[Hors-série] Plongez dans le monde des « merveilleux spiritueux »

Pour la deuxième année consécutive, « Terre de Vins » consacre un hors-série au monde des spiritueux : cognac, armagnac, whisky, rhum, gin, sans oublier bien sûr toute l’effervescence de la scène cocktail. Un magazine indispensable pour saisir les nuances de ces produits passionnants.

Essai transformé. Après un premier hors-série en novembre 2021, « Terre de Vins » rempile en cette fin d’année 2022, une nouvelle fois à l’approche des fêtes, avec un numéro spécial entièrement dédié aux spiritueux. Si le cognac et l’armagnac, augustes eaux-de-vie françaises issues de la distillation de vin, avaient déjà leur place dans les pages du magazine, il s’est ouvert depuis un an aux autres alcools – whisky, rhum, gin, vodka, alcools d’agave, eaux-de-vie de fruits et autres liqueurs – mais aussi à l’univers de la mixologie, plus bouillonnant que jamais. Dans un mode des spiritueux qui ne cesse de se renouveler et de se réinventer, il est difficile de rester au contact de l’actualité : c’est ce que propose ce hors-série qui explore les grandes tendances et les produits incontournables du moment.

Whisky et gin dans tous leurs états

Une escapade cognaçaise « face à la mer » et une autre à la rencontre du « sang neuf » (nouvelles générations et nouveaux arrivants) qui irrigue le vignoble armagnacais constituent deux temps forts de ce hors-série, tout comme les différentes sélections de pépites piochées dans les deux appellations, du bio au millésimé, du 100% folle blanche à la jeune eau-de-vie. Le whisky est lui aussi à l’honneur avec un reportage à Islay, en Écosse, et un autre à la distillerie Waterford en Irlande – sans oublier deux sélections de whiskeys irlandais et de whiskys français. Le gin, grande tendance du moment, fait l’objet d’un dossier spécial et lui aussi d’une sélection de pépites venues du monde entier. Un sujet cuisine dédié aux accords « mets & cocktails » s’invite au restaurant Dersou, à Paris. Et nous allons à la rencontre de Sarah Moudoulaud, figure montante de la scène bartender. Portraits, interviews et actualités finissent de composer le sommaire de ce hors-série qui, plus que jamais, entend s’installer comme un rendez-vous récurrent pour les lecteurs et abonnés de « Terre de Vins ».

« Terre de Vins » hors-série Spiritueux, 92 pages, 7 euros.
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Quand 2021 rime avec Chambertin

Le millésime réputé difficile donne des cuvées de grande classe dans le village aux neuf grands crus, si l’on en croit les cuvées proposées par les vignerons de l’appellation lors d’une grande dégustation primeur organisée ce jeudi.

Les visages des professionnels du vin venus déguster expriment l’approbation, ce jeudi 17 novembre à la Tonnellerie Rousseau de Gevrey-Chambertin. Le lieu accueille les vignerons pour la grande présentation du millésime 2021. Une année réputée difficile, avec ses gelées et sa pression parasitaire hors norme. La plupart des vignerons ont joué le jeu et apporté trois cuvées, souvent prélevées sur fût. Cette année fraîche va-t-elle présenter des sous-maturités ? La présence de maladies du vignoble peut-elle entraîner des défauts ? Dans le verre, le verdict tombe : il n’en est rien.

Hormis quelques exceptions, les gevreys 2021 présentent un profil énergique, complexe et profond. Ainsi, le ‘‘La Justice’’ de Jérôme Galeyrand distille un fruit rouge charnu, un boisé fondu et une texture vibrante. Chez Faiveley, le grand cru Latricères-Chambertin, racé, se distingue par sa texture à la fois consistante et sapide, et sa très longue finale poivrée.

Autre coup de cœur : le ‘‘En Combes’’de Drouhin-Laroze, d’une grande précision avec son attaque franche, sa trame fraîche et ses accents floraux et épicés. Chez Thierry Mortet, ‘‘Vigne Belle’’porte bien son nom, avec son profil terrien qui se révèle petit à petit, pour aboutir à un impressionnant volume aromatique en finale. Dans un autre registre, le gevrey village de Sylvie Esmonin, gourmand et spontané, offre une explosion de fruits rouges. Enfin, il fallait goûter ‘‘Les Evocelles’’ du domaine Lippe Boileau : un exemple de pinot noir salin.

Mickaël Llodra et Jeannie Cho Lee ambassadeurs des gevreys

La dégustation des 2021 s’est achevée par la Paulée de Gevrey-Chambertin, une soirée en l’honneur des vins de l’appellation. Pour l’occasion, deux personnalités ont été intronisées ambassadrice et ambassadeur d’appellation de la Côte de Nuits. Il s’agit de deux amoureux de la Bourgogne : Jeannie Cho Lee, critique en vins Hongkongaise, et Michaël Llodra, ancien tennisman reconverti dans le commerce du vin.

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Portes (grandes) ouvertes à Madiran

Entre Pyrénées-Atlantique, Gers et Hautes-Pyrénées, les AOC Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh organisent une opération portes ouvertes le 19 et 20 novembre. L’occasion idéale pour (re) découvrir ces vins

Une chose est sûre, Dieu est gascon” répétait le critique gastronomique Christian Millau. S’il serait osé de revendiquer le berceau du Très-Haut, nul doute que celui-ci s’est un jour penché sur ce coin de pays pour bénir ses ouailles, canards compris.

Les vins de Madiran sont à l’image de cette utopie identitaire, nés du tannat, cépage endémique au caractère bien trempé. Occupant 70 % des surfaces viticoles, il est planté sur 3 500 hectares dans le monde, entre Aquitaine et Uruguay. Dans son ouvrage, The Wine Diet, Roger Corder ira même jusqu’à vanter les propriétés anti-oxydantes de ce cépage, en faisant un moyen de lutte contre les maladies cardio-vasculaires.

Réputés pour la rigueur de leurs tanins, les rouges de l’appellation ont pourtant connu une évolution ces dernières années. Plus abordables, davantage portés sur le fruit, la carte de la finesse fonctionne à merveille. Côté blanc, les 300 hectares de l’AOC Pacherenc du Vic-Bilh proposent secs et moelleux, ces derniers bénéficiant du Foehn, vent du Sud facilitant une concentration lente des raisins sur pieds.

Ces changements stylistiques accompagnent une transformation de fond au sein de l’appellation. La transition générationnelle s’accompagne d’une féminisation de la profession et d’un virage environnemental assumé. Un tiers des exploitations sont ainsi certifiées HVE 3 et 26 % en agriculture biologique.

Concernant la dernière vendange, Pierre Savoret – président du Syndicat des Vins de Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh est optimiste : “La qualité des jus laisse présager un millésime sur la douceur et la rondeur avec des tanins soyeux sur les rouges et une belle minéralité pour les blancs !”

Lors de ces deux journées portes ouvertes, un large panel d’activités sera proposé aux visiteurs. En vrac, un survol insolite en hélicoptère entre Château Bouscassé et Château Montus, figures de proue de l’appellation. Un repas préparé par le chef Vivien Durand au château d’Aydie, un petit déjeuner – œufs, ventrèches, fromage – au domaine Brana ou une soirée guinguette au Château de Crouseilles.

Programme complet à retrouver ici : Programme Madiran 2022

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[Bordeaux Tasting] Inauguration d’un nouveau parcours visiteurs

Sans équivalent en France, Bordeaux Tasting réunit les plus grands crus de Bordeaux mais aussi de grands invités venus d’autres régions françaises. Les 10 et 11 décembre, Bordeaux Tasting fait son grand retour. Le festival des grands vins organisé par Terre de Vins inaugure, pour cette onzième édition, un nouveau parcours visiteur.

L’expérience de dégustation s’organise désormais autour de trois lieux thématiques constituant une « balade œnologique » que les amateurs peuvent suivre au gré de leurs envies : « Étonnez-vous avec des vins tranquilles (de Bordeaux & d’ailleurs) », « Initiez-vous au savoir-faire champenois » et « Régalez-vous de spiritueux audacieux ». « Cette 11ème édition à été l’occasion pour nous de nous renouveler en imaginant un nouveau parcours visiteurs en mettant l’espace Champenois au cœur même de l’événement : Place de la Bourse. L’occasion pour les visiteurs de Bordeaux Tasting de découvrir un nouveau lieu emblématique bordelais et de renouveler l’expérience champenoise. » explique Rodolphe Wartel, Directeur Général de Terre de vins.

Bordeaux Patrimoine Mondial situé au 2-8 place de la Bourse, aura l’honneur d’accueillir 24 maisons et vignerons de Champagne. Récemment réaménagé pour l’occasion, cet espace mettra à l’honneur les champagnes et les ateliers du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne tout au long du week-end. L’occasion pour les 7 000 visiteurs de Bordeaux Tasting de découvrir un nouveau lieu emblématique bordelais et de renouveler l’expérience champenoise.

« Entrer à Bordeaux Tasting, c’est comme partir en week-end dans une ville européenne. Il faut un peu préparer son séjour, idéalement déguster les vins blancs en premier, les champagnes et les grands invités venus d’ailleurs. Il ne faut pas se ruer sur les grandes étiquettes mais flâner comme on flâne dans les ruelles de Venise ou de Soho et dénicher les pépites non classées qui font aussi la réputation de Bordeaux. Les valeurs sûres, les grands crus classés, viendront très logiquement valider et récompenser votre parcours et démontreront, au final, que Bordeaux  tient son rang. Et qu’en les dégustant, on fait vraiment « waouh »… »  

Vous pouvez réserver votre place dès à présent en cliquant sur ce lien.

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La Champagne est-elle en train de connaître de nouvelles années folles ?

Rien ne semble pouvoir arrêter la dynamique du champagne, en passe cette année encore de battre un nouveau record de chiffre d’affaires, alors que les autres régions viticoles sont frappées par les effets de l’inflation et s’essoufflent. Mais que se passe-t-il donc dans l’univers du champagne pour expliquer un tel engouement ? Faut-il craindre une bulle dans le monde des bulles ou la Champagne vit-elle simplement ses nouvelles années folles ?

On imaginait que la Champagne mettrait plusieurs années à se relever du trou d’air du Covid, elle revit au contraire une prospérité similaire à celle qu’elle avait pu connaître pendant les « années folles », dont on a oublié qu’elles avaient, elles aussi, en 1920-1921, débuté par une crise. Partout, sauf peut-être en France, le marché du champagne explose, au point que l’on ne compte plus les maisons ayant dû mettre en place des systèmes d’allocations, y compris parmi celles disposant d’une forte capacité de production comme Nicolas Feuillatte. Beaucoup profitent de cette tension pour recibler leurs ventes sur les marchés les plus porteurs et opérer des rééquilibrages.

Confiné chez lui, le consommateur a découvert pendant l’épidémie que le champagne pouvait se déguster pour lui-même, comme un vin, indépendamment de tout événement festif. Il a commencé à privilégier les cuvées particulières dont il s’est aperçu que malgré leur prix plus élevé, elles étaient en réalité, à qualité équivalente, plutôt bon marché si on les comparait aux grands Bourgognes ou aux grands Bordeaux. Cette habitude n’a pas été perdue après le déconfinement. Au contraire, rien ne semble pouvoir enrayer la machine, pas même l’inflation, cette dernière poussant pour le moment les acheteurs à faire du stock en prévision de l’augmentation des tarifs. *

On pourrait aussi parler d’un effet « Carpe Diem ». Alors que la population ne traverse plus comme autrefois des crises, mais vit dans un état de crise permanent, ne serait-ce qu’entre la menace d’une guerre nucléaire et celle du réchauffement climatique, elle veut profiter au maximum d’une vie qui peut s’interrompre à tout instant en consommant de manière débridée certains produits de luxe comme le champagne.

Fin septembre, sur une année lissée, les expéditions atteignaient 337 millions de cols. On peut donc s’attendre à ce que le niveau de ventes de 324 millions en 2022 sur lequel tablait la profession l’été dernier, soit dépassé. Néanmoins, des opérateurs pointent des signes de ralentissement sur certains marchés dans la catégorie entrée et milieu de gamme, au Royaume-Uni en particulier, durement frappé par la crise énergétique et les conséquences du Brexit, mais aussi aux États-Unis, même si ce pays déjà premier marché à l’export en termes de chiffre d’affaires est en passe de devenir également le premier marché en termes de volume. Sa position est par ailleurs favorisée par le dollar que la crise énergétique a placé en position de force face à l’euro, rendant le champagne plus abordable.

On pourrait presque être soulagé de ce ralentissement pour la Champagne. Celle-ci, comme le souligne David Ménival, directeur de la filière champagne au Crédit Agricole, « n’a pas les mêmes récoltes derrière elle qu’en 2007 lorsqu’elle avait atteint son record de 339 millions de bouteilles et ne pourrait pas tenir ce rythme sur le long terme. »

Dans un monde où, au détriment de la classe moyenne, la polarisation est toujours plus forte entre d’un côté les ultra-riches et de l’autre les ultra-pauvres, on peut s’attendre à ce que les champagnes premiums continuent à se maintenir. L’inflation n’entamera le train de vie des plus riches que de manière marginale. C’est ce qui rend le marché américain par exemple très résistant. La catégorie premiums y est très forte. À contrario, d’autres destinations, pour l’instant épargnées, mais où la place des Bruts sans année est plus importante, pourraient connaître des difficultés sous l’effet de l’érosion du pouvoir d’achat provoquée par l’inflation. C’est le cas de l’Australie, un marché atypique, qui s’est considérablement développé ces dernières années, y compris pendant les confinements, mais presqu’exclusivement sur ce segment, ce qui le fragilise et lui donne aujourd’hui une configuration très proche de celle du marché belge.

Dernier aspect, si en 2008-2009 on avait vu la baisse des ventes frapper principalement le moyen de gamme, poussant dans les années 2010 la filière à opérer une démarche de premiumisation dont elle cueille aujourd’hui les fruits, on peut s’interroger sur la prise de risques peut-être plus importante induite par cette stratégie si la crise prenait un tour plus violent et commençait à gêner également les catégories les plus riches. L’effet ciseau serait alors beaucoup plus difficile à amortir que sur la catégorie des BSA, dont le vieillissement plus court permettait de s’adapter plus vite au marché, dans un sens comme dans l’autre, que ce soit en contractant la production ou en la développant. Ici on parle de durées de vieillissements en caves d’au moins quatre ans et pouvant dépasser dix ans. L’adaptation de la production est donc beaucoup moins élastique. « C’est la raison pour laquelle, je rappelle toujours que le champagne se gère sur le long terme et que les investissements devraient aller dans ce sens-là. »

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Tour des Cartes 2023, l’abondance !

Pour sa 7ème édition ce concours des meilleures cartes des vins a fait le plein de candidatures. Après une première sélection, le grand jury a débattu et délivré ses gagnants. Ils seront dévoilés le 16 janvier.

Rendez-vous à l’Ambassade d’Auvergne cette semaine. Dans la montée d’escalier conduisant à la salle de réunion, un, deux, trois trophées du Tour des Cartes pour cette chaleureuse adresse du 3éme arrondissement parisien. Et il reste une place pour un quatrième nous fait savoir Didier Desert, le patron, alors qui sait l’année prochaine il rejoindra peut-être les quelques 7 000 restaurateurs et sommeliers qui se sont inscrits cette année, pour soumettre leur sélection de flacons à notre jury.

S’il ne fallait retenir qu’un témoignage de cette journée, ce serait celui de Daniel Haudebault, restaurant Le Bistrot de la Place à Saumur et lauréat 2022 « on a participé chaque année, le concours nous a fait évoluer, être plus précis, et quand on remporte la première place, c’est un joli coup de pouce ». Avec Lucas Bondue du bar à vins le Zinc à Grenoble, également lauréat, ils forment le duo « pro » du jury 2023. Les deux ont appréciés le choix des approches et des styles : « J’ai été fasciné par l’abondance de certaines cartes » déclare Lucas !

Notre juge de paix, Laurent Derhé, président de l’association des sommeliers de Lyon et MOF sommelier 2007, s’est attaché à vérifier toutes catégories confondues le respect de l’orthographe, l’exactitude des classements, de la législation (le point où il y a le plus de progrès à faire : séparer AOC et IGP, mettre à part le label Vin de France, indiquer les cl, et bien d’autres points encore !).

Marie Durillon, responsable vins chez France Boissons a confié être sous le charme de la créativité de certains : des angles accords vins et fromages, ou vins et desserts, des offres alléchantes de vins au verre sur toutes les gammes de vins, la présence de magnums…des points différenciateurs qui comptent ! Tout comme les mentions de labels environnementaux que Anne Cécile Gabriel du Comité Interprofessionnel des vins de Bordeaux scrute méticuleusement « c’est important pour le consommateur, il faut que ce soit lisible et expliqué. Et il y a encore plus de séduction quand on trouve une profondeur dans les millésimes, c’est un vrai bonus ». Avec Christophe Felez, sommelier les Vins de Pays d’Oc, l’intérêt cépage est un atout « quand une carte comporte les principaux cépages pour chaque vin, cela donne des repères et quand en plus l’offre de vins au verre est importante, cela permet la découverte sur toute sorte d’étiquette ».

Et au final ? Que ce soit en catégorie Bar à Vins, Brasserie bistronomie, restaurant traditionnels, gastronomiques et de prestige, il y a ce point indéfinissable qui échappe à tout barème : ce supplément d’âme qui fait qu’en examinant la carte, les yeux brillent, la mémoire s’active sur le souvenir d’un flacon rare qui ressurgit ici où là, l’envie d’aller rencontrer tel chef ou tel sommelier, de faire un détour pour telle ou telle adresse. Voilà ce qui départage les candidats finalistes que nous aurons le plaisir de mettre en lumière dès le 16 janvier sur terredevins.com et toute l’année au fil des pages de nos magazines.

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La Dame de Onze Heures, un temps d’avance

Ce vignoble de poche à Saint-Émilion est mené par un couple résolument rock’n’roll : Béatrice et Vincent Rapin ont fait de leur « Dame de Onze Heures » ont fait de en quelques années de cette pépite cachée une référence pour les amateurs de vins de Bordeaux qui sortent des sentiers battus.

Prenez vos cahiers de botanique. Aujourd’hui nous allons étudier le cas réjouissant de l’Ornithogale en ombelle ou Ornithogale à feuilles étroites. Son nom scientifique, Ornithogalum umbellatum, nous vient du grec ornithos gala qui signifie « lait d’oiseau ». De façon populaire, cette petite fleur printanière que l’on trouve fréquemment dans les campagnes de la façade ouest de la France est surnommée « dame de onze heures » car elle s’ouvre au soleil, généralement en fin de matinée, et se referme le soir. Un joli symbole empreint de poésie, qui correspond bien à la façon anticonformiste dont Béatrice et Vincent Rapin envisagent leur trajectoire de vignerons.

Originaire de la Loire (entre Sancerre, Vouvray et Bourges), Béatrice et Vincent sont d’anciens « néo-vignerons » qui avant de dédier leur vie à la vigne, ont connu des premières carrières dans des métiers bien différents : Béatrice était architecte d’intérieur, tandis que Vincent était musicien professionnel – les basses qui ornent le bureau/studio contigu à son cuvier attestent du fait qu’un musicien ne prend jamais vraiment sa retraite. Lorsque le père de Béatrice devient propriétaire d’un vignoble à Saint-Émilion à la fin des années 1990, le couple voit, dans l’opportunité de prendre la gestion du domaine, également l’opportunité de changer de vie et d’embarquer leurs trois enfants Clémentine, Valentin et Margaux, dans une nouvelle aventure. Au début des années 2000, ils créent leur propre domaine, Valmengaux (baptisé à partir des prénoms de leurs enfants), qu’ils revendront en 2017. Et lorsque le père de Béatrice décide de se séparer de sa propriété en 2007, ils conservent une parcelle de 1,22 hectare située juste en face de leur maison : c’est ici que naîtra « leur » Dame de Onze Heures.

D’emblée, sur cette parcelle traitée comme un jardin, Vincent et Béatrice amorcent une conduite en bio (certification demandée dès 2009) en adoptant quelques pratiques biodynamiques. Mais au-delà des labels, ils revendiquent une approche « less is more » pour « retrouver la qualité d’un sol forestier ». Pas de désherbants ni de travail des sols, pas non plus de compost ni de fumier ni d’engrais verts : « on ne retourne aucun cm3 de terre », souligne Vincent Rapin. « Nous voulons des organismes vivants dans nos sols, donc on ne fait que des semis directs sous couvert à haute densité, on garde de l’herbe partout y compris sous le rang. Certains nous prennent pour des fous mais cela nous permet de conserver beaucoup de fraîcheur dans la vigne, de capter 14 tonnes e de CO2 par an et trois tonnes de carbone pur. Et il n’y a pas de concurrence pour la productivité de la vigne puisqu’en 2022, on a eu 55 hl/ha de rendement ! On a également planté 130 arbres dans la parcelle, des fruitiers de production, fruitiers sauvages et arbres de futaie : nous pensons que la cohabitation vigne & arbre favorise une harmonie de la faune et de la flore, sans que personne ne prenne le dessus. C’est pourquoi nos traitements sont minimalistes : cuivre, soufre et quelques applications en biodynamie« .

Cette approche de « jardiniers » va jusqu’à la taille en cordon, retardée au maximum pour minimiser les risques de gel et respecter le cycle hormonal de la vigne. Ce côté méticuleux se retrouve au chai (de poche, comme on peut l’imaginer), où les vinifications se font dans de larges cuves inox à large surface de contact que Vincent présente comme des « casseroles » avec lesquelles il travaille tout en douceur ; quant aux élevages, généralement d’une durée de 15 mois, ils sont panachés entre barriques de 500 litres, deux foudres Stockinger, des jarres en terre cuite italiennes et des œufs en grès du Limousin : une variété de contenants qui permet de jouer sur différents profils afin de « composer » un vin homogène et équilibré. Malgré une production en quantités limitées, surface du vignoble oblige, la Dame de Onze Heures s’est fait une jolie réputation en quelques années, se retrouvant sur de belles tables et chez des cavistes de renom, et faisant 50% de son chiffre d’affaires à l’export. Disponible à 40 € TTC environ, ce vin charmeur et confidentiel, imprégné de la personnalité enthousiasmante de Béatrice et Vincent, nous prouve une nouvelle fois qu’à deux pas des grands crus classés, se jouent de très belles histoires vigneronnes qui font battre le cœur du vignoble de Saint-Émilion.

« Terre de Vins » aime :
La Dame de Onze Heures 2019, Saint-Émilion Grand Cru :
vibrant, plein et joyeux, signé par une sève juteuse, ce millésime se révèle à la fois élégant et gourmand, d’une définition soyeuse, porté par une aromatique de fraise bien mûre et de pivoine, élancé, et ponctué par une finale fraîche. Une petite bombe.

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Bergerac-Duras à la conquête de Bordeaux

Fort d’un nouveau slogan Sud-Ouest France, les vins de Bergerac et Duras débarquent en force au Café Maritime de Bordeaux le 24 novembre prochain.

« Nous voulions affirmer davantage notre appartenance aux vins du Sud- Ouest ; c’est chose faite avec notre nouveau slogan qui le souligne en grosses lettres plus visibles même si nous avions déjà opté pour un ‘100 % du Sud-Ouest France’ il y a quelques années », commente Bertrand Ballesta, responsable communication et marketing de l’interprofession des vins de Bergerac et Duras (IVBD). Une optimisation du message qui n’est pas anodine à la fois pour le marché national et pour l’international. Dans la même logique, l’opération Périgord Attitude orchestrée par Terre de Vins et qui devait se dérouler cet automne en Belgique a été relocalisée à Bordeaux…dans le Sud-Ouest le jeudi 24 novembre prochain.

Ce gros événement dédié aux vins et produits de qualité de Bergerac et Duras (les huit AOP de vins* et les cinq filières périgourdines Marrons Label Rouge, Noix, Agneau, Poulet et Foie gras du Périgord) se jouera en trois temps forts au Café Maritime sur le bassin à flot N°1, non loin des bords de la Garonne.

Le concours des Grands crus de Monbazillac se déroulera sous forme de tournoi comme les éditions précédentes mais sur la même journée ; Une masterclass de 16h à 17h permettra de commenter six cuvées de prestige en Côtes-de-Duras blanc (Château de Laulan 2021), Côtes-de-Bergerac rouge (Château Court Les Mûts 2020), Montravel rouge (Château Moulin Caresse 2016), Pécharmant rouge (Château Les Farcies du Pech 2018), Rosette moelleux (Château du Rooy 2021) et Monbazillac liquoreux (Domaine de l’Ancienne cure Extase 2017) auprès d’une trentaine de professionnels (sommeliers, cavistes, restaurateurs, influenceurs…).

Elle sera animée par Mathieu Doumenge, Grand Reporter à Terre de Vins, et Laurent Delarbre, MOF (Meilleur Ouvrier de France) maître d’hôtel, en compagnie de vignerons des appellations bergeracoises et de Gaëlle Reynou, élue Vigneronne de l’année au dernier concours des Vins de Bergerac-Duras. « La master-class sera la véritable nouveauté pour valoriser des cuvées d’excellence en amont de la soirée grand public Périgord Attitude, précise Bertrand Ballesta. Nous réfléchissons à renouveler ce type d’événement dans d’autres villes du Sud-Ouest comme Angoulême, Brive, Limoges et pourquoi pas Bergerac ».

Autre nouveauté pour l’événement bordelais, une animation musicale en live en compagnie du duo de musiciens soul et folk bordelais Free Sisters. En parallèle, l’IVBD a également mis en place un programme de sept interventions dans les écoles de sommellerie (Tain L’Hermitage, La Rochelle…), de fin novembre à avril 2023, sous-forme de demi-journées de présentations des appellations. Un nouveau site internet didactique vins-bergeracduras.fr va par ailleurs être lancé cette semaine pour donner une image plus moderne et dynamique de la région avec une présentation harmonisée, une recherche par appellations ou par zones à partir d’une carte interactive, des fiches renvoyant aux sites des vignerons, des suggestions d’accords mets-vins, des idées d’œnotourisme…


Vous pouvez encore prendre votre billet en cliquant sur ce lien.

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Beaujolais Nouveaux : notre sélection de cuvées des primeurs

Ce jeudi, troisième jeudi de novembre, les Beaujolais Nouveaux débarquent pour nous offrir le nouveau millésime en primeur!

De tous horizons et pour tout le monde

En rouge ou rosé, en appellation Beaujolais ou Beaujolais Villages, les primeurs sont toujours un moment de plaisir et de convivialité. Le moment se veut festif, à la maison comme dans les restaurants et bars à vins, toutes catégories confondues : de Gaëtan Bouvier, meilleur sommelier de France, qui considère les Nouveaux comme « un moyen pour les vignerons d’affirmer leur style et d’atteindre l’excellence dans la simplicité », à Noémie Schmider, restauratrice à Lyon (« Nosch »), pour qui « le Beaujolais Nouveau est une fête qui rapproche toutes les générations : on trinque, on boit une gorgée… et on y retourne ! », à Nadine Rosier, sommelière-conseil Intermarché à Marseille, qui considère « le Beaujolais Nouveau comme un art de vivre à la française ».

Expression de 2022

2022 s’annonce globalement comme un beau millésime dans le Beaujolais, bien qu’hétérogène : il sera d’anthologie pour certains, plus nuancés pour d’autres en fonction de la situation des parcelles. L’hétérogénéité se retrouve dans la dégustation des 99 échantillons de primeur et est soulignée par Daniel Bulliat, président d’Interbeaujolais : « Après une année 2021 excédentaire en eau, 2022 a été marquée par une grande sécheresse, très proche de 1976. Ce millésime est le plus précoce après 2003, année de la canicule. La récolte est très hétérogène d’un secteur à un autre de notre vignoble. La quantité sera inférieure de 20 % à la moyenne des cinq dernières années. Quant à la qualité, elle est réjouissante ! On retrouve des similitudes avec les grands millésimes 2009, 2015, 2018 et 2020. 2022 sera une année de vins signature. Ce millésime offrira des vins aux profils très variés : des vins amples et structurés avec une robe soutenue qui seront des vins de garde par excellence, ainsi que des vins gouleyants et charnus agréables à boire. »

Sélection des cuvées :

Beaujolais Nouveau Rosé
Vignerons des Pierres Dorées « Terra Iconia » (6,50€)

Beaujolais Villages Nouveau
Rosé Domaine Longère

Beaujolais Nouveau
Domaine des Marrans Famille Mélinand (10 €)
Château de l’Eclair – HVE 3 – Terra Vitis (9,50 €)
Jean-François Pégaz « Plaisir de Pégaz » Sans sulfites, HVE 3, Terra Vitis (8,50 €)
Mommessin « Le Père la Grolle » (5,50 €)
Anthony Perol « le p’tit nouveau » – AB – (10,50 €)
Domaine Perrusset – sans intrants – (6 €)
JM Aujoux « La vie est belle / Sans sulfites » (8 €)
Vignerons des Pierres Dorées « La Rose Pourpre » HVE (8 €)
Célia et David Large « Massaï » (10 €)
Agamy – Domaine de Solémy – HVE – (7 €)
Beaujolais Villages Nouveau Domaine Tano Péchard – HVE & Terra Vitis – (7 €)
Domaine du Penlois « Tu m’fais tourner la tête » – (8 €)
Romuald Petit (9 €)
Château de Lavernette « Le Jeune » – AB & Demeter – (12 €)
Domaine des Nugues « Sans Soufre » – HVE – (9,50 €)
Domaine de Thulon – HVE3 – (7,50 €)
Manoir du Carra Sambardier « Vieilles Vignes » – HVE – (9 €)
Nicolas Boudeau « Esprit Nature » – HVE (10 €)
Patricia et Bernard Jomain « Copains de vin » – HVE – (9 €)

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Revivez Good Wines Only !

L’événement « Good Wines Only » organisé par « Terre de Vins » se déroulait hier soir à la Maison de la Photographie de Lille. Une trentaine de Crus Bourgeois du Médoc y étaient réunis pour conquérir les amateurs lillois, qui une nouvelle fois manifesté leur attachement aux vins de Bordeaux : plus de 400 visiteurs ont ainsi répondu présent !

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