ et il serait tellement fier… C’est bien sûr un grand bonheur pour notre mère, Marie-France Manoncourt, qui a repris le flambeau à la suite de notre père : elle n’a pas fait tous ces efforts, elle n’a pas pris toutes ces décisions pour rien. Cette distinction est bien sûr une très belle reconnaissance de la place particulière qu’occupe Figeac – tout d’abord de la qualité de son terroir sans lequel nous ne serions rien, la qualité de ses vins, et de tout le travail qui a été fourni depuis des décennies. Cette distinction est aussi un engagement, qui nous oblige. Vis-à-vis de Saint-Émilion, vis-à-vis de Bordeaux, vis-à-vis de tous les amateurs et professionnels du monde entier. Mais ce n’est en aucun cas un aboutissement ; plutôt un encouragement à continuer de tracer ce sillon d’excellence. Plus globalement, c’est un très beau classement, qui salue des propriétés qui ont travaillé dur pour y figurer« .

Frédéric Faye, Directeur général de Château Figeac, ne cachait pas son émotion au moment de découvrir cette consécration : « C’est un immense plaisir de voir Figeac ainsi reconnu. Cela nous incite à redoubler d’efforts, à continuer dans la dynamique qui est la nôtre depuis plusieurs années. Je pense bien sûr à Thierry Manoncourt, avec qui j’ai débuté : cette année, cela fait exactement vingt ans que j’ai rejoint Figeac, où j’ai commencé comme simple stagiaire. C’est une très grande satisfaction. Je salue la famille Manoncourt qui a su prendre des décisions majeures, qui a su toujours se remettre en question pour hisser la propriété à ce niveau. C’est aujourd’hui tout cela qui est récompensé ».

Avec ses 41 hectares de vignes, Château Figeac dans la même famille depuis 1892. Il a été reconnu Premier Grand Cru Classé dès le premier classement des crus de Saint-Émilion en 1955.

*Reconnu Premier Grand Cru Classé ‘A’ en 2012, Château Pavie était le seul de ce groupe à « remettre son titre en jeu », suite au retrait de Cheval Blanc, Ausone et Angelus du processus de classement.

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Saint-Émilion : le classement 2022 dévoilé

Révisable tous les dix ans, le classement des crus de Saint-Émilion vient de dévoiler sa mouture 2022. Une septième édition qui consacre 85 Grands Crus Classés, dont 14 Premiers Grands Crus Classés – parmi lesquels un nouveau Premier Grand Cru Classé ‘A’, Château Figeac.

Fin du suspense. Le classement des Crus de Saint-Émilion vient de révéler le verdict de son édition 2022, après plusieurs mois d’attente fébrile du côté des propriétés et plusieurs années d’interrogations de la part des observateurs extérieurs. Succédant à une édition 2012 qui avait été secouée par de nombreuses péripéties judiciaires, cette septième mouture du classement (instauré en 1955, il avait dès l’origine été prévu pour être révisable tous les dix ans, ce qui ne s’est pas déroulé exactement ainsi…) arrive après un travail quasi-monacal pour la constitution des dossiers de candidature du côté des châteaux, puis un long processus d’examen de la part de la Commission de Classement, sous l’égide de l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO) avec le concours de l’organisme certificateur Bureau Veritas.

Au total ce sont 114 dossiers de candidature qui ont été déposés en juillet 2021. On se souvient que deux Premiers Grands Crus Classés ‘A’ historiques, Château Ausone et Château Cheval Blanc, avaient décidé in extremis de ne pas soumettre de candidature et de se retirer du classement. Quelques mois plus tard, ils avaient été imités par Château Angelus puis par Château La Gaffelière. Ces péripéties n’ont pas empêché le processus de classement de maintenir le cap : « malgré les difficultés, le bien-fondé et la pertinence du classement des crus de Saint-Émilion demeure », nous confiait récemment Jean-François Galhaud, président du Conseil des Vins de Saint-Émilion (lire l’article « Tempête sur un clocher ? » dans notre nouveau numéro, en kiosque depuis quelques jours).

Ce nouveau classement arrive donc avec l’espoir d’une sortie « par le haut », de redonner de l’élan à tout le groupe des Grands Crus Classés, et in fine, à toute l’appellation. Il consacre 85 Grands Crus Classés (contre 82 en 2012), dont 14 Premiers Grands Crus Classés. Parmi ces Premiers se distinguent deux ‘A’, Château Pavie qui avait décroché cette distinction dès 2012, et Château Figeac, la propriété de la famille Manoncourt qui faisait partie des immenses favoris pour rejoindre l’élite. Aucun nouveau Premier Grand Cru Classé n’est à mentionner – ni de rétrogradation dans cette partie. Et, au registre des nouveaux arrivants dans le classement, signalons les châteaux : Badette, Boutisse, Croix de Labrie, La Confession, La Croizille, Lassègue, Mangot, Montlabert, Montlisse, Rol Valentin, Tour Baladoz, Tour Saint-Christophe, Clos Badon Thunevin, Clos Dubreuil et Clos Saint-Julien. Et un grand retour, celui de Corbin Michotte, qui avait été évincé en 2012.

Le classement 2022 officiel des crus de Saint-Émilion :

Premiers Grands Crus Classés

Château BEAU-SEJOUR BECOT
Château BEAUSEJOUR HERITIERS DUFFAU LAGARROSSE
Château BELAIR MONANGE
Château CANON
Château CANON LA GAFFELIERE
Château FIGEAC (distinction A)
Château LARCIS DUCASSE
Château PAVIE (distinction A)
Château PAVIE MACQUIN
Château TROPLONG MONDOT
Château TROTTEVIEILLE
Château VALANDRAUD
CLOS FOURTET
LA MONDOTTE

Grands Crus Classés

Château BADETTE
Château BALESTARD LA TONNELLE
Château BARDE-HAUT
Château BELLEFONT-BELCIER
Château BELLEVUE
Château BERLIQUET
Château BOUTISSE
Château CADET-BON
Château CAP DE MOURLIN
Château CHAUVIN
Château CLOS DE SARPE
Château CORBIN
Château CORBIN MICHOTTE
Château COTE DE BALEAU
Château CROIX DE LABRIE
Château DASSAULT
Château DE FERRAND
Château DE PRESSAC
Château DESTIEUX
Château FAUGERES
Château FLEUR CARDINALE
Château FOMBRAUGE
Château FONPLEGADE
Château FONROQUE
Château FRANC MAYNE
Château GRAND CORBIN
Château GRAND CORBIN-DESPAGNE
Château GRAND MAYNE
Château GUADET
Château HAUT-SARPE
Château JEAN FAURE
Château LA COMMANDERIE
Château LA CONFESSION
Château LA COUSPAUDE
Château LA CROIZILLE
Château LA DOMINIQUE
Château LA FLEUR MORANGE
Château LA MARZELLE
Château LA SERRE
Château LA TOUR FIGEAC
Château LANIOTE
Château LARMANDE
Château LAROQUE
Château LAROZE
Château LE CHATELET
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Tari-Roulleau : la vente de La Bégude est signée

Le domaine de La Bégude de la famille Tari a été vendu à l’homme d’affaires rennais Christian Roulleau. Le nouveau propriétaire du vignoble de Bandol va étendre le vignoble, construire un autre chai et développer une activité œnotouristique.

Le domaine de la Bégude, grande propriété viticole de Bandol (83) passe sous pavillon breton. Ou plus exactement son propriétaire depuis 25 ans, le bordelais Guillaume Tari, l’un des fils de Pierre Tari à la tête du château Giscours jusqu’à la fin des années 90, l’a vendu à Christian Roulleau, millionnaire rennais (fondateur de Samsic, groupe de multi-services aux entreprises). Mais celui-ci est surtout détenteur depuis 2019 du château Dauzac, grand cru classé de Margaux, et depuis 2021 de Maison Montagnac, négociant sur la place de Bordeaux et en vins de Bourgogne (pour 51 % des parts). La rumeur courait depuis déjà plusieurs fois mais cette fois, la signature annoncée par les deux parties est officielle; la vente  s’est conclue pour 35 M€. Un recours a toutefois été déposé par la famille rivale des Tari, les Albada Jeigersma, exploitant de Giscours dans la continuité de l’imbroglio juridique qui les oppose depuis près d’un quart de siècle.

Un développement œnotouristique annoncé

« La famille Tari, Guillaume et sa femme Soledad, se sont particulièrement bien occupé de La Bégude et Guillaume restera à nos côtés pendant trois ans pour transmettre son savoir, a précisé Laurent Fortin, actuel directeur général de Dauzac qui prend également la direction de La Bégude en embauchant un directeur technique Vincent Bouyer et un directeur commercial Robert Oustric. « Nous voulons aller encore plus loin dans l’excellence, faire croître la notoriété du domaine et mettre en place un véritable projet œnotouristique en aménageant des chambres d’hôtes dans les deux bastides, sans doute avec un centre de vinothérapie. Nous allons développer l’organisation des mariages et séminaires en profitant des bassins de population des grandes métropoles comme Aix, Marseille et Toulon qui sont à nos portes » précise Laurent Fortin.

Une agroforesterie naturelle

Sur les 300 ha qui arrivent dans le portefeuille Roulleau, une trentaine d’ha de vignoble réparti en 125 parcelles sont déjà en production. Le nouveau propriétaire ambitionne d’atteindre d’ici 5 ans plus d’une cinquantaine d’ha de vignes mais également d’amandiers et d’oliviers. Il sera toujours conduit en bio (le domaine l’est depuis 2003), voire en biodynamie dont il est déjà proche avec un travail de longue date en agroforesterie. « Le domaine, le plus au nord et le plus en altitude de l’appellation, – jusqu’à plus de 400 m, est dans une bulle agronomique avec une agroforesterie naturelle  puisque nous sommes arrivés en 1985 sur un territoire abandonné et nous y avons créé des vignes au milieu de la forêt et non l’inverse, raconte Guillaume Tari. Il abrite de nombreuses espèces protégées, notamment l’aigle de Bonelli. Nous avons tenu à préserver la flore endémique qui résiste toujours mieux aux excès, notamment à la sécheresse. Nous sommes ainsi protégés des vents brulants…mais avec beaucoup de chevreuils et de sangliers ».  Les nouvelles parcelles seront donc clôturées comme le reste de la propriété qui dispose également d’un conservatoire de mourvèdres.

Toujours en rouge majeur

La Bégude sera prochainement doté d’un nouveau chai, rien d’ostentatoire à la bordelaise mais plutôt le projet intégré aux bâtiments qui était déjà dans les cartons de la famille Tari mais revu et corrigé pour après la vendange 2023. Le domaine produit environ la moitié de sa production en rouge, 40 % en rosé et 10 % en blancs. Pas de changement d’orientation prévu : « Nous gardons la typologie et maintiendrons ce fort pourcentage de rouges qui fait aussi la particularité du domaine, assure Laurent Fortin. On ne change rien dans la continuité mais nous allons sans doute développer la cuvée Le Cadet de la Bégude ». Elle avait été lancée en 2017 en rouge et rosé en IGP Méditerranée.

Christian Roulleau devrait a priori calmer son appétit viticole. « Il ne s’agit pas de collectionner les propriétés, assure Laurent Fortin. Nous avons juste eu l’opportunité de trouver une pépite avec un patrimoine végétal à nul autre pareil et les deux familles partagent la même passion et les mêmes valeurs ». Quant à la famille Tari qui a gardé 200 ha sur le domaine bandolais, elle s’installe dans une vieille ferme du XVIIIe de l’autre cote de la propriété. « J’ai toujours rêvé d’avoir le temps d’aller déguster ailleurs; ce que je ferai quand la greffe aura pris avec la famille Roulleau ». Lors de ses périgrinations, gageons que Guillaume Tari pourrait s’intéresser à un nouveau projet viticole.

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