Le bonheur des vins à maturité

Comme chaque année, le salon Apogée a permis aux premières semaines de janvier de se plonger avec délice dans le monde des vins mûrs. Une trentaine de vignerons ont choisi dans leur production trois millésimes de plus de dix ans qu’ils considèrent prêts à boire. Ils les ont présentés en personne, et souvent en magnums. 

Ils étaient exactement 33, les vignerons venus présenter leurs millésimes à maturité. De toute la France, ainsi que quelques européens, dont le Brunello di Montalcino La Fiorita. On a pu découvrir un original rosé des Riceys de 1986 du domaine Alexandre Bonnet , qui n’avait plus de rosé que le nom, et apprendre qu’à cette époque le gamay accompagnait encore le pinot noir dans les vins tranquilles de Champagne. Clin d’œil aux vins orange aujourd’hui à la mode, il a été élaboré avec des raisins entiers macérés pendant trois jours. On peut acheter actuellement le 2020 à 44 €, qui sera à son apogée bien avant, entre cinq et dix ans devraient suffire. Fidèle parmi les fidèles des millésimes prêts à boire, Pierre Gassmann présentait une gamme passionnante d’alsaciens du domaine Rolly Gassmann dont le plus jeune était un 2011. Respect pour les vendanges tardives de pinot gris 1996, Rotleibel de Rorschwihr en grande forme (31 €). 

Apogée, une cause à défendre
« Il faut l’attendre quelques années » : cette phrase tout le monde l’a entendu prononcer par les vignerons et aussi par son père et certains marchands de vin. Ils avaient la sagesse de faire attendre leurs bouteilles pour les ouvrir au bon moment. Au salon Vinapogée tous les vignerons viennent pour dans un esprit quasi militant, pour montrer que leurs vins méritent d’être attendus et êtres bus à leur apogée. Les visiteurs viennent principalement pour découvrir des vins inconnus et se laisser séduire par leur complexité. Quelques amateurs à la cave bien fournie viennent aussi déguster ce qu’ils ont dans leur réserve, afin de savoir si c’est le moment d’ouvrir leur trésor. 

L’Ebrescade du domaine Richaud
Marcel Richaud est le vignerons qui fait connaitre le petit village de Cairanne, aux porte de Vaison-La-Romaine dans le Vaucluse, aux amateurs du monde entier. Le village est devenu cru. Lui présente trois magnums qu’il a élaborés à l’Ebrescade, un terroir qu’il a défriché et planté avec conviction, au cœur des dentelles de Montmirail.  Les trois cépages mourvèdre, grenache, syrah sont idéalement fondus dans le 2005, aux parfums de sous-bois, la bouche pleine est exempte de toute lourdeur. Une vraie apogée. On peut lui préférer le 2006, un peu plus vif ou encore le 2007, complet et fin, sur lequel les fûts neufs de 600 litres – une expérimentation non renouvelée au domaine – ont peut-être apporté un supplément de structure qui lui permettront d’attendre encore plusieurs années. On trouve au domaine le 2021 (25 €, 51 € le magnum). 

Le Languedoc d’Alain Chabanon
« Il faut savoir prendre son temps. Un grand vin doit être encore meilleur à 10-15 ans. L’immédiateté nuit à la grandeur » tel est le credo d’Alain Chabanon. Le vigneron de Montpeyroux (Cru du Languedoc, Hérault) aime aussi les vieilles vignes dont on a besoin pour faire de grands vins. Son premier millésime est 1992. On est séduit par son blanc de 2011, un vermentino/chenin blanc puissant en attaque, mais qui se révèle frais, léger et  fin en bouche (IGP Pays d’Oc). Son Saut de Côte 2012, un parcellaire mourvèdre syrah vinifié en œuf béton est fougueux et fin. Le plus abouti est l’Esprit de Font Caude en 2014 au fruit imposant mais droit, aux parfums nuancés qui se termine par une belle finale un rien salée aux notes de menthe (Languedoc Montpeyroux, 33 € le 2019). 

Alain Chabanon – AOC Montpeyroux ©I. Bachelard

Au Clos des Fées, vieillissement indispensable
Les vins du  Clos des Fées sont indissociables du salon Vinapogée car c’est justement son propriétaire Hervé Bizeul qui a eu l’idée de le créer, il y a neuf ans, avec  juste une poignée de vignerons. Fidèle à ses convictions, il garde toujours quelques cuvées et quelques millésimes pour pouvoir présenter et vendre des vins à leur apogée – le vigneron a commencé sa vie professionnelle comme sommelier, ne l’oublions pas. Il nous réjouit avec ses vieilles vignes (IGP Côtes Catalanes) de 2013, un vin majestueux au fruit mûr et gras, plein de vie, qui prouve que les blancs du sud peuvent faire bien plus que tenir la route (35 €). La Petite Sibérie, la cuvée la plus folle du domaine (Côtes du Roussillon-Villages) est en 2014 un vin complet et chaleureux, qui semble en route vers une apogée encore à venir (275 €, 200 € le 2020). Notre favori en ce moment est la cuvée classique Le Clos de Fées 2012 (Côtes du Roussillon-Villages), aux parfums riches, assez vifs et épicés. La bouche est patinée, parfumée de fruits noirs relevés d’une pointe de réglisse, avec juste ce qu’il faut de tanin en finale pour conclure avec élégance (85 €, 50 € le 2020). 

Hervé Bizeul et David Hairion ©I. Bachelard

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Un nouveau président et de grandes ambitions pour le Centre du Rosé

Le Centre du Rosé pose de nouvelles bases à l’occasion de son changement de président. Jean-Jacques Bréban, qui succède à Bernard Angelras après cinq ans de mandat, a de grandes ambitions pour le centre de recherches, à commencer par celles de la clarté et de la communication. 

Jean-Jacques Bréban, président directeur général de la société de négoce éponyme basée à Brignoles et président à trois reprises de l’interprofession des vins de Provence depuis 2006, a profité de son arrivée à la présidence du Centre du Rosé pour revoir la gouvernance et lui donner les moyens de ses ambitions. Il s’agit d’abord d’impliquer davantage les membres fondateurs tels que l’interprofession, les syndicats d’appellations, les ODG et la Chambre d’Agriculture du Var. Celle-ci vient d’élire un nouveau président, Sylvain Audemard, vigneron à Besse-sur-Issole près de Brignoles. « La disparition en décembre dernier de Fabienne Joly a été un tsunami pour la filière – elle a été très impliquée dans le Centre du Rosé pour en avoir été la présidente jusqu’en 2019, déclare Jean-Jacques Bréban. Notre chance est que le nouveau président soit aussi un vigneron qui aura à cœur de défendre les intérêts de la filière. Ma nomination est également l’occasion de rebattre les cartes pour le Centre du Rosé afin que les membres fondateurs soient plus plus actifs, à la fois financièrement et physiquement car on peut pas vivre uniquement de subventions ».

Études innovantes et ouverture à l’extérieur
Le Centre va s’appuyer désormais sur plusieurs collèges : la Chambre d’Agriculture, une commission plus technique avec œnologues, ingénieurs agro, et les compétences de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin), une commission institutionnelles avec le CIVP, les ODG et les syndicats des AOP et de l’IGP Var, un nouveau collège composé des différentes familles de la filière : négociants, coopératives, vignerons indépendants, et bientôt, un collège d’associés utilisateurs accessible aux entreprises de matériel viticole, matières sèches, levures, startups, et autres régions viticoles, françaises ou étrangères … « Il faut relancer des études scientifiques innovantes avec une R&D impliquant tous les acteurs et en phase avec le terrain. Nous avons besoin de prospectives pour anticiper les tendances et faire face à la baisse de consommation des vins, y compris des rosés, pour travailler sur différents profils et pas seulement sur les rosés d’apéritif, mais aussi avoir une communication plus active en collaboration avec l’interprofession qui a des moyens pour cela, ne serait-ce que pour expliquer à quoi est employé l’argent, et redonner au Centre un rayonnement international : qu’il ne reste pas varo-varois mais qu’il soit ouvert aux commandes extérieures, même si la Provence restera bien sûr prioritaire, et qu’il diffuse largement ses études ». 

©DR

Des forces vives et un nouveau Centre
Le directeur du centre Gilles Masson, à la tête d’une équipe de 9 personnes, se dit « ravi par cette nouvelle énergie et ce regain d’ambition avec des méthode de travail plus rapprochées et cadencées, des objectifs définis à court et moyen terme et surtout une plus grande clarté de fonctionnement. On sent déjà un noyau de forces vives autour du président qui connaît bien les marchés. On recentre à la fois la gouvernance autour de la Provence mais on ne travaille pas en vase clos, on se donne les moyens d’une ouverture à des conditions précises à de nouveaux adhérents. Tout cela devrait permettre un suivi des dossiers en profondeur, en particulier pour continuer à séduire les consommateurs ».
Autre grand dossier dont hérite Jean-Jacques Bréban : le projet de nouveau Centre du Rosé qui s’étire en longueur depuis les premières discussions lancées en 2010. « Nous en avons besoin, ce n’est pas juste un nouveau bâtiment pour nous faire plaisir » insiste le président. Après plusieurs changements de localisation (deux terrains avaient déjà été achetés avant le dernier à la sortie de Vidauban), il semblerait que le dossier soit en bonne voie. « Nous avons déjà quelques esquisses de l’architecte. L’objectif 2024 est le dépôt de permis mais il reste encore quelques arbitrages à caler avec le nouveau préfet [Philippe Mahé] qui vient d’arriver ». Gageons que les nouvelles ambitions du Centre du Rosé trouveront cette année écrin à leur pied de vigne.

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Le Soufre Coupé du Château de Valcombe

Le Château de Valcombe aime sortir des sentiers battus. De la commune de Générac dans les Costières de Nîmes, des originalités sortent des chais, notamment Le Soufre Coupé (12€), comme son nom l’indique une cuvée sans soufre et qui tient sacrément la route. 

C’est d’abord une famille et un territoire, les Ricome et les Costières de Nîmes. Les générations se succèdent en ce lieu et de nouvelles cuvées naissent en fonctions des envies, des convictions, des époques aussi. Le coup de cœur est pour Le Soufre Coupé avec un clin d’œil sur l’étiquette à un sport étrange dans lequel il consiste à avancer en se faisant des passes en arrière. Pire, le ballon est ovale. Bref, pour en revenir à la cuvée, c’est un 100% syrah bio en Vin de France. Ce vin est issu de coteaux exposés plein sud dominant les étangs de Camargue. C’est un terroir calcaire qui délivre de la fraîcheur pour un vin réalisé en cuve ciment sous levures indigènes et sans ajout de soufre. Aucune fermentation post-fermentaire pour préserver la pureté du fruit. Dès le nez, le vin est sapide, la bouche est une gorgée de fruits noirs, du bigarreau au cassis frais en passant par la tarte aux myrtilles. C’est un vin plaisir, pour amorcer une partie de palets ou de pétanque. 

On mange quoi avec ? Une Assiette de tapas

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Malepère, exception en Languedoc

A l’ouest de Carcassonne, l’appellation Malepère n’a pas encore la renommée de ses voisines languedociennes. Pourtant, sa spécificité géographique et son particularisme de cépages en font une exception sans équivalent. Terre de Vins a fait un tour en Pays Cathare et vous livre quelques bonnes pioches.

Jeudi dernier, c’est l’effervescence devant le Dôme de Carcassonne. Pour l’ouverture de la 6e édition du festival du film politique, la cité audoise a déroulé le tapis rouge à une pléiade de stars du cinéma comme Vincent Lindon et Ken Loach. Ce jour-là, un autre acteur de la culture locale est au rendez-vous : l’AOP Malepère. En marge de ce grand rendez-vous, l’appellation reconnue en 2007 a décidé de remettre les professionnels autour de la table afin de faire parler de cette “Exception océanique en Languedoc”. Un slogan que les producteurs se sont appropriés pour communiquer et se démarquer. « C’est notre identité et nous en sommes fiers, explique Dominique Parayre, vigneron au Domaine de la Sapinière. Il n’y a pas une autre appellation languedocienne avec de telles spécificités de lieu et de cépages. Ce qui marque à la dégustation, c’est la fraîcheur et la concentration dans les vins. » 

Mixité atlantique et méditerranéenne
Dans les faits, l’AOP s’étend sur 39 communes, des portes de Carcassonne au seuil du Lauraguais jusqu’au piémont pyrénéen. En tout, 17 caves particulières et 2 coopératives composent la mosaïque de ce territoire abritant une zone Natura 2000 exceptionnelle. Les vins rouges et rosés de l’AOP Malepère se différencient des autres appellations du Languedoc par la prédominance dans les assemblages de cépages dits atlantiques : merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon, malbec. « La rencontre entre le climat atlantique et méditerranéen offre une mixité comme nul autre pareil dans la région, prolonge Guillaume Barraud, directeur des domaines Gérard Bertrand. On retrouve cette originalité dans les vins sur une trame alliant la fraîcheur mentholée, une souplesse des tanins et une concentration sur la cerise et les fruits noirs. » Pour s’en rendre compte, Terre de Vins a participé à une dégustation de 35 échantillons de vin rouge au siège historique de Malepère, à Alaigne et voici notre top 7 : 

Domaine La Louvière
L’Empereur 2020
AOP Malepère
Un énorme coup de cœur pour ce vin puissant, complexe et voluptueux marqué par un élevage long (24 mois) mais subtil qui lui confère ce caractère hors norme. On y retrouve tout ce qui fait la force de Malepère : fraîcheur, finesse et équilibre sur des arômes de liqueur de cerise, de clou de girofle, d’eucalyptus et une pointe de poivron bien mûr. L’entrée de bouche est souple, les tanins soyeux et la finale marquée par le pain grillé. La légère sucrosité donne encore plus de charme à l’ensemble. Un vin pour têtes couronnées : Royal !  
18/20
35€ TTC prix public

Château de Belvèze
Cuvée Fût de Chêne 2019
AOP Malepère
Une matière charnue sur un fruit noir juste séveux ajoutée à des notes chocolatées gourmandes domine cette cuvée où le merlot pèse de tout son poids. Le tout sur des tanins finement structurés et une finale très rafraîchissante qui donne à saliver. Les épices et les noisettes grillées viennent terminer l’opération séduction. Un grand vin qui a encore le temps de s’affiner pour gagner en maturité mais qui fait déjà preuve d’une belle harmonie. Sublime !
17,5/20
8,70€ TTC prix public 

Domaine de la Soujeole
Grand Vin 2021
AOP Malepère
Souvent millimétré chez Gérard Bertrand, l’élevage de ce Grand Vin est un modèle du genre avec un soupçon de vanille pour porter le fruit noir, la pointe de chocolat et une touche de moka. Un vin tout en concentration avec une superbe accroche tannique et une structure précise mêlant épices, griottes et finale mentholée. Le toasté final vient allonger la sensation de plaisir et laisse augurer d’une capacité à voyager dans le temps. De toute façon, le 2021 n’est pas encore à la vente, en revanche, vous pouvez trouver le 2017, 2018 et 2019 à vente. Ce dernier, plus méditerranéen, est aussi un Grand Vin, assurément !
17/20
31 € TTC prix public

Domaine de la Sapinière
Saint-Alix 2020
AOP Malepère
Une cuvée qui laisse exalter le fruit (griotte, cassis) avec caractère, générosité et gourmandise. Pas d’élevage en barriques pour ce Saint-Alix mais du peps, de la fraîcheur, de la complexité et un caractère truffé bien marqué, véritable marqueur des vins de la Sapinière. Tout comme ce côté plus méditerranéen avec du grenache dans les assemblages qui est un peu la marque de fabrique de ce domaine si particulier dans le paysage Malepère (la Croisée des Vents en IGP Cité de Carcassonne est remarquable !). C’est d’une droiture insolente sur une bouche ample et charmeuse. Du plaisir, de la minéralité et une bonne dose d’épices forment ce tableau du maître Parayre. Succulent ! 
16,5/20
14 € TTC prix public

Château de Cointes
Clémence 2021
AOP Malepère
Le nez explose d’arômes d’humus et de sous-bois puis la bouche, élégante, vient livrer une partition sur les fruits cuits (pruneaux) et les notes fumées. Un élevage bien marqué mais intégré permet de profiter d’une chair consistante et charnue sur des tanins d’une belle finesse. La fin de bouche tout en fraîcheur a beaucoup d’envergure et une petite amertume qui fait saliver. Encore quelques années en cave et Clémence se fera vite un nom.
16/20
13€ TTC prix public

Château de Serres
Tallavignes 2020
AOP Malepère
Séduction garantie pour cet assemblage merlot-cabernet franc-cabernet sauvignon tout en concentration et en maturité. On plonge rapidement dans une corbeille entre baies noires et fraises des bois, soulignée par une légère douceur et relevée par des notes de muscade et de cardamome. Les tanins, soyeux, impriment le palais avec gourmandise et les notes empyreumatiques et torréfiées structurent la finale. Une vraie belle découverte !
16,5/20
13.50€ TTC prix public (le 2019 est encore disponible à la vente au caveau à Carcassonne au même prix)

Anne de Joyeuse
Lassalle 2021
AOP Malepère
Un nez très floral sur la violette et le poivre noir puis on bascule rapidement en bouche sur la rondeur et les fruits rouges. Un vin qui “pinote” où la cerise burlat séduit par sa douceur et sa légère sucrosité que les tanins satinés viennent relever. On navigue ensuite sur quelques notes tertiaires, la réglisse et le clou de girofle. Une cuvée pleine de gourmandise dans le style Anne de Joyeuse. Séduisant.
15/20
6,50€ TTC prix public

Plus d’infos sur le site : https://www.aop-malepere.fr/

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Moulin-à-Vent, 100 ans et un nouveau titre de gloire

Après Brouilly en 2022 et Côte de Brouilly en 2023, c’est le cru Moulin-à-Vent qui devient le meilleur gamay du monde à l’issue du 14è concours international du gamay, organisé par Inter Beaujolais et Armonia à Lyon, en janvier de chaque année. Un beau cadeau d’anniversaire pour les 100 ans de l’appellation. 

Ce samedi 13 janvier 2024, ce sont 181 dégustateurs qui se sont réunis pour départager des cuvées majoritairement françaises mais également suisses (avec 15 cuvées présentées), italienne (avec la cuvée de l’Institut Agricole Régional – Vallée d’Aoste en DOC Gamay) et pour l’outre-Atlantique, c’est le Brésil qui représente les Amérique cette année, à la place du Canada en 2023, avec une cuvée du Miolo Wine Group, « Wild Gamay Nouveau », en appellation Candiota.

811 échantillons ont été dégustés, 267 médailles attribuées dont 164 en Or et 103 en argent, avec le prix « mention spéciale du jury » pour le meilleur vin de Suisse, produit par le domaine des Charmes, avec la cuvée « Le Baron Rouge Vieilles Vignes 1er cru » sur le millésime 2022 et en AOC Coteau de Peissy.

Après une première sélection réalisée par les dégustateurs amateurs avertis et professionnels, un grand jury composé d’une sommelière, d’un professeur de sommellerie, d’un restaurateur, d’un caviste et d’un œnologue ont dégusté à leur tour les cuvées médaillées Or, à l’aveugle, pour en élire la meilleure.
Arnaud Chambost, MOF Sommellerie en 2000 et membre de ce grand jury, apprécie toujours autant ce concours, qui permet d’embrasser la diversité du gamay, ainsi que ses grandes capacités organoleptiques et sa capacité à exprimer son terroir. Avec ses collègues, il a élu cette année la cuvée Vieilles Vignes du domaine de Colonat, en appellation Moulin-à-Vent, en 2023.

Le gagnant : le domaine de Colonat, en Moulin-à-Vent
Thomas Collonge fait partie de la 7è génération de vignerons dans le Beaujolais. La famille exploite une douzaine d’hectares dans les crus, et Thomas est installé à Villé-Morgon avec des cuvées produits en Moulin-à-Vent, Morgon, Chiroubles, Régnié, Brouilly et Beaujolais blanc. Formé d’abord à Beaune en viti-oeno, c’est au gré des régions françaises et des pays du monde qu’il affine sa formation, de Châteauneuf-du-Pape à l’Australie en passant par Meursault. Revenu sur sa terre natale depuis 15 ans, il mène au domaine avec Julie un travail d’identification et de révélation des meilleurs terroirs de son domaine et proposent aujourd’hui cinq sélections parcellaires, trois en Morgon (Aux Pillets, Ruyère, Grands Terres) et deux en Moulin-à-Vent (Les Thorins et Les Greneriers).

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Alsace : Bestheim et Wolfberger, le rapprochement se confirme

Les deux grandes unions coopératives alsaciennes,  Bestheim et Wolfberger, annoncent leur rapprochement. La fusion sera soumise à l’approbation des vignerons adhérents des deux entités en 2025.

La rumeur courait depuis des mois entres les hautes rangées de vignes des coteaux alsaciens. C’est chose officielle, les Conseils d’administration de Bestheim et de Wolfberger, annoncent s’engager dans un « processus de rapprochement de leurs structures pour développer l’attractivité des vins et des terroirs d’Alsace et pour accompagner leurs vignerons adhérents dans la pérennité et la modernisation de leurs activités viticoles ».

Une telle réunion n’est pas anodine, quand on sait que Bestheim a commercialisé plus de 12 millions de bouteilles en 2023, dont la moitié en Crémant d’Alsace et que Wolfberger a réalisé un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros sur la même période, en expédiant dans plus de 50 pays.

Le succès d’une structure commune

« Le système coopératif a été conçu pour permettre l’accomplissement de chacun à travers le succès d’une structure commune. Actuellement, le marché se reconfigure et nous sommes déterminés à déployer tous les moyens disponibles pour accompagner les exploitations de nos adhérents. Ensemble, nous voulons bâtir un projet économique, environnemental et social ambitieux », explique Pierre-Olivier Baffrey, président de Bestheim. Hervé Schwendenmann, président de Wolfberger, confirme que « fortes de leurs deux modèles économiques parfaitement complémentaires, les deux entités vont mettre en commun les expertises et les talents de leurs équipes pour mener conjointement les investissements importants et indispensables pour se projeter dans un futur toujours plus exigeant à tous les niveaux ». 

Plus de 600 vignerons

Basé à Benwihr (Haut-Rhin) Bestheim est né de la cave coopérative de Benwihr et de regroupements successifs. Elle regroupe 325 vignerons répartis sur 1 400 ha du nord au sud de l’Alsace. Connue depuis 1902 Wolfberger est né de la réunion des caves Wolfberger d’Eguisheim (Haut-Rhin) et Krossfelder à Dambach-la-ville (Bas-Rhin) et réunit 300 vignerons sur 1 250 ha. Ensemble, Bestheim et Wolfberger portent les couleurs de l’Alsace à travers quatre marques, Wolfberger, Bestheim, Willm et Lucien Albrecht.

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Guillaume Deglise, nouveau directeur général du champagne Henriot

Le groupe TEVC vient de placer à la tête de la Maison Henriot un nouveau directeur général en la personne de Guillaume Deglise, doué déjà d’une longue expérience au service des maisons de champagne et plus largement du monde du vin.  Il dirigera également le développement aval de TEVC afin de veiller aux synergies entre les différentes équipes commerciales du groupe.

À la suite de la fusion avec la CRVC et de différents rachats, le groupe TEVC est devenu le deuxième opérateur en Champagne derrière LVMH. Il est à la tête d’un joli portefeuille de marques : Nicolas Feuillatte, Henriot, Abelé et Castelnau. Leur positionnement très complémentaire ouvre la voie à de belles synergies et à un fort développement pour les années à venir en particulier à l’international où TEVC souhaite réaliser « idéalement 50 % de son chiffre d’affaires« . Dans cette perspective, son directeur général, Christophe Juarez, a décidé de renforcer son Comité de direction en créant la fonction de Directeur du Développement Aval dont le titulaire sera « chargé d’assister les équipes commerciales en place sur cette dimension prospective et aux éventuelles synergies qui feraient sens à l’avenir pour le Groupe. » Ce poste a été confié à Guillaume Deglise, qui prend également la direction générale du champagne Henriot, assurée jusqu’ici de manière transitoire par Christophe Juarez, ce qui confirme la volonté du groupe TEVC de garder toute son autonomie à la Maison Henriot. Le parcours du nouveau directeur est impressionnant. Il a déjà une grande expérience des maisons de champagne puisqu’il a travaillé chez Bollinger de 1998 à 2002 et de 2002 à 2013 chez Laurent-Perrier.  Il a dirigé ensuite Vinexpo pendant cinq ans, avant de rejoindre la Maison Albert Bichot en Bourgogne pendant un an et demi. Depuis 2020, il était directeur international des Domaines Barons de Rothschild (Lafite) à Bordeaux. Rappelons que la Maison Henriot installée à Reims a été fondée en 1808 et représente environ un million de bouteilles expédiées chaque année, très bien valorisées.

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Bordeaux Pirate : une nouvelle vision du vin

La séance de dégustation qui s’est tenue le 31 octobre dernier avait pour but d’élire les cuvées pirates 2024 ! 35 dégustateurs d’horizons divers et variés découvraient une autre facette de la production girondine. En distinguant des vins différents, voire détonants, en battant en brèche l’idée qu’on pouvait se faire des vins de Bordeaux, les Pirates ont clairement gagné leur pari !

Que de fraicheur ! Que de fraicheur ! Voilà ce qu’aurait pu clamer haut et fort le jury de dégustation qui s’est réuni au WineHub le 31 octobre dernier. Un leitmotiv que retrouvait Nicolas Jamin, dégustateur pirate et œnologue conseil pour le Château Cazebonne, dans les commentaires des vins dégustés.  Sans surprise, constate-t-il, les résultats ont souvent fait émerger « des profils aromatiques qui diffèrent assez largement du profil classique des vins de Bordeaux, en blanc comme en rouge ». Un bilan qui semble confirmer qu’il y a une attente chez les consommateurs et les professionnels de cuvées qui se démarquent de l’image associée aux appellations girondines. Laurent Cassy, Laurent David, Fabien Lapeyre et Jean-Baptiste Duquesne ont créé l’Union des Vignerons Bordeaux Pirate en septembre 2022 pour mettre en valeur les vignerons et vigneronnes du bordelais qui se démarquent du tout-venant, à l’instar de la production des vignerons cités, avec une prime aux conduites culturales vertueuses. Ces vignerons rappellent qu’ils veulent donner envie de (re)consommer du bordeaux et s’érigent avec force contre le Bordeaux Bashing et l’art de l’auto-flagellation, pratiqué ici même par une profession et une filière jugée trop peu offensive par les membres de l’association. Dans le sillage des initiateurs de ce mouvement, il était primordial de montrer que nombre d’acteurs passionnés de la filière proposent des vins de qualité, dans une gamme de prix large, pour d’excellents rapport qualité-prix. Jean-Baptiste Duquesne, figure de proue du mouvement, s’attache depuis quelque temps également à exhumer les cépages oubliés du bordelais. Un autre combat mené par le trublion des Graves pour raconter, s’il le fallait encore, que Bordeaux innove et se réinvente.  

©Samuel_le_Photographe

Coups de cœur Terre de vins :
Château La Peyre Carménère 2022 (14.45€), Bordeaux Supérieur, Bordeaux Pirate. On est immédiatement séduit par la trame de ce vin souple et profond. Le nez offre des arômes de cacao et de fumé et la bouche convoque de jolis fruits noirs. 

Château Cazebonne – Argile Ocre de Bouché 2022 (23€), Graves, Bordeaux Pirate. Ce blanc élevé en amphore détonne franchement par ses aromes de fruits murs à noyau. La bouche tout aussi étonnante est pulpeuse, invite des notes suggérant la pêche et le citron mur à irriguer vos papilles. 

Vignoble Cassy – Blouge « L’INSENSÉ » 2023 (12€, Vin de France, Cuvée Pirate. Un vin de macération conçu à partir de cépages blanc et rouge. Des amers de relance et beaucoup de fraicheur. Le vin d’apéritif par excellence.

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Pizza et vin : un duo parfait pour la Journée Mondiale de la Pizza

En cette Journée Mondiale de la Pizza il est temps de vous hâter pour trouver la bonne bouteille à déboucher avec votre pizza préférée, rouge léger, blanc fruité, bulles ou rosé.

Le 17 janvier correspond au premier jour du carnaval de la fête de Sant’Antonio (Saint Antoine le Grand), saint patron des cochons et des animaux domestiques, des pompiers, des forgerons…et des pizzaïolos. Le carnaval est depuis des lustres l’occasion de mettre au goût du jour les plats traditionnels italiens à commencer par la pizza. Celle-ci n’a pourtant pas toujours été aussi célèbre dans la botte transalpine, acquérant sa notoriété par la diaspora, notamment aux Etats-Unis, avant de revenir au pays auréolée de son succès international. Il a fallu attendre la reconnaissance mondiale de l’art du pizzaïolo napolitain au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco fin 2017 pour voir apparaître au calendrier la Journée Mondiale de la Pizza (même si il existait déjà à Naples au début du XXIe siècle une journée des pizzerias le 17 janvier en partie fériée). Pour mémoire, c’est en 1889 qu’apparait sur la scène culinaire la plus célèbre des pizzas, la Margherita en hommage à la Reine Marguerite de Savoie, épouse du roi d’Italie Umberto I. Elle est inventée par un cuisinier napolitain Raffaele Esposito lors du voyage du couple royal dans sa ville : c’est une pizza agrémentée de tomates, mozzarella et basilic, aux couleurs du drapeau italien, rouge, blanc et vert.

Les pizzas chouchous
Ce n’est qu’au XXe siècle que la pizza gagne les cuisines de toute l’Italie puis de l’Amérique et du monde entier. La France est aujourd’hui l’un des principaux pays consommateurs (après les Américains, les Italiens et les Espagnols). Elle s’est même hissée dans le top 3 des plats favoris dans l’Hexagone. Les préférences de garnitures changent selon les pays : pour les Italiens, les classiques Margherita (tomates, mozzarella, basilic), Napolitaine (tomates, mozzarella, huile d’olive, origan), Marinara (tomates, ail, huile d’olive, origan, basilic) et Capricciosa (mozzarella, champignons, artichaut, jambon, olives); pour les Américains la pepperoni (saucisson américain pimenté); pour les Français, la Quatre-Fromages (parmesan, ricotta, gorgonzola, pecorino, reblochon ou fourme d’Ambert), suivie selon les sondages, par la Regina (tomates, mozzarella, jambon, champignons), la Margherita, la Savoyarde (avec pommes de terre, lardons, reblochon, crème fraîche, oignons) – Bon, la Savoie faisait encore partie jusqu’en 1860 du royaume de Sardaigne qui deviendra royaume d’Italie; on devrait être pardonnés) et la très controversée Hawaïenne avec jambon, tomates, mozzarella… et ananas, au grand effroi des gastronomes italiens.

Chercher le vin selon l’ingrédient principal
Quid des accords avec toutes ces pizzas aux ingrédients variés. Avec la tomate, pas si simple d’accorder le verre à l’assiette. L’acidité du fruit ne sied pas à tous les breuvages. Si vous optez pour le rouge, il faudra le choisir pas trop puissant ni tannique, plutôt léger et fruité comme les gamay, pinot noir, merlot sous peine de faire ressortir l’aspect râpeux en fin de bouche. Si la pizza est riche en fromage, pas de rouges ou plutôt pas de tanins qui assèchent le palais et se heurtent au gras du fromage, ou choisissez plutôt un blanc frais et minéral qui va compenser le gras. Un rosé ni trop léger ni trop vineux peut également convenir. Ne pas non plus négliger les bulles qui apporteront de la fraîcheur tels un crémant brut ou même un pet nat’.

Quelques suggestions : 

Pour la Quatre-Fromages (ou la pizza blanche sans sauce tomate donc), un vouvray sec, une jacquère de Savoie, un sancerre, un jurançon sec (ou moelleux si vous avez forcé sur le gorgonzola et la fourme d’Ambert)

Pour la Margherita, un beaujolais, un pinot noir d’Alsace, un bourgueil, un coteaux-du-lyonnais, un poulsard du Jura, ou en blanc, un entre-deux-mers un muscadet, un cassis, un crémant de Bourgogne ou d’Alsace

Pour la Napolitaine, un rosé de Tavel, un coteaux-d ‘Aix-en-Provence rosé, un côtes-du-rhône rouge

Pour la Regina, un fleurie, un gaillac rouge, un côte roannaise, un merlot du Languedoc

Pour une pizza au thon ou aux fruits de mer, un blanc sec, un crémant blanc de Savoie ou du Jura, un rosé épicé (un pineau d’Aunis de Coteaux-du-Vendômois, un sciacarellu d’Ajaccio)

Pour une pizza végétarienne, un côtes-de-Provence rosé, un Ventoux rosé,  un bordeaux blanc, un Cheverny blanc.

Pas de faute de goût ni de réticence de palais en tout cas si vous devez mettre tout le monde d’accord autour de pizzas différentes en choisissant un rouge léger, un blanc fruité, un rosé épicé ou un effervescent brut. Et si vous voulez la jouer local, essayez un lambrusco des provinces de Lombardie ou d’Emilie ou un rouge léger type bardolino ou valpolicella.

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Attention aux papilles, La Clape débarque à Paris

Le Flora Danica s’apprête à accueillir les professionnels du métier, le lundi 22 janvier pour un free tasting parisien dédié aux vins de la Clape spécialement conçus autour des plats nordiques.

Food scandinave et vins du Languedoc ? Il faut avouer que cet assemblage a de quoi surprendre, et il surprendra. Loin des traditionnels accords mets et vins basés sur de la viande et/ou du fromage, les vignerons de la Clape ont souhaité s’affronter à d’autres saveurs, pour le plaisir de nos papilles ! Reconnue première appellation d’origine contrôlée communale du Languedoc en 2015, la star méditerranéenne bénéficie déjà d’une belle notoriété à l’international, rendez-vous sur les Champs-Élysées le 22 janvier prochain dès 10h30 pour en avoir la preuve.

La fraîcheur et l’océan en tête
Lorsque l’on évoque la nourriture scandinave, c’est un véritable vent de fraîcheur qui nous envahit. Une bonne partie de leur territoire s’étire au-delà du cercle polaire, de quoi nous donner une idée de la température. Rajoutez-y le contact avec la mer et l’océan, normal que poissons et coquillages composent leurs plats préférés.

Le 22 janvier prochain, c’est donc un panaché de plats délicieusement préparés qui attend les convives avec 22 pièces cocktails à déguster. Entre acidité et umami, les notes salines seront comme prévues à l’honneur. Au menu, smørrebrød (le déjeuner traditionnel de la cuisine danoise) aux crevettes skagen, saumon mariné à l’aneth « façon Bécaud », que le chanteur appréciait particulièrement, ou hareng à l’aneth, concombre pickles feront partis des mets concoctés.

Hareng à l’aneth

Les chefs du Flora Danica ont même pensé aux plus végétariens d’entre nous avec, entre autres, des recettes comme quinoa, noisette, avocat ou le smørrebrød végétarien au concombre et le velouté maison de patate douce. 

La Clape, ancienne île du littoral à l’époque romaine et massif constamment au contact de la grande bleue, mettra à disposition ses vins les plus fins. Particulièrement les blancs où la fraîcheur et l’acidité du bourboulenc, du grenache blanc et de la clairette seront d’attaque autour des plats construits le 22 janvier prochain !

Les places sont limitées ! Inscrivez-vous vite en cliquant ici

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