Campari s’offre le cognac Courvoisier

La transaction, annoncée jeudi soir, s’élève à 1,2 milliard de dollars. C’est « la plus grande opération » du groupe italien de spiritueux, qui veut se renforcer sur le marché américain

Honorable maison de cognac créée en 1828 à Jarnac (Charente), Courvoisier appartenait au groupe américano-japonais Beam Suntory depuis 2014. Aujourd’hui, le négociant passe sous pavillon italien.

Jeudi 14 décembre 2023, le groupe Campari s’est engagé à acquérir l’entreprise, sa marque, ses stocks et son outil de production pour un montant de 1,2 milliard de dollars. Il est prêt à ajouter 120 millions de dollars, payable en 2029, « en fonction de la réalisation d’objectifs de ventes au cours de l’exercice 2028 », précise un communiqué.

Le texte en anglais stipule que Campari a engagé des « négociations exclusives » avec Beam Suntory « afin d’acquérir 100 % du capital de Beam Holding France, qui détient Courvoisier ». La transaction doit aboutir en 2024, après « information et consultation des représentants des salariés français ».

Quatrième acteur économique du monde du cognac (après Hennessy, Martell et Rémy Martin), Courvoisier compte environ 170 employés et se fournit auprès de 600 viticulteurs de l’AOC cognac.

Une “opportunité unique”
Campari dit réaliser « la plus grande opération de son histoire », qui étoffera son « portefeuille de marques mondiales prioritaires » et renforcera ses positions sur le marché américain, où Courvoisier réalise presque les deux-tiers de ses affaires. Le groupe italien dit chercher « une expansion significative aux Etats-Unis ».

Matteo Fantacchiotti, le directeur général adjoint de Campari, déclare : « En plus d’acquérir une marque mondialement reconnue, avec de solides références […], nous avons une opportunité unique d’accroître nos capacités de production et d’embouteillage ».

Il faut savoir que Campari est déjà présent en Charente, où il a racheté la liqueur Grand Marnier en 2016 et le cognac Bisquit en 2017. Le groupe passe pour le n° 6 mondial des spiritueux. Il s’est développé par acquisitions et possède une cinquantaine de marques (dont le bitter Aperol, le whisky Glen Grant et la tequila Espolon). Il se développe en France, où il a pris le contrôle des rhums Trois Rivières et La Mauny en 2019, du champagne Lallier en 2020 et de l’apéritif Picon en 2022.

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Une présidence à deux têtes pour l’Interprofession du Val de Loire

L’Assemblée Générale d’InterLoire, qui s’est tenue le 12 décembre 2023 a choisi d’élire deux personnes en remplacement de Lionel Gosseaume, dont le mandat de 3 ans se terminait. L’élection a désigné Camille Masson comme président et Joël Forgeau comme président délégué. 

C’est une première pour InterLoire d’élire deux présidents, mais on comprend la logique plus rationnelle que l’alternance traditionnelle entre la représentation du négoce et celle de la propriété pour un vignoble réparti sur 14 départements de la Vendée au Puy-de-Dôme. Le président délégué, que l’on connait depuis longtemps pour son action au sein de Vin & Société est vigneron à Mouzillon, au cœur du Muscadet Sèvre & Maine depuis 1998. Camille Masson est élu président en tant que président de l’UMVL l’Union des maisons du Val de Loire. Agé de 35 ans, il est arrivé à ce poste en novembre 2022, après en avoir assuré la direction juridique pendant 7 ans. 

Camille Masson et Joël Forgeau ont exprimé la volonté de l’équipe de continuer les projets lancés sous la houlette de Lionel Gosseaume, vigneron de Touraine à Choussy (Loir & Cher).  Ils ont souligné que les défis économiques et climatiques ne doivent pas être perçus comme des obstacles insurmontables, mais plutôt comme des opportunités de se réinventer et de se positionner de manière plus visible aux yeux des consommateurs. L’objectif est de gagner en parts de marché, particulièrement à l’export, et d’accroître la montée en gamme sur l’ensemble des marchés. 

Pour la gouvernance partagée
« Le partage de la gouvernance avec une présidence déléguée est un très bon signal envoyé par les deux familles, et un grand signe de maturité de la Loire. Production et Négoce sont prêts à relever main dans la main les défis de la filière en renforçant l’action de l’interprofession sur les plans économiques, techniques et de la communication” indique Joël Forgeau. « Dans la continuité de sa feuille de route, InterLoire a redéfini son projet politique et stratégique afin de répondre aux multiples enjeux connus actuellement par notre filière des Vins de Loire. Que ce soit la baisse de la consommation en France, les problématiques environnementales qui s’accélèrent, les attentes sociétales qui sont majeures, la nécessaire valorisation de nos vins pour la pérennité de notre filière ou encore et surtout l’adaptation de notre offre à la demande, nous devons être au service de tous nos opérateurs pour orienter et coordonner une réponse collective, précise et durable de notre vignoble » complète Camille Masson. 

Une nouvelle identité visuelle 
Après trois ans au service de l’interprofession, la présidence de Lionel Gosseaume se termine sur un bilan positif avec l’initiation du travail autour d’une nouvelle identité commune pour InterLoire, et le retour de l’AOP Bourgueil. “La nouvelle identité des Vins de Loire qui sera mise en place courant 2024, après plus de deux ans de réflexion, est une des étapes de cette réponse pour gagner en visibilité et parts de marché ! Le plan de filière adopté en 2019, et actualisé tous les ans, est aussi un axe fort. Enfin et dès janvier 2024, une rencontre avec l’ensemble des ODG (organismes de gestion des appellations) sera effectuée pour présenter en détail ce projet interprofessionnel qui a pu être réfléchi dès début 2023 » explique Camille Masson. 

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Tour des cartes 2023 : le top 100 révélé !

Si dans le Tour de France à vélo, c’est aux coureurs que l’on demande de l’endurance, dans le Tour des cartes de Terre de vins, c’est plutôt au jury, qui a dû cette année parcourir pas moins de 1000 cartes, pour identifier dans un premier temps les 100 plus intéressantes.

Pour cette édition 2023, le premier constat, c’est que dans le top 100, certaines régions sont beaucoup plus représentées que d’autres. Alors même que l’Île de France est la région de très loin la plus peuplée, celle-ci n’arrive qu’en sixième position, ex aequo avec la Bretagne, les deux comptant chacune 8 lauréats. Ainsi, même si à l’école nos professeurs nous ont toujours enseigné le déséquilibre économique et démographique traduit par la fameuse expression « Paris et le désert français », en ce qui concerne le goût pour le vin, et l’engagement des restaurateurs dans ce domaine, la province se défend très bien ! 

Largement en tête, on trouve la région Auvergne-Rhône Alpes (21 lauréats), puis le Grand Est (16), l’Occitanie (13), la Nouvelle Aquitaine (11), la Provence Alpes Côtes d’Azure (9), Paris (8), la Bretagne (8), Le Centre Val de Loire (6). La deuxième chose qui frappe en regardant cette liste, ce sont les grands absents. On en compte trois : les Hauts de France, la Normandie et la Corse. Pour les deux premières régions, l’explication est assez évidente. La vigne y est quasiment absente. En Normandie, la culture dominante est plutôt celle du cidre et du calva, et dans les Hauts de France, malgré la présence d’un petit bout de la Champagne à travers le vignoble de l’Aisne, on est davantage dans une région de buveurs de bière. Si l’engouement pour le vin n’y est pas absent, il est peut-être tout de même un peu moins important, dans la mesure où il n’y a pas de terroir à défendre. Quant à la Corse, c’est un terroir viticole, mais là, c’est sans doute la démographie qui joue, puisqu’avec moins de 400.000 habitants, elle compte forcément beaucoup moins de restaurants et de bars à vins que les autres.

Nous sommes allés interroger Laurent Derhé, meilleur ouvrier de France sommelier et membre du jury, sur l’évolution des cartes présentées au concours au fil des années. « Ce que j’observe dans toutes les catégories, mais encore plus dans les plus petites catégories, c’est la course au nombre de références. C’est une bonne chose, parce que cela démontre la passion du vin des restaurateurs. Cela signifie aussi qu’une carte des vins très fournie, qui est onéreuse pour le restaurateur, constitue un vrai attrait commercial. Pour nous professionnels du vin, c’est un bon signe. Et en même temps, cela me dérange, parce qu’une belle carte des vins n’est pas nécessairement une longue carte des vins. Comme une belle cuisine n’est pas forcément une cuisine avec beaucoup de choix. Ce n’est pas parce que l’on rajoute des plats sur la carte qu’ils sont meilleurs et que l’émotion dégagée sera plus importante. Il faut certes pour une carte des vins une vraie palette de références, mais le rôle du sommelier, c’est quand même de faire une sélection. »

Ce rallongement de la liste des vins ne concerne pas tous les types de cuvées. « En ce qui concerne les vieux millésimes, sans avoir de statistiques, je n’ai pas le sentiment que leur représentation progresse. Cela va dans le sens des vinifications modernes où les vins doivent être gourmands plus rapidement. Il y a donc de moins en moins nécessité à les faire vieillir. Personnellement, lorsque je vais dans un restaurant, j’aime déguster des vieux millésimes, parce que c’est exotique et que cela nous sort de notre quotidien. Mais je constate que ce n’est pas si facile d’en trouver.  Même si on a quelques contre exemples de restaurateurs qui font des stocks et s’amusent, ce n’est pas la mode sur les cartes comme chez les winemakers. Les belles cartes de vieux millésimes sont souvent réservées aux grands établissements qui appartiennent à l’histoire de la gastronomie française, à quelques tables iconiques. La jeune génération de consommateurs, les 20/30 ans, c’est-à-dire l’avenir, s’intéresse aux vins sans souffre, au bio. Elle cherche des vins identitaires, une histoire, des terroirs inconnus, comme ceux du Nouveau Monde. Là, on voit un développement. Il y a également de plus en plus de grands formats, avec des cartes de magnums, parce que c’est tendance, c’est fun. La question des vieux millésimes suscite moins de curiosité et d’attrait. »

Dernier aspect, la pédagogie des cartes, où on observe là aussi une différence entre les restaurants gastronomiques qui disposent de sommeliers et les brasseries. « Dans les grandes tables, il y a un personnel compétent dédié pour conseiller, donc il n’y a pas besoin de faire de la pédagogie. Si le client a une question, on peut lui répondre. Dans les cartes plus bistronomiques, on observe au contraire un développement de ces informations, on voit parfois insérés dans la carte des vins, des cartes géographiques des appellations, des photos des vignerons avec un commentaire pour les présenter. Cela peut être intéressant, à condition que la carte ne devienne pas un livre. N’oublions pas qu’une carte des vins doit se parcourir en quatre minutes. On est d’abord là pour choisir. »

Bref, le jury cette année encore s’est régalé. Il est composé pour cette édition de Julie Hoeffler (France Boissons), Maeva Vidonne (BNIA), Maxime Gallard (ancien lauréat pour L’Hôtel de la Gare), Antoine Veuriot (Médaille de bronze, La Cave sur le comptoir), Alex Liotard (ancien lauréat, La Cempote), Laurent Dehré (meilleur ouvrier de France sommelier). Il s’est réuni sous la présidence de Serge Dubs (meilleur sommelier du monde 1989, Auberge de L’Ill). Terre de vins tient également à remercier les partenaires de cette édition : le BNIA, France Boisssons, Les vins de Cahors, Les vins du Luberon et le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne.

Le Top 100 est à découvrir en cliquant ici

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Des coffrets à gogo pour Noël

Offrir une bouteille c’est bien, dans un coffret original c’est mieux ! En ce 14 décembre, voici trois idées de coffrets à offrir en attendant Noël, pour savourer bien plus qu’une simple bouteille.

Coffret de Noël – vin, miel et huile d’olive du Château Malleret – 49,90 €
De plus en plus de propriétés diversifient leur production en allant au-delà du vin. C’est le cas du Château Malleret qui propose pour les fêtes un coffret composé des différents produits provenant de la propriété.

1 bouteille de Château de Malleret 2014.

1 pot de miel de Malleret de 250 g : miel de fleurs sauvages de printemps issu des ruches de la propriété.

1 bouteille d’huile d’olive millésimée (35cl) issues des oliviers de la propriété, plantés en 2021.

Coffret Jaillance & Maison de la Porcelaine – 35,90 €
Maison d’excellence depuis 1950 et véritable référence dans l’univers des bulles AOC, Jaillance a glissé dans un tout nouveau coffret son iconique Clairette de Die. À ses côtés, une assiette conçue par la Maison de la Porcelaine, ornée d’un motif aussi délicat que contemporain, représentant des vignes et un verre de vin. Dans la tradition de l’incontournable porcelaine de Limoges, cette assiette personnalisée accompagnera tous les moments de convivialité du quotidien : apéritif dînatoire, pause gourmande ou encore brunch. 

Coffret bouteille et verres sérigraphiés du Château Lagrézette – 45 €
Avec sa bâtisse classée aux monuments historiques depuis 1982, Château Lagrézette est un domaine qui compte dans le Sud-Ouest. Si vous ne connaissez pas encore ses vins typiques de la région, son nouveau coffret fera office de jolie porte d’entrée. Il contient Château Lagrézette sur le millésime 2017, accompagné de deux verres sérigraphiés. Et pour les fêtes, son prix passe à 45 € au lieu de 57,40 €.

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La Cité des Climats et vins de Bourgogne partenaire de la Saint-Vincent Tournante 2024

Créée à l’origine par la Confrérie des Chevaliers du Tastevin et organisée chaque année le dernier week-end de janvier, la 80ème édition de la Saint-Vincent Tournante 2024, qui se tiendra à Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis aura comme partenaire la Cité des Climats et vins de Bourgogne, qui souhaite « mettre en lumière et faire rayonner les fêtes et traditions viticoles« .

Dès le 21 décembre à 18h une table ronde aura lieu à la Cité de Beaune pour découvrir l’histoire et l’origine de cette manifestation. Les coulisses de l’organisation de la Saint Vincent 2024 seront également dévoilées avec une dégustation, en avant-première, des deux cuvées de la Saint Vincent Tournante 2024 : Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis 2022 (Inscription sur ce lien). Seront présents Laurent Lignier et Jérôme Castagnier, respectivement Président et Vice-Président de l’Association Saint Vincent Tournante de Morey- Saint-Denis et Chambolle-Musigny, Arnaud Orsel, Intendant général de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin – Château du Clos de Vougeot et Christian Roux, Ambassadeur des Saint Vincent Tournante.

Les 27 et 28 janvier, les équipes de la Cité seront présentes au cœur de la Saint-Vincent Tournante pour échanger avec le public et faire découvrir le projet de la Cité des Climats et vins de Bourgogne, dédié au rayonnement du vignoble bourguignon.

Le jeudi 11 avril sera organisé pour clore ce partenariat, une dégustation commentée par 2 vignerons des terroirs de Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis et une rencontre de professionnels au sein du parcours de visite immersif retraçant l’histoire des vins de Bourgogne. à la Cité à Beaune.

Cette édition de la Saint Vincent de Tournante s’annonce riche avec près de 70 domaines, présents sur les deux villages qui proposeront leurs appellations régionales, villages, premiers crus et ce, depuis le millésime 2017

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A Bourgueil, des vins déjà prêts à boire

Sur la rive droite de la Loire, le vignoble de Bourgueil est connu pour ses vins rouges. Le cabernet franc y produit des vins qui savent vieillir, mais des cuvées récentes peuvent déjà séduire. Coup d’œil à quelques ambassadeurs à savourer sur leur fruit juvénile.

L’ AOC Bourgueil se distingue par la variété de ses vins rouges qui diffèrent par la signature du vigneron et la façon dont il travaille, mais tout autant par les sols sur lesquels ils sont produits. Deux principaux terroirs, le tuffeau et les graviers, font la singularité de l’appellation, même si on les retrouve en grande partie chez ses voisins de Saint-Nicolas-de-Bourgueil. 

Des rouges pleins de fruit 
Sur la terrasse de sable et graviers que la Loire a déposée sur sa rive nord, au pied de Bourgueil, les “vins de graviers”, sont légers, fruités, souples et s’apprécient dès leur jeunesse. Leur couleur n’est pas forcément très profonde mais ses reflets violacés sont gais et donnent envie de découvrir ce qui se cache dans le verre. Ils ont une attaque assez vive, une bouche fraîche et surtout très fruitée, avec des parfums de fleurs et de fruits rouges et noirs. Avec le réchauffement climatique, la maturité est désormais loin de faire défaut – ce qu’on pouvait encore parfois reprocher à la Touraine au tournant du siècle. Il est vital de ne pas les servir trop chaud, 16 à 18° en général, car ils réchaufferont bien assez vite dans les verres. 

Nos favoris sur sols de graviers 

Yannick et Benoit Amirault 2022 « cote 50 »
Une robe bien violacée, un nez séduisant avec une pointe mentholée qui ajoute à la fraîcheur des parfums de fruits et de fleurs. La cuvée cote 50 doit son nom à la hauteur de la terrasse au-dessus de la Loire où se situent les parcelles qui lui donnent naissance, Les Sables, La Coudraye, Les Pins et Les Perrières. Les vignes de 40 ans en moyenne apportent de la rondeur et de la plénitude à la bouche, qui charme par sa jolie texture. A carafer quelques heures avant de servir. Le vin est certifié AB, mais chaque terroir est jardiné suivant le cycle lunaire, cueilli à la main et élevé individuellement en foudre et en jarres de grès. Le domaine a été créé en 1936 par Eugène Amirault, l’arrière-grand-père de Benoit, actuellement à l’ouvrage avec son père. (13 €) 

Domaine des Ouches 2021 « 20 » Les Frères Gambier  
Une jolie couleur rubis à reflets violacés pour cette cuvée « 20 »  qui embaume la framboise et la violette. Elle est produite sur des sols de graviers, vendangée à la main avec un tri attentif. La cuvaison est relativement courte, onze jours, avec des remontages réguliers, suivie par un élevage également en cuves pendant environ six mois. Le tout est fait dans le respect du règlement HVE. Il en résulte un vin frais et charmant, avec une finale nette et fruitée. Il est prêt à boire et se gardera trois à quatre ans si on la patience. Une bonne idée de l’ouvrir d’avance pour qu’il s’épanouisse. La famille Gambier fait du vin à Ingrandes-de-Touraine depuis 1743 ! (9,50 €) 

Denis et Thomas Gambier ©ODG Bourgueil

Catherine et Pierre Breton 2022 « Trinch »
Catherine et Pierre Breton sont les pionniers du bio, de la vinification naturelle et de la biodynamie dans leur vignoble de Bourgueil, Chinon et Vouvray depuis 1990. ! Leur cuvée « Trinch » donne envie de savourer et de partager, puisqu’elle fait référence au maitre tourangeaux François Rabelais qui dans son Cinquième Livre des aventures de Pantagruel (posthume, publié en 1564) fait sortir ce mot synonyme de « Buvez » de la Dive bouteille. Comme tous les 2022, ce vin aux reflets violacés a besoin de quelques heures d’aération pour faire parler son fruit. Vendange égrappée, macération de 18 jours à basse température en levures indigènes, élevage en cuvée béton et mise en bouteille au printemps avec moins de 0,2 mg de soufre : le tout sur des vignes d’une trentaine d’années donne un vin équilibré, dense mais frais. (14 €).

En attendant le tuffeau
Sur le coteau argilo-calcaire, ancien-lit que la Loire a creusé dans le “tuffeau”, les vins sont plus complexes et tanniques. Ils atteignent leur épanouissement après quelques années en cave et, dans les meilleures années, on dit qu’ils peuvent vieillir plus d’un siècle. En tout cas les 1964 et les 1989 ont fait leurs preuves avec leur texture veloutée, leurs parfums de chocolat, de cerise noire, de prune, de bois ciré, de fumé ou même d’épices. En attendant, vive les graviers et leurs vin de fruit. Trinch ! 

©I. bachelard

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Sud-Ouest : des vignerons ont fait le choix de l’agroforesterie

À Cahors et Gaillac, deux vignerons développent l’agroforesterie dans leurs domaines. Ce système, associant la vigne aux arbres et arbustes, enrichit la nature du sol pour assurer la bonne santé de la vigne, et ainsi la qualité du vin. 

Au Clos Troteligotte, sur la zone d’appellation Cahors, dans le Lot, les jeunes pieds de floréal, un cépage résistant, côtoient des plantations d’arbres. « Il y a un arbre tous les six mètres », décrit sur le côté de la parcelle, le vigneron Emmanuel Rybinski qui a repris le domaine familial en 2004. Cela correspond pour ces rangées de floréal à 234 arbres de douze espèces différentes. Cette parcelle est l’une des dernières plantées par le vigneron en biodynamie, qui a adopté depuis la période 2019-2020 les principes de l’agroforesterie. La vigne de floréal vient s’ajouter aux rangées mêlant espèces arboricoles et viticoles, qui ceinturent les 16 hectares du domaine. Cette « pergola », comme la nomme le vigneron, fait le lien entre la vigne et la forêt qui entoure le domaine. En plus des arbres, Emmanuel Rybinski a également ajouté des haies d’arbustes entre certaines parcelles. En quatre ans, pas moins de 6 000 espèces, arbres et arbustes confondus ont ainsi été plantés sur le domaine. 

« Un pas vers l’arbre »
Dans le Tarn, sur l’appellation Gaillac, Nathanaël Parnadeau a lui adopté ce système rapidement après la reprise du domaine De Matens, en 2007. « Lorsque je suis arrivé, des haies avaient déjà été plantées par mon prédécesseur. C’était déjà un pas vers l’arbre », se souvient le vigneron de 46 ans, qui propose des vins nature. Lorsqu’il voit des essences pousser dans la vigne, il les laisse. « Des noyers, des cerisiers, des arbres de Judée ont grandi. » Avec le temps, le vigneron a su distinguer les plus bénéfiques des plus néfastes. « J’enlève systématiquement les chênes. Ils concurrencent la vigne. » En parallèle de cette agroforesterie spontanée, il a planté des arbres. « Dans une parcelle, j’ai mis des pommiers nains là où il y avait des manquants. Dans une autre, j’ai également planté des arbres mais cette fois il y a plus de diversités : frêne, érable, amandier, pommier. » Sur les trois hectares et demi du domaine, se trouvent également des rangées de vignes encerclées par des arbres. 

Un « sol vivant » 
Pour Nathanaël Parnaudeau, aller vers l’agroforesterie répond à « quelque chose de logique ». Et d’expliquer : « L’inspiration c’est la forêt. La forêt, c’est une biodiversité qui vit en toute autonomie. À côté, on comprend que le système de la vigne en monoculture n’est pas soutenable si on veut que la vigne soit capable de se défendre seule face aux maladies, aux extrémités du climat ». Nathanaël Parnaudeau rejoint ainsi Emmanuel Rybinski, qui lui aussi espère par ce système engendrer « un milieu équilibré » qui puisse fonctionner en « autonomie ». En effet, selon les principes de l’agroforesterie, c’est en développant le système racinaire, par la diversité des essences présentes dans le sol, que l’on obtient un « sol vivant », un sol capable de nourrir tout ce qui pousse et donc à terme de moins intervenir sur la vigne. « C’est comme entre les êtres humains, les plantes vont s’échanger des données grâce aux connexions qu’elles développent. Cela va améliorer la qualité du raisin et donc du vin », explique Emmanuel Rybinski. Si le vigneron du Clos Troteligotte voit déjà des effets bénéfiques sur la qualité de son sol, il faut encore attendre plusieurs années avant de pouvoir évaluer le travail qui a été mené sur les parcelles. 

La prochaine étape pour Nathanaël Parnaudeau est de planter des rangées de vignes en même temps que de jeunes plants d’arbres. De son côté, Emmanuel Rybinski va aménager un champ entier en agroforesterie associant du chanvre, des céréales. Et le vigneron du Clos Troteligotte de glisser : « Cela pourra servir aux autres activités du domaine, les balades botaniques, la restauration, les ateliers de cuisine, par exemple. » 

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Wine Charity 2023 pour le bien-être des enfants hospitalisés

Pour cette édition 2023, le fonds de dotation Wine Charity Event a collecté 120 000€ grâce au soutien des entreprises partenaires ainsi que des vignerons présents, au profit du service de l’ESCALE dirigé par le professeur Carole Vuillerot, à l’hôpital Femme Mère Enfant de Lyon, accueillant des enfants en situation de déficience motrice et mettant à leur disposition un appareillage technique.

Acquisition et prêt de matériel pour les enfants en situation de handicap
Crée en 2013 et fond de dotation depuis 2019, la Wine Charity Event réunit chaque année au Marriott à Lyon, des vignerons engagés proposant leurs vins à la vente (ou un pourcentage par bouteille vendue est réservée au financement du projet choisi), et des entreprises et particuliers désireux de joindre l’utile à l’agréable. Chaque année, la cause soutenue change mais reste en lien avec le milieu médical et la volonté de facilité la vie des enfants hospitalisés.

En 2021, c’est le projet d’appareillages pour masques par Impression 3D pour le centre Romain Ferrari, puis en 2022, le projet maternité du centre hospitalier urbain Saint Joseph Saint Luc à Lyon, centré autour du bien-être de la mère et du « bien-naître » de l’enfant.

Le projet de 2023 soutient le service Escale, crée en 1984, unique en France, accueillant des enfants en situation de handicap, en hôpital de jour, les enfants venant pour de la rééducation et de la réadaptation. Ce service a pour objectif d’aider les enfants à vivre et fonctionner comme les autres.
Or le matériel nécessaire est extrêmement cher. 

Le service aimerait ainsi pouvoir mettre en place un système de prêt aux familles à partir d’un parc de matériel, comme par exemple Ilona, 3 ans, qui a bénéficié du prêt d’un fauteuil d’aide à la marche. 

Vignerons présents
La soirée a été l’occasion de déguster et acheter les vins de producteurs déjà présents les années précédentes, mais aussi de nouveaux venus, comme Grégoire Hoppenot en Beaujolais (aux côtés du Château des Ravatys).

En Bourgogne, le domaine Lequin-Colin et Vincent Girardin ont répondu à nouveau présent, comme le domaine la Punta en Corse et le plus local Château La Gallée en Coteaux du Lyonnais.
Le domaine de Sainte-Marie représentait fièrement le Jura tandis que la Maison et Domaines les Alexandrins, le domaine Emmanuel Darnaud, les vignobles Boudinaud, le domaine de Piéblanc et le domaine Jérôme Despesse couvraient la vallée du Rhône, septentrionale comme méridionale.
Sans oublier l’Italie avec le domaine Silvio Morando et la Champagne, avec Charles Heidsieck.

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Cognac : les trois priorités du nouveau président de l’interprofession

Florent Morillon, 57 ans, dit se mettre au service d’une « filière plus verte et vertueuse, profitable à l’écosystème régional ». Il la qualifie aussi de « résiliente, attractive et ambitieuse »

Le vendredi 24 novembre 2023, Florent Morillon, 57 ans, directeur des relations viticoles et des affaires institutionnelles du négociant Hennessy, a été élu président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). Il succède au viticulteur Christophe Veral, qui a été désigné vice-président. Le nouveau mandat durera trois ans. Il débute dans un contexte économique tempétueux, avec des expéditions de cognac en recul de 24,8 % dans le monde ces douze derniers mois (chiffre arrêté à la fin octobre 2023). Redresser la barre et préparer la reprise figurent parmi les priorités de la nouvelle équipe dirigeante. Mais pas seulement. Voici les trois dossiers urgents à Cognac.

1. Resserrer les rangs et « donner une impulsion »
Le jour de son élection, Florent Morillon a déclaré se mettre au service d’une « filière plus verte et vertueuse, profitable à l’écosystème régional ». Il l’a aussi qualifiée de « résiliente, attractive et ambitieuse […], à la conquête permanente du monde ». Vains mots dilués dans la communication de crise ? Pas du tout. Ces propos témoignent de la volonté du président de resserrer les rangs. Depuis sa création en 1946, jamais le BNIC n’avait été présidé par un représentant d’Hennessy, premier acteur économique du secteur, avec presque la moitié des parts de marché. Ici et là, dans le vignoble, la fin de cette règle tacite suscite des craintes.

Interrogé par « Sud Ouest », le président les dissipe. Il affirme qu’il mènera son mandat « en toute indépendance, de façon équitable et neutre, au seul service du collectif ». Non, il ne sera pas le H de LVMH à la tête d’un organisme fédérant 4 299 viticulteurs, 124 bouilleurs de profession et 248 négociants en Charente et en Charente-Maritime. « Il y a longtemps que Florent Morillon mouille le maillot pour toute la région. Il est calme, serein et respecté. Il est écouté et maître de ses silences. C’est la bonne personne pour la bonne période », a ajouté Laurent Boillot, le PDG d’Hennessy, lors d’une conférence de presse le 30 novembre.

Le président réunira en janvier les 16 élus du comité permanent du BNIC lors d’un séminaire exceptionnel, « pas pour tout remettre à zéro, surtout pas, mais pour donner une impulsion ».

2. Face à la conjoncture, agir mais ne pas surréagir
Face à une crise qui ne dit pas encore son nom, le cognac est à la peine, comme la plupart des vins et spiritueux. Si les affaires se maintiennent en Asie à l’approche du Nouvel An chinois, les expéditions dévissent de moitié en Amérique du Nord. Aux USA, une bulle a éclaté avec la fin des aides fédérales à la consommation accordées pendant l’épidémie de Covid, l’inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt. Or, pour satisfaire la demande et les perspectives d’une forte croissance fin 2021 et courant 2022, les négociants en cognac ont beaucoup expédié. Lorsque la demande s’est rétractée, les stocks chez les distributeurs étaient trop importants. Aujourd’hui, ils se résorbent lentement.

A quand la reprise ? Bien malin celui qui peut répondre à la question. « Ces derniers mois ont eu la vertu de rappeler à tous les acteurs de l’appellation que rien n’est acquis définitivement et qu’il est impératif de préserver les équilibres et les engagements. Derrière notre ‘‘outil business plan’’ qui a fait ses preuves, la profession sait agir sans surréagir, avec le temps long en tête », dit Florent Morillon.

Ce « business plan » est un outil mathématique créé en 2008, au lendemain de la crise des prêts hypothécaires à haut risque aux USA. Il brasse les prévisions des marchés, les volumes d’eaux-de-vie à laisser vieillir dans les chais et bien d’autres données statistiques. Chaque année, il calcule le bon rendement de production et les éventuelles surfaces de vignes à planter. En 2024, seuls 100 nouveaux hectares seront autorisés, contre 3 129 l’an passé.!

Florent Morillon et Christophe Vera ont été élus président et vice-président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) le vendredi 24 novembre 2023. Au second plan :  Raphaël Delpech, Anthony Brun, Hervé Bache-Gabrielsen et Eric Le Gall. ©BNIC

3. Accélérer la transition environnementale
Florent Morillon voit les impératifs environnementaux comme une exigence, certes, mais surtout comme une « opportunité ». Il y va de « la pérennité de notre filière », insiste-t-il. Prochaine étape : la présentation, début 2024, sans doute en janvier, de la nouvelle Certification environnementale cognac (CEC). Les professionnels la veulent « plus simple, plus pragmatique, ouverte à tous », en phase avec la récente réforme nationale du référentiel Haute valeur environnementale (HVE). La CEC nouvelle mouture devrait être accessible aux titulaires du niveau HVE 2, mais aussi aux exploitants conduisant leurs vignes en agriculture biologique.

« L’objectif de 100 % de viticulteurs certifiés en 2028 est inchangé », avait souligné Christophe Veral, le prédécesseur de Florent Morillon, le 6 juin dernier à Cognac en présence du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

En 2022, le vignoble du cognac comptait 83 260 hectares en production, dont 50,4 % en Charente et 49,6% en Charente-Maritime. ©Alain Benoît pour le BNIC

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Parfumez Noël aux effluves de spiritueux

Les spiritueux ont le vent en poupe et séduisent de plus en plus d’amateurs. Que vous soyez un véritable amateur en la matière ou plutôt un découvreur, voici trois bouteilles à (vous) offrir pour les fêtes.

Bourbon Angel’s Envy – 66 €
Élaboré par la distillerie craft réputée de Louisville (Kentucky), pionnière de la double maturation, ce bourbon vieilli en fût de porto est le fruit d’années de perfectionnement dans l’art subtil du vieillissement. Il a subi un second vieillissement pour lui donner un profil aromatique complexe et subtil tout en restant accessible. Porté par de subtiles touches de fruits mûrs, rehaussées d’un soupçon de vanille et de chocolat amer, il vient caresser le palais par sa douceur. Ses notes persistantes de Madère, conférées par le second vieillissement, lui apportent élégance et délicatesse en arrière-bouche.
Disponible en cavistes et sur la Maison du Whisky

Single Malt Craigellachie – entre 57,90 et 290 €
Originale depuis sa création en 1891, l’indomptable distillerie écossaise surnommée « le bad boy du Speyside » offre une collection de scotchs tout en finesse et en caractère. Ces single malts 13, 17, 19 et 23 ans d’âge sauront ravir les amateurs de grands whiskies écossais en cette fin d’année. Le classique de la collection évoque  des arômes de guimauves grillées suintantes, d’ananas rôtis au feu et de pommes au four parsemées de clous de girofle, avec la saveur de cordite persistante en arrière-plan.
Disponible sur La Maison Du Whisky 

Blanche D’Armagac Laballe – 45 €
Laballe est l’un des plus anciens domaines d’Armagnac. Si l’existence du domaine viticole est attestée depuis le XIVe siècle, la famille Laudet y produit de l’Armagnac depuis 1820. Longtemps vendue comme remède par les apothicaires et les alchimistes, la blanche d’Armagnac possède 40 vertus vantées par Vital Dufour, prieur d’Eauze, pour « garder la santé ». Avec Vital, Laballe renoue avec les origines et la part de mystère de l’Armagnac, plus ancienne eau-de-vie de France. Cette blanche d’Armagnac bio non filtrée est composée majoritairement de baco, cépage identitaire et emblématique de l’appellation exclusivement produit et distillé en Armagnac. Distillée au cœur de l’hiver, VITAL offre pourtant tous les arômes de l’été avec un nez gourmand sur la poire et les fruits exotiques, enrobé de notes florales et miellées. La bouche, ronde et fraîche, est telle un panier de fruits du verger sur la poire, la pomme verte, le noyau de cerise avec une finale épicée. 
Disponible en cavistes et sur
www.boutique.laballe.fr

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