Saint-Chinian invite les chefs biterrois autour de ses vins Virtuoses

Le syndicat des vins de Saint-Chinian renouvelle sa formule des Virtuoses autour de la scène gastronomique biterroise. Sous la présidence de Pierre Augé, chef de la Maison de Petit Pierre, les chefs des plus belles adresses de Béziers et de ses alentours ont dégusté et imaginé les accords mets-vins avec les plus beaux vins de l’appellation

Depuis la première édition des Virtuoses, en 2009, entre vignerons, à Saint-Chinian, dans les locaux du syndicat, jusqu’à nos éditions à Londres, New York ou Montréal, le concept a fait du chemin”, résume Nelly Bellot, directrice du syndicat. “Les valeurs restent les mêmes”, ajoute Gaylord Bruguière, en charge de la communication, “promouvoir le partage et la connaissance au sein du vignoble autant qu’à sa notoriété sur nos marchés. Nous sommes allés la chercher loin, après d’experts anglais, américains, canadiens… Nous sommes revenus ici l’an dernier, boucler la boucle des dix ans avec Andrew Jefford qui a réalisé une remarquable expertise de terroirs Schistes&Calcaires, mais aussi grès. Cette année, nous avons voulu célébrer la scène gastronomique de Béziers, remarquablement active. Ses chefs sont aussi créatifs qu’ils sont engagés dans la révélation de leur terroir… comme nos vignerons !

Autour de Pierre Augé, les chefs Julien Bousquet (Pica-Pica), Frédéric Revilla (le Faitout), Patrick Olry (l’Ambassade), Clément Bonano (la Mécanique), Sébastien Caille (le Terminus), Bruno Capellari (l’Harmonie), Stéphan Porche (la Table de Castigno) et leurs seconds de cuisine ou sommeliers (Hugo Faure et Matthieu Bass pour le Chameau Ivre) étaient réunis au Café de la Paix du chef David Delmoral et son sommelier Quentin Milhé-Caste.

Des accords mets-vins de l’entrée au dessert

Nous sommes heureux de cette communion de tous les talents des artistes de la table qui ont élu domicile en Biterrois ”, explique Roger Martin, actuel président du syndicat de Saint-Chinian et qui passera le flambeau à Luc Simon du Clos Bagatelle le 31 décembre prochain. “ Cette jeune génération se connaît, se parle, se respecte. Nous leur avons demandé de choisir leurs cuvées préférées et de bâtir des accords mets-vins pour l’entrée, le plat et le dessert. ”

L’exercice est difficile, surtout pour les desserts, notent les chefs. Mais pas impossible ! Pour Pierre Augé “ nos clients sont demandeurs d’accords mets-vins taillés sur mesure. L’importance du conseil et de l’écoute du sommelier est fondamentale. Après, reconnaissons qu’un bon vin en bonne compagnie régale nos clients sur tous les plats, on n’est pas obligé de penser à un accord précis. Les accords que nous inspire un vin sur le papier ne sont pas sûrs de marcher une fois à table… Peu importe, on aime le défi et l’expérience : les vins sont une source d’inspiration puissante, qu’on peut aussi s’autoriser à aimer pour ce qu’ils sont.

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Les secrets de la naissance du Beaujolais nouveau

Le beaujolais nouveau, comme tout primeur, implique un savoir-faire particulier des vignerons, et présente des défis bien à lui. Pas si simple à réaliser, son calendrier serré impose parfois aux vignerons des petites et grandes frayeurs et une grande attention. Immersion dans la création du primeur, en compagnie de Fabien Chasselay, vigneron au domaine Chasselay à Châtillon d’Azergues, dont on apprécie toutes les cuvées, y compris bien sûr leur beaujolais nouveau et la cuvée de la Marduette, nouveau issu du tirage de primeur sur fût.

Pouvez-vous nous parler de la conception de vos cuvées?

Ça commence par la récolte manuelle en caisses, qui sont directement mises dans un camion frigorifique afin de refroidir les raisins en amont, et éviter une libération préventive de jus et une trituration excessive liée à la température. Comme on met pas de sulfites, le but est de préserver les baies jusqu’à l’encuvage le lendemain matin à 5h, ainsi nous n’avons pas à refroidir les jus, ce qui fait une préfermentaire à froid.

Et côté maturation?

Comme les raisins sont fermes, ils n’éclatent pas sous la gravité, permettant d’avoir une vraie macération carbonique après ajout de neige carbonique. Après cela, la fermentation démarre de façon spontanée puisque nous n’ajoutons pas de levures. Chaque cuve est individuelle, on en a environ 4 ou 5 pour une cuvée, et on a fait le choix de les laisser vraiment autonome pour garantir la sécurité levurienne et éviter les contaminations. Si on prend beaucoup de risques en vinification nature, on les divise en laissant chaque cuve indépendante.

Tout dépend de la température d’encuvage, mais en général la chute de densité démarre après 3 à 7 jours, sachant que la fermentation a déjà commencé avec la libération de CO2. Nous pratiquons des remontages quotidiens, pour vérifier la densité et la température, et quand le vin nous plaît à la dégustation, on presse. En fonction du démarrage de la dégradation des sucres, cela peut prendre entre 8 et 15 jours. Et ce qui joue sur le temps, c’est la variété de levures d’une vigne à l’autre, ainsi que l’effet millésime.

Et qu’en est-il de cette naissance 2022 ?

En 2022, ça a fermenté extrêmement vite. Les vins étaient finis (fermentation alcoolique et malolactique) fin septembre (avec des vendanges entre le 25 août et le 7 septembre, et une macération de 8 à 10 jours). Certaines années, les levures prennent trop de temps à démarrer, donc on en chauffe une toute petite partie grâce à un système de carottage.

Si en 2022, tout s’est bien passé cette année, ce n’est pas toujours le cas : il y a des années où tenir le délai est vraiment compliqué. Et c’est ça la difficulté du primeur : faire un vin qui puisse plaire au mois de novembre, sans artifices. On est sur le fil, c’est vraiment un pari !

On peut avoir de vrais moments de frayeur, quand les malo ne veulent pas s’enclencher par exemple, sur des millésimes un peu acides avec des ph bas, et là tu paniques : tu essaies de maintenir le vin à 20 degrés, c’est comme un nouveau-né : je mets le réveil toutes les trois heures et me balade entre les fûts avec ma sonde pour vérifier que tout va bien ! Pour les années faciles, une fermentation qui va vite et bien présente un plus grand potentiel de garde et nous laisse plus de possibilités de ne pas du tout ajouter de soufre, y compris à la mise en bouteille. »

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Le 1er Salon des Bordeaux Hors Classe

Un nouveau salon a réuni en novembre onze domaines du Bordelais, venus présenter à Paris les vins de leurs propriétés. Des maisons familiales qui s’unissent afin de faire connaitre leurs vins, de grande qualité, prêts à boire, disponibles et à prix abordables.

« Nous avons décidé, entre amis, d’unir nos forces pour mieux nous faire et connaître et reconnaître » : tel est le credo des onze propriétaires qui ont eu l’idée de faire déguster leur production dans les salons du George V (Paris 8) en novembre. Tentés par la proposition de trouver des vins assez évolués pour être vendus instantanément dans une fourchette de prix accessible, professionnels et journalistes ont répondu présent. « Bordeaux Hors Classe » n’est ni un club, ni une association. C’est avant tout un groupe de vignerons amis qui ont organisé un premier salon ensemble « pour voir ». Ils ne savent pas encore s’ils formaliseront leur entente.

Propriétés familiales

La spécificité de « Bordeaux Hors Classe » ? Il y en a plus d’une et choisir un ordre pour les présenter n’est pas chose facile. Il semble toutefois que pour la plupart des membres du groupe, c’est l’amitié entre eux et la passion pour le vin qui fait le lien. Les onze membres sont ici réunis en tant que propriétaires de maisons familiales, vouées à être transmises à leurs enfants. A l’opposé de leur activité principale au sein d’une entreprise connue mondialement, château, négoce ou conseil. On trouve ainsi Ludovic Von Neipperg avec le château d’Aiguilhe en Castillon Côtes-de-Bordeaux, à l’ombre du premier grand cru classé Château Canon La Gaffelière à Saint-Emilion, Château Fontenil, le Fronsac de la famille de l’œnologue international Michel Rolland ou Château Marsau, le Francs Côtes-de-Bordeaux d’Anne-Laurence et Mathieu Chadronnier, du négociant CVBG.

Jardin secret sur des terroirs méconnus

Les onze propriétaires se retrouvent autour de leur « non-classement », de leurs terroirs d’exception souvent insoupçonnés, de la façon dont ils travaillent avec soin comme dans leurs grands châteaux (classés ou assimilés), de leur désir de rester accessibles, en prenant en main leur distribution (même si beaucoup sont aussi distribués traditionnellement par la place de Bordeaux). Les « jardins secrets » de ces hommes et femmes habituellement dans la lumière présentent un large éventail d’appellations, principalement de la rive droite : Castillon Côtes de-Bordeaux, Francs Côtes-de-Bordeaux, Lalande-de-Pomerol, Fronsac, Puisseguin-Saint-Emilion, Montagne- Saint-Emilion, mais aussi Bordeaux, Bordeaux Supérieur, Entre-deux-Mers.

Prêts à boire à prix abordable

Pour l’amateur de vin, ces vins sont tentants, puisqu’ils sont sur le marché, disponibles, la plupart entre 20 et 50 €, pour des millésimes qui se boivent bien, 2015 à 2019. L’idée de ce pseudo-club n’est pas neuve, elle trottait dans la tête de chacun et le plus difficile a été de lui trouver un nom. « On avait le concept, des propriétés familiales, avec des personnes investies personnellement, des terroirs souvent méconnus et sans classement officiel » résume Jean-Francis Pécresse (Château Canon-Pécresse à Fronsac). L’agence Pain Vin & cie d’Alexandre Lazareff a concrétisé le projet et le conseiller viticole Stéphane Derenoncourt (et au domaine de l’A en Castillon Côtes-de-Bordeaux) en a trouvé le nom. Longue vie à Bordeaux Hors Classe.

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[J-18 Bordeaux Tasting] Des Master Class de légendes

Les 10 et 11 décembre prochains, le « festival des grands vins » organisé par Terre de Vins prendra ses quartiers autour de la Place de la Bourse de Bordeaux. Durant deux jours, la dégustation, la convivialité et l’apprentissage seront les maîtres-mots, que ce soit dans l’échange avec les domaines présents, ou au cours de master classes dont voici le programme.

Samedi 10 décembre

11h00 : Riedel – L’importance de la forme des verres, sur le nez et le goût du vin

13h30 : Veuve Clicquot – La Gloire du Pinot Noir
– La Grande Dame 2012
– La Grande Dame Rosé 2012
– Le Grande Dame 1990

16h00 : Trois Bordeaux de légende
– Château Les Carmes Haut-Brion
– Château Pichon Baron
– Château Troplong Mondot

Dimanche 11 décembre

11h00 : Le millésime 2019 – La diversité de ses expressions à travers six Grands Crus Classés de Saint-Émilion
– Château Bellefont-Belcier- Château Corbin
– Château Laroque- Château Sansonnet
– Château Ripeau
– Château Petit Faurie de Soutard

14h00 : La Vinothèque Challenge – Concours de dégustation à l’aveugle

16h00 : Master class de prestige – Château Margaux
– Pavillon Rouge 2009
– Château Margaux 2004
– Château Margaux 1989
– Pavillon Blanc 2019


Vous pouvez prendre votre entrée à Bordeaux Tasting ainsi que votre place aux master class en cliquant sur ce lien.

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Le manoir de Saulx, nouveau lieu de dégustation à Meursault

Dans le bourg de Meursault, à deux pas de la route des grands crus, le négoce haute-couture Les Parcellaire de Saulx propose désormais boutique et lieu de dégustation. Au menu : grands vins des trois Côtes.

Déguster au domaine, qui plus est à l’improviste, devient difficile dans les villages renommés de la Bourgogne viticole. Avec son Manoir, le négoce Les parcellaires de Saulx comble un peu cette lacune. Au sud du bourg de Meursault, cette grande bâtisse entièrement rénovée accueille désormais les visiteurs dans un cadre chaleureux et intimiste.

Des vins de la Commaraine

Côté dégustation, les petits groupes sont les bienvenus, même sans réservation. Vous pourrez goûter une sélection de vins de la maison dans un des trois espaces dédiés : au caveau, dans les caves voûtées de la maison, ou encore sur une terrasse, avec vue imprenable sur les vignes de Meursault et Puligny. Pour accompagner ces crus de la Côte de Beaune, de la Côte de Nuits et de la Côte chalonnaise, une offre de snacking qualitative est proposée.

Quant à la boutique, elle proposera les vins de la maison, mais également du domaine Belleville (Rully) et de la Commaraine (Pommard), propriétés de la même famille. Soit plus de 40 appellations bourguignonnes, des villages aux grands crus. Des offres de visite sur mesure sont aussi envisageables sur demande, ainsi que des privatisations.

Le Manoir des Parcellaires de Saulx
4 rue du Clos de Mazeray, 21190 Meursault
Ouvert du mercredi au samedi de 10h30 à 19h00
03 80 21 61 25 – boutique@de-saulx.com

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Le domaine de Maguelone investi dans l’agroforesterie

Célèbre pour sa cathédrale et pour son dévouement envers les personnes atteintes de handicap, le vignoble de Maguelone est cultivé depuis 2014 en agriculture biologique et investit également dans l’agroforesterie.

Une grande histoire et un terroir spectaculaire

Nichée au sud-ouest de Montpellier, les presque mille ans de la cathédrale de Maguelone surplombent la presqu’île et ses 18 hectares de vignes. Entre mer Méditerranée et étangs, le site classé Natura 2000 est un ancien volcan occupé par les hommes depuis le paléolithique. Lieu à l’impressionnant paysage, il a été le siège d’un évêché durant 1000 ans et un haut lieu de la chrétienté. Aujourd’hui et depuis 1969, ce sont Les Compagnons de Maguelone qui occupent les lieux. L’association accompagne les personnes en situation de handicap en leur proposant des activités professionnelles et un hébergement. Elle est aussi fortement engagée dans la préservation de son terroir et de ce patrimoine et c’est Bernard Azéma, son Président, qui en est le garant.

Besoin d’aide pour s’adapter au changement climatique

Soumis aux tempêtes, aux vents et à la montée des eaux toujours plus oppressante, l’île s’adapte continuellement pour faire face au changement climatique et s’est lancée dans l’agroforesterie. Elle a engagé une vague de plantation de haies fruitières étagées dans ses vignes, puis en bordure de la presqu’île, d’arbres méditerranéens pour limiter l’impact des embruns et des tempêtes. Enfin et avec l’aide de dons, un bosquet comestible a été implanté pour attirer les insectes pollinisateurs.

Pour financer ses différents projets, les Compagnons sont constamment à la recherche de mécènes et c’est dans ce cadre que le fond de Dotation Espoir et Solidarité du MHB a remis, par l’intermédiaire de son président Philippe Rivière, un chèque de soutien de 5500 €. Un bon exemple d’entraide pour la préservation de nos territoires.

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Château Lascombe « 21 ans à la direction de ce cru magnifique »

Le directeur général du Château Lascombe profite de la vente du Grand Cru Classé 1855 au groupe Lawrence pour tirer sa révérence. Terre de Vins a recueilli quelques confidences de Dominique Befve.

Vous tirez votre révérence après 32 années d’engagement dans le vin, à qui vont vos premières pensées ? 

Elles vont à ma famille et aux différents propriétaires qui m’ont fait confiance. C’est un grand merci à Éric de Rothschild qui m’a fait entrer dans le monde du vin en 1990. J’ai tout appris au Château Lafite. Ensuite je remercie Sébastien Bazin et Jean-Romain Lhomme du groupe Colony Capital, propriétaire du Château Lascombes dont j’ai pris la direction générale en 2001. Mes remerciements vont à Stéphane Dessirier et au conseil d’administratif de la MACSF qui m’ont maintenu en place et permis de rester 21 à ans la direction de ce cru magnifique. Enfin, je n’oublie surtout pas, tous les salariés de Lascombes pour le travail effectué dans une ambiance chaleureuse et qualitative.

Le monde du vin a changé en 30 ans, que pensez-vous de toutes ces mutations ? 

Au-delà des évolutions techniques, je pense surtout aux consommateurs qui font face à une profusion de vin produit dans le monde entier, et de très bons vins. De fait, la France a trouvé une concurrence féroce. Le vignoble de Bordeaux en est victime. On peut déplorer ce monde a deux vitesses entre les grands crus qui ne souffrent pas et les autres. On n’a pas le droit de les laisser mourir. J’ai aussi connu la mutation de l’œnotourisme et sur ce point Bordeaux a connu une spectaculaire remise en question.

Si vous deviez retenir le meilleur et le pire moment, quels sont-ils ? 

Je vais commencer par le pire : la gelée noire d’avril 1991. J’étais cette soirée là à La Rochelle. J’ai récupéré ma voiture à deux heures du matin, j’ai compris en regardant mon pare-brise la catastrophe qui se tramait. Je travaillais à cette époque au Château Lafite. Pour les meilleurs moments, je vais retenir deux millésimes exceptionnels, le 2022 de Lascombes, mon dernier millésime qui est pour moi le meilleur que j’ai réalisé. L’autre millésime est le 2000 de L’Évangile, une des propriétés d’Éric de Rothschild que je chapeautais.

Lascombes ouvre une nouvelle page de son histoire, quel regard portez-vous sur cet avenir ? 

Le nouveau propriétaire américain est déjà dans le vin et dans le vin très qualitatif. Il est très ambitieux et c’est une très bonne chose pour Lascombes. Et notons que la femme de Gaylon Lawrence est œnologue, c’est une promesse supplémentaire.

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Dîner de gala de la Mission Unesco champenoise : l’Afrique à l’honneur

L’événement ne s’était pas tenu depuis deux ans, covid oblige. Le dîner de gala de l’Association Coteaux Caves et Maisons de Champagne Patrimoine mondial s’est réuni la semaine dernière avec comme invités de marque, les ambassadeurs africains à l’Unesco. Une belle rencontre à l’issue de laquelle ont été remis quatorze prix « Pierre Cheval ».

Les bénéfices du dîner de gala de la Mission Unesco sont toujours reversés à une cause en lien avec la philosophie de l’inscription de la Champagne. Ces dernières années, Pierre-Emmanuel Taittinger, son président, s’était appuyé sur la poignée de main historique d’Adenauer et De Gaulle devant la Cathédrale de Reims, pour mettre en avant la thématique de la réconciliation. En 2017, l’association avait ainsi récompensé l’association Simon de Cyrène, consacrée aux personnes handicapées, pour souligner l’importance de la réconciliation avec son corps. Cette année la Mission a pris une orientation un peu différente, en reversant les bénéfices de l’événement (26 000 euros) au Fonds du patrimoine mondial africain.

Comme le rappelle Véronique Roger-Lacan, ambassadeur de France à l’Unesco, par ce geste, l’Association Coteaux Caves et Maisons de Champagnes Patrimoine mondial ne fait en réalité que remplir ses obligations induites par l’inscription du bien. Celles-ci impliquent en effet non seulement l’obligation de conserver son patrimoine « mais aussi de faire rayonner et de diffuser son savoir-faire acquis dans le cadre de ce classement pour faire en sorte que le patrimoine soit protégé partout ailleurs. » Le choix de l’Afrique tombait sous le sens compte tenu du faible nombre de biens protégés sur ce continent, seulement 139 sur 1154 au niveau mondial. La France à elle seule en compte 49… À contrario, l’Afrique bat le triste record du nombre de sites placés sur la sous-liste de l’Unesco des biens en péril (21 sur les 51 recensés).

À l’UNESCO, les diplomates africains font pourtant preuve d’une grande cohésion. « L’Union africaine vue de loin, c’est la misère, la famine, on reste sur nos anciens poncifs, mais politiquement, il s’agit du groupe le plus structuré et le plus uni du monde. Lorsqu’ils sont entre eux, ils débattent farouchement pour défendre chacun leurs intérêts, mais une fois qu’ils ont trouvé une position commune, c’est comme l’administration américaine, on ne peut plus rien bouger, on ne peut plus négocier et ils obtiennent ce qu’ils veulent. »

Pour autant, ces ambassadeurs souffrent de plusieurs obstacles dans l’avancée de la protection des biens en Afrique. Il y a d’abord ce principe chez les représentants politiques africains qui consiste à toujours donner la priorité au développement économique. Sur un continent où la faim reste un problème récurrent, cette approche est compréhensible mais fait passer à tort la préservation du patrimoine pour un luxe. Véronique Roger-Lacan a rappelé le cas de Nasser en Egypte qui ne s’était guère ému de ce que la construction du barrage d’Assouan qui devait augmenter les surfaces cultivables, provoquerait l’inondation des temples d’Abou Simbel. L’Unesco avait alors mobilisé l’opinion mondiale et les monuments avaient été entièrement démontés. Un événement qui fut à l’origine même du développement du concept de « patrimoine universel »… Le deuxième obstacle réside dans le manque de capacités, non seulement financières mais aussi techniques. C’est pour pallier à ces deux lacunes, qu’a été créé le Fonds du patrimoine mondial africain, qui lève des fonds et soutient la formation de nombreux techniciens qui seront à même de monter les dossiers complexes d’inscription.

Comme à l’accoutumé, Pierre-Emmanuel Taittinger a remis les prix « Pierre Cheval » pour récompenser les plus belles initiatives d’embellissement du vignoble. Il en a profité pour rendre un hommage appuyé à Pierre Cheval à qui l’on doit l’inscription de la Champagne. « Pierre avait une telle abnégation qu’il s’est battu pour toute la Champagne alors qu’il était Ardennais ! »

Quant au trophée qui représente justement un cheval, il a souligné qu’il s’agissait évidemment d’un cheval ardennais, « le seul qui ait tenu au cours de la campagne de Russie et permis de ramener les derniers soldats de l’empereur ». Parmi les 14 lauréats, on mentionnera le nouveau centre d’interprétation d’Aÿ Pressoria, le Musée du champagne d’Epernay, la Résidence Eisenhower du groupe Epi, les vignerons de la Vallée du Flagot, ou encore la Maison Joseph Perrier à Châlons, récompensée pour ses très beaux aménagements oenotouristiques…

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Arlett, whisky au caractère bien trempé

La Distillerie Tessendier, PME familiale à Cognac et à Jarnac, lance un whisky audacieux, brassé, distillé et vieilli en Charente. Trois références sont déjà disponibles.

Les 30 000 cols commercialisés à la rentrée chez les meilleurs cavistes français sont déjà presque tous vendus ! Arlett, la nouveauté de la Distillerie Tessendier à Cognac et à Jarnac (Charente) a trouvé sa cible. « Des amateurs de single malt en quête de produits authentiques et singuliers », assure Jérôme Tessendier, le directeur général de la PME réputée pour ses cognacs (Park et Grand Breuil), son rhum (Saison), son gin et son brandy (Mr Gaston).

La maison commercialise déjà un scotch (Seven Yards) mais ce blend écossais, sec, boisé et non filtré à froid, n’est qu’affiné que trois mois en France, dans d’anciens fûts de cognac. Arlett est un enfant du cru : un whisky brassé et distillé, vieilli et embouteillé en Charente. « Il porte le prénom de ma mère et comme elle, il a du cran et du caractère ! Je me souviens d’elle servant du whisky à ses amies. C’était osé ! Les maris ne buvaient que du cognac à l’apéritif. À l’époque, dans la région, le whisky passait l’ennemi numéro 1 », se souvient Jérôme Tessendier.

Forte personnalité

Les temps ont changé. Le single malt made in France séduit les amateurs (plus d’un million de flacons écoulés en 2021). Il n’est plus tabou en terre viticole et même le pays du cognac distille des whiskies de grande qualité. Les sagas des marques Alfred Giraud (produite par la Distillerie SVE à Chevanceaux), Hériose (par Boinaud à Angeac-Champagne) Coperies (par Merlet à Saint-Sauvant) mais le pari audacieux de Bache-Gabrielsen (par Bache-Gabrielsen à Cognac) en témoignent.

Mais revenons à Arlett et à sa forte personnalité, projet dont l’élaboration a demandé presque cinq ans de travail.
« Nous souhaitions maîtriser toutes les étapes de la production, du choix de l’orge malté à la fermentation du wash, de la distillation dans nos petits alambics charentais à repasse à l’affinage dans tel ou tel type de fût. Nous avons mis en œuvre tous les savoir-faire de la maison et assimilé de nouveaux », poursuit Jérôme Tessendier.

Trois références

La première, « Original », titre 45 % et a vieilli trois ans sous chêne américain et en fût de bourbon. Il a une attaque franche, une bouche soyeuse avec des notes de miel, de cacao et de résineux. Prix conseillé, 43,90 € TTC.

La seconde, « Tourbé », titre 43 % et concentre 40 PPM (l’unité de mesure des phénols, ces composés aromatiques responsables du goût tourbé). Il offre iode et réglisse au nez et une « note cendrée mais aérienne en bouche », assure Jérome Tessendier. 49 € le flacon de 70 cl.

La troisième référence, enfin, s’appelle « Mizunara ». Comprenez que le distillat a trouvé ses arômes de poivre et de cardamome au contac du chêne américain, d’anciens tonneaux de bourbon puis du chêne japonais Mizunara. Comptez 55 € la bouteille.

Notez enfin que les picots de verre, sur la bouteille, sont censés représenter le capitonnage des cuves de fermentation mais aussi celui des fauteuils club et canapés Chesterfield. 30 000 autres flacons seront bientôt commercialisés, en France, mais aussi à l’export « le plus vite possible ».

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Hospices de Beaune : l’édition 2022 devient la vente de vin la plus chère de tous les temps

Les plus folles estimations n’avaient pas envisagé ce résultat total de 31 millions d’euros

L’hôpital de Beaune, et son directeur François Poher, ont passé une soirée de rêve, dimanche 20 novembre à l’occasion des 162e ventes aux enchères des Hospices de Beaune. Le revenu de ces enchères uniques revient en effet à l’établissement de santé. Et quel revenu ! Après 7 heures de batailles d’enchère, les ventes cumulées atteignent 31 millions d’euros. Le record de 2018, établi à près de 14 millions d’euros, n’est pas battu : il est plus que doublé.

Comment en arrive-t-on là ? Les volumes exceptionnels de l’année (819 pièces, dont 802 de vin) n’y sont pas pour rien. Mais l’aura exceptionnelle de la Bourgogne, en particulier sur les marchés émergents d’Asie, rentre aussi dans l’équation. Les grands crus, rareté parmi les raretés, ont particulièrement enflammé les acheteurs ce soir : 200 000 € pour une pièce de Clos de la Roche ; 300 000 € pour le même volume de Bâtard-Montrachet. Le prix moyen de la pièce s’élève quant à lui à 39 155 €. Un autre record, de 2021 cette fois, est dépassé.

Record mondial pour une vente de vin

« Les résultats historiques et spectaculaires de cette vente rendent hommage à de nombreux acteurs : nos vignerons et toute notre équipe du domaine, nos agents hospitaliers qui continuent leur mission avec abnégation, nos fondateurs et nos donateurs », a réagi François Poher après la vente. « Et à tous les Bourguignons qui défendent leur terre, leurs traditions mais surtout leur sens de l’hospitalité et de la fraternité. Le nouveau record de la pièce des Présidents pour la cause de l’enfance en est la meilleure expression », a rappelé le directeur de l’hôpital, en référence à la pièce charité, qui a aussi atteint un montant inédit dimanche.

La maison Sotheby’s Wine, organisatrice de l’événement, précise par la voix de son directeur Jamie Ritchie que « la vente aux enchères a attiré des collectionneurs de 30 pays, permettant de récolter une somme extraordinaire pour une œuvre de charité, qui sera utilisée pour aider et soutenir la collectivité. Le fait que la vente d’aujourd’hui constitue également un record mondial pour toute vente de vin jamais organisée est un hommage supplémentaire à l’importance de cet événement, qui se tient depuis 1859 ».

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