Cali : « Je me sens meilleur en vieillissant »

Parrain de la sixième édition du Tour des Cartes qui se verra dévoiler ces lauréats ce lundi 31 janvier au soir, Cali est un amoureux du vin. Il avait reçu Terre de Vins pour notre magazine de septembre, octobre 2020. Retrouvez la liste des 100 finalistes, répartis en 6 catégories en cliquant sur ce lien.

Cali, Bruno Caliciuri pour l’état civil, père de quatre enfants, auteur-compositeur-interprète, nous a reçus sur ses terres catalanes, à Perpignan, où il est né et a grandi. Petit-fils, côté père, d’un Italien de Calabre enrôlé dans les Brigades internationales, et fils de Vincent, qui se réfugia en France après la défaite des républicains face à Franco ; petits fils, côté mère, d’un communiste et Catalan, Cali s’est construit autour de ses racines politiques, sociales et culturelles qu’il revendique. Engagé, il l’est aussi dans ses actions solidaires, comme au service de ses passions, le rugby et le vin. Avec lui, c’est le vin des copains et de la fraternité qui coule sur les tables, le vin de l’ivresse créatrice, le vin des émotions que l’on découvre sans retenue car « tu peux mourir demain »… Entretien confidence à l’ombre d’une terrasse catalane.

Propos recueillis par Mathilde Médeville et Rodolphe Wartel

Dans ton parcours, les racines sont là, présentes partout. Elles jalonnent ta vie d’homme…

Mon père nous a laissé une lettre à tous, pour expliquer le pourquoi de sa vie et pour honorer son père qui était un héros. J’ai écrit des chansons sur ce sujet. C’est très émouvants car des gens qui viennent dans mes concerts sont allés jusqu’à faire des recherches. Certains sont allés jusqu’à trouver des archives en Russie… Il y a un an, j’ai notamment reçu un document : il s’agissait d’une lettre de mon grand-père qui supplie les autorités en place de donner du lait et de la soupe au petit garçon qui se trouve dans un camp de Mende et vient d’arriver d’Espagne. Le petit garçon c’était mon papa.  En janvier 1939, mon père avait six mois. Il a passé la frontière dans une brouette.

Toute ta révolte vient de là ?

Oui, cela vient de là. C’est le côté paternel.  Du côté de ma mère, mon grand-père était communiste à fond. J’ai le souvenir de mon grand-père qui se battait, avec ses poings ! Mon père, quant à lui, c’était plutôt Lino Ventura. Je l’ai vu pleurer deux fois : la première quand il a déchiré sa carte du parti socialiste. La deuxième, c’est en écoutant Léo Ferré. Je me suis dit « Qui est cet homme qui fait pleurer mon père » ? J’ai voulu connaître Ferré. J’ai chanté Ferré. La famille Ferré vit en Toscane. Ils ont une vigne dont s’occupe le fils de Léo, Mathieu. Je suis très lié à eux…

Et le vin dans tout ça ?

J’ai été fasciné grâce à un garçon qui est venu dans mon village. On dégustait ensemble et il découpait la France en quatre, il découpait, il découpait… Et à dix kilomètres près, il te trouvait le vin. Alec, mon ami d’enfance, est également parti faire des études d’œnologie et d’hôtellerie. Cela m’a fasciné. Un soir, on va voir le concert des Stranglers à l’Olympia puis on va prendre un verre dans un bar à vin. Il commande deux champagnes. Le garçon nous sert. Alec goûte son champagne puis il goûte le mien et il dit au serveur « Ce champagne-là, ce n’est pas celui qu’on a commandé. » Le serveur avait voulu nous embrouiller mais Alec l’avait démasqué. J’étais très fier.

Tu dégustes beaucoup ?

La garde des vins me passionne. J’ai pu récemment boire un vin de 1875 en Rivesaltes. Quand tu le mets dans la bouche, tu te dis, à cette époque-là, les gens ont foulé du raisin, l’ont mis dans le tonneau. Cela a traversé les guerres. Cela m’a bouleversé. Ma phrase, c’est « On meurt demain. » Je dis toujours ça aux amis qui veulent aller se coucher, donc on ne va jamais se coucher.

Tu viens de te produire en concert chez Gérard Bertrand, au festival de jazz de l’Hospitalet. Alors ?

J’ai ressenti quelque chose d’évident : le public a besoin de concerts. Ils étaient comme des fous ! La musique est vitale. Nous avons besoin de communion. J’étais déjà allé chez Gérard Bertrand déguster avec Stéphane Queralt, œnologue.  Ce qui m’avait plu, c’est que dans ses caves il possède des échantillons de terre et de pierres. Il te dit « Ces vins, ils viennent de là. » Il te demande sucer la pierre… J’avais vécu ça avec l’assembleur de château Pommard. En 2013, je voulais une bouteille de Pommard de 2012 pour la naissance de ma fille. Le soir, il m’a composé un assemblage en direct, un numéro 0 du 2012 et il m’a signé la bouteille, comme une rock-star !

Les vins que tu aimes, quels sont-ils ? Blanc, rosé, rouge ? De ta région, d’ailleurs ?

Mon palais n’a pas de mémoire. Je suis fasciné par les vins que je peux reconnaître, me dire « Tiens c’est un ami qui revient me voir. » Un Pommard, je sais que je reconnaîtrai. Pour mon palais, c’est un ami. Le Mirmanda de François-Xavier Demaison, c’est la même chose. Quelque chose me touche dans cette approche-là. J’aime plein d choses, j’aime les vins du Roussillon, Gauby, la Rectorie mais aussi les autres. Nous avons des vins incroyables comme L’Hommage aux vignerons de Tautavel, par Gérard Bertrand. C’est le sang qui coule. J’aime aussi mettre une fraise dans un verre de champagne. J’aime mettre une grappe de muscat au congélateur puis la mettre dans un verre de muscat de Rivesaltes que j’ai mis au frais. C’est une recette d’apéro qui ne coûte rien et elle est merveilleuse.

As-tu organisé une cave ? Tu as acheté une Eurocave ?

Oui, mais j’ai demandé à Stéphane Queralt de m’aider. Il a dit « Ça il faut balancer, ça il faut garder. » On m’a offert beaucoup de vin. J’ai acheté une cave tempérée. Quand Stéphane est venu, je lui ai demandé de prendre trois bouteilles dont une de Cheval blanc que j’avais. Il m’a dit « Je ne peux pas. » Je lui ai dit « On meurt demain. » Alors on a pris un Cheval blanc et deux pommards…

Ta première gorgée de vin ?

J’avais monté un groupe de gamins qui s’appelait Pénétration anale. On est rebelle jusqu’au bout ! Un jour, le batteur, Alec, est revenu avec du vin de cuisine, un rosé qui s’appelait Le Bienvenu. C’était horrible. Cela coûtait deux francs la bouteille…

Côté accords mets et vins ?

Mon plat préféré c’est la cargolade. C’est un plat de fraternité. Tu mets une grille d’escargots avec de l’aïoli, avec le village autour. Ce sont mes souvenirs de gamin. Là, il faut un rouge assez frais. Tu meurs demain ! Il faut également manger des huîtres des frères Besson. Elles sont élevées dans les Cornouailles, puis en Vendée. Là-dessus, tu me mets un grand blanc, celui que tu veux, c’est une folie furieuse.

Avec quels potes de scène bois-tu du vin ?

Je déguste avec mon pianiste, il s’appelle Augustin Charnet. Il est amateur de vin. Son père, Yves Charnet, est un philosophe et un poète. Il était un ami de Nougaro.

Quand on est rock, qu’on a flirté avec le metal et le punk, le vin traduit-il une forme de maturité et de sagesse ?

Si je suis plus sage ? Pas sûr… En amour, en musique, en vin… Il faut engranger toute cette expérience et tout ce parcours. On a chacun notre horloge. Je me sens meilleur en vieillissant. J’ai plus de recul. Je ressens aussi la fragilité de la vie, le prix de la vie.

Dans « Putain de vie », tu dis « on va se saouler… » , comme si le vin pouvait être aussi le vin des excès ? Dans notre société hygiéniste, tu assumes ?

Si tu es avec des amis et que tu bois un grand vin, la nuit ne finit jamais. Tu es ivre de tout, d’alcool mais aussi de bonheur et de joie. Tu sens les coups de brûlure, les coups de sagaies dans les veines. En tournée, on part en bus à deux étages. À la fin du concert, tu as pris tellement d’émotion et pris tellement d’amour que tu ne peux pas aller te coucher. Tu ne peux pas dormir avant 6 heures du mat’, quand tu es merveilleusement ivre. Dans ce bus, on débouche de bons vins qu’on apporte et qu’on fait goûter aux autres. J’avais une ambition, c’était d’emmener des amis dans cet autobus et de faire le tour de France des vins

Quelle est ta relation aux cavistes et aux sommeliers ?

Quand je vais chez un caviste, je lui dis « Donne-moi tes trois vins de la semaine. » Quant aux sommeliers, j’en rencontre beaucoup en tournée. L‘un d’eux m’a dit un jour « Vous allez entendre le murmure de la pêche. » J’ai trouvé ça merveilleux. Là, tu as envie de goûter…

Ta grande passion est le rugby à XV. Tu l’as pratiqué à Vernet-les-Bains et à Prades. Quelles similitudes trouves-tu entre vin et rugby ?

Au rugby tu te fais mal pour que le copain ait moins mal. Cela m’a toujours bouleversé. Franck Azema est mon ami. J’ai fait des photos avec Romeu, j’étais comme un gamin. Avant-hier, chez Gérard Bertrand, j’ai fait monter Cordoniou sur scène. On a refait la passe de 1981 et il a marqué l’essai ! Au foot, les clubs sont séparés par des CRS. Au rugby, tout le monde peut s’engueuler et encore boire l’apéro après le match. Le trait d’union, c’est la fraternité.

Tu es un gamin de Prades, où tu as joué au rugby. Un village dont le maire est Jean Castex. Ton regard sur notre nouveau Premier ministre, toi homme engagé à gauche ?

On a gagné un très bon Premier ministre. En sous-marin, il a aidé de nombreuses familles et beaucoup de gens en détresse dans notre vallée. La ville de Prades va beaucoup le regretter. Au lendemain de sa nomination, je lui ai envoyé un SMS et lui ai dit « Tu es l’homme de la situation ». Là, on met un pompier au milieu des flammes, mais j’ai l’impression que ça a l’air de pas mal se passer…

Tu es engagé pour l’environnement. Cela signifie-t-il vins bio ?

Oui et c’est un sujet car ma compagne peut avoir des maux de tête en buvant du vin. Cela la concerne. Le bio en général, cela fait partie du processus de survie de la planète. L’inquiétude se généralise grâce aux jeunes. Évidemment, je défends l’écologie. Le monde est en train de s’écrouler. J’en ai réellement pris conscience.

Parmi tous tes titres célèbres, on connaît « C’est quand le bonheur ». Le vin, c’est le bonheur ?

Oui, mais encore une fois, ce qui est intéressant avec le bonheur c’est de ne pas le toucher. Tu reviendras la prochaine fois pour le toucher. Tu n’es jamais au bout de quelque chose. Tu peux crier tout ton amour en disant « Je vois l’absolu » mais tu pourras encore aller plus haut… Avec le vin c’est la même chose…

Ta dernière gorgée de vin ? Avec qui la boiras-tu ?

Mon ami Steve Wickham, le violoniste de Waterboys, habite en Irlande. Un jour, il m’a emmené dans un endroit, à Sligo, où tu dois frapper trois fois à la porte à la bougie, ils t’emmènent au bout d’un couloir et ils te servent du vin chaud. Au moment de l’oppression, ils se retrouvaient là. Pour ma dernière gorgée de vin, je veux donc me retrouver là et j’aimerais y emmener des amis. J’emmènerai François-Xavier Demaison, je convoquerai Patti Smith, Keith Richards (à qui je dirai « Arrête de boire du Jack Daniel’s »), Tom Waits, Nike Cave, Springsteen… Comme tout est possible, je ferai revenir David Bowie, et avec Léo Ferré tout nu qui danserai avec Mick Jagger, on lèvera un verre de vin à la vie.

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[Escapade Cognac] Hine met l’accent sur le terroir

Jarnac-Charente, cité protestante greffée sur un méandre du fleuve Charente a intimement lié son destin à celui de l’eau-de-vie charentaise. La couleur des murs comme les parfums qui émanent des chais souterrains en ont fait la rivale, sinon la sœur, de la bien-nommée Cognac.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 1 : Hine

La maison Hine met l’accent sur le terroir
À l’évocation de la marque, la couleur rouge vient à l’esprit, le cerf aussi, ébouriffé de ses bois, ou encore le flacon aux formes symétriques de l’éternelle cuvée Antique. Derrière les images d’Épinal de cette maison lovée sur le quai de l’Orangerie, il y a des visages qui traduisent le tournant pris depuis une vingtaine d’années. Celui de Julien Boiteau d’abord, qui vient de l’univers du vin, passé entre les prestigieux murs des châteaux Latour et Margaux. « À compter de 2004, la maison Hine a acquis différents vignobles pour développer le single estate. Je dirige ces domaines dépassant la centaine d’hectares comme je dirigerais un grand cru dans le Bordelais ou en Bourgogne », explique Julien. Ainsi, l’accent est mis sur le parcellaire et le millésime au sein de la maison jarnacaise. Enfin, propriété de la famille Guerrand-Hermès, Hine ouvre de plus en plus ses portes aux amateurs. C’est le second visage : celui de Gaëlle Restoint. « En France, Hine n’est pas si connu que ça. Nous proposons des visites très intimistes dans les chais historiques, pour faire comprendre notre savoir-faire, notre signature, notre philosophie », explique la responsable des visites. Il en résulte une réelle immersion au sein de la magie Hine, avec un programme de visites (de 20 à 70 €) qui peut s’achever sur la dégustation du domaine Bonneuil (2005, 2008, 2010) et sur deux autres millésimes pour distinguer le vieillissement d’un cognac dans des chais de Jarnac de celui dans des chais du Royaume-Uni. La maison Hine, qui marche sur sa 258e année, demeure plus que jamais dans le sens de l’histoire.

16200 Jarnac-Charente
05 45 35 59 59 – Site internet

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Le Sens de la Nature gagne les vins de Bergerac-Duras

Les vins de Bergerac-Duras se mettent au vert en développant leur Sens de la Nature. L’opération lancée par la Région et amplifiée par l’Interprofession permet d’aider toutes les familles du vin dans le cadre du plan France Relance 2021-2023.

Avec un budget total de 1,272 M€ à 40% pris en charge par le Conseil régional, il y a de quoi multiplier les idées pour accompagner la relance. L’IVBD l’a vite compris et a même décidé de compléter le dispositif pour le rendre plus accessible aux pme. Le plan est porté aujourd’hui par 38 entreprises (dont 33 caves indépendantes) sous divers labels et certifications (AB, HVE, Demeter…), à titre individuel pour des actions en marque propre et par l’IVDB avec des opérations collectives. Les entreprises candidates devaient être labellisées ou en conversion et proposer des actions de commercialisation et de prospection.

Informer sur l’engagement global

Parmi les premières actions collectives mises en place, des coffrets cavistes en bois estampillés Esprit Nature dans lesquels chaque producteur présente deux cuvées avec deux verres et un livret explicatif sur l’engagement durable, la création d’un site internet dédié, de jeux concours, une étude de marché sur les circuits courts (imap, épiceries) et les réseaux spécialisés bios… « Ce plan de relance tombe à point nommé au moment où il faut à nouveau vendre et valoriser, précise Marie Lecourt, responsable marketing et digital de l’IVBD. Le travail sur la production est d’autant plus important qu’il est devenu évident que le bio n’est pas une mode mais bel et bien une tendance pérenne et il ne faut plus que ce soit un sujet délicat à aborder afin de ne pas créer de scission avec les producteurs conventionnels. Il faut rassembler, tenter de convaincre ceux qui hésitent encore sans opposer les producteurs entre eux. Nous ne voulons pas seulement expliquer le souci de l’environnement par le mode de production mais aussi par l’art de vivre et l’engagement global d’un vignoble ». Telles la plantation de 800 arbres à Monbazillac, la recherche sur le désherbage robotisé, l’installation de stations météo dans les vignes… « Nous pensons que l’information sur la production ne va rapidement plus suffire a susciter l’achat d’une bouteille. Il faut aussi parler de ce qui différencie un vignoble, de son engagement de territoire pour valoriser toutes les initiatives ». En 2021, 53% des exploitations bergeracoises étaient sous label (28% AB, 25% HVE) ce qui représente les deux tiers des surfaces, soit 7800 hectares et environ 24 millions de bouteilles.

Diversifier les débouchés

Parmi les actions individuelles, ont été proposées des insertions en prospectus et des animations en GD, des prospections dans des épiceries hors Nouvelle-Aquitaine, des réunions-dégustations organisées par un vigneron chez des amateurs de vin, façon Tupperware (comme le domaine de Siorac), le développement de plaquettes d’information (tel le domaine de Perreau pour informer ses clients du passage en bio), la création de sites internet pour diversifier ses débouchés avec le e-commerce, la participation à des salons export ou France (comme celui de Terre de Vins en novembre dernier à Toulouse)…

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Le Lycée hôtelier de Lille remporte le Challenge Saint-Emilion

Pour la  2ème année consécutive, cette compétition mettait en concurrence les écoles  hôtelières de France et de Belgique, afin d’imaginer les projets de communication et de vente pour faire de Saint-Emilion « The Wine To Drink »

Sur la ligne de départ du Challenge Saint-Emilion 2022, se tenaient les élèves de neuf écoles hôtelières : ceux de la Mention Complémentaire Sommellerie du Lycée Hôtelier International de Lille, de l’UFA Joseph Storck à Guebwiller, du CEFPPA Adrien ZELLER à Illkirch-Graffenstaden, du Lycée Hôtelier de l’Hermitage à Tain l’Hermitage, du Lycée Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden, du Lycée Hôtelier Raymond Mondon à Metz, du Lycée Privé Hôtelier Saint-Jean à Limoges, de l’Ecole hôtelière de Saint-Quentin-en-Yvelines à Guyencourt, et de la 7e Professionnel Sommellerie – Œnologie de l’Ecole Hôtelière Provinciale de Namur en Belgique. Dans la continuité des actions de formations mises en place avec les Ecoles Hôtelières, les vignerons de Saint-Emilion leur ont demandé de rivaliser d’inventivité pour promouvoir leur vignoble et leurs vins. PowerPoint, vidéos, dossier… les élèves avaient carte blanche pour présenter leurs projets.

Après concertation du jury composé de viticulteurs des différentes appellations de Saint-Emilion, les quinze élèves de la Mention Complémentaire Sommellerie du Lycée Hôtelier International de Lille ont triomphé. Ils remportent un séjour de trois jours, fin mars, à la rencontre des vignerons des appellations Lussac Saint-Emilion, Puisseguin Saint-Emilion, Saint-Emilion et SaintEmilion Grand Cru. « Les autres participants n’ont pas démérité, précise le communiqué relatif au palmarès du  Concours. Ils ont fourni un travail de recherche, d’analyse et de propositions de grande qualité, qui démontre le haut niveau de ces futurs professionnels. » Tout en faisant découvrir le vignoble bordelais et ses vignerons à ces futurs prescripteurs, ce concours permet également de confronter la vision de ce vignoble aux attentes de la jeune génération, et de faire naître des idées novatrices. 

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Le Brouilly lieu-dit Pierreux de Nicolas Boudeau, meilleur gamay du monde

La 12ème édition du Concours International du Gamay a eu lieu à la Cité Internationale de Lyon samedi 15 janvier dernier. 738 échantillons venant du monde entier et issus du cépage gamay, ont été dégustés par un jury de 150 dégustateurs professionnels et amateurs avertis.

À l’issue de la dégustation, un « super jury » composé de différents experts (trois sommeliers, un œnologue et un journaliste spécialisé) a décerné à l’aveugle, parmi les vins présélectionnés, le trophée du « Meilleur Gamay du Monde » 2022. Nous avons posé 5 questions au lauréat, Nicolas Boudeau.

Comment préparez-vous le concours international du gamay qui a lieu chaque année à Lyon ?

Je participe depuis 2013. J’ai obtenu plusieurs médailles, la première dès 2013, grâce à une cuvée vieilles vignes, et tous les ans je mets quelques échantillons, je choisis les cuvées en fonction de celles que je souhaite développer commercialement, par exemple. Cette année j’ai mis mon rosé qui a obtenu la médaille d’argent. Mais ce sont surtout des cuvées de Brouilly car j’en ai trois sur trois lieux-dits, et c’est souvent Garanges qui vient en tête, même si cette année c’est Pierreux qui a gagné !

Salon vous, pourquoi votre vin a gagné ?

On a un lieu-dit exceptionnel sur Pierreux, avec une richesse de sol incroyable, et le millésime 2020 a connu une maturité exceptionnelle, sans compter que je fais des contrôles de maturité très fréquent afin de définir une date optimum de récolte. C’était une année très solaire, donc les vieilles vignes qui ont entre 60 et 80 ans ont moins souffert de la sécheresse puisqu’elle sont profondément enracinées sur des sols granitiques très profonds, malgré de petits rendements (de l’ordre de 20/25 hL/ha).

Cela a donné un vin complexe, très concentré, avec de la profondeur, de la longueur en bouche. On retrouve bien les fruits du gamay mais version fruits noirs, cela créée une belle harmonie ! L’effet millésime joue beaucoup sur le profil de nos vins. Là on a pu garder notre identité beaujolaise tout en étant complexe et profond.

Comment avez-vous vinifié cette cuvée et comment conduisez-vous votre domaine en général ?

On travaille beaucoup sur la vinification, trois semaines en cuves, on égrappe à 50%, on fait deux remontages par jour, on fait des pigeages, des délestages, et on travaille beaucoup l’extraction des tanins.

Ensuite le vin est élevé jusqu’en mai où il est mis en bouteille, puis il y vieillit pendant un an, ce qui lui laisse le temps de se bonifier. On travaille beaucoup les sols, on fait partie de « groupe de biodiversité » donc on plante des haies, je suis en HVE 3 et on a commencé la démarche en bio sur une partie de l’exploitation, car on s’aperçoit que sur les gobelets, c’est pas simple de faire passer le tracteur !

Que représente cette victoire pour vous ?

Ce qui me touche le plus, c’est la reconnaissance du travail accompli. De toutes ses heures qu’on ne compte pas, de notre souci de veiller à toutes les choses possibles qui peuvent rendre le vin meilleur, à notre investissement.

On s’est donné du mal, et ça paye. En Beaujolais il y a énormément de travail, c’est long pour tailler, l’ébourgeonnage prend du temps, on travaille le sol avec des charrues, le palissage de la vigne….

Et puis commercialement l’effet est très net, et cela va m’aider à développer ma notoriété. Avant il fallait que j’aille pousser les portes, mais grâce à cette médaille c’est beaucoup plus simple, j’ai déjà des appels de restaurateurs, de cavistes, qui sont intéressés pour la cuvée mais aussi pour toute la gamme. Ca me permettra aussi de continuer à travailler sur mes lieux-dits, pour monter en gamme.

C’est un bon signe pour la reconnaissance des Brouilly en premiers crus ?

Oui, c’est un super signal et ce genre de reconnaissance peut aider à faire avancer le dossier. Le parcellaire de Pierreux revient depuis plusieurs années sur la reconnaissance des lieux-dits.

Je fais partie de la commission et on se voit une fois par mois pour déguster chaque lieu-dit, mais on sait que ça va prendre beaucoup de temps, on compte environ dix ans en tout, donc à l’horizon 2030 maximum, si tout va bien.

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La folle journée de Nantes : musique et muscadet

Le festival musical de Nantes, La Folle Journée, est maintenue du 26 au 30 janvier. Certes sans buvette ou restauration, mais comme chaque année, une cuvée de Muscadet a été choisie pour célébrer le lien qui unit Nantes la musicienne à son riche terroir de vins. Les mélomanes devront la rapporter à la maison pour la savourer en souvenir des concerts.

En 2022, la Folle Journée sera consacrée à « Schubert le Voyageur », incarnation du « Wanderer », figure emblématique du romantisme allemand. Elle revient après une année d’absence à Nantes et dans ses environs, au cœur du Muscadet. Ou plutôt des Muscadets, puisque les différents terroirs du pays nantais se distinguent de plus en plus : Muscadet de Sèvre & Maine, Muscadet Côtes de Grandlieu, Muscadet Coteaux de la Loire ainsi que les onze crus presque tous officiels, Clisson, Gorges, Le Pallet, Château Thébaud, Mouzillon Tillières, Monnières Saint-Fiacre, La Haye Fouassière, Vallet et Champtoceaux (ces trois derniers au dernier stade, en commission d’enquête INAO). De grands musiciens viendront à la rencontre de leur public et les feront voyager dans la musique de Franz Schubert. Claire Désert et Emmanuel Strosser au piano à quatre mains, Victor Julien-Laferrière au violoncelle, l’ensemble Sinfonia Varsovia, le pianiste Michel Dalberto, le quatuor Modigliani, ainsi que de nombreux chanteurs et ensembles vocaux sont au rendez-vous. Pas moins de 220 concerts et un millier d’artistes animeront la Cité des Congrès du 26 au 30 janvier.

La cuvée du Festival

Les valeurs portées par le festival depuis sa création par René Martin – de la musique de qualité pour tous – font écho au vignoble de Nantes dont le rapport qualité-prix ne fait aucun doute. Des liens profonds se sont établis et maintenus entre la Folle Journée et les vignerons du pays nantais. Le plus important est la sélection de la cuvée de Muscadet qui incarne le partenariat pendant toute la durée du festival. Comme chaque année, après une présélection d’une cinquantaine de cuvées ambassadeurs et une dégustation finale à l’aveugle de 7 échantillons à l’aveugle, une cuvée lauréate a été choisie le 2 décembre par le jury constitué des partenaires de la Folle Journée.

Muscadet des Coteaux de la Loire

Il s’agit d’un Muscadet Coteaux de la Loire sur lie 2020 Cuvée « Les Chailloux » du domaine des Galloires. Cette cuvée, en 100% melon de Bourgogne, comme tous les muscadets, est issue de magnifiques terroirs de micaschistes situés dans la zone Coteaux de la Loire, à l’extrémité est du pays nantais, aux confins de l’Anjou. Elle est l’expression du talent de la famille vigneronne Toublanc, propriétaire du domaine, situé en Maine-et-Loire, qui produit plusieurs cuvées de Muscadet, mais aussi d’Anjou, de Coteaux d’Ancenis et de Crémant de Loire. Elle a été sélectionnée pour son caractère et le plaisir immédiat qu’elle procure. Cette cuvée des « Chailloux » charme d’emblée par son attaque nette et rafraichissante, ses parfums qui mêlent la pêche et les agrumes. On apprécie son équilibre et sa jolie finale persistante, le tout soutenu par un très léger perlé, dû à l’élevage sur lies fines pendant huit mois. Idéal comme apéritif et avec les produits de la mer ou des rivières.

Billetterie encore ouverte

Clin d’œil de l’histoire, il y a 25 ans, en 1997, l’édition de la Folle Journée consacrée à Schubert avait déjà honoré un Muscadet Coteaux de la Loire. C’est l’appellation nantaise la plus confidentielle, celle dont les paysages magiques au bord du fleuve auraient certainement inspiré le voyageur autrichien. Quelques concerts ont dû être annulés, comme on le comprend en raison de la pandémie et des problèmes de déplacement des artistes. Mais le choix demeure et il reste quelques places pour se délecter des « divines longueurs » comme des courts « Ländlers », qui font la magie de Franz Schubert.

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Rhône: Olivier & Lafont, le négoce façon amicalement votre

Œnologues, Gérald Lafont et Baptiste Olivier ont créé leur petite maison de négoce sur la rive droite du Rhône. Une association amicale qui a débouché sur une belle aventure internationale.

L’un est originaire de Saint Laurent des Arbres dans le Gard, l’autre de Léognan dans le Bordelais. Tous deux diplômés en œnologie à Montpellier, ils ont forgé leur expérience dans différents domaines, ou maisons de négoce, en France et à l’étranger. C’est à l’ICV de Beaumes-de-Venise, où ils étaient tous deux employés, que la rencontre a eu lieu. Des valeurs communes, l’envie d’élargir leurs horizons, couplées à une belle amitié ont donné une nouvelle orientation à leur métier et leur avenir.

Gérald et Baptiste sont complémentaires. Immergés dans la vallée du Rhône, avec leur activité de consulting en œnologie, ils ont construit leur réseau. De Châteauneuf du Pape, Lirac, Tavel jusqu’à Crozes-Hermitage ou Cornas, en débordant sur le Languedoc et la Provence, le duo signe de belles cuvées pour de grands domaines et de petits vignerons.

Quand un importateur américain leur demande un lot de Côtes du Rhône, le sourcing a été aisé. L’envie de se diversifier, d’avoir un peu plus d’autonomie fait son chemin. L’envol  de la Maison de négoce Olivier & Lafont a lieu en 2011.

La gamme se construit peu à peu, au fil des nouvelles rencontres et sollicitations. Des Côtes du Rhône, rouge et blanc et des crus sont commercialisés, principalement à l’export, aux USA et en Europe du Nord. Prochaine étape, élargir le sourcing certifié bio, en maîtrisant la qualité. « Notre force et notre plaisir », assure Gérald Lafont.

Terre de Vins a aimé

Côtes du Rhône blanc 2021 (8,50€)

Atypique, car les senteurs de fruits jaunes du viognier (à hauteur de 70 % dans l’assemblage) habituellement dominants, sont supplantés par la cire d’abeille, les notes miellées, la fleur d’acacia. C’est un séducteur au nez et en bouche, avec une attaque sur le gras, suivie d’une belle vivacité. Un tajine aux abricots secs fera un bel accord. 

Gérald Lafont est également vigneron au domaine d’Arbousset. Propriété familiale, en conversion bio, qui produit une cuvée confidentielle en appellation Lirac.

La Vigne d’Yvon, 2017 (15€), est un assemblage de 75% de grenache de 50 ans, 10% de syrah, 5% de mourvèdre, 5% de cinsault. Ces derniers sont situés sur l’immense plateau de Claretière à Lirac, un joli terroir de galets roulés, de sables et d’argiles rouges. Les arômes de crème de cassis sont exubérants à l’ouverture, moins prégnants en bouche. Sa texture est fine et soyeuse, ses tanins souples, il rayonne sur un bel élan de jeunesse. En accord parfait avec une côte de bœuf grillée, accompagnée d’une purée de pommes de terre aux truffes.

www.olivier-lafont.com

http://domainedarbousset.com

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La vertu des vins matures

Depuis bien des années, l’évolution des modes de vie a bousculé notre rapport au vin. Nous le buvons généralement très (parfois trop ?) jeune. Et pourtant, bien né, quelque soit la couleur, il peut procurer de grandes émotions après 10 ans, 20 ans et plus…

Beaucoup de gens n’ont plus de cave digne de ce nom, c’est-à-dire présentant des conditions optimales pour la conservation du vin, tant en termes de constance de température que du niveau d’hygrométrie. Cela n’était auparavant pas un vrai problème puisque les amateurs, à défaut de pouvoir conserver longtemps des bouteilles chez eux, pouvaient se faire plaisir au restaurant. Pas de chance, cette option n’est généralement plus disponible, l’immense majorité des établissements ne souhaitant plus porter la charge financière de stocks de vins en vieillissement. La course au jeunisme a encore une fois triomphé. Alors bien sûr, les vins bien produits sont bons, souvent tout en fruit, fougueux de leur jeunesse. Cela flatte les papilles, c’est énergique. Très bien. Mais aller s’aventurer parfois sur le terrain méconnu des vins qui ont un peu de bouteille révèle des émotions souvent grandes, pour le moins différentes.

Vinapogée, la célébration des vins épanouis

Pour sa 6ème édition, le salon Vinapogée se déroulait en cette mi-janvier porte Dauphine à Paris. Quelques citations discrètement affichées dans les carnets de dégustation donnaient le la : « il est urgent d’attendre ! », « Château Poujeaux 1928 n’aurait commencé à parler qu’en 1995. Et alors ? ». Sans remonter aussi loin dans le temps, une quarantaine de domaines avaient décidé de participer en suivant un principe simple : celui de présenter au public des vins dans la fleur de l’âge. L’on pourrait commencer avec les champagnes dont le potentiel de garde est immense et qui offrent, lorsqu’ils se patinent, une profondeur enthousiasmante, des arômes d’évolution de bon aloi. On pourrait d’ailleurs penser que seules les grandes cuvées vieillissent bien (excellent R.D 2002 de Bollinger, très grand Clos des Goisses 2007 en magnum de Philipponnat, éblouissant Dom Ruinart rosé 2004 en magnum…). Ce serait faire totalement fausse route. Les Bruts Sans Année, cuvée classique des maisons ou des domaines s’avèrent souvent magiques après 5 ou 10 ans de garde. Faites l’essai, vous risquez d’être surpris !

On pourrait aussi parler des vins liquoreux ou des vins doux naturels qui ont gravé dans leur ADN cette capacité à défier le temps et à attendre des sommets de complexité aromatique. Suduiraut 2001 goûte superbement mais c’est un jeunot qui ne demande qu’une chose, être oublié en cave pour quelques décennies supplémentaires. Vins blancs et rouges tranquilles ne sont pas en reste. Le Coteau des Treilles, ressuscité à la fin des années 1990 par Jo Pithon, produit ainsi des chenins splendides. Le 2012 est en pleine forme aujourd’hui, avec une bouche patinée et savoureuse. Une pointe oxydative fine et une allonge folle le rendent très charmant. Mais c’est le 2008 qui séduit encore davantage par sa droiture, sa netteté chirurgicale, ses notes florales de chèvrefeuille et de coing. Et une longueur sans fin. Alain Chabanon, grand viticulteur du Languedoc, montre aussi que ses terroirs pauvres argilo-calcaires de Montpeyroux donnent naissance à des vins parfaitement structurés et armés pour vieillir sereinement. L’Esprit de Font Caude 2005 est ainsi magnifique, avec des pointes truffées, des tanins bien souples et un soyeux de bouche admirable. Un adolescent de 16 ans épanoui et qui va continuer de grandir. On pourrait aussi citer les splendides Cahors du domaine Cosse Maisonneuve. La cuvée les laquets, plantée sur les 3ème terrasses de l’appellation, sont bâties pour la garde. Il suffit pour s’en convaincre de goûter le 2010, au fruité mûr mais d’une droiture édifiante et doté d’un équilibre évident porté par beaucoup de fraîcheur. De l’émotion, voilà ce qui caractérise tous ces vins épanouis. Pour finir de vous convaincre, quelques autres exemples : le velouté Clos Adrien 2011 de Terra Remota (superbe domaine espagnol en DO Empordà), le salin Sancerre 2013 de Vincent Gaudry, le ciselé Bourgueil Bretêche 2010 du domaine de la Chevalerie, le gracieux château Haut-Marbuzet 2012 ou bien encore le vibrant « Elise » 2014 du domaine La Terrasse d’Elise. 

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Dom Ruinart rosé 2004, meilleur champagne du monde !

Dans les concours, on s’émerveille souvent de découvrir des pépites de vignerons ignorés du public qui coiffent au poteau les grandes marques. Mais lorsqu’ils confirment des notoriétés anciennes, cela a aussi quelque chose de rassurant. C’est le cas cette année pour le Champagne & Sparkling Wine World Championships qui a décerné le titre de meilleur champagne du monde au magnum Dom Ruinart rosé 2004.

Terre de vins dans sa sélection de Juillet avait attribué un coup de cœur au Dom Ruinart rosé 2007. La revue n’est pas la seule à apprécier cette cuvée… Le magnum de Dom Ruinart rosé 2004 vient d’être couronné meilleur champagne du monde par le Champagne & Sparkling Wine World Championships, un concours qui voit s’affronter plus de 3000 vins effervescents. Créé par le critique britannique Tom Stevenson, le jury réunit à ses côtés le hongrois Georges Markus et la finlandaise Essi Avelan. La dégustation se fait à l’aveugle, dissimulant même les bouteilles couvertes, leur forme suffisant à révéler une marque.

On notera la persistance du trio dans ses goûts : l’année dernière, c’était déjà un magnum de rosé 2004 qui avait emporté les cœurs (un flacon de Cristal Roederer). Frédéric Panaiotis, le chef de caves de la Maison Ruinart, nous en dit plus sur les caractéristiques du nouveau champion. « Ce sont des vins que je trouve aujourd’hui encore très élégants. Au départ, beaucoup de spécialistes ont plutôt misé sur 2002 pour devenir le grand millésime des années 2000. Or 2004 a un raffinement qui sied bien au champagne et à Dom Ruinart en particulier. On est sur des vins avec davantage de tension. Je ne dirais pas qu’ils sont légers parce qu’il y a une véritable intensité aromatique, mais la texture fait penser à du taffetas. La vendange avait été généreuse par opposition à 2003. Les Champenois savent que les années abondantes ne sont pas les moins bonnes, ce qui est différent pour les vins tranquilles et en particulier les rouges. 1982, 1983 ou 2018 qui sont de grands millésimes correspondent à de grosses vendanges. Ce volume donne aussi plus de choix et permet d’être encore plus sélectif lors de l’assemblage, tout en sachant que Dom Ruinart représente au maximum 2 % du tirage. »

La cuvée incorpore 19 % de pinots noirs de Sillery, des vieilles vignes depuis arrachées. « Pour produire du vin rouge, l’ancienneté des ceps permet d’avoir davantage de concentration ce qui est encore plus précieux sur une année comme 2004 à fort rendement. Cela donne plus de couleur mais aussi de chair. Nous vinifions à la Bourguignonne avec une macération d’une dizaine de jours. »

Côté chardonnay, c’est un heureux mariage des grands crus la Côte des blancs (Avize, Cramant, le Mesnil) et de la Montagne (Sillery, Puisieulx). « Si on devait faire une comparaison avec la Bourgogne, la Côte des Blancs ce serait plutôt Meursault, Chassagne, Puligny, avec parfois un peu de Chablis au Mesnil. En revanche, sur la Montagne de Reims, je trouve qu’on a un peu moins d’élégance mais plus de puissance, de structure, de sève et j’assimilerais ces chardonnays au Corton-Charlemagne, ou au Beaune blanc qui sont un peu moins fins mais qui ont une allonge vraiment intéressante. Les deux sont donc très complémentaires. »

Un grand champagne mérite un accord recherché. Grâce au format magnum, le vin a conservé beaucoup de jeunesse et de fruit. Certes, il commence à prendre des arômes tertiaires avec de belles épices, mais sans atteindre le stade « truffe » des très vieilles cuvées. « Notre cheffe Valérie Radou travaille sur une pintade basse température, à la sauce champagne et au sumac. Cette viande fondante a en même temps beaucoup de finesse. Je pense qu’il faudra laisser le vin vieillir davantage pour aller jusqu’à la tourte au faisan et aux ceps. Si on souhaite un plat végétarien, pourquoi pas un risotto à la betterave, l’idée étant d’aller chercher cet aspect un peu terrien dans des légumes racines ? »

Prix 600€
www.ruinart.com

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Décès de Pascal Piégay, dirigeant du domaine Amaury en Beaujolais

Pascal Piégay s’est éteint le 16 janvier, à l’âge de 57 ans, laissant derrière lui son fils Amaury, et sa compagne, Laëtitia Garand, qui l’accompagnait au domaine baptisé domaine Amaury en l’honneur de son fils, aujourd’hui sommelier aux Châteaux Emker.

C’est lui qui reprendra les rênes du domaine, situé en appellation Brouilly dans le Beaujolais, et également producteur de cuvées en Beaujolais-Villages (et Beaujolais-Villages nouveau) et Coteaux Bourguignons.

A la tête du consortium des Châteaux Emker (regroupant plusieurs domaines, dont Amaury, mais aussi le domaine de Rotschild, le domaine de Château Paradis en AOP Côtes de Provence, le domaine d’Azenay en Bourgogne et Mâcon-Villages, le domaine de La Fayette en Brouilly et le domaine de Saint-Bénézet en Costières de Nîmes), Pascal Piégay était un amoureux des terroirs et des terroirs beaujolais en particulier.

Passionné du vin depuis son adolescence, il n’a cessé de les travailler et les mettre en valeur, présentant ses cuvées lors de chaque édition de Lyon Tasting. Il s’est également formé sur les spécificités de la vinification bourguignonne afin d’élargir son panel de savoirs et de savoir-faire.

Son engagement et son investissement ont été récompensés par une médaille d’or pour le Brouilly du domaine Amaury au concours de Mâcon, puis à celui de Lyon, ou encore Miami et Hong-Kong, mais aussi l’or au concours des vignerons indépendants pour sa cuvée rosé « Princesse Sarah » du Château Paradis et de nombreuses médailles pour ce même domaine sur les cuvées blanc et rosé « Ryan- Charles ».

Ces distinctions lui permettaient non de flatter son ego mais de continuellement se remettre en question, et ainsi améliorer la qualité des vins produits.

Terre de Vins présente ses sincères condoléances et ses plus chaleureuses pensées à sa famille.

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