Nos itinéraires de l’été #28 : Charente, au cœur du Cognac

Chaque jour jusqu’à la fin du mois d’août, retrouvez un itinéraire dans le vignoble français : de bonnes adresses sélectionnées par l’équipe de « Terre de Vins » à l’occasion du hors-série Œnotourisme paru en juin 2021. 28ème étape : en Charente.

Le temple et ses gardiens [TOP100 – Trophées de l’Œnotourisme]
C’est la locomotive, la puissance de frappe de la région : le cognac n’en serait pas là aujourd’hui sans Hennessy. Sur les quais de Cognac, on prend davantage la mesure du navire amiral avec un riche programme de visites, un musée et une boutique. On peut visiter les chais de l’autre côté du fleuve Charente en empruntant une gabarre, ces bateaux à fond plat qui servaient à transporter l’eau-de-vie en fûts. Il reste une nouveauté, le très racé Master Blender’s Sélection n° 4 (60 €) disponible à partir du 1er avril… Visite à partir de 20 €.
Maison Hennessy – 16100 Cognac – 05 45 35 06 44 – www.hennessy.com

Un balcon sur le Cognaçais [Médaille d’OR – Trophées de l’Œnotourisme]
Il y a mille choses à dire sur l’histoire de la maison Martell, à commencer par une énigme puisque la tombe du fondateur, originaire de l’île de Jersey, est introuvable. Mais la renommée des cognacs Martell dans le monde n’est pas un mystère et une venue sur Cognac pour déguster un cocktail sur le rooftop de la maison est obligatoire. À ce sujet, la palette de cocktails ferait rougir James Bond. Parmi la gamme, il faut s’offrir le Martell Noblige & Angel Chen (65 €) et l’ouvrir entre amis… Visite à partir de 20 €.
Maison Martell – 16100 Cognac – 05 45 36 33 33 – www.martell.com

Le choix de l’élégance [TOP100 – Trophées de l’Œnotourisme]
Chargée d’histoire et ayant la particularité d’élaborer ses cognacs dans les deux premiers crus de l’appellation (Petite et Grande Champagne), la maison Rémy Martin jouit d’une très belle image dans le monde entier. Elle sait de facto recevoir avec un programme très riche de visites, de la découverte en petit train à la création de cocktails en passant par un déjeuner ou une initiation au cognac Louis XIII. Il faut repartir avec le Tercet (110 €), une élégante inspiration signée à trois mains qu’on ne trouve qu’en France, à la boutique Rémy Martin de Cognac. Visite à partir de 20 €.
Maison Rémy Martin – 16100 Cognac – 05 45 35 76 66 – www.remymartin.com

Du grand art
Nul besoin de storytelling en la maison Frapin tellement elle regorge d’histoires et de produits à couper le souffle. C’est l’âme du cognac, et depuis quelques années on peut désormais visiter ce domaine mythique de 240 hectares d’un seul tenant en Grande Champagne. Deux circuits de visite sont proposés, le Découverte – avec un tour dans le musée suivi d’une dégustation de quatre cognacs – et un circuit VIP (250 €) – avec un passage au château Fontpinot, un cocktail et la dégustation de cognacs exceptionnels… Il faut repartir avec le XO Fontpinot édition 750 (110 €). Visite à partir de 15 €.
Maison Frapin – 16130 Segonzac – 05 45 83 40 03 – www.cognac-frapin.com

Diamant brut
Un livre, ce serait « À la recherche du temps perdu », une musique, ce serait du Bach et, pour un tableau, sans doute un De Staël car tout ici est subtilité, impression, magie et vérité. Bienvenue sur les plus beaux coteaux de Grande Champagne, chez Ragnaud-Sabourin, une petite propriété par sa taille et si grande par sa réputation. La plus grande difficulté reste de choisir un cognac tellement la gamme est fantastique. Vantons la Réserve spéciale 20 ans d’âge (65 €), une définition de la volupté avec des notes de coing, d’abricot et de rancio. Visite gratuite.
Maison Ragnaud-Sabourin – 16300 Ambleville – 05 45 80 54 61 – www.ragnaud-sabourin.com

CARNET PRATIQUE

Incontournables

COGNAC PASQUET
C’est l’un des très rares domaines en bio. Les cognacs sont superbes de précision et de pureté ainsi que des petites créations comme la Marie-Framboise (14,50 €), un apéritif très festif. Il faut aller les voir. Visite : 12 €.
16120 Éraville – 05 45 97 07 49 – www.cognac-pasquet.com

COGNAC DROUET
Corinne et Patrick délivrent toujours de très belles nouveautés et c’est toujours du sur-mesure. L’atteste le Small Bath Finish Maury (64 €), un petit bijou d’intensité aromatique. Un circuit VIP est en gestation…
16130 Salles-d’Angles – 05 45 83 63 13 – www.cognac-drouet.fr

MAISON COURVOISIER
Elle trône en majesté sur la ville de Jarnac, au passage une superbe cité. Chez Courvoisier, c’est la première classe, avec différentes formules possibles. À partir de 15 €.
16200 Jarnac-Charente – 05 45 35 55 55 – www.courvoisier.com

COGNAC ABK6
Présents sur les trois premiers crus, les cognacs ABK6 sortent un très beau XO Renaissance (159 €) et proposent une visite complète de la vigne au verre. Visite à partir de 5 €.
16440 Claix – 05 45 66 35 72 – www.abk6-cognac.com

MAISON OTARD
C’est là et pas ailleurs que Jay-Z a décidé de lancer l’aventure du cognac d’Ussé, c’est un gros succès et il faut venir visiter le magique château de François Ier…
16100 Cognac – 05 45 36 88 86 – www.baronotard.com

MAISON CAMUS
Historique maison, Camus est au cœur de la ville de Cognac et offre un programme de visites très riche. À partir de 17 €.
16100 Cognac – 05 45 32 72 96 – www.camus.fr

Bien déguster

LES CHAIS MONNET
La table gastronomique, Les Foudres, vient d’être étoilée, c’est la bonne nouvelle pour le chef Marc-Antoine Lepage et toute la région de Cognac. L’hôtel est tout aussi somptueux. Menu dégustation : 120 €.
16100 Cognac – 05 17 22 32 23 – www.chaismonnethotel.com

LA RIBAUDIÈRE
Thierry Verrat est l’historique étoilé de la région et son talent ne cesse d’embellir les assiettes. C’est la grande classe ! Menu du marché à 52 €.
16200 Bourg-Charente – 05 49 52 86 66 – www.laribaudiere.com

LE VERRE À PIED
Ce bar à vin dévoile des trésors comme des vins jurassiens et ça fait plaisir de pouvoir voyager de la sorte avec des planches délicieuses.
Il faut compter 30 € par personne.
16100 Cognac – 06 27 73 49 64

Hors saison

BNIC [TOP100 – Trophées de l’Œnotourisme]
Toute l’année, quelle que soit la saison, le Bureau national interprofessionnel du cognac travaille d’arrache-pied pour faire connaître le cognac en France, notamment avec l’opération Cocktails Connection.
16100 Cognac – 05 45 35 60 00 – www.cognac.fr

BD D’ANGOULÊME
Exceptionnellement, le festival aura lieu du 24 au 27 juin, c’est l’occasion de venir chercher une dédicace mais aussi de se balader dans le vignoble de Cognac.
16000 Angoulême – www.bdangouleme.com

LES GASTRONOMADES D’ANGOULÊME
C’est l’événement du mois de novembre à Angoulême, où les papilles sourient et le cognac n’est jamais très loin.
16000 Angoulême – www.gastronomades.fr

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L’incendie dans le Vaucluse contenu, 250 hectares touchés

L’incendie qui a parcouru quelque 250 hectares dans la région viticole du village de Beaumes-de-Venise, dans le Vaucluse, est désormais « contenu », ont indiqué mercredi à l’AFP les pompiers du département.

Le feu, qui a touché des zones boisées mais aussi des champs d’oliviers ou des vignes dans cette région proche du Mont Ventoux, avait démarré mardi dans la nuit, vers 02h00 du matin. Il avait connu une violente reprise dans la nuit de mardi à mercredi en raison du vent, avec 40 hectares brûlés près du village de Barroux en une demi-heure, avaient précisé à l’AFP les pompiers.

« Il est maintenant contenu, mais reste sous surveillance », a indiqué un de leurs porte-parole, en précisant qu’environ 300 pompiers restent mobilisés. Une trentaine de personnes ont été évacuées et peuvent bénéficier d’un soutien psychologique, a indiqué la préfecture.

Le sud-est de la France, souvent touché par des incendies durant l’été, est actuellement le théâtre d’un autre feu de forêt dans le Var, qui a fait deux morts et brûlé 6.300 hectares depuis trois jours dans l’arrière-pays de Saint-Tropez.

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Sur la Côte d’Azur, des vignerons “anéantis” par les dégâts de l’incendie

Producteurs de vins Côtes de Provence dans le Var, ils n’ont rien pu faire contre les flammes : si les vignes ont plutôt bien résisté à l’incendie le plus important de l’été en France, les pertes matérielles sont énormes et certains se disent « anéantis ».

A Grimaud, dans l’arrière-pays de Saint-Tropez, Paul Giraud, un viticulteur qui possède 25 ha de vignes produisant du rouge, blanc et bien sûr du rosé de Provence, vin très prisé à l’export, a vu les flammes emporter tout son matériel agricole. « Je n’ai plus de machine à vendanger, de tractopelle, de chargeur pour la vigne, de moto-faucheuse. Tout a brûlé intégralement »: encore sous le choc, il tourne en rond dans son domaine de la Tourre, dans une vallée encaissée du massif des Maures.

Lundi soir, l’incendie parti d’une aire d’autoroutes à quelques kilomètres de chez lui a dévasté sa propriété. « Les vendanges ont lieu début septembre, comment je vais faire ? Je n’ai plus rien », se demande le septuagénaire qui peine à retenir ses larmes. « Je vais devoir faire appel à un prestataire de services ou louer du matériel? »

En short et T-shirt derrière son modeste comptoir de dégustation, il essaie de joindre son assurance, sans succès. « Je suis désorienté, anéanti, complètement effondré », poursuit-il en sanglotant. Lors du terrible incendie de 2003 dans la même zone, lors duquel trois pompiers avaient péri, le domaine de M. Giraud avait échappé au feu. Cette fois-ci, il n’a rien pu faire contre les flammes qui menaçaient « à trois mètres » de sa maison quand les pompiers sont arrivés.

« Le feu tournait dans tous les sens, le feu arrivait de tous côtés. Les pompiers me disaient : +On arrive, on arrive+. Ils sont arrivés in extremis ». « J’essaye de relativiser, nous sommes en vie, mais hier j’étais mort physiquement et psychologiquement », conclut-il en citant un vers du Cid, « O Rage O Désespoir ».

« Catastrophe »

Plus au Nord, près du village du Luc, un autre vigneron produisant aussi du Côtes de Provence estime avoir « évité le pire ». Guillaume de Chevron Villette, propriétaire du domaine de Reillanne, témoigne par téléphone auprès de l’AFP : « On a sauvé nos bâtiments, c’est le plus important. Pour le reste, c’est une catastrophe ».

Il n’a constaté les dégâts que mercredi. « Lorsque l’incendie s’est déclaré, j’ai dû partir. Je n’ai pas dormi parce que je ne savais pas si ma maison avait brûlé. C’est compliqué à vivre, mais on est tous dans le même cas sur la plaine des Maures ».

« On est à quelques jours des vendanges. Il y aura forcément des dégâts sur la récolte. On produit un vin rosé de qualité, donc le défi sera sûrement d’éliminer le risque de présence d’un goût de brûlure dans le vin », explique-t-il.

Il relève un contexte propice aux feux, avec le vent, la canicule et aussi un « défaut d’entretien autour des parcelles ». « Comme on est en zone protégée, on ne peut pas débroussailler… Mais ça n’aurait pas empêché le feu ».

« Ça fait mal, c’est notre terre. J’ai 58 ans, ça fait 58 ans que je vis ici. La plaine, je la connais mieux que personne. » Nicolas Garcia, du syndicat de l’appellation Côtes de Provence, estime qu’il est trop tôt pour dresser un bilan des dégâts dans les vignes : « On ne peut pas accéder aux domaines donc c’est compliqué à gérer, mais c’est sûr que beaucoup de vignerons ont perdu du matériel ».

Si les pieds de vignes résistent bien au feu, « les fruits ont eu très chaud, et on devra en jeter », pense-t-il. « On ne pourra pas non plus récolter les vignes pulvérisées avec du produit retardant » pour le feu.

L’appellation d’origine contrôlée Côtes de Provence s’étend sur plus de 20.000 ha sur trois départements : Var, Bouches-du-Rhône et une commune des Alpes-Maritimes. Les vins rosés de Provence s’exportent notamment vers les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et des pays européens comme l’Allemagne.

Par Estelle EMONET avec Julie PACOREL et Arno TARRINI à Marseille

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