[Entretien] Jean-Marie Barillère, chevalier de la légion d’honneur !

Après deux mandats à la tête de l’Union des Maisons de Champagne, Jean-Marie Barillère a reçu la légion d’honneur. Celui qui fut l’un des timoniers de la profession pendant près d’une décennie revient sur le bilan de l’appellation depuis 30 ans et ses défis à venir.

Pouvez-vous nous retracer votre carrière ?

Je suis fils d’agriculteur et j’ai toujours voulu aider cette profession. J’ai donc fait « l’Agro », puis viticulture-œnologie, moins par passion pour le vin que pour pouvoir continuer à jouer au tennis dans le sud de la France à Montpelier ! J’ai débuté à l’INRA, à Pech-Rouge, à Gruissan, en essayant de transformer les problèmes techniques de la profession viticole en programmes de recherches, puis j’ai pris la direction de cette station expérimentale et je me suis intéressé à l’analyse sensorielle, comprendre par exemple comment des consommateurs pouvaient aimer ou détester un vin pour le même type de critère… En 1989, j’ai été recruté par Mumm et Perrier-Jouët. Un double choc : je passais de la recherche publique à une multinationale et du grand sud au grand nord ! J’ai d’abord aidé Seagram à améliorer la qualité de ses vins sur ses différents vignobles à travers le monde. Puis on m’a confié des responsabilités moins techniques comme la vente d’Heidsieck-Monopole qui a été mon premier gros dossier, très formateur, de négociation avec le SGV et Paul François Vranken. Cela m’a mis le pied à l’étrier, deux ans plus tard je devenais président de Mumm et Perrier-Jouët. En cinq ans, j’ai connu quatre actionnaires jusqu’à l’arrivée de Pernod-Ricard. C’est à ce moment-là que j’ai rejoint Moët-Hennessy où j’ai participé à la refonte de la stratégie industrielle et des approvisionnements avant de me consacrer à des mandats syndicaux.

Quel est le principal changement que vous retenez en Champagne depuis 30 ans ?

Lorsque je suis arrivé, tous les villages traitaient au même moment. On est passé à des parcours techniques différents pour chaque parcelle. Bientôt, grâce à la robotique, l’échelle sera celle du pied de vigne. Le CIVC a mené un travail considérable sur les questions environnementales. La contrepartie c’est que cette nouvelle viticulture a réduit nos rendements, tandis que les accidents météorologiques liés au dérèglement climatique se multiplient rendant les récoltes plus aléatoires. Notre vocation reste de produire, nous devons donc veiller à ne plus gaspiller un kilo de raisin d’appellation comme cela a pu se passer en 2020 et créer un dispositif de fixation du rendement plus souple. Je salue ici le travail en cours de mon successeur David Châtillon et de Maxime Toubart.

Ces questions environnementales sont complexes parce qu’elles nécessitent beaucoup de pédagogie vis-à-vis du consommateur. Celui-ci se focalise sur le recours à la chimie mais oublie souvent de prendre en considération la consommation énergétique. Pour utiliser moins de produits œnologiques dans les vinifications, on recourt par exemple à des traitements au froid très énergivores…

La Champagne ne doit-elle pas aussi apprendre à accepter davantage l’imperfection au nom des impératifs environnementaux ?

Je suis d’accord. Je suis convaincu que demain nous ne ferons pas le meilleur produit, ce qui en tant qu’ingénieur cartésien était mon objectif, mais certainement un produit de moindre qualité intrinsèque qui sera cependant mieux accepté par les consommateurs parce qu’il aura une empreinte environnementale plus faible.

Comment voyez-vous l’avenir du champagne ?

Je suis optimiste à condition de veiller à toujours anticiper les attentes sociétales et des marchés, et ne pas voir l’avenir seulement en tant que producteur… Nous avons la chance d’être un produit léger et fruité, ce qui représente autant d’atouts par rapport à un réchauffement de la planète et par rapport à ce côté festif d’appréciation de la vie, instantané, qui caractérise la jeune génération. Je préfère être aujourd’hui en Champagne que dans une région du sud dont les vins rouges ont du mal à accompagner une cuisine moins riche qu’il y a trente ans. Le champagne a connu des crises économiques mais jamais de désamour du public parce qu’il a toujours su évoluer, en passant par exemple d’un vin très dosé pour le dessert à un vin brut pour l’apéritif. Il est vrai que nous bénéficions de la mondialisation avec un peu de retard par rapport à d’autres produits parce que nous restons sur un art de vivre qui ne se copie pas aussi facilement qu’un fastfood ou une technologie. Un changement d’habitude alimentaire et de valeurs prend du temps. On l’a observé au Japon où cela s’est déroulé sur vingt ans. En Chine, il faudra attendre sans doute autant. Mais à un moment donné, ce mode de vie lié à l’image de la France veut être copié, et le champagne en fait partie, nous sommes un symbole de la France, et nous participons à son image.

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Montpellier capitale internationale de l’ampélographie

Berceau de l’ampélographie moderne depuis la fin du XIXe siècle, Montpellier a gardé cette place de référence grâce à son école d’agronomie, ses chercheurs et professeurs de renommée mondiale. Elle accueille le deuxième cours international d’ampélographie de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) du 27 juin au 1 juillet 2022.

Après une première édition en 2021, à Alcalá de Henares en Espagne, le cours international d’ampélographie de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) se tient dans la ville qui a vu naitre cette discipline, Montpellier. La cérémonie d’ouverture s’est tenue sur le site historique du campus de La Gaillarde, historiquement connu comme Montpellier SupAgro, devenu  l’Institut Agro Montpellier depuis 2022. L’école d’agronomie de Montpellier fait partie de l’Institut Agro, le nouvel établissement public d’enseignement supérieur et recherche sur l’agriculture, l’alimentation, l’environnement qui réunit deux autres écoles à Dijon et Rennes-Angers.

L’édition 2022 accueille 29 étudiants de 15 nationalités, professionnels en activité qui souhaitent approfondir leurs connaissances en ampélographie. Ils travaillent aussi bien dans des établissements de recherche et de formation que dans des domaines vinicoles que dans des entreprises du secteur viti-vinicoles. Certains suivent cette formation dans le cadre d’un projet de création d’entreprise ou de reconversion professionnelle. Tous ont déjà des connaissances d’un bon niveau sur la vigne et le vin. Ils ont été sélectionnés pour suivre cette formation » indique l’Institut Agro. Ce cours d’ampélographie est mis en place par l’OIV en partenariat avec l’Institut des Hautes Etudes de la Vigne et du Vin (IHEV), composante de l’Institut Agro Montpellier, l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE).  

Le programme, théorique et pratique, se déroule sur des conservatoires de référence qui regroupent une diversité de cépages uniques au monde : domaine de Vassal à Marseillan-plage et sa collection ampélographique, sur le campus de La Gaillarde à Montpellier et son vignoble pédagogique expérimental Pierre Galet et le domaine de l’Espiguette de l’IFV au Grau du Roi. Sur ces trois sites, les enseignants-chercheurs étudient les impacts du changement climatique sur la vigne et le vin et expérimentent des solutions innovantes basées sur les connaissances ampélographiques afin afin d’identifier les cépages résistants et mieux adaptés aux aléas climatiques. 

Sous les arbres du campus, Pau Roca, Directeur Général de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, a ouvert la cession avec un hommage à Jean-Michel Boursiquot, ancien Vice-Président de l’OIV et Professeur d’Ampélographie à l’Institut Agro Montpellier en retraite depuis fin 2020 : « ses travaux ont été d’une importance fondamentale, ses ouvrages et ses articles d’une importance mondiale, il a coordonné des ouvrages de référence et la première base de données de l’OIV. Toute sa carrière a été consacrée à la science ampélographique ». Laurent Torregrosa, Directeur de l’Institut des Hautes Etudes de la Vigne et du Vin (IHEV) souligne la longue tradition, à Montpellier, de recherche et formation et l’implication dans les enjeux ampélographiques avec le domaine de Vassal et de l’Espiguette.

Jean-Michel Boursiquot, mis à l’honneur, conclut sur des prometteuses perspectives « Le matériel végétal devient de plus en plus important avec des nouvelles variétés mais aussi des anciennes remises à l’honneur. L’ampélographie est toujours importante et stratégique, il reste beaucoup à faire, à rechercher, en méthode, technique et transmission. »

Ampélographie, 140 d’histoire à Montpellier

L’ampélographie vise à décrire les vignes (variétés cultivées, espèces sauvages) selon diverses caractéristiques (morphologie, aptitudes agronomiques, potentiel technologique, génétique, diffusion et utilisations, etc). C’est un domaine d’étude qui fait partie intégrante de la viticulture (enseignement, recherche, développement). L’ampélographie est une discipline emblématique de l’Institut Agro Montpellier et INRAE depuis plus de 140 ans en Occitanie. Au service de la recherche et de la viticulture, elle a été marquée au cours de ces nombreuses décennies par des spécialistes de renommée mondiale, véritables précurseurs en leur temps et aujourd’hui encore (Gustav Foex, Pierre Viala, Louis Ravaz, Jean Branas, Pierre Galet et Paul Truel, Jean Michel Boursiquot…), qui ont hissé cette discipline à un haut niveau de reconnaissance internationale dans le monde de la vigne et du vin. Sous l’impulsion de ces grands chercheurs et professeurs d’ampélographie, des collections variétales exceptionnelles ont été créés et développées au fil des années avec le soutien des équipes scientifiques et techniques de la grande école d’agronomie de Montpellier et du centre INRAE Occitanie.

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Grande Dégustation des crus du Beaujolais: 10 crus, 10 identités

Certains sont réputés depuis des générations, d’autres accèdent peu à peu à la notoriété. A l’image de la diversité des sols qui les composent, les crus du Beaujolais ont chacun leur histoire et leur identité organoleptiques.

Les dix crus se suivent du nord au sud en suivant le cours de la Saône, et produisent exclusivement des vins rouges issus du cépage star du Beaujolais : le gamay noir à jus blanc. C’est ce que vous pourrez découvrir ce lundi 4 juillet durant la Grande Dégustation des 10 crus du Beaujolais à Paris.

Six crus se situent sur le département du Rhône (Fleurie, Régnié, Brouilly, Côte de Brouilly, Chiroubles, Morgon) ; trois sont à cheval sur le Rhône et la Saône-et-Loire (Moulin-à-Vent, Juliénas et Chénas), tandis que seul Saint-Amour est intégralement situé en Saône-et-Loire.

Bien que les dix crus aient chacun une cohérence géologique, la diversité des sols expliquent la présence de nombreux lieux-dits, aux cuvées révélatrices des spécificités de ces terroirs uniques.

Brouilly et Côte de Brouilly

Souvent liés de par leur nom, ces deux crus sont pourtant géologiquement différents, tous comme le profil des vins qui en sont issus.

Le premier entoure la base du Mont brouilly et est majoritairement composé de granite, roche emblématique du Beaujolais. Les vins y sont souples, fruités et ronds. Pissevieille, Combaty, La Terrière sont quelques-uns des lieux-dits connus.

Le deuxième s’étend sur les versants du Mont, et est lui majoritairement composé de roches bleues provenant de l’ancienne activité volcanique, appelées « Pierre Bleue ». Plus charnus et concentrés que leurs cousins de Brouilly, les vins qui y sont produits sont immédiatement reconnaissables.

Régnié

Le dernier-né des crus (décret d’appellation en 1988) fait partie des crus les plus granitiques, avec des pentes variées et donc des sols à différents stades d’évolution. Les vins y sont parés d’une belle robe brillante et s’expriment sur la fraîcheur, l’élégance, le fruit et la structure. Basse Ronze, Oeillat, Croix Penet sont parmi les nombreux lieux-dits de l’appellation.

Morgon

Tout le monde connaît Morgon, voire même l’un de ses lieux-dits emblématiques, la Côte du Py, avec son arbre solitaire à flanc de colline.
Granitique sur sa partie ouest, piémonts sur l’est et pierres bleues en son centre, Morgon est une appellation connue pour ses vins denses, puissants, à l’arôme de cerise/kirsch/noyau de cerise très identitaire.

Chiroubles

Cette appellation tout en dénivelé (dépassant régulièrement 30%) repose sur des sols quasiment 100% granitiques et figure parmi l’une des plus homogènes.
Arômes fruités et floraux s’entremêlent sur une structure élégante et fraîche.

Fleurie

Le cru qui porte bien son nom, aux délicats arômes fleuris, sans oublier d’élégants fruits rouges, et dotés d’une grande finesse en bouche, grâce à ses granits roses. Fleurie est l’un des crus les plus pentus (avec Chiroubles, Juliénas et Côte de Brouilly), avec en son sommet la célèbre chapelle de la Madone.

Moulin-à-Vent

Sans doute l’un des crus les plus réputés du Beaujolais, dont le prix excédait celui des Gevrey-Chambertin il y a 150 ans. Ici la puissance rencontre l’élégance, mais les lieux-dits y sont nombreux en raison de la présence de divers sols, des granits à l’ouest à la présence de calcaires sur marnes à l’est.

Chénas

C’est le plus petit cru du Beaujolais avec ses 250 hectares et particulièrement contrasté d’un point de vue géologique. Les granits dominent à l’ouest et les alluvions à l’est, un peu comme sa voisine Moulin-à-Vent. Les vins de l’AOP Chénas sont réputés généreux, charpentés et soyeux, dotés d’une belle garde.

Juliénas

Appellation aux coteaux pentus, c’est la moins granitique des dix crus. Les pierres bleues y dominent, accompagnées de schiste et de piémonts, dorites et argiles notamment. C’est sans doute celle qui compte le plus de sols différents, et produit des cuvées à la fois charnues et fraîches, aux arômes expressifs.

Saint-Amour

Voisine de l’AOP Saint-Véran, rattachée au Mâconnais, Saint-Amour se situe au nord des crus et dans le département de Saône-et-Loire et est hétérogène d’un point de vue de ses terroirs, chacun ayant une identité bien marquée. « En paradis », « A la folie » : les lieux-dits au nom aussi évocateurs que celui de l’appellation ne manquent pas.


Inscription à la Grande Dégustation des 10 crus du beaujolais réservée aux professionnels: mmurguia@terredevins.com

Lundi 4 juillet de 11h à 16h
La Fabrique Evènementielle
52ter rue des Vinaigriers
75010 Paris

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3, 2, 1 … Top départ du 109e Tour de France

Comme chaque année, les cyclistes du Tour de France traverseront de nombreux vignobles. Rendez-vous du 1er au 24 juillet pour apercevoir en bord de route les vignes de Cahors et de Limoux, mais aussi de Suisse et de Savoie.

Le Tour de France s’élance rarement au milieu des vignes. Il l’a presque fait l’année dernière en visitant la Touraine juste après son départ de Bretagne. Ce n’est pas le cas en 2022 puisque le parcours commence par le Danemark, l’extrême nord de la France et la Belgique. Il faudra attendre le 7è jour pour que les 176 coureurs, répartis en 22 équipes de 8, escortés de 450 accompagnateurs officiels découvrent leurs premières vignes.

10è anniversaire du « Tour de France de la biodiversité »

Le Tour de France, France Télévisions et le Muséum national d’Histoire naturelle poursuivent leur partenariat et célèbrent ensemble le 10ème anniversaire du « tour de France de la biodiversité », une opération dont l’ambition est de mettre à l’honneur, à travers 21 vidéos quotidiennes1, les écosystèmes des régions traversées par les coureurs. « Avec la 10ème édition du « tour de France de la biodiversité », débuté en 2013 à l’occasion du 100ème Tour de France, nous découvrons chaque année grâce au MNHN et au fil des 21 sujets, des espaces naturels et des merveilles de la biodiversité sur le parcours de la Grande Boucle magnifié par les images de France Télévisions. » déclare Christian Prudhomme, directeur du Tour de France.

Les vignobles des étapes

Parmi les étapes à regarder de plus près, il y aura d’abord la 8è étape qui de Dole à Lausanne rendra hommage à Louis Pasteur en traversant le Jura et longera son vignoble.  Elle traversera même la ville qui abrite la maison familiale où il passera ses jeunes années. Aujourd’hui, la maison où il finit ses jours est un musée dont la visite est indispensable à tout amateur de vin. Elle est classée Monument Historique depuis 1937. Le lendemain en quittant Lausanne, le Tour permettra de découvrir de spectaculaires vignobles suisses, dont le village de Chexbres, en coteaux surplombant le lac. Après un jour de repos, les coureurs retrouveront la France et quelques vignes de Haute-Savoie sur la rive sud du lac de Genève et en descendant vers Mégève. La 15è étape le dimanche 17 juillet donnera à voir les vignes de Limoux, en route vers Carcassonne. Avant de rejoindre Paris pour l’ultime étape, le Tour longera le Lot et donnera l’occasion de quelques points de vue sur ses méandres et ses différentes terrasses plantées de vignes, en avant-goût de l’arrivée dans la ville de Cahors.

Voyager devant son écran

Le tour de France est un des évènements les plus populaires dans le monde. Il est diffusé en intégralité à la télévision, dont pas moins de 120 h en direct à l’international, ce qui représentait en 2021 7 800 heures dans l’ensemble des 190 pays concernés. L’occasion de voyageur devant son écran et de découvrir des paysages – de vignes – dont on ne se lasse pas.

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Dans la musette d’expériences de Xavier Vignon

Le célèbre œnologue et producteur de la Vallée du Rhône Sud, Xavier Vignon est en recherche permanente et en expériences constantes sur ses vins, notamment de Châteauneuf-du-Pape et des Côtes-du-Rhône avec comme principal leitmotiv la minéralité.

La passion de Xavier Vignon, c’est la minéralité même si il reconnaît volontiers que le terme manque toujours de définition et qu’il ne cesse de faire débat, certains dégustateurs niant même son existence. « Avec mon approche d’œnologue, je dirais que c’est aller chercher des sels minéraux pour apporter de la salinité et de la sapidité dans les vins. Pour beaucoup de consommateurs, minéralité est synonyme d’aromatique, parfois d’acidité et souvent associée au chablis ». Si on passe en général du minéral au salin en descendant vers le Sud, l’œnologue consulté par plus de 400 vignerons estime que le contenant le plus favorable pour ce profil reste la barrique. « Chaque porte-greffe ayant un pourcentage d’eau différent, c’est le meilleur élevage pour obtenir la véritable empreinte du terroir ». Car Xavier Vignon définit d’abord le vin par son eau (85 %) ou plutôt par le rapport quantité de bois de la vigne comparé au poids du raisin et en fonction de l’âge de la vigne- et parfois du capitaine. Ce qui explique par exemple qu’un grenache de 15 ans peut se consommer plus longtemps qu’un de 50 car plus il contient de l’acidité, plus il est de garde. Mais si l’œnologue est avant tout un scientifique, il ne rechigne pas à raconter des expériences sans explication rationnelle. Comme le fait de régler des problèmes de collage d’un vin en rajoutant une pincée de sel dans une barrique pour compenser justement un manque de salinité comme pour le millésime 2003. Pour illustrer ces propos, Xavier Vignon sert l’un de ses vins rouges avec une goutte de plusieurs eaux minérales différentes. Le résultat est surprenant, l’eau contenant le plus de sels minéraux donne un vin plus harmonieux tout en faisant ressortir l’acidité et la salinité sur la longueur. A essayer chez soi entre amis pendant les longues soirées d’été.

Blanc de noirs et rouge dans rouge

« La minéralité, c’est aussi la gestion de l’eau et comment retrouver des minéraux qui disparaissent sans acidifier ni trop gagner en degrés. Le problème, c’est que les cépages résistants que l’on teste actuellement le sont plus aux maladies qu’à la sécheresse. L’œnologue conseil et producteur estime qu’il y a davantage de minéraux et d’acides organiques dans les raisins noirs que dans les blancs, ce qui permet de ne pas trop perdre en acidité. Et de suggérer de faire du vin blanc avec des cépages noirs. Ce que permet le cahier des charges de Châteauneuf-du-Pape, pas celui des Côtes-du-rhône. D’où l’élaboration de la cuvée Almutia Clair-Obscur (39,50 €), un Châteauneuf blanc, assemblage multi-millésimes de grenache blanc, gris et noir, syrah, mourvèdre, counoise et roussanne vinifiés en vendanges entières, les macérations des rafles favorisant l’extraction des sels minéraux. Une acidification naturelle en somme à condition de remplir rapidement la cuve pour éviter la coloration des jus. La plus grande difficulté surtout dans le Sud-Est est de vinifier des raisins homogènes. Il faudrait faire systématiquement un tri par degrés, ce qui permettrait de surcroît de se passer d’irrigation et de gagner un répit d’une cinquantaine d’années face au réchauffement climatique ».

Autre expérience sur la salinité dans la collection Arcane sublimant un millésime ou un cépage avec la cuvée Le Pape 100 % grenache, un châteauneuf-du-pape 2010 (127 €) issu de vignes centenaires, vinifié et élevé en barriques cerclées d’inox, elles-mêmes plongées 60 mois dans des cuves béton de châteauneuf-du-pape. « Je voulais d’abord les immerger en mer mais la procédure était trop compliquée et le sel attaque le bois. D’où l’idée d’une immersion dans une cuve de vin sans soufre et sans oxygène ». Le résultat est un vin au bouquet explosif, onctueux sur des tanins d’une grande élégance et des arômes de mûres, myrtilles, prunes sur des notes d’épices et de cuir. Et Xavier Vignon toujours en quête d’expériences de conclure « La science nous aide à comprendre, mais pas forcément avancer et on apprend davantage de ses erreurs sur le terrain ».

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La Société Jacques Bollinger rachète le domaine Hubert Brochard

Après le domaine Ponzi l’année dernière dans l’Oregon, la Société Jacques Bollinger rachète le domaine Hubert Brochard dans le Sancerrois. Constitué de 60 hectares en appellation Sancerre et Pouilly Fumé, il était exploité depuis cinq générations par la famille. Etienne Bizot, président de la SJB, nous en dit plus sur les tenants et les aboutissants de cette acquisition.

Qu’est-ce qui a poussé la SJB à s’intéresser au domaine Hubert Brochard ?

C’est une belle acquisition dans un terroir du sauvignon blanc. Nous sortons un peu du pinot noir (même s’il y en a aussi) et du chardonnay, mais je suis ravi ! En 1973, lorsque nous avons acquis le Langlois Château, la Loire était le premier investissement de notre famille en dehors de la Champagne. À l’époque, ce domaine était spécialisé dans les crémants. Nous avons un peu étendu l’offre vers des vins tranquilles de Saumur, que ce soit des vins blancs de chenin, ou des vins rouges de cabernet. Dans les années 1990, nous avons pris à bail un domaine de 11 hectares à Sancerre, avant de le racheter en 2006 (château de Fontaine Audon). Plus tard encore, nous avons été approchés par la famille propriétaire du Château de Thauvenay, et nous avons repris 18 hectares de Sancerre. Nous avons revendu la bâtisse voici un an mais conservé le domaine. Lorsqu’on est venu nous trouver pour la maison Hubert Brochard, nous avions besoin d’une vraie légitimité sancerroise. Être propriétaire d’un vaste domaine viticole est une bonne chose, mais si vous avez un nom qui est local avec une vraie histoire à raconter, ce qui est le cas d’Hubert Brochard, tout de suite, cela donne plus de substance. La cerise sur le gâteau, c’est que ce nom s’accompagne de cinquante hectares de Sancerre ce qui est énorme, une trentaine en propriété et une vingtaine en bail avec la famille Brochard. Nous arrivons ainsi à une exploitation de plus de 80 hectares sur l’appellation !

Le troisième motif, c’est qu’il s’agit d’une région phare dans le monde pour le sauvignon blanc, qui exporte 70 % de ses vins, en particulier vers les Etats-Unis. Tous les producteurs de sauvignon, les Néozélandais les premiers, la reconnaissent comme étant l’appellation la plus valorisée sur ce cépage avec de très beaux terroirs. Enfin, ce qui est intéressant, c’est que les vignes d’Hubert Brochard sont à la fois proches du château de Fontaine Audon et du château de Thauvenay. Dans la mesure où tout comme eux, nous avions déjà opéré une approche terroir distinguant silex et calcaire dans la gamme, nous ne ferons que la compléter. Nous avons tout un travail à faire sur la plateforme de marque, mais en tout état de cause cela se fera autour du nom Hubert Brochard.

Le domaine est certifié HVE, est ce que vous avez des projets de conversion bio ?

Nous possédons plus de 350 hectares de vignes dans le monde, toutes sont en conversion en viticulture durable. La volonté de notre famille est de jouer notre rôle dans la préservation de l’environnement et si ce domaine n’est pas certifié bio, il risque de l’être un jour !

Vous n’investissez jamais dans les régions viticoles méridionales, est-ce une stratégie délibérée liée au changement climatique ?

Non. Avec cette acquisition, nous renforçons notre présence dans la Loire, en suivant deux axes clairs, un axe crémant à Saumur, et un axe Sancerre. Nous avions 30 hectares, c’était bien, 80 c’est mieux.  Cela fait de nous l’un des plus gros propriétaires de l’appellation. Le sud, nous en reparlerons peut-être un jour, nous ne l’excluons pas. Il ne faut pas aller trop vite, nous sommes un petit groupe familial, une chose est d’acheter, une autre est de redresser s’il le faut.

La SJB n’a jusqu’ici investi que dans les spiritueux et le vin, vous n’envisagez pas, comme l’ont fait d’autres acteurs de la filière, de vous diversifier vers d’autres produits de luxe ?

Non. Je pense qu’il vaut mieux nous concentrer sur ce que nous savons faire. C’est un autre métier avec d’autres créneaux de distribution et nous sommes encore trop petits.

Quel est le positionnement de la maison Hubert Brochard ? A-t-elle par exemple des partenariats avec des grands chefs ?

Pas vraiment. Elle est distribuée un peu partout sur la planète, mais beaucoup en France, en Angleterre, et en Italie. Elle collabore un petit peu avec la GD, mais nous allons opérer un repositionnement vers le réseau traditionnel, la restauration… Sur ce point, le domaine bénéficiera des synergies du groupe. Il existe un très beau fond de vignoble, de qualité de vin, mais il y a un peu de travail à faire sur la partie commercialisation en s’appuyant sur tous nos agents dans le monde. Je leur ai déjà écrit et ils ont hâte de recevoir ces vins !

La famille Brochard continuera-t-elle à travailler pour le domaine ?

Nous en avons longuement discuté avec eux. Anne-Sophie restera en tant qu’œnologue, Daniel, Benoît et Caroline nous accompagneront le temps de passer le relais. Nous allons recruter un directeur pour le site de Sancerre.

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[Cognac] Grande Champagne : « Se remémorer 30 ans d’histoire locale »

L’association Maison de la Grande Champagne souffle ses 30 bougies. Discrète autant que prestigieuse, cette institution sert le premier cru de l’AOC Cognac. La présidente Nadine Pautier du domaine éponyme nous décrit cet anniversaire par le menu.

Ce jeudi 30 juin, vous célébrez les 30 ans de cette association, pouvez-vous revenir sur la création et ses objectifs ?

La Maison de la Grande Champagne est inaugurée le 5 juillet 1992. A l’origine, une poignée de personnes (bénévoles, élus et producteurs) ont souhaité́ promouvoir le terroir en ouvrant un local au public en lieu et place de l’actuel Office du tourisme. Cette vitrine a quatre vocations, d’abord touristique par la découverte de la région et de son patrimoine, ensuite culturelle avec les traditions et œuvres des hommes à travers le temps, et puis dans le domaine de l’animation sur tout le territoire de la Grande Champagne et enfin économique via la promotion des produits de Grande Champagne. Elle a donné naissance à trois associations, « Culture Grande Champagne » en 1994, « l’Office de tourisme » en 1997 et la « Maison de la Grande Champagne », actuelle association de producteurs, enregistrée en février 1998. A l’origine, en 1992, nous comptions 35 viticulteurs. Au fil du temps, des artisans et des artistes nous ont rejoints. La MGC est un lieu d’échange entre nous, producteurs de Grande Champagne et une belle vitrine où nos produits sont disponibles tout au long de l’année, au même tarif que sur nos exploitations. Cette boutique est plus qu’une association de producteurs, c’est une entité où nous mêlons nos compétences, nos qualités et savoir-faire individuels au service de nos produits, de nos clients voire même de nos entreprises.

L’association a pris une nouvelle dimension avec la création d’une boutique, n’est- ce-pas ?

Tout à fait. En 1999, la mairie de Segonzac acquière le local mitoyen de l’office de tourisme et la MGC en devient locataire en 2001. L’adresse est au 2 de la rue Gaston Briand au cœur de Segonzac. A compter de cette date, la boutique est ouverte tous les jours et tenue à tour de rôle par les adhérents. Aujourd’hui, nous sommes 26 adhérents dont 17 viticulteurs et comptons plus de 200 références au magasin.

Une cuvée vient-elle célébrer cet anniversaire ?

Pour marquer l’évènement, 30 magnums de 1,5 litre qualité́ XO vont être proposés à la vente au tarif de 300 €. Cette série limitée est issue d’un assemblage des XO des adhérents actuels de la MGC. Ce 30 juin, nous fêtons les 30 ans de la MGC et le lancement de cette cuvée au nouveau restaurant « le Gueuleton » à Segonzac. C’est l’occasion de nous retrouver entre nouveaux et anciens adhérents et de se remémorer 30 ans d’histoire locale avant d’écrire une nouvelle page en espérant être aussi innovant et précurseur que nos prédécesseurs.

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Ruinart fait son nid à Taissy

Nils-Udo a été l’un des premiers artistes à abandonner les cimaises des musées pour intégrer ses œuvres dans la nature. S’il est considéré comme l’un des fondateurs du landart, il s’en dissocie en refusant de composer avec des matériaux manufacturés et en veillant à ce que la nature ne soit pas seulement un écrin, mais entre en interaction avec ses œuvres. Sa nouvelle sculpture, « Habitats », jette ainsi une lumière sur le travail de cocréation avec la nature que tente de mettre en œuvre Ruinart à travers ses projets agroforestiers.

©Romain Guittet©Romain Guittet©Romain Guittet

Le principal défi du vigneron a toujours été de trouver sa juste place dans la nature. L’équilibre est subtil. D’un côté, il lui faut renoncer à la tentation de devenir un petit démiurge qui se prétendrait capable de tout contrôler, de l’autre, s’il souhaite produire de beaux raisins, il ne saurait, non plus, rester passif et s’abandonner en toute confiance aux caprices de la nature… Son travail suit donc une voie intermédiaire, celle d’un accompagnement, d’une collaboration, voire d’une co-création. Tel est le sens de la nouvelle œuvre du pape du landart, Nils-Udo, installée au milieu des vignes de Ruinart et formée de trois grands pieux en bois au sommet desquels l’artiste a entreposé les pieds de vignes que la Maison a accepté d’arracher pour pouvoir planter ses haies.

Ces agglomérations de branchages qui forment comme des arbres artificiels (bien qu’ils ne soient constitués que d’éléments naturels) doivent permettre aux animaux d’y construire leurs nids, d’où le nom de cet ensemble : « Habitats ». Au fil du temps, insectes et oiseaux s’approprieront et modifieront ce que la main de l’homme a commencé à façonner, participant par leur travail à l’évolution de l’œuvre. Elle deviendra par là-même, le reflet de cette cocréation viticole que veut développer la maison par son investissement dans l’agroforesterie. L’évolution des sculptures dans leur environnement fera d’ailleurs l’objet d’une série de photographies réalisées par l’artiste au gré des saisons et du cycle de la vigne.

Une autre lecture consiste à voir dans ces dispositifs étranges, des autels sacrificiels élevés vers le ciel sur lesquels les ceps arrachés forment une offrande à la nature, un tribu que le vigneron a accepté de payer pour la préserver et en échange duquel celle-ci continuera à lui prodiguer généreusement ses fruits.

Enfin, la silhouette de ces sculptures étranges flanquées de grands bras peut évoquer de manière amusante les épouvantails que les paysans utilisent pour faire peur aux corbeaux.  Sauf que, si ces bras sont ouverts, ce n’est pas pour chasser les animaux mais au contraire pour les accueillir « à bras ouverts ». Ces épouvantails inversés traduisent ainsi la volonté de l’homme de ne plus accaparer l’espace que forme les vignes mais de le partager à nouveau pour mieux en jouir de manière durable.

Comme toutes les œuvres d’art, la vocation des ces sculptures est évidemment d’interpeler, de contribuer aux changements des mentalités. De ce point de vue, elles bénéficient d’une implantation stratégique, le long de la route très fréquentée qui part de Reims et file vers l’Est de la Montagne en passant par le vignoble de Taissy. C’est ici que Ruinart possède un domaine exceptionnel en Champagne parce qu’il échappe à l’extrême morcellement habituel. Constitué de 40 hectares d’un seul tenant, il représente grâce à cette caractéristique, l’endroit rêvé pour expérimenter ces nouvelles pratiques d’agroforesterie qui cherchent à recréer des corridors entre les réservoirs de biodiversité, en l’occurrence la forêt de Montbré, le grand pré en jachère qui longe la voie ferrée, et différents bosquets.

Si jusque-là la maison mettait surtout l’accent dans sa communication sur son site des crayères, elle met désormais de plus en plus en avant ce domaine où elle s’approvisionne depuis 1733, symbole fort de son enracinement dans le vignoble. L’année dernière déjà, l’artiste Thomas Saraceno y avait fait décoller son aérocène pour figurer l’impact que pouvait avoir une augmentation en apparence minime d’un degré sur l’équilibre de la nature. Le bâtiment agricole installé à l’entrée s’est également vu doter d’une très belle extension en bois avançant à l’intérieur des vignes. Alexandre Benjamin Navet, qui avait déjà réalisé la première customisation de l’étui seconde peau, a orné la façade d’une grande fresque.

www.ruinart.com

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Bordeaux : BIG Ensemble milite pour « l’agroforesterie ensemble »

L’agroforesterie, une voie d’avenir pour la viticulture, en particulier en Gironde ? C’est le credo de l’association BIG Ensemble qui organisait hier, mercredi 29 juin, le lancement d’une initiative ambitieuse en partenariat avec le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux).

L’agroforesterie, ou agroécologie, est le nouveau courant fort de la filière viticole, en particulier à Bordeaux où, suivant l’exemple de locomotives telles que le château Cheval Blanc, les paysages viticoles s’enrichissent désormais – ou de nouveau – de la présence d’arbres aux abords ou au milieu des vignes, ouvrant de nouvelles perspectives en matière de biodiversité et de développement durable. De crus classés en petites propriétés familiales, nombreuses sont les exploitations à explorer cette voie. Hier, l’association BIG Ensemble via sa branche BIG Nature, en partenariat avec le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) a lancé une initiative pour « mobiliser entreprises et agriculteurs vers une agriculture plus durable » avec le projet « L’Agroforesterie, ensemble ».

Créée au début de l’année 2021 par l’entrepreneur bordelais Pascal Rigo, l’association BIG Ensemble réunit une vingtaine de personnes et s’engage sur des sujets sociétaux, environnementaux et solidaires tels que le sport, la santé, l’alimentation (un projet de cuisine solidaire de 900 m2 sur les quais de Bordeaux doit prochainement voir le jour), l’éducation, la culture et… l’environnement, à travers la branche BIG Nature. Cette dernière s’emploie en particulier à militer pour la plantation d’arbres au sein du monde agricole, pour la captation de CO2, la régulation du climat, la protection de la biodiversité, la lutte contre le gel, la constitution d’abris naturels pour les oiseaux et chauves-souris, la prévention des maladies, et en un mot, la réduction d’un modèle monocultural qui a atteint ses limites. « Fédérer par l’exemple » et « créer une chaîne de contamination en impliquant un maximum de gens autour de ce projet d’agroforesterie », telle est l’ambition de Pascal Rigo et son équipe qui veulent montrer « qu’il y a un avenir pour la ruralité, qu’on peut rester ancré dans nos terroirs et pérenniser nos exploitations tout en ayant une politique durable« .

De 2000 à 200 000 arbres

L’initiative a démarré au printemps dernier en appellation Cadillac-Côtes-de-Bordeaux avec la plantation de 2000 arbres, en deux semaines, sur quatre propriétés. « Notre objectif est de passer de 4 à 400 agriculteurs, à travers un gros travail de pédagogie et de transmission sur les vertus de cette pratique », souligne Pascal Rigo, qui lance officiellement aujourd’hui, avec le CIVB, l’initiative « l’Agroforesterie, ensemble » à la Halle Héméra, rue Fondaudège à Bordeaux. Cette initiative entend réunir « des personnalités inspirantes et engagées« , « pour passer ensemble à l’action » : des experts de l’AFAF (Association Française d’AgroForesterie), des agriculteurs qui souhaitent planter des arbres sur leur exploitation, des entreprises prêtes à financer des projets de plantations, ainsi que des citoyens et institutions, prêts à venir participer à ces plantations.

À travers ce rendez-vous, l’association BIG Ensemble « veut créer les conditions d’un échange entre des acteurs déjà engagés et les agriculteurs, les financeurs, les citoyens présents qui veulent agir pour construire et faire ensemble le changement d’échelle« . D’ici l’hiver 2023, ce ne sont pas 2000 arbres mais 200 000 qui devront être plantés dans la région. Une initiative à suivre de près, donc. Pour plus d’informations : www.bigimpacts.org/lagroforesterie_ensemble

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