En terrasse chez les lauréats du Tour des Cartes Occitanie

Les lauréats du Tour des Cartes Occitanie 2020 ont rouvert aujourd’hui, dans cette région où la terrasse et l’extérieur constituent un art de vivre une bonne partie de l’année, en ville comme au bord de la mer. En ce jour T comme Terrasse, retrouvons les lauréats de la première édition, avec un beau soleil et du vent sur l’Occitanie !

À Nîmes, Michel Hermet, président du jury de cette première édition, grand prix du Tour des Cartes national 2020 en catégorie restaurant bistronomique, a préparé son Wine Bar Le Cheval blanc, son grand patio protégé à l’intérieur, et une terrasse avec vue sur les arènes. « Le patio est complet à midi, la carte est prête avec nos spécialités midi et soir ! Tartare, tête de veau, brandade… Il y a du vent, mais on va installer l’extérieur et on peut servir non-stop. » Parfait pour accompagner sa belle carte de vins, aux centaines de références.

À Montpellier, Brasserie BG, premier prix en catégorie restaurant traditionnel, également récompensé en catégorie bar à vin en 2017 et 2020, a accueilli ses premier convives à midi sur sa terrasse au bord du bassin Jacques Cœur, dans le quartier moderne de port Marianne. Alexandre Beaugrand a profité du confinement pour rajouter une centaine de références à sa carte, de quoi faire rêver les amateurs avec désormais plus de 500 étiquettes. « Nous sommes complets pour plusieurs jours, il y a même une table qui a réservé midi et soir ! »
À Montpellier toujours, Glouglou, lauréat en catégorie bar à vin, est installé sous une voute de vieilles pierres, dans les rues étroites du vieux Montpellier. Eric Bernabeu va fonctionner avec sept tables en terrasse, pouvant accueillir au maximum 16 personnes. « Ce n’est pas beaucoup, mais ça permet de reprendre. Je suis vraiment content de rouvrir. »

À Sète, La Ola, premier prix dans la catégorie restaurant de plage, si spécifique à la région, est le plus ancien de la ville dans son genre, avec une carte des vins très axée Languedoc. Pascale Jones-Hersog, sa directrice, est heureuse : « Nous sommes déjà complets pour les jours à venir, ça va être animé ! ». La Ola propose aussi une formule panier pique-nique pour deux, depuis début mai, qui va continuer. Le restaurant de plage, avec une nappe sur le sable.
À Sète côté ville, The Marcel, lauréat en catégorie restaurant gastronomiques, n’a pas cessé de travailler durant le confinement, avec des propositions à emporter pour son comptoir aux Halles de Sète, au Rio, au restaurant gastronomique et « L’Expérience The Marcel », dans ses six suites d’artiste avec dîner gastronomique servi façon « Room Service ». La réouverture commence aujourd’hui pour le Rio, en terrasse, 7j/7, de 11h à 21h. Le mercredi 9 juin, le groupe The Marcel ouvre le comptoir aux Halles tous les midis, et le restaurant étoilé avec le chef Fabien Fage en cuisine, tous les soirs du mardi au samedi de 19h à 23h (nouvel horaire du couvre-feu) et le samedi et le dimanche pour le déjeuner. 

À Béziers, le Chameau Ivre, prix spécial de la carte d’exception rouvre dès aujourd’hui la terrasse de son bistrot cave et bar à vin. Philippe Catusse, caviste d’exception aux 3 500 références, et Yohann Roussière, chef et sommelier, ouvrent au déjeuner et préparent apéro, tapas et plats à emporter pour le soir. Après ce premier service, Philippe Catusse constate que « les gens attendaient ça depuis des mois, on a dû refuser des réservations ! On est restés ouverts pour garder le lien avec les clients et l’équipe, tout le monde est content. Je trouve que les rapports humains ont changé… Le vin ça se regarde, ça se touche… Chez un caviste, pas derrière un écran ! »

À Rivesaltes, Poivre Rouge, lauréat catégorie restaurant de chaîne, retrouve ses clients dès aujourd’hui, sous les parasols rouges. Eddy Clément, son manager, est fin prêt avec son équipe : « On est contents ! Nous avons gardé le contact avec tous les collaborateurs durant tout le confinement, nous sommes une grande famille. »

À Frontignan, le Poisson Rouge, prix spécial du jury pour sa carte de vins exceptionnelle dans sa catégorie, avec 200 références du Languedoc et de la France entière, annonce sur son Facebook qu’il va retrouver ses clients en mai : réouverture à l’horizon !

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Respirer

Pour la première fois dans l’Histoire, l’été commence un 19 mai ! La réouverture des terrasses convoque des parfums de Libération aux quatre coins de l’Hexagone dans un irrépressible besoin latin de dilettantisme, d’échanges et de plaisir. Du vin pourrait couler à flots…

C’est le jour J. On s’agite à sortir les tables et les mange-debout, les chaises et les tabourets. Même le bruit de cette préparation qui résonne sur les pavés est jouissif. Sur les réseaux sociaux, les cafetiers rivalisent de posts pour appeler à la mobilisation générale malgré les ciels incertains. Partout, une fièvre s’empare de la population à l’idée de trinquer, à l’idée de respirer. Pour la première fois dans l’Histoire, l’été commence un 19 mai. C’est la magie de l’illusion. Ce matin, ce fut le temps d’un café, ce soir davantage celui d’un verre de vin.

« Nous sommes sur le pont. J’ai des réservations pour ce soir alors que d’habitude les gens ne réservent pas pour le mercredi. On sent de la ferveur, il y a quelque chose de symbolique dans cette ouverture des terrasses,. Je vais en profiter pour communiquer sur une soirée que j’organise pour la fête de la musique », souligne Didier Sabarots, de la Cave Arno, située au Taillan (33). Au cœur de Bordeaux, on ressent le même frémissement. Au bar du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux), lové sur le cours du 30 Juillet, c’est le branle-bas de combat. « Les équipes sont ultra-motivées. C’est une ambiance particulière. Malgré les masques, on voit des sourires partout, on voit aussi les camions en livraison, ça fait du bien », explique le directeur du bar, Guillaume Gresta, avant d’ajouter : « On ressent un plaisir fou. On imagine déjà les gens courir à la débauche, on nous appelle pour savoir si nous sommes bien ouverts… ». Il faut dire que seulement 9 tables seront à disposition, soit une cinquantaine de places assises dans ce bar, mais tant d’autres nourrissent les terrasses un peu partout.

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La Maison des vins du Languedoc relance ses activités

À la veille du deuxième déconfinement, ce mardi 18 mai 2021, à Saporta, au siège de l’AOC Languedoc, des signes de frémissement pour la réouverture du restaurant et le lancement des animations à la boutique des vins étaient palpables. Jean-Philippe Granier, le directeur technique de l’AOC Languedoc et Cendrine Vimont, la nouvelle chargée de mission du syndicat, font le point avec Terre de vins en exclusivité, sur les activités qui redémarrent et les projets à moyen terme.

La boutique : dégustation avec les vigneron(nes) et produits du terroir
« Vivement la réouverture » lance Jean-Philippe Granier, le directeur technique de l’AOC Languedoc. « La Covid nous a fait perdre approximativement entre 20 et 30 % de chiffre d’affaires à la boutique des vins » pointe-t-il. Alors, pour retrouver la dynamique d’avant, ils se sont réorganisés. Avec comme projet pour ce caveau de ventes de passer de 600 à 1 000 références de vins, de Nîmes à Collioure. Depuis un an et demi, deux jeunes sommeliers dynamiques sont arrivés : Marion et Julien. Dès vendredi 20 mai, les vigneron(nes) reviennent à la boutique et font déguster leurs vins de 14h à 19h. C’est le domaine de la Réserve d’O qui ouvre le bal. Samedi 21 mai, place à Villa Tempora. « Chaque vendredi et samedi, nous accueillerons un domaine différent », précise Marion. « Début juin, nous allons également élargir notre offre de produits régionaux avec du fromage, de la charcuterie, des pâtés… tout ce qu’il faut pour accompagner la dégustation d’une bouteille de vin », décrit Cendrine Vimont, la chargée de mission. « Ces produits artisanaux sont en vente directe producteurs. Nous tenons à développer le circuit court », souligne-t-elle.

Le restaurant avec Bernard Cabiron
À la veille de la réouverture, les balais s’agitent sur la terrasse du restaurant de Saporta. Tout doit être prêt pour le deuxième déconfinement du mercredi 19 mai dans le respect des règles sanitaires. Différentes formules entre 16 € et 21 € sont proposées, ainsi que des plats à la carte, concoctés par Cabiron. Sans oublier les vins de la boutique pour accompagner les plats.

Les Estivales de Saporta
Dès le 29 juin, quatre jours par semaine du mardi au vendredi de 19 heures à 23 heures, les Estivales vont reprendre à Saporta. Chaque soir, sept vignerons différents font déguster leurs vins, avec des produits du terroir entre mer et terre.

À venir
Jean-Philippe Granier et Cendrine Vimont fourmillent d’idées pour que la Maison des vins du Languedoc devienne « le centre de vie au niveau de la viticulture et de l’agriculture » comme le décrit le directeur. Les deux sont indissociables à ses yeux. Brunch, journée du terroir… autant d’événements à venir pour (re)découvrir les vins de cette AOC.

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Sir Winston Churchill 2012 : l’art de durer

Sir Winston Churchill, tout amateur de bonne chère et de bons vins qu’il était, a eu une longévité exceptionnelle. Rien de surprenant donc à ce que le nouveau millésime 2012 de la cuvée de Pol Roger qui porte son nom, malgré ses dix ans de cave, soit encore en pleine jeunesse. Hubert de Billy a eu la courtoisie de nous le présenter.

Lorsque l’on rencontre Hubert de Billy, on comprend tout de suite ce qui a pu relier sa famille à Sir Winston Churchill : l’humour, l’élégance, l’art de faire les choses sérieusement sans jamais se prendre au sérieux et ce côté bon vivant, terriblement contagieux… On connaît le train de vie du premier ministre anglais, qu’on ose à peine évoquer de peur de mourir foudroyé par la loi Evin. Il ne lésinait ni sur les cigares, ni sur l’alcool : whisky, cognac et, pendant le repas, du champagne Pol Roger, toujours millésimé… « Quand il est mort en 1965, nous avons mis un liseré noir sur l’étiquette du Brut White Foil en signe de deuil. En 1984, mon père et Christian Pol Roger qui voulaient continuer à lui rendre hommage, ont lancé le premier millésime (1975) de la cuvée Sir Winston Churchill. On a respecté cette philosophie, sans pour autant chercher à reproduire exactement le vin qu’il buvait. C’est davantage ce qu’on pense qu’il aimerait aujourd’hui, en sachant que comme nous, son palais aurait évolué ».

Ce qui frappe dans ce nouveau millésime 2012 (il succède à 2009), c’est sa jeunesse. « En 2050, je pense qu’on en sortira encore… Il y a des gens qui s’estiment jeunes à vingt ans et d’autres à cinquante : comme par hasard, ce sont toujours les mêmes ! Ce n’est qu’une question d’état d’esprit, et c’est un peu la même chose dans les vins. La grande particularité de Pol Roger, c’est d’être un peu plus sur la réduction que sur l’oxydation, parce que de toute façon l’oxydation, on l’aura avec le temps. Alors que la réduction, il faut essayer de l’avoir le plus longtemps possible pour après basculer sur l’oxydation, ce qui fait que le client qui aime un grand vin encore sur la jeunesse malgré ses dix ans de bouteille, va trouver chaussure à son pied, et le client qui aime davantage de complexité, d’oxydation, attendra un peu plus, mais cela arrivera ! »

C’est l’un des objectifs majeurs de cette cuvée : durer, un peu comme le vieux lion, qui à l’âge de 77 ans rempilait pour un nouveau mandat. Il faut savoir reconnaître les années qui s’y prêtent. « Je m’étais opposé à faire un 2003. Mon chef de cave, Dominique Petit, qui y croyait, en avait réalisé une micro cuvée. Il me l’a fait goûter à l’aveugle en 2013. Je l’ai trouvée excellente. Mais nous l’avons redégustée il y a un an, le résultat était décevant. »

Un équilibre subtil entre le pinot noir et le chardonnay

La Maison assemble une forte majorité de pinots noirs, tous issus de grands crus de la Montagne, Verzenay, Verzy, Mailly, Bouzy et Ambonnay avec du chardonnay de la Côte des blancs : Oiry, Chouilly, le Mesnil… « Quand le pinot noir est davantage dans la finesse, on réduit un peu la portion de chardonnay, pour qu’il puisse s’exprimer. Au contraire, lorsque le pinot est puissant, on augmente un peu la quantité de chardonnay pour garder cette vivacité qui demeure encore après plusieurs années, même si le pinot de toute façon prendra à terme le dessus, ce qui est dans l’ordre des choses. » Pour 2012, en l’occurrence, on a affaire à un pinot noir plutôt puissant : « On sent en bouche qu’il est bien là, qu’il commence à être vineux… ».

Le nez allie les notes de miel et de vanille. « On arrive à une complexité aromatique qui peut effectivement faire penser à un léger goût boisé. Je le dis toujours : les lies sont constituées de champignons morts, et qu’est-ce qu’un champignon mort sinon du sous-bois ? Quant au miel, je vous promets que mes ruches n’y sont pour rien ! » On trouve aussi la brioche grillée : « c’est ce que les Anglais appellent le crispy taste, dans les années 1990, les journalistes en trouvaient partout, et quand on n’en trouvait pas, il fallait en trouver ! » En bouche on retrouve le coing, la pâte de fruits d’abricot, mais aussi un côté citronné : « cela n’a rien d’un péché, cela montre la jeunesse encore de ce vin, cela prouve qu’il est encore au début de sa carrière et qu’il peut aussi être un bon vin d’apéritif ».

Ce nouveau millésime est en fin de compte le reflet de cette maison, qui malgré ses 172 ans et la violente crise qui secoue le champagne, n’a rien perdu de la fougue de ses débuts. « Notre stratégie qui consiste à être très axé sur l’export et le fait qu’un pays ne doive jamais représenter plus de 20 % de notre chiffre a contribué parfois à atomiser notre budget marketing. Mais avec la Covid qui a touché de manière inégale les marchés, c’est un facteur d’équilibre. 2020 a même été une bonne année, conforme à nos premières prévisions ! »

Prix recommandé : 210 €
www.polroger.com

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