Résidence Eisenhower : la nouvelle offre œnotouristique du groupe EPI

Le groupe EPI ouvre à Reims la Résidence Eisenhower sur le Boulevard Lundy dans un magnifique hôtel particulier de style néo-Louis XVI. L’objectif : proposer des expériences œnotouristiques à la carte pour les amoureux des maisons Charles Heidsieck, Piper-Heidsieck et Rare, tout en restant ouvert sur l’ensemble du terroir champenois.

Le groupe EPI lance sa maison d’hôtes sise au numéro 17 du très prestigieux boulevard Lundy à Reims, dans un hôtel particulier bâti en 1911 par la famille Mignot, créatrice des Comptoirs français et pionnière du succursalisme. Le lieu est chargé d’histoire : miraculeusement rescapé des bombardements de 1914, il fut réquisitionné par les Allemands en 1940. Les Mignot ne souhaitant pas cohabiter avec l’occupant déménagèrent alors et, à l’arrivée des Américains, mirent l’hôtel particulier et son personnel à la disposition du général Eisenhower qui y séjourna de février à mai 1945. Car on l’oublie trop souvent, la véritable reddition des Allemands n’eut pas lieu le 8 mai à Berlin, mais le 7 mai à Reims, et c’est de l’hôtel Mignot que le général appela le président Roosevelt afin de lui confirmer la bonne nouvelle. On procéda simplement à une seconde reddition le 8 mai pour ne pas froisser les soviétiques dont aucun représentant du haut commandement n’était présent lors de la première signature ce qui avait provoqué la colère de Staline. Le musée de la reddition à deux pas de la gare en conserve aujourd’hui encore la mémoire. Christopher Descours cherchait depuis longtemps un lieu d’accueil. « Il avait déjà regardé beaucoup de choses, il en avait même achetées et revendues. Un jour, il est passé devant cet hôtel qui l’a interpellé. Il n’était cependant pas à vendre. Divisé en différents appartements, il a fallu convaincre les nombreux propriétaires. Le rachat a eu lieu en 2016. » raconte Damien Lafaurie, le président du pôle vins du groupe.

Restauré par le Cabinet Chatillon Architectes à qui l’on doit la résurrection des halles du Boulingrin toutes proches, l’ensemble comprend huit chambres (à partir de 350 euros la nuit), une salle de balle, un espace de dégustation dans la cave, une bibliothèque, des vitraux Art-Déco… Le travail des compagnons qui ont reconstitué les magnifiques boiseries est tout simplement époustouflant. Même l’ancien ascenseur avec sa cabine en bois et sa grille en fer forgé est toujours fonctionnel : l’hôtel à l’époque, déjà doté de stores électriques, était en effet à la pointe du confort moderne !

Quant à la vocation du lieu, elle poursuit plusieurs objectifs : « Nous avions constaté qu’il existait en Champagne une problématique d’offre. On observe depuis quelques années un appétit pour les très belles bouteilles de champagne, les vins de collection, nous avions besoin d’outils à la hauteur pour recevoir cette clientèle. L’objectif est de faire du sur mesure, avec des propositions qui pourront inclure par exemple un repas gastronomique à la Maison Rare. De fait, cette résidence est une manière d’ouvrir pour la première fois au public nos maisons. Mais le lieu doit aussi être une porte d’entrée sur la Champagne et son terroir. Nous ne sommes pas dans une logique exclusive, nous espérons recevoir des passionnés de vins qui iront également visiter d’autres domaines. Le troisième point très important, c’est que la résidence reste une maison de famille, et cela va dans le sens de cette approche très personnalisée, différente de celle d’un hôtel. Nous avons par exemple notre maîtresse de maison, Annelies Pieters.»

Preuve de cet esprit d’ouverture, dans la cave, si on trouve évidemment tous les vins du groupe EPI qui possède outre ses marques champenoises des domaines en Italie (Biondi-Santi) et dans le Luberon (Château de la Verrerie), celle-ci comprend aussi de nombreuses cuvées des amis de la Maison : « ceux des copains de nos chefs de caves en Bourgogne, à Bordeaux, en Italie, on y trouve même des champagnes de vignerons ! »

Résidence Eisenhower : www.residence-eisenhower.com

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Saint-Émilion : le classement de 2012 finalement validé

Près de dix ans après sa promulgation, et à six mois de la prochaine édition, le classement 2012 des Grands Crus de Saint-Émilion a enfin été définitivement validé par la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux. C’est la fin d’un feuilleton judiciaire à multiples rebondissements.

Voici la conclusion d’un feuilleton qui tenait en haleine les observateurs depuis près de dix ans : après maints allers et retours entre Tribunal Administratif, Cour d’Appel et Conseil d’État (sans oublier un volet pénal qui a lui aussi fait couler beaucoup d’encre), le classement 2012 des Grands Crus de Saint-Émilion est enfin entériné, sur décision de la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux qui vient de confirmer « le bien-fondé des règles du classement des Crus de l’AOC Saint-Emilion Grand Cru ». Ce classement avait été contesté, dès sa promulgation, par trois propriétés qui en avaient été évincées, ce qui avait conduit à de multiples rebondissements judiciaires que le Conseil des Vins de Saint-Émilion rappelle dans un communiqué :

« Par un arrêt du 22 mars 2022 la Cour Administrative d’Appel suit les conclusions de sa rapporteure publique qui avait largement détaillé les nombreux motifs pour lesquels elle proposait le rejet des requêtes tendant à l’annulation du Classement des vins de Saint-Emilion. »

« Le Classement des crus de l’AOC Saint-Emilion Grand Cru fondé en 1955 est le seul classement révisable tous les 10 ans. Lors de sa dernière publication en 2012, trois propriétés non retenues avaient attaqué le classement pour en demander l’annulation. »

« Le Tribunal Administratif le 17 décembre 2015 puis la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux le 12 avril 2019 avaient déjà validé l’ensemble de la procédure et rejeté les requêtes de ces trois châteaux. Le Conseil d’Etat avait pour sa part renvoyé une nouvelle fois le dossier devant la Cour d’Appel de Bordeaux pour un moyen de droit tenant aux délais dans lesquels pouvaient être formulées des requêtes. »

« La Cour d’Appel rejette donc une nouvelle fois la totalité des moyens soulevés et valide in fine l’ensemble de la procédure conduite en 2012. »

Cette décision finale est d’autant plus importante qu’une invalidation du classement de 2012 aurait porté un nouveau coup dur au futur classement de 2022, qui doit être dévoilé en septembre prochain et qui a fait déjà l’objet de plusieurs péripéties, dont le retrait des Premiers Grands Crus Classés ‘A’ Ausone, Cheval Blanc et Angelus. Le classement maintient donc le cap, comme on l’évoquait déjà il y a quelques semaines et comme le souligne le Conseil des Vins dans le même communiqué : « Au-delà du classement de 2012, cette décision conforte également la procédure actuellement en cours pour l’élaboration du prochain classement 2022 dont les règles, largement basées sur celles de 2012, ont été renforcées juridiquement tout en tenant compte des éléments soulevés au cours de ces 10 dernières années. »

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[Grands Jours de Bourgogne] Vosne-Romanée : Jean-Pierre Guyon, haute définition

Deuxième jour des Grands Jours de Bourgogne 2022 : c’est la Côte de Nuits qui est à l’honneur aujourd’hui, et avec elle un aréopage de grandes appellations qui font rêver les amateurs du monde entier. Ce matin au château du Clos de Vougeot, les plus beaux domaines faisaient déguster leur millésime 2020. Un en particulier a retenu notre attention.

Arriver de bon matin au château du Clos de Vougeot pour déguster le millésime 2020 sous un joli temps printanier est déjà la promesse d’une belle journée et, à condition de savoir jouer des coudes entre les (nombreux) dégustateurs pour atteindre les échantillons, la promesse est tenue: sur les appellations Clos de Vougeot, Echezeaux, Grands Echezeaux, La Grande Rue ou encore Vosne-Romanée, les vins sont d’un très beau niveau général, le caractère généreux du millésime ayant laissé la place à l’expression des terroirs et aux interprétations des vignerons pour décliner une passionnante diversité de styles. Et puisque l’exercice nous invite à distinguer quelques préférences, nous décidons de braquer aujourd’hui le projecteur sur le domaine Jean-Pierre Guyon à Vosne-Romanée (on vous en avait déjà parlé ici il y a quatre ans).

À la tête de 6 hectares disséminés entre les appellations Chorey-les-Beaune, Savigny-les-Beaune, Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée, Gevrey-Chambertin, Clos-de-Vougeot et Echezeaux, Jean-Pierre Guyon a lancé son domaine à la fin des années 1980, reprenant en partie des vignes figurant dans sa famille depuis les années 1930. s’est engagé depuis les années 2000 vers l’agriculture biologique, validant une certification en 2012. Défendant une approche « cousue main » de la viticulture avec une très grande présence dans les vignes pour adapter chaque geste aux conditions du millésime et aux évolutions climatiques, il s’inspire également de quelques principes biodynamiques – notamment les cycles lunaires – pour la conduite de son vignoble. Depuis 2019, il intègre de plus en plus de vendange entière dans ses cuvées, une pratique qui s’est généralisée à partir du millésime 2020, de façon quasi chirurgicale. Ainsi, en passant d’une douzaine de trieurs à près de vingt-cinq, Jean-Pierre Guyon a introduit une méthode de « tri en nuage » qui consiste à couper la partie centrale de la rafle, le pédoncule, pour ne garder que les pédicelles qui tiennent les raisins. Il en ressort, dans les vins, un effet « vendange entière » très maitrisé, qui leur apporte structure et fraîcheur sans la moindre touche de rugosité. Un bel exercice d’équilibre, en particulier sur un millésime 2020 dont la concentration doit être domptée. De la haute définition !

À la dégustation, le Vosne-Romanée village affiche une belle vitalité, entre le fruit rouge au noyau croquant et à la maturité juteuse, une touche de menthol voire même une finale réglissée. Le Grand Cru Clos de Vougeot combine notes de fleurs mauves, de mûre sauvage et d’épices sur un registre plus corsé et concentré. Enfin, le Grand Cru Echezeaux séduit par son incroyable finesse, sa structure élancée et ciselée sur une texture en dentelle. Quelle classe !

On a aimé aussi…
Château de la Tour – Grand Cru Clos de Vougeot 2002 :
dans le cadre d’une dégustation de vieux millésimes de Clos de Vougeot, ce pinot d’une finesse désarmante, à l’expression florale salivante, aérienne et tonique, a sorti son épingle du jeu !
Domaine d’Eugénie – Grand Cru Clos de Vougeot 2008 : en magnum, ce 2008 décline un bel équilibre entre jeunesse et premières notes d’évolution, convoquant la cerise confite, le tabac blond, un léger viandé et des notes de confiture de vieux garçon. Le fruit est pur et net, porté par une pointe acidulée.
Domaine Gros Frère et Sœur – Grand Cru Clos de Vougeot « Musigni » 2010 : un étonnant nez fumé qui évoque presque l’âtre de cheminée, sur de légères notes de jus de viande, de feuille de cigare et de figue sèche. Belle énergie canalisée et rame tannique finement sculptée.
Domaine David Duband – Grand Cru Clos de la Roche 2020 : à la tête de 25 hectares en Côte de Nuits, David Duband signe des vins d’une belle précision, pour une bonne partie travaillés en vendange entière, dont ce Clos de la Roche constitue une certaine apothéose. Une droiture en taffetas et une suspension saline portent ce vin de très haute précision. À noter également : un très bon et juteux Nuits-Saint-Georges « Aux Thorey » 2020.

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[Cognac] Fertirrigation pour une pérennité de production

Aujourd’hui 22 mars, c’est la Journée Mondiale de l’eau. Le quadra Stéphane Branchaud, viticulteur et bouilleur de profession dans l’appellation Cognac, fait partie des acteurs de l’eau-de-vie charentaise qui croit en l’irrigation ou plus précisément en la « fertirrigation ». Il nous explique les tenants et les aboutissants de cette pratique.

Avec le dérèglement climatique, on évoque les pénuries d’eau sur le vignoble français, qu’en est-il pour la région où est produit le cognac ? 

Je ne parlerais pas de pénuries d’eau, nous ne sommes pas dans le Sahel, ni sous une lattitude où l’eau manque. Cependant la pluviométrie est répartie de façon très aléatoire et irrégulière au cours des saisons. Ces différences donnent des effets millésimes. Avec le changement climatique, les périodes de sécheresse seront de plus en plus fréquentes et longues, et en parallèle, les périodes de pluie seront plus concentrées. Il a également été mesuré que le déficit hydrique climatique dans le cognaçais (dans un rapport Pluies/Évapotranspiration potentielle) durant la belle saison (du 1er juin au 31 août) est en constante diminution depuis les années 1960. En 1960, le déficit hydrique était de – 100 mm, aujourd’hui il est de -190 mm, soit une perte moyenne de 90 mm sur 60 ans. Cependant, les disponibilités en eau restent élevées, nous sommes dans un climat océanique contrairement au bassin méditerranéen par exemple ou encore dans l’Est avec le climat continental.

Dans le vignoble cognacais, le problème n’est pas la ressource en elle-même, mais plutôt son accessibilité et son partage entre les différentes filières professionnelles et utilisateurs (touristiques, particuliers, loisirs, sports, etc.). Aujourd’hui, l’utilisation de l’eau en agriculture en Charente et Charente-Maritime est soumise à une autorisation de prélèvement dans la ressource naturelle par pompage ou stockage et soumise aussi à un quota d’utilisation annuelle avec une gestion volumétrique stricte pour adapter nos prélèvements en fonction des sécheresses. Cela a été mis en place dans les années 1980-1990. Des solutions alternatives existent, les stockages des eaux en périodes hivernales ou la réutilisation des eaux traitées en sortie de station d’épuration.

Depuis quand certains viticulteurs ont opté pour l’irrigation et pourquoi avez-vous fait ce choix ? 

À Cognac, nous n’utilisons pas le nom « irrigation », un mot à consonance très négative. Nous parlons de fertirrigation ou micro-irrigation. J’ai été le premier à équiper des vignes sous micro-irrigation il y a 9 ans, et à démarrer des tests avec le Pôle Technique et Développement Durable du BNIC (Station Viticole).

J’ai été accompagnée par la société Israélienne Netafim spécialisée dans l’utilisation de l’eau en agriculture et par un partenaire local, l’entreprise Martinaud. Pour quelle raison j’ai fait ce choix ? Car j’avais un droit de prélèvement d’eau, un quota issu de la culture du maïs, et j’ai souhaité développer la fertirrigation sur une partie de mon vignoble. Aussi, pour sécuriser certains millésimes très marqués par des sécheresses estivales. Ainsi, je donne à mon entreprise une pérennité de production, en qualité comme en régularité de production. La fertirrigation consiste en un accompagnement de la nutrition de la vigne lorsqu’elle en a le plus besoin, en injection d’éléments de nutritions dans l’eau, et faire du « rendu racine », ainsi permettre à la plante de consommer 100% de la fertilisation minérale apportée. On fractionne les apports entre 5 et 10 fois et du coup on donne de l’efficience à la fertilisation. C’est vraiment de l’homéopathie avec des résultats très nets : avec moins, on produit mieux. De fait, on sécurise la production de l’année et on améliore sensiblement les compositions des moûts en augmentant les pH et l’acidité, ainsi que les taux d’azotes qui sont extrêmement importants pour nous, car ils sont directement liés au côté aromatique des eaux de vie de cognac (Les esters entre autres). Je travaille sur la fertirrigation également après les vendanges, pour accompagner la mise en réserve de la vigne avant l’hiver et lui donner les meilleures conditions pour le débourrement au printemps suivant. C’est un vrai travail sur le bien-être et la qualité de production de la vigne. Il n’y a pas de recette, on s’adapte année après année aux millésimes et on s’accompagne d’OAD (Outils d’Aides à la Décision) pour faire les bons choix. Aujourd’hui, j’ai 58 hectares de vignes équipées et pilotées avec une supervision qui me permet de suivre constamment les états hydriques de mes sols, de piloter mes apports d’eau, et de fertilisants. D’autres viticulteurs de toutes générations m’ont suivi dans cette technique sans pour autant équiper la surface totale, mais cela représente plusieurs centaines d’hectares sur l’AOC. Cette technique reste encore très minoritaire, mais elle prendra tout son sens dans les années à venir.

D’autres exploitants ne veulent pas entendre parler de ça, quels sont leurs arguments ? 

Nous avons tous des points de vue différents sur nos façons de travailler la vigne, le vin ou nos façons de distiller, cela s’appelle la diversité. Tout peu s’entendre mais ne soyons pas obtus. Il ne faut pas se fermer à de nouvelles techniques et pratiques, le changement climatique est bel et bien là, devons-nous le subir ou faire au mieux pour adapter nos techniques culturales afin de produire des eaux de vie de cognac de qualité ? Je pense que la fertirrigation est un des leviers parmi d’autres. Aujourd’hui, la micro-Irrigation et fertirrigation sont pratiquées dans de nombreux pays européens et à travers le monde. Beaucoup de régions viticoles et même des grandes AOC en France ont une vraie réflexion sur le sujet. Continuons à étudier et à analyser. Reste un fait, tout le monde n’a pas l’accès à l’eau ou le parcellaire adapté. Ensuite, c’est une question de volonté. Le vrai challenge de demain, c’est de rendre l’accessibilité à l’eau à davantage de producteurs en travaillant sur de vraies solutions durables de stockage, de réutilisation d’eau et sur des techniques d’applications encore plus économes. Le chemin est encore long, mais les solutions sont là.

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Le souci de l’eau des Vignerons de Buzet

Aujourd’hui 22 mars, c’est la Journée Mondiale de l’eau. La coopérative des Vignerons de Buzet a mis en place un programme complet de mesures pour économiser et optimiser la ressource en eau à la vigne et à la cave.

« Le problème de l’eau dans notre vallée de la Garonne, c’est qu’il y en a parfois trop, parfois pas assez, ironise Pierre Philippe, directeur des Vignerons de Buzet. On reçoit souvent l’équivalent de quatre à cinq fois d’un coup nos besoins annuels mais on manque souvent d’eau pendant la période végétative avec des records de chaleur l’après-midi surtout de juin à septembre- nous somme dans la région la plus chaude de France avec des amplitudes thermiques pouvant atteindre 30°C. Comme au global, la ressource se fait rare et que la vigne n’est pas une culture vivrière, mieux vaut apprendre à la gérer au mieux ». Une problématique d’autant plus sensible dans une région où les adhérents de la cave sont majoritairement des vignerons et des agriculteurs irrigants. « Si on veut continuer à cultiver la vigne, il faut donc trouver d’autres solutions que l’irrigation, rappelle Pierre Philippe. Le sujet n’est pas compliqué mais complexe. Il y a une palette de solutions et la difficulté réside dans leur coordination ».

Agroforesterie et couverts végétaux

La coopérative a entamé depuis déjà une dizaine d‘années une réflexion sur la ressource en eau qui fait partie des objectifs majeurs de développement durable déterminés par les Nations Unies. Parmi les actions mises en œuvre, l’implantation des couverts végétaux pour garder la fraîcheur des sols ou l’agroforesterie pour dynamiser le réseau de mycorhization, c’est-à-dire le développement du système racinaire des plantes, des arbres et des champignons. Le vignoble des 160 adhérents sur près de 2000 hectares est aujourd’hui planté en quasi-totalité avec des couverts végétaux ; il est bordé à 30 % de forêts avec de plus en plus de plantations inter-rangs. Un programme expérimental avec l’Inrae a également été lancé pour trouver des alternatives aux pratiques agricoles traditionnelles avec l’implantation de canaux secs qui favorisent la rétention d’eau au printemps.

Chasse aux gaspis

La cave consomme 1,7 à 1,8 l. d’eau par litre de vin produit, de la vinification au conditionnement. A la cave, un plan d’économie d’eau a été instauré avec des réducteurs de débit pour le nettoyage, des cuves en inox moins gourmandes en eau, un inventaire des petites économies possibles et une sensibilisation du personnel pour lutter contre les gaspillages multiples.

En aval, les Vignerons de Buzet se sont attachés à récupérer les effluents de process pour réintroduire les eaux traitées dans le milieu. « Nous avons opté depuis 2017 pour un système de traitement comparable telle une zone humide ou un marais qui filtre l’eau par l’action de plantes dépolluantes » explique Pierre Philippe. Les ingénieurs travaillant sur le sujet se sont inspirés de l’observation de végétaux endémiques en bordure des rivières locales ». Plus de 9000 plantes d’une trentaine d’espèces non invasives ont été sélectionnées dans un rayon de 50 km pour leur capacité à récupérer le phosphate, le cuivre, le phosphore… Elles ont ensuite été mises en culture chez un pépiniériste spécialisé avant leur réintroduction dans les bassins de la cave. Les eaux usées de cet espace baptisé le Jardin des Filtres percolent en autoépuration naturelle au milieu des végétaux et des roches volcaniques favorables à une microfaune de batraciens et reptiles. Une conception rustique mais esthétique, bien intégrée dans le paysage, de gestion simple et qui participe à la biodiversité et au développement durable.

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Cavistes Dating, ce qu’ils en ont pensé

Hier, au Cercle National des Armées (Paris), 45 grands cavistes français ont rencontré 70 vignerons hexagonaux, au cours de 490 rendez-vous d’affaires de vingt minutes orchestrées par les bons soins de Terre de Vins. Un format qui n’a de cesse de séduire, comme en attestent les retours enthousiastes recueillis hier lors de cette sixième édition de la manifestation

Ce qu’en disent les cavistes

David Morin – La Cave de Villiers sur Marne, Villiers sur Marne (caviste de bronze au Concours du meilleur caviste de France 2020)

« Je suis un caviste comblé ! J’ai goûté des choses vraiment sympas, en rendez-vous mais aussi en free-tasting, comme Marcel Deiss ou la syrah de Jean-Luc Jamet. Cavistes Dating est intéressant pour mes achats qui vont aujourd’hui dans un double sens, entre millésimes prêts à boire et millésimes à faire vieillir, puisque je propose un service d’antiquaire du vin. Cet événement nous permet de goûter ou regoûter les vins, et permet aux vignerons de cerner ce que les cavistes recherchent plus précisément. Cavistes Dating nous fait gagner du temps. En une journée, ce sont cinq jours de travail économisés ! »

Ludivine Wach – La Cave Barabos, Obernai

« J’aime ce format, c’est pratique, concis, efficace. Ce lundi me permet à la fois d’actualiser mes connaissances sur les vignerons que je connais déjà, et de faire des découvertes intéressantes. La manifestation est sympathique et conviviale. Dimanche soir aussi, lors du dîner, j’ai beaucoup apprécié d’échanger avec les convives à ma table, puis de me laisser guider par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac. »

Julien Maraninchi – Simplement Vin, Aix-en-Provence, Eguilles, Marseille

« Je suis ravi ! Il y a une jolie sélection, j’ai fait de belles découvertes, à de bons rapports qualité-prix, présentées par des gens très sympa ! Sur la matinée, j’ai repéré deux domaines, et dès la semaine prochaine je demande des échantillons pour faire goûter à mes équipes. »

Jean-Charles Florquin & Nathalie Poujol – Sous La Vigne, Lille

« L’accueil et l’organisation sont fluides, les lieux magnifiques. C’est vraiment super intéressant, avec plein de belles découvertes. Le free-tasting propose une sélection appréciable. »

Ce qu’en disent les domaines…

Amélie Osmond – Le Clos du Notaire (Bordeaux)

« Je participe depuis la première édition.Cet événement me permet de rencontrer, sur un temps concis, des cavistes de qualité grâce à une sélection très pertinente. Pour moi, le taux de conversion est conséquent. Cet événement correspond parfaitement au marché que je travaille. Les meilleurs prescripteurs sont là tous les ans, je ne réfléchis pas, je réponds oui à chaque fois ! J’ai déjà eu deux commandes fermes aujourd’hui. »

Bertrand Degat – Domaine de Fontbonau (Côtes du Rhône)

« J’ai participé à l’événement pour la première fois en 2020, lors de la version digitale de Cavistes Dating, et je travaille toujours avec quatre cavistes que j’ai rencontrés à cette occasion. Cavistes Dating est un super bon investissement, c’est fantastique, on rencontre des gens, on discute, on fait déguster. La sélection est réussie, entre des cavistes qui font de plus gros volumes et des plus petites caves. Je vais participer à Sommeliers Dating en mai, et je reviendrai à Cavistes Dating ! »

Elie Josserand – Domaine Lafage (Roussillon)

« C’est la première fois que je participe, c’est original, sympathique et convivial, une occasion de plus de se voir. L’événement est parfaitement organisé, les vins à bonne température, les gens sont sympa. Je reviendrai ! »

Benoît Borderie – Château Poulvère (Sud-Ouest)

« L’événement s’est très bien passé ! J’aime l’idée que vignerons et cavistes se retrouvent hors cadre, hors des caves et des domaines. On court tous comme des fous et ici, l’espace-temps est différent, il se pose. Les cavistes doivent jouer le jeu de la découverte, car ils n’ont pas le choix de leurs rendez-vous. Ce format de rendez-vous de vingt minutes est hyper intéressant, il impose d’aller à l’essentiel. »

Photos: JC Gutner

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[Entretien] Pascaline Lepeltier, représentante France au prochain Concours de Meilleur Sommelier du Monde

Pascaline Lepeltier représentera la France au prochain Concours du Meilleur Sommelier du Monde en 2023.  Exilée depuis une douzaine d’années aux Etats-Unis, l’ancienne khâgneuse, titulaire d’une maitrise de philosophie avant de se reconvertir dans la sommellerie, elle est néanmoins une habituée des concours. Elle a déjà participé à trois finales de Meilleur Sommelier de France avant de devenir en 2014 l’une des rares femmes Master of Wine, et décrochant en 2018 à la fois le titre de Meilleur Ouvrier de France-Sommellerie et celui de Meilleur Sommelier de France. Elle est associée dans le restaurant Racines NY qui fait peau neuve et est connue pour son travail sur les vins bio, biodynamiques et nature. 

Interview exclusive pour Terre de Vins de Pascaline Lepeltier après l’annonce de sa nomination :

 Vous semblez surprise d’avait été choisie comme représentante de la France. Vous ne vous attendiez vraiment pas à cette annonce?

Pas du tout car je ne m’étais pas préparée; j’ai arrêté de travailler les concours en 2018 et les deux dernières années ont été très compliquées avec la Covid. J’en ai profité pour revenir un peu plus en France et comme j’aime beaucoup David Biraud, il m’a incité à participer à la sélection juste pour voir le niveau des concours. Nous sommes un groupe d’amis qui nous connaissons depuis des années, notamment avec Benjamin Roffet et je pensais juste venir voir le niveau d’exigence du concours pour aider en tant qu’équipière à accompagner le candidat français dans sa préparation comme je l’ai fait fait en 2016 quand j’avais travaillé avec John Arvid Rosengren à New York. Je pensais vraiment n’avoir aucune chance car je n’avais rien révisé, je suis juste venue avec mes acquis et un peu de pratique la semaine dernière.

Les acquis sont donc très solides pour avoir remporté les épreuves du jour…

Bien sûr ça fait 17 ans que je travaille dans le vin mais tout s’oublie très vite. Mon gros avantage, c’est l’anglais car vivre dans un pays anglophone aide à ne pas penser à la langue et il y a moins de stress et plus d’aisance. Mais je n’ai pas forcément reconnu les vins et j’ai fait plein d’erreurs. Mon niveau n’était pas idéal par rapport à la performance possible.

Certaines épreuves vous ont semblé plus difficiles?

Tout était compliqué avec beaucoup de stress à gérer, surtout pour le service. Ça fait plusieurs mois que mon restaurant est en travaux et que je ne suis pas en salle – ça se joue sur des microsecondes, Et j’ai goûté beaucoup moins de vins ces derniers temps avec la Covid donc la dégustation à l’aveugle était plus difficile et les temps étaient très courts. Je ne connais pas non plus la grille de notations et je pense que le jury note surtout la façon d’expliquer les vins, de comprendre, d’appréhender et de mettre en place. Les connaissances sur les boissons du monde apprennent aussi beaucoup sur les vins, sur les amers avec les bières, sur les alcools avec sakés, sur les tanins avec les thés et on devient meilleur dégustateur.

Pensez-vous que remporter un tel titre aide à faire connaître son restaurant?

Quand j’ai eu le MOF et le titre de Meilleur Sommelier de France, ça n’a pas changé grand chose car il y a finalement peu de connaisseurs sensibles à ça aux Etats-Unis qui ont de plus été longtemps absents de l’ASI (Association de la Sommellerie Internationale). Du coup, ça évite d’attraper la grosse tête et ça remet en place dans la réalité du quotidien. Mais en effet, ça attire une clientèle française et européenne dans le restaurant. 

Qu’appréhendez-vous le plus dans les prochains mois?

Je suis très fière d’avoir été choisie comme représentante de la France mais j’ouvre un restaurant à Manhattan dans un mois et demi et je prépare un livre (chez Hachette) pour fin mai, celui que j’aurais aimé avoir entre les mains en commençant dans le métier pour comprendre le vin, donner des clés et des grilles de lecture. J’appréhende donc la masse de travail et de théorie à digérer car si on ne passe pas la théorie, on n’arrive pas en quart de finale et il faudra que je planche aussi sur le travail de service. Je compte beaucoup sur mes amis pour m’aider sur la théorie et mettre en place une équipe technique à New York avec l’aide du comité français pour organiser des ateliers. Les vins sont tous disponibles à New York de toute façon.

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[Grands Jours de Bourgogne] Côte de Nuits, à la source du succès

À l’occasion des Grands Jours de Bourgogne, du 21 au 25 mars 2022, retrouvez chaque jour notre chronique sur l’un des vignobles de la région. Hier, Chablis, aujourd’hui, la Côte de Nuits. Le vignoble le plus célèbre de Bourgogne, et peut-être du monde, n’en finit pas d’impressionner par son succès. Mais la viticulture locale n’oublie pas ses fondamentaux, en premier lieu un tissu d’exploitations familiales et un matériel végétal de grande qualité.

C’est l’un des miracles du vignoble français. Comment un chapelet de petits villages, aussi discrets que laborieux, peuvent-ils à ce point attirer l’attention, de San Francisco à Hong-Kong ? Gevrey, Morey, Chambolle, Vosne et Vougeot en font rêver plus d’un dans le mondovino, particulièrement ces dix dernières années. Parmi les 50 vins les plus chers du monde, 23 en sont issus, d’après le dernier classement de Wine Searcher, qui fait référence en la matière.

Une attention mondiale pour quelques centaines d’hectares de pinot noir : cette reconnaissance rend fier le vignoble, autant qu’il l’inquiète. Avec le succès est venue la spéculation. Sur les bouteilles, puis – plus ennuyeux – sur les terres. Le foncier flambe, les droits de succession avec, et les petits domaines se voient souvent contraint de s’amputer, au profit de grands groupes. Le modèle de viticulture familial qui a fait la Côte de Nuits – et la Bourgogne en général – est en péril.

Le pinot noir, trésor à choyer

Ce dont on parle moins, c’est cette partie de la Côte de Nuits qui échappe au phénomène. Les amateurs connaissent-ils si bien les délicats crus de Marsannay, le caractère de Fixin, les Hautes-Côtes friands, les grands crus oubliés de Nuits-Saint-Georges ? Ce pan du secteur évolue – pour l’instant – dans une relative discrétion. Les vignerons de talent et les climats d’exception y sont pourtant aussi nombreux que dans le secteur des grands crus. À des prix bien plus amicaux…

Hormis la célébrité, ces deux Côtes de Nuits ont tout en commun. En particulier le pinot noir, cépage roi sur ces terres argilo-calcaires. C’est ici qu’on en trouve les plus beaux exemplaires, des « pinots fins », souvent issus d’une sélection rigoureuse opérée au sein-même des domaines : les fameuses « massales ». De quoi garantir l’expression aromatique la plus élégante, au-delà des effets terroir, millésime et vigneron.

L’enjeu aujourd’hui : conserver cette diversité et cette qualité de matériel végétal, à l’heure où le vignoble est soumis à différentes causes de dépérissement. Les vignerons s’y emploient, mettant en commun leurs connaissances et sauvegardant les plus beaux spécimens dans des conservatoires. Voilà un travail d’orfèvre, qui implique patience et rigueur. Les rouges de la Côte de Nuits lui doivent beaucoup. Car le vin en général et le pinot noir en particulier aiment le temps long, bien plus que la spéculation effrénée et l’agitation des salles d’enchères.

Le salon professionnel des « grands jours de Bourgogne » dédie le mardi 22 mars à la Côte de Nuits.
Informations sur grands-jours-bourgogne.fr.

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[Escapade Bergerac-Duras] Mouthes Le Bihan : Pour se faire plaisir

Bergerac et Duras, le long de la Dordogne, offre un cadre verdoyant et un climat idéal pour l’élaboration de ces vins dorés, moelleux et liquoreux, qui tentent de reconquérir les palais. pas moins de sept appellations revendiquées en territoire de Bergerac et de Duras sur les deux rives de la Dordogne. (Re)découvrez-les dans notre Escapade, à lire en intégralité dans Terre de vins n°74, actuellement en kiosque, ou sur notre kiosque digital.

Épisode 2 : Domaine Mouthes Le Bihan

Pour se faire plaisir
Cathy et Jean-Mary Le Bihan ne font pas des liquoreux tous les ans, tant s’en faut, juste six millésimes depuis leurs premiers vins en 2000. « On choisit au moment des vendanges si on en fait ou pas, avec quel cépage, en fonction des conditions météo qui font botrytiser ou passeriller les raisins. » Jean-Mary plutôt à la vigne, Cathy au commerce, les deux en vendanges et aux assemblages en chai, reconnaissent que la seule référence de leur gamme en liquoreux est un « complément pour se faire plaisir, pas une nécessité ». Pour la Lionne et le Désert, du nom des lieux-dits de leurs deux plus belles parcelles, le chenin devait être tenté en 2015 ; il a finalement été gardé pour les secs, remplacé par le sémillon… et finalement pas vendu, étant déclaré « impropre à la commercialisation » par les Fraudes pour un léger dépassement des normes. En 2017, la parcelle prévue pour le liquoreux a beaucoup plu aux étourneaux, et il n’y a plus eu assez de raisin pour en faire une cuvée. Il reste quelques bouteilles (50 cl) de 2011, magnifique jus dans sa robe cuivrée. Le domaine certifié bio en 2006, Demeter en 2013, s’est plutôt fait connaître par les rouges et les blancs, « des vins qui ne sont pas forcément à leur avantage dans leur jeunesse et qu’il faut savoir attendre, mais c’est leur potentiel de garde qui fait la notoriété d’un domaine », rappelle Jean-Mary. Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. Le couple n’était pas du monde de la vigne, elle s’occupait d’un élevage de pur-sang, lui de céréales, mais, lorsqu’ils ont voulu racheter une exploitation près de Duras, en 1997, il y avait 5 hectares de vignes dans la corbeille de la mariée. D’abord confiés à des voisins, ils ont finalement été repris en main par les deux apprentis vignerons, qui voulaient « produire de beaux raisins à petits rendements », raconte Cathy. « On a démarré avec quelques cuves que l’on nous a données, du matériel bricolé et les conseils d’un grand vigneron, Elian Da Ros. D’emblée, tout a été vinifié en levures indigènes sans se rendre compte des risques que l’on prenait, mais avec une belle matière première et un chai propre. La qualité était au rendez-vous. Finalement, la plus grande difficulté a été de vendre les bouteilles. » La reconnaissance est surtout arrivée grâce aux vieilles vignes de plus de 80 ans de la cuvée Pérette et les Noisetiers, élevée en barriques. Clémence, leur fille œnologue, a rejoint depuis deux ans la ferme familiale, qui exploite désormais 22 hectares de vignes dont 8 en propriété avec toujours des chevaux et quelques poules.

47120 Saint-Jean-de-Duras
05 53 83 06 98 – Site internet

Épisode 1 : Château Puy-Servain et château Calabre

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Pascaline Lepeltier représentera la France au Concours du Meilleur Sommelier du Monde

L’Union de la Sommellerie Française (UDSF) présidée par Philippe Faure-Brac avait organisé aujourd’hui à l’hôtel Pullman la sélection pour désigner parmi les 6 sommeliers français le candidat pour représenter la France au Concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde.

Et le représentant de la France pour le prochain concours mondial du meilleur sommelier… sera une représentante. Pascaline Lepeltier a été élue après une journée d’épreuves à l’hôtel Pullmann de Montparnasse à Paris, non pas à la surprise générale mais à la grande surprise de l’intéressée. « Je ne m’y attendais pas du tout, a-t-elle bredouillé devant l’assemblée de sommeliers. Je pensais au mieux à la place de suppléante. Je vais en tout cas tout faire pour que la profession qui bénéficie de sommeliers exceptionnels soit fière de moi et faire comprendre aux jeunes qu’on fait un super métier ».

Pascaline qui rouvre un restaurant dans un mois et demi à New York et qui doit sortir un livre sur le vin en mai compte beaucoup sur une « dream team » de confrères pour l’aider à préparer le concours suprême. Ce que lui ont déjà proposé les cinq autres candidats . Benjamin Roffet qui remporte le titre de suppléant et qui a déjà épaulé David Biraud pour accéder à la plus haute marche, Dominique Laporte, le seul à avoir déjà atteint en 2004 une finale internationale, Gaétan Bouvier, Manuel Peyrondet et Florent Martin, qui a rappelé à quel point l’équipe avait été « impressionnée par ce petit bout de bonne femme avec tellement de force ».

Les délibérations se sont éternisées jusqu’en début de soirée. David Biraud qui présidait le jury a rappelé qu’avaient été retenues plusieurs thématiques telles « la connaissance théorique et technique de haut niveau, la bonne maîtrise de l’anglais, la rapidité d’exécution, l’adaptabilité du travail entre la console et le brouhaha en salle, la bienveillance, l’esprit d’analyse et la compréhension des consignes ». Beaucoup de théories et de dégustations le matin avant les épreuves de service et pas moins de sept ateliers « qui se sont enchaînés comme des sets de tennis et pour lesquels il ne fallait jamais baisser les bras et savoir gérer son stress » a insisté David Biraud. Prochaine étape après cette journée éprouvante, la Team France va encadrer Pascaline pendant près d’un an à un rythme effréné pour arriver à la finale du Concours mondial du 7 au 12 février 2023 à Paris.

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