Beaujolais Nouveau : 3 questions à Vincent, caviste lyonnais

Vincent Dechelette aime tellement le Beaujolais qu’il a appelé sa cave « le Troisième Fleuve » (en référence au Beaujolais, surnommé le troisième fleuve de Lyon, en plus du Rhône et de la Saône), devenant un endroit incontournable pour tout amateur de Beaujolais à Lyon.

Pourquoi tu aimes autant les vins du Beaujolais ?
Parce que pour moi, c’est fait par des gens intègres, qui ne sont pas des banquiers, qui sont heureux de partager leur passion et leur métier. Par exemple, je suis démarché maintes et maintes fois par des vignerons qui me demandent mon avis sur ce que je goûte, on parle tout de suite vin, vinification, arômes, profil, mais rarement prix. Voire même pas du tout, ce qui fait que je dois les rappeler après leur visite pour leur demander leurs tarifs !

Comment gères-tu le Beaujolais Nouveau ?
Je vends 17 références différentes, dont deux ou trois par an vont changer au gré de mes découvertes, mais j’ai une base solide de vignerons, dont je vends aussi les autres vins toute l’année. Cette année, j’ai adoré celui de Romain Jambon à Odenas. Et première année aussi que je bosse Raphaël Saint-Cyr et son French Kiss. Et je note clairement chez les clients une envie de goûter un maximum de vignerons différents. J’ai une constance sur le débit de vente : le jour même, on en vend 1000 bouteilles, chiffre qui a grossi mais qui reste constant depuis 3, 4 ans. Et cette année, l’opération lancée par Inter Beaujolais auprès des cavistes indépendants est plutôt réussie, cela crée une harmonie entre les acteurs du Beaujolais Nouveau, on apprend des choses, et cela crée une identité visuelle intéressante.

Comment est accueilli le Beaujolais Nouveau dans ta cave ?
Il y a clairement un noyau fidèle de clients, par ex j’en ai un qui vient chaque année et qui m’en prend pour 500€, ça lui fait sa cave de printemps, il les laisse dégrossir des défauts de la jeune mise en bouteille et au printemps ça lui fait des canons de soif avec les premiers barbecues. C’est le rosé de l’épicurien. Je fais pareil : une grosse bringue au début du printemps car les vins sont infiniment meilleurs six mois plus tard. Sinon j’ai une clientèle jeune, globalement, mais là c’est la 1re année où j’ai rentré un primeur à 8€, parce que les primeurs à 12€ ça passe pas auprès de tout le monde, donc j’ai dû m’adapter. Même si ça me paraît être le prix normal par rapport au risque et au stress d’une telle vinification. Ce qui est drôle, ce sont les clients un peu plus âgés qui s’excusent presque d’acheter du Beaujolais Nouveau. Alors que justement, il faut que je le Beaujolais Nouveau reste festif, convivial, que le vin ne se prenne pas au sérieux.

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[Entretien] Champagne : éclatement d’une bulle ou retour à la normale ?

Alors qu’en Champagne les chiffres provisoires prévoient un atterrissage à 304 millions de bouteilles expédiées au 31 décembre 2023, contre 325 millions en 2022, Terre de vins a demandé à David Ménival, directeur de la filière champagne au Crédit Agricole, de nous livrer son analyse de la situation économique. 

Comment expliquez-vous l’explosion des expéditions en 2021 et 2022 ?
Il faut revenir douze ans en arrière pour bien comprendre la situation actuelle du champagne. En 2010, 2011, les Champenois sortent de la contraction engendrée par la crise des subprimes de 2008. Leur situation est plutôt enviable, on s’attendait à pire. Mais, malgré tout, il a fallu une fois de plus baisser les prix pour faire repartir la machine. Le débat était donc à nouveau ouvert : combien de temps encore devrait-on supporter ces marches arrière sur les prix, surtout lorsque l’on voit les années nécessaires pour remonter à chaque fois la situation tarifaire ? Les choses changent avec le programme Champagne 2030. En effet, la profession va accélérer sur des orientations qu’elle avait déjà plus ou moins testées, en changeant le type de champagne proposé, pour privilégier les cuvées particulières, comme les monocépages, les blancs de blancs, les blancs de noirs, les rosés ou encore les cuvées parcellaires. Et ce au détriment du Brut Sans Année (BSA), les quantités de matière première dans une appellation étant par définition limitée. 

Comme ces cuvées exigent des maturations plus longues, les ventes de la Champagne ont d’abord globalement baissé, le temps de cette transition. Cette réorientation sur les cuvées de petits volumes a très bien fonctionné à l’export, parce que ce sont des marchés en croissance, avec de nouveaux consommateurs, où il est par conséquent plus facile d’introduire de nouvelles habitudes. Le covid est arrivé et a accéléré le mouvement. Les consommateurs qui ne pouvaient plus déguster de champagne dans les restaurants ont pu, avec le même budget, chez les cavistes, acheter ces cuvées plus premiums et se faire plaisir. À la sortie du Covid, l’habitude s’est maintenue, avec des chiffres incroyables au Japon, en Australie et évidemment aux Etats-Unis où le taux de change favorisait encore plus l’introduction des nouvelles cuvées premiums. 

En revanche, le marché français, plus mûr, et de longue date accoutumé par les Champenois eux-mêmes au BSA, qu’ils consomment comme vin d’apéritif, n’avait pas la même souplesse vis-à-vis de cette réorentation des cuvées. Les expéditions de champagne n’y ont ainsi jamais rattrapé leur niveau de 2019. Idem au Royaume-Uni, qui est un marché important de BSA et où, qui plus est, s’additionnait le Brexit et la concurrence de bulles bon marché venues du monde entier. Si on compare au Royaume-Uni le chiffre d’affaires de 2007 avec celui de 2022, il n’a augmenté que d’un pourcent.

D’un boom des expéditions, on passe aujourd’hui à un retrait notable, une bulle est-elle en train d’éclater ?
Certains acteurs ont cru à un boom de la consommation de champagne. Mais il y a eu une erreur de lecture. Une grande partie des ventes n’était qu’une reconstitution des stocks que les importateurs frileux pendant le covid avaient préféré ne pas renouveler. Le reste ne résultait que du maintien de la croissance de la demande sur les cuvées particulières amorcée avant le covid. D’ailleurs, ce sont surtout ces cuvées particulières qui ont été contingentées. Ces restrictions ont tout de même rabattu une partie des importateurs sur les BSA et sur les cuvées meilleur marché de certains opérateurs. De ce fait, les prix du BSA ont du même coup augmenté. Mais, maintenant que les stocks sont reconstitués, cette demande est retombée. Ainsi, pas plus qu’il n’y a eu de boom, il n’y a aujourd’hui d’effondrement de la consommation. On observe juste un retour à la normale avec des chiffres comparables à ceux de l’avant Covid en 2019. Tout en rappelant que la catégorie des BSA est sans doute la plus impactée par la baisse actuelle parce qu’elle est celle qui reste la plus sensible aux changements socio-économiques comme l’inflation et les tensions geopolitiques, on peut supposer en revanche que les autres cuvées restent celles qui alimentent encore les réseaux de distribution, suivant toujours cette évolution amorcée depuis dix ans. C’est pour cette raison d’ailleurs que l’on peut s’attendre à la fin de l’année, malgré la baisse des volumes, à un relatif maintien du chiffre d’affaires.

En France, la catégorie BSA va d’autant plus mal qu’elle s’adresse aux classes moyennes très impactées par l’inflation…
En effet. On l’a vu en Grande Distribution avec en 2023 sur le premier trimestre une chute vertigineuse de 20 % des volumes, au profit principalement, non pas des sparklings étrangers, mais des crémants français, dont les prix ont augmenté suivant la même tendance que celle du champagne, mais en restant beaucoup plus abordables. Le marché français reste un marché de prix. Il y a un autre phénomène inquiétant, c’est que la Grande Distribution, en raison de l’inflation, perd une partie de sa clientèle au profit du Hard Discount. La tentation est donc pour la Grande Distribution d’utiliser le champagne comme produit d’appel en faisant des promotions sur certaines marques prestigieuses à leur insu. On relativisera tout de même la situation du marché français qui n’est pas si dramatique notamment grâce au relai de croissance qui s’est créé entre temps à travers le développement de l’oenotourisme. De nombreuses marques de champagne ont réinvesti dans la restauration de leur patrimoine pour ouvrir des sites très haut de gamme où on peut déguster justement ces nouvelles cuvées très premiums. 

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J. de Villebois inaugure un nouveau chai en Val de Loire

La semaine dernière, un nouveau chai a été inauguré en Loir & Cher. Sous le vent mais presque sans pluie, plus de 200 personnes sont venues découvrir les installations qu’ont signées à la gloire du sauvignon blanc les architectes de l’agence bordelaise BPM pour la maison J. de Villebois. 

Il n’est pas fréquent qu’un bâtiment d’une telle ampleur soit construit en Val de Loire. C’est dire l’enthousiasme des invités à l’inauguration du nouveau chai de J. de Villebois à Chémery au cœur de l’appellation Touraine, au sud du département du Loir & Cher. Les amis, les clients, les vignerons partenaires, les entreprises qui ont pris part au projet, les élus qui l’ont encouragé, tous étaient heureux de découvrir les lieux en savourant une cuvée de Touraine blanc mise en magnum pour l’occasion, un rosé de pinot noir (IGP Val de Loire) ainsi qu’une nouvelle cuvée de bulles en méthode traditionnelle Collection 1180 qui sera commercialisée incessamment. 

Chai ergonomique 
Le chai monumental de 1 440 m2 se veut avant tout fonctionnel, avec ses 57 cuves inox, qui contiennent de 50 à 900 hl, pour un potentiel total de 20 000 hl en vinification et assemblage. Il a été pensé pour faciliter le travail des salariés en garantissant la qualité des vins, tout en réduisant au maximum l’impact environnemental. « Une architecture au service du process dans un respect RSE » résume l’œnologue Alberto Toneto qui a participé à la conception du projet depuis le début avec le directeur technique Patrice Merceron et Joost de Villebois. Arnaud Boulain, l’architecte directeur de l’agence bordelaise BPM (Lynch-Bages, Phélan-Ségur, Beychevelle…) est venu présenter le travail réalisé avec succès en moins de 18 mois !

©I. Bachelard

La lumière naturelle, le bois et le métal
L’élément le plus frappant du chai est sa luminosité. En effet, les ouvertures dans les murs et les puits de lumière en toiture sont en polycarbonate, un matériau qui laisse passer la lumière tout en restant isolant. La consommation d’électricité est réduite et le confort de travail des salariés est accru. Le bâtiment est totalement isolé en laine de roche afin de limiter les déperditions thermiques. Un système de « climatisation » naturelle mécanique a été mis en place avec la possibilité d’ouvrir les lanterneaux en hauteur la nuit pendant les périodes de chaleur.  Les cuves sont en inox poli-miroir pour faciliter le nettoyage et ainsi réduire la consommation en eau. Les sols sont carrelés et les pentes ont été dessinées pour faciliter le drainage de l’eau. Toutes les eaux utilisées sont collectées et traitées via une filière spécialisée, en attendant d’être traitées localement. Les systèmes d’éclairage projecteurs et LED ont été soigneusement conçus pour mettre en valeur la beauté des structures boisées chaudes qui équilibrent la masse des surfaces polies. 

Une entreprise familiale entre Pays-Bas et France 
Issus d’une vieille famille française implantée aux Pays-Bas depuis le 19e siècle, (où le V est devenu un W) Joost et Miguela de Willebois sont passionnés par la culture Française, la période médiévale et le Val de Loire. Avec leurs 4 fils, ils résident en Touraine depuis 1996 où ils sont tombés amoureux des sauvignons blancs de Loire. Après des expériences professionnelles aux quatre coins du monde, ils se consacrent désormais pleinement au rayonnement de J. de Villebois (Touraine, Sancerre, Pouilly-Fumé, Val de Loire) depuis leur demeure familiale tourangelle. « La construction de ce chai est la consécration de notre travail depuis que l’aventure Villebois a commencé en 2004. C’est une nouvelle page de notre histoire qui s’écrit et c’est l’aboutissement d’un travail acharné de 20 ans ! L’ambition d’élaborer des vins authentiques et élégants exige autant de temps, d’effort que d’humilité. » résume Joost de Willebois. 

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Piper Heidsieck retourne à l’Essentiel 

Troisième opus de la gamme, cet Essentiel en Blanc de Noirs et pinot noir majeur est le premier signé par le jeune chef de caves Emilien Boutillat.

C’est le dernier né de la maison, hommage aux cépages noirs de la Champagne, le pinot noir signature de Piper-Heidsieck, marié au meunier. Cet Essentiel Blanc de Noirs a été élaboré avec des raisins à peaux noires et à chair blanche, tous issus de parcelles certifiées VDC (Viticulture Durable en Champagne) et interprété par le chef de caves et chef d’orchestre de la maison champenoise depuis 2018, Emilien Boutillat. Il ne contient pas de vins de réserve mais il n’est pas déclaré comme un millésime. Il allie le minéral du pinot noir, 80% de l’assemblage, et le floral du meunier avec précision, finesse et croquant sur une base 2019, un dosage en extra-brut à 5g/l. et un vieillissement sur lies prolongé sur près de 4 ans. « La maison a une histoire forte avec le pinot noir de la Montagne de Reims, notamment du versant Nord et de la Côte des Bar dans l’Aube, et Emilien Boutillat est allé chercher dans les parcelles d’une dizaine de villages (une centaine pour la cuvée Brut) de l’équilibre, de la fraîcheur et de la finesse que l’on n’attend pas forcément sur ce cépage », précise Benoit Collard, directeur général de la Maison dans le groupe EPI depuis 2011. 

Certifications multiples
Ce troisième Essentiel est ainsi le premier blanc de noirs dont Emilien Boutillat a écrit l’histoire qu’il a composé et interprété. « C’ est mon bébé que j’ai construit de A à Z, tout en fraîcheur, en élégance avec le croquant du fruit, un champagne qui doit donner de l’émotion et qui se partage » commente le chef de caves. Cette gamme existe depuis une quinzaine d’années. « Elle est née à l’origine d’une demande de cavistes et sommeliers français et japonais qui souhaitaient une cuvée plus complexe et précise qui illustrerait le style de la maison à table, rappelle Benoit Collard. D’où un vieillissement prolongé, un dosage extra brut et un assemblage à dominante pinot noir. Il était proche du Brut au départ pour la première cuvée créée en 2008, il a été élaboré en blanc de blancs pour la 2e édition et il a su s’émanciper avec cette troisième édition ». 

On retrouve pour la première fois toutes les informations sur la bouteille, une carte d’identité complète précisant les cépages, le dosage, la date de dégorgement, le nom du chef de caves… Une initiative qui illustre aussi pour Piper-Heidsieck la volonté de transparence dans le cadre de la nouvelle certification B-Corp (Beneficial Corporation), la première décrochée en Champagne avec ses sœurs de la famille EPI, Charles-Heidsieck et Rare Champagne. B-Corp. « Ce qui nous a plu, c’est le fait qu’elle est internationale et qu’elle repose non seulement sur des objectifs environnementaux au vignoble avec la réduction de notre empreinte carbone mais aussi en cave en termes d’économie d’eau, d’énergie et également sur des enjeux sociaux et sociétaux, la façon dont on traite nos salariés, l’égalité hommes-femmes, le bien-être au travail…, détaille Emilien Boutillat. Ça n’est pas toujours simple à expliquer au consommateur final, c’est moins marketing et moins symbolique mais c’est concret ». « Nous avons déjà atteint 45 % de nos approvisionnements certifiés et nous serons avec nos partenaires vignerons (environ 240) à 100% certifiés ou engagés en 2025 avec des aides en conseils et en prime d’aides à l’investissement » assure Benoît Collard. La Maison était déjà certifiée depuis 2015 VDC pour ses vignobles (65 hectares en propre, 90 au total gérés en direct) et HVE (Haute Valeur Environnementale) depuis 2015.

Terre de Vins a goûté l’Essentiel Blanc de Noirs :
Une ouverture délicate sur des arômes de fruits jaunes, une trame droite et minérale et une belle tension se prolongeant sur des petits fruits rouges, amande grillée, épices douces, une discrète note de miel 
54,00 € en circuit sélectif

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Jeannie Cho Lee, nouvelle consultante de Sotheby’s pour les Hospices de Beaune

La dégustatrice, autrice et Master of Wine basée à Hong Kong succède au Britannique Jasper Morris en tant que consultante de la maison d’enchères Sotheby’s, dès la prochaine édition de la vente des Hospices de Beaune.

Une grande personnalité se retire, une autre la remplace. Depuis 2021, le célèbre critique britannique Jasper Morris, grand spécialiste de la Bourgogne, faisait office de consultant pour la vente aux enchères des Hospices de Beaune, dans le cadre du partenariat liant la maison d’enchères Sotheby’s aux Hospices. Un rôle que le Master of Wine prenait très à cœur et enrichissait de sa grande connaissance du vignoble bourguignon (comme son livre-somme « Inside Burgundy » en atteste) et de ses relations privilégiées avec l’équipe des Hospices et leur régisseuse Ludivine Griveau. « Je me retire parce que ma propre entreprise, Inside Burgundy, s’est tellement développée qu’il n’est pas possible de mener les deux activités de front », explique aujourd’hui Jasper Morris.

Il est remplacé par une autre Master of Wine, dont la renommée est immense en Asie : Jeannie Cho Lee. Basée à Hong Kong, cette dégustatrice et autrice de grande expérience reprendra le flambeau à partir de l’édition 2024 de la vente aux enchères des Hospices de Beaune (l’édition 2023 se tenait il y a a quelques jours seulement). Dans ce nouveau rôle, Jeannie conduira des dégustations pour les vins des Hospices de Beaune, rejoindra Ludivine Griveau pendant les vendanges et participera à des réceptions dans le monde entier, précise un communiqué de Sotheby’s, dont le responsable mondial de la section vins & spiritueux, Nick Pegna, déclare : « Ayant eu le privilège de travailler avec Jasper et Jeannie pendant plusieurs années, deux personnes que j’admire profondément, je suis ravie d’annoncer que Jeannie a volontiers accepté de travailler avec Sotheby’s sur la vente des Hospices de Beaune en tant que consultante. Jeannie apporte non seulement une grande expérience mais aussi une perspective internationale. Je voudrais également remercier Jasper pour son professionnalisme, ses connaissances encyclopédiques et son souci du détail. Ce fut un plaisir de travailler avec lui. » Jeannie Cho Lee, de son côté, avoue être « très motivée par l’aspect caritatif de cette vente évènement et je suis ravie de pouvoir contribuer à la collecte de fonds pour les Hospices de Beaune et d’apporter ainsi ma contribution à la communauté locale. J’admire et j’aime la Bourgogne, à la fois les vins et la région, et le fait de pouvoir contribuer et donner quelque chose en retour est très important pour moi. »

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De l’œnotourisme à un domaine de champagne

La création du champagne Collard-Milesi vient compléter l’activité oenotouristique que Matthias Collard a lancée il y a quelques années. Le Clos Corbier, à Mareuil-sur-Aÿ, abrite la concrétisation d’une aventure familiale à rebours du chemin classique de création d’une marque de champagne.

La démarche est originale. Alors que l’œnotourisme complète l’activité des domaines de Champagne, Matthias Collard emprunte le chemin inverse. Cofondateur en 2015 d’une agence de circuits oenotouristiques, le Champenois a créé en 2022 sa propre marque, champagne Collard-Milesi, et vient d’obtenir, en 2023, sa carte de négociant-manipulant. 

Fondateur de circuits touristiques
Matthias Collard, 37 ans, baigne dans l’univers du champagne depuis tout petit : son arrière-grand-père, Pierre Philipponnat, dirigea la maison qui porte son nom, propriété du groupe Lanson BCC depuis les années 1980. Le jeune Champenois suit des études commerciales et devient ambassadeur de marque pour Pommery à l’étranger. Parallèlement, le rêve de bâtir de nouveau une marque de champagne au sein de la famille l’habite, sans réellement savoir par où commencer. En Suède, ce « mordu de champagne » a un déclic : faire mieux connaître la et le champagne aux amateurs. 

Au Clos Corbier à Mareuil-sur-Aÿ, maison familiale rachetée par ses parents pour monter des chambres d’hôtes, Matthias Collard cofonde Vine escape et développe des parcours mêlant déjeuner et éducation au champagne grâce aux cuvées de vignerons locaux. L’œnotourisme : la première brique est posée. Le destin s’en mêle en apportant la deuxième : sa belle-famille. Le jeune entrepreneur tisse des liens avec la famille Milesi, à la tête du champagne Guy Méa à Louvois, pour proposer leurs cuvées à la dégustation. La relation devient plus proche qu’il ne l’aurait imaginé puisqu’il rencontre sa future épouse, Carole Milesi. À travers elle, sa famille et sa sœur, Sophie, qui gère la marque, Matthias Collard approche une dimension plus terrienne. « Sophie a transformé ma vision du travail de vigneron, qui était jusqu’alors très commerciale et touristique. » 

Installation de la cuverie en juin 2023
Pour Vine escape, 2019 est une année record. Mais 2020 casse la dynamique et offre à Matthias Collard un temps finalement utile à la réflexion puisqu’en 2021, il plonge dans la construction de sa marque de champagne, avec un atout. La clientèle est constituée grâce à l’activité conjointe de Vine escape, passée sous le giron d’À la Française dont il est associé, et du Clos Corbier. Mûr, Matthias Collard lance officiellement le champagne Collard-Milesi en 2022. Ne possédant aucun vignoble, il développe une marque acheteur en partenariat avec Union champagne, à Avize. Fan du chardonnay, il sélectionne trois cuvées : un blanc de blancs premier cru vieilli trois ans, un grand cru extra-brut laissé quatre ans sur lies, « un coup de cœur », et un grand cru millésimé (actuellement 2017). De véritables compléments aux cuvées Guy Méa, qui font la part belle au pinot noir. Amateur de Puligny-Montrachet (Bourgogne), Matthias Collard aime « les vins tendus, droits, qui transpercent ». Il apprécie l’apport du bois pour « donner un peu plus de volume ». Des barriques bourguignonnes doivent d’ailleurs arriver prochainement au Clos Corbier, où se trouvent le cellier et la cuverie. 

©Alexandre Couvreux

L’équipement, voilà la dernière brique qui lui manquait avant d’obtenir, l’été dernier, la carte de négociant-manipulant. « Le Comité Champagne avait posé deux conditions : créer une société dédiée à la production et à la commercialisation et disposer d’une cuverie. » Conseillé par Sophie Milesi sur l’emplacement, le calibrage et les types de contenants, le Champenois installe la cuverie inox en juin 2023. À terme, une fois qu’il aura noué des relations avec des vignerons choisis, Matthias Collard élaborera ses propres cuvées. « Je vais prendre le temps. Je veux galérer un peu, pour comprendre, pour apprendre. Pourquoi ne pas intégrer le consommateur au processus d’ailleurs ? » La production d’environ 10 000 bouteilles, n’est destinée qu’à l’activité de dégustation et de vente au Clos Corbier. L’export n’est pas envisagé, « dans un premier temps ». « Je veux conserver ce lien direct avec le consommateur, lui faire vivre un partage, une expérience. Ici, tout prend sens : l’histoire familiale, l’ancrage local et le rayonnement du champagne. » L’œnotourisme et la mise en place de la marque de champagne lui apportent une autre satisfaction et non des moindres. Au Clos Corbier, Matthias Collard et sa famille peuvent se targuer d’avoir réussi, en quelques années, à créer des emplois (huit salariés dont six permanents). Ne manque plus qu’à remplir les cuves, début 2024. « J’ai hâte. Plus jeune, j’adorais l’odeur des vins flottant dans l’air, dans les caves. » Il faudra encore un peu de patience, d’ici 2026 probablement, pour déguster ses premières bouteilles « faites main ». 

Un dîner de prestige pour inaugurer la cuverie
Le champagne Collard-Millesi ouvre ses portes à l’occasion des Habits de lumière. Afin d’inaugurer la cuverie, une visite et une masterclass sont proposées à 18h au Clos Corbier. Un dîner sera ensuite servi selon un menu trois plats avec champagnes et vins associés. 

120€ par personne.
Places en nombre limité.
Réservation au 0326530301 ou à contact@lecloscorbier.fr

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Mission UNESO de Champagne : les lauréats du prix Pierre Cheval 2023

Hier soir au champagne Castelnau se tenait le traditionnel dîner de charité de la Mission Unesco. À cette occasion, la nouvelle présidente Séverine Couvreur a révélé les quatorze lauréats du prix Pierre Cheval récompensant les projets qui embellissent l’appellation. L’Association Coteaux Caves et Maisons de Champagne a aussi remis un chèque de 36.000 euros au profit de la restauration de la Basilique Saint-Remi.

Chaque année, le dîner de charité de la Mission UNESCO en Champagne choisit une cause différente. Hier soir, c’est à la ville de Reims, représentée par son maire Arnaud Robinet, qu’a été remis un chèque de 36.000 euros afin de participer au financement de la restauration de la Basilique Saint-Remi. Face au 60 millions d’euros nécessaires, la somme peut sembler une goutte de champagne dans l’Océan. Mais le geste a une très grande force symbolique. Comme le souligne Séverine Couvreur, la présidente, il rappelle l’unité de la Champagne, dont les quatre inscriptions au Patrimoine mondial, la Cathédrale, la Basilique Saint Remi, les lieux mémoriels de la Grande Guerre et les Coteaux et Caves de Champagne, forment en réalité un tout lié par l’histoire et les valeurs. Il faut ainsi le rappeler, le personnage de Saint Remi est le premier vigneron connu de l’appellation, son testament constituant la plus ancienne trace écrite attestant de la culture de vignes dans la région. Arnaud Robinet a par ailleurs rappelé l’incroyable originalité de cet édifice du XIe siècle, dont l’histoire est aujourd’hui un peu ignorée du grand public, notamment parce qu’il vit dans l’ombre de la Cathédrale de Reims. Pourtant, la bâtisse, tout comme la cathédrale, a elle aussi accueilli plusieurs sacres de rois de France. Avant Saint-Denis, elle a même été le premier lieu de sépulture des monarques. Lieu de pèlerinage pendant des siècles, elle conserve encore les reliques de cet archevêque qui, en baptisant Clovis, fit rentrer le royaume dans la Chrétienté. Si le vin de Champagne a toujours été le vin des rois, ce n’est pas tout à fait un hasard !

Le dîner de Gala a bien-sûr également été l’occasion de la remise des prix Pierre Cheval, récompensant les plus belles initiatives pour l’embellissement de la Champagne. Cette année, on compte 14 lauréats dont voici la liste.

La Balade Pétillante
Les vignerons de la Vallée de la Marne à Charly- sur-Marne et ses environs proposent tous les ans après la période des vendanges, le deuxième  week-end d’octobre, une promenade gourmande de 8 km, à travers le vignoble champenois de la Vallée de la Marne, consacrée à la découverte du terroir champenois et rythmée de dégustations de Champagne associées à la découverte d’un menu gastronomique.

Le Champagne Bourgeois-Diaz
Charlotte et Jérôme Bourgeois-Diaz, vignerons à Crouttes-sur-Marne, ont conçu leur pressoir sur les caves existantes et y ont associé une vaste salle oenotouristique panoramique, dont la structure met en valeur le bois local : peuplier, châtaigner et chêne. Un bâtiment contemporain unique, surmonté d’une toiture végétalisée, profite de larges espaces et apporte une lumière naturelle qui met en valeur cette magnifique charpente en bois.

© Thierry Bonne Architecte

La Confrérie de Saint-Vincent de Celles-sur-Ource
La confrérie Saint-Vincent regroupe l’ensemble des vignerons de Celles-sur-Ource. Elle organise des évènements festifs permettant de découvrir la richesse de la Côte des Bar, son vignoble, son patrimoine, sa faune et sa flore, ses points de vue. Ainsi en est-il de la randonnée gourmande, entre balade dans le vignoble et dégustations, ponctuée d’animations musicales. De nombreuses actions sont également menées par la confrérie comme la refonte de la signalétique des vignerons dans le village et l’aménagement d’un pôle d’information à destination des visiteurs.

L’Association Les Amis du Fort de Nogent-l’Abesse
L’Association « Les Amis du Fort de Nogent- L’Abbesse » mène un travail de mémoire mais aussi de restauration et d’entretien du fort et de son patrimoine souterrain. Avec ses nombreux adhérents, elle conduit de différentes recherches historiques et préserve au quotidien ce monument meurtri par les conflits et les guerres qui assure un dialogue entre deux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial : la Cathédrale Notre-Dame de Reims et le vignoble de Champagne.

Commune de Cormicy
Porte septentrionale de l’Appellation Champagne, Cormicy mène depuis de nombreuses années des actions en faveur de la préservation de son patrimoine remarquable, architectural mais aussi naturel et paysager. La démarche d’embellissement de la cité située au pied des coteaux viticoles s’est notamment traduite par la restauration de milieux naturels remarquables, la construction d’équipements publics en matériaux durables, une stratégie de préservation du bâti ancien et de requalification de nombreux espaces publics en cœur de ville.

Champagne Pierre Paillard
Menée par deux frères, la maison Pierre Paillard a su reconstruire une loge de vigne avec élégance au sein d’une parcelle de son vignoble historique à Bouzy. Cette construction affirme l’emploi de matériaux locaux et nobles : le bois, la tuile et la brique en terre cuite, le calcaire, les moellons de pierre meulière enduits … Une seconde vie pour ces petits édifices historiquement présents en cœur de vigne, d’anciens lieux de stockage pour les outils de travail ou d’abri pour les vignerons. Aujourd’hui, elles deviennent lieu de vie et de partage.

Champagne Launois
Dans sa volonté de moderniser l’exploitation viticole familiale, Bernard Launois a développé un véritable lieu de transmission des savoir-faire vitivinicoles, donnant alors naissance au Musée de la Vigne et du Vin au Mesnil-sur- Oger, lieu de découverte d’objets variés contant le travail et la vie traditionnelle en Champagne. Au détour d’un dédale de caves creusées dans la craie, le visiteur entre dans le monde fascinant des artisans et des artistes du Champagne et de ses pressoirs. Cette riche collection a permis la sauvegarde et la restauration d’une multitude d’objets, témoignant du savoir-faire champenois.

Champagne Laurent-Perrier
Avec ses 35 hectares de jardin et de parc, le Château de Louvois est un édifice majeur du patrimoine champenois, construit par le marquis de Louvois et propriété de la maison Laurent-Perrier depuis 1989. Les destructions et remaniements successifs nous ont légué un ensemble de bâtiments dont l’Orangerie, conçue par Mansart est un joyau. La restauration complète du clos et du couvert a été menée avec une grande habileté par des artisans d’exception, employant des matériaux traditionnels et des techniques respectueuses d’un patrimoine inestimable, symbole de l’art de vivre au temps du Roi Soleil.

Champagne Pol Roger
A quelques dizaines de mètres de l’Avenue de Champagne, la maison Pol Roger mène un chantier hors norme de modernisation et d’agrandissement de son outil de production. En restant fidèle à son site historique, la maison a réalisé un projet sur 4 niveaux dont un sous terre, installé sur les caves existantes. La construction de bâtiments neufs et la restructuration d’anciens bâtiments ont conduit à innover et à valoriser. Le parti architectural et le choix des matériaux ont favorisé une intégration adroite dans le site, en continuité des formes urbaines existantes.

© Fred Laures

Ensemble Génération Mozart
Fondé par le chef d’orchestre et violoncelliste d’origine iranienne Pejman Memarzadeh en 2019, l’ensemble Génération Mozart met en lumière les compositeurs contemporains de Mozart. La proposition culturelle organisée en Champagne participe au rayonnement de l’Appellation Champagne, à notre devoir de transmission culturelle. La tournée des vendanges, à travers des programmations originales, en est un exemple, cette série de concerts se déroulant dans toute la Champagne et au-delà, afin de véhiculer l’art de vivre à la Champenoise.

Commune de Champillon
Au cœur des Coteaux historiques de Champagne, le village de Champillon domine le vignoble et la vallée de la Marne offrant des points de vue d’exception. De nombreuses actions sont entreprises par la commune depuis plusieurs années afin de valoriser les richesses de son territoire : requalification d’espaces publics, aménagement de sentiers et de points de vue comme le Théâtre des Vignes. Ce magnifique écrin de verdure orienté plein sud, comprend un amphithéâtre surplombant le vignoble et pouvant accueillir des concerts de plein air au cœur d’un décor somptueux.

Grande Vallée de la Marne
Fière de sa situation privilégiée au cœur du territoire inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, la Communauté de Communes de la Grande Vallée de la Marne a souhaité proposer une expérience originale de découverte de ce paysage remarquable : le Panoramic Tour. Huit points de vue thématiques, aménagés avec soin, invitent à la contemplation, mettant en avant le paysage, l’interprétation du vignoble champenois et ses singularités.

Association Team River Clean
Cette association œuvre pour la protection des milieux aquatiques. À l’aide de bénévoles qu’elle réunit via les réseaux sociaux, « Team River Clean 51 » organise régulièrement le ramassage collectif de déchets notamment le long des berges de la Marne. Ces actions contribuent à restaurer la qualité de notre environnement et le partage de leurs actions sensibilise le public à l’impérative nécessité de protéger la nature.

Association des Amis de Saint-Nicaise du Chemin Vert
Le quartier de la Cité Jardin du Chemin-Vert, en zone cœur du Bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, constitue l’expression du mécénat social ayant accompagné l’essor industriel de Reims et du Champagne. L’église Saint-Nicaise a été réalisée par les plus grands artistes de l’époque, comme en témoignent les verrières de René Lalique, en cours de restauration. L’Association « Les Amis de Saint- Nicaise du Chemin-Vert » participe activement à la préservation de ce joyau d’architecture et à son rayonnement, en assurant la promotion culturelle, artistique et touristique de ce lieu.

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[Publi-info] Domaine André Lorentz

Originaire du Sud de l’Alsace, André Lorentz a renoncé à son propre domaine viticole pour rejoindre son grand amour : Andrée, héritière de la Maison Klipfel à Barr. Un choix de cœur pour cet émigré dans le Bas-Rhin qui a décidé de mettre son expérience au service d’un autre nom, dans les années 50. Il a néanmoins pris le soin de poser ses « étiquettes Lorentz sur des bouteilles de Barr » comme lui avait malicieusement conseillé son père.

Le Grand Cru Kirchberg de Barr est situé à Barr. Son altitude idéale et son orientation lui permettent d’être à l’abri des vents froids du Nord. Le sol est essentiellement
marno-calcaire.
D’une superficie de 9 Ha situés sur le Grand Cru Kirchberg de Barr, le Clos Zisser est un terroir en Monopole du Domaine André Lorentz.
Son exposition Sud-Est permet une longue maturation des raisins, donnant naissance à des vins complexes et racés, puissants et élégants.

Nicolas Haeffelin,
Oenologue de la Maison

TERROIR :
Barr se situe en plein cœur de l’Alsace. Son vignoble se caractérise par une diversité de sols et d’expositions offrant une complexité unique aux vins de la Maison.

SUPERFICIE DE LA PROPRIÉTÉ :
30 hectares

ÂGE MOYEN DES VIGNES :
20 ans

CÉPAGES :
Sylvaner, Riesling, Muscat, Pinot Gris, Gewurztraminer, Pinot Noir

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La vallée du Rhône croit en ses crus

Au nombre de 8 au Nord, 9 au Sud, les crus des Côtes-du-Rhône sont mis en lumière collectivement depuis l’an dernier par Inter Rhône avec un focus supplémentaire sur les blancs.

« Les 17 crus des Côtes-du-Rhône*, vecteurs d’image et de valorisation, sont une famille qui grandit, le dernier entrant étant Cairanne en 2016, Gigondas a gagné le blanc en 2022 et Laudun est dans les tuyaux », rappelle en préambule le président d’Inter Rhône fraîchement réélu, Philippe Pellaton. Au lieu de persévérer dans une communication tronçonnée par appellation, l’interprofession a pris l’an dernier le virage vers un message global plus fédérateur, en France comme à l’international. Cette deuxième édition d’une manifestation parisienne collective s’est déroulée sous les feux des projecteurs du Studio Harcourt dans le 16e arrondissement de la capitale. Chaque cru, les septentrionaux au premier étage, les méridionaux au deuxième, proposait aux prescripteurs (presse, cavistes, sommeliers) une dégustation commentée de 5 ou 6 cuvées par les opérateurs volontaires. Un bref aperçu de la production qui concerne 647 caves particulières, 24 coopératives et 208 maisons de négoce et union de producteurs. 

Une catégorie en bonne santé
Tous les crus sont à la hausse, en surfaces comme en volumes avec un satisfecit particulier pour les septentrionaux à +8% en sorties de chais. Ces derniers représentent 6% des volumes de la récolte 2022 (de 2,6 M hl), soit 157 429 hl produits sur 4273 ha ; ceux du Sud pèsent 9% du total, soit 235 500 hl sur 7789 ha. La production y est majoritairement rouge à 87% (vs 76% pour l’ensemble rhodanien) contre 6% de rosés uniquement au Sud et 7% en blancs, ces derniers tendant à progresser. Après Cairanne et Gigondas, Vinsobres et Rasteau aimeraient également blanchir leurs vins, un dossier « en gestation avancée », tout comme Beaumes-de-Venise en sec. « Mieux vaut pousser la diversité pour ne pas garder les deux pieds dans le même sabot, surtout par ces temps difficiles de déconsommation des rouges, estime Philippe Pellaton. Aujourd’hui, on revient à une logique bicolore, le rosé ayant plus de mal à exister en cru, sauf Tavel bien sûr ». Quelques-uns s’affichent en trois couleurs (Vacqueyras, Lirac, Gigondas, Muscat de Beaumes-de-Venise), Crozes-Hermitage, Hermitage, Saint-Joseph et Cairanne revendiquent rouges et blancs, Tavel uniquement les rosés, mais une majorité des crus sont toujours en monochrome rouge, une tendance accentuée par l’Inao pour qui prime la reconnaissance de l’existant. 

Faire progresser les blancs
« Quand elle n’est pas dans l’AOP, une couleur peut disparaître au fil des années, les producteurs craignant parfois de se disperser. D’où l’importance de conserver des parcelles ‘reliques’ en Côtes-du-Rhône Villages qui permettent de légitimer un savoir-faire. Mais le blanc n’est pas bon partout. Si dans le Rhône septentrional, marsanne et roussanne sont à peu près calés, dans le vignoble méridional, on en est encore au transfert de compétences et à se demander si on choisit un ou plusieurs cépages même si Inter Rhône pousse plutôt aux assemblages ». Et Philippe Pellaton de mettre en garde de ne pas succomber aux sirènes des cépages à la mode comme viognier et roussanne pas forcément adaptés à tous les terroirs méridionaux. Néanmoins, l’Interprofession a décidé de soutenir fortement les blancs de la vallée du Rhône avec des investissements dans une communication dédiée (600 000€ par an pendant quatre ans) afin de doubler leurs part volumes d’ici 2031. La couleur représente 17% de la production en Rhône Nord avec notamment des appellations « blanches » comme Condrieu, Château Grillet et Saint-Péray, et seulement 5% dans les crus du Sud. « Le passage en cru est une procédure longue sur au moins 10-15 ans, souvent un projet générationnel. Il implique déjà un certain renoncement en termes de rendements et de surfaces, et des contraintes techniques, il ne faut donc pas se tromper d’encépagement ». Une mobilisation forte est également indispensable. La procédure de l’Inao a d’ailleurs évolué vers une réflexion préalable sur les délimitations parcellaires, sujet sensible réfléchi en début de parcours, avant que le groupe de vignerons constitué ne travaille sur le reste du dossier. 

*Crus septentrionaux : Côte Rôtie, Condrieu, Château-Grillet, Saint-Joseph, Hermitage, Crozes-Hermitage, Cornas, Saint-Péray
Crus méridionaux : Beaumes-de-Venise, Cairanne, Gigondas, Lirac, Rasteau, Tavel, Vacqueyras, Vinsobres, et en Vin Doux Naturel, Muscat de Beaumes-de-Venise et Rasteau  (et Châteauneuf du Pape hors Inter Rhône)

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[J-18] Bordeaux Tasting : par ici les masterclasses !

La douzième édition de Bordeaux Tasting donne rendez-vous aux amateurs de vin les 9 et 10 décembre au Palais de la Bourse et dans quelques lieux annexes. Une nouvelle fois, de belles masterclasses sont au programme.

Profiter d’un moment privilégié avec quelques millésimes rares de grands crus d’exception, en présente du propriétaire, de celui ou celle a qui fait les vins de la propriété et apporte son éclairage technique, le tout en comité restreint, dans le cadre somptueux du Palais de la Bourse de Bordeaux et avec, en prime, l’expertise des équipes de Terre de Vins : c’est la promesse des masterclasses qui sont au programme de Bordeaux Tasting, le festival des grands vins dont la douzième édition se tient les 9 et 10 décembre. Voici le programme détaillé :

Samedi 9 décembre 11h-12h
Masterclass Riedel – L’importance du verre dans la dégustation
La forme d‘un verre influence-t-elle votre appréciation des vins ? Venez découvrir le rôle du verre dans l’expérience de la dégustation des vins ! On peut être sceptique devant l’idée que la forme d’un verre puisse avoir la moindre influence au nez et encore plus en bouche sur l’appréciation d’un vin. Et pourtant ! Il suffit d’une dégustation comparative pour en mesurer l’impact. Cet atelier vous permettra à travers 4 verres Riedel de la collection innovante et ultralégère Riedel Veloce, de comprendre pourquoi la forme d’un verre, loin d’être anodine, se doit d’être adaptée aux caractéristiques du vin pour en offrir le meilleur. A l’issue de cette dégustation, chaque participant repartira avec son set comprenant les quatre verres Riedel utilisés (valeur prix public 118 euros). En présence de Richard Guyon, directeur commercial régional.

©A. Viller

Samedi 9 décembre 13h30-14h30
Chateaunet Challenge

Venez mesurer vos qualités de dégustateur à l’aveugle et tenter de gagner de beaux cadeaux avec le Chateaunet Challenge, un moment à la fois ludique et pédagogique animé par Yves Tesson, rédacteur en chef adjoint de Terre de Vins. Pour en savoir un peu plus sur les éditions précédentes de cet exercice, c’est par ici.

Samedi 9 décembre 16h-17h
Rive Gauche / Rive Droite : trois bordeaux de légende

La famille Castéja est intimement liée à l’histoire de Bordeaux. Négociants et propriétaires, ils possèdent notamment trois grands crus classés, à Pauillac et Saint-Émilion, qui sont à l’honneur dans le cadre de cette masterclass : les châteaux Batailley, Lynch-Moussas et TrotteVieille. Deux millésimes sont présentés pour chaque propriété, afin de permettre aux dégustateurs de savourer tout le potentiel d’évolution de ces grands terroirs bordelais. Masterclass en présence de Frédéric Castéja.
Château Batailley 2009
Château Batailley 2016
Château Lynch-Moussas 2009
Château Lynch-Moussas 2019
Château TrotteVieille 2011
Château TrotteVieille 2016

Dimanche 10 décembre 11h-12h
Destination Saint-Émilion à travers six Grands Crus Classés
L’Association des Grands Crus Classés de Saint-Émilion vous invite à la découverte de toute la diversité de terroirs et de styles de cette prestigieuse appellation de la rive droite, en dégustant six vins sur le millésime 2020.
Château Destieux
Château de Pressac
Château Faugères
Château Fonroque
Château Tour Baladoz
Château Yon-Figeac

Dimanche 10 décembre 13h30-14h30
À la rencontre des 2016 de Pomerol Séduction

L’association Pomerol Séduction réunit quelques-unes des propriétés les plus emblématiques de l’appellation de la rive droite. Pour lever le voile sur la diversité et le très haut niveau qualitatif de ces pépites pomerolaises, autour du millésime 2016, neuf vins sont proposés en dégustation :
Château Beauregard, Château Clinet, Château Gazin, Château Mazeyres, Château La Pointe, Château Rouget, Château Vieux Maillet, Clos du Clocher.

Dimanche 10 décembre 16h-17h
Champagne Veuve Clicquot – La Grande Dame Rosé, la gloire du Pinot Noir
Découvrez toute la splendeur du champagne rosé à travers une cuvée de référence, La Grande Dame de la maison Veuve Clicquot, à travers laquelle s’exprime toute la beauté du cépage pinot noir. Sont proposés en dégustation : La Grande Dame Rosé 1998 (Magnum), La Grande Dame Rosé 2012 (Bouteille) et La Grande Dame Rosé 2015 (Bouteille).

La billetterie et toutes les informations sont disponibles en cliquant ici.

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