[Grande Dégustation Primeurs] Master class « Domaines Barons de Rothschild Lafite : Esprit de famille »

Vendredi soir, en marge de la Grande Dégustation Primeurs organisée par Terre de vins en partenariat avec LaGrandeCave.fr au Grand Hôtel Bordeaux Intercontinental, une master class d’exception a emmené 40 amateurs à la découverte de la galaxie « Domaines Barons de Rothschild Lafite », à travers deux millésimes 2021 et quatre millésimes livrables. Pour un moment d’exception hors du temps.

L’histoire raconte que Lafite Rothschild aurait gagné les faveurs de Louis XV et de la Cour de France grâce aux vertus de jouvence qu’il aurait eues en terres bordelaises pour Richelieu, alors Gouverneur de Guyenne. Trois siècles plus tard, quarante heureux amateurs ont pu à leur tour découvrir la classe inégalable du style « Domaines Barons de Rothschild Lafite », sous la houlette de Saskia de Rothschild – gérante des Domaines depuis 2018 -, accompagnée du directeur de Terre de Vins Rodolphe Wartel et de Mathieu Doumenge, grand reporter pour le magazine. En dégustation ce vendredi soir, le prestige de six millésimes : le 2021 du second vin « Carruades de Lafite » et son aîné Château Lafite Rothschild, suivis des millésimes 2015, 2001 et 1996 du 1er grand cru classé de Pauillac, et enfin, pour conclure la master class, le 1er grand cru classé de Sauternes Château Rieussec 2019, autre propriété du groupe familial.

Une galaxie de plus en plus verte

Domaines Baron de Rothschild, c’est évidemment l’iconique 1er grand cru classé de Pauillac château Lafite Rothschild, mais aussi une pléiade d’autres domaines, à Bordeaux (Châteaux Duhart-Milon à Pauillac à quelques pas de Lafite, L’Evangile à Pomerol, Rieussec à Sauternes, Paradis Casseuil en Bordeaux), ailleurs en France (Domaine d’Aussières en Corbières, dans le Languedoc) et dans le monde (Vina Los Vascos au Chili, Bodegas CARO en Argentine, domaine de Long Dai en Chine). Une belle et grande famille certes, mais des identités propres. « Nous n’avons jamais suivi les modes, rappelle Saskia de Rothschild, nous nous attachons à ce que chaque domaine dans le monde ait sa personnalité, avec son équilibre propre. »

Transcendant cette variété néanmoins, une préoccupation environnementale prégnante anime la gérante et ses équipes. « L’ère de mon père a été une ère de développement, la mienne est une ère de protection, explique la jeune femme. Nous avons des terroirs extraordinaires, à nous de tout faire pour les préserver face aux bouleversements environnementaux. » Après L’Evangile à Pomerol, pionnier en la matière, l’ensemble des vignobles français de l’empire « Domaines Barons de Rothschild Lafite » est aujourd’hui en conversion à l’agriculture biologique. Pour tenter d’appréhender le plus sereinement possible l’avenir, la réflexion va plus loin, s’articulant autour d’une série de mesures dont Lafite Rothschild se fait, pour certaines, le laboratoire expérimentale. Pour défendre la biodiversité, jouissant de 220 hectares de mares et forêts autour du château Lafite Rothschild, la famille de Rothschild met un point d’honneur à restaurer la polyculture, quasiment disparue depuis les années 2000. Dans le viseur d’ici à 2030, la plantation de douze kilomètres de haies, et l’arrachage de 4 hectares de vignes pour planter d’autres espèces végétales parmi les ceps, et réaménager des points d’eau, pour attirer une faune variée. Egalement en projet, une « parcelle phare » sur la génétique et l’adaptation climatique, pour guetter les réactions de différents cépages sur les terres médocaines dans les cinquante années à venir. Enfin,  une opération de sélection massale consistant à « aller dans nos vignes choisir les plus beaux individus, les marquer trois années de suite, pour créer des bébés, futurs pieds de vignes de nos parcelles, détaille Saskia de Rothschild. Nous comptons replanter le plateau de Lafite et nos meilleurs terroirs de cette façon dans les années à venir. »

Prestigieuse dégustation en six actes


Carruades de Lafite 2021 (Pauillac)

Dans la thématique de cette soirée « Primeurs », ouverture du bal avec Carruade de Lafite 2021, second vin du 1er grand cru classé de Pauillac, qui pèse pour la moitié de la production du domaine. Ce 2021 « est un enfant, il a à peine six mois. Il va passer encore un plus d’un an en barriques, puis six mois en bouteilles avant sa livraison. Ce n’est pas évident de savoir se projeter, mais fermez les yeux et laissez votre intuition parler » préconise Saskia de Rothschild. Prenant le nom d’une des plus belles parcelles du domaine, d’une surface de treize hectares très qualitatifs, ce 2021 comprend une forte proportion de jeunes vignes constituant la colonne vertébrale de ce vin. « Fringantes, elles se sont très bien comportées en ce 2021, un millésime imposant nombre de décisions. Avec leurs racines un peu moins profondes, elles ont connu la juste dose de stress hydrique, pour une belle maturité. » Avec ses 5 % de cabernet franc, ce Carruades de Lafite 2021 dévoile « un nez floral, des tanins soyeux, sans aspérités grâce à des extractions tempérées. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce Carruades de Lafite est une double entrée en matière : dans l’univers de Lafite Rothschild et dans le millésime 2021. Il a un côté pimpant, de l’éclat, de l’énergie, de la fraîcheur, un joli soyeux dans le toucher de bouche. Doté de matière mais avec des degrés plus bas en alcool, il est très digeste et élégant. Un vin prometteur dans durée, répondant à merveille aux attentes de consommation actuelles. »


Château Lafite Rothschild 2021 (Pauillac, 1er grand cru classé)

« En 2021, les terroirs ont parlé de façon très claire. Une sorte de retour aux sources, dans lequel Lafite Rothschild nous a rappelé qui il était. Sur cette année, les assemblages ont été très faciles, dominés par une majorité de cabernet sauvignon, cépage-roi sur les graves de Pauillac, aux côtés d’une seule parcelle de merlot, explique Saskia de Rothschild. Sa longueur me fascine, il n’en finit pas, il est salin, sapide, on a envie d’en boire plus. Il a déjà une belle complexité et raconte beaucoup de choses, c’est un vin intelligent ! »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « Si Carruades avait un côté directement avenant, ce Lafite Rothschild 2021 est plus profond. Il nous invite à plonger dans le terroir pour essayer de comprendre d’où il vient. On est sur l’expression d’un grand cabernet sur les croupes de graves, avec ce côté tactile, un toucher de tanins plus stylisés et une définition très fine. On a envie de zoomer pour comprendre ces pixels, promesse de longueur et de grande évolution dans le temps. On devrait se régaler très longtemps avec ce 2021. »


Château Lafite Rothschild 2015  (Pauillac, 1er grand cru classé)

« C’est un millésime que l’on aime beaucoup. C’est rare d’avoir un vin de sept ans d’âge qui se donne autant, note Saskia de Rothschild en préambule de la dégustation de ce vin. Ce millésime oscillait entre l’ère des vins plus solaires, et la juste dose de pluie pour amener un peu de dilution en fin de saison et conférer cet équilibre. Ce vin a une très jolie longueur, une très belle finale et un fruit déjà appétissant. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 2015 est déjà délicieux, mais il a des décennies et des décennies devant lui, au moins dix à quinze ans pour qu’il commence à déployer plus de complexité. Solaire et généreux, 2015 est un millésime de bascule à Bordeaux, celui d’une nouvelle ère moderne, avec une montée en précision et qualité technique pour de nombreuses propriétés bordelaises. Les 2015 sont merveilleux, à l’image de ce vin à la très belle intensité de fruit, avec le cassis assez présent. On commence aussi à discerner les premières notes très caractéristiques du style Lafite, le graphite et cette fraîcheur sous-jacente finale sur le cèdre, l’eucalyptus. Et plus on va avancer dans le temps, plus ces notes seront éloquentes », prédit le grand reporter. Et d’ajouter : « quand on déguste ces vins, il faut avoir conscience de l’exceptionnel, sans non plus trop les sacraliser. Les vins de Lafite ne ressemblent qu’à eux. A travers le temps, cette identité est impressionnante, c’est l’expression des grands terroirs de Bordeaux. »

Côté cuisine, avec ce 2015 « en pleine énergie et jeunesse du haut de ses sept ans, assez fougueux malgré des tanins fondus, d’une grande élégance, une association avec un plat savoureux, intense en goût et délicat dans sa texture. Par exemple, un pavé de biche tout juste laqué, ou, pour un accord très local, un agneau de Pauillac. »


Château Lafite Rothschild 2001 (Pauillac, 1er grand cru classé)

« Nous avons choisi de vous présenter 2001 et 1996 du fait de leurs similitudes d’histoire avec 2021. En 2001, l’été n’a pas été très solaire, avec plutôt une tendance à la fraîcheur, rappelle Saskia de Rothschild. Ce vin a été abordable très tôt. Il a évolué plus vite que les vins de Lafite ne le font généralement, eux qui prennent du temps à être accessibles. Ce 2015 dévoile déjà des arômes de musc, cèdre, mais encore une grande fraîcheur, avec un vin très croquant, qui raconte ce que pourrait devenir le 2021. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 2001 a été un peu négligé quand il a été présenté. Il a eu le malheur d’arriver après le très symbolique 2000. Avec le temps, on le redécouvre, et il a énormément de qualités. Ce scénario rappelle un phénomène récurrent à Bordeaux : on est souvent ébahis par les millésimes généreux, qui mettent les curseurs assez hauts, mais c’est parfois le risque de passer à côté millésimes qui font moins de bruit. Ne serait-ce pas aussi le cas avec ce 2021, qui arrive après une trilogie encensée 2018-19-20 ? Sur ce 2001, on commence à avoir la très belle évolution de cette signature, cette élégance intemporelle médocaine. Le fruit est présent, mais se fait plus confit, complexe, avec des premières notes de tabac qui apparaissent, des touches fumées, de viande séchée, toujours cette grande fraîcheur en finale, des notes de liqueur de café, musquées. Et toujours cette longueur et persistance inimitables, la signature Lafite. » Côté cuisine, pour accompagner la complexité de ce vin, Mathieu Doumenge préconise un canard au sang, avec ses saveurs et textures fines et décalées, ou un bœuf maturé cuit en croûte de sel.

Quant à elle, Saskia de Rothschild apprécie tout particulièrement d’associer ces 2001 et 1996 avec  des poissons, comme un maigre grillé sur des sarments ou, de par ses origines italiennes côté maternel, avec des spaghettis à la tomate, tout simplement.


Château Lafite Rothschild 1996 (Pauillac, 1er grand cru classé)

« C’est l’un de mes millésimes préférés avec 1953 et 2010, commence Saskia de Rothschild. J’avais huit ans, je ne m’en rappelle pas très bien, mais on me l’a toujours raconté comme un millésime où il fallait, comme en 2021, laisser faire. On sent la beauté de l’expression des cabernets sauvignons sur un terroir formidable. Ce 1996 avait les mêmes caractéristiques climatiques que 2021. Il a été  fait grâce à quatre semaines providentielles fin août-début septembre. On n’a pas envie d’arrêter d’en boire ! »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 1996 est à un stade d’évolution très intéressant, il a encore beaucoup d’éclat, de vibration, une densité en bouche qui fait plus jeune que le 2001. On commence tout juste à percevoir des premières esquisses de notes tertiaires, d’herbes, de sous-bois, truffe, de cuir, mais il en a encore vraiment devant lui. Ce vin est très élégant et long en bouche, avec en finale cette touche de mine de crayon, de graphite caractéristique de Lafite. Un vin à la grande délicatesse tannique, à associer par exemple avec un poisson ou un gibier à plumes tels que la palombe ou la bécasse, voire des pâtes aux truffes. »


Château Rieussec Sauternes 2019 (1er grand cru classé de Sauternes)

Pour finir, cap sur l’or de Sauternes, avec le château Rieussec, domaine en agriculture biologie de 84 hectares de vignes, plantés en sémillon, sauvignon et muscadelle. Ce millésime 2019 se présente dans une nouvelle bouteille surprenante, trapue, fournie avec un original bouchon en liège amovible et repositionnable. « Il y a eu un désamour des consommateurs pour ces vins de Sauternes, auxquels nous sommes très attachés. Il fallait réfléchir à une façon de changer le moment de consommation, rapporte Saskia de Rothschild. En partant du travail environnemental mené à la vigne, nous avons décidé que tout ce que nous devions faire devait l’être dans cette logique. Nous avons repensé la bouteille 100 % en verre recyclé, expliquant son aspect opaque et sombre. Elle a été travaillée pour être conservée par les personnes ayant consommé ce vin, par exemple pour mettre de l’eau ou des fleurs. Donné avec à l’achat, ce bouchon en liège vise à rappeler que le vin de Sauternes n’est pas le vin d’un seul repas. La bouteille peut être gardée au frigo pendant un mois, et dégustée en plusieurs fois. Ce bouchon permet d’ouvrir et reboucher à souhait, pour déguster à différents moments de la journée et la semaine ce sauternes dans un style moderne, avec sa belle acidité et sa grande fraîcheur, venant tempérer le sucre dans un bel équilibre. »

Le commentaire de Mathieu Doumenge : « ce 2019 est effectivement le parfait exemple d’un sauternes moderne, à la sucrosité très bien maîtrisée, qui ne préempte pas la bouche. Il y a une  vraie fraîcheur. Le fruit n’est pas confituré, mais plutôt zesté, sur les agrumes, accompagnés de notes florales très présentes, telles que le jasmin, la fleur blanche, et un soupçon d’amande fraîche.  Ce profil ouvre de nombreuses perspectives pour des idées d’accords, comme une volaille rôtie, des fromages tels que des bleus, un dessert comme une crème au citron-yuzu, assez légère en texture et un peu acidulée. » Et pourquoi pas « avec des huîtres agrémentées d’un peu de poivre noir », ajoute Saskia de Rothschild.

Acquérir Lafite Rothschild en primeurs

« Lafite Rothschild occupe une place particulière dans le cœur des négociants de Bordeaux, car c’est un vin d’exception et l’un des plus anciens », explique Frédéric Castéja, à la tête de La Grande Cave. « Lafite, comme Carruades, Duhart-Milon, L’Evangile ou Rieussec sont des vins d’exception, chacun avec son instant de consommation. Je vous recommande de patienter un peu avant de les consommer. Par exemple, Lafite se révèle après dix, vingt, trente ans de garde. Mais je vous invite en revanche à sécuriser dès à présent l’achat, en en mettant en cave. »

Pour ce faire, l’achat en primeurs offre aux consommateurs l’avantage d’une acquisition à tarif préférentiel, « autour de 500€, avec des vins qui vaudront 1 000 à 3 000 € des années plus tard. » Se positionnant indéniablement comme l’un des produits phares de lagrandecave.fr, Château Lafite Rothschild est « généralement acheté par les clients en petites quantités, au nombre de trois bouteilles par client en moyenne. »

En ce qui concerne l’annonce du tarif de ce millésime 2021 en primeur, « on ne fera rien avant le mois de juin », prévient Saskia de Rothschild. A suivre, donc.

Suivez toute la campagne primeur sur terredevins.com et lagrandecave.fr

Photos: Solène Guillaud

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[Rhône] Brotte crée un rouge à boire comme un rosé

La maison rhodanienne Brotte présente son second millésime de la cuvée Signature, un Côtes du Rhône atypique qui empreinte les codes des vins rosés. Une vision originale qui offre une nouvelle expérience de dégustation des vins rouges.

Il y a fort à parier que cette cuvée « Signature » signée Thibault Brotte, représentant de la 5ème génération familiale dans le vin, va faire parler d’elle. Car novatrice, elle l’est. Tout est parti d’un constat de Thibault. De nombreux consommateurs de vins aiment boire des vins blancs frais ou des rosés faciles à boire, tous bus bien frais. Pourtant, lorsqu’il s’agit de vins rouges, les moues se crispent généralement un peu. Moins évident, notamment du fait des tannins, les rouges sont parfois boudés au profit des autres couleurs. Alors, pourquoi ne pas imaginer un vin rouge qui puisse se boire de la même manière ? « J’ai tout d’abord fait des essais avec Côtes du Rhône vinifiés classiquement mais évidemment le froid rendait les tannins durs au moment de la consommation », explique-t-il. « J’ai donc mis en œuvre une vinification différente. 5 cépages composent l’assemblage de cette cuvée. D’un côté, je fais macérer très peu le grenache noir (28%) et le carignan (14%) à froid puis les presse doucement pour obtenir un jus très délicat. Par ailleurs, un autre lot composé de syrah (41%) aussi de 2 cépages blancs (12% de grenache blanc et 5% de clairette) fait l’objet pour sa part d’une vinification plus traditionnelle avec une macération courte de 7 jours. Côté élevage, le vin ne voit évidemment pas de bois et ne reste qu’en cuve béton. L’objectif est de conserver du fruit et une structure délicate et rafraîchissante. »

Le froid lui va si bien      

Cette cuvée qui avait été produite à 12 000 cols pour le premier millésime 2020 a trouvé son public. Si bien que Thibault a accéléré et produit près de 30 000 bouteilles sur le 2021. Les vins sont disponibles quelques mois seulement après leur élaboration, rappelant en cela le modèle ultra dominant des rosés qui ont une rentabilité particulièrement intéressante pour les domaines… Au-delà de jouer sur les codes économiques de ces vins, cette cuvée « Signature » en rappelle aussi les codes de dégustation. Thibault conseille « de la boire à 8 ou 10 degrés et dans les mêmes moments de consommation qu’un vin rosé ». On l’imagine d’ailleurs très bien à l’apéritif sur des tapas ou simplement au bord de la piscine en pleine canicule. Car l’objectif est atteint. Le vin est très délicat, tout en fruit, avec une matière fine presque évanescente et c’est bien ce qui est recherché. Le prix reste mesuré (8,5€) même si ce n’est pas non plus totalement abordable pour ce type de produit. Mais les rosés ont montré la voie, notamment en Provence où certains vins là aussi évanescents se vendent bien plus chers… Une question d’image évidemment. Thibault a donc peut-être un nouveau segment avec un produit qui tient ses promesses. Avec toutefois l’atout n°1 qui a fait le succès de ses homologues rosés en moins : une couleur sexy. Mais à ce qu’il paraît, ce n’est pas la couleur qui compte…

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« Viens planter ton cep ! » dans le vignoble nantais

Le 9 mai prochain, rendez-vous dans le vignoble nantais pour la deuxième édition de Viens planter ton cep ! Après une première réussite en 2018, les vignerons de l’association Les Vignes de Nantes renouvellent l’expérience. Cet événement, réservé aux professionnels (restaurateurs, cavistes, médias…), est l’occasion d’une immersion dans ce vignoble ligérien souvent méconnu.

Une découverte intimiste pour ressentir l’essence ce terroir

Tout un programme sera proposé aux visiteurs. L’idée ? Faire découvrir la diversité et la qualité des terroirs du vignoble nantais. Au cœur de ce projet, une vraie philosophie du vivant orientée vers la biodiversité. Les vignerons de ces terres aiment à rappeler qu’il n’y a pas qu’un blanc, mais des blancs et même de grands blancs issus de muscadet. Également d’autres cépages, plus rares, tels que la folle blanche, la malvoisie ou le fié gris, mais aussi des rouges. L’association Les Vignes de Nantes, à l’initiative de cette démarche, propose de rencontrer les vignerons adhérents autour d’un cep et pourquoi pas d’un verre ! Ce moment se veut privilégié, afin que les professionnels du vin puissent échanger dans un temps et un cadre intimiste, ce que ne permettent pas les salons par exemple.

Cheminement étonnent le long des vignobles

Départ est donc donné à 9 h 30 pour une promenade dans les vignes du domaine Landron Chartier, suivie de l’atelier plantation à 10 heures. Une promenade le long des vignobles, car cet événement est avant tout l’occasion de sentir le lieu, et donc d’avoir une meilleure appréhension de ce terroir. Vous pourrez découvrir la diversité des produits de ce terroir, avec les trois appellations de muscadets régionaux sur lie* : le muscadet-sèvre-et-maine, le muscadet-côtes-de-grandlieu et le muscadet-coteaux-de-la-loire. Mais aussi les crus communaux : gorges, clisson, le pallet, goulaine, château-thébaud, monnières-saint-fiacre et mouzillon-tillières, issus de parcelles sélectionnées, qui offrent des vins complexes et élégants au grand potentiel de garde. Certaines cuvées de rouge, triées sur le volet, ainsi que de vieux millésimes seront également présentés lors de la dégustation, une façon de faire découvrir la diversité et l’aptitude au vieillissement des vins de ce terroir.

Un petit goût de paulée

Que serait cette journée sans un repas traditionnel afin de réunir ces amoureux du vin et de la vigne ? Afin de poursuivre les échanges dans une ambiance festive, un repas sera servi par le traiteur Marché Noir, fidèle à l’esprit de « paulée » que les vignerons cultivent si bien. La cuvée 2018 de la première édition de l’événement, issue de melon de Bourgogne ou muscadet, plantée sur la parcelle Les Houx, chez Joseph Landron, sera également dégustée. Les premières bouteilles sont en vente sur le site et seront appréciées lors de cette opération. Mais alors, pour cette édition 2022, qu’allons-nous planter, me demanderez-vous ? C’est un cépage qui donne des vins légers et fruités autant que des crus et, n’en déplaise à Philippe le Hardy, peut être noble et reste plaisant au palais.

Inscriptions ouvertes jusqu’au mercredi 4 mai en cliquant sur le lien.

* L’élevage sur lies, levures mortes, permet l’enrichissement du vin en macromolécules. Cette technique confère une sensation d’onctuosité en bouche et donne de la rondeur au vin.

Les membres des Vignes de Nantes : Domaine Éric Chevalier, Domaine Jérôme Bretaudeau, Domaine Bonnet-Huteau, Domaine Julien Braud, Domaine Michel Brégeon, Domaine Landron-Chartier, Château du Coing, Domaine Stéphane Orieux, Domaine des Cognettes, Domaine Bruno Cormerais, Domaine de l’Écu, Domaine le Fay d’Homme, Domaine Haute Févrie, Domaine les Hautes Noëlles, Domaine Luneau-Papin, Domaines Landron, Domaine de la Pépière.

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[Beaujolais] Le joli mois de mai pour l’appellation Régnié

Tout le mois de mai, le dixième cru du Beaujolais organise à nouveau son opération « Régnié en mai », destinée à mieux faire connaître l’appellation au grand public, grâce à vingt vignerons participants et 200 établissements partenaires sur l’ensemble du territoire national.

Le cru aux deux clochers

Dernier-né des crus du Beaujolais en 1988, Régnié continue de faire connaître ses vins, qu’il espère devenir aussi connus que son église, réplique de la basilique de Fourvière (qui fut construite après celle de Régnié-Durette) et donc pourvue de deux clochers.

C’est l’un des crus les plus granitiques, comportant également des piémonts, et composés de collines offrant des parcelles à l’évolution différente. Il en résulte des vins caractérisés par leur fraîcheur et leur structure, aux arômes de fruits rouges expressifs, avec lesquels les accords mets et vins sont nombreux.

Le chef étoilé Christian Têtedoie, parrain de l’édition 2022 de « Régnié en mai », l’accorde par exemple avec son plat signature, le homard et tête de veau. « La finesse et la souplesse des vins du cru Régnié s’accordent parfaitement avec le côté gourmand, suave de la tête de veau et les saveurs finement iodées du homard ».

Un événement tous publics

Parmi les vignerons partenaires figurent le domaine Chavy (élu meilleur gamay du monde en 2019), la cave Agamy, les domaine de Colette, de la Combe au Loup, de la Ronze, de Thulon, de Vernus, Tano Péchard, Joncy, Laforest, Lachat, Gaudet, Capréoles, Rivier, Gilles Coperet, Jérôme Paris, Sandrine Henriot, l’Epicurieux, les Châteaux de Durette et de la Terrière.

L’opération aura lieu dans toute la France et majoritairement à Lyon et dans le Beaujolais, comme par exemple au Bouchon Sully, au Poêlon d’or, Chez Thomas, au 33 Cité, à la Cave des Rouvres à la Chapelle de Guinchay (71), mais aussi à Toulouse à la Cave de Birebent, à la Cave du Lion d’Or à Saint Sébastien sur Loire (44) ou encore au Bistrot Blériot à Paris.

Un séjour épicurien à remporter

Un jeu concours dès aujourd’hui et jusqu’au 31 mai sur les réseaux sociaux, récompensant les plus belles photos de bouteille en cru Régnié prises par les internautes chez les professionnels associés à l’opération.

Plusieurs lots sont à la clé, notamment deux séjours découvertes pour deux personnes à Régnié-Durette, comprenant une dîner et une nuit à l’hôtel Villa Alexandre ****, un repas à l’Auberge la Vigneronne, une dégustation de cinq cuvées au caveau de Régnié et deux repas gastronomiques au restaurant l’Antiquaille de la Maison Têtedoie à Lyon.

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[Grande dégustation ] A la découverte des Primeurs

C’est une grande première ! Hier soir, en clôture de la semaine des primeurs réservée aux professionnels, Terre de Vins – en partenariat avec le site La Grande Cave (lagrandecave.fr) -, conviait le grand public à partager un peu du secret de cette messe bordelaise du millésime 2021, au très bel InterContinental de Bordeaux. Un événement qui a largement enthousiasmé, avec 250 amateurs au rendez-vous.

Ce vendredi, sous les dorures de l’Intercontinental, au cœur du « Triangle d’or », la liste des noms des châteaux bordelais en dégustation avait de quoi mettre des paillettes dans les yeux de tous les amateurs de grands vins. Château Beychevelle, Branaire-Ducru, Giscours, Phélan Ségur, Malartic Lagravière, Suduiraut, Canon La Gaffelière, La Dominique,  pour ne citer qu’eux… Une trentaine de prestigieux domaines ont répondu « présents », ravis de pouvoir partager un peu de cette tradition avec un public intéressé et attentif. Derrière les bouteilles, les propriétaires ou représentants des propriétés étaient là en personne, pour faire œuvre de pédagogie en proposant une dégustation comparative du millésime 2021, encore nouveau-né, et d’un millésime livrable, repère pour appréhender le style de chaque domaine. Pourquoi cette soirée était-elle immanquable ? Réponse en trois témoignages.

Une soirée pour découvrir ou mieux comprendre le système des Primeurs 

Géraldine Marquay Santier – Directrice Communication et Relations Publiques au château Beychevelle (4e grand cru classé de Saint-Julien, Médoc)

« Cet événement est intéressant car c’est une nouveauté. Le public bordelais entend parler dans les média de ces primeurs qui rythment le millésime à Bordeaux, mais sans précisément avoir de quoi il s’agit. Pouvoir leur faire partager la vie des châteaux et des professionnels du vin, c’est particulièrement important. A nous de savoir expliquer et guider dans la dégustation les amateurs qui viennent à notre rencontre, pour leur faire comprendre que ces 2021 sont des « bébés-vins » qui vont encore amplement évoluer avec tout le travail qui sera fait en barriques, puis la garde en bouteilles. Parfois, certains consommateurs ont tendance à boire leurs vins un peu jeunes, cette dégustation nous permet d’expliquer comment le vin évolue, et pourquoi la garde peut avoir du bon. Ces grands vins demandent beaucoup de travail et de patience avant de pouvoir les apprécier dans le verre. Ce millésime 2021 est une très belle surprise malgré la climatologie complexe. Il affiche une très jolie qualité, des vins avec beaucoup d’élégance, comme on aime les faire, agréables avec leur degré d’alcool aux alentours de 13°, une belle fraîcheur, un côté gourmand et digeste. Ce sont des vins d’appétence plus que de puissance, aux très jolis équilibres. »

Une soirée pour appréhender 2021 à travers la dégustation comparative d’un millésime déjà livrable

Magali Malet-Serres – Sales, Marketing & Communications Manager · Vignobles Comtes von Neipperg

« C’est rare de pouvoir faire déguster les primeurs en France aux particuliers. Je trouve important de montrer deux millésimes, pour donner une idée du style de la propriété et de l’évolution des vins, afin d’aider le particulier à se projeter. En parallèle au 2021, j’ai choisi de faire déguster le millésime 2014 des deux propriétés, château Canon La Gaffelière (1er grand cru classé de Saint-Emilion) et château d’Aiguilhe (Castillon Côtes-de-Bordeaux), pour montrer la patte commune et l’évolution de nos vins. Frais, juteux, tout en élégance et avec cette belle acidité, ce 2021 est un bon millésime pour appréhender les primeurs. Face à lui, je ne voulais pas mettre un mastodonte, c’est pourquoi j’ai choisi ce 2014, dans un style abordable, élégant et doté d’une belle longueur. »

Une soirée pour découvrir certains 2021 en deux couleurs

Olivier Bernard, Domaine de Chevalier (grand cru classé de Pessac-Léognan)

« Cette année marque la véritable reprise des primeurs qui se sont tenues pour la dernière fois dans ce format en 2019. Les gens sont revenus avec le sourire, comme si rien ne s’était arrêté. C’est formidable, on a passé une semaine extraordinaire à retrouver tous nos distributeurs étrangers. Ce millésime arrive après trois grands millésimes assez chauds, alors qu’en 2021 les conditions climatiques n’ont pas toujours été très favorables. Heureusement, les vendanges se sont plutôt déroulées avec du beau temps et cette période a sauvé le millésime.

Ce 2021 est une très grande année en blancs, un millésime 5 étoiles. Avec un été plutôt frais, la vivacité et la fraîcheur ont été conservées, pour une belle tension. Finalement, ce 2021 était presque facile à faire !

En rouge, ce 2021 est un 4 étoiles +. Ce n’est pas un  grand millésime chaud, mais un très beau millésime avec beaucoup de fraîcheur et d’élégance, fait de façon moderne. Beaucoup disent que c’est un classique de Bordeaux, dans le style des vins des années 80. Pour moi, c’est un classique de Bordeaux fait avec nos compétences d’aujourd’hui, qui nous ont permis de faire un vin d’un très bel équilibre. C’est un millésime historique chez nous car il intègre 80 % de cabernet sauvignon. Alors qu’en général on est plus sur 30-35 % de merlot, cette année, on en a seulement 10 %, car les cabernets sauvignons sont si exceptionnels qu’ils font la signature de ce millésime. En 2021, le challenge était d’attendre et d’oser prendre des risques, pour patienter jusqu’à la pleine maturité des cabernets sauvignons, mi-octobre. Grâce à ça, on a fait un grand millésime, pas l’un des plus grands de Bordeaux car les 2018-2019-2020 sont plus complets, mais un millésime au grand équilibre et à la grande fraîcheur. C’est une autre expression bordelaise. »

300 références de vins bordelais en primeur sont à retrouver sur lagrandecave.fr, pure-player qui ouvre pour la première fois les primeurs aux particuliers.

Suivez toute la campagne primeur sur terredevins.com et lagrandecave.fr

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Loire Millésime: le retour de la presse internationale

Lors de son rendez-vous printanier Loire Millésime, l’interprofession des vins du Val de Loire permet de déguster les vins, de rencontrer les producteurs et de voir où ils sont nés. Après une interruption subie de deux ans, la presse internationale a retrouvé avec bonheur les vins du bassin de la Loire.

« Lorsque je suis arrivé à la direction de l’interprofession, la création de Loire Millésime était actée. La première édition a eu lieu dans le cadre exceptionnel de l’Abbaye de Fontevraud (Maine & Loire) entre Saumur et Chinon. Il s’agissait entre autres de faire connaitre aux professionnels le palmarès du Concours des vins de Loire, qui venait d’être relancé » déclare Sylvain Naulin, le directeur d’Interloire, l’interprofession des vins du Val de Loire.

L’ensemble des vins de Loire

La ville n’est qu’un camp de base et le programme élargit le champ de découverte à l’ensemble des vins de la Loire. Les dégustations organisées par thème, zone ou appellation permettent de goûter tous les types de vins ligériens, même les plus éloignées géographiquement, en présence de producteurs. Gerhild Burkard, venue d’Allemagne, est une fidèle : « Ce qui me plait, c’est que c’est une région à la diversité phénoménale. Il y a de nombreux cépages, beaucoup d’expressions différentes de ces derniers et beaucoup de bulles, ma spécialité. Pour le consommateur, il peut trouver toute une gamme de vins, depuis les supers rapports qualité/prix et les vins plaisir jusqu’aux bouteilles haut de gamme et de gastronomie ». Elle apprécie l’équilibre entre dégustations et visites de terrain, qui lui permettent aussi de parler aux vignerons.

Dynamiser le commerce international

Claire Duchêne, directrice export d’Interloire , explique l’intérêt de Loire Millésime pour dynamiser le commerce international : « L’objectif de Loire Millésime est de présenter chaque année au printemps le nouveau millésime et d’offrir aux journalistes des principaux pays importateurs de nos vins un moment privilégié pour visiter la France en présence des producteurs. Il y a les vins bien sûr, mais l’aspect patrimonial et humain est aussi important ». Les principaux pays représentés sont les premiers marché export des vins du Val de Loire, Etats-Unis, Royaume Uni, Allemagne, Belgique et Canada, mais on invite bien sûr aussi des professionnels d’Italie, d’Europe de l’est et d’Amérique du sud. Le Val de Loire commercialise 280 millions de bouteilles, dont 26% partent à l’étranger, représentant un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros (en 2020).

Coteaux d’Ancenis, Champtoceaux, Saumur-Champigny, Anjou blanc

Cette année, la soixantaine de journalistes s’est déplacé dans les vignobles de Saumur-Champigny, d’Anjou, des Coteaux d’Ancenis dont les vins se déclinent dans les trois couleurs et de Muscadet Coteaux de la Loire (la plus petite appellation de Muscadet et son futur cru Champtoceaux). A chaque étape on leur proposait de déguster les vins dans le lieu même où ils sont produits, ce qui constitue toujours une expérience formidable, car elle permet d’associer un terroir à des perceptions de dégustation qui restent gravées dans la mémoire. A Parnay et Souzay-Champigny, deux des communes de l’appellation Saumur-Champigny, ils ont pu faire une mini- randonnée, une version raccourcie de VVR, Vignes Vins Randos l’évènement grand public qui anime le vignoble chaque premier week-end de septembre et réunit pas moins de 11 000 amateurs répartis sur une vingtaine de parcours différents. Les repas du soir harmonisent les vins avec la gastronomie, que ce soient les blancs secs, les grands liquoreux, les fines bulles ou les rouges de tous styles. Le dernier dîner met en valeur le cépage rouge emblématique, le cabernet franc, dans le cadre monumental du Musée Jean Lurçat et de le Tapisserie Contemporaine d’Angers.

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Aligoté/Sauvignon : la 2e cuvée Épistémê dévoilée

Pour la deuxième année consécutive, un des étudiants de la School of Wine & Spirits Business de Dijon a réalisé une cuvée expérimentale avec le vigneron de Chassagne-Montrachet Armand Heitz. Nous l’avons dégustée.

Une prise de risque, pour l’un comme pour l’autre. Pour la deuxième année consécutive, un étudiant de la School of Wine & Spirits Business de Dijon a accompagné le vigneron de Chassagne-Montrachet Armand Heitz dans la conception d’une cuvée expérimentale, baptisée Épistémê – mot d’origine grecque signifiant « science d’une époque ». Une cuvée dévoilée mardi 26 avril au sein de l’école.

Cette année, c’est Olivier Mauhin qui a été retenu, parmi une vingtaine de candidats. « J’avais fait les vendanges, jamais vinifié. Je pense que tout amoureux du vin a toujours eu envie de faire ça», relate l’étudiant en master Wine Management, qui a participé à l’élaboration du vin en parallèle de ses cours.

« Je croyais que pour faire du vin, on suivait un plan »

Pour Armand Heitz, « l’idée était d’avoir quelque chose de novateur. Mais aussi de transmettre, de partager. J’ai toujours eu cette démarche au domaine. On a toujours eu des stagiaires, et cherché à créer des liens avec le monde académique.»

Le vigneron et l’étudiant on eu « beaucoup d’idées », s’amuse Olivier Mauhin. « Faire un sauvignon de macération par exemple. Mais ça s’est révélé impossible à cause du millésime. Je croyais que pour faire du vin, on suivait un plan. Mais j’ai découvert qu’on devait s’adapter en permanence : à la nature, au temps, aux contenants disponibles en cave… »

Cet assemblage est composé à 80 % de sauvignon et à 20 % d’aligoté, tous deux issus de terroirs bourguignons. Quelques bâtonnages ont été effectués, « pour contrer la vivacité naturelle de ces cépages », ainsi qu’un sulfitage « homéopathique ». Résultat : un inclassable, produit à 300 exemplaires, à déguster seulement à la la School of Wine & Spirits Business.


Armand Heitz et Olivier Mauhin – Épistémê 2021 Ce blanc surprend d’emblée par son habit doré, signe d’une certaine maturité. Le nez est complexe : quelques notes beurrées se mêlent aux fleurs blanches et à la bergamote. En bouche, le vin est digeste, et le plaisir immédiat. Des arômes de pomme mûre dominent, bien accompagnés par une touche saline. En finale, l’aligoté apporte sa pierre, avec une texture quasi-tannique, typique du cépage.

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Quelques pistes pour réussir le concours de Chateaunet à Champagne Tasting !

Dans le cadre du salon Champagne Tasting qui aura lieu le 7 mai prochain à l’hôtel Salomon de Rothschild à Paris, Chateaunet (site de vente en ligne) organise un concours de dégustation à l’aveugle, avec à la clef des magnums et des bouteilles de champagne à gagner ainsi que des bons de 50 euros à dépenser sur chateaunet.com

Dans le cadre du concours de dégustation à l’aveugle organisé par Chateaunet qui aura lieu de 11h30 à 12h30 le samedi 7 mai à l’occasion de Champagne Tasting, cinq cuvées différentes seront présentées, de cinq grandes maisons de champagne. Pour chacune, les participants devront déterminer le cépage majoritaire ou unique, le dosage, et identifier parmi un choix de cinq noms, la maison.

Pour vous donner un petit coup de pouce, Terre de vins vous livre quelques conseils qui vous aideront dans cette compétition de haut vol, en vous rappelant, en premier lieu, les caractéristiques des trois principaux cépages que l’on trouve en Champagne. Il y a tout d’abord le pinot noir qui représente 38 % des plantations. Il est connu pour sa capacité à apporter de la structure dans les assemblages. On le retrouve principalement sur la Montagne de Reims et la Côte des Bar. Il déploie souvent des arômes de fruits rouges, mais aussi de coing, d’abricot, de mirabelle et des épices comme la cannelle. On l’imagine plus fruité que minéral, mais cela dépend en réalité des terroirs. Il présente ainsi sur la face Nord de la Montagne une salinité marquée, alors que sur la face Sud il gagne en puissance, en chaleur et en fruits mûrs.

Le meunier (30 %) domine quant à lui dans la vallée de la Marne et jusqu’à Château-Thierry, il est très présent également à l’Ouest de la Montagne de Reims. C’est l’atout charme dans les assemblages, avec des arômes de fruits du verger, et particulièrement de poire. Il est plus rond et moins acide que le pinot noir. On prétend qu’il est moins apte à vieillir, disons plutôt qu’il nécessite davantage de maîtrise pour les longs élevages.

Enfin, arrive le chardonnay (30 %), cépage roi sur la Côte des blancs, mais aussi dans le Sézannais, le Vitryat, sur la butte de Montgueux dans l’Aube, ou encore sur le tournant de la Montagne de Reims à Villers-Marmery et Trépail. Comme le pinot noir, il peut être très minéral. Sur certains terroirs à craie affleurante comme le Mesnil il est ainsi ultra-salin et citrique, mais il peut aussi offrir des agrumes plus doux dans des crus moins austères, et déploie volontiers des notes délicates de fleurs blanches. On le caractérise par son élégance et en vieillissant par ses arômes pâtissiers. En descendant vers le Sézannais, il gagne en crémosité, avec cette petite note de noisette qui le distingue entre mille. Dans le Vitryat, il est plus fluide et sur la butte de Montgueux, il surprend par l’exubérance de ses arômes exotiques.

En ce qui concerne l’évaluation du dosage, l’épreuve est difficile. En effet, le sucre ajouté après le dégorgement sert notamment à contrebalancer l’acidité. Selon le niveau d’acidité perçu, on a donc tendance à penser que le vin est plus ou moins sucré, or cette connexion est trompeuse. Ainsi, l’estérification des acides qui se produit dans le vin lorsqu’il vieillit a tendance à rendre moins perceptible l’acidité, ce qui rend davantage perceptible la sucrosité du vin alors que cette dernière reste inchangée. La maturité très variable selon les différentes vendanges rend aussi cette estimation difficile. On remarquera donc simplement que l’ajout de sucre a tendance à pousser le fruit, tandis que des faibles dosages mettent davantage en valeur la minéralité. Enfin, en guise de révision, un petit rappel des dosages officiels n’est sans doute pas inutile : Extra-brut (0 à 6 g), Brut (moins de 12 g), Extra Dry (12g à 17g), Sec (17g à 32g), Demi-sec (32g à 50g), Doux (plus de 50g)

Vous pouvez prendre votre entrée pour Champagne Tasting + votre place pour le Chateaunet Challenge en cliquant sur ce lien.

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Jacques Lurton prend la présidence du syndicat de Pessac-Léognan

Jacques Lurton est président des vignobles André Lurton qui comptent 4 châteaux dans l’appellation. Il vient d’être élu à la présidence du syndicat des Pessac-Léognan et succède à Philibert Perrin. Cette appellation a été créée en septembre 1987, sous l’impulsion d’André Lurton, son père, et regroupe dix communes au sud-ouest de Bordeaux.

Pessac Léognan est aux portes de Bordeaux. C’est un terroir où les parcelles enclavées luttent pied à pied contre l’urbanisation. Quelles actions ont été menées et que comptez vous faire ? 

Les surfaces disponibles des terroirs viticoles avaient été négociées dans les années 80 par mon papa André Lurton. Il s’était alors adressé aux Maires de l’appellation et il avait étudié avec eux les zones qui pouvaient être destinées à la viticulture. L’appellation Pessac Léognan est arrivée à retrouver aujourd’hui sa surface historique de 1850 hectares, proche des 2000 hectares d’avant le phylloxera. Il nous reste à peu près 200 hectares disponibles sur l’AOC. La menace n’est pas dans le fait que des terroirs vont disparaître au profit de l’urbanisation mais elle est plutôt liée à la proximité des maisons qui nous oblige à avoir des pratiques culturales respectueuses et des méthodes de communication que nous n’avions pas à mettre en place par le passé.

Le sémillon est un cépage spécifique de l’appellation Pessac-Léognan qu’on ne trouve que dans quelques autres rares endroits sur la planète. Quel est votre regard sur ce cépage ?

J’ai un regard extrêmement bienveillant sur ce cépage. C’est un cépage qui a un peu plus d’avenir que le sauvignon blanc étant donné les conditions nouvelles liées au réchauffement climatique. Cependant, le sémillon est un peu précoce, donc sensible aux gelées de printemps et que l’on ne peut pas mettre sur tous les terroirs. C’est un cépage qu’il faut pousser tout en maitrisant les rendements. Quand on voit les dégustations de primeurs, dès qu’il y a du sémillon, il y a du gras du volume et de la complexité qui plaisent. C’est aussi un magnifique cépage de vieillissement. Le sémillon est plus un cépage de bouche que de nez, mais qui peut apporter de la complexité plus que de l’intensité. Essayons de défendre nos valeurs avec ce cépage typiquement bordelais. Je m’en ferai le porte parole en incitant les viticulteurs à le développer pour ceux qui l’ont un peu oublié et qui plantent majoritairement du sauvignon blanc.

Quel est la tendance du boisé en Pessac-Léognan ?

Elle est en train de s’estomper. C’est une tendance de consommateurs. Les gens veulent des vins moins boisés : ils apprécient davantage le fruit et l’authenticité du cépage. Les dégustateurs eux-mêmes reviennent sur ce critère du boisé et, cette année, on a beaucoup parlé de fruits ce qui est un phénomène nouveau. Les vinificateurs s’équipent en conséquence en s’écartant du bois, avec des contenants plus grands, ou avec des amphores, ou des barriques de 500 l.  On fait des vins plus au goût du jour. 

Quelle est votre attitude sur le projet Horizeo d’implantation d’un parc photovoltaïque de 1000 ha (https://www.terredevins.com/actualites/horizeo-la-grogne-monte-a-pessac-leognan ) à l’ouest de Léognan ?

Elle a été clairement définie par un courrier signé par Philibert Perrin, le président sortant, il y a quelques mois. Nous sommes opposés à ce projet sans être opposés au photovoltaïque. C’est un projet qui peut représenter un danger pour certains aspects climatiques et hydrologiques de nos terroirs, surtout pour ceux qui sont dans le périmètre rapproché du projet.

Vous parlez d’un nouveau souffle dans le communiqué de presse. Quel est-il ?

L’appellation Pessac Léognan a atteint un palier. On est extrêmement reconnu localement et sur l’hexagone. On a un capital sympathie et on est apprécié pour notre rapport qualité prix. Mais on a un manque de reconnaissance internationale. Les seuls crus qui s’exportent sont ceux qui ont fait eux-mêmes leur réputation et leur propre travail en misant sur l’image de leur marque et pas forcément sur celle de l’appellation. L’idée est qu’il faut que le syndicat garde les adhérents solidaires et mon projet est de mettre les Pessac Léognan sur la place internationale. Ce sera l’axe de communication des prochaines années : il faudra investir pour rayonner à l’étranger.

Comment concevez vous vos rapports avec les propriétaires viticulteurs de Pessac-Léognan ?

Si j’ai accepté de prendre la présidence, c’est que j’ai apprécié d’être élu à ce poste et que j’aime beaucoup cette appellation. J’ai vraiment pour elle une affinité très forte, je m’y sens bien, avec des familles qui vivent sur leur propre vignoble, qui sont bienveillantes, accueillantes et respectueuses. On est en famille et on s’entraide. Il était donc nécessaire pour moi que ce syndicat ne soit pas une zone de conflit où il faille aller défendre contre les autres des positions. J’ai une vision autour de laquelle je vais essayer de fédérer, mais je ne suis pas là pour imposer des points de vues. C’est le groupe qui décide. Demain ce sera une AOC Pessac Léognan avec un serviteur : Jacques Lurton.

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