Luberon joue blanc gagnant

La demande en vins blancs étant en pente douce, le Luberon a choisi de miser davantage sur la couleur avec une palette de cépages et un style frais et salin.

« Nous misons sur nos blancs car ils se sont révélés particulièrement adaptés à la région avec une combinaison de sols calcaires de moyenne montagne et de terroirs en altitude sous un climat du Sud », analyse Sylvain Morey, vice-président de l’appellation rhodanienne du Luberon (prononcer Lubeuron). Les blancs représentent déjà 23 % des volumes (10 % en moyenne dans la vallée du Rhône), un chiffre relativement stable, mais bénéficiant d’un potentiel pouvant avoisiner les 30 %. Le Luberon aimerait l’atteindre à moyen terme avec des nouvelles plantations mais également en récupérant une partie de cépages blancs utilisés dans les rosés, notamment le rolle.

L’AOP qui s’étend sur 36 communes du sud du Vaucluse dispose de nombreux cépages blancs, ceux venant de la vallée du Rhône Nord comme la roussanne, la marsanne et le viognier, plutôt en recul, ceux du Rhône sud, le grenache blanc (plus d’un tiers de l’appellation) et la clairette (10 %), les provençaux le rolle (27 %) et l’ugni blanc (18 % ) mais également le bourboulenc (à prononcer avec le c final). Ce cépage autochtone, aujourd’hui planté sur à peine 3 % du vignoble, pourrait prendre de l’ampleur. « Il a l’avantage d’apporter de l’acidité, peu d’amertume et joue un rôle comparable à un super ugni blanc ou à un petit manseng en dynamisant les assemblages tout en tenant bien l’élevage »  précise Sylvain Morey.

Une multiplicité de cépages

Un plan collectif propre au Luberon est à l’étude et pourrait aboutir à des aides spécifiques pour la plantation de cépages blancs en limite septentrionale de leur zone de prédilection tels le bourboulenc, la clairette et le rolle, Ces cépages à maturité tardive présentent l’avantage d’être résistants au gel avec de meilleures repousses. « Nos plus beaux terroirs à blancs sont surtout sur des sols marneux frais (sauf les grenaches sur argilo-calcaires) sur lesquels nous envisageons de planter davantage de clairette et de bourboulenc qui résistent mieux à la sécheresse, commente Valentine Tardieu-Vitali, directrice de La Verrerie. Car nous manquons d’eau mais c’est finalement un atout car cela nous aide à réfléchir davantage et plus vite ».

La diversification des cépages tend à affiner des vins autrefois plus opulents. Clairette, rolle et bourboulenc leur confèrent de la fraîcheur et de la minéralité sur des finales salines. Depuis plus d’une décennie, les luberon blancs ont su se départir de leur lourdeur. Grâce à cette valorisation, ils ambitionnent pour la décennie à venir de se forger l’image d’un cru blanc de la vallée du Rhône.

 L’appellation s’emploie à redéfinir les terroirs à blancs, notamment dans les zones plus fraîches avec peu d’eau, à 300-400 m d’altitude générant de belles amplitudes thermiques. « Les vins n’ont ainsi plus besoin d’être vendangés en sous-maturité pour générer des thiols aromatiques comme ce fut longtemps le cas » précise Sylvain Morey. Aux côtés des deux principaux élaborateurs, Marrenon pour la coopération (environ 40 % des volumes) et Perrin pour le négoce, de plus en plus de caves particulières jouent la carte des blancs. Alain Graillot, pape de la syrah, défendait farouchement en Luberon la place des blancs « frais et équilibrés avec une pointe d’amertume » (en l’occurrence à La Cavale de Paul Dubrule) tout comme Jean-Pierre Perrin ou Michel Chapoutier. Egalement parmi les principaux producteurs de luberon blancs, les domaines Le Novi, Bastide du Claux, Fontenille, La Verrerie, Ruffinatto…

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Bien boire en Beaujolais : acte 3

Dernier arrêt de Bien Boire en Beaujolais, au Château des Ravatys pour les découvertes de la Beaujoloise, des vignerons « engagés qui ont fait du mot nature une valeur inébranlable ».

On y retrouve les stars du mouvement : les Lapierre, les Dufaitre, Jérôme et Gilles Paris (ancien président de l’interprofession du Beaujolais), Chanudet, Descombes, Andrew Nielsen découvert en 2019 pour qui nous avions un coup de cœur, Justin Dutraive, les Foillard (Alex, Jean & Agnès)…

Pour cette édition, nous avons cette fois-ci testé toutes les cuvées de Charly Thévenet, qui produit notamment du Régnié et du Morgon. Coup de cœur pour son entrée de gamme « En voiture Simone », en hommage à sa grand’mère et au couple de ses grands-parents qui lui « ont donné l’élan, d’où cette expression populaire qui colle parfaitement à mon histoire », en Régnié 2020, qui nous offre de la gourmandise, un nez parfaitement fruité sur le côté aérien, acidulé et élégant à la fois, mis en relief par une note végétale qui équilibre finement l’ensemble (8,50€).

Pour les amateurs de Fleurie, une jolie expression vous attend au domaine Chapel, où la minéralité, la fraîcheur et les notes de fruits rouges se structurent sur une élégante trame tanique, avec une longueur plaisante sur cette cuvée non collée, non filtrée.

 Xavier Bénier a transformé l’essai haut la main après sa cuvée « Super strong » sélectionnée pour les cuvées de fêtes, notamment avec sa bien-nommée cuvée « Pur Jus » : pour les amateurs de gouleyance qui ne sacrifie rien à la finesse, avec des tanins fins et un fruité entrelacé à la minéralité (18€).

Xavier vinifie également deux cuvées en blanc : un Beaujolais blanc et un viognier, qui prend une tournure évidemment différente sur les sols granitiques. Vendangés fin octobre, ils se concentrent sur la finesse plus que sur l’opulence.

Pour un Moulin-à-Vent plus floral qu’à l’accoutumée, rendez-vous chez Elisa Guérin et sa cuvée « Les Vignes de mon Père », faite d’un assemblages de parcelles sur des sols sableurx limoneux, produisant une cuvée délicate.

Dernier coup de cœur pour l’un des invités de la Beaujoloise, le Château des Rontets à Fuissé, où Claire et Fabio vinifient de très belles cuvées parcellaires de Pouilly-Fuissé, gourmandes, structurées, équilibrées, comprises entre 26€ (Clos Varandon) et 42€ (les Birbettes pour les vieilles vignes du Clos).

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[Sauternes] Château de Fargues : 550 ans d’histoire en famille

Propriété de la famille Lur Saluces depuis 1472, cette emblématique propriété du Sauternais a bénéficié de nombreux investissements au cours des dernières années. Une pépite choyée qui témoigne de la magie des vins liquoreux haute-couture.

Le patronyme Lur Saluces fait partie de ceux qui ont participé à écrire l’histoire du vignoble bordelais. Une donnée chiffrée pourrait résumer à elle-seule cet ancrage. 700 hectares, telle était la superficie du vignoble de la famille au XIXème siècle. A l’époque la famille possède Yquem, Filhot, Coutet, Malle où sont produits les vins, Fargues étant devenu au fil des siècles une ferme en polyculture où la vigne n’était présente que pour produire un vin de soif. En effet, un terrible incendie avait ravagé en 1687 la superbe forteresse construite par le Cardinal Raymond Guilhem de Fargues, neveu du pape Clément V, ce qui avait conduit la famille à abandonner les lieux. Pourtant, le destin en avait décidé autrement. Au fil des générations, de fortes personnalités se sont succédé. On pourrait citer notamment la comtesse Françoise-Joséphine de Lur Saluces qui étudia avec Garros au XIXème siècle l’impact du botrytis cinerea et initia les vendanges tardives dans la région. On se doit également d’évoquer Bertrand de Lur Saluces, oncle d’Alexandre l’actuel propriétaire, lui qui dans les années 1920 décida de réorienter la production de lait et de vin rouge vers une unique production de grands vins blancs. Pour ce faire, il arracha tout et replanta du sémillon et du sauvignon. Et ce n’est qu’en 1943 qu’il fit sa première vendange mise en bouteille en 1947. Alexandre, qui co-dirige encore le château avec son fils Philippe, représentant de la 16ème génération, a pour sa part contribué à agrandir le vignoble de Fargues, le faisant passer progressivement de 9,5 hectares en 1968 à 27 hectares actuellement (l’ensemble de la propriété représente 170 hectares dont 110 hectares de forêt). On lui doit aussi la construction d’un chai en 1980 et la restauration de la forteresse depuis 2009 qui peut de nouveau accueillir des événements de prestige, dîners et concerts.

« Un vin d’ambition »

« Il n’y a pas de vignoble prédestiné, il n’y a que des entêtements de civilisation ». Philippe a faite sienne cette citation de l’écrivain Pierre Veilletet. Et il est vrai que seule une folle passion pour un terroir exceptionnel peut expliquer la magie des vins qui sont produits ici. « Nous avons pour objectif de produire des vins d’ambition », explique Philippe. « Tout ce qui est vendangé à Fargues rentre dans le château de Fargues. Nous ne produisons ni second vin ni vin blanc sec ». Autant dire que le soin qui est mis au vignoble par l’équipe de vendangeurs lors des passages successifs est extrême. Selon les années, 3 semaines à un mois et demi sont nécessaire pour réaliser les 4 à 5 tries qui permettront de récolter tout à la fois les grappes les plus concentrées par le botrytis mais aussi d’autres moins attaquées permettant « d’éviter de produire du sirop et de préserver l’équilibre des vins ». Et ceux-ci témoignent de la qualité extraordinaire de ce travail. S’ils sont majoritairement composés de sémillon auquel le sauvignon vient apporter un surcroît de complexité aromatique et de fraîcheur, les vins du château de Fargues ont en commun d’être d’une élégance toute aristocratique. Née « viticolement » après 1855, la propriété n’a pas été classée comme certains autres crus du Sauternais. Mais elle a l’étoffe des plus grandes, à l’image d’Yquem qui appartient à la famille Lur Saluces jusqu’en 2004. Un même souci de perfection guide aujourd’hui la destinée de Fargues. De quoi sublimer littéralement tout un repas tant ces vins ont une sucrosité finement intégrée qui se marrie facilement à de nombreux mets. Si on les choisira jeunes pour l’apéritif et pas trop riches pour des huîtres (le 2014 ou le 2002 par exemple), des millésimes de 20/25 ans constitueront des accords splendides sur des ris de veau, des Saint-Jacques, de très beaux poissons blancs ou un simple poulet rôti.

Actuellement, le 2002 est doté d’une étonnante grâce, tout en fluidité de texture et en fraîcheur autour de notes exotiques exaltantes. Le 1997 joue de toute évidence une partition plus baroque avec une fougue encore éblouissante. L’avenir est devant lui, tout comme le somptueux 1990 qui a déjà mangé une partie de ses sucres et a évolué vers des notes d’épices, de rhubarbe. Un modèle du genre, à la teinte merveilleusement ambrée, qui convaincra même le plus sceptique amateur tant il est d’une accessibilité déconcertante. Du grand art(isanat) !

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Maison Joanne : Trois grands patrons s’invitent…

…au cœur du réacteur du négoce des vins de Bordeaux en faisant leur entrée dans le capital de la maison Joanne. Claude Bébéar, le fondateur d’AXA, Norbert Dentressangle, créateur du groupe de transport – devenu XPO Logistics – et Philippe Donnet, boss de l’assureur italien Generali, deviennent partie prenante du premier distributeur des vins de Bordeaux. 

Joanne est un nom qui résonne sur la Place de Bordeaux. Sur les quelque 300 maisons de négoce qui constituent cette Place, une vingtaine d’entre-elles font la pluie et le beau temps au premier rang desquelles figure Joanne. C’est d’abord une famille dont la trajectoire illustre l’histoire des vins de Bordeaux. Dès 1607, les Castéja deviennent propriétaire du Château Duhart Milon à Pauillac. On retrouve des membres de cette famille au poste de maire de Pauillac et même de Bordeaux durant la Révolution. C’est sous le Second Empire, en 1862, à l’heure des accords de libre échange qui vont faire la gloire du commerce des vins de Bordeaux que Paul Joanne, ancêtre de la famille Castéja, créé sa maison de négoce. La branche Castéja demeure, comptant notamment le fondateur de l’actuel Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux. La famille est aujourd’hui propriétaire du Grand Cru Classé de Sauternes, le Château Doisy-Védrines et c’est Pierre-Antoine Castéja qui préside aux destinées de la maison Joanne dont il est actionnaire minoritaire. Depuis les années 1990, la maison Joanne a fait le pari de se consacrer exclusivement au marché des Grands Crus de Bordeaux avec dernièrement une ouverture très sélective aux très grands vins du monde. Cet allocataire hors normes, basé à Carignan-de-Bordeaux, détient une surface de stockage de 18 000 mètres carrés pour une capacité de 5 millions de flacons… De fait, l’arrivée de ces trois figures du grand patronat dans le landerneau financier de Joanne n’est pas passée inaperçue. « J’ai décidé d’élargir l’actionnariat à un petit cercle d’entrepreneurs privés et de familles françaises, tous passionnés de vin », a indiqué Pierre-Antoine Castéja. Cette nouvelle page de l’histoire de la maison Joanne s’écrit désormais sous la direction de Hugues Lechanoine – ancien cadre du groupe Baron Philippe de Rothschild – mais Pierre-Antoine Castéjà conserve la présidence.

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[Champagne Tasting] Lombard : toujours plus près du terroir

Présent à Champagne Tasting le 7 mai prochain à l’hôtel Salomon de Rothschild à Paris, le champagne Lombard dévoile une actualité très riche : la certification bio de son domaine en septembre, une astucieuse contre-étiquette livret, un site de e-commerce à venir dédié à ses cuvées lieux-dits, un blog… Thomas Lombard nous raconte !

Votre actualité la plus marquante est votre annonce d’une transition vers le bio…

Les vendanges 2022 seront les premières certifiées bios sur notre domaine propre qui représente 5,5 hectares sur les 60 qui approvisionnent la maison. C’est un vignoble que mon père a racheté juste après la création de la marque Lombard, en lien avec cette stratégie qualitative visant à privilégier les premiers et grands crus. Le domaine est essentiellement en premier cru et situé sur l’Ouest de la Montagne.

Malgré l’année 2021, particulièrement difficile en raison du mildiou, vous avez tenu le cap !

En effet, d’autant que si on regarde les cartes pluviométriques et celles des attaques de mildiou, l’épicentre se trouvait exactement à Ville-Dommange, en plein cœur de notre vignoble. Nous avons eu des rendements qui tournaient autour de 1000/1500 kilos/ha. Une catastrophe ! Nous avons tout débloqué. Mais cela ne remettait pas en cause nos convictions, nous savions très bien que tous les cinq ans, en Champagne, on subit forcément un coup dur lorsqu’on est en viticulture bio. C’était notre troisième année de conversion, nous avons jugé qu’il serait dommage d’abandonner si près du but.

A quelles cuvées destinez-vous ces raisins ?

Aujourd’hui, les raisins bios hors grands crus et premiers crus, sont utilisés pour notre marque Médot où nous avons une cuvée bio depuis 2014.  Pour celle-ci, nous avons beaucoup de demande mais peu de volume disponible. Une partie viendra donc l’approvisionner. C’est l’étendard de cette marque dont la gamme est complétée par des cuvées qui appartiennent au même univers, avec une cuvée HVE blanc de noirs, et une cuvée sans souffre ajouté. Médot est un univers différent de celui de Lombard, sans qu’il existe de hiérarchie. D’ailleurs, nous commercialisons les deux marques sur les mêmes réseaux traditionnels. Lombard repose sur cette identité bourguignonne de la Champagne, mettant en lumière des crus et des lieux-dits bien spécifiques, en brut nature. Au sein de cette marque, nous voulons que notre gamme Terroir (cuvées lieux-dits et monocrus) connaisse une transition vers le bio ce qui est plus simple que pour la gamme signature qui implique des assemblages plus larges reposant sur des partenariats historiques.

Vous avez aussi revu votre habillage…

Nous avons créé une étiquette sous forme de livret. Notre présentation commerciale joue beaucoup sur les éléments techniques du terroir, cette expertise étant la raison d’être de la marque Lombard. J’ai pu constater que lorsque l’on a un importateur aux Etats-Unis et des commerciaux qui peuvent représenter 300 références de vins, ils ne peuvent évidemment se souvenir que Verzenay est un grand cru de la Montagne de Reims situé sur la face Nord avec des sols limoneux. Nous accordons par conséquent une grande importance aux informations de la contre-étiquette sur les cépages, les parcelles, les dates de plantations, les types de sols. Ce système de livret proposé par notre imprimeur nous a permis de rajouter une carte. Nous avons préféré cette solution à un QR Code qui aurait enlevé ce lien direct que peut avoir le consommateur avec la bouteille. C’est toujours désagréable, lorsque l’on boit du vin d’avoir à sortir son téléphone !

L’objectif de la gamme Terroir est de parcourir la Champagne, prévoyez-vous de nouvelles cuvées ?

Nous vous avons promis de vous faire découvrir une nouvelle cuvée et un nouveau terroir chaque année. En 2022, cela se présentera de manière un peu différente, parce que nous travaillons sur un projet de site e-commerce dédié uniquement à ces cuvées lieux-dits de la gamme Terroir. Celles-ci seront en vente exclusivement sur ce site, l’idée étant de ne pas concurrencer notre circuit traditionnel. C’est donc là que les prochaines nouvelles cuvées seront dévoilées et il y en aura quatre : trois lieux-dits et un mono-cru. On pourra redécouvrir le Chemin de Flavigny qui avait été remplacé par les Beauves, une cuvée lieu-dit sur Le Mesnil, une autre sur Chouilly, et un monocu d’Avize. Ce nouveau site de e-commerce sera par ailleurs couplé avec un blog !

www.champagne-lombard.com

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[Concours du meilleur caviste de France] L’art de la persévérance

Ils sont nombreux à participer plusieurs fois à la compétition du Concours du Meilleur Caviste de France créée par le Syndicat des Cavistes Professionnels et organisée par Terre de Vins. A l’approche de l’épreuve de pré-sélection, lundi 9 mai, nous sommes allés à la rencontre du caviste indépendant Gautier Berthet, qui concourt pour la deuxième fois.

Gautier Berthet, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis caviste indépendant depuis quasiment quatre ans à Capdenac Gare, dans l’Aveyron, avec mon épouse Anne-Lise. Je travaille depuis douze ans dans le monde du vin, avec des expériences à l’étranger dans un premier temps, puis un retour au bercail pour défendre ici les vignerons, les styles de vins, les cépages qu’on aime.

Vous avez déjà participé au Concours en 2020, et vous participez à nouveau. Pourquoi retenter votre chance cette année ?

Je suis toujours partant pour défendre et faire parler de notre profession, composée de cavistes passionnés qui font vivre une activité de commerce, et sont toujours en train d’essayer de dénicher des jolis flacons. Nous exerçons un métier de passeur, pour faire découvrir des vignerons et démocratiser le vin. Le Concours fait parler du métier et nous oblige à nous replonger dans les livres, les décrets d’appellation, la législation. Il nous permet de nous tester et d’actualiser nos connaissances. Il y a aussi bien sûr l’aspect défi personnel, on préfère toujours finir dans les quarante premiers que dans les quarante derniers ! 

Et si vous gagniez le titre, que représenterait une victoire pour vous ?  

En toute honnêteté, je ne me suis pas posé la question, car je ne me suis pas projeté jusque-là ! J’aimerais évidemment vivre cette expérience des phases finales. Je trouve ça super d’aller se confronter à un public, à des confrères, qui sont pour certains de véritables bibles de savoir. Si je gagnais, ce serait surtout une belle reconnaissance de douze ans de travail passionné dans le vin.

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[Bourgogne] Des vieux millésimes du domaine René Engel aux enchères

Près de 300 bouteilles seront adjugées en ligne dimanche 24 avril 2022 par Baghera. La maison Genevoise inaugure ainsi une nouvelle vente trimestrielle.

Désormais connu sous le nom de « Domaine d’Eugénie », depuis son rachat par François Pinault en 2006, le domaine René Engel a fait partie des perles de la Côte de Nuits. Petit par la taille et grand par la renommée, il a notamment séduit les amateurs grâce à ses Clos-Vougeot.

Des flacons « offerts pour la première fois au public »

Dimanche 24 avril, à partir de 14h, 282 bouteille et 24 magnums de la propriété de Vosne-Romanée seront mis aux enchères, en ligne, par la maison genevoise Baghera/wines. De grands pinots noirs datant des années 1970 à 1990, vinifiés sous l’égide de Pierre, le fils de René puis Philippe Engel, son petit-fils. Ainsi, des Vosne-Romanée 1978, des magnums d’Echézeaux 1995, ou encore des Clos-Vougeot seront adjugés.

Baghera/wines, qui inaugure ainsi son nouveau rendez-vous trimestriel « Kipling » [lire encadré], tient à préciser que ces bouteilles, « offertes pour la première fois au public », ont été « conservées dans les caves d’un important collectionneur bourguignon », puis « transportées aux Ports Francs de Genève en février 2022 ». Elles n’avaient « jamais voyagé au préalable ».

Plus d’informations sur le site de la maison Baghera.


« Kipling », nouveau rendez-vous trimestriel de Baghera/wines

« Des ventes en ligne trimestrielles destinées à accueillir les vins les plus recherchés au monde » : voilà comment la maison Baghera/wines définit son nouveau rendez-vous, baptisé « Kipling ». Quatre dimanches après-midi par an, ces enchères en live streaming proposeront une sélection de vins rares.

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Jeu Joseph Mellot, découvrez le nom des gagnants

Du 11 au 16 avril 2022, vous pouviez jouer avec Terre de Vins et Joseph Mellot pour gagner:


1 lot pour deux personnes qui comprend :
1 visite guidée de nos caves + 1 dégustation commentée de nos vins.
1 dîner dans notre restaurant « L’Auberge Joseph Mellot », institution sancerroise depuis 1882.
1 nuit dans notre gîte de charme « La Chatellenie » situé en plein cœur de Sancerre (élu « Village Préféré des Français » 2021)2ème lot pour deux personnes qui comprend :

1 dîner dans notre restaurant « L’Auberge Joseph Mellot », institution sancerroise depuis 1882.


3ème lot : Un coffret découverte de nos appellations (coffret de 6 bouteilles).

Voici le nom des gagnants tirés au sort parmi les candidats ayant répondu correctement aux questions :

Mme DE LIMA Maria (71)
M. TULOUP Olivier (94)
M. PERRIN Florian (71)

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Les Vignobles Brumont, d’Alain à Antoine

A 76 ans, Alain Brumont revient sur ses 40 millésimes avant de passer le relais à son beau-fils Antoine Veiry.

Pour ses 40 ans de millésimes, Alain Brumont avait fait mettre les petits plats dans les grands au Bristol à Paris et avait sorti ses plus belles bouteilles. Toujours aussi pugnace et loquace, intransigeant et intarrissable, il a retracé son parcours dans le vin. « J’étais déjà à courir les réunions agricoles dans les années 50 et à 16 ans, mon père m’a retiré du lycée pour travailler sur ses 12 ha de vignes et 30 de céréales, j’ai bossé avec lui jusqu’à mes 30 ans, à la dure 15 h par jour sans salaire mais ça m’a forgé le mental ». Finalement en empruntant au Crédit Agricole, il parvient à acheter une vigne à Montus, un vin renommé depuis qu’un foudre a été offert en 1760 à Napoléon 1er. « C’était déjà un indice de qualité tout comme le fait que les grands bordeaux venaient chercher jusqu’au début du XXe siècle des vins médecins à Madiran» souligne celui que l’on surnomme vite dans le vignoble Monsieur de Montus de La Romanée Conti tant il scrute les parcelles de son terroir pour acquérir les meilleures, souvent en friche dans un pays de polyculture. Après avoir racheter les vignes, il acquiert le château Montus alors en ruine. Il se procure des barriques d’occasion chez le baron Philippe de Rothschild et sort son premier vin en 1982 ; il est à 80% tannat associé au cabernet sauvignon après avoir essayé plusieurs cépages et assemblages, puis trois ans plus tard en 100% tannat pour le Prestige. « La clef était surtout de le ramasser à maturité et de dompter les tanins par un élevage en fût ». Il ambitionne déjà d’en faire « le meilleur vin du Nouveau Monde dans l’Ancien monde ». Entre-temps, Il hérite des vignes de son père à Bouscassé. « J’ai appris beaucoup auprès de Marcel Guigal, Michel Rolland, Jean-Michel Cazes, Henri Ramonteu pour les premières vendanges tardives de Pacherenc du Vic-Bilh en 1988… » et il côtoie le professeur Cabrol, chantre des vins très tanniques et du french paradox qui va faire les beaux jours des madirans. Fort de quelques médailles, il flirte rapidement avec les grands bordeaux et contribue largement à ressusciter ce cépage tannat qui a eu si longtemps bien mauvaise réputation.

Les ajustements d’Antoine Les Vignobles Brumont, c’est aujourd’hui un ensemble de 292 hectares de vignes dont la magnifique parcelle de La Tyre sur le plus haut coteau de l’appellation avec ses galets roulés sur des argiles rouges, et une soixantaine encore à planter. Tout est travaillé en bio non certifié, sans intrant ni insecticide et le vignoble est labellisé HVE. On y fait la part belle aux trois cépages autochtones que sont le tannat, le petit courbu et le petit manseng. Alain, 76 ans, a commencé à passer le relais à Antoine Veiry, 28 ans, le fils de son épouse Laurence : « Alain a créé le style, il ne s’agit pas d’en changer mais de faire quelques ajustements, de chercher à mieux maîtriser les extractions en limitant le plus possible la trituration des raisins, en cherchant davantage l’équilibre par des fermentations plus lentes, en baissant encore les doses de soufre, en travaillant sur des élevages longs comme la cuvée XL (4 ans en fûts neufs et en foudres) mais sans bodybuilder les vins et en travaillant sans intrant ni collage ».  Antoine, arrivé à 10 ans sur la propriété, a signé son premier millésime avec le Montus 2018. Il a déjà fait le tour de nombreux vignobles dans le monde, travaillé chez Anselme Selosse, Joseph Drouhin, Hervé Bizeul, la famille Guigal, aux Carmes Haut-Brion et à son retour, a constitué son équipe (26 ans d’âge moyen). « L’important est de toujours incarner le domaine » conclut Antoine.

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