Saint-Émilion : TrotteVieille dévoile son nouveau chai

Le Premier Grand Cru Classé de Saint-Émilion, propriété de la famille Castéja depuis près de 80 ans, inaugurait ce week-end ses nouvelles installations techniques. Un tour de force intégré dans le paysage classé à l’Unesco, réalisé par l’architecte Christophe Massie.

Propriété dont l’Histoire remonte au moins au XVème siècle (son nom viendrait, selon la légende, d’une vieille dame qui vivait solitaire en ce lieu et trottait régulièrement jusqu’au relais de poste tout proche pour avoir les dernières nouvelles), TrotteVieille passe en 1947 entre les mains du négociant Marcel Borie, qui en 1961 la transmet à son gendre Émile Castéja. En 2021, c’est toujours la famille Castéja qui préside à la destinée de ce vignoble de 12 hectares, situé sur un magnifique terroir du plateau calcaire de Saint-Émilion et reconnu Premier Grand Cru Classé depuis le premier classement en 1955. Fort de cette histoire et de cette identité, TrotteVieille produit, depuis des décennies, des vins qui font le régal des amateurs pour leur élégance, leur caractère minéral et leur longévité.

Mais, dans l’effervescence actuelle qui anime le vignoble saint-émilionnais, notamment en vue du classement 2022, la propriété avait besoin d’une nouvelle dynamique pour rester dans la course à l’excellence. C’est ce qui a été entrepris par les propriétaires Philippe et Frédéric Castéja, d’abord en mobilisant une équipe dynamique – le directeur technique Xavier de Rozières, le régisseur Christophe Dussutour, le maître de chai Valerio Mortari, et les consultants Thomas Duclos, Axel Marchal et Valérie Lavigne – qui a permis aux vins de considérablement gagner en définition au cours des derniers millésimes ; ensuite en lançant des travaux colossaux qui ont abouti, il y a quelques jours en préambule de la Semaine des Primeurs, à l’inauguration d’un nouveau chai.

Une plongée dans le calcaire

À la fois sobrement intégré dans le paysage de Saint-Émilion classé à l’Unesco et accomplissant une prouesse technique et architecturale (il plonge dans la dalle calcaire du plateau pour une déambulation entre cuvier de haut niveau technologique, chai d’élevage tout en élégance, œnothèque de rêve et salle de dégustation offrant un panorama imprenable sur le vignoble), cette nouvelle installation est le fruit de l’imagination de l’architecte Christophe Massie, de l’Agence de l’Arsenal. Cette superbe réalisation, fruit de sept ans de réflexion et de travaux, est la ponctuation d’un effort de vingt ans pour remettre TrotteVieille au sommet : une ponctuation, et non une conclusion, tant l’avenir semble prometteur pour cette propriété qui, riche de ce nouveau chai, d’un patrimoine viticole comportant des cabernets francs plus que centenaires, et d’un terroir figurant parmi les plus identitaires au monde, se replace progressivement parmi l’élite des grands vins de Bordeaux.

À lire dans « Terre de Vins » n°77, en kiosques le 18 mai : la note et le commentaire de Château TrotteVieille 2021.
Photos JB Nadeau.

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[REPLAY] « Vino Veritas » dans les coulisses des Primeurs 2021

À l’occasion de la Semaine des Primeurs, l’émission « Vino Veritas » sur TV7 s’intéresse au millésime 2021, son déroulement difficile et la façon dont les professionnels du monde entier viennent le découvrir à Bordeaux.

Alors que la Semaine des Primeurs bat son plein du 25 au 29 avril, « Vino Veritas » lève le voile sur ce temps fort du vignoble bordelais : c’est quoi, au juste, les Primeurs ? Comment se présente le millésime 2021 qui a connu un grand nombre de rebondissements ? Comment va se dérouler la « campagne » de mise en marché des vins dans les semaines à venir ? Pour répondre à ces questions, Xavier Sota (Sud-Ouest) et Mathieu Doumenge (Terre de Vins) reçoivent un œnologue, Thomas Duclos (Laboratoire ŒnoTeam), et un courtier en vins, Etienne Barre (bureau Barre & Touton).

Revoir toutes les émissions « Vino Veritas ».

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« Ouvrir les Primeurs au grand public »

J-3 avant la Grande Dégustation des Primeurs organisée par Terre de Vins et La Grande Cave à l’Intercontinental Bordeaux, qui permettra au grand public de déguster en avant-première le millésime 2021. Entretien avec Olivier Faure, responsable e-commerce de La Grande Cave.

Commençons par ré-expliquer à nos lecteurs, et aux visiteurs attendus ce vendredi 29 avril à la Grande Dégustation, le principe des Primeurs à Bordeaux ?
J’aime utiliser le terme de « pré-vente », comme pour la billetterie d’un grand événement qui nous permettrait d’acheter les places longtemps à l’avance. Il s’agit en fait d’une pré-vente du dernier millésime récolté, qui est encore en cours d’élevage en barriques et qui vient d’être dégusté par la presse internationale : un peu à la façon de la Fashion Week, le gotha bordelais fait goûter son millésime aux professionnels, avant qu’il soit mis en marché, un peu comme les grandes marques de mode mettent leurs vêtements en boutique après les défilés…

Les Primeurs étant généralement réservés aux professionnels, comment préparer nos visiteurs à cet exercice délicat qu’est la dégustation de vins, par définition, inachevés ?
Nous avons pris en compte plusieurs éléments clés dans l’organisation de cette Grande Dégustation : tout d’abord, nous adresser à un visitorat certes « amateur » mais aguerri au système des primeurs, déjà assez expérimenté pour appréhender cet exercice, soit environ 200 personnes qui viendront à la rencontre d’une trentaine de belles propriétés bordelaises. Visiteurs et représentants des châteaux auront ainsi le temps d’échanger, d’expliquer et comprendre le millésime. Par ailleurs, chaque propriété présente, en plus de son 2021, un millésime de son choix en livrable, ce qui permet de donner de la perspective au dégustateur et de se projeter sur l’évolution future des vins. Enfin, pour quelques happy few, une mastercass Lafite Rothschild permet de se plonger dans une déclinaison de millésimes d’un Premier Grand Cru Classé 1855.

Toutes les vins présentés à la Grande Dégustation de vendredi pourront-ils être achetés en Primeurs sur le site de La Grande Cave ?
La très grande majorité, oui, et les quelques propriétés qui ne sont pas encore référencées sur notre site pourront être ajoutées au moment de la mise des vins en marché.

Compte tenu du caractère très singulier de ce millésime 2021, « né dans la douleur » mais aboutissant à des vins de très belle qualité, il est plus que jamais important de le faire découvrir ainsi au grand public ?
Absolument. Après le côté assez « évident » des trois millésimes précédents, 2018, 2019 et 2020, ce 2021 peut provoquer un certain nombre de préjugés chez les dégustateurs. Il est donc intéressant de désamorcer les idées reçues et de permettre aux particuliers de se faire leur propre jugement, leur propre expérience. C’est la vocation première de cet événement, ouvrir les Primeurs au grand public, mais surtout dire aux amateurs qu’ils ne sont pas obligés d’aller systématiquement vers les « gros millésimes » ou toujours vers les mêmes références, mais de s’ouvrir à des crus intermédiaires qui travaillent extrêmement bien et ont réussi leur millésime 2021.

Grande Dégustation Primeurs
Intercontinental Bordeaux – Le Grand Hôtel
2-5 place de la Comédie, Bordeaux
De 18h à 21h
Pour plus d’informations, suivre ce lien

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Initiative commerciale pro-active pour la cave Agamy

La Cave Agamy, située à Bully dans l’ouest lyonnais aux portes des Pierres Dorées, est littéralement partie à l’assaut de Lyon et Villefranche-sur-Saône afin de présenter leurs cuvées issues de l’appellation Coteaux-du-Lyonnais.

Un acteur important de la coopération

Déjà connue pour ses nombreuses cuvées de Beaujolais, la cave Agamy (née de la fusion des caves coopérative Signé Vignerons et des deux caves des Coteaux du Lyonnais et des Vignerons foréziens), continue sa mue et sa montée en puissance.

15 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 000 hectares de vignes, 300 vignerons et 43 collaborateurs, présente dans les départements du Rhône et de la Loire, Agamy s’est engagée dans une conduite éco-responsable et obtenu le label « Vignerons Engagés » en 2021, et avec la préoccupation du maintien du tissu économique local.

Sa passion du gamay lui a fait dépasser les frontières beaujolaises vers d’autres lieux propices à la culture de ce cépage et complétant sa gamme d’expression, notamment sur les reliefs volcaniques des Côtes du Forez, au cœur des Coteaux du Lyonnais.

Une reprise de dynamique

Il y a deux ans, en mars 2020, quelques jours avant le confinement, la cave avait déjà décidé de mener une « opération commando » afin de présenter ses cuvées aux cavistes et restaurateurs de Lyon et Villefranche.

Réputée encore réfractaire à ses vignobles alentours, Lyon confirme sa tendance à s’ouvrir un peu à d’autres cuvées que les rhodaniennes. Portée par une tendance de consommation locale, les cavistes et restaurateurs multiplient leurs références en Beaujolais, Côtes-du-Forez, Coteaux-du-Lyonnais et Côte Roannaise.

Le 31 mars dernier, 30 salariés de la cave se sont donc répartis par équipe de 2 ou de 4 sur les différents arrondissements de Lyon et Villefranche, pour aller à la rencontre de 170 acteurs du CHR.

Deux cuvées d’excellence

La cave a choisi de faire déguster ses deux cuvées haut-de-gamme « Antique Bellum » en blanc (2019) et en rouge (2020). Cette cuvée est travaillée avec une particulière précision, du choix de la parcelle et de son micro-zonage à la vinification, en passant par une volonté de concentration et d’extraction assez marqué. L’embouteillage est effectué en lune descendante après un élevage de six mois, révélant ainsi un gamay sur les épices et particulièrement le poivre noir et les fruits mûrs. Le blanc a également séduit, voire plus du fait du peu de cuvées de cette couleur en appellation Coteaux du Lyonnais, figurant très rarement sur les cartes des restaurants et offres de cavistes.

Vous pourrez déjà déguster ces deux cuvées aux Les Gourmands de Saint-Just (Lyon 5ème) et au Pierre Scize (Lyon 9ème), premiers conquis à avoir passé commande auprès de la cave, ainsi qu’à la boutique lyonnaise d’Agamy (rue Antoine de Saint-Exupéry, dans le prolongement de la place Bellecour, Lyon 2ème).

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Oenotourisme en Val de Loire: + 24% en 2021

En 2021, les caves touristiques du Val de Loire ont retrouvé le chemin de la croissance. Un rebond après le pire de la pandémie qui confirme l’intérêt du public pour les vins de Loire et leur territoire.

©I. Bachelard

En dépit d’une année encore impactée par la crise sanitaire et ses nombreuses restrictions, le chiffre d’affaires des caves touristiques du vignoble du Val de Loire a progressé de 24% en un an. Avec un total de 82 millions d’euros, il a retrouvé l’ordre de grandeur qui était le sien avant le début de la pandémie. C’est le deuxième plus important chiffres d’affaires de l’histoire du Val de Loire après celui de 2019.

1,6 millions de visiteurs

La fréquentation a fortement rebondi après une année 2020 marquée par le confinement dur de la première partie de l’année et le retour des restrictions à l’automne. Ainsi 8 caves sur 10 ont affiché en 2021 une progression de leur fréquentation supérieure à 15%. Au total, on estime à 1,6 millions le nombre de visiteurs dans le vignoble ligérien contre 1,2 millions en 2020. L’interprofession des vins du Val de Loire, Interloire, est le seul organisme professionnel français à s’être doté d’un Observatoire de l’Oenotourisme, qui collecte les données et permet de suivre l’évolution de ces activités intimement liées à son territoire et à son rayonnement.

Une région pionnière de l’œnotourisme en France

Le Val de Loire, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, possède de nombreux atouts touristiques avec son fleuve, ses châteaux, ses jardins, ses églises et ses forêts. Pédaler au printemps entre pierres médiévales, roses odorantes et pieds de vigne avant de découvrir dans la fraîcheur d’une cave de tuffeau le vin issu du terroir qu’on vient de traverser est une expérience appréciée des touristes qui deviennent rapidement des oenotouristes convaincus. Entre les visites de caves troglodytiques, les survols de vignoble en montgolfière, les balades sur les chemins au milieu des vignes en vélo, solex, calèche ou voiture ancienne, les ateliers de dégustations, les festivals gourmands, les fêtes d’appellations et les chambres d’hôtes dans les exploitations viticoles, l’offre est généreuse et variée. Chaque année aux premiers jours de septembre, lorsque la fin de l’été adoucit la température et la lumière, l’évènement Vignes Vins Randos (ou VVR pour les habitués), réunit des milliers de participants, depuis Blois jusqu’à Nantes. Ce week-end festif de balades dans les vignes en compagnie des vignerons, faciles à faire en famille est en quelque sorte l’emblème de l’oenotourisme en Val de Loire.

360 Caves certifiées

La vallée de la Loire compte un millier de caves ouvertes au public dont 360 ont été labellisées « Caves Touristiques du vignoble du Val de Loire », une par jour de l’année… Cette certification encourage tous les acteurs de la filière vin, vignerons indépendants, cave coopératives et maisons de commerce, à accueillir le public dans les meilleures conditions. Parmi ces caves, 92 bénéficient même d’une mention « excellence » lorsqu’elles proposent une offre du plus haut niveau qualitatif. Elles sont réparties sur les 7 départements du Val de Loire, l’Indre & Loire, le Maine & Loire, le Loir & Cher, la Loire Atlantique, mais aussi dans la Sarthe, la Vendée et la Vienne.

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[Champagne Tasting] Collection organic : le nouvel atout bio de Nicolas Feuillatte

Nicolas Feuillatte qui participera à l’événement Champagne Tasting à l’hôtel Salomon de Rothschild le 7 mai prochain, lance sa première cuvée Bio « Collection Organic » (39€). Terre de vins est allé rencontrer son chef de caves, Guillaume Roffiaen, pour déguster ce champagne en avant-première. Celui-ci est présenté au public du 25 au 30 avril dans la boutique parisienne de la marque (254 rue Faubourg Saint Honoré), spécialement réaménagée pour cette occasion grâce à de multiples animations virtuelles et interactives.

Chez Nicolas Feuillatte, les premiers raisins bios rentrés datent de 2009. Ils résultent alors de l’initiative de deux vignerons. Par la suite, la coopérative a encouragé ses adhérents à amorcer une conversion mais sans jamais chercher à leur forcer la main. « L’agence de l’eau dont l’objectif est de réduire les éléments polluants dans les nappes est venue nous trouver, ils avaient besoin dans les zones sensibles d’une animation auprès des vignerons. Le problème de la Champagne réside dans son morcellement parcellaire. Lorsque vous touchez un vigneron, vous touchez plein de petits points épars, or l’objectif était de toucher des zones entières, d’où l’intérêt pour eux d’une structure comme Nicolas Feuillatte capable d’avoir un effet levier plus global ».

Avec l’arrivée de Christophe Juarez en 2017, la dynamique s’accélère, le nouveau directeur considérant d’emblée qu’une marque comme Nicolas Feuillatte doit pouvoir se positionner avec un objectif de 300.000 bouteilles labellisées. Ce chiffre était aisément accessible, mais il ne devait pas l’être à n’importe quel prix. Il importait de veiller à ne pas simplement élaborer une cuvée bio, mais d’abord une cuvée Nicolas Feuillatte, conforme à son style. C’est ce qui explique le temps qu’a mis la maison pour commercialiser ce premier opus malgré son implication précoce. « Cela nous a permis de disposer de la même diversité d’assemblage que pour les cuvées conventionnelles. Nous avons en effet des vignerons qui viennent de partout. Nous avons commencé sur la Côte des Bar et aujourd’hui, on compte de plus en plus de Marnais et même des Axonais » explique Guillaume Roffiaen, le chef de caves.

Cette première cuvée est une base 2013 constituée de 60 % de pinot noir et 40 % de chardonnay. « La majorité des raisins est issue de la Côte des Bar ce qui amène ces éléments de maturité plus affirmés que ce que l’on peut trouver par exemple sur la cuvée Terroir, elle aussi construite sur une base 2013, mais uniquement en premiers crus et qui n’a donc pas du tout le même effet territorial. On est un peu plus structurant, sans être pour autant dénué de fluidité. Il y a ce côté aromatiquement plus abouti, plus évolué. C’est volontaire : on voulait un élevage suffisamment long pour obtenir cette vinosité grâce à laquelle cette cuvée ne se cantonne pas à l’apéritif mais bénéficie aussi d’une certaine aptitude à la table. Je ne pense pas que ce champagne ait exactement la même souplesse que Terroir sur ce plan, parce qu’il n’a pas cette épice qui fait de Terroir un véritable tout-terrain, mais il est un peu plus réveillé, tendu. Cela reste une caractéristique des vins bios qui ont des PH souvent 1/10ème à 2/10èmes plus bas que les vins conventionnels. D’où le côté désaltérant malgré cette maturité affirmée. »

Les amateurs apprécieront cette petite touche végétale qui, combinée à l’acidité, évoque l’oseille. En filigrane, on s’arrêtera sur cette pointe de silex qui en fait un vin de caractère tandis que des petits amers rehaussent la finale, lui redonnant un peu de peps. Pour l’accompagner, Nicolas Feuillatte a choisi de travailler avec la cheffe Abigaïl Munier. En entrée, elle a imaginé un carpaccio de Saint-Jacques qui met en lumière le côté étonnement iodé de la cuvée alors même qu’elle n’est pas saline. Le plat principal est un pithiviers végétal. « Ce que j’aime dans le pithiviers, c’est l’empilement des couches, je trouve que c’est un peu le pendant de ce que l’on a au niveau de l’évolution en dégustation du Collection Organic, il ne se livre pas d’un seul coup, il va amener les choses les unes derrière les autres, ce n’est pas un vin monocorde, on a le même phénomène de découverte de couches successives. Le vin a par ailleurs un profil un peu boulanger avec ce côté pâte chaude auquel la croûte du pithiviers fera écho ».

Pour réserver un atelier : chezorganic.nicolas-feuillatte.com

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Bandol mise sur le mourvèdre en rouges et rosés

Les vins de Bandol qui soufflent avec le millésime 2021 leur 80e millésime en appellation d’origine contrôlée s’offrent une cure de jouvence avec une nouvelle organisation, une vraie communication et une rediscussion des règles de l’appellation.

D’abord avec un changement d’organisation et une professionnalisation. Aux côtés du président Cédric Gravier (La Suffrène), Olivier Colombano jusqu’à présent directeur technique a été promu directeur de l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) « pour gérer et suivre les affaires courantes mais également pour récupérer la gestion de l’Œnothèque des vins de Bandol qui relevait auparavant d’une structure différente présidée par Paul Bunan qui a choisi de partir à la retraite ». On va donc passer à une seule structure et donc un seul président avec une seule vitrine pour les vins bandolais. Un audit réalisé par Étienne Laporte a permis de définir une vision interne pour mieux analyser la perception des vins de Bandol et déterminer des actions ciblées qui seront progressivement mises en place. Une attachée de presse (Louise Massaux de W&S) a été choisie pour la communication collective. « Nous bénéficions déjà d’une belle image auprès des connaisseurs mais elle venait seulement de quelques domaines phares et elle tendait à devenir un peu vieillissante, reconnaît Cédric Gravier. Nous nous sommes rendus compte que nous étions en fait méconnus des 30-40 ans. Nous allons donc nous attacher à nous faire connaître de ces consommateurs en sortant de l’association avec les grives et les cuissots de sanglier ». Autre direction : assumer enfin les rosés qui représentent les trois quarts de la production, en parallèle des domaines qui ne parlent souvent que de leurs rouges (en moyenne 20% des volumes de l’appellation, la moitié chez certains). Le mourvèdre étant le cépage de caractère identitaire de l’AOP et commun aux deux couleurs, au moins 50% de l’encépagement en rouge, 20% en rosés), ce sera lui qui sera la colonne vertébrale de la communication

Un cahier des charges en évolution

L’ODG s’est également attachée à rendre les vins rouges plus accessibles dans leur jeunesse sans pour autant leur enlever leur potentiel de garde. Cela va passer par une évolution du cahier des charges, déjà votée mais à affiner pour trouver un compromis afin de fédérer. Premier sujet abordé en 2022, l’irrigation deviendra possible avec un dispositif mobile et non fixe en particulier dans des parcelles plus menacées ; elle devrait être validée par l’Inao dans les prochains mois. « C’est l’un des leviers à activer suite à l’étude sur le stress hydrique mais ce n’est pas le seul », insiste le président. Orienté plein sud et bénéficiant d’un ensoleillement d’environ 3000 heures par an, ce terroir à majorité calcaire et caillouteux doit faire face à une aridité quasi minérale. Le vignoble en balcon au-dessus de la Méditerranée pourrait aussi diminuer sa densité de plantation de 5000 pieds/hectare à 4400 « car une faible densité dans des zones sèches et en coteaux permet d’avoir moins de concurrence entre les pieds et peut aider à se passer de l’irrigation » précise Olivier Colombano.

L’ODG va aussi étudier la baisse de la clairette à 30% dans les assemblages de blancs au lieu des 50% actuels, ce cépage souffrant de la sécheresse avec des blocages fréquents de maturité contrairement à l’ugni blanc plus résistant et qui profite d’une acidité naturelle. Les blancs, de plus en plus demandés en France comme à l’export, ne représentent actuellement que 4% de la production mais les nouvelles plantations se font souvent dans cette couleur. Restera à se pencher sur la possibilité d’élaborer des vins en 100% mourvèdre, le cépage étant actuellement limité officiellement à 95% de l’assemblage en rosés comme en rouges. Histoire de ne pas retrouver trop de bandols en Vin de France avec un cépage aussi identitaire de l’appellation.

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Des rouges du Rhône qui font saliver nos papilles

Des cuvées faites pour les belles soifs, des Rhône rouges friands, croquants, rafraîchissants qui trouvent leurs places à l’apéritif.

Régulus 2020 – Côtes du Rhône 2020 – Domaine Clavel (HVE/Terra Vitis)

La robe sombre comme un velours cramoisi. Le nez parfumé de cerise et de framboise, d’épices douces, d’un soupçon de réglisse. Les tanins comme un sable fin, tout cristallin tissent de leur trame le décor du vin. Viennent s’y accrocher la rondeur des baies, s’y imprimer les motifs de garrigue et d’épices. On discerne la jolie maturité des 60% de grenache, l’équilibre est là. Avec sa légère concentration bien balancée par une remarquable fraîcheur, il charme d’emblée les papilles.

Assemblage de 60% de Grenache, 30% de Syrah et 10% de Marselan égrappés macèrent une dizaine de jours, élevage en cuve. (9€)

Paul 2020 – Côtes du Rhône (Ardéchoises) – Domaine Saladin BIO

Quand ça croque, on adore, merci aux sœurs Saladin de nous prêter Paul. Le grenache se prête à la gourmandise, à la suavité du fruité, à ce plaisir de boire un coup de rouge sans se casser la tête. La robe grenat clair hume la chair de cerise teintée de cannelle, la fraise parée d’une feuille de menthe. La bouche, souple, fraîche, aux tanins à peine marqués, offre un juteux savoureux qui décline des notes de framboise, de pastèque et de canneberge, complétées par la suavité des baies senties. Du poivre blanc, un léger trait de réglisse et quelques graines de coriandre renforcent l’intensité du fruit. Un vin gourmand à s’y tremper les lèvres et le gosier sans relâche.

Assemblage de 90% grenache noir et de 10% de clairette complantées. Vin naturel avec une dose minimale de souffre, élevage de 9 mois en cuve. (21€)

Dentelles 2021 – Ventoux – Martinelle BIO

« Je voulais faire un rouge léger avec mes jeunes vignes de mourvèdre » nous dit Corinna Faravel. Un rouge comme un rosé, sans prétention, mais qui ne manque pas de caractère. Rouge cerise, il nous fait penser à un clairet. Le nez fruité, très fruité, respire la groseille, la fraise garriguette et la framboise, ombrées de poivre, parées de rose et de litchi. La bouche démarre sur les mêmes fruits. Sa texture onctueuse, son caractère vif avec tout de même un rien de suavité, ses tanins discrets bien juteux, en font vin construit pour le plaisir ! Une gourmandise non dénuée d’élégance.

Les 90% de mourvèdre accompagnés de 10% de grenache infuse 5 jours, élevage de 6 mois en cuve. (12,50€)

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[Saint-Émilion] Trianon poursuit sa révolution

Dominique Hébrard, figure majeure du vignoble bordelais, est un homme de projets. Le Château Trianon, dont il s’est porté acquéreur en 2000, occupe depuis lors une place centrale parmi ceux-là. Le rachat du domaine est intervenu successivement à la vente de Château Cheval Blanc, dont la famille Hébrard était co-propriétaire.

A cette époque, nous fermions un grand livre et avec Trianon, j’ai essayé d’en rouvrir un autre : l’histoire devait continuer pour la famille, mes enfants”. S’ensuit, depuis le millésime 2001, un important travail de restructuration du vignoble et une extension significative de celui-ci. Les vignes s’étendent actuellement sur 14,5 hectares, s’appuyant sur un terroir à dominante argilo-sableuse lui ayant notamment permis de subsister au phylloxéra.

L’encépagement est assez classique pour l’appellation, même si nous avons découvert la présence de quelques ares de carménère, ce qui est assez insolite à Saint-Emilion” fait remarquer Alizée Huet, œnologue et maître de chai de la propriété. Depuis 2020, Château Trianon est par ailleurs certifié Haute Valeur Environnementale, niveau 3.

 Dominique Hébrard croit au potentiel de sa propriété et nourrit certaines ambitions à son sujet  : “Il faut avouer qu’avec Cheval Blanc nous avons été élevé au haut niveau, c’est un peu dans nos gènes. A Trianon, nous essayons de faire de notre mieux, de progresser de millésime en millésime : faire de bons vins d’abord, des vins plus sérieux ensuite et à terme ce que l’on qualifiera – je l’espère -de grands vins”.

En 2017, ces perspectives se sont confirmées par l’arrivée de Michel Ohayon, propriétaire du groupe Financière Immobilière Bordelaise, qui est devenu actionnaire du Château Trianon. L’homme d’affaires, à la tête du Trianon Palace de Versailles, vise notamment le développement du réceptif sur le domaine. Dans cette optique, la rénovation de la chartreuse est en cours, en vue de la création d’une activité hôtelière haut-de-gamme et d’une brasserie au sein de la propriété. Dominique Hébrard, qui est épaulé par son fils Timothée depuis 2020, a également annoncé la construction d’un nouveau chai, “très contemporain, signé d’un architecte de renommée mondiale”. L’identité de ce dernier n’a pas encore été dévoilée.

Depuis 22 ans, la propriété construite en hommage au Roi-Soleil, a réalisé une véritable révolution permise par l’investissement total de ses propriétaires. Après une période de creux, Château Trianon tend à poursuivre sa mue et retrouver, dans le verre des amateurs, ses lettres de noblesse.

Terre de Vins aime

Château Trianon 2016 au nez d’une belle intensité, fruit mûr et notes épicées. En bouche, fruits noirs et tabac, un bel équilibre permis par des tanins tendres. Belle longueur persistante. “C’est le millésime qui se rapproche le plus de ce que je souhaite pour Trianon”, confie Dominique Hébrard.

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« Le Comporte » pour un œnotourisme durable

Chaussures, casquettes et bouteilles d’eau, il ne manquait plus qu’un sac à dos pour partir en famille à la découverte des vignobles. C’est chose faite avec le Comporte, un sac pas tout à fait comme les autres et qui permet de s’initier au slow tourisme lors de balades dans les vignes…

Le slow tourisme est un concept d’écotourisme qui souhaite rapprocher l’habitant des environnements naturels à proximité de son habitation. C’ est le contraire d’un tourisme de masse qui mélange avion, distance kilométrique et zones bondées comme concept de vacances.

Un projet singulier

Qui a dit que les territoires ne pouvaient s’entendre autour de projets de développement touristique durables ? Le 15 mai dernier au Clos de l’Amandaie à Aumelas dans l’Hérault, a été inauguré le Comporte, un projet à l’initiative de Languedoc Cœur Hérault.

Le projet est une ambition collaborative portée par quatre destinations oenotouristiques certifiées “Vignobles & Découvertes” en plus de Languedoc Cœur d’Hérault. Parmi elles, le Minervois-Saint-Chinian-Faugères et Haut Languedoc, le Vignobles de Vidourle Camargue et Les Vins de Bordeaux en Entre-deux-mers se sont réunies pendant plus de deux ans autour de la création d’un sac à dos unique, trait d’union entre ces quatre territoires. Objectif, permettre aux familles vivant dans les zones urbaines à proximité de partir à la découverte des vignobles méconnus tout en les sensibilisant à la préservation du patrimoine et des écosystèmes. En plus de la fourniture de sacs à dos, des parcours ont été balisés par les ambassadeurs Vignobles & Découvertes pour accueillir les familles. Financé par la région, le département et les destinations elles-mêmes, le programme est le fruit d’une coopération LEADER, un programme européen qui vise à soutenir des projets pilotes en zone rurale.

Le Comporte, un sac à dos unique

Ce projet propose un volet social ainsi qu’une fabrication unique et artisanale digne de l’écotourisme. Les sacs ont été élaborés par des couturiers et couturières de l’atelier d’insertion Gammes à Montpellier, spécialisé dans l’insertion de personnes en difficulté. « Un projet valorisant pour les salariés » estime Malika Zebadji, la responsable de l’atelier. Chaque sac proposé est unique car il porte aussi le prénom d’un vigneron ou d’une vigneronne et possède également un bout de vêtement de ce dernier. Pour le reste, le sac est confectionné avec des matériaux recyclés (bâches, jean Denim). Près de 185 pièces seront à termes fabriquées puis distribuées chez la centaine d’ambassadeurs (domaines, restaurants) répartis au sein des quatre destinations oenotouristiques. Pour Languedoc Coeur Hérault, actuellement 16 ambassadeurs proposent le Comporte dont le domaine de Pélican à Gignac ou le domaine des Conquêtes à Aniane.

Écologique à l’extérieur et ludique à l’intérieur, le sac à dos est divisé en deux parties, la première pour les enfants (une amusette) et la seconde pour les parents. Pour les plus petits, les outils permettront de découvrir la nature dans les parcours de randonnées concoctés par les ambassadeurs. Jumelles, boîte loupe, couteau à bout rond Opinel ou crayons de couleurs. Pour les adultes, les ustensiles seront davantage dédiés à l’univers de la dégustation. Tire-bouchon, verres de vins réutilisables, nappe pique-nique avec jeu de l’oie ou coffret Clin de Nez de Jean Lenoir, il ne manquera plus que les vins fournis par le domaine ambassadeur. De quoi sonner le coup d’envoi de la saison touristique !

Photos @Clement_Bonnet


Les 4 destinations Françaises labellisées « VIGNOBLES & DÉCOUVERTES » figurent dans le top 100 des Trophées de l’œnotourisme 2022, dans la catégorie « LE VIGNOBLE EN FAMILLE ». Les lauréats seront dévoilés le 23 mai prochain, à la Cité du Vin à Bordeaux.

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