Les grandes écoles se confrontent à Châteauneuf-du-Pape

Le « South Wine Challenge » permet aux grandes écoles françaises et étrangères de s’affronter dans l’exercice de la connaissance des vignobles et de la dégustation à l’aveugle. L’ENSTA remporte la victoire sur le fil.

En ce samedi de janvier, elles étaient 12 à s’être déplacées dans le Vaucluse. Par équipe de trois, issues de l’association ou du club d’œnologie de leur école, parmi lesquelles Polytechnique, l’INSA Lyon ou AgroParisTech. Une concentration de vingtenaires venus confronter leur matière grise avec des exercices mêlant connaissance des vignobles et dégustation.

L’Institut Agro de Montpellier a bien fait les choses. L’organisation est au cordeau digne d’une compétition internationale même si Oxford et Cambridge ne sont pas venus cette fois-ci. Les épreuves s’enchaînent face à un jury de professionnels du vin. Trois questionnaires théoriques requièrent une connaissance pointue de la culture et des techniques du vin, des AOC en général et de Châteauneuf-du-Pape en particulier. Exemple : quel cépage ne fait pas partie des 13 autorisés sur l’AOC, quelle est la durée minimale d’élevage d’un Barolo ou quelle est la molécule responsable des arômes typiques du vin jaune rappelant la noix ? Des questions dignes d’une sélection de MOF ! Entre chaque, les dégustations de 3 échantillons d’effervescents, de blancs, rosés et rouges s’intercalent. Côtes de Provence, Côtes de Nuits, Margaux, Champagne, IGP, vieux et jeunes millésimes ont dérouté les plus aguerris, y compris le jury.

Trois équipes ont accédé en finale, l’ENSTA Paris*, Bordeaux Sciences Agro et l’EM Business School de Lyon. C’est la première qui a remporté la timbale et des lots offerts par les partenaires Château Yquem, Château Pichon Longueville – Comtesse de Lalande, Xavier Vignon, des coffrets de verres G.Glass et du Nez du vin. Simon Fécherolle, Gaspard Blaise et Lucas Ajancic sont de vrais passionnés qui participent à de nombreux concours. Ils ont fait la différence en matière d’éloquence. Car, si le bachotage peut conduire en finale, la dégustation montre parfois ses failles comme les accords mets et vins. A la décharge de cette belle jeunesse qui ne recourt à aucun sommelier ou œnologue pour se perfectionner et qui s’exerce avec les cuvées généreusement offertes par les producteurs. On ne peut qu’encourager ces derniers à leur adresser des échantillons pour poursuivre cet entraînement de champions. Ils font rayonner à leur manière nos beaux vignobles français et démontrent que les nouvelles générations ne boudent pas ce genre de plaisir !

*L’ENSTA organisera son premier concours cette année à Tain-l’Hermitage.

Les lauréats :
1er : ENSTA
2eme : Bordeaux Sciences Agro
3eme : EM Lyon Business School

Les écoles présentes :
École Polytechnique 
Kedge Business School
L’école Nationale Supérieure de Techniques Avancées (ENSTA)
École des Hautes Études Commerciales (HEC)
Université Paris Dauphine
Université Paris Panthéon Assas
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon)
ESSEC
AgroParisTech (APT)
EDHEC Business School
EM Lyon Business School
Bordeaux Sciences Agro

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Château Margaux lance un second vin de son « Pavillon Blanc »

Château Margaux, Premier Grand Cru Classé 1855, annonce le lancement d’un second vin pour son emblématique vin blanc, « Pavillon Blanc ». Le millésime 2022 va être mis en marché à hauteur de 8000 bouteilles seulement.

La production de vin blanc sur les terres du château Margaux est attestée depuis au moins le XVIIIème siècle. Ce qui s’appelait initialement « Château Margaux Vin Blanc de Sauvignon » et a pris en 1920 son nom actuel de « Pavillon Blanc du Château Margaux » s’est imposé au fil du temps comme l’une des références parmi les grands blancs du Médoc, à la hauteur de la réputation légendaire du Premier Grand Cru Classé 1855, porté depuis près de 50 ans par la famille Mentzelopoulos.

Aujourd’hui, Château Margaux annonce la sortie d’un « Pavillon Blanc Second Vin », né d’un intense travail de sélection opéré au vignoble. « Dans une recherche constante d’excellence, la propriété est toujours plus sélective, en retenant ces dernières années moins de la moitié de la récolte pour l’assemblage du Pavillon Blanc du Château Margaux », précise le château dans un communiqué. « Ce travail rigoureux a permis d’améliorer la qualité du Pavillon Blanc du Château Margaux mais aussi de produire un second vin d’une telle qualité qu’il a été décidé de le mettre en bouteilles à partir du millésime 2022 ». Issu lui aussi des parcelles historiques de sauvignon de la propriété, ce second vin a vocation à être apprécié plus jeune que son aîné « Pavillon Blanc » mais annonce tout de même un potentiel de garde d’une vingtaine d’années.

Concernant le millésime 2022, l’équipe de Château Margaux précise que « les vendanges de blanc furent ainsi les plus précoces de l’histoire du domaine et donnèrent naissance à un très grand millésime par la complexité aromatique et la concentration des vins produits ». Avec des rendements serrés toutefois, ce qui explique que cette nouvelle cuvée ne soit mise en marché qu’à hauteur de 8000 bouteilles, via la Place de Bordeaux. Son prix indicatif sera annoncé prochainement.

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Yann Munier nommé chef de caves du Champagne G.H. Mumm

Depuis le décès prématuré de Laurent Fresnet, la Maison G.H. Mumm n’avait plus de chef de caves. Elle lui a désormais trouvé un digne successeur en la personne de Yann Munier, jusqu’ici chef de caves de la COVAMA et du champagne Pannier. Il prendra ses fonctions le 8 avril prochain.

La Maison G.H. Mumm vient d’annoncer la nomination de Yann Munier en tant que chef de caves. Ce jeune quarantenaire est un pur champenois né au milieu des chardonnays du Vitryat. Comme son prédécesseur Laurent Fresnet, décédé prématurément en 2023, il est lui aussi fils de vigneron et participe aujourd’hui encore avec sa sœur, en parallèle à son métier de chef de caves, à la gestion d’un domaine familial. Après des études d’ingénieur agronome à l’Institut UniLaSalle à Beauvais, il a décroché un DNO à l’Université de Reims, pour rejoindre ensuite la COVAMA, une coopérative de la vallée de la Marne où il travaillera huit ans, avant de prendre la direction en 2012 de la cuverie et du tirage du Centre Vinicole Nicolas Feuillatte à Chouilly. En 2017, il regagne la COVAMA où il est nommé en 2019 chef de caves, veillant notamment à la pérennisation du style du champagne Pannier, la célèbre marque de Château-Thierry, mais aussi avec Michel Parisot et Joëlle Weiss au sein du groupe Alliance Champagne à l’élaboration des cuvées de la maison Jacquart. Fort de cette belle expérience, il pilotera désormais les assemblages des vins de G.H. Mumm, l’une des grandes maisons historiques de la Champagne fondée en 1827 à Reims, propriété du groupe Pernord-Ricard et dont le cépage iconique est le pinot noir.

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Cité des vins de Bourgogne, l’heure du premier bilan

Alors que la Cité des Climats et vins de Bourgogne, basée sur les trois sites de Beaune Chablis et Mâcons, a déjà enregistré dans les six premiers mois depuis son ouverture pas moins de 50.000 visiteurs, Olivier Le Roy, son directeur, tire un premier bilan.

Depuis six mois, combien de visiteurs ont franchi les portes de vos trois sites Beaune, Chablis et Mâcon ?
Environ 50 000 visiteurs dont, ce qui est bien naturel, une grande majorité à Beaune (40 000) et 5 à 6000 dans les deux autres sites. C’est encourageant même si c’est en deçà des précisions initiales qui portaient plutôt sur une année standard. Des défis réalistes et sérieux se présentent à nous : gagner encore en notoriété, développer l’implantation dans les territoires ainsi que les relais de partenaires.

Quelle est l’ampleur du soutien de la filière des vins de Bourgogne ?
Il a été fort de la part de l’Interprofession et des élus de la Filière, mais ce soutien mérite d’être élargi. La filière, ou du moins une partie de ses acteurs, a pu être frileuse ou sceptique face au projet, il existe un besoin légitime de concret pour se laisser convaincre. De surcroît, le succès galopant des vins de Bourgogne depuis 10 ans et le sentiment d’urgence sur certains sujets techniques rendent cette communication moins essentielle à court terme. Il faut continuer à œuvrer pour que les hommes et les femmes du vin de Bourgogne viennent nous rendre visite ; ceux qui ont pris le temps de venir ont été convaincus de l’intérêt de la Cité et du reflet qu’elle donne de leur travail. Ils complèteront alors la liste de nos prescripteurs. Renforcer ce lien est une œuvre au long cours, Benoît de Charette (président de la Cité des Climats et vins de Bourgogne) et moi sommes allés à la rencontre de 40 ODG (Organismes de gestion des appellations) afin de leur présenter la Cité. Les fruits sont déjà là, plusieurs ODG ont contribué de façon très positive à certaines animations à la Cité.

Quels sont les projets en cours pour augmenter le nombre de ses visiteurs ?
Il faut des années pour développer certaines pistes qui sont appelées à monter en puissance. Il s’agit d’élargir toujours plus la communication auprès des acteurs du territoire pour gagner de nouveaux partenariats, de démarcher les tours opérateurs, les comités d’entreprise. La Cité avait deux défis majeurs à relever : la réussite de son ouverture, celle-ci a été un franc succès, et la stabilisation du nombre de ses visiteurs ; cette dernière est bien engagée même si des efforts sont encore attendus.

©Antoine Martel Photographe

Quel est l’impact de la Cité sur les villes de Chablis et Mâcon ?
L’ambition de la Cité à Chablis était plus modeste et le nombre de visiteurs fut réellement une très bonne surprise pour une ville de 2200 habitants. Notre présence dynamise la ville qui a depuis rénové des caveaux et des hôtels pour améliorer son offre touristique. La proportion de touristes étrangers est conséquente à Chablis, il s’agit de bien les accueillir. À Mâcon, le succès est en partie lié à une fréquentation forte de groupes, d’entreprises. La ville est actrice du projet : elle a dédié un train spécial pour se rendre à la Cité. Elle a compris que la Cité lui donnait les moyens de renouer avec son passé viticole, d’autant plus qu’elle partage son nom avec celui de l’appellation.

À l’heure d’un premier bilan, quelle est votre plus grande satisfaction ?
Ma plus belle surprise est le retour qualitatif : tous les profils de visiteurs sont unanimes et très satisfaits du contenu, de l’architecture, de l’esthétique comme de la scénographie et de son caractère pédagogique. Notre parcours de visite est en effet plébiscité par les professionnels du vin, par les grands connaisseurs autant que par les néophytes, par les familles avec enfants qui apprécient l’itinéraire qui leur est dédié.

Cette reconnaissance s’est manifestée par l’obtention de prix…
En effet ! Dix prix ont récompensé la Cité dont six pour l’architecture du site de Beaune, image d’une vrille s’élançant vers le ciel. D’autres prix récompensent notre engagement culturel, le respect de l’environnement ; les sites de Chablis et Mâcon ont été mis en valeur pour leur scénographie ; le Conseil de l’Europe nous a honoré du titre de « Meilleur musée du vin en Europe » et le dernier en date (fin décembre) le prix de l’ANEV (Association Nationale des élus de la vigne et du vin) : le Prix national de la Préservation du Patrimoine Viticole (PPPV) 2023 en reconnaissance de notre projet exceptionnel sur les trois sites.

©Antoine Martel Photographe

La Cité n’est pas qu’un musée, c’est aussi un lieu de vie…
En effet, si des visiteurs ne viennent que pour la partie muséale, d’autres à l’inverse (qui pour certains reviennent à la Cité) l’éludent au profit des autres espaces comme notre boutique riche de produits emblématiques locaux, notre bar Les Accords ou l’Ecole des vins de Bourgogne dont l’offre continue à s’élargir touchant des publics variés. Notre offre est en fait tellement large qu’un des défis est de bien la faire comprendre !

Des exemples d’événements qui font vivre la Cité et nourrissent sa réputation ?
Déjà 150 événements de privatisation du site de Beaune ont eu lieu avec la présence des grandes institutions, des entreprises du territoire, de mécènes, des élus : des conseillers départementaux et les 8 préfets avec leurs administrateurs, tous appelés à être nos ambassadeurs. Les 30 et 31 janvier, va avoir lieu à Beaune le premier forum des métiers de la vigne et du vin en partenariat avec Vita Bourgogne : un excellent moyen de toucher les jeunes, les organismes de formation, les partenaires de l’emploi. Des professionnels témoigneront de la filière, ce sera aussi le moyen pour eux de s’approprier la Cité. Les occasions de valoriser la cité en 2024 ne manquent pas : le passage de la Flamme olympique, du Tour de France, le semi-marathon.

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Bordeaux Rocks ! une bande pour renverser la table 

Une vingtaine de vigneronnes et vignerons se sont regroupés sous la bannière Bordeaux Rocks ! pour, disent-ils, casser les codes afin de dépoussiérer l’image des vins de bordeaux. Les joyeux instigateurs et agitateurs du collectif Sophie Foray, Noémie Tanneau et Yann Thienpont reviennent sur l’état d’esprit et les missions de ce collectif. 

Un collectif de plus, pour quoi faire ?
Sophie Foray : La question est intéressante et nous est souvent posée. Un voyage aux Etats-Unis, sous la bannière du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), est à l’origine de ce collectif. L’idée pour la vingtaine de vignerons présents était de présenter des vins qui n’étaient pas distribués sur ce marché américain. Des vins originaux et vertueux. Ces vigneronnes et vignerons se sont si bien entendus qu’ils se sont retrouvés, à leur retour de périple, en Côtes de Francs sous l’impulsion de Yann Thienpont. On s’est alors dit qu’il fallait organiser quelque chose lors du Wine Paris. Ce qui nous anime c’est de faire avancer bordeaux, de dire qu’en Gironde on sait innover et faire des choses originales, loin de l’image traditionnelle et compassée qui nous est renvoyés par les cavistes ou lors des salons. Nous avions aussi et surtout envie de montrer que nous étions fiers d’être bordelais ! 

Noémie Tanneau : Un groupe de plus ce n’est pas gênant en soi dans la mesure où on dit souvent qu’un message doit être répété à l’envie avant d’être compris ! (rire) Il en faut des groupes comme celui-là qui ont pour vocation de mettre en avant bordeaux ! Je répète ce qu’a dit Sophie, nous souhaitons vraiment mettre en avant notre attachement viscéral à bordeaux et de souligner que nous ne sommes pas des bordeaux-dissidents. 

Quels sont les critères requis pour rejoindre Bordeaux Rocks ! ?
NT : Pour ma part j’ai rejoint ce collectif certaine de coller à l’esprit, de pouvoir contribuer à montrer des choses qui cassent les codes à bordeaux.

SF : Il n’y a pas de cahier de charge, aucun statut. C’est aujourd’hui un collectif de copines et de copains. La structuration viendra peut-être dans un deuxième temps. J’ajoute cependant que l’ensemble des vigneronnes et vignerons ont une certification environnementale. C’était le minimum requis. 

Yann Thienpont : Il est important de rappeler que pour nous il n’y a pas de positions dogmatiques sur la question environnementale. Chacun choisi son itinéraire en son âme et conscience. Je suis en bio mais je peux comprendre ceux qui ne le sont pas en particulier dans un millésime comme le 2023 où certains ont perdu quasiment toute leur récolte. Nous restons tous des passeurs de propriétés, avec l’idée de léguer quelque chose d’encore un peu plus beau aux repreneurs, enfants ou autres. 

Est-ce que ce collectif, et d’autres qu’on voit éclore en ce moment, sont là pour pallier un manque institutionnel ?
YT : Je ne sais pas si c’est pour pallier un manque. J’ai l’impression que ça s’est fait naturellement et très spontanément, dans la plus grande diversité de nos appellations et même le CIVB qui a initié cette rencontre originelle était à mille lieux de savoir sur quoi ça allait déboucher. C’est assez fou car le ciment a pris en l’espace d’une semaine de voyage. Il y a tous les profils de vins, en AOC ou pas. Nous sommes des Corsaires ou des Surcouf de Bordeaux, on ne se bat pas contre quelque chose mais pour bordeaux.

NT : J’ajoute que j’ai rejoint ce groupe parce que ça n’était pas compliqué ! Le bouche à oreille marche plutôt bien et j’ai pas mal de personnes qui me contactent pour intégrer Bordeaux Rocks ! Ce groupe aura vocation à évoluer mais aujourd’hui il doit conserver son cadre simple, une forme de fluidité, sans critère. J’ajoute que je voulais me retrouver dans un groupe uni autour de la défense et de la promotion de bordeaux. Les retours des professionnels sont bons, la mayonnaise prend ! J’ai envie d’y promouvoir le partage.

SF : Le vin c’est le produit convivial par excellence et c’est ça qu’on a aussi envie de mettre en avant ! A l’image de l’adage qui trône au-dessus de mon bureau : manger, boire, rire. (rire) 

En quoi le cadre d’une AOC ne suffisait pas ?
YT : C’est pas le rôle de l’AOC ! On donne trop de missions aux AOC, en l’occurrence ici c’est plutôt le boulot des groupes organiques ou du CIVB. J’assimilerais le collectif  à une mosaïque de gens et de personnalités, à l’image des Mosaïques de la Basilique Saint-Marc à Venise, c’est un ensemble de petits carreaux qui mit bout à bout donne un chef d’œuvre ! (rire) 

La prochaine étape ?
SF : Une opération destinée aux pros qui aura lieu dans le off de Wine Paris le 11 février, sur une péniche ! Nous travaillons dores et déjà à un événement qui aura lieu lors des primeurs. 

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L’appellation Mercurey fête ses cent ans !

Mercurey est fière de marquer cet anniversaire avec trois rendez-vous passés et à venir, reflets d’un territoire uni au savoir-faire réputé et confiant dans l’avenir.

Cela fait un siècle qu’elle existe officiellement (grâce à un jugement du 29 mai 1923) avec des limites géographiques précises. Elle le doit à deux de ses vignerons qui ont souhaité protéger ce nom en saisissant le tribunal de Chalon pour dénoncer la pratique de vignerons de communes voisines qui osaient déclarer produire du Mercurey. Mais si elle tient à fêter dignement ce centenaire, c’est autant parce qu’elle est fière de son héritage que parce qu’elle a conscience d’être « un trésor à redécouvrir ». Cette expression du président de l’ODG, Amaury Devillard, souligne l’évolution des vins de Mercurey depuis 25 ans. L’appellation, une des plus importantes de Bourgogne (650 ha), a longtemps alimenté le négoce parfois au détriment d’une qualité optimale. Les vignerons ont depuis augmenté leur production de bouteilles et, grâce à une réelle entraide, fait progresser leurs vins. « La réputation de vins quelque peu rustiques semble aujourd’hui caduque au profit de vins connus pour être gourmands, équilibrés, fruités, aux tannins fins et d’une grande digestibilité » précise Amaury Devillard. La place et la notoriété des Mercurey blancs (représentant 15% de l’appellation) va également croissant ; le chardonnay comme le pinot noir s’épanouit volontiers sur les terroirs aux profils variés de Mercurey. La Saint Vincent Tournante de 2017 (100 000 visiteurs) avait déjà donné le signal d’un nouvel élan commercial. La forte hausse des vins de la Côte d’Or a aussi rejailli favorablement sur les vins de la Côte chalonnaise. 

C’est un anniversaire en trois étapes que vit le village. Les festivités ont débuté le 30 mai dernier avec la commémoration du décret d’appellation : 3 plaques ont été posées à Mercurey, Saint Martin sous Montaigu et au Caveau Divin. La fête atteint son paroxysme le 8 juillet avec un public large qui a pu savourer les animations variées. Le meilleur (pour les gourmets) est à venir avec le dîner de gala le vendredi 8 mars 2024 à l’Abbaye de Maizières en présence des chefs de Lameloise et de L’Amaryllis, Eric Prat et Cédric Burtin qui sauront, par leurs mets étoilés, sublimer les crus de Mercurey. Le lendemain, les amateurs et la presse seront invités à une grande dégustation qui sera suivie d’une conférence historique donnée par le maire de Chalon. Le devoir de mémoire est un élément phare du rayonnement de la commune. Celle-ci vient de fêter la saint Vincent qui a attiré un grand nombre de jeunes curieux de leur passé et attachés à leur terre, souligne Amaury Devillard. Benoît et Emilie Eschard (Domaine Jeannin-Naltet) témoignent de leur rôle d’héritiers et de passeurs : « La célébration de la St Vincent, les anniversaires des appellations et des confréries sont des moments importants pour la communauté viticole. Nous sommes honorés d’être les garants de notre Saint pour cette année et les ambassadeurs de l’Appellation Mercurey à la St Vincent Tournante le week-end prochain. A l’heure où l’individualisme est roi, il semble fondamental de soigner ce bien collectif qu’est notre belle appellation de Mercurey. Il s’agit d’un héritage, et nous ne sommes que des gardiens temporaires de nos parcelles, avec la responsabilité de les transmettre dans un état au moins aussi excellent que celui dont nous avons hérité. C’est la réflexion et la mise en œuvre collective des mesures qui nous permettra de gérer la transition et d’assurer à l’Appellation de fêter ses 1000 ans dans 900 ans ! ».

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Château La Garde : fournisseur officiel de l’Académie des César

Château La Garde, en appellation Pessac-Léognan, sera l’unique fournisseur officiel des vins tranquilles de la prestigieuse cérémonie des César, le 23 février prochain à l’Olympia.

Tous les invités réunis pour la 49e cérémonie des César, présidée par Valérie Lemercier et diffusée sur Canal+, ainsi que la dizaine d’événements qui l’entoure, pourront apprécier les vins du château La garde. « Nous présenterons Château La Garde rouge 2014 pour fêter les 10 ans et montrer le potentiel de garde mais également La Garde 2022, le dernier millésime mis en bouteille et Terrasse de La Garde 2018 que nous travaillons en ce moment sur la restauration française », précise Valentin Jestin, directeur de la marque Maison Dourthe. L’iconique N°1 de Dourthe sera également présenté au cours des différents apéritifs et dîners autour des César.

À travers ce partenariat unique, le Château La Garde entend « rayonner et laisser son empreinte « verte » et indélébile dans les mémoires du cinéma français. Le château est un véritable théâtre sur la nature, qui foisonne d’une énergie sans pareille, émanant du terroir, de sa biodiversité et des hommes qui l’accompagnent », insiste Valentin Jestin.

Un César sera prêté pendant deux mois à la propriété pendant la campagne des Primeurs. Chaque visiteur qui passera par le château pourra venir le voir. « C’est une belle occasion pour nous de faire un clin d’œil à ce partenariat. »

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Saint-Vincent à Cahors : rencontres et d’échanges entre femmes du vin

A l’occasion de la Saint-Vincent des Vins de Cahors qui se déroulait le week-end dernier, une rencontre entre la journaliste du vin, Laure Gasparotto, également ancienne vigneronne, et deux vigneronnes du cru Lotois a pu avoir lieu.

Une soirée en trois temps. Comme une valse. Tout d’abord, diffusion du documentaire “Vigneronnes”, puis discussion avec trois autorités de la vigne, et enfin dégustation et dédicace. C’est ce qu’a proposé le cinéma le Grand Palais de Cahors en collaboration avec la librairie La Fourmi Rouge, pour débuter la Saint-Vincent, rendez-vous festif des vigneronnes et vignerons de l’appellation lotoise vendredi 19 janvier. Une soirée avec pour thème les femmes du vin et leur œuvre, que cela soit une belle cuvée ou un roman. En effet, en invités de marque de la soirée, Catherine Maisonneuve et Maya Sallée, respectivement vigneronnes des domaines Cosse-Maisonneuve et La Calmette (Cahors), et enfin Laure Gasparotto, journaliste et auteur, ancienne vigneronne des Gentillières (Terrasses du Larzac).

Construire son domaine
Après la projection du film, toutes trois ont partagé leur expérience avec le public, à commencer par leur installation. Contrairement aux quatre exemples mis en lumière dans le documentaire de Guillaume Bodin, ces trois femmes ont construit leur domaine en partant de zéro, à deux ou avec des amis. Mais ce qui peut apparaître comme un désavantage ne l’est pas tant, à entendre la vigneronne de La Calmette. « J’ai vu aussi beaucoup d’héritages, de personnes se trouvant à l’issue d’une lignée, avec tout le poids que cela implique sur les épaules, présente Maya Salée, qui a fondé son domaine avec Nicolas Fernandez en 2016. Nous, on est plus libres. » Et Laure Gasparotto, qui a fondé Les Gentillières en 2014 en partenariat avec plusieurs amis, de renchérir : « C’est comme une page blanche où tout est autorisé. J’ai créé le domaine, choisi le nom, j’ai tout inventé. » Cette chance s’accompagne tout de même de difficultés, comme le confie l’ancienne vigneronne qui a fait le choix de cesser cette activité cinq ans plus tard. « Personne ne nous attend sur le marché. Il faut faire goûter. Pour commencer à exister, se faire une clientèle, il faut compter dix ans. »

Près de Maya Sallée, Catherine Maisonneuve, opine du chef. Devant les spectateurs venus la rencontrer, la vigneronne de 53 ans, qui a fondé avec Matthieu Cosse, le domaine Cosse-Maisonneuve en 1999, insiste sur ce qui représente pour elle « le travail d’une vie ». Interrogée sur les préjugés sexistes qui peuvent encore compliquer la tâche des vigneronnes, elle rétorque sans ciller : « Je n’écoute pas. Je ne me suis jamais posé la question homme-femme. Je me suis donné des objectifs et me suis dit : personne ne se mettra en travers de ta route si tu l’as décidé ». Comme elle, Laure Gasparotto et Maya Sallée ne se sont pas laissées décourager par des remarques ou des pratiques, qui ont, un temps, tenu éloignées les femmes du vin, et notamment du chai. « En 1994, je faisais les vendanges dans un grand domaine de Bourgogne. J’étais curieuse de voir la cuverie. Mais alors que je m’apprêtais à entrer dans le chai, un monsieur m’en a interdit, objectant que j’avais peut-être mes règles. » Selon une ancienne croyance, les femmes sont capables de faire tourner le vin pendant leurs menstruations. « Les hommes voulaient surtout rester seuls pour picoler en douce », ironise Maya Sallée, avant d’ajouter qu’en réalité les femmes ont toujours été à la vigne. « Elles taillaient, tiraient les bois, attachaient. Cela a juste été invisibilisé. »

Des vins qui ont un supplément d’âme”
En réaction au documentaire de Guillaume Bodin, qui traitait de vigneronnes en biodynamie, toutes trois ont été interrogées sur la relation entre le bio, et plus spécifiquement la biodynamie, et les femmes. Existe-t-il un lien de cause à effet ? Impossible de le dire pour les trois femmes présentes ce soir-là au cinéma. Cependant, Maya Sallée et Catherine Maisonneuve ont pu partager les raisons qui les ont poussées à faire le choix de la biodynamie. « Tous les vins que je goûtais qui avaient un supplément d’âme venaient d’une vigne cultivée de cette façon, avec un sol vivant », confie la vigneronne de Cosse-Maisonneuve. Même observation pour Maya Sallée, dont les goûts s’orientaient naturellement vers ces vins-là. Et la vigneronne de La Calmette d’imaginer une deuxième explication : « Il y a peut-être une autre raison. Liée, au fait qu’à l’origine, les femmes n’héritaient pas des domaines. Elles sont donc venues à la vigne par choix. Elles ont déjà entamé une page blanche en s’imposant parmi les hommes. La culture biodynamique serait une continuité. De toute façon, elles avaient déjà fait quelque chose qui ne se faisait pas. »

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Le TOP 100 des Trophées de l’Œnotourisme 2024

Depuis 2018, Terre de vins s’engage résolument aux côtés de la filière viticole en lançant les  Trophées de l’Œnotourisme, un challenge annuel qui met en lumière les établissements viticoles en France.

Les Trophées de l’Œnotourisme ne se contentent pas d’honorer l’excellence, mais soulignent surtout la vision novatrice des caves, domaines et châteaux viticoles. Cette compétition est le témoignage de la créativité des acteurs œnotouristiques qui se mobilisent chaque jour pour offrir des expériences inédites, adaptées aux attentes diverses de la clientèle.

Des catégories variées
Les différentes catégories reflètent la diversité œnotouristique en France. Des paysages architecturaux à l’art, la culture et le savoir-faire, en passant par le vignoble en famille, l’œnotourisme d’affaires et les événements privés, la pédagogie et la valorisation de l’environnement, jusqu’au séjour et à la restauration à la propriété, chaque catégorie révèle une perspective unique au sein du vignoble. 

Deux récompenses sont attribuées par catégories : Expérience Exceptionnelle pour les propriétés d’envergure et Expérience Remarquable qui met à l’honneur les propriétés plus confidentielles.

Un grand jury d’experts
Le grand jury, composé d’experts renommés tels que des membres d’Atout France, l’agence de développement touristique en France, et les journalistes de Terre de vins, a scrupuleusement examiné plus de 300 candidatures pour constituer le prestigieux TOP 100. 

Chaque établissement retenu dans le TOP 100 a été sélectionné en fonction de critères rigoureux, garantissant une offre riche et variée. La qualité et la cohérence de l’offre par rapport à la thématique sélectionnée, sa complexité, son originalité et enfin, la réponse aux besoins des défis contemporains tels que la famille, les expériences et l’environnement ont été les critères déterminants. « Une nouvelle fois, l’examen des candidatures de cette édition des Trophées de l’Œnotourisme met en exergue le dynamisme du vignoble français en matière d’hospitalité. Grands opérateurs comme petites structures familiales redoublent d’ingéniosité pour proposer aux visiteurs des expériences très variées et qualitatives, et ce, dans toutes les régions viticoles. Cela nous prouve, plus que jamais, que l’œnotourisme est un levier essentiel pour faire vivre nos territoires et continuer de créer du lien avec les amateurs, à une période où la filière en a profondément besoin » explique Mathieu Doumenge – Grand Reporter à Terre de vins et membre du grand jury. Ce sont 14 régions viticoles françaises qui sont représentées cette année dans les 100 meilleurs.  

Découvrez le TOP 100 sans plus attendre !

Les dates à retenir 
* Jeudi 22 février : jury final afin de sélectionner les lauréats 
* Mardi 29 février : webinaire thématique en présence du TOP 100
* Lundi 4 avril : annonce des lauréats sur terredevins.com 
* Mardi 16 avril : soirée de remise des prix des lauréats à la Cité des Climats et Vins de Bourgogne
* Mai 2024 : sortie du numéro spécial Œnotourisme

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Le Domaine Puech à la verticale du temps

Quelques semaines après l’annonce de la reconnaissance des Grés de Montpellier en AOC, Christophe Puech, le vigneron du domaine éponyme, basé à Saint-Clément de Rivière dans l’Hérault, avait convié quelques privilégiés dont Terre de Vins à une verticale de sa cuvée ”Noémie”. Un moment suspendu sur 21 millésimes. Magique !

Saint-Clément-de-Rivière, Hérault. Sur la façade d’un des bâtiments viticoles, le domaine Puech affiche sa date de création, 1913, en “chiffre de noblesse”. C’est là, dans la salle baptisée “Entre Cave et Oliviers”, qu’une petite troupe de privilégiés (Andrew Jefford, critique anglais, Thierry Boyer, sommelier conseil, Erwan Guével, oenologue au laboratoire Natoli, Isabelle Vermorel, directrice de la toute nouvelle appellation Grés de Montpellier, ou encore Michel Hermet, propriétaire du Wine Bar “Le Cheval Blanc” à Nîmes) a pu actionner la machine à remonter le temps le jeudi 18 janvier dernier. Evidemment, Terre de Vins n’a pas manqué l’occasion de déguster ces 21 millésimes (de 1999 à 2021 sauf 2005 et 2010) de la cuvée “Noémie” (du prénom de l’une de ses filles), proposée par Christophe Puech, 5e génération. « On avait déjà fait cet exercice en 2018 et cela avait donné lieu à des échanges passionnants, se souvient le vigneron. C’est toujours intéressant d’avoir l’avis de dégustateurs avertis sur la mémoire de notre travail. » 

Christophe Puech ©Y. Palej

Trame tannique suave et caractère méditerranéen
Après avoir dégusté les sublimes chardonnays de la cuvée “Elisa” (son autre fille) en 2019, 2020, 2021 et 2022 (IGP St Guilhem le Désert, 16,50€) pour ouvrir le palais, le 1999 ouvre le bal : un nez sur les pruneaux confits, une bouche très marquée par le moka et une finale légèrement épicée mais surtout une trame tannique suave et une droiture. L’assemblée est déjà sous le charme. 2000, 2001, 2003 et 2004 confirment cette typicité sur l’onctuosité et la finesse que 2002 interrompt en raison d’une météo capricieuse, trop pluvieuse. 2006, premier millésime où le nom “Noémie” apparaît sur l’étiquette, affiche un côté plus sanguin mais la bouche est étonnamment jeune malgré quelques arômes tertiaires type cuir, cigare et liqueur de café. Le 2007 est une explosion de cacao et de fruits noirs, des notes de tapenade et d’eucalyptus viennent complexifier une bouche chaude et charnue. Un délice. Quant au 2011, il marque un léger tournant dans le style où le bourgeon de cassis fait son apparition mais le velours des tannins est toujours là. Qu’il dégage de la réglisse sur 2012, des notes de garrigue sur 2013, des arômes d’orange sanguine et d’hydrocarbure sur 2014, chaque millésime garde une ossature méditerranéenne et imprime le dégustateur d’une vraie émotion.

©Y. Palej

©Y. Palej


« Les Grés, un terrain de jeu incroyable ! »  
Puis arrive un triptyque qui fait chavirer les palais : le 2015 élégant, le 2016 concentré et le 2017 tout en rondeur et en gourmandise. « On touche la perfection », entend-on et chacun s’imagine le mets qui accompagnerait au mieux ces vins d’excellence. Les millésimes plus récents laissent percevoir des arômes floraux et une légère sucrosité : 2018, charmeur, exalte de cerise noire, de chocolat et d’épices douces, 2019, caniculaire, marque par sa justesse, son équilibre et son intensité aromatique, le 2020, plus fermé, laisser augurer un avenir prometteur quand le 2021 imprime déjà pleinement son caractère sur le cassis et la violette. « Il est rare de faire cet exercice et de n’avoir aucun défaut, aucun vin plat, résume Erwan Guével, œnologue chez Natoli. On sent beaucoup de précision chez le vigneron. » Déjà présent en 2018, Andrew Jefford relaie : « J’avais déjà été bluffé par la qualité des vieux millésimes et cette trame stylistique qui traverse le temps sans perdre de caractère. Cette nouvelle verticale le confirme : le terroir des Grés est un terrain de jeu incroyable ! » Et Christophe Puech un formidable passeur d’émotions. Pour ceux qui sont intéressés, on peut même se faire plaisir à prix plus que raisonnable puisqu’on peut acheter du 2018 (17,50€), du 2019 (16,50€) et du 2020 (15€) directement au domaine ou via le site https://domainepuech.com/commandeenligne

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