Une révolution margalaise à bas bruit

Deux grands médocains, en quêtes d’identité, reviennent sur l’enracinement originel de leurs vignes, sur un intra-parcellaire très affiné, pour imaginer une gamme de vins de lieu. Plutôt rare sur cette terre du milieu, ramassée sur ses immuables cuvées classées en 1855, et qui donnaient longtemps l’impression d’une frileuse pétrification. Château Durfort-Vivens et Château Marquis de Terme bousculent (doucement) une tradition, dont on se dit qu’elle créa parfois des vignerons hors sols. 

Une cuvée originelle
Le Château Marquis de Terme, Grand Cru Classé en 1855, se présente comme le garant immuable d’une viticulture qui se nourrit de 260 ans d’histoire. Une marque de fabrique parfaitement incarnée à travers des déclinaisons qui répondent à un choix parcellaire, au choix technique et à un choix de cépage. Le Grand Cru Classé Château Marquis de Terme, bateau amiral de la propriété est issu d’une sélection fine des 26 parcelles de l’ensemble du vignoble effectuée sur une base qualitative – un attendu – de Cru Classé médocain. Certaines parties seront, de facto, exclues du Grand Vin. La cuvée Empreinte, une production confidentielle est un hommage appuyé au merlot, présent ici à 60%. Mais nous nous arrêterons sur la cuvée 1762, qui arbore avec fierté la date de création de Marquis de Terme et répond à un besoin de cuvée plus identitaire. Elle est l’expression de l’ensemble des parcelles datant de la création du Marquis de Terme. L’idée de son grand ordonnateur Ludovic David, son directeur, était qu’il fallait que l’ensemble des parcelles originelles soient enfin présentes dans un vin. Une cuvée identitaire avant tout pensée comme la quintessence d’un lieu précis et cadastralement établi comme originel. 

Enfin incarner son terroir
Gonzague Lurton propriétaire du Château Durfort-Vivens, Deuxième Grand Cru Classé en 1855, s’est quant à lui ingénié à imaginer trois cuvées au plus près de leur terroir. On perçoit immédiatement qu’il y a là quelque chose de singulier, de bousculant dans une AOC qui compte plus de classés 1855 que de moutons dans ses vignes. Ces cuvées doivent permettre une parfaite lecture des sols, des cépages de ce cru iconique de Margaux. Est-ce que la biodynamie, Durfort est certifié depuis 2016, sont-ce les élevages en jarres de terre cuite débutés très tôt, quoiqu’il en soit c’est ici parfaitement ancré dans ses sols que Gonzague Lurton a voulu créer cette trilogie Les Plantes, Le Plateau et le Hameau, en s’appuyant sur des cartes millésimées de l’origine parcellaire de ses cuvées. Rappelons que le vignoble de Durfort-Vivens est tout de même composé de 83 blocs – très tôt identifiés – et s’étend sur quatre communes de l’appellation Margaux. Cette viticulture intra-parcellaire valorise clairement les spécificités de chacun des terroirs à l’origine du Grand Vin : la fraicheur, la puissance et l’élégance. Une approche qui autorise en réalité une lecture pédagogique d’un lieu et de l’identité du vin qui y nait. Assurément une porte d’entrée pour réviser ses grands classiques margalais. 

Vers une plus grande lisibilité des vins
Château Durfort-Vivens, tout comme son voisin immédiat le Château Marquis de Terme, est aujourd’hui le fier dépositaire d’un trésor vitivinicole inestimable. Les deux sont pleinement conscients des enjeux de conservation de ces différents patrimoines. Si Château Durfort-Vivens et Château Marquis de Terme s’engagent à préserver un héritage littéralement « béni des dieux », ils ont surtout en commun d’être méticuleusement revenus sur un parcellaire qu’on a voulu trop tôt figer dans le marbre. Deux fortes têtes qui s’attachent à faire de leurs exploitations un véritable lieu d’expérimentations pour élaborer également de nouveaux profils organoleptiques. Une quête d’identité, qui chez ces deux-là, est indéniablement à l’origine de cuvées de lieu plus lisibles et incarnées.

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[Publi-Info] Champagne Palmer & Co dévoile sa nouvelle identité visuelle à Wine Paris

Champagne Palmer & Co rebaptise son Brut « La Réserve » et met en lumière l’excellence de la gestion de ses vins de réserve dans sa nouvelle collection dévoilée à l’occasion de Wine Paris & Vinexpo Paris 2024.

La Maison Rémoise enrichit les informations partagées avec les consommateurs, offrant la possibilité aux amateurs les plus exigeants de plonger dans les secrets de sa signature. « Notre ambition a toujours été de créer des grands vins de champagne, à la fois uniques et reconnaissables, et d’inscrire dans le temps cette volonté comme la marque de notre identité. La Réserve témoigne de l’expertise de notre Maison en matière d’assemblage et de gestion des vins de réserve que nous sommes heureux de partager en toute transparence. » Rémi Vervier, Directeur Général

Nouveautés à découvrir HALL 3 – STAND L 216

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Et si on buvait des archives ?!…

Un assemblage prometteur pour les amateurs de vin et d’histoire : quand les savoir-faire du caviste et de l’archiviste vont de pair. Une soirée de découvertes exceptionnelles tant historiques que gustatives autour de l’appellation Morey-Saint-Denis. 

Bernard Pivot pourrait introduire cette soirée avec ses célèbres mots : « Quand on parle du climat en Bourgogne, on ne regarde pas vers le ciel mais vers la terre » ; on peut également se pencher sur les vieux papiers ! Depuis le classement des 1234 Climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’UNESCO le 4 juillet 2015, cette dénomination des meilleurs terroirs – ceux qui offrent les meilleurs crus – est familière d’un large public. Faire vivre une dégustation de vins d’appellations prestigieuses en se plongeant à la source historique de ces climats est donc l’idée qui a germé simultanément chez l’expert en vins Adrien Tirelli et chez l’expert en parchemins Edouard Bouyé. « Quelques jours après la Saint-Vincent tournante qui se déroula à Morey et à Chambolle, il s’agit de découvrir de vieux parchemins et de grands vins, tous deux produits d’un terroir d’exception. Un voyage dans le temps, dans les climats de Morey-Saint-Denis comme dans la profondeur de leur sol et… dans votre verre », explique le caviste.

Exposition d’archives viti-vinicoles ©CD21 F. PETOT

©CD21 F. PETOT

©CD21 F. PETOT


Émerveillé devant la richesse de ses fonds liés à l’histoire viti-vinicole, le directeur des archives départementales se confie : « Ce qui est incroyable, en Bourgogne, c’est que les noms des vignes, tels qu’ils figurent sur les parchemins médiévaux, se retrouvent sur les étiquettes d’aujourd’hui. Les noms des climats bourguignons perdurent, avec parfois des variations au fil du temps. Il y a aussi des noms de climats médiévaux qui aujourd’hui n’existent plus. On connaissait les assemblages vins-mets, vins-musique, vins-peinture, mais c’est la première fois que l’on imagine une dégustation d’archives et de vin (dans cet ordre, car il faut être à jeun pour déchiffrer les archives !). C’est en ce sens que la Bourgogne est magique pour les amateurs d’archives et de vin. C’est comme si l’on buvait des climats pluri centenaires, le caviste explique la localisation des vignes, détaille leur sol, et l’archiviste ajoute une dimension temporelle : c’est comme si l’on dégustait un Clos des Lambrays 1325 ! » Écoutons Adrien Tirelli nous éclairer sur ce qui a guidé le choix des bouteilles pour cette soirée : « Face à ces archives, éléments constitutifs de ces climats, je souhaitais présenter des vins à la hauteur de l’évènement, à la fois pour illustrer la haute valeur viticole de ces climats, mais également avec l’idée de donner au plus grand nombre la chance de pouvoir déguster ces vins parfois inaccessibles. Nous pouvons citer parmi les vins qui seront dégustés le domaine Cécile Tremblay avec son Morey « Très Girard » ou encore le Clos des Lambrays (Grand Cru) tous deux en 2017 ». Et en quoi ils reflètent au mieux ces terroirs : « Le choix des vignerons est cornélien. L’idée est de trouver pour chacune des parcelles mentionnées dans les archives un vin à même de l’illustrer avec brio. La dégustation doit être cohérente et pointue, proposant une vraie immersion dans les climats de Morey et un crescendo particulièrement grisant ! Ma sensibilité va naturellement vers des vins vivants issus d’une viticulture rigoureuse et des vins vibrants qui offrent une lecture précise de ces terroirs. » Au-delà du lexique inhérent à la dégustation (si calibré aujourd’hui), le souhait est ici de s’intéresser au « vin pour lui-même », comme l’écrit Jean Szlamowicz dans son ouvrage Savoir parler du vin « en examinant comment le vocabulaire qui le décrit – les noms du vin, l’histoire dont il est la trace- en fait un objet culturel particulier, dans son rapport au temps, à l’espace et à l’esthétique. » Le programme de cette dégustation de vins et d’archives remplit parfaitement ce cahier des charges !

Pour les gourmets férus d’histoire, voici le lien pour s’inscrire : Soirée dégustation Archives et Vins de Morey-Saint-Denis | Les Clos Vivants.

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Un bunker pour abriter la plus prestigieuse cave du monde

Un nouveau bunker a été creusé dans le jardin deux-sevrien de Michel-Jack Chasseuil pour abriter sa collection de 50 000 bouteilles. Une folie à faire tourner la tête de l’amateur et que l’on peut visiter. 

On parle souvent de la plus belle cave du monde et son créateur, Michel-Jack Chasseuil, préfère parler de la plus prestigieuse : « Car le mot « belle » ne signifie pas grand-chose, celle du restaurant parisien, La Tour d’Argent, est par exemple très belle mais la mienne, à force de recherche et de travail, est impossible à égaler aujourd’hui, des flacons sont introuvables, c’est en cela que c’est la plus prestigieuse ». Michel-Jack Chasseuil joue sur les mots, c’est un méticuleux, un acharné, un jusqu’au-boutiste. Il fallait tout ça pour réunir quelque 50 000 bouteilles de vins et de spiritueux dans sa maison de La Chapelle-Bâton, dans les Deux-Sèvres. Une nouvelle cave abrite ce trésor : bienvenue chez le Facteur Cheval du vin. 

©Alban Couturier

A force de reportages, la cave de Michel-Jack Chasseuil est connue dans le monde (du vin) entier. Cet ancien salarié de Dassault a passé une vie à acquérir des bouteilles de vins. Collectionneur dans l’âme, il a commencé par les timbres, les oiseaux empaillés, les pièces de monnaie jusqu’à la moitié du billet de 500 francs que Serge Gainsbourg n’a pas brûlé… Mais surtout du vin, des ventes aux enchères aux échanges, du mathusalem de Romanée-Conti à un siècle et quelque d’Yquem, des chartreuses tarragone à des cognacs du Premier Empire, en passant par les Jayer, les Coche-Dury, Latour, Guigal, etc. etc., y compris les grandes bouteilles étrangères. La cave regorge aussi des plus grands vins d’appellations moins prestigieuses, de Gaillac à Cahors, de Madiran au Jura car Michel-Jack Chasseuil est un vrai connaisseur : « Je veux les meilleurs vins, pas forcément les plus chers même si les meilleurs vins sont souvent les plus chers ». Avec l’envolée des prix aux contours de l’an 2000, Chasseuil s’est retrouvé assis sur un trésor inestimable. Un milliardaire chinois lui a signé un chèque de 50 000 euros. Nenni. Le collectionneur ne vend pas sans quoi ce n’est plus un collectionneur. L’idée fut un temps de placer sa cave à Paris, même en Russie, mais finalement, ce sera à La Chapelle-Bâton, où tout a commencé. Parallèlement à l’ouverture de cette nouvelle cave, Michel-Jack Chasseuil s’apprête notamment à publier une nouvelle édition augmentée de ses 100 bouteilles extraordinaires (éditions Glénat), se prête à un tournage pour une série Netflix et prépare son petit-fils, Adrien, pour lui succéder à la tête de ce muséum. 

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Alain de Vogüé, ancien président de Veuve Clicquot, est décédé

Ancien président de la Maison Veuve Clicquot jusqu’en 1987, descendant direct d’Edouard Werlé, Alain de Vogüé nous a quittés à l’âge de 97 ans le 23 janvier. Pendant les Trente Glorieuses et jusqu’à l’entrée de la Maison dans le groupe Louis Vuitton devenu ensuite LVMH, il avait remarquablement accompagné le développement de la marque.

Alain de Vogüé a été le dernier président membre de la famille Werlé, successeur au XIXe siècle de la Veuve Clicquot. Son père Bertrand de Vogüé qui l’avait précédé à la présidence de la marque jaune était le frère de Robert-Jean de Vogüé, lui-même président de Moët & Chandon. Ces deux natifs du Berry avaient en effet épousé des héritières du champagne. Le parcours d’Alain de Vogüé est la preuve qu’être littéraire de formation n’empêche pas de devenir un grand capitaine d’industrie. Avant d’étudier le droit, il avait en effet reçu une formation d’historien.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa gestion du champagne Veuve Clicquot fut dynamique. Même s’il n’était pas encore président (il entre en 1952 et il ne le deviendra que dans les années 1970), c’est bien à lui que l’on doit l’entrée en bourse de la maison dans les années 1960, contre l’avis, il faut le dire, des autres membres de la famille. Elle permit pourtant à l’entreprise de suivre la croissance de la demande du champagne pendant les Trente glorieuses, alors que les ventes de la Maison avaient peu progressé pendant la première moitié du XXe siècle. Suivant la même stratégie que Moët & Chandon à l’époque, qui avait racheté le parfum Dior et fait l’acquisition d’autres maisons de champagne complémentaires par leur segment de marché, il a conduit Veuve Clicquot à racheter le parfum Givenchy en 1981, et à faire l’acquisition de Canard-Duchêne en 1978, depuis revendu au groupe Thiénot.  Du point de vue marketing, il a su remarquablement mettre en avant l’originalité du personnage de la Veuve Clicquot en tant que femme entrepreneur. C’est sous sa direction que fut ainsi créé le Bold Woman Award. Il fut aussi à l’origine du lancement de la cuvée spéciale de la Maison, la Grande Dame, en 1972, à l’occasion du bicentenaire de la fondation. 

L’homme d’affaires se doublait d’un homme de cœur. Alain de Vogüé était en effet un patron social. Reproduisant l’initiative de son oncle Robert-Jean de Vogüé chez Moët & Chandon, il a instauré dans les années 1960 l’intéressement à la productivité dans son entreprise, qui permettra aux cavistes de mieux accepter les mutations au moment où le métier se mécanisait. Après s’être associé à Joseph Henriot, celui-ci lui succèdera en 1987 à la présidence de la maison, rentrée dans le groupe Louis Vuitton en 1986. Il sera aussi très investi au niveau de l’interprofession. Il présidera le Syndicat de Grandes Marques, ancêtre de l’Union des Maisons de Champagne, ainsi que l’Association viticole champenoise de 1962 à 1990 en charge de la recherche collective en Champagne.

Notre équipe s’associe à la peine de sa famille et de ses anciens collègues et leur présente ses plus sincères condoléances.

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La bienvenue au bordeaux moderne « 88-89 »

Signe des temps, la maison de négoce A. de Luze entend renouveler l’image des vins de Bordeaux avec le lancement de la cuvée 88-89, un vin parcellaire éco-conçu en édition limitée. Son prix est de 12 euros et la cuvée sera présentée à l’occasion du salon Wine Paris & Vinexpo Paris. 

La maison de négoce s’appuie d’abord sur son histoire, ses 110 collaborateurs à travers le monde, ses 200 châteaux partenaires et ses 500 références catapultées dans près de 75 pays. « Notre héritage est précieux, la soif de découverte du Baron Alfred de Luze continue de nous inspirer au quotidien, souligne Marie Huchon, responsable marketing de la maison. Comme au premier jour, la passion et la curiosité pour les vignobles de Bordeaux, de France et du monde, restent les maîtres-mots de notre maison qui aspire à être toujours plus moderne et durable ». Dans cet esprit est lancée la cuvée 88-89, ce nom évoquant l’adresse des premiers pas d’Alfred de Luze au 88-89 quai des Chartons. Bousculant les codes par sa modernité, éco-conçue, cette cuvée provient d’une parcelle située dans l’Entre-Deux-Mers. Accessible, pleine de fraîcheur et signée Bordeaux par ses cépages et son terroir, 88-89 a du sens et devrait répondre à une réelle demande. « Le bon vin, le bon endroit, au bon moment », ajoute Marie Huchon à propos de cuvée labellisée bio et tirée à 6000 exemplaires. Circuit court oblige, l’étiquette en papier recyclé a été pensée par l’artiste bordelaise Alice Bottigliero, illustrant la résilience, le travail et le dévouement au terroir…

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[Cuisine et vin] Ananas parfum gingembre, passion, coco citron vert

Trophée 2022 du Tour des Cartes Occitanie en catégorie restaurant gastronomique, prix 2020 du Tour des Cartes national pour son offre de spiritueux, le restaurant SKAB repose sur un parfait équilibre : le chef propriétaire Damien Sanchez, son épouse Séverine en salle, et le sommelier Stéphane Stoetze. Pour « Terre de vins », ils proposent trois recettes avec accords mets-vins à retrouver dans le numéro 92 actuellement en kiosques.

[Pour 8 personnes] 

Ananas poché au gingembre : éplucher et tailler 2 ananas en 8 tronçons. Les pocher sous vide dans un sirop d’eau, sucre et jus de gingembre, à 90°C, pendant 20 minutes. Réaliser un caramel à sec, ajouter de la purée de fruit de la passion, beurre et vanille, puis, à froid, de la brunoise de mangue. Dresser une tranche d’ananas avec le caramel onctueux à l’intérieur, surmonter d’une arlette en pâte feuilletée vanillée, en forme de disque troué, accompagner de petits morceaux de diplomate et moelleux coco, gelée d’ananas, cannelloni passion farci coco et un sorbet coco citron vert

Accords intuitifs 
Le chef et son sommelier se sont accordés facilement pour ce dessert rafraîchissant avec l’ananas au gingembre, et si léger en sucre : des vins blanc secs pour terminer. Le muscat sec 2020, Vin de pays du Var, du château La Calisse de Patricia Ortelli est bio, subtil, vif, il livre tilleul et verveine. Alsacien, Stéphane Stoetzel connaît le domaine Fleck depuis ses débuts en sommellerie et apprécie leur régularité et leur conduite bio. Leur Gewürztraminer 2013, demi-sec, en AOC Alsace, offre des effluves de fruits blancs à noyau, sa bouche crémeuse et complexe se fond dans ce dessert exotique et élégant.

SKAB
30000 Nîmes 
04 66 21 94 30
restaurant-skab.fr

©Aurélio Rodriguez pour « Terre de vins »

©Aurélio Rodriguez pour « Terre de vins »


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Vin jaune, un nectar méconnu

Ce premier week-end de février a lieu la Percée du Vin Jaune. L’occasion d’évoquer ce vin blanc atypique, sublime pour accompagner un bon comté mais capable de désarçonner les dégustateurs non avertis. [Décryptage]

« Quand on me sollicite pour du vin jaune, je me permets de toujours demander au client s’il en a déjà goûté » nous confie Clément caviste à Puteaux (92). Une précaution qui a son importance : « on m’en a déjà rapporté, la cliente pensait que le vin jaune était sucré : en le goûtant, elle a cru à un défaut ». Levons donc, cette équivoque. 

Un vin élevé sous voile…
Le vin jaune est issu de Savagnin, cépage presqu’exclusivement cultivé dans le Jura. Vendangé surmûri, il est vinifié comme un vin blanc sec… ce qu’il est. Il tire ensuite sa singularité de son élevage, « sous voile » : en fût, dans un chai aéré, sans ouillage, on laisse se développer un voile de levures sur la partie du vin en contact avec l’air. C’est à l’issue de cette période d’élevage, qui s’étire sur six ans et trois mois, que l’on s’autorise à soutirer le fût, c’est la fameuse percée du vin jaune. Celle qui aura lieu ce week-end à Arbois.

Le vieillissement sous voile permet le développement d’arômes oxydatifs, en particulier le sotolon, un composé aromatique très puissant à l’origine des saveurs de curry, de noix et de noisette, associées, pour d’autres vins blancs secs, à des défauts. Ainsi, ce goût prononcé déroute les amateurs surtout s’ils se fient à sa couleur : jaune soutenu, plutôt caractéristique des vins doux. 

… allié de la gastronomie
« Souvent, lorsqu’on me demande du vin jaune, c’est pour cuisiner une poularde aux morilles. » Ce plat, remis au goût du jour par le chef aux trois étoiles Georges Blanc, inspire de nombreux cuisiniers, et surtout popularise le précieux nectar. Grâce à cette recette, à la fois gastronomique et facile à réaliser, les amateurs apprennent à connaître le vin jaune et toutes ses subtilités. 

Dans la sauce, avec les morilles, le vin jaune fait l’unanimité. L’apprécier dans le verre s’avère plus difficile. C’est dans ce cas de figure que le conseil et la pédagogie d’un caviste sont déterminants : « Pour s’habituer progressivement au goût, je conseille d’accompagner la poularde au vin jaune, d’un Savagnin du Jura, également élevé sous voile ». Il diffère du vin jaune par son temps d’élevage plus court ; entre quelques mois et trois ans, soit une période suffisante pour acquérir les saveurs qui se fondront avantageusement avec celles de son aîné, tout en étant atténuées. Autre avantage, non négligeable pour les néophytes, il est plus accessible en prix. 

Une première étape, parfois nécessaire, pour apprécier ensuite la puissance du vin jaune accompagné d’un beau comté, l’accord jurassien par excellence. 

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Des barriques de Sauternes certifiées pour une seconde vie

Depuis une dizaine d’années, les barriques de Sauternes, après élevage, étaient prisées par les alcooliers, car celles-ci diffusent une aromatique et un gras qu’on ne trouve pas ailleurs et qui apportent une qualité supplémentaire aux spiritueux haut de gamme (rhum, whisky, gin, …).  Afin d’authentifier et de garantir la provenance de ces barriques, l’ODG Sauternes-Barsac vient de mettre en place une certification, « la première en France » : Sauternes Cask.

Il s’agit de « valoriser les barriques plutôt que d’en faire un élément de décoration » explique Vincent Craveia propriétaire du château Roumieu à Barsac et partie prenante dans ce nouveau système. Mais il estime plus ambitieux et pragmatique de revendre ces barriques qui ont fait leur œuvre avec le Sauternes en « faisant entrer cette revente dans l’économie du château, car il y a un marché ». Avec « une espérance de diviser par deux le coût de la barrique pour le château » complète Pierre-Baptiste Fontaine directeur de l’ODG. On peut ainsi « espérer amortir le coût de l’élevage », précise Vincent Craveia : un aspect qui n’est pas négligeable. Une seconde vie pour ces nobles barriques qui, de plus, continuent de bien servir l’image du Sauternes. Mais, si les opérateurs en spiritueux ne pouvaient jusqu’à présent que marchander les barriques sur le marché sans garantie de provenance et d’authenticité, dès janvier 2024 la donne change. 

Rassurer en certifiant
« L’idée de ce Sauternes Cask est de garantir aux opérateurs de spiritueux que la barrique qu’ils achètent a bien contenu du Sauternes, pour au moins un élevage, sur l’aire d’appellation Sauternes-Barsac, et qu’elle soit vendue par un producteur habilité à produire du Sauternes », se félicite Vincent Craveia. Un sceau (« sticker » inviolable) est apposé sur chaque barrique certifiée. Sur ce scellé de garantie, on trouve un QR code qui renvoie à diverses informations relatives à la barrique. Il permet d’authentifier le numéro de la barrique et le respect des deux contrôles qui sont effectuées à un intervalle de 6 mois minimum, par un organisme indépendant (QB vérification) notamment pour vérifier que la barrique est bien pleine de Sauternes, qu’elle en est imprégnée, au départ et au bout de 6 mois minimum. 

700 barriques sont actuellement en cours d’authentification. Une trentaine de propriétaires se sont engagés dans cette certification pour laquelle l’ODG a été très accompagnante et rapide. Il s’agissait « de créer une certification qui soit sérieuse sans pour autant qu’elle ne soit ni contraignante ni qu’elle créé une charge administrative pour les opérateurs vignerons » tient à préciser le Directeur de l’ODG. Un dispositif qui ne passe donc pas par le cahier des charges de l’appellation et qui est piloté par l’ODG seule, en s’appuyant sur un organisme indépendant. 

Une initiative de plus pour cette appellation où le dynamisme et la solidarité se prouve régulièrement. 

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Les AOC plaident pour un plan d’action national fort et structurel

Alors que jeudi soir, deux syndicats agricoles donnaient le feu vert à la levée des barrages routiers, le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône et la CNAOC plaident pour la filière vin et réclament un plan d’action structurel.

S’ils ont eu moins de visibilité, ils sont tout aussi déterminés. Les vignerons se sont bien mobilisés ces derniers jours sur les barrages. Eux aussi font face à une augmentation des coûts de production, à l’accumulation de normes administrative, aux évolutions incessantes des règles environnementales dans un contexte climatique déboussolé. Ils vivent également une crise morale face à un manque de lisibilité des politiques publiques.

Le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône se mobilise aux côtés de la structure syndicale nationale, la CNAOC, pour faire avancer les négociations. Ils veulent des réponses concrètes à cette crise généralisée, par exemple avec la mise en place de mesures conjoncturelles pour accompagner la filière, à savoir l’arrachage temporaire et définitif et un fond d’urgence pour les exploitations touchées par les aléas en 2023. Ils réclament également des mesures structurelles pour soutenir la trésorerie des entreprises viticoles. Cela passe par la simplification administrative (dématérialisation, guichet unique), la facilitation des  transmissions des exploitations agricoles (pacte Dutreil agricole), le soutien au recrutement de main d’œuvre, l’amélioration de l’assurance récolte (moyenne olympique), la cohérence des normes environnementales avec l’activité, ou encore la garantie de prix objectifs de leurs productions. 

La loi Egalim les concerne également. Le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône souhaite porter auprès des pouvoirs publics l’impérieuse nécessité de l’appliquer sur les transactions vrac, dans un cadre interprofessionnel, pour les appellations qui le souhaitent.

Satisfait que toutes les régions viticoles en souffrance soient désormais ciblées et rassuré que les aides obtenues ne privilégient pas une seule région viticole, le Syndicat reconnaît les premières avancées. Pour lui, « ce ne sont que des réponses partielles  aux préoccupations que nous portons depuis de nombreuses années. Les annonces ne sont pas à la hauteur des attentes des vignerons . Nous lancerons prochainement en Vallée du Rhône une plateforme nationale de propositions de mesures concrètes qui sera axée sur la simplification et la transmission. Nous souhaitons la présenter au Gouvernement dans les prochaines semaines ».

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