Champagne Deutz : que reste-t-il de nos Amours ?

La Maison Deutz lance Deutz Berceaux Vinothèque Wines, une collection de 6000 flacons dont les millésimes se succèdent de 1982 à 2002, et qui seront proposés principalement via la grande restauration. Nous avons pu découvrir ces cuvées lors d’une verticale organisée au Peninsula, l’occasion de revenir sur les premiers pas de la fameuse cuvée Amour et de mieux comprendre sa singularité.

En dégustant la vinothèque du champagne Deutz, nous avons bien-sûr été éblouis par l’ensemble des vins, mais si nous devions retenir un seul élément, ce serait la constance du style de sa cuvée Amour et sa relative originalité par rapport aux autres blancs de blancs champenois.Le premier trait qui ressort, c’est qu’aucun de ces millésimes ne développe les arômes pâtissiers habituels qui rendent les vieux chardonnays parfois un peu lourds. Idem pour le côté miellé, très peu présent, si on excepte peut-être 1998. La cuvée garde toujours sa fraîcheur et surtout son élégance, malgré la patine du temps qui l’étoffe tout au plus de quelques notes épicées ou confites.

Le deuxième trait, c’est ce paradoxe qui fait qu’en dépit d’une proportion importante de terroirs réputés austères et très minéraux comme le Mesnil, tous ces opus n’ont pas une salinité et une minéralité très marquées, mais s’expriment plutôt sur des registres très fruités. Michel Davesne, le chef de caves explique : « Nous tempérons la minéralité du Mesnil notamment par le gras d’Avize, mais aussi en vendangeant au Mesnil parmi les derniers pour aller chercher un maximum de maturité. Je suis convaincu que sur un terroir aussi minéral, c’est indispensable, sinon trop c’est trop, la minéralité devient excessive ! » Le millésime 2002 d’Amour en est certainement l’une des plus belles expressions, avec ses notes explosives d’ananas et d’abricot que l’on déguste avec d’autant plus de plaisir qu’elles sont portées par une texture d’une incroyable onctuosité.

Au cours de la verticale, le nom de la cuvée Amour disparaît pour céder la place uniquement au Blanc de blancs millésimé. Et pour cause, ce monstre sacré déjà entré dans la légende de la Champagne est en réalité une création récente. Elle est le fait de Fabrice Rosset, l’actuel président. A l’époque, en 1994, il n’occupait pas encore de fonction opérationnelle dans la maison, étant accaparé par ses missions sur le vignoble californien du groupe. Néanmoins, il siégeait déjà dans le nouveau conseil d’administration constitué à la suite de l’entrée dans le capital de la famille Rouzaud. Lors de la première session, M. Lallier, l’ancien propriétaire, a interpelé Fabrice Rosset, lui demandant s’il n’aurait pas une idée pour préparer la maison Deutz à fêter le nouveau millénaire. Le jeune cadre s’était en effet distingué chez Roederer parce qu’il avait été l’un des premiers à anticiper l’événement en proposant le tirage de 2000 mathusalems du millésime 1990 de Cristal.  « Je leur ai répondu que dans leur gamme, j’adorais leur blanc de blancs qui avait pour caractéristique de pinoter un peu. Une qualité qui vient de ce chardonnay issu des coteaux de Villers-Marmery, sur la Montagne, toujours présent dans les assemblages aux côtés des grands crus de la Côte des Blancs. Cette expression un peu différente méritait à mon sens de lui consacrer une cuvée de prestige. M. Lallier a réagi en soulignant qu’une telle initiative était impossible, puisque la maison possédait déjà une cuvée spéciale, William Deutz. Mais je ne l’écoutais plus, je me disais au contraire, c’est vrai que personne n’a deux cuvées de prestige, ce sera justement un élément différenciant ! » Le lendemain, Fabrice Rosset a donc appelé le chef de caves pour procéder au premier assemblage de la cuvée, à partir des vins de 1993, en maintenant cette identité mais en partant sur un style plus ample, plus profond.

Pour comprendre ce coup de cœur de Fabrice Rosset pour le blanc de blancs de Deutz, nous avons dégusté le millésime 1990 et nous avons, nous aussi, été soufflés. La mousse est très belle, signe d’une richesse en protéines et donc d’une année ensoleillée. On est frappé par la clarté du vin malgré le temps, d’un jaune brillant. Les arômes sont toastés, les fruits jaunes éclatants … On s’attarde aussi avec plaisir sur la douceur de la mandarine et des notes de poire fondante terriblement addictives. Si le vin a gardé le côté solaire, rôti, du millésime, celui-ci est balancé par une belle fraîcheur qui s’exprime sur des notes d’eucalyptus.

Cet article Champagne Deutz : que reste-t-il de nos Amours ? est apparu en premier sur Terre de Vins.

Un pinot noir sans sulfites : pari réussi de la Cave de Lugny

La coopérative du Mâconnais, réputée pour ses blancs et ses crémants, signe un rouge sans sulfites ajoutés très réussi. De quoi donner des idées pour l’avenir…

Plus important producteur de vins de Bourgogne en volume, la cave de Lugny aime innover. Après la cuvée de vendanges tardives, le blanc en fût d’acacia, ou encore un crémant haut de gamme, la coopérative du Mâconnais sort un pinot noir sans sulfites ajoutés. Nommé sobrement « Bourgogne zéro ».

En se privant du célèbre conservateur pendant l’élaboration du vin, Grégoire Pissot, œnologue de la cave, savait qu’il prenait un risque. « Le pinot noir est un cépage fragile. Ce n’est pas la syrah. Et les défauts dans le vin m’horripilent. Je voulais une maîtrise. On a donc mis toutes les chances de notre côté. Il fallait déjà de beaux raisins sains et mûrs, et pour ça le millésime 2020 était idéal. »  Après vendange, le maître de chai décide d’utiliser une technique alternative pour protéger le vin:  la bioprotection. « On apporte dans la cuve une levure inactivée, naturellement riche en anti-oxydants, afin de protéger le vin.»

Succès chez les cavistes

Pour le reste, la vinification s’est déroulée de manière classique, avant un élevage en cuves béton ovoïdes. « J’avais déjà remarqué que, sur des pinots moins sulfités, ces cuves avait bien préservé le fruit», révèle Grégoire Pissot. L’œnologue, qui a élaboré cette cuvée en collaboration avec le producteur des raisins, le viticulteur Romain Thévenard, est satisfait du rendu. Et du succès rencontré. « On a sorti 2000 bouteilles seulement, et on est bientôt en rupture. Les cavistes sont intéressés. » Une source de fierté, et d’inspiration :  « On pense à faire la même chose avec un blanc en 2022 ».

Terre de vins aime

Bourgogne Pinot Noir « Zéro » 2020, Cave de Lugny, 12,20€ : À un nez très expressif, sur la framboise écrasée, succède une attaque franche et une trame tout en fraîcheur.  La mûre, le cassis, ou la fraise des bois se dévoilent, croquants et sauvages, comme si on venait de les cueillir. En finale, une nuance poivrée et de beaux tanins mûrs apportent du caractère. On verrait bien ce pinot noir digeste accompagner des grillades cet été. À retrouver sur la boutique en ligne de la cave.

Cet article Un pinot noir sans sulfites : pari réussi de la Cave de Lugny est apparu en premier sur Terre de Vins.

Vins de Bordeaux : Allan Sichel retrouve le fauteuil de président

Le négociant Allan Sichel vient d’être élu président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). Il retrouve ainsi un fauteuil qu’il a occupé de 2016 à 2019 et succède de nouveau à Bernard Farges.

Lundi 11 juillet 2022, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, constitué à parité entre viticulture et négoce, a élu Allan Sichel président. M. Sichel, négociant (il a notamment présidé la Fédération des Négociants de Bordeaux et de Libourne notamment de 2010 à 2016), succède ainsi à Bernard Farges, suivant une règle d’alternance qui voit se succéder un représentant de la viticulture et un représentant du négoce à la tête de l’interprofession. Ainsi, Allan Sichel a déjà occupé la présidence du CIVB de 2016 à 2019, son mandat ayant été encadré par deux présidences de Bernard Farges. C’est donc « le changement dans la continuité » qui prévaut au CIVB.

Né en 1962, Allan Sichel, de nationalité française et britannique, est marié et père de 3 enfants. Il dirige depuis 1998 la Maison Sichel, entreprise familiale fondée en 1883. Dans son discours inaugural prononcé ce jour, il a tracé les lignes directrices de son nouveau mandat : « Le sujet le plus important aujourd’hui pour notre filière est son volume de commercialisation. La production des vins de Bordeaux en année normale – autour de 5,5 millions d’hectolitres – est désormais largement supérieure à nos volumes de commercialisation. Or, même si nous identifions des pistes de développement à l’export, il est peu probable que nous puissions compenser la baisse continue de la consommation de vin sur le marché français. Lequel, je le rappelle, représente 55% de nos ventes. En France, la tendance est au ‘boire moins mais mieux’, considérons que c’est une opportunité ! C’est à nous de ressusciter l’attractivité de nos vins« . Avançant que la reconquête des consommateurs passe par un gros travail de terrain, à commencer par Bordeaux et la Gironde, M. Sichel a mis l’accent sur l’inéluctable restructuration à venir du paysage viticole bordelais : « dans la transition que nous connaissons, il pourrait être judicieux de réaffecter certaines terres viticoles à la culture alimentaire humaine ou animalière, à la captation de carbone ou la production d’énergie verte. Ces conversions vertueuses requièrent et méritent une assistance financière pour leur mise en œuvre rapide et dans l’intérêt de tous« .

« Faire filière »

Le dimension environnementale occupe aussi une place de choix sur sa feuille de route : « l’un des enjeux majeurs pour notre filière réside dans la transition écologique, l’adaptation au changement climatique et l’alignement avec les attentes sociétales. Pour répondre à ces problématiques planétaires, nous continuerons d’être, à notre échelle, des acteurs conscients et responsables. Nous allons poursuivre nos efforts pour atténuer notre impact sur l’évolution du climat. Nous allons aussi continuer d’imaginer, proposer et mettre en place des outils pour renforcer la résilience de nos exploitations face aux aléas climatiques et élargirons notre politique RSE« . Allan Sichel a également rappelé que « 23% du vignoble est désormais en conversion ou certifié bio, et plus de 75% certifié par une démarche environnementale. Des chiffres impressionnants, qui sont appelés à grossir encore ».

Enfin, prenant l’exemple de la labellisation « Bordeaux Cultivons Demain« , le nouveau président du CIVB a rappelé l’importance de « jouer collectif » face aux enjeux qui attendent les vins de Bordeaux dans les années à venir, reprenant une expression chère à son prédécesseur, celle de « faire filière » : « faire filière, c’est faire preuve de solidarité face aux phénomènes climatologiques localisés et destructeurs, tels que les récents épisodes d’orage de grêle. Faire filière, c’est miser sur la puissance du collectif. Faire filière, c’est être plus engagés, plus forts, ensemble et dans l’intérêt de tous. C’est dans cet état d’esprit que je vous propose de continuer à travailler« .

Cet article Vins de Bordeaux : Allan Sichel retrouve le fauteuil de président est apparu en premier sur Terre de Vins.

Un nouveau parcours « sur les traces du vin à Bordeaux »

Découvrir Bordeaux à travers son histoire intime avec le vin, c’est l’objet d’un nouveau parcours touristique qui vient juste d’être inauguré, en 24 étapes sur 3 kilomètres, avec en bonus, 20 lieux du vin « incontournables ».

« Sur les traces du vin à Bordeaux », c’est la promesse de ce nouveau parcours pédestre à faire en autonomie, qui invite les visiteurs à s’immerger dans la culture et le commerce du vin, dont les traces historiques sont présentes un peu partout dans la ville. En effet, le vin a façonné la ville de Bordeaux, du quartier des Chartrons en passant par la colonne des Girondins, jusqu’à la Cité du vin. Cet héritage bruisse encore aujourd’hui d’une foule de bonnes adresses pour déguster et en savoir plus sur les vins de Bordeaux et d’ailleurs. C’est dans cet esprit que l’Office de Tourisme et des Congrès de Bordeaux Métropole vient d’éditer une carte illustrée qui invite à une exploration à la fois historique, ludique et épicurienne des traces du vin à Bordeaux. Lors d’une balade pédestre d’environ deux heures, les visiteurs sont ainsi conviés à découvrir la ville depuis le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) jusqu’à la Cité du Vin pour voir, écouter et comprendre comment la culture et le commerce du vin ont rythmé et façonné le Port de la Lune durant des siècles. Au fil de cette carte illustrée par le graphiste bordelais Grégoire Nayrand, les visiteurs peuvent suivre les 24 étapes du parcours, long de 3 kilomètres, qui révèlent « l’âme vigneronne de la ville ».

Des bonnes adresses pour déguster et 20 « lieux du vin » incontournables

En bonus, quatre capsules audios accessibles via un QR Code prolongent la balade par un voyage sonore qui raconte l’histoire du port au XIXe siècle, plongeant les participants dans la demeure d’un négociant ou encore livrant les témoignages passionnants de vignerons en pleine transition écologique. Et pour ponctuer l’expérience d’une halte dégustation, de nombreuses adresses (cavistes et bars à vin) sont référencées le long du parcours, mais également ailleurs en ville. Au verso de la carte, les 20 lieux incontournables du vin sont à découvrir en autonomie, accessibles à pied ou en transports en commun : monuments, musées, patrimoine ou châteaux viticoles…

À noter, pour les amateurs de chemins de traverse, que cette carte renvoie vers trois parcours cyclistes (conçus par Bordeaux Métropole) à suivre sur une carte en ligne, qui invitent à sillonner le vignoble urbain et à pousser les portes de quelques châteaux. Au départ de la gare de Blanquefort, ces trois boucles de 9, 23 et 29 kilomètres mènent au Château Dillon, Château de Malleret, Château Paloumey, Château D’Agassac, Château Ségur, Château Saint-Ahon et à la Tonnellerie Nadalié. En savoir plus sur ces parcours.

La carte « sur les traces du vin à Bordeaux » est disponible (en version française et anglaise) à la boutique de l’Office de tourisme et sur www.visiter-bordeaux.com à partir du 11 juillet. Tarif : 3 €

Cet article Un nouveau parcours « sur les traces du vin à Bordeaux » est apparu en premier sur Terre de Vins.

Nouvelle présidence pour Castillon Côtes de Bordeaux

Depuis fin juin, Thomas Guibert (château Roquevieille, Saint-Philippe d’Aiguilhe) a pris la tête du syndicat de l’appellation de la rive droite, accompagné d’un bureau renouvelé composé d’une douzaine de vignerons. Quels projets et perspectives ? Réponses.

Nouvelle ère en Castillon-Côtes de Bordeaux. A la présidence depuis 2018, Yannick Sabaté (château Fontbaude, Saint-Magne de Castillon) laisse sa place à Thomas Guibert à la tête de l’appellation qui regroupe 230 exploitations sur 2300 hectares de vignes. A ses côtés, le nouveau bureau se compose d’Elisabeth Rousseau (château Pey Oriol) et Philippe Carrille (château Poupille) aux postes de vice-présidents, Céline Loste Lydoire (château Bellevue) comme secrétaire, Nathalie Lauret (château Les Armes de Brandeau) en tant que trésorière, Alexandra Robin (château de Laussac) comme trésorière adjointe,  Jean-Christophe Meyrou (château Le Rey), comme chargé des relations presse et relations publiques*. Parmi les ambitions revendiquées : « remettre réellement Castillon sur le devant de la scène, comme véritable appellation moteur au sein du paysage viticole bordelais, et être en mesure de répondre aux défis environnementaux de demain. »

Homme d’expérience

Agé de 46 ans,  Thomas Guibert est ingénieur en agriculture, diplômé de l’école de Purpan et œnologue. Après deux ans en tant que responsable technique de Château La Garde (propriété de CVBG en Pessac-Léognan), il rejoint Château de Ferrand à Saint-Emilion, qu’il dirigera pendant quinze ans (2002-2017). C’est suite au décès brutal de son beau-père en 2014, qu’il reprend les vignes de la famille de sa femme, le château Roquevieille, domaine de douze hectares sur le plateau d’Aiguilhe certifié HVE3 et labellisé « Bee friendly », avec ses huit ruches. Au total, les vignobles Palatin Guibert comprennent actuellement vingt hectares de vignes en appellation Castillon-Côtes de Bordeaux et Saint-Emilion. 

La carte du collectif et de l’environnement

Les affinités de Thomas Guibert avec le vignoble de Castillon et sa fibre environnementale datent de la fin de ses études, lors desquelles il avait déjà choisi de rédiger son mémoire sur le traitement collectif des effluents vinicoles à Castillon, une première à l’échelle d’une appellation. Castillon a d’ailleurs été la première à mettre en place une station de traitement des effluents vinicoles dès 2002. Le vigneron a également présidé la commission environnement de Saint-Emilion. Avec une majorité d’exploitations familiales, Castillon compte aujourd’hui presque un quart des propriétés en agriculture biologique et les deux-tiers engagées dans une démarche environnementale ou en biodynamie. L’appellation compte s’appuyer sur la force du collectif pour aller plus loin sur ce chemin, en instaurant par exemple une charte de bonne conduite environnementale, qui devrait être à l’étude prochainement.

Après plusieurs années impactées par la crise sanitaire, pour faire connaître au grand public comme aux prescripteurs leurs engagements et atouts, autant viticoles que paysagers ou patrimoniaux, les vignerons de l’appellation entendent plus que jamais aller directement à la rencontre de leurs acheteurs et prescripteurs.

* Le nouveau bureau comprend également : Jean de Boigne (Château de Pitray), Lilian Gassiot (Château des Rochers), Yann Todeschini (Château La Brande), Florence Lavault (Château La Tuc Bel Air), Laurence Allard (Domaine de Cauffour), Florian Thienpont (Château Robin)

Cet article Nouvelle présidence pour Castillon Côtes de Bordeaux est apparu en premier sur Terre de Vins.

Les Vendanges du 7e Art de retour à Pauillac

Le cinéma et le vin se donnent – et vous donnent – rendez-vous du 12 au 17 juillet à Pauillac, dans le Médoc, pour la septième édition du festival « Les Vendanges du 7e Art ». Au programme : une vingtaine de films en avant-premières, nationales ou mondiales… et des grands crus bien sûr !

C’est un rendez-vous incontournable, qui a lieu tous les ans dans le Médoc, au cœur des plus grands crus classés 1855 : le festival « Les Vendanges du 7e Art » est de retour du 12 au 17 juillet. Au programme : une vingtaine de films en avant-premières, nationales ou mondiales, concourant aux prix de la « compétition internationale » ou « jeune public ». Le festival offre également la possibilité de rencontrer des talents du cinéma et de la littérature lors de séances spéciales, de « Master Class », de « Quais des Plumes » (rencontres littéraires) et lors de projections gratuites en plein-air offertes par la Fondation d’Entreprise Philippine de Rothschild, à la tombée de la nuit, sur les quais de Pauillac.

Cette année, le jury est présidé par la comédienne Anne Parillaud. Elle est entourée de la réalisatrice, scénariste et productrice Charlène Favier, du réalisateur et scénariste Claude Zidi Jr, du réalisateur et scénariste Vladimir de Fontenay, et de la comédienne et réalisatrice Reem Kherici. Et parmi les talents attendus à Pauillac cette année : Franck Dubosc, Isabelle Carré (dont une interview sera à retrouver dans le « Terre de Vins » de septembre), Bernard Campan, Jean-Jacques Annaud, Thibault Cauvin, Pablo Pico, Zabou Breitman et Didier Bourdon.

Découvrez le programme officiel en suivant ce lien : http://www.vendangesdu7emeart.fr/le-programme/

Cet article Les Vendanges du 7e Art de retour à Pauillac est apparu en premier sur Terre de Vins.

Renaissance des vignes autour du lac d’Annecy

Délaissée depuis des décennies, la vigne fait l’objet de projets enthousiasmants autour du lac d’Annecy où l’on redécouvre la qualité de ces terroirs historiques.

Parfois, la naissance d’un projet tient à une simple rencontre. En l’occurrence celle d’un propriétaire d’un terrain situé à Talloires juste derrière la célèbre Auberge du Père Bise tenue par le non moins célèbre chef Jean Sulpice, 2 étoiles au guide Michelin. Cette parcelle située à une trentaine de mètres au-dessus du lac était autrefois couverte de vignes comme en témoigne une vieille photo retrouvée par le propriétaire.

Très rapidement, ce dernier va avoir l’envie de renouer avec le passé viticole des lieux et en parler à Jean Sulpice qui va immédiatement adorer l’idée. Héraut de son territoire, le chef met un point d’honneur à mettre en avant les producteurs locaux. C’est donc naturellement qu’il va mettre en contact le propriétaire avec un vigneron des environs, Philippe Héritier. Là encore, pas de hasard dans ce choix car outre son domaine viticole des Orchis (6,3 ha sur Frangy), Philippe est également héliciculteur ! Ses escargots, des gros gris, sont réputés et il aime rappeler que c’est une recette où ils étaient mis en exergue qui a fini de convaincre les inspecteurs du guide Gault&Millau de nommer Jean « Chef de l’Année » en 2017 ! Une réflexion de plus de 3 ans va alors s’engager pour construire un projet viable et pérenne. « Bien sûr, le lieu est superbe, une véritable carte postale, mais je devais être sûr qu’il y avait bien un terroir de qualité », explique Philippe. Plusieurs éléments vont le convaincre. Tout d’abord, un sol d’une grande diversité amenée par le glacier qui a formé le lac. « Un verrou glaciaire se trouve juste au-dessus de la parcelle et traditionnellement ce sont des sites viticoles très intéressants », poursuit-il. « Et puis, à quelques encablures se trouvent l’abbaye millénaire de Talloires et l’ermitage de Saint-Germain. Les moines construisaient toujours dans des lieux favorables en termes telluriques. Et c’est vrai qu’il y a une force inexplicable sur cette parcelle que ressentent la plupart des personnes qui la découvre. Ajoutez à cela une lumière et un micro-climat exceptionnels provenant de la réverbération lacustre et de son humidité régulatrice. Le terroir était donc fantastique et nous avons initié le projet ».

Un clin d’œil au passé tourné vers l’avenir

Dans des écrits de 1958, le célèbre ampélographe Pierre Galet parlait des vins de Talloires « très prisés des tables parisiennes ». On trouvait alors planté de la mondeuse blanche, cépage fondamental puisqu’il s’agit de la mère de la magique mondeuse noire, elle-même mère de l’exceptionnelle syrah. On trouvait également de la douce noire, de la molette, du gringet et de l’altesse. De vieux cépages qu’un nombre croissant de vignerons replantent aujourd’hui. C’est le cas de Philippe qui en avait dans son domaine et va ainsi pouvoir sélectionner des bois après la taille en 2021 afin de réaliser une sélection massale chez un pépiniériste en vu de leur réintroduction. Celle-ci a eu lieu du 17 mars au 6 avril dernier, 7000 pieds plantés d’un seul tenant sur les 1,2 ha de la parcelle, avec l’aide notamment des élèves du lycée agricole de Poisy (classe de CAP viticulture). Et quitte à créer un patrimoine végétal pour les décennies à venir, autant lui donner toute les chances d’assurer sa pérennité. Une technique nouvelle a donc été utilisée. Seules 4 racines ont été conservées pour chaque cep afin d’éviter que celles-ci ne s’entortillent année après année. Positionnées dans 4 directions distinctes, celles-ci vont pouvoir aller explorer plus librement le terroir. Le tout porté par une approche biodynamiste. Un travail immense qui reçoit un accueil très positif des habitants de la région. Nombreux sont ceux qui appellent Philippe pour étudier la possibilité de réintroduire de la vigne sur leurs parcelles de bord de lac. D’autres projets ont d’ores et déjà été menés à bien. Et notamment par le frère de Philippe, Florent, qui lui a replanté des vignes au pied du magnifique château de Menthon-Saint-Bernard. Un symbole puissant de la renaissance de cette viticulture lacustre qui fait écho également à tout le dynamisme actuel de la viticulture savoyarde portée entre autres par toute une génération de passionnés à l’image des membres de l’association des Pétavins, tous viticulteurs bio.

Cet article Renaissance des vignes autour du lac d’Annecy est apparu en premier sur Terre de Vins.

Bergheim, nouveau village préféré des Français

La semaine dernière, le village alsacien de Bergheim a remporté le concours du Village préféré des Français. Un coup de projecteur sur une séduisante commune viticole du Haut-Rhin, patrie de Sylvie Spielmann et de Jean-Michel Deiss.

Les amateurs de vin – blanc surtout – peuvent se réjouir. Après Sancerre à l’Ouest en 2021, c’est un autre village viticole qui remporte à l’Est le concours du Village préféré des Français. Quiconque a déjà voyagé en Alsace ne sera pas surpris de voir le nom d’un village alsacien au palmarès du concours. Mais serait-il obligatoirement d’accord avec le choix de Bergheim qui a été désigné le 29 juin plus beau village de France ? On pourrait préférer Mittelbergheim ou Andlau ou Guebwiller. Il est vrai que la roue se doit tourner, puisqu’Eguisheim, également dans le Haut-Rhin fut le 2è récipiendaire du titre en 2013 et que suivit Kaysersberg en 2017. C’est en Alsace que le vote des Français est le plus proche des vignes, même si à Cordes-sur-Ciel dans le Tarn (2014), on n’est pas loin du vignoble de Gaillac.

Au pied du Haut-Koenigsbourg

Bergheim ajoute son nom au palmarès du concours. Village vigneron du Haut-Rhin, il se trouve au cœur de la Route des Vins d’Alsace, un peu au nord de Colmar, à deux pas de Ribeauvillé, au pied du château du Haut-Koenigsbourg qui domine le village et le vignoble de sa monumentale silhouette. L’architecture pittoresque et typique du village a séduit les Français. Ses remparts du Moyen-Age, ses imposantes maisons de pierres ou à pans de bois apparents, sa Grand’Rue, ses fenêtres fleuries, font de Bergheim une destination bucolique incontournable du vignoble. C’est une des 198 communes du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Sur la route des vins

A travers sa route des vins, l’Alsace offre de nombreuses activités et expériences qui plaisent aux amateurs de vin comme aux touristes plus classiques : dégustations et visite des vignes bien sûr, mais aussi des villages et des paysages à couper le souffle, des châteaux et vestiges du Moyen-Age, des artisans et des restaurateurs, le tout avec un accueil chaleureux et un sens de l’hospitalité qu’on ne trouve pas aussi naturellement dans « la France de l’intérieur », c’est-à-dire à l’ouest des Vosges. Embarquer sur la route des vins – 170 km depuis Marlenheim aux portes de Strasbourg jusqu’à Thann près de Mulhouse, c’est s’assurer un séjour hors pair. La Route des Vins est la plus ancienne de France, elle fêtera ses 70 ans en 2023. Pour la 3è année consécutive, l’Alsace a été désignée région la plus accueillante de France lors des Traveler Review Awards 2022 organisés par le site Booking.com.

Grand cru Altenberg de Bergheim

Bergheim peut s’enorgueillir d’abriter deux grands crus, le Kanzlerberg et l’Altenberg, réputé depuis le XIIè siècle pour la qualité de sa production. L’Altenberg de Bergheim est ainsi appelé car il existe un autre grand cru nommé Altenberg de Bergbieten, plus au nord, dans le Bas-Rhin. Il est exposé plein sud et bénéficie d’un micro-climat chaud et tempéré, avec des températures et une hygrométrie régulières. Situé en forte pente entre 220 et 320m, il se trouve au cœur du champ de failles de Ribeauvillé qui superposent des calcaires et des marnes du Jurassique moyen et inférieur. Il se compose de sols marno-calcaires rouges très caillouteux, peu profonds et riches en fossile qui font briller gewurztraminer et riesling. Parmi les vignerons qui perpétuent la tradition qualitative de Bergheim, Sylvie Spielmann et Jean-Michel Deiss. Ce dernier a été le premier à complanter avec différents cépages le terroir de l’Altenberg. Pour ce chef de file de l’Alsace et de la viticulture respectueuse de la nature « la plus ancienne forme de viticulture connue ».

Cet article Bergheim, nouveau village préféré des Français est apparu en premier sur Terre de Vins.

Le Tour de France passe à Arbois

Pour la 9è étape aujourd’hui, les cyclistes du Tour de France traverse le Jura et ses vignobles. En passant par la ville d’Arbois, les coureurs pourront rendre hommage à Louis Pasteur dont on célèbre en 2022 le bicentenaire de la naissance.

Louis Pasteur a de la chance pour son anniversaire. La 8è étape du Tour de France relie Dôle (Jura) à Lausanne en Suisse, en passant par Arbois, comme si elle voulait retracer une partie de la vie du savant, ami du vin, qui naquit à Dôle et vécut ses jeunes étés à Arbois dans la maison de sa famille. Celle-ci est aujourd’hui un petit musée doté du label « Maison des Illustres » qui évoque idéalement l’œuvre du scientifique avec son petit laboratoire où il étudia la fermentation des vins et mit au point la pasteurisation. Le Tour traversera la ville d’Arbois avant de rouler le long des vignes de trousseau, de savagnin et autres cépages jurassien.  La caravane qui accompagne le Tour arrivera dès 11h58 à Arbois, juste avant l’heure du déjeuner. Le passage des coureurs s’étalera ensuite à partir de 13h51 et ce pendant 7 minutes. Arbois fut sur le Tour de France 1963 la ville départ d’un contre-la-montre de 54,5 km remporté à Besançon par Jacques Anquetil.

Coup d’œil sur les vignes

C’est là 10è fois que le Tour de France s’offre une étape de moyenne montagne dans le Jura, cette année sur 184 km. Une fois que les coureurs auront traversé la ville d’Arbois, il faudra avoir l’œil sur les vignes qui ne seront visibles que sur quelques kilomètres. Dès Les Planches-près-Arbois, les vignes disparaissent au profit des prairies et des plateaux du Haut-Jura, des cascades et des troupeaux de vaches Montbéliardes.

Arbois, 1ère appellation française en 1936

Le vignoble du Jura n’est pas immense. Il compte 2 000 ha qui s’étirent dans une diagonale orientée nord-est/sud-ouest. Elle part du sud de Besançon, entre Champagne-sur-Loue et Salins-les-Bains et s’étire le long de la RN 83 en direction de Beaufort et Saint-Amour. Les vins du Jura ont obtenu en 1936 la première appellation d’origine contrôlée française pour Arbois, qui est la plus étendue des quatre AOC géographiques du Jura, Côtes du Jura, L’Etoile, et Château Chalon. Son nom viendrait de mots celtes qui signifieraient « terre fertile ». Les vins emblématiques d’Arbois sont issus du cépage savagnin qui murit lentement sur les marnes grises. C’est le cépage roi pour l’élevage de type oxydatif qui donne des vins blancs colorés, puissants, aux arômes complexes de sous-bois, de noix, d’épices. Il se décline aussi en vin jaune, c’est-à-dire un vin de savagnin pur élevé « sous voile » : une fois la fermentation achevée, il est conservé au minimum six ans et trois mois en fût de chêne, sans aucune intervention de la part de vigneron. Le procédé, qui respecte l’évaporation naturelle sans la compenser en remplissant les tonneaux provoque la création d’une fine pellicule de levures en surface, le « voile » qui donne le fameux goût « jaune », noix, épices, bois, et une incroyable complexité dans un vin sec, vif, puissant, à la longueur en bouche rare. Le vin jaune est commercialisé exclusivement en clavelin, une bouteille de 62 cl, c’est-à-dire ce qui reste d’un litre après l’évaporation naturelle.

Tourisme et vélo dans le Jura

Les montagnes du Jura sont une belle aire de jeux pour les amateurs de vélo, que ce soit cyclotourisme, avec assistance électrique ou VTT. Pas moins de 2 000 km sont balisés sur de petites routes partagées et 130 km sont des véloroutes ou des voies vertes. Pour découvrir le vignoble du Jura, Jura Tourisme propose une collection de circuits autour des différents terroirs, sous la forme de fiches à télécharger. On y trouve des parcours détaillés de 3 à 6 km qui permettent de voir et de comprendre comment la géologie et les hommes façonnent les paysages et les terroirs. Six fiches sont élaborées avec l’aide avisée de Michel Campy, professeur émérite de géologie, qui sont une savoureuse façon de joindre l’utile à l’agréable. Parmi les nouveaux parcours proposés, il y a en a un sur le secteur de L’Etoile, une des plus confidentielle appellation du Jura.

Cet article Le Tour de France passe à Arbois est apparu en premier sur Terre de Vins.