[Grands Jours de Bourgogne] L’autre Chablis

[Grands Jours de Bourgogne, jour 1] Ce vignoble de tradition, archétype des chardonnays de terroir, laisse la place à quelques cuvées iconoclastes. Nos coups de cœur.

Après deux éditions perturbées par le contexte sanitaire, les Grands Jours de Bourgogne reviennent – au grand bonheur de tous – sous leur forme traditionnelle. Le plus grand salon professionnel de Bourgogne met à l’honneur toute la région, du nord au sud. Ce lundi, place à Chablis.

En ce début de printemps 2022, la capitale des vins de l’Yonne se trouve dans une situation paradoxale : beaucoup de demande, peu de vins. La faute à un millésime 2021 amputé par le gel et les maladies. Un crève cœur pour les cavistes, restaurateurs et importateurs qui redécouvraient les grands classiques et dégustaient pour la première fois quelques cuvées plus originales. Certaines d’entre elles ont attiré notre attention :

Chablis « À l’Ouest » 2020 – Domaine de l’Enclos

La propriété de Romain et Damien Bouchard a fait fureur pendant le salon. Et sa cuvée sans soufre n’a pas laissé indifférent. L’exercice est maîtrisé : ce chardonnay oscille entre énergie et douceur. Le fruit, juteux, se décline sur le yuzu, la poire et l’ananas. La texture est finement tannique, très digeste. Un inclassable à apprécier avec des fromages de l’Yonne ou une truite sauce citronnée.

Chablis 1er cru Vaucoupin vieilles vignes 2020 – Domaine Ellevin

Derrière l’étiquette élégante se cache un 1er cru affable, aux accents « côte d’oriens ». L’âge avancé des vignes et l’élevage en fût apportent complexité et rondeur. La minéralité le dispute à de jolies notes pâtissières, tantôt vanillées, tantôt caramélisées. La texture est charnue, et la longueur très appréciable. Un profil singulier mais parfaitement équilibré.

Chablis « Pérégrination » 2019 – Domaine Moreau et fille

Le domaine de Laurent et Éléonore Moreau met en bouteille depuis 2014. Ici, c’est une approche peu interventionniste qui prévaut : culture bio, vendanges main, levures indigènes et sulfitage à minima. Le tout bénéficiant d’un élevage de 20 mois. En résulte un profil mûr, ample, aux notes affirmées de pierre à fusil, miel et poire mûre. La texture subtilement tannique apporte un supplément de complexité et allonge la finale.

Chablis 1er cru Fourneaux 2019 – Domaine Charly Nicolle

Fondé en 2001, le domaine de Charly Nicole et Lucie Thieblemont apporte une attention particulière à la maturité de ses chardonnays. D’où ces cuvées expressives, à la matière ample. Ici, les arômes minéraux, de calcaire mouillé, s’expriment avec intensité dès le nez. L’attaque est tonique et laisse place à une trame intense, qui trouve l’équilibre entre fruité juteux, fraîcheur et salinité persistante. Complexe et apte à vieillir.

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Chablis : 47°N3°E, les bonnes coordonnées

Direction Chablis pour le premier jour des Grands Jours de Bourgogne, qui font leur grand retour sous leur forme habituelle avec une semaine de rencontres dans le vignoble destinées aux professionnels. Du côté de l’Yonne, on s’enthousiasme pour le jeune domaine de Guillaume Michaut, créé en 2018.

Après une édition 2021 exceptionnellement adaptée aux contraintes sanitaires de la Covid-19, les Grands Jours de Bourgogne reviennent sous leur forme habituelle : cinq jours de rencontres et dégustations professionnelles à travers le vignoble bourguignon, qui démarrent aujourd’hui à Chablis. Il fait grand beau sur l’Yonne et ce début de printemps a comme des airs de retrouvailles ; au pied des Grands Crus, sur la rive droite du Serein, la maison William Fèvre a mis à disposition un espace accueillant quelque 127 exposants et des visiteurs (acheteurs, journalistes), venus en masse pour renouer le lien avec les producteurs. Parmi ces derniers, un « petit nouveau » – ou presque – à suivre de près : Guillaume Michaut, à la tête depuis 2018 d’un domaine sobrement baptisé 47°N3°E.

Vous l’aurez sans doute deviné, ces coordonnées correspondent à l’emplacement géographique où est implanté le domaine de Guillaume Michaut, à la croisée de la latitude 47° Nord et longitude 3° Est. Si le domaine en lui-même est tout jeune, le vigneron, lui, n’est pas un débutant : Guillaume est né l’univers du vin, sa famille possédant le Domaine de la Motte depuis plusieurs générations ; c’est là qu’il fait ses débuts à la vigne dès 2006 mais, suite au décès de son père en 2010 et quelques divergences de vues avec ses oncles, il décide de lancer son propre projet, avec une conviction, celle de conduire ses vignes en bio et en biodynamie.

Débutant avec un hectare, 40 ares en Chablis village et 60 ares en Premier Cru (partagé en deux cuvées), sur les pentes du village de Beines, Guillaume veut avant tout « défendre l’expression d’un cépage, le chardonnay, dans un endroit bien précis. Et pour y parvenir, il n’y a que le bio et la biodynamie qui permettent d’aller chercher en profondeur ce que le terroir peut donner de meilleur ». Il en ressort, pour l’instant, une gamme resserrée autour de trois cuvées : un Chablis, un Chablis 1er Cru Beauroy et un Chablis 1er Cru Côte de Savant, la distinction entre ces deux derniers étant la méthode de vendange (mécanique d’un côté, manuelle de l’autre) et le choix d’élevage (100% cuve inox d’un côté, demi-muids pendant 18 mois de l’autre). Tout cela est appelé à s’étoffer dès 2022, avec la reprise en main de 6,5 hectares de vignes supplémentaires dont Guillaume s’apprête à reprendre la direction. L’autre grande étape suivante sera, pour ce collectionneur de vespas, de trouver « son » bâtiment de vinifications – il est actuellement hébergé par les frères Bouchard au Domaine de l’Enclos. À suivre !

Dégustation
Chablis 2021 : nez d’un joli fruité expressif sans exubérance, marqué par un citronné fin, de l’écorce d’agrume, une touche florale, une jolie salinité. Le 2019 est à la fois juteux, plein, gourmand, et aérien dans sa texture (22 €).
Chablis 1er Cru Beauroy 2021 : de la tension et de la délicatesse, une définition précise et saillante qui porte le vin sur la longueur (30 €).
Chablis 1er Cru Côte de Savant 2019 : précis, profond et ample, ce vin s’étire sur une belle verticalité. Son fruit blanc à point se pare de notes pierreuses. De la mâche et de la persistance, canalisées sur une bonne arête acide (35 €).

À Chablis, on vous recommande aussi :
Le Domaine de l’Enclos, beau domaine de 29 hectares certifié bio et en conversion biodynamie, piloté depuis 2015 par Damien et Romain Bouchard. Une très jolie gamme pure et cohérente, où l’on distinguera un très beau 1er Cru Mont de Milieu, traçant et teinté de citronnelle (28 €), et un Grand Cru Vaudésir énergisant, à la texture aérienne et ciselée (49 €).
Daniel-Etienne Defaix, dont la réputation n’est plus à faire tant ses grands chablis de garde font le régal des amateurs. La preuve, il met actuellement en vente son chablis Vieilles Vignes 2018 et ses premiers crus Côte de Léchet, Vaillon et Les Lys 2009 ! De superbes pépites disponibles à un prix remarquable, 19 € pour le premier, 30 € chacun pour les trois suivants.
Clotilde Davenne, vigneronne installée depuis 2005 à la tête de 30 hectares, qui présente notamment un très intéressant vin de Saint-Bris, rare appellation bourguignonne où le chardonnay cède la place au sauvignon ! Le saint-bris Vieilles Vignes 2012 (22 €) déroule des notes de pâte de coing, de mirabelle et de marmelade…
Le Domaine de Vauroux, exploitation quinquagénaire se déployant sur une cinquantaine d’hectares, dont une quinzaine à Tonnerre. Le Grand Cru Bougros 2018, élevé en fût, se pose tel un sénateur, avec du fond, de la vibration, de la longueur et un tour de poivre blanc. Un vrai chablis de gastronomie (38 €).
Enfin, on file à Vézelay pour découvrir les vins de Valentin Montanet, qui a repris depuis 2013 les deux vignobles familiaux, Montanet-Thoden et La Cadette, soit une vingtaine d’hectares sur ce qu’il présente comme « une appellation d’avenir en Bourgogne, avec des terroirs magnifiques et des prix encore accessibles ». Passés en bio depuis 1999, les deux domaines font partie des locomotives de Vézelay, et c’est bien mérité. Témoin cette cuvée « Les Saulniers » 2020 de La Cadette, née sur sols d’argile et de craie, portée par une belle sapidité, séveuse et tonique (env. 30 €).

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Les Hospices de Nuits sur les traces de Beaune

La 61e vente aux enchères des Hospices de Nuits-Saint-Georges s’est tenue dimanche 20 mars au Château du Clos de Vougeot. À la clef, 2,48 millions d’euros de résultat. Le record est, une nouvelle fois, pulvérisé.

Le grand cellier du château du Clos Vougeot plein à craquer, et une excitation palpable chez les acheteurs : la vente des Hospices de Nuits-Saint-Georges n’avait jamais suscité autant d’attentes. « C’est une réelle émotion de vous voir si nombreux. C’est le signe que le domaine continue à progresser en qualité et en  renommée, le signe de la reconnaissance que vous lui faites », s’est félicité Alain Poher, directeur des Hospices, lors d’un discours introductif.

Confirmation dès la première pièce. Les enchères partent vite, et le Nuits 1er cru les Murgers trouve preneur pour 35 000€. Un murmure s’élève, les regards se croisent, quelques sifflements s’échappent. Le ton est donnée. L’enchère se poursuit ainsi, les acheteurs atteignant ponctuellement des sommets. Ainsi de la première pièce de la cuvée Georges Faiveley (1er cru Les Saint-Georges), achetée à 52 000€. Ainsi du très demandé Nuits 1er cru les Terres Blanches, l’unique pièce de blanc, adjugée à 58 000€. On est loin des folies de Beaune, mais on s’en rapproche.

Succès moindre pour la pièce de charité

Le coup de marteau final résonne après deux petites heures d’enchères. L’édition 2022 est allée au-delà de ses promesses. Les 109 pièces au catalogue (114 en 2021) ont trouvé preneur pour plus de 2,48 millions d’euros, contre 1,9 millions en 2021. Soit une progression de 30%. La moyenne par pièce (un peu moins de 300 bouteilles) atteint 22 500€ (17 000 € en 2021).

La seule « baisse » observée est celle de la pièce de charité. Vendue à la bouteille, en amont de la vente, elle totalise tout de même  41 460€ de souscriptions à l’issue de la vente (49 380€ en 2021). Une cuvée vendue au profit de l’association APF France Handicap, représentée par sa marraine, la chanteuse et actrice Élodie Fréger.

Ce succès global doit probablement à un millésime « qui renoue avec la plus grande tradition bourguignonne », d’après le régisseur du domaine Jean-Marc Moron. Il est vrai que les vins de l’année présentaient un profil friand, élégant et structuré, rassurant quant à la capacité de garde. Les quantités relativement restreintes de 2021 ont pu jouer également, comme à Beaune en novembre. Mais ces résultats sont surtout attribuables à la modernisation, opérée depuis quelques années, de la vente.


Comme leur illustres voisines de Beaune, les Hospices de Nuits-Saint-Georges fonctionnent sur le principe de l’hôpital-vigneron. Les bénéfices de la vente des vins vont aux structures hospitalières de la ville de Nuits-Saint-Georges. Le domaine viticole compte treize hectares, qui s’étendent de Nuits à Gevrey-Chambertin.

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Cavistes Dating, acte 6

Ce matin, 45 cavistes viennent rencontrer 70 vignerons au Cercle National des Armées, à Paris, selon un format de speed-dating orchestré par Terre de Vins. Hier soir, pour se mettre en condition, ils ont passé une belle soirée à The Peninsula Hotel dans le 16e arrondissement, en compagnie de la Fédération des Vignerons Indépendants de Champagne et du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). Récit d’un moment privilégié.

C’est toujours dans une ambiance conviviale que s’ouvre Cavistes Dating, événement professionnel créé par Terre de Vins, visant à mettre en lien direct cavistes et domaines français sur un format de rendez-vous en face à face,  le temps d’une journée. « Vous êtes désirés, Cavistes Dating est destiné à vous faire gagner du temps », rappelait à la quarantaine de cavistes présents à ce dîner inaugural Rodolphe Wartel, le directeur de Terre de Vins. En ce lundi 21 mars, ce ne sont pas moins de 490 rendez-vous d’affaires de vingt minutes qui sont minutieusement planifiés par les bons soins de Terre de Vins.

De la Champagne à Cognac

En cette veille de Cavistes Dating, dix vignerons de la Fédération des Vignerons Indépendants de Champagne avaient fait le déplacement pour accompagner de leurs bulles gourmandes le repas, de l’entrée au dessert (Champagnes Alfred Tritant, Aspasie, Colin, Le Gallais, Liébart-Régnier, Michel Gonet, Palg Devitry, Piot-Sévillano, Proy-Goulard, Vignon Père & Fils). « Le champagne est très important chez les cavistes, rappelait Cyril Coniglio, meilleur caviste de France 2018 (Rhône magnum, Pont-de-l’Isère). Nous, cavistes, avons de plus en plus accès aux champagnes de vignerons. Notre but est bien de proposer des champagnes moins bling-bling, mais qui vont chercher plus loin par rapport à l’identité, au terroir, au sol, au vieillissement. Ces champagnes, accompagnent, comme ce soir, tout un repas. »

La soirée s’est ensuite clôturée en beauté avec le BNIC, qui a fait découvrir aux cavistes ses cognacs déclinés en deux cocktails de légende, le « Side-Car » et le « Horse’s neck », et en six cognacs de dégustation. Profitant ce moment privilégié, David Boileau, ambassadeur du Cognac pour le BNIC, a informé en exclusivité les cavistes de la mise en ligne prochaine d’une plateforme de e-learning sur les cognacs, disponible en français et anglais, dispensant des formations diplômantes.

Photos: JC Gutner

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[Grands Jours de Bourgogne] Chablis, le défi du climat

À l’occasion des Grands Jours de Bourgogne, du 21 au 25 mars 2022, retrouvez chaque jour notre chronique sur l’un des vignobles de la région. Aujourd’hui : Chablis, vignoble blanc plébiscité comme jamais, mais face au défi d’un climat de plus en plus exigent.

Si la Bourgogne, terre aux 84 appellations, se veut souvent complexe, Chablis fait figure d’exception. Un seul nom, un seul cépage, et ce sur près de 6000 hectares. Le tout réparti en quatre appellation bien identifiée : Petit Chablis, Chablis, Chablis 1er cru et Chablis grand cru. Ajoutez à cela un nom que l’on peut prononcer dans le monde entier (Pernand-Vergelesses et Auxey-Duresses ne peuvent pas en dire autant), et vous obtenez une visibilité commerciale rare dans le monde des vins de terroir.

De quoi expliquer une partie de son succès sur les marchés. Anglo-saxons et Japonais raffolent de ces chardonnays, et la demande est plus forte que jamais. Tout va bien, donc, au pays des Vaudésir et de la montée de Tonnerre ? Pas tout à fait. Pour répondre aux oenophiles, il faut produire du raisin. Et là, les choses commencent à se compliquer, le talent des vignerons locaux n’y pouvant rien.

Déjà historiquement exposé au gel printanier, le Chablisien fait face à une recrudescence de cette menace. En cause : le dérèglement climatique. Chaque année, les coups de froid se font plus inquiétants, avec, au bout du compte, une catastrophe en 2021. Dans le vignoble, les températures descendent jusqu’à -8° début avril, recouvrant un chardonnay particulièrement exposé, aux bourgeons naissants. Dans un vignoble français intégralement touché, Chablis fait partie des villages qui payent le plus lourd tribut. L’interprofession annonce, à l’issue des vendanges, un rendement moyen de 25 hectolitres à l’hectare. Moins de la moitié des volumes habituels.

Restons optimistes : les 300 producteurs qui exploitent ce vignoble historique ont de la ressource. Les Brocard, Laroche, Moreau et autres vignerons emblématiques de la région sont à la pointe de la lutte anti-gel. Ils expérimentent fils chauffants, tours et souffleurs depuis des années, et comptent bien finir par trouver la parade. Pour que cette incarnation du chardonnay minéral reste un plaisir partagé dans le monde entier, sans tomber dans la rareté.


Par-delà Chablis

Aux alentours de Chablis, quelques appellations moins célèbres parcourent l’Yonne, et méritent le détour. Les rouges friands d’Irancy, Épineuil et Coulanges-la-vineuse offrent des rapports qualité-prix inégalables, avec un caractère que l’on ne retrouve dans aucun autre pinot noir. Côté blancs, Chitry et Vézelay ne sont pas en reste, tout comme Saint-Bris, l’exception bourguignonne avec ses plus de 100 hectares de Sauvignon.

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[Drôme] Chasse au trésor au domaine des Gravennes

Les vignerons redoublent d’inventivité pour développer l’oenotourisme. Après l’escape game du Château La Tour des genêts, voici la chasse au trésor du domaine des Gravennes, à Suze-la-Rousse (Drôme). Terre de Vins se prend au jeu …

Pour tout équipement, vous aurez un sac à dos, dont toutes les poches sont cadenassées, une tablette de bois, représentant une carte des lieux, une boussole et un talkie-walkie. Au cas où vous vous perdiez dans les bois ? Ceci est peu probable. Luc et Rémi Bayon de Noyer, les deux frères propriétaires du domaine des Gravennes, ont pensé à tout. Balisage et énigmes sont intégrés dans le milieu naturel et à plusieurs impossible d’en oublier. Jouer en groupe est un postulat de départ chaudement recommandé, chacun pouvant apporter ses lumières.

Les éléments paysagers des environs du domaine sont les vecteurs de la chasse. La balade n’en est que plus vivante et les découvertes sont nombreuses : le vieux chêne, la capitelle, les ruines et bien sûr les vignes. Le domaine, certifié bio depuis 2011, offre ses contrastes et ouvre ses bois. La carte postale est belle.

Le trésor recherché s’appelle Marie-Louise. Cette grand-mère qui a donné son nom à une cuvée (dégustée à la fin du jeu) serait fort étonnée de l’engouement qu’elle déclenche. Plus que le trésor en lui même, c’est sa quête qui est vivante.

Il existe également un autre jeu : la boite mystère. Mais chut, on ne dévoile pas tout !

Terre de Vins a aimé

Côtes du Rhône Tradition blanc 2021 (8€)

Un assemblage de grenache, marsanne, roussanne et viognier au joli nez flatteur et complexe. Son attaque est franche sur des amers de cédrat, se prolongeant sur la longueur dans un bel équilibre.

Côtes du Rhône Villages Suze-La-Rousse Terre d’Histoire rouge 2020 (9€)

Grenache et syrah (40%) produisent un nez marqué par les fruits noirs et la framboise. Sa fraîcheur tient sur toute la longueur, ponctuée de notes de zan, englobée dans une belle densité.

Durée de 1h à 1h30, à partir de 6 ans. Tarif : 40€ par groupe (8 maximum). Sur réservation
www.domainedesgravennes.com

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Six Nations Rugby : quel vin pour LE CRUNCH ?

Sujet de philosophie historique pour le bac #sixnationsrugby 2022 : Nous autres Français, aimons-nous détester les Anglais ou détestons-nous les aimer ? Vous avez quatre heures (et un peu de second degré dans votre humour, on l’espère). Car pour le match de ce samedi il y aura sur le terrain autant d’amour que de combativité ! It is Crunch time !

Le choix est vaste car les vignerons anglais sont nombreux en Languedoc. Il a fallu en choisir un et c’est Robert Eden à La Livinière (34), dont nous vous avions parlé ici et plus récemment ici.

Que boirez-vous durant le Crunch ?

“D’abord, du vin ! Avant le match, nous serons heureux de nous retrouver, supporters français et anglais et amoureux du jeu. Rien de mieux pour cela qu’un Casse Croûte blanc (assemblage de grenache et viognier) pour renouveler l’Entente Cordiale qui nous unit !

Ahem… D’accord, et après les hymnes ?

Well, durant le match, qui promet d’être un tout petit peu tendu, un tout petit peu sur la crête, notre Cuvée Naïve, sans sulfites ajoutés, qui nous fait trembler mais qui maintient le cap d’une main sûre, à l’image de notre Eddie Jones” [le terrifiant manager du Quinze de la Rose, Voldemort NDLR]

Ha-ha-ha! Et donc votre prévision sur le vainqueur du match ?

“Et bien pour célébrer la victoire anglaise nous avons prévu de réconforter en tribune nos amis français avec notre cuvée les Planels en cru La Livinière 2018. C’est une cuvée dont la structure l’emporte sur tout ce qui se présente devant elle. Et c’est tout ce que je nous souhaite pour demain!”

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Cognac Martell au Mandarin Oriental

Quand une Maison de Cognac fondée en 1715 rencontre un fleuron de l’hôtellerie de luxe parisienne, cela donne un lieu unique où des cocktails originaux sont à siroter dans un décor féérique.

Depuis plusieurs semaines, la terrasse ne désemplit pas. Et on comprend aisément pourquoi. Difficile de résister à cet espace lové dans la cour intérieur de ce palace chic de la non moins chic rue Saint-Honoré. Le voyage commence dès l’accueil où les montres (ces flacons utilisés pour réaliser les assemblages de cognacs) déclinent du sol au plafond leur palette chromatique infinie. Le ton est donné. Martell a souhaité reproduire l’ambiance si particulière de ses bâtiments où sont distillées, vieillies et assemblées ses eaux-de-vie. Le bar 8, de l’hôtel parisien Mandarin Oriental s’est donc paré pour l’occasion de tubes en cuivre en écho aux alambics cognaçais, mais aussi de tonneaux de chêne qui recréent l’ambiance de ces caves où la part des anges s’élève lentement vers les cieux. L’atmosphère est résolument intimiste, chaleureuse et unique. De petites alcôves, très judicieusement séparées par des plantes et des éléments de décoration, donnent l’impression d’être (presque) seul à profiter de ce cadre. Protégés par une grande tente transparente, les convives viennent découvrir ici une carte de cocktails originaux mettant en valeur les produits Martell et créés pour l’occasion en collaboration avec Christophe Valtaud, le maître de chai de la Maison.

Des créations « palace »

Lorsque l’on est l’un des 12 établissements ayant obtenu la distinction ultime de « palace » à Paris, on se doit d’incarner l’excellence. Les cocktails ont donc été conçus avec des alcools et des ingrédients de belle qualité et sont servis dans des contenants pour le moins originaux. Les classiques verres côtoient des tasses, des théières et autres erlenmeyer de chimie (qui évoqueront à certains quelques souvenirs nostalgiques). Difficile de choisir entre les gourmands Chastain (Cognac Martell VS, crème de marron et sirop de madeleine) et Mespresso (Cognac Martell VSOP, amaretto et café expresso du Brésil), l’aristocratique Royal Mandarin (Martell VSOP, Bénédictine, Cointreau, jus de goyave et de fruit de la passion, champagne Perrier-Jouët rosé) ou l’élégant Juliet (Martell VS, sirop de cannelle, sirop de bière maison et tonic). C’est d’ailleurs ce dernier qui a eu notre préférence. Pour celles et ceux qui voudraient explorer d’autres univers, la carte intègre également des cocktails à base de vodka, tequila, gin et whisky. Sans surprise, la magie de ce lieu éphémère a un prix. Il faudra débourser 27€ pour un cocktail (20€ pour un cocktail sans alcool). Les tapas jouent les accompagnateurs haut-de-gamme, entre minis croque-monsieur à la truffe et gambas légèrement panées. Mais dépêchez-vous, l’adresse n’est pas pérenne et s’en ira avant l’été.

La maison de cognac Martell & Co avait reçu le Grand Prix d’Or dans la catégorie « Art, culture et savoir-faire » des Trophées de l’Œnotourisme 2021 organisés par Terre de Vins.

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Percée du vin jaune 2022: Changement de formule

La 24ème édition de la Percée du Vin Jaune, annulée en 2021 puis reportée en février aura bien lieu le week-end du 2 et 3 avril à Cramans (39) pour dévoiler le millésime 2015, avec comme parrain l’humoriste Laurent Gerra .

L’épicurien, amateur de bons vins et bonne bouffe comme il le revendique souvent et passionné de cyclisme avait déjà eu l’occasion de goûter quelques vins jaunes lors du passage du Tour de France à Château-Chalon en 2020. Il partageait alors la voiture de son ami Christian Prud’homme, président du Tour, parrain de la Percée 2020 et intronisé cette année-là par les Ambassadeurs des Vins jaunes. Laurent Gerra sera quasiment le régional de l’étape puisqu’il est né à Bourg-en-Bresse (01) avec des racines familiales dans le sud du Jura.

Un programme chamboulé

L’organisation de la Percée se veut plus qualitative. La réservation obligatoire sur internet a été maintenue pour limiter le nombre d’entrées à 25 000 personnes (22 € le samedi, 20 € le dimanche et 35 € le week-end) comprenant 10 tickets, verre de dégustation et navette au départ des parkings. La principale innovation de cette édition 2022 est une soirée Prestige qui sera proposée pour la première fois le vendredi soir (45 €/pers.), le banquet de la filière ayant été décalé le jeudi soir. « Il s’agit de monter en gamme en proposant à 500 personnes un contact privilégié avec les vignerons autour d’une table dans une quarantaine de caveaux, chacun des trois plats étant pris dans un endroit différent, à réserver à l’avance selon les disponibilités puisque il y a un quota d’accueil par cave et les premiers inscrits seront les premier servis » précise Benoît Sermier, président de la Percée et le seul vigneron du village de Cramans, près d’Arc-et-Senans (39). Le clavelinage (l’épreuve de dégustation de vin jaune) aura lieu également le vendredi, et la mise en perce avec la bénédiction dans l’église du village a été décalée le samedi matin tandis que la vente aux enchères se tiendra le dimanche matin et le concours de cuisine le dimanche après-midi. 46 viticulteurs participeront à l’événement.

« Dans le contexte du gel qui a fortement touché le Jura en 2021, le savagnin, tardif, est le cépage qui s’en est le mieux sorti, contrairement au chardonnay et au poulsard qui ont été les plus impactés », précise Olivier Badoureaux, directeur des vins du Jura. Une bonne nouvelle pour la Percée 2028 puisque le vin jaune à base de savagnin passe 6 ans et 3 mois en fût de chêne de 228 l. avant de pouvoir être embouteillé et commercialisé. Les ventes de vin jaune progressent chaque année mais restent toutefois une niche qui ne dépasse pas les 5 % des ventes de la production jurassienne. La Percée reste néanmoins l’occasion de goûter toute la gamme dans les caveaux. Autre bonne nouvelle après ces différents avatars, la météo risque d’être plus clémente que pour les éditions habituelles de février.

Renseignements et inscriptions sur www.percee-du-vin-jaune.com

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[Entretien] Rare Champagne : Régis Camus tire sa révérence

Régis Camus prend sa retraite de chef de caves de la Maison Rare après une carrière de près d’un demi-siècle ! Une page d’histoire de la Champagne se tourne même si ce pilier de la profession a encore de beaux projets…

Comment êtes-vous tombé dans la marmite champenoise ?

Dans ma jeunesse, je rêvais d’être instituteur, celui des années 1950, le hussard de la république… Ma famille habitait le Nord de l’Aisne et l’université de Reims était la plus proche. En 1973, on était en plein choc pétrolier, donc la métallurgie, l’industrie, ne me semblaient pas des voies d’avenir alors que l’agroalimentaire, je me suis dit que cela marcherait toujours. Je me suis orienté vers l’œnologie qui est devenue ensuite une passion. Je n’étais pas champenois, mais cela ne m’a pas empêché de devenir un fervent défenseur de l’appellation. En venant de l’extérieur, on en voit parfois plus facilement la richesse que ceux qui y sont nés. Combien de fois lors de voyages, mes collègues me donnaient un coup de coude en me disant : « tu parleras quand même un peu de nos marques ! »

J’ai débuté à la CRVC (Coopérative Régionale des Vins de Champagne) en 1974 où Jacques Peters était mon maître de stage. En 1978, il m’a contacté alors qu’il partait chez Veuve Clicquot en s’étonnant de ne pas avoir reçu ma candidature. Je devais avoir trois mois de passation avec Jacques Peters, je n’ai eu que trois jours ! Je suis resté quinze ans avant de rentrer chez Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck en 1994. Ma première mission a été l’accompagnement de l’installation du site Allée du vignoble. Je surveillais les fouilles, tous les jours j’allais voir les archéologues en espérant qu’ils n’aient rien trouvé. Nous n’avions plus de cuverie et celle-ci devait être prête pour rentrer la vendange 1995 ! Ils cherchaient un char gaulois et son conducteur, mentionnés dans un livre de 1911.

Votre millésime préféré ?

1979 : l’année où je suis rentré chez Jacquart et où j’ai tout appris. On a fini la vendange presqu’à la Toussaint, on avait dû reclasser les coteaux champenois, c’était une année hyper compliquée qui a donné des vins racés. Au milieu des années 1980, on m’a offert une caisse de Rare 1979, j’avais été bluffé par la personnalité de ce vin et je n’imaginais pas qu’un jour je deviendrais chef de caves de cette maison !

Un souvenir que vous emportez avec vous ?

Le 8 juillet 2011, lors de notre soirée cinéma, nous recevions tous nos livreurs. Rémy Cointreau avait mis la maison en vente, ses représentants ne voulaient pas venir. Christopher Descours n’avait pas encore signé et ne pouvait se joindre à nous. Le matin, j’ai appelé Jean-Marie Laborde (le directeur général du groupe de l’époque) en lui demandant qu’est-ce que je dis ce soir ? Je vais me retrouver devant 500 vignerons ! A 14 heures, il m’a rappelé : « vous aurez la famille Descours même si ce n’est pas signé ! » Le film portait justement sur la succession d’un domaine viticole : « Tu seras mon fils ».

Qu’est ce qui a le plus changé en Champagne ?

Le métier de chef de caves ! Au début des années 1980, le chef de caves s’occupait de la vendange, des vins, mais il achetait également les bouchons, les cartons, il était le chef du personnel… Ce n’était pas seulement un chef d’orchestre, mais aussi un homme-orchestre ! Le rapport au vignoble a aussi évolué. Lorsque j’ai été embauché chez Jacquart, le directeur m’avait interdit d’avoir des relations avec les vignerons en dehors de mon travail, m’enjoignant de ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle. A mon arrivée chez Piper, j’ai au contraire bâti les relations vignoble sur le côté familial. Quand j’allais dans la côte des Bar, en général le weekend, je partais avec mon épouse. Nous avons construit de véritables amitiés. J’ai toujours adoré ces rencontres avec les vignerons. A l’âge de huit ans, je suivais mon grand-père qui était entrepreneur de battage et allait de ferme en ferme, cette compréhension du monde paysan m’a servi plus tard.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Depuis sept ans, j’élabore des sakés avec Heaven. Les Japonais sont un peu enfermés dans leur monde. A travers une multitude de dégustations, nous avons cherché ce qui pouvait plaire à des occidentaux. Aujourd’hui, j’en bois plus que du champagne. A la fin du repas, à la maison, j’adore accompagner le fromage d’un petit verre de saké, je suis comme un gamin !

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