Vins, Jambon de Bayonne et Foie Gras du Sud-Ouest font communication commune

com vins-jambon-foie gras Sud-Ouest©F.Hermine

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Les trois filières agroalimentaires du Sud-Ouest vont faire promotion commune pendant trois ans en France et en Belgique grâce à une aide européenne.

Vins du Sud-Ouest, Jambon de Bayonne et Foie gras du Sud-Ouest vont désormais naviguer de conserve pour mutualiser leurs actions de promotion. Le partenariat a été signé aujourd’hui à Bayonne par les représentants des trois filières, Pierre Harambat, président du Jambon de Bayonne, Chantal Brèthes, présidente du Fois gras du Sud-Ouest et Sébastien Clauzel, président d’Irouléguy représentant les co-présidents de l’IVSO en opération de promotion à Bruxelles. « Nous sommes animés par la même volonté de défendre les produits AOP et IGP, confirme Pierre Arambat. On se connaissait et on se côtoyait déjà avant avec les mêmes valeurs et la même culture ». « Nous avons de nombreux points communs dont l’appartenance au Sud-Ouest, chaque produit bénéficiant d’une très bonne image marquée par l’authenticité, la tradition, et le lien à un terroir historique » souligne Christophe Bou, co-président de l’IVSO.

Une belle enveloppe européenne

Les trois filières se sont regroupées pour bénéficier d’un programme commun co-financé par l’Europe à hauteur de 70%. Une belle enveloppe de 5 M€ sur trois ans (2021-2023) obtenue cet été pour cette opération inédite transversale afin de repartir ensemble à la conquête des marchés français et belge. « Par temps de crise, il est pertinent de mutualiser les moyens, surtout pour des produits complémentaires, précise Pierre Harambat. Il n’y a pas eu de hausse de cotisations pour les 30% du programme restant à notre charge, juste une réorientations des dépenses. Nous avons arrêté par exemple la campagne TV parce que les vins n’auraient pas pu nous suivre – ils n’y sont pas autorisés, et parce que cela nous coûtait très cher ». « Nous devons faire connaître et reconnaitre notre bassin viticole qui représente 6 AOP, 11 IGP et 4 millions d’équivalent/bouteilles. Nous avons déjà porté nos efforts à l’international [40% commercialisés à l’export] mais il faut aussi reconquérir les marchés plus proches », précise Sébastien Clauzel. La Belgique représente le premier marché à l’international des vins AOP, le cinquième des IGP.

L’enveloppe sera utilisée pour des actions en collaboration avec Sopexa à destination des professionnels comme des consommateurs et des prescripteurs. Sont prévues des campagnes d’affichage (plus de 5000 panneaux cet été sur le littoral français), digitale via Youtube, en français et néerlandais, des campagnes de presse, des spots sur deux radios belges, des relations publiques comme sur le salon Taste of Paris au Grand Palais éphémère à Paris, ce week-end le Vino ! Village du Sud-Ouest à la gare maritime de Bruxelles, Tavola Kortrijk Xpo à Courtrai en Belgique en 2022, le Sihra à Lyon en 2023

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La Font des Ormes : découverte du terroir de basalte

font-des-ormes

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Jane et Guy Cazalis de Fondouce partagent leur temps entre les terres qui les ont vus naître : la Réunion pour la première, le Languedoc pour le second. Entre ces deux paradis, le lien géographique s’est fait par le centre de la Terre, grâce au basalte, commun à la Réunion et au terroir de Pézenas.

Issu d’une famille vigneronne du côté de Villeveyrac depuis le XVIIIème siècle, Guy Cazalis de Fondouce a trouvé au domaine Font des Ormes “le trait d’union entre le calcaire du Languedoc et le basalte de la Réunion”. A l’orée des années 2000, il achète les ruines et 6 hectares de vignes “que nous avons taillées à ras, sur les conseils de Lydia et Claude Bourguignon, pour voir ce qui allait repartir… ou pas.” Sur ce terroir qui n’est pas encore l’appellation Languedoc-Pézenas (née en 2007), les vignes sur sols argilo-calcaires intéressent moyennement les deux créateurs du Laboratoire d’Analyses Microbiologiques des Sols (LAMS). Leur réaction est toute autre lorsqu’ils découvrent la veine de basalte sur la loupe de calcaire du Miocène qui forme la colline de Font des Ormes. “Le basalte sur calcaire, c’est 3,5 % des plus grands terroirs du monde”, résume Claude Bourguignon.

Le sol, les vignes, les gens

Patiemment, sur vingt ans (et encore aujourd’hui), Guy Cazalis rachète parcelle après parcelle toutes les vignes qui touchent le basalte sur la colline. Sur les conseils de Claude et Lydia Bourguignon, il rassemble, arrache, replante tel porte-greffe, tel cépage, jusqu’à constituer le domaine actuel de 20 hectares, cultivé en biodynamie depuis 2015 et l’arrivée de Bertrand Quesne, chef de culture et vigneron au domaine Sauta Roc à Vailhan, qui accompagne Mireille Fabre, laquelle tient, depuis 2016, les rênes du domaine, de la vigne au chai.

En 2010, les Bourguignon avaient imposé à Guy Cazalis un changement de vie : “Pourquoi chercher de si beaux terroirs si c’est pour ne pas faire vous-même un grand vin ? Soit vous montez votre cave, soit nous ne vous conseillons plus”. Le virage est pris et le domaine fêtait cette année sa onzième vendange embouteillée. Pour l’occasion, on a pu remonter dix millésimes en arrière avec la cuvée Terre Mêlée, assemblage de raisins issus de sols de calcaire et d’éboulis basaltiques.

A la verticale du basalte

A la dégustation, avec un assemblage en proportions similaires de grenache, mourvèdre, syrah carignan, la signature basaltique ne laisse aucun doute, elle est faite d’une fraîcheur savoureuse dont l’évolution accentue encore le trait.

Le 2010 (en Vin de France car, toute à la vendange et aux vinifications, l’équipe n’avait pas de temps pour les déclarations administratives) s’est adouci du côté de l’acidité mais offre une richesse aromatique confondante, dans les notes brunes d’humus sain, de champignon noir, qui évoquent les balades en forêt à l’automne, de tabac noir et de sauce soja.

Le 2011 offre aussi ces notes d’évolution, avec un poivre noir remarquable de fraîcheur et une structure en bouche hissée haut par l’acidité, qui lui confère un tonus éclatant. L’aromatique évolué enrobe un fond délicieusement giboyeux. Même remarque sur la structure du 2013 : un édifice bâti sur une arête de fraîcheur qui tient la bouche, de l’attaque à la finale enlevée. Le bouquet aromatique reste dans les tons et l’esprit fauve avec cette animalité propre qui évoque une viande rouge dont la sauce est passée de la morille (2010) au poivre noir (2011) et pour arriver au poivre vert en 2013.

On revient sur la structure pour se demander si le mourvèdre, qui entre pour 25 à 30 % de l’assemblage selon les années, ne serait pas derrière la constance de l’acidité.

Le millésime 2014 nous renseigne : pas de mourvèdre cette année-là et toujours cette signature d’une acidité à la fois voluptueusement intégrée et toujours en tension, au soutien de l’expression aromatique. “Ne cherchez pas la réponse dans les cépages. C’est bien joli de planter des cépages sexy, mais la partition se joue à trois, avec le sol et le vigneron!” rappelle Lydia Bourguignon.

Avec le 2015, millésime riche, le basalte apporte son exquise signature de fraîcheur à un fruit opulent. Au point de rencontre de ces extrêmes, la matière s’étire en harmonie sur la structure éclatante. La complexité aromatique est délicieuse quand quelques notes brunes d’évolution se mêlent au rouge et au noir du fruit encore présent, à parfaite maturité.

Le 2016, en comparaison, affiche une arête acide encore plus nette, c’est un vin de tension, vertical, profond dans la finesse d‘un fruit rouge de cerise et d’airelles qui attendent le canard ou le chevreuil.

On en est venu à attendre les notes giboyeuses des millésimes plus anciens mais à moins de cinq ans d’évolution, le fruit prend le dessus. Arrive 2017, plus serré, plus droit, plus fermé, aussi et qui annonce 2018 et 2019 : très jeunes et pourtant pas avares de leurs talents, dans une expression marquée par les fruits rouges et noirs, les notes de réglisse et de garrigue languedociennes en diable sous lesquelles se cache la signature Pézenas, à révéler avec le temps.

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La Foire aux Seconds Vins a fait vibrer Bordeaux

Samedi 16 octobre, après un an d’absence pour cause de Covid-19, la Foire aux Seconds Vins faisait son retour sur les berges de la Garonne. Pour cette sixième édition, 52 propriétés bordelaises étaient présentes sous le Hangar 14 pour présenter leurs bouteilles. Fruit de la collaboration renouvelée entre Terre de Vins et le caviste Cash Vin, l’évènement a tenu toutes ses promesses, rassemblant près de 1500 personnes pendant cette journée ensoleillée.

Dès l’ouverture, se mêlent œnophiles avertis et novices curieux, plongeant – l’air inspiré – le nez dans leur verre et maniant le crachoir avec plus ou moins d’habileté. Aux dires des habitués du rendez-vous automnal, la Foire aux Seconds Vins s’impose comme un rendez-vous incontournable. Vincent, 53 ans et deux caisses en bois sur l’épaule, est ce que l’on appelle un amateur éclairé. Parmi les premiers arrivés, à midi il sort du Hangar tout sourire, satisfait de sa visite : “Je suis passionné de vin mais, comme beaucoup, un grand nombre de premiers vins ne rentrent plus dans mon budget”. Pourtant, enchanté, il poursuit : “Les seconds, plus qu’une solution de repli, représentent une nouvelle porte d’entrée pour découvrir ces propriétés mythiques”.

Les seconds vins, une porte d’entrée à la portée de tout budget

Parmi les dégustateurs, beaucoup soulevaient l’intérêt de ces secondes cuvées. Si certaines tendent à se rapprocher du style des grands vins de chaque propriété, d’autres se distinguent totalement de leurs aînés, réinventant un style par une sélection parcellaire pointue, un assemblage inédit ou encore un élevage différent.

Défilant le long des stands, Aliénor et Grégoire écoutent, attentifs, la présentation passionnée des vins de Jean-François Quenin, propriétaire du Château de Pressac, Grand Cru Classé de Saint-Emilion. Tous deux étudiants, ils s’enthousiasment quant au fait de pouvoir échanger avec les différents acteurs de la production, chose rare cette dernière année. Après trois heures de divagations œnologiques, Grégoire profite des prix imbattables proposés par Cash Vin sur cette journée pour repartir les bras chargés de deux flacons qui prendront place dans sa cave naissante.

 Un succès remarqué pour un rendez-vous incontournable

Jérémie Daugy, responsable Achats France pour le compte du caviste partenaire, se réjouit du succès de ce rassemblement : “Cette journée est une belle opportunité pour rappeler la qualité des vins produits à Bordeaux, à des prix attractifs en ce qui concerne les seconds du jour”. Karl, étudiant américain exilé dans la région afin de parfaire son cursus oenologique, acquiesce d’un large sourire.

Du côté des exposants, même son de cloche : “On a rarement l’occasion de mettre à l’honneur nos seconds vins, alors qu’ils n’ont jamais été aussi bons” souligne Géraldine Santier, venue présenter l’Amiral de Beychevelle. Solène Malka, une bouteille de Latour-Martillac en main, se réjouit de la qualité et de l’importance des échanges entretenus avec les amateurs présents, rappelant la valeur du “lien social” créé par le vin.  Jusqu’à 18h30, les visiteurs allaient en quelques pas de Sauternes à Margaux, de Pauillac à Saint-Emilion, à la découverte de ces seconds vins qui font – aussi – la renommée des propriétés. Nul doute que l’an prochain, tant l’affluence remarquable que la qualité notoire de ces brillants seconds auront encore progressé, et presque rattrapé leurs illustres aînés.

(Photos Albert de Monts)

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