[Entretien] Premiumisation, innovation et internationalisation pour Canard-Duchêne

À l’occasion des 20 ans du rachat de la Maison Canard-Duchêne par le groupe familial Thiénot, nous avons fait la connaissance de son nouveau directeur général, Jérôme Durand.

Vous avez navigué toute votre carrière entre les spiritueux et le champagne…
Je suis d’abord tombé dans les spiritueux. J’ai commencé chez Pernod Ricard au marketing où je m’occupais notamment du rhum Havana Club. Puis j’ai dirigé la communication du BNIC, l’interprofession du Cognac, ce qui m’a rapproché pour la première fois du monde viticole. J’y ai découvert la notion d’appellation, et la relation passionnante qu’elle entretient avec les marques. Le poids de l’un par rapport à l’autre, cette interconnexion qui fait que ce sont deux leviers formidables qui permettent de créer de la valeur. Parmi mes faits d’armes, je citerais la création d’un événement caritatif, « La Part des anges », une hybridation entre la fête de la fleur et les hospices de Beaune. Le cognac, roi des spiritueux, m’a fait entrer dans le monde du luxe. La transition vers le champagne est donc venue naturellement lorsque Bruno Paillard et Philippe Baijot m’ont confié la direction marketing de Lanson, Tsarine et Besserat de Bellefon. Après un nouvel intermède dans le Cognaçais pour le groupe finlandais Anora, me revoici sept ans plus tard, de retour en Champagne !

Qu’est-ce qui vous a surpris en arrivant chez Canard-Duchêne ?
La richesse des atouts de la maison ! Des caves pleines de vins de qualité, un domaine viticole en propre dont la superficie correspond au ratio habituel du négoce, puisqu’il assure 10 % de ses approvisionnements (400 hectares en tout). Et puis, il y a cet écrin à Ludes, dans un parc historique composé d’arbres multi-centenaires, avec ses pins maritimes qui ont vu la Révolution française, ses cèdres du Liban… Les forces commerciales sont fortes en France, tandis que la structure du groupe Thiénot à l’international lui donne pour l’avenir de belles perspectives à l’export. J’avais un biais de perception, en raison de la forte présence en grande distribution, qui n’est qu’une face de la réalité de la maison, puisqu’elle est reconnue aussi chez les cavistes et la restauration, et qu’elle est dans sa façon de travailler très artisanale et familiale. Le chemin parcouru depuis la reprise en 2003 est incroyable. Le pacte aujourd’hui, c’est d’accélérer la stratégie de valeur en s’appuyant sur trois moteurs : la « premiumisation », l’innovation, l’internationalisation.

À termes, envisagez-vous de quitter la grande distribution ?
Absolument pas, nous sommes contents d’avoir les clients que nous avons et nous les respectons. Nous tenons à continuer à les servir. C’est grâce à la grande distribution que nous avons 500 000 foyers acheteurs en France. Cela signifie que chaque année, beaucoup de Français ont un lien fort avec la maison d’une manière ou d’une autre. Pour ce qui est du moyen terme et de la refonte de notre offre, tout est sur la table et nous allons vérifier certains axes de développement. Parmi les leviers de création de valeur, il y a l’œnotourisme. Je suis stupéfait de son développement en Champagne par rapport à ce qu’il était lorsque je suis parti en 2015. En Charente, nous avons des acteurs similaires capables de mettre beaucoup de moyens, pour autant nous n’avons pas tous ces touristes internationaux. Chez Canard-Duchêne, cela représente 10 000 visiteurs par an. Le parc donnant sur les vignes et les caves historiques longues de 6 km à 35 mètres de profondeur où 100 % de nos vins sont vieillis doivent être encore plus valorisés. Nous sommes la seule grande maison de champagne installée à la campagne, ouverte au public, ce qui rend notre offre originale et attrayante.

Terre de Vins n°91 spécial Champagne, 160 pages, 6,90 €.
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Des cadeaux lumineux

Nos étrennes vous proposent aujourd’hui des jolis objets de décoration écoresponsables puisqu’ils sont fabriqués à partir de bouteilles de vin usagées. 

Les bougies du vin – à partir de 36 €
Alors qu’aujourd’hui 40% du bilan carbone d’une entreprise viticole provient de la bouteille en verre, « Les Bougies du Vin » est née de la volonté de maximiser l’usage de chaque bouteille de vin. C’est ainsi qu’ont vu le jour ces bougies « éco-responsables », véritables objets de décorations modernes et élégants. Et pour rester dans l’univers viticole, les parfums des bougies évoquent les plus grands cépages hexagonaux et offrent ainsi certaines sensations olfactives qui peuvent rappeler la dégustation d’un verre de vin. Comme pour la consommation de vin, des formats bouteilles ou magnum sont disponibles. Le site propose également des verres (9 €) et des vases (25 €).

Cépages disponibles : 

chardonnay

merlot

sémillon-sauvignon

©DR

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Quatre flacons pour démarrer 2024 du bon pied 

Noël est désormais passé, mais les étrennes de janvier arrivent à grands pas. Voici quatre cuvées de la célèbre coopérative du Sud-Ouest, Plaimont, à ne surtout pas manquer pour bien démarrer l’année.

Monastère – AOC Saint Mont – 17,30 €
« La puissance de mille ans d’Histoire ». Perché au sommet du village escarpé de Saint Mont, le vignoble du Monastère remonte aux origines de la fondation du monastère au XIème siècle. Le terroir du Monastère de Saint-Mont est unique sur l’appellation par sa richesse exceptionnelle en argiles à feuillets (smectite) et son exposition fraîche (pentes Nord-Est et plateaux). Ici, le cépage tannat développe une structure tannique et une puissance inégalables grâce à une alimentation régulée et limitée en eau. Jeune, ce vin mettra en valeur les plus belles pièces d’entrecôte ou de gibier. Après quelques années, il accompagnera à merveille des mets plus raffinés (Pigeonneau au jus de truffes…) et des fromages affinés. Disponible chez les cavistes et à la table des restaurants.

Le Faîte Blanc 2017 – AOC Saint Mont – 19 €
Avec sa robe est jaune pâle aux reflets argentés, il délivre une belle expression aromatique sur le fruit, des notes d’agrumes et beaucoup de minéralité qui préjuge d’une belle évolution dans le temps. Un grand vin blanc du Sud-Ouest qui s’accordera parfaitement avec une truite meunière, un filet de limande à l’estragon ou encore filet de bar à la crème de cèpes. Après quelques années de maturité, il accompagnera une escalope de veau à la crème, une cassolette de langoustine puis des fromages affinés. Disponible chez les cavistes et à la table des restaurants.

Le Faîte Rouge 2018 – AOC Saint Mont – 19 €
C’est un vin ample et structuré, au parfait équilibre, entre vivacité et richesse, le tout soutenu par un fruité et beaucoup d’élégance. Une belle capacité de vieillissement qui lui permettra de développer des arômes de sous-bois, de chocolat amer et de cuir noble autour d’une grandeur fraicheur de bouche. Ce vin se mariera merveilleusement avec des copeaux fins de jambon de pays, un magret de canard farci aux champignons ou encore des fromages affinés. Disponible chez les cavistes et à la table des restaurants.

Cuvée de la Saint Sylvestre – AOC Pacherenc du Vic-Bilh – 35 €
La cuvée Saint Sylvestre illustre la maîtrise de l’Union de Vignerons Plaimont en matière de récolte tardive. Elle symbolise le potentiel exceptionnel des grands terroirs de Pacherenc du Vic-Bilh pour rivaliser avec les plus grands liquoreux. Cette cuvée est le fruit des ultimes vendanges de l’année, le 31 décembre, un temps fort unique de l’appellation. Vif et très aromatique, le Pacherenc du Vic-Bilh La Saint Sylvestre est le compagnon idéal des repas de fêtes de fin d’année. Il se marie parfaitement avec des foies gras régionaux et des fromages à pâtes persillées (Roquefort). Un accord subtil et digeste peut également se trouver dans la fin du repas autour de desserts peu sucrés comme une douceur au chocolat noir.
Disponible chez les cavistes et sur la boutique en ligne Plaimont.

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La « Charte d’Excellence durable des Bordeaux Grands Crus Classés en 1855 » 

Le Conseil des Grands Crus Classés en 1855 (Médoc et Sauternes) qui réunit 85 membres s’est doté en 2020 d’une Charte Ethique d’Excellence durable. Le premier rapport faisant état de son application est sorti en 2023. Quelle est la finalité de cette Charte ? 

Une charte est un texte solennel qui décrit l’ensemble de règles et principes fondamentaux d’une institution. Celle du Conseil des Grands Crus Classés (GCC) se veut dense. Elle n’a pas vocation à imposer ni à se substituer aux initiatives individuelles des châteaux. Philippe Castéja, le président du Conseil des GCC en 1855, précise la finalité de cette charte : « Nous avons 85 GCC qui s’inscrivent dans différentes démarches vertueuses, certifiées ou non. Il est normal que l’organisme dans lequel sont les adhérents ait une charte qui les accompagne ». Il parle volontiers « d’une enveloppe » qui rassemble les valeurs et les actions des châteaux. « Tout le monde va dans le même sens » ajoute-t-il. Sylvain Boivert, le Directeur du Conseil des GCC précise que « le Conseil des GCC en 1855 s’est inscrit dans la démarche iso 26000 » . Une norme faite pour des organisations qui s’engagent à fonctionner de manière socialement durable et faite pour évaluer leur engagement en faveur du développement durable. D’ailleurs, un lecteur un peu rapide ne verrait que le mot durable et l’appliquerait instinctivement au développement. Or, si le développement durable est transversal à deux des trois axes de la Charte, le thème central est de veiller à ce que ce soit l’excellence des GCC qui soit durable. Une philosophie différente même si elle s’appuie pour partie sur le concept de développement durable. La raison ?  « Vous ne durez pas si vous n’êtes pas dans l’excellence » rappelle Philippe Castéja. Et il est vrai que l’histoire des GCC a montré que certains châteaux avaient pu s’affaiblir à certains moments, oubliant ou ne pouvant pas faire ce qu’il fallait pour soutenir cette excellence sans laquelle … on ne dure pas.
Pour soutenir cette excellence durable, trois axes forts.

La valorisation d’un terroir d’exception

La protection d’un patrimoine unique et universel

La considération et le respect des parties prenantes

Chacun de ces axes étant complété par « … aux côtés des GCC 1855, le Conseil agit pour … ». Une précaution qui vise à rappeler que le rôle du Conseil est là « pour accompagner les châteaux car il n’est pas chargé d’imposer l’excellence » précise Philippe Castéja.

Une Charte adoptée par tous
Cette Charte a été rédigée par « plusieurs membres contributeurs et des professeurs de droit ». Pourquoi des professeurs de droit ? « Nous devons être prudents à ce que nous faisons. Le comportement du conseil ne doit pas être préjudiciable à un des membres car nous défendons leurs intérêts » indique Philippe Castéja. Tout en rappelant les trois axes de la Charte, le rapport fait état des actions menées par les châteaux pour illustrer l’application de cette Charte d’Excellence durable. 75 pages dont la conclusion met un coup de projecteur sur la « protection durable » du terroir. Les évolutions des pratiques sont « en lien direct avec les attentes des consommateurs et les préoccupations sociétales et les rendent plus vertueuses. La réelle prise en compte des enjeux environnementaux et humains souligne l’exigence de qualité des GCC en 1855 (…) » . Cette Charte a vocation à être actualisée, au fil des nécessités. 

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Laissez-vous embarquer par les vins naturels

Vous voulez vous initier ou initier vos proches aux vins naturels ? Voilà des abonnements de box mensuelles qui se présentent comme de formidables idées cadeaux.

Les box vins naturels par Epi-curieux à partir de 29,90 €
On dit d’un vin naturel qu’il reflète son terroir car rien n’a été ajouté de la vigne à la bouteille. Visant à respecter le plus possible l’environnement mais aussi l’Humain, ces vins naturels sont en adéquation avec les valeurs d’Epi-curieux : donner la possibilité au grand public déconsommer des vins propres. Dans un monde où l’heure n’est plus à uniformiser l’expression d’une région, d’un terroir ou d’un cépage mais plutôt de mettre en avant l’expression d’une plante, le goût d’un fruit et le travail de son vigneron,  Epi-curieux vous invite à découvrir ses abonnements à trois box de vins naturels différentes. Avec l’engagement d’Epi-curieux à choisir les vignerons les plus respectueux de l’environnement et les cuvées les plus naturelles possible, deux bouteilles avec une histoire à raconter et une philosophie à partager sont à déguster chaque mois.

Box « Découverte du vin naturel » – 29,90 €
Avec cette box, deux bouteilles de vin sont à découvrir, mais surtout deux vignerons qui travaillent de manière respectueuse. Impressionnez vos convives lors de vos repas avec ces cuvées qui sauront séduire les palais de tous les novices, mais aussi les amateurs.

Box « Dans la roue d’Epi-curieux » – 37,50 €
Cette box permet de découvrir la France en traversant ses régions viticoles. Deux bouteilles de vin par mois pour une région différente à chaque box afin d’en apprendre plus sur le terroir, la diversité environnementale et sur les vins naturels.

Box « Pépites du vin naturel » – 49,90 €
La box pour les amateurs de vins naturels avec deux bouteilles à découvrir, de vignerons artisans déjà connus ou à l’avenir prometteur. Une histoire unique à découvrir provenant d’un vigneron passionné par son terroir. Tout pour surprendre ses convives avec ces vins vivants.

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[Coup de cœur] Château de Veyres 2018

Les Vignobles Mercadier, c’est la passion d’un jeune couple pour leur terroir. Paul maîtrise parfaitement ses vinifications, avec un talent reconnu. Il pourrait se lancer sur un élargissement de la gamme avec des blancs secs sur ce terroir qui s’y prête : mais non, le liquoreux de Sauternes le tient et il le sert bien. Quant à Emilie, c’est l’énergie et la créativité au service des quatre châteaux qu’ils possèdent à eux deux, tous en appellation Sauternes. La complémentarité pour une belle synthèse entre l’ouvrage bien fait et l’esprit d’entreprise. 

Le château de Veyres 2018, un des fleurons de la gamme, illustre bien ce que peut être un Sauternes moderne, rond et généreux, mais bien équilibré par l’acidité. Acquis en 2001 par le couple, les 12 ha de graves sur argilo calcaire sont d’un seul tenant, clos de murs, à Preignac. 7 hl/ha pour 5000 bouteilles par an : c’est peu et c’est dire la sévérité de la sélection. Notes d’abricot sec et de raisin sec, touche miellée, agrume, et déjà un soupçon de menthol. La bouche se livre, volumineuse et rafraichissante: bergamote sur l’attaque, poire en finale, et un passage par l’ananas. L’agrume tutoie le coté confit du fruit. Splendide bouteille (26 €) à marier sur un foie gras, des viandes blanches, fromages, ou encore desserts aux fruits 

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Des bouquins d’épicuriens sous le sapin

Si il vous manque encore quelques idées de livres pour des épicuriens néophytes ou avertis, foncez chez votre libraire ou au pire, sur des sites spécialisés en livraison express, pour dénicher l’un de ses ouvrages qui ne manquera pas d’enchanter le Noël des intéressés.

Atlas des Vins insolites de Pierrick Bourgault
Reporter des campagnes, des bars et des bistrots, Pierrick Bourgault nous livre ici un regard original sur des vignobles insolites d’ici ou d’ailleurs, de Lanzarote au désert de Gobi en Chine, de Bali à la Slovénie en passant par les vins du gouffre de Padirac ou d’un terril du Nord, les vins de glace du Québec ou les vendanges de la Saint-Sylvestre dans le Béarn…. Une vision mondiale et insolite des vins illustrée principalement par les photos de l’auteur.
Editions Jonglez – 160 pg – 25€

Vignoble de Saint-Emilion, un terroir de l’Humanité par Florence Hernandez
Photos Guillaume Laubier, préface de Guy Savoy. 
Cette journaliste et écrivaine bordelaise nous fait découvrir ce terroir millénaire et son vignoble de cœur en poussant la porte d’une vingtaine de domaines de renom, de l’un des plus connus dans le monde Château Angélus au plus petit le Clos St Martin et son 1,36 ha. Une balade vigneronne à travers cette mer de vignes qui s’étend autour des remparts de la cité médiévale, sur la rive droite de la Garonne. Ce livre est édité à l’occasion des 25 ans de l’inscription de la Juridiction de Saint-Émilion au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco. Un très beau livre à offrir aux amateurs ou aux néophytes mais épicuriens avant tout.
Editions de la Martinière – 224 pg – 40€

Le Vin Pas à Pas de Yann Rousselin
Le fondateur de l’école de dégustation Le Coam (Cours d’Œnologie And More) nous partage son expertise pour aider chacun de façon très pédagogique à mettre des mots sur ses sensations, à décrypter et décrire un vin, comprendre l’itinéraire d’un grain de raisin, constituer une cave, accorder les bouteilles avec les mets… Un livre très complet pour ceux qui ont envie de mieux comprendre ce qu’il y a sur la bouteille et dans leur verre.
Edition Ellipses – 384 pg – 29,50 €

Le Nez du vin Les vins rouges de Jean Lenoir
Un beau livre-coffret de toile rouge pour découvrir les 12 arômes fondamentaux des vins rouges (fruits rouges, fruits noirs, violette, poivron, truffe, réglisse…) à travers la collection d’arômes et s’exercer pédagogiquement et ludiquement à les reconnaître. Le livre explique le fonctionnement de la mémoire olfactive, les cépages et leurs caractéristiques, les principaux vignobles, les différences entre arômes primaires, secondaires, tertiaires… 
Editions Jean Lenoir 75 €

Le château de Fargues La folle ambition de Lur Saluces à Sauternes par Hélène Farnault
Photos de François Poincet
L’histoire de ce château exceptionnel préfacé comme il se doit par Alexandre de Lur Saluces est un bel hommage à ce roi des vins et au vin des rois, transformé en or à partir de raisins atteints de pourriture noble. La magie à la vigne comme au chai et dans le verre se retrouve au fil des pages qui retrace l’histoire de cette étonnante forteresse.  Accompagné de 15 recettes de chefs étoilés
Chez Glénat – 224 pg – 39,95 €

Guide des vins bios 2024 de Pierre Guigui
Une sélection de vignerons engagés, pas moins de 300 domaines et 500 cuvées dégustées, issues de la sélection du Concours International des Vins biologiques et en conversion (Amphore) fondé par le journaliste et « acteur » du bio depuis 30 ans, également organisateur du salon Buvons Terroirs. De quoi approvisionner sa cave avec d’excellents vins bons et sains. Ouvrage en partenariat avec l’appli dansmabouteille pour les achats e toute transparence des ingrédients contenus. 
BBD Editions – 222 pg – 32€

Rando-vin dans les Côtes-du-Rhône 
38 randonnées passant par 38 domaines des vins du Rhône septentrional aux vignobles méridionaux du Vaucluse, de l’Ardèche et du Gard, de Vienne à Avignon cartographiées pour partir à la rencontre de vignerons soucieux de biodiversité. Elles racontent leur histoire, leur terroir, leurs vins répartis en trois catégories (cave dégustation, découverte et expérience avec une description et une carte de l’itinéraire proposé. Existe déjà pour la Provence et la Corse.
Editions Chemin des Crètes – 208 pg – 24 €

Une brève mais intense histoire du whisky français de Matthieu Acar 
Sous la direction du pape français du whisky, Thierry Bénitah, P-dg de la Maison du Whisky. 
La France est l’un des principaux pays consommateurs de whisky mais en passe également de devenir le cinquième producteur du monde avec des distilleries fleurissant de la Bretagne à la Lorraine en passant par l’Alsace, la Corse, la Provence, Cognac… Un livre richement illustré qui nous retrace cette nouvelle épopée commencée il y a 40 ans, l’explication des différentes distillations, la naissance des IGP Alsace et Bretagne. Il nous donne l’occasion de partir à la rencontre de plus de 80 distillateurs dans toutes les régions de France.
Editions Flammarion – 288 pg- 45 €

Drink design : l’art et la passion du cocktail
Un beau livre passionnant sur la nouvelle « culture cocktail », ses histoires, ses recettes, les ingrédients, les verres, mais aussi ses inspirations venant de la littérature, du cinéma, de la peinture, la musique, la danse, la gastronomie…, ce qui fait le renouveau de la mixologie ces dernières années. Toute une atmosphère qui raconte des histoires à déguster parce qu’un cocktail à notre époque est bien plus qu’une simple recette.
Edition du Cherche Midi – 144 pg – 24 €

Sans oublier l’indispensable bible de la sommelière et MOF Pascaline Lepeltier Mille Vignes chez Vins Hachette 347 pg – 45 €, prix Movis (association des Mots du Vin et des Spiritueux) 2023.

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Trois bouteilles à poser sur la table du réveillon

En manque d’idées de bouteilles à poser sur la table, et surtout à déguster, pour le réveillon ? Voici trois cuvées en rouge et en blanc liquoreux, de Bordeaux et du Sud-Ouest, pour régaler vos papilles et celles de vos invités.

Loudenne Au Naturel 2022 (rouge) – Bordeaux – 114 € la caisse de 6 bouteilles soit 19 € la bouteille seule
Premier vin sans sulfites produit à Loudenne, « Loudenne Au Naturel » est issu d’une sélection des meilleurs merlots de vignes situées à Jau Dignac et à Valeyrac que Loudenne a prises en fermage à Château Bellerive, autre propriété des Vignobles Loudenne Gouache. Ce mono-cépage d’exception incarne la quintessence du terroir du médoc, offrant des arômes riches et expressifs. Il préserve la vitalité du fruit tout en garantissant une option saine pour les amateurs de vin soucieux de leur bien-être.

Domaine Brana 2019 (rouge) – Irouléguy – à partir de 26,70 €
Le Domaine Brana est l’une des cuvées phares produites par la maison basque. Il est emblématique de la qualité et du style caractéristique des vins produits au sein de ce mythique vignoble du Sud-Ouest. Le vin se distingue par sa structure solide, ses arômes complexes de fruits rouges et d’épices ainsi que par sa longueur en bouche.

Château Climens 2001 (blanc liquoreux) – Barsac, grand vin de Sauternes – 215 €
Le grand liquoreux par excellence, un 100% sémillon né sur terroir calcaire. Il combine la tension, l’élégance et la structure conférées par son sol à la sensualité opulente et tropicale du sémillon. Une palette de fruits jaunes auréolée d’épices, à la sucrosité domptée par une somptueuse acidité saline, est la marque de fabrique de ce vin qui, avec le temps, décline une complexité, une subtilité et une texture qui confinent à la grandeur. Les possibilités d’accords à table sont légion, et le potentiel de garde, certainement illimité. À retrouver chez les meilleurs cavistes. Et pour d’autres millésimes, direction la boutique internet de la propriété.

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Qu’est-ce que la minéralité?

Par Charles Philipponnat, président de la Maison Philipponnat
On entend beaucoup parler de minéralité, notamment au sujet des arômes du champagne. Je trouve que ce terme prête parfois à confusion. Il laisse penser que certains éléments minéraux du sol se retrouvent ensuite dans le raisin puis dans le vin. Les analyses montrent qu’il n’en est rien. Cela n’empêche pas certains vignerons de faire déguster aux touristes des échantillons de terre et de cailloux prélevés dans leurs parcelles qu’ils mélangent avec de l’eau pour comparer ensuite l’aromatique à celle de leur champagne ! S’il existe une corrélation entre la nature du sol et le goût du vin, elle n’est pas aussi directe. Prenez par exemple les arômes de pierre à fusil que l’on trouve parfois dans le champagne, ils ne proviennent pas de la richesse du sol en silex, comme on le lit trop souvent, mais davantage d’un phénomène de légère réduction. En revanche, il est vrai que cette dernière est parfois liée à ces sols crayeux très pauvres en azote qui la favorisent. Il existe donc bien une causalité.

Il en va de même de la salinité que l’on ressent dans le champagne qui n’a rien à voir avec la présence de sel. Cette sensation est essentiellement liée à l’acidité et à la présence d’éléments aromatiques qui évoquent le sel parce qu’ils sont légers. Pour moi, il s’agit d’une association entre ce que les Japonais appelleraient umami, une sorte de texture qui ressemble au collagène, et l’aciditéPour être plus précis, c’est la matière sèche du vin, celle qui lui donne une certaine épaisseur, mariée à l’acidité. Ce n’est pas un hasard si on retrouve souvent cette perception saline sur les cuvées qui ont bloqué la fermentation malolactique pour conserver l’acide malique, comme nous le faisons dans notre Clos des Goisses. Il existe ainsi un lien direct entre acidité et minéralité. Là encore, les sols crayeux qui favorisent une maturation lente préservent particulièrement bien l’acidité du raisin. De là à penser que la salinité vient du sel qu’aurait laissé l’océan il y a des millions d’années, on est loin du compte.  

Personnellement, lorsque je parle de minéralité pour évoquer un champagne, je pense plutôt au côté cristallin, à la pureté que l’on peut justement avoir dans une « eau minérale ». Elle implique une parfaite maîtrise de l’oxydation pour éviter toute lourdeur.

Terre de Vins n°91 spécial Champagne, 160 pages, 6,90 €.
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Gewurztraminer, le roi de Noël

Le gewurztraminer est un cépage aromatique qui n’a pas son pareil en Alsace. Souvent exubérant, sec ou moelleux, il s’accorde à une multitude de plats.  

Le gewurztraminer, tout le monde en connait le nom. Pour beaucoup, il est même synonyme d’Alsace et de fête. Mais on sait rarement à quel point il peut donner des vins différents. Parfois sec, souvent demi-sec, quelquefois riche et même liquoreux, le vin de gewurztraminer se décline de multiple façons selon la date de vendange, les conditions du millésimes, et bien sûr l’intention du vigneron. A table, il réserve des surprise formidables et réussit souvent là où on n’y pensait pas.  

Le bon accord
Une raviole de Saint-Jacques avec un bisque d’étrilles, c’est un plat de rêve avec un gewurztraminer demi-sec. Et dans cette catégorie, le choix est vaste. Celui du domaine Etienne Loew par exemple, en 2019 est un vin très équilibré, issu d’une vigne de 65 ans sur le lieu-dit Ostenberg à Westhoffen (Bas-Rhin). Il charme d’abord par ses parfums de fruits exotiques, équilibrés par des notes végétales qui apportent de la fraîcheur en bouche. Sa douceur se fond dans le plat, car il est ample et les épices habillent sa finale. 

Vendanges tardives
La vendange tardive (VT) est la catégorie de gewurztraminer sur la quelle on ne peut pas se tromper. Les contrôles à la production sont stricts et les résultats fiables. L’accord avec le dessert en devient vraiment facile. Sur un sablé à la crème citronnée, une meringue à la vanille, un tarte aux fruits exotiques, goutez la VT du domaine Victor Hertz, à Herrlisheim (Haut-Rhin). Sur ces terres argilo-calcaires, le millésime 2020 a fait des merveilles quand on a attendu le bon jour de novembre pour vendanger. Parfums de miel et de fruits mûrs, bouche intense, texture serrée. Les 102 grammes de sucre résiduel s’assemblent avec le dessert comme si rien de plus naturel ne pouvait exister. 

Pas seulement au dessert 
Dans un style plus puissant, le gewurztraminer VT du grand millésime 2017 du domaine Muré est une explosion, récolté les 25 et 26 octobre. Il provient du Clos Saint Landelin, lui-même à la pointe du grand cru Vorbourg, la côte d’Azur de l’Alsace, au sud-ouest de Colmar (Rouffach, Haut-Rhin). En bouche, on est frappé par son équilibre idéal entre l’acide et le sucré, tandis que les parfums s’amplifient et que le miel laisse place aux fruits confits, aux épices douces et aux fruits exotiques. On le sert seul pour l’apéritif ou avec le foie gras, mais aussi avec un dessert à base de fruits (22,20 €, 50 cl).

©I. Bachelard

Question d’équilibre
Trouver l’équilibre, c’est l’éternelle question. Mais elle se pose plus encore avec le gewurztraminer. A la vigne, le cépage n’est pas facile, car s’il n’atteint pas les 13° potentiel, il peut manquer de parfums et donner un vin ennuyeux. S’il monte trop en alcool, il peut donner trop d’amertume.  La date de vendange est cruciale. Elle a visiblement été bien choisie par quelques domaines qui nous ont fait goûter des merveilles qui ne sont hélas plus à la vente. C’est le cas au domaine Schlumberger sur le grand cru Kitterlé en 2017. C’est un coteau fameux qui bénéficie d’une commercialisation sous son nom depuis 1830. L’éperon rocheux volcano-gréseux offre trois exposition, sud-ouest, sud et sud-est. On veut croire que c’est la raison de sa complexité aromatique exceptionnelle : des fleurs, des épices, du poivre, du curry, des fruits exotiques. Mais le plus frappant est le parfait équilibre de la bouche, 13 degrés d’alcool et 50 g de sucre. Une autre grande année était le 1998, qui a parfaitement réussi à la VT du domaine Jean Becker à Zellenberg (Haut-Rhin) un vin riche et parfumé, épicé et long qui est encore en pleine forme. 

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