Vendanges familiales à Vinsobres

Dans la famille Jaume, vous avez Nicole et Claude, les grands-parents, Pascal et Richard, les fils, leurs épouses et la dernière génération avec Anthony, Vincent, Arthur, Audrey et Olivier. À l’exception d’Olivier expatrié en Angleterre, ils sont tous réunis pour cette fête des vendanges.

C’est un rituel inauguré, il y a une dizaine d’années. En septembre, alors que la récolte a bien débuté, là où un vigneron ne mettrait pas un touriste dans sa cave, la famille ouvre les portes de la sienne. Amis, clients, ils sont une centaine à suivre les explications de Pascal, Richard et leur maître de chai. Par petits groupes, ils goûtent ici des raisins fraîchement cueillis, là les premiers jus d’une cuve de syrah et au bout du parcours, quelques vieux millésimes débouchés pour l’occasion. Ambiance décontractée, curieuse aussi, on ose poser des questions de néophytes, mais pas recracher…

Après la technique, place au repas. L’occasion de rencontrer Nicole et Claude, 85 et 88 ans. L’œil pétillant et la mémoire intacte, Claude rappelle qu’il fut le premier vigneron de Vinsobres à faire de la bouteille, en 1958. En toute modestie, en s’inspirant d’un voyage en Bourgogne, il écoute son instinct. Inspiré et travailleur, il agrandit la propriété en acquérant un domaine voisin, le vignoble Courtois. Heureux de voir ses fils prendre la suite, puis ces petits enfants à qui il a offert une jolie parcelle. Avec une centaine d’hectares, chaque membre de la famille à sa place. Pour Claude, terminé le tracteur depuis deux ans, « je ne l’ai pas décidé » dit-il, mais il tient encore son poste à l’étiquetage…

« Il est bien », atteste le vieil homme, en dégustant le Vinsobres 2015 « Altitude 420 ». Effectivement, il est prêt à boire. Les vignes de cet assemblage grenache-syrah ont poussé à 420 mètres d’altitude, dans un sol sablo-limono-argileux, exposé Sud-est. Alliance de force et de délicatesse, ample de fruits très mûrs, prune, pruneau et cerise burlat mêlés, ses tanins sont soyeux. La finale épicée et réglissée, persistante, est à peine chaleureuse.

Dans le même tempérament, la cuvée « Clos des échalas » en 2001, 2012 et 2013 démontre le potentiel de vieillissement du cru drômois et son aptitude à conserver l’expressivité de son fruit. Des vieux millésimes qui ne sont plus à la vente, mais le plaisir d’un 2020 s’acquière à 9,90 € !

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Trophée Gosset : les Apprentis d’Auteuil et l’Osmothèque à l’honneur

Hier soir au Pavillon Gabriel, le jury du trophée Gosset a dévoilé le lauréat de la 28ème édition du trophée Gosset : Nicolas Truelle, président de la Fondation des Apprentis d’Auteuil, à l’initiative du projet d’insertion professionnelle SKOLA-les métiers de la vigne. Quant au prix d’honneur, il a été décerné à l’Osmothèque représentée par son directeur Thomas Fontaine.

Le nouveau lauréat du trophée Gosset, Nicolas Truelle, qui sortait d’une réunion à Matignon où il était consulté par le gouvernement dans le cadre de la mise en place d’un nouveau plan de lutte contre la pauvreté baptisé « pacte des solidarités » a souligné toute l’importance qu’il accordait à ce prix. « Vous représentez le très bon, le très beau, l’excellence. En consultant la liste de ceux qui ont reçu ce trophée, je n’ai vu que des noms qui faisaient briller les yeux. Nous accompagnons des jeunes éloignés de tout, qui vivent des situations familiales et personnelles souvent dramatiques. Pour eux, recevoir ce prix est juste impensable. Il y a un monde qui les sépare. Aujourd’hui, en le leur attribuant, vous faites un pas vers eux. Cela leur permet de penser qu’eux aussi sont beaux, bons et excellents. »

©Photoheart

Nicolas Truelle a ensuite rappelé la genèse du projet SKOLA-les métiers de la vigne.  « Il y a quelques années, alors que certaines filières étaient en tension pour recruter, des entrepreneurs sont venus nous trouver en nous disant : « nous savons former à nos métiers, nous pouvons vous proposer des contrats de professionnalisation, de votre côté, vous avez ce savoir-faire éducatif qui consiste à prendre des jeunes en difficulté et à leur permettre de rentrer dans des parcours exigeants. » Et nous avons commencé à travailler comme cela dans des secteurs variés. Une rencontre s’est ainsi faite dans le Médoc en 2018 avec une dizaine d’exploitants. Comme dans le champagne, ce projet repose sur un succès d’assemblage, où chacun doit jouer sa partie en respectant les justes proportions. » Un vrai défi  et un accompagnement de tous les instants :  « Ces jeunes sont ce que l’on appelle des décrocheurs. Ils ont tellement peur de ne pas réussir, qu’ils préfèrent rater, de cette façon, pensent-ils, ils ne décevront personne. Il faut presque les prendre par surprise. » Une initiative très fructueuse qui pourrait intéresser la filière champenoise, elle aussi touchée par une pénurie de personnel qualifié. Il semble d’ailleurs qu’un projet d’essaimage dans l’appellation soit déjà sur la table.

Quant au prix spécial attribué à l’Osmothèque, il ouvre une passerelle et un dialogue qui ne peuvent qu’être enrichissant entre le monde du champagne et celui de la parfumerie. L’objet de cette association est en effet de créer un conservatoire de tous les parfums afin de préserver ce patrimoine, oh combien volatile, à travers le temps et être à même de le transmettre aux générations suivantes. Les maisons de champagne, comme Gosset qui dévoilait ce soir-là sa cuvée Celebris 2012 (une merveille !), n’ont-elles pas, elles aussi, l’art de conserver le parfum de vendanges vieilles de dix ou vingt ans, pour nous les faire revivre aujourd’hui ? Thomas Fontaine explique : « Le parfum, c’est très important. On l’a vu en 2020 au moment du Covid, où on a découvert avec les symptômes d’anosmie, toute la place des odeurs dans nos vies. Elles déterminent à la fois notre relation aux autres tout en étant une façon de se sentir soi-même. On s’est alors rendu compte qu’il existait un patrimoine autour des parfums. Une idée que l’association l’Osmothèque avait devancé depuis longtemps. On parle souvent de ces parfums disparus parce qu’ils ne sont plus sur le marché et que l’on ne peut donc plus les sentir. Qui n’aimerait pas savoir à quoi ressemblait les parfums de nos arrières grands-parents ? Jen Kerléo et un groupe de parfumeurs ont créé cette association pour retrouver les formules des parfums d’antan et les repeser. Nous les conservons dans des conditions très particulières, au frais et dans l’obscurité comme les vins, tout en évitant tout contact avec l’oxygène. Nous savons aussi que les parfums d’aujourd’hui sont les parfums disparus de demain. Nous avons donc entrepris un travail de collecte auprès des maisons actuelles. Enfin, et on entre là davantage dans un travail de réinterprétation, nous avons tenté de recréer des parfums de l’Antiquité en travaillant sur l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, avec un archéologue, un botaniste. »

©Photoheart

Une recherche qui n’a rien d’anecdotique pour l’appréhension de ces civilisations disparues. « Les parfums sont le reflet d’une société. Ils évoluent en même temps qu’elle. Reconstituer l’environnement olfactif d’une période permet ainsi de mieux la comprendre. » Enfin, le but de l’association est aussi de transmettre. « Nous organisons des conférences olfactives où l’on parle de thèmes très spécifiques illustrés olfactivement. Elles s’adressent aux professionnels, qui ne disposent pas de toutes les ressources que nous avons, mais aussi au grand public. Nous intervenons dans les EHPAD, les écoles, les prisons… »

Terre de vins aime : Celebris 2012 (234€ avec son coffret bois). Un champagne vif, aux notes éclatantes de mandarine et de poire, relevé d’une touche de vanille.

©LAtelier Nicolas Demoulin

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Vendanges à Gaillac : de beaux rouges en perspective

Sur l’appellation Gaillac, les grappes ont souffert de la canicule cependant, la pluie survenue fin août est venue aider la maturation des rouges.

Les vignerons de Gaillac ont débuté la vendange des rouges il y a un peu plus d’une semaine, autour du 10 septembre. Le gamay a ouvert le bal. Il va être suivi par le duras, le braucol ou encore le prunelart, trois cépages autochtones de l’appellation tarnaise. Malgré les aléas climatiques de cette année, Caroline Granado, directrice de la maison de la vigne et du vin de Gaillac, observe une belle qualité des raisins rouges. « Ils se sont mieux comportés que les blancs, car ils étaient moins avancés quand on a eu la période de canicule », explique-t-elle, avant d’ajouter : « Ils ont été aidés par la pluie qui a suivi les fortes chaleurs. »

Sylvain Raimondi, directeur du laboratoire départemental de Gaillac, qui conseille les vignerons produisant de l’AOC Gaillac et de l’IGP Côtes du Tarn, s’accorde avec les observations de Caroline Granado. « Toutes les conditions sont réunies pour avoir de super rouges, l’acidité et les tanins sont jolis, les pépins aussi. » Sur le duras, il observe de plus petits volumes que l’année dernière mais la qualité est là, avec une belle concentration aromatique.

Le feuillage en guise de parasol
Au domaine de Catalauze, « le duras, le braucol et le prunelart n’ont pas été touchés par le mildiou », indique enthousiaste Pauline Laurent, vigneronne du domaine avec son conjoint Pierre Olivier. Si la canicule a fait sécher certaines baies, Pauline Laurent et Pierre-Olivier Laurent ont su limiter les dégâts. Le domaine, labellisé Bio ainsi que Nature et Progrès, a pour tradition de laisser se développer les feuilles pour disposer d’une surface foliaire étendue. Cela a permis cette année de procurer une ombre bienvenue aux raisins lors des fortes chaleurs.

Les vendanges se font à la main sur le domaine de Cantalauze sur l’appellation Gaillac, à Cahuzac-sur-Vère. ©Domaine de Cantalauze

Pour connaître les volumes, il est encore nécessaire de patienter. La récolte devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois de septembre. On s’achemine, selon Caroline Granado, vers « une petite année de rendements ». Les vignerons ont dû lutter contre le mildiou qui s’est développé grâce à la combinaison de pluies et de chaleur au début de l’été. Mais c’est finalement la canicule du 17 au 24 août qui a fait le plus souffrir les grappes, notamment celles des cépages blancs.

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Château Haut-Bailly : avec la famille Wilmers, 25 ans d’excellence

La famille Wilmers vient de célébrer le 25ème anniversaire de l’acquisition du château Haut-Bailly par Robert G. Wilmers et son épouse Elisabeth, en 1998. En un quart de siècle, ces propriétaires américains ont su hisser ce Cru Classé de Graves au sommet de l’excellence. Entretien avec Chris Wilmers, Président du Conseil de Surveillance de la propriété, au côté de la directrice générale Véronique Sanders.

Que représente pour vous ce 25ème anniversaire de la famille Wilmers à la tête de Haut-Bailly ?
Chris Wilmers : Nous sommes heureux et enthousiastes à l’idée de cette célébration, pour laquelle nous avons organisé une belle soirée – avec notamment un concert exceptionnel de la violoncelliste Camille Thomas et du pianiste Julien Broca. En 25 ans nous avons accompli beaucoup de progrès, il y a eu un certain nombre d’accomplissements qui représentent une véritable réussite franco-américaine. Haut-Bailly est une aventure humaine avant tout, nous avons voulu construire ce succès autour d’une équipe, autour de femmes et hommes engagés, dont Véronique Sanders est la figure de proue. Nous sommes très fiers de ce qui a été accompli au long de toutes ces années mais ce n’est en aucun cas un aboutissement, nous voulons continuer d’aller de l’avant et maintenir Haut-Bailly au sommet.

Quel a été le challenge le plus difficile, ou le plus intimidant, lorsque vous avez succédé à votre père Bob Wilmers, suite à son décès en 2017 ?
Chris Wilmers : Pour mon père, Haut-Bailly était bien plus qu’un investissement, c’était une véritable passion, un projet qui lui tenait totalement à cœur, et je partage cela avec lui. Nous avons passé de nombreuses années ensemble ici, dans le vignoble, à déguster les vins, à parler de la façon de continuer de sublimer ce grand terroir, de mettre encore mieux les vins en avant… Mon rôle est de m’inscrire dans la continuité de ce qu’il a accompli et de maintenir cette belle dynamique, en pensant constamment à là où nous voulons amener Haut-Bailly dans le futur.
Véronique Sanders : Je me permets d’ajouter que Chris a les mêmes qualités que son père, leur meilleur atout est de savoir poser – et se poser – les bonnes questions. Il incarne aujourd’hui et demain, en apportant les interrogations propres à sa génération, notamment environnementales.

Quel est, pour vous, le plus bel accomplissement de ces 25 dernières années ?
Chris Wilmers : Le plus bel accomplissement reste le vin. Haut-Bailly bénéficie d’un terroir magnifique et a toujours produit de grands vins, mais ce que nous avons sans doute réussi de mieux a été de respecter l’identité du lieu en allant vers toujours plus de qualité, de régularité et de précision dans les vins. Nous sommes attentifs à chaque détail de la vigne au chai, ce qui nous permet d’élever sans cesse notre niveau. Pour y parvenir nous nous appuyons d’abord sur de l’humain, et ensuite sur des investissements, techniques, architecturaux. Il y a beaucoup de paramètres que nous ne pouvons contrôler, comme le changement climatique, mais notre force demain sera de savoir nous y adapter au mieux pour que Haut-Bailly reste Haut-Bailly.
Véronique Sanders : Nous avons réussi à conserver notre âme, notre style, tout en nous réinventant chaque année, et ce n’est pas le moindre des accomplissements de la famille Wilmers.

Vous êtes certainement conscient de la place particulière que Haut-Bailly occupe dans le cœur et dans l’imaginaire de tous les amateurs de grands vins. Comment fait-on pour maintenir cette aura, cette reconnaissance ?
Chris Wilmers : Il faut rester mobile, constamment observer notre terroir, les conditions extérieures, anticiper, maintenir des connexions aussi avec nos consommateurs, mieux les connaître, être attentif à leurs retours, pour mieux fédérer autour de nos vins. C’est aussi une relation de confiance avec la Place de Bordeaux et sa capacité à porter Haut-Bailly à travers le monde. On doit toujours se demander comment faire mieux, apprendre sans cesse, et toujours penser à celui ou celle qui ouvrira la bouteille au bout de la chaîne.
Véronique Sanders : tout part du terroir et du respect de ce dernier. Tout ce que l’on fait à Haut-Bailly est réfléchi, s’appuie sur une approche scientifique et environnementale pour sublimer ce lieu sans le dénaturer, s’adapter aux enjeux climatiques et environnementaux tout en apportant de l’innovation (nous avons récemment introduit notre premier robot dans les vignes). Nous sommes très attachés à la philosophie japonaise du Kaizen, qui repose sur le changement par l’amélioration : comment peut-on toujours s’améliorer, à toutes les strates ? Un grand chemin a été parcouru en 25 ans, à nous de nous projeter sur les 25 prochaines années, a minima. J’ajouterai que nous avons la chance, dans un contexte quelquefois difficile pour la filière vin, de toucher une communauté de grands amateurs qui n’a cessé de s’agrandir au fil des ans. Nous nous adressons aussi à tous les amateurs de demain, notamment via les clubs de dégustation des grandes écoles et universités. Voilà qui est rassurant pour l’avenir.

L’une des plus belles réalisations récentes est le nouveau chai que vous avez inauguré en 2021. Avez-vous d’autres projets de la même ambition pour les années à venir ?
Chris Wilmers : Nous sommes déjà sur de nouveaux travaux qui consistent à convertir l’ancien chai en lieu de réception pour des dégustations, des dîners à la propriété… Nous voulons proposer à nos acheteurs une expérience totale à Haut-Bailly, et nous espérons que ce sera aussi surprenant que le chai – d’ailleurs nous avons fait appel au même architecte. Nous pourrons en dire un peu plus dans quelques mois…

De gauche à droite : Guillaume de Wouters, Charlotte de Coupigny, Elisabeth Wilmers, Juliette Chevalier, Camille de Wouters, Chris Wilmers

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IGP Pays d’Oc : La collection Automne/Hiver dévoilée

Après deux jours de dégustation à l’aveugle, une vingtaine de jurés dont Sylvie Tonnaire, rédacteur en chef de Terre de vins, ont sélectionné 40 cuvées représentatives de la diversité des opérateurs Pays d’Oc IGP. La collection Automne-Hiver 2023 est née ! 

Les 13 et 14 septembre dernier, l’Espace Vinalia, au cœur du siège de Pays d’Oc IGP, s’est transformé en Palais de Tokyo pour un défilé haute-couture d’un autre genre, une parade de belles robes sur des tons blancs, jaunes, violines et rouges. En tout, 272 échantillons dégustés à l’aveugle par une vingtaine d’experts en vins, de sommeliers, de restaurateurs, de blogueurs, d’acheteurs, d’œnologues et de journalistes. Terre de Vins était évidemment bien représenté avec la présence de Sylvie Tonnaire, rédacteur en chef, qui n’a rien manqué de cette sélection. « J’observe une évolution naturelle vers des vins d’assemblage de plus en plus originaux rassemblant cabernet-sauvignon, merlot, marselan, syrah ou autres, c’est aujourd’hui plus de la moitié des Collections en rouge ; et autre tendance, nous commençons à voir candidater des cuvées de garde, 2016, 2012…avec succès ! »  

Assemblages, monocépages, cuvées millésimées…
En tout, 40 cuvées (18 en blanc et 22 en rouge) ont été sélectionnées pour devenir les ambassadrices des vins Pays d’Oc IGP pour la période Automne-Hiver 2023. « Cette sélection est représentative de la diversité des opérateurs Pays d’Oc IGP, a confié Jacques Gravegeal, son président emblématique. Parmi les 31 entreprises à l’honneur figurent 18 caves particulières, 6 caves coopératives et 7 metteurs en marché. » Au rayon des plébiscites, le chardonnay s’est illustré dans la catégorie « vins de cépage » avec quatre cuvées sélectionnées (Cellier des Demoiselles, Paul Mas, Serre de Guéry et Domaine de Valensac) et des cépages plus confidentiels ont été récompensés comme le tempranillo du domaine Combe Blanche ou le Gewürztraminer de la coopérative Les Collines du Bourdic. Deux bouteilles millésimées (un Pinot Noir 2012 signé Anne de Joyeuse et Ballade pour Mistral 2016 du domaine de Bachellery) démontrent également la potentialité de garde des vins IGP Pays d’Oc. 

Pour celles et ceux qui aimeraient découvrir et déguster les lauréats de la sélection Collection Automne-Hiver 2023, les cuvées ambassadrices seront proposées au grand public lors de « La Grande Dégustation » le 19 octobre à partir de 18h à l’Espace Vinalia à Lattes (34). Un événement dont Terre de Vins est partenaire. 

LE PALMARES 

LES BLANCS

Famille de Lorgeril – Orangeraie – 2022

Famille de Lorgeril – Mademoiselle de Pennautier – 2022 

Cellier des Demoiselles – Chardonnay – 100% Chardonnay – 2022 

Les Domaines Paul Mas – Paul Mas Grande Réserve – 100% Chardonnay – 2022 

Domaine de Valensac – Avec mention – 100% Chardonnay – 2022 

Serre de Guéry – Force – 100% Chardonnay – 2022 

Domaine d’Aigues Belles – Premier Rolle – 100% Rolle – 2019

Domaine de Blanville – Domaine des Celtis – 100% Grenache blanc – 2022 

Les Collines du Bourdic – Gewürztraminer – 100% Gewürztraminer – 2022 

Domaine de l’Engarran – La Lionne – 100% Sauvignon – 2022 

Domaine de Gourgazaud – Grenache gris – 100% Grenache gris – 2022

Domaine de la Baume – Cuvée Élisabeth – 100% Viognier – 2022 

Domaine la Provenquière – Pur Pinot Gris – 100% Pinot Gris – 2022 

Florès – Sauvignon Signature – 100% Sauvignon – 2022

Domaine Calmel & Joseph – La Marquise – 2020

Domaine de la Negly – La Falaise – 2022 

Domaine Picaro’s – Princesse – 2022 

Les Vignobles de l’Argenteille – Croix de Bonniol – 2022 

LES ROUGES

Serre de Guéry – Adoration – 100% Mourvèdre – 2022 

Serre de Guéry – L’esprit d’Eloi – 100% Petit Verdot – 2021 

Anne de Joyeuse – Rencontre – 100% Pinot Noir – 2012 

Domaine Combe Blanche – Calamiac Terroir Tempranillo – 100% Tempranillo – 2021

Domaine de l’Herbe Sainte – Artemisia – 100% Syrah – 2020 

Jacques Frelin Vignobles – La Marouette – 100% Grenache noir – 2022 

La Belle Pierre – Évidence – 100% Cabernet Sauvignon – 2022

Les Collines du Bourdic – Prestige – 2020 

Cordier – Cuvée Mythique – 2021 

Domaine de Bachellery – Ballade pour Mistral – 2016 

Alma Cersius – Terra Patres – 2019 

Domaine de la Baume – Élite d’Or – 2021 

Domaine de Paraza – Madame Simone – 2022 

Domaine de Salies – Rouge – 2022 

Domaine de Sauzet – Hic et Nunc – 2019 

Domaine de la Négly – Les Terrasses – 2022 

Domaine la Provenquière – Le Généreux – 2019 

Famille de Lorgeril – Orangeraie – 2022 

Domaine de Saint-André – Folie d’Inès Rouge – 2021 

Le Clos des Centenaires – Luxe, Calme, et Volupté – 2020 

Le Clos des Centenaires – Luxe, Calme, et Volupté – 2019 

Maison Le Breton – Montlobre La Chapelle – 2021

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Le lien entre terroir et vin expliqué à Chablis

Lors d’une dégustation géo-sensorielle organisée non loin de Chablis, l’expert Geoffrey Orban a décrypté comment la terre d’une vigne se retrouve dans le verre. Explications.

Un occasion rare de comprendre les secrets d’un vin, et en particulier le lien avec sa terre d’origine. Lors d’une dégustation géo-sensorielle organisée mercredi 6 septembre à Villy, non loin de Chablis, l’expert et fondateur d’Educavin Geoffrey Orban a décrypté ce qui reste un mystère pour bien des dégustateurs. Son sujet d’étude : la cuvée « L’Inextinct » de Louis et Catherine Poitout [lire plus bas], un franc de pied en appellation petit chablis, et de terres argilo-calcaires. Nous pouvons en retirer trois enseignements :

1. Terre complexe, vin complexe
Comme tout sol agricole, un sol viticole possède plusieurs couches, qu’on nomme « horizons ». Ces horizons peuvent être très différents chimiquement, en particulier dans les grands vignobles ou les sols sont souvent accidentés. Exemple avec cette cuvée L’Inextinct : « Sous la couche de terre travaillée, d’environ 15cm, on a une couche d’argiles, très dense, sur environ 80cm. Ces argiles ont pour propriété, quel que soit le lieu, d’apporter richesse et rondeur au vin. C’est le cas ici, avec un chardonnay gras et ample. Plus bas, les argiles se mêlent à la pierre calcaire, soit l’élément qui fait la typicité des vins de Chablis. Si l’argile apporte une sensation d’amplitude au niveau des joues, le calcaire apporte plutôt des sensations au niveau de l’arrière bouche, très présentes en finale. Cela allonge le vin. »

2. Pas de racine, pas de goût de terroir
Deux vignerons ne feront pas un même vin sur le même terroir. Et pas seulement à cause de leur mode de vinification. « Les méthodes de culture et l’âge de la vigne jouent beaucoup, car ces facteurs vont définir la profondeur des racines. La partie du terroir qui va le plus s’exprimer est celle ou se terminent les racines. » Dans notre exemple, « les petites racines se situent beaucoup dans la zone argilo-calcaire, à plus d’un mètre de profondeur. C’est pour cela qu’on trouve beaucoup de complexité dans ce vin, et notamment des notes salines, de menthol… Si ces radicelles étaient seulement en zone argileuse, le vin serait probablement plus lourd et moins typé. »

3. Le millésime modifie l’expression du terroir
Le terroir est influencé par le vigneron, mais aussi par le millésime. « Une terre ne transmet ses éléments au raisin qu’en présence d’eau. Sans cela, les racines ne peuvent rien absorber. Ainsi la pluviométrie, en particulier celle du printemps, va considérablement jouer sur l’expression du terroir dans un vin. La chaleur, sans excès, va également faciliter l’absorption ». Ainsi, le millésime 2019 fournit un bel exemple avec cette cuvée l’Inextinct : « l’année a été chaude tout en bénéficiant d’une pluviométrie a très régulière. On a donc un vin très complexe, très expressif, et on retrouve avec abondance tous les éléments apportés par la parcelle, que ce soit le fruité, la rondeur ou la minéralité. »

Dans cette fosse pédologique réalisée à l’occasion de la dégustation, on remarque immédiatement la dense couche d’argile qui participe au caractère du vin.

TERRE DE VIN AIME

Petit Chablis L’Inextinct 2022, Louis et Catherine Poitout (+ de 50€)
Un Petit Chablis hors-normes car issu de vignes francs de pied (non greffées), probablement les seules du secteur. D’une grande richesse, il est très loin des standards de l’appellation. Le gras du corps se perçoit déjà visuellement, avec une robe dense et d’imposantes larmes dans le verre. En bouche, la générosité se traduit par beaucoup d’amplitude et un toucher consistant. Au-delà de cette générosité, c’est la complexité qui impressionne : aux fruits bien mûrs se succèdent des touches minérales (coquille d’huître), mentholées et épicées qui donnent du caractère à ce chardonnay. La rémanence a de quoi impressionner.

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Cognac Rémi Landier : 50 ans et un nouveau chapitre

À l’envi, Géraldine Landier revisite la gamme de sa marque. Amoureuse du passé et regardant sans cesse vers le futur, elle profite d’un anniversaire et pas n’importe lequel : 50 ans.  

Revenue définitivement en 2019 à la propriété familiale, Géraldine Landier aime faire bouger les lignes. Le cinquantième anniversaire est une heureuse occasion. Précisons 50 ans de la marque Rémi Landier, la famille étant venue s’installer du côté de Foussignac à la fin du XIXème siècle. Le premier alambic pour distiller les Fins Bois est monté en 1946 et la marque créée en 1973. « Cette histoire est une fierté, un moteur pour avancer, je voulais revoir la gamme », explique Géraldine avant d’ajouter : « Les défis étaient de rester fidèles aux valeurs et à son histoire tout en dépoussiérant les codes et en inscrivant Rémi Landier dans le futur ». Avec l’aide d’une agence, Géraldine délivre un packaging élégant et puissant à la fois, à l’image de ses cognacs qui se dégustent très bien dans leur jeunesse tout en portant de grands potentiels de vieillissement. La gamme, rebaptisée Pax, se décline en 4 expressions : VS, VSOP, Napoléon et XO. Pourquoi Pax ? « Notre maison s’inscrit dans un savoir-faire ancestral, celui transmis par les moines bénédictins de l’Abbaye Royale de Bassac qui établirent jadis la ferme du Chai des Pères que Rémi Landier a acquis au milieu du XXème siècle, souligne Géraldine. Nous sommes fiers de cet héritage unique en utilisant l’emblème Pax qui ornait la ferme des moines ». Il reste à déguster cette gamme. Mieux, à se rendre au Chai 27 à Rouillac, la cave ouverte par Géraldine Landier, véritable vivier de spiritueux et de vins.

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[Concours des Vins 10/12] Château Penin & Château Les Hauts Conseillants 

La cinquième édition du concours des vins organisé par Terre de vins a de nouveau été l’occasion pour des milliers de professionnels du vin de soumettre leur nectar à l’exercice de la dégustation à l’aveugle. Ce sont 2283 flacons qui ont ainsi été présentés pour un total de 444 médailles d’or. Parmi ces médaillés, la rédaction de Terre de vins a élu 24 « superchampions », des vins « coups de cœur » que nous vous présentons durant tout l’été. Aujourd’hui, direction le Bordelais !

CHÂTEAU PENIN (33)
Si cette propriété bordelaise n’est pas un grand cru classé, 1855 est tout de même une date marquante de son histoire. C’est cette année-là, celle de la publication de la célèbre classification, que Louis Carteyron et son fils Jacques en font l’acquisition. L’histoire familiale est ainsi lancée entre Garonne et Dordogne et aujourd’hui, Patrick incarne la cinquième génération aux commandes du domaine. Ce dernier, en poste depuis 1982 est le grand artisan de la montée en gamme du château, montée en gamme également synonyme de diversification avec pas moins quatorze cuvées en rouge, blanc ou rosé, clairet ou même nature. La quinzième cuvée vinifiée par Patrick Carteyron se trouve à environ une quinzaine de kilomètres plus à l’est dans une autre propriété acquise en 2011, Château La Fleur Penin. En appellation Saint-Émilion Grand Cru, ce domaine de seulement deux hectares et demi produit une cuvée plus confidentielle qui démontre elle aussi les qualités de vigneron de Patrick Carteyron qui a su s’entourer d’une équipe fidèle à l’image de Jean-Luc, chef de culture à Penin depuis 2013 et dont la cuvée préférée du domaine n’est autre que celle qui a conquis notre rédaction, Clairet 2022, un vin “gourmand et fruité, qui s’adapte à toutes les cuisines” et que Jean-Luc “aime partager avec les amis”. C’est aussi ça l’esprit Penin !

La cuvée médaillée : Clairet 2022, Rosé, Bordeaux Clairet, 8.20 € (HVE)
On se délecte de sa robe légère couleur rubis. Château Penin signe une jolie cuvée, un vin trop souvent délaissé, qui est le parfait compagnon pour les journées encore chaudes. Ce vin s’apprécie avec beaucoup de buvabilité, des notes de fraise des bois et de noyau de cerise. Le tout porté par une fraîcheur exquise, désaltérante.

Accord mets-vin
Carpaccio de bœuf à la grenade.

Patrick Carteyron ©Photo DR

CHÂTEAU LES HAUTS CONSEILLANTS (33)
Après avoir évoqué l’appellation Saint-Émilion Grand Cru, nous restons sur la rive droite bordelaise pour cette seconde cuvée médaillée puisqu’il s’agit de Château Les Hauts Conseillants en appellation Lalande-de-Pomerol. C’est en 1973 que le domaine voit le jour lorsque Paul Figeac et son genre Pierre Bourotte, déjà propriétaire à Pomerol, se lancent le défi de faire atteindre à ces dix hectares de parcelles endormis leur plein potentiel. C’est aujourd’hui pleinement le cas puisque Les Hauts Conseillants font partie avec Château Bonalgue, Clos du Clocher, Château Monregard La Croix (Pomerol) et Château du Courlat (Lussac-Saint-Émilion) de l’incroyable éventail des propriétés appartenant à la famille Bourotte. Hasard du calendrier ou non, Jean-Baptiste qui a pris la succession de son père Pierre est né en 1973, année du début de l’aventure pour Château les Hauts Conseillants. Comme un signe que les destins de cette famille et de ces terres étaient voués à être liés pour toujours.  

La cuvée médaillée : Château Les Hauts Conseillants 2020, Rouge, Lalande-de-Pomerol, 24 € 
Un vin encore tout jeune mais qui présente à la perfection les caractéristiques de ce beau millésime : finesse, rondeur et gourmandise du fruit. La bouche est juteuse, avec des tanins remarquablement soyeux. Un petit nectar ! Les arômes sont encore printaniers et regorgent de petites baies noires. Un vrai régal dès aujourd’hui.
Accord mets-vin
Avec une pintade.

Jean-Baptiste Bourotte ©Photo DR

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Bon démarrage pour la Cité des Climats de Bourgogne

Trois mois après l’ouverture, les retours sont très positifs quant à la qualité du contenu. Le réceptif et l’événementiel font déjà le plein.

Pour tout grand projet de territoire, les débuts sont fondamentaux. Et sur ce point, la Cité des Climats et vins de Bourgogne, inaugurée en juin 2023, rassure. Après trois mois d’ouverture, « tous les publics y ont trouvé leur compte », se félicite Olivier Le Roy, directeur. « Les néophytes comme les connaisseurs ont apprécié la visite. Les premiers disent que le parcours est très instructif tout en restant accessible, les seconds sont souvent bluffés, ils apprennent encore malgré leur maîtrise du sujet. » Autre satisfaction : la présence de familles. « Cet été nous avons reçu un public très familial, et enfants comme adolescents s’y sont retrouvés. Il était important pour nous de toucher tous les publics. » Les vignerons eux-mêmes sont convaincus. « Tous approuvent le sérieux technique et scientifique du contenu. Au-delà de ça, beaucoup viennent nous voir pour dire leur fierté d’avoir cet outil qui met en valeur leur travail ».

Demande soutenue pour le réceptif et l’événementiel
Mais la fréquentation est-elle à la hauteur des objectifs ? « En ce qui concerne le parcours de visite, pas encore. Mais nous le savions : en ouvrant en pleine saison, nous ne pouvions pas compter sur plusieurs acteurs du tourisme comme les tours operators. Nous maintenons nos objectifs pour 2024. » À savoir 120000 visiteurs annuels, pour le site de Beaune seulement. Quant au réceptif et à l’événementiel, les nouvelles sont particulièrement réjouissantes. « Sur ce point, nous avons très vite fait le plein, en étant même parfois pris de cours. Nous avons déjà accueilli plusieurs séminaires, et nos ateliers et expositions ont attiré un large public. » Y compris chez les locaux. Pour preuve, « notre tout premier afterwork, jeudi 7 septembre, a réuni 50 personnes au bar Les Accords, sur le site beaunois. »

Les prochains rendez-vous sont à retrouver sur le site de la Cité, citeclimatsvins-bourgogne.com.

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Médoc : « L’été indien synonyme de grand millésime »

Du monde grouille dans les vignes du Château Marquis de Terme depuis ce mercredi 13 septembre. Les vendanges des merlots ont commencé sous un soleil radieux. L’occasion pour Ludovic David, directeur général du Grand Cru Classé 1855 margalais de nous donner ses premières impressions.

Dans les grandes lignes, quelle fut l’histoire de ce millésime ? 
D’abord un hiver très classique à Bordeaux avec un peu de neige, surtout des gelées matinales, on a retrouvé quelque part des équilibres climatiques de l’avant « réchauffement » si je puis dire. On le sait le printemps fut très pluvieux, encore un classique, avec de la pression du mildiou qu’il a fallu gérer. À Marquis de Terme, grâce à la rigueur de travail des équipes et un équipement très adapté en bio-précision parcellaire, nous avons tenu le coup. C’est une année où il fallait du matériel et de la disponibilité humaine. Enfin le mois de juillet fut frais avec de l’ensoleillement et le mois d’août chaud, sans excès non plus, venu compenser le mois de juillet.

Les vendanges ont commencé, comment se présentent-elles ? 
On a commencé ce mercredi 13 septembre dans des conditions climatiques idéales. Ce très bel été indien est synonyme de grand millésime, comme toujours. En plus, les quelques pluies de début septembre ont permis d’affiner la maturité des raisins en réhydratant les peaux et en faisant légèrement gonfler les baies. C’est parfait pour les tannins, l’alcool comme les acidités. Ça se présente très bien sur les premiers merlots et nous avons beaucoup d’espoir dans les cabernets sauvignons. Ce bel été indien me fait penser aux superbes cabernets sauvignons de 1982, 1989, etc.

En termes de rapport qualité et quantité, on évoque ici ou là 2018, qu’en pensez-vous ?
C’est vrai qu’en quantité, on se dirige vers un 2018 mais avec une plus belle maturité du raisin cette année. 2023 sera plus opulent et suave que le 2018. Je suis très confiant pour 2023, je pense que nous préparons un très beau millésime.

Qualité et quantité d’un millésime renvoient forcément à la conjoncture des vins de Bordeaux, comment se porte le marché ? 
On le sait, on ne se voile pas la face, le marché des vins de Bordeaux est très compliqué. C’est un marché à plusieurs niveaux, les grandes marques – les quelques Premiers -, les marques intermédiaires et les petites marques. Nous faisons partie des marques intermédiaires. Les difficultés sont déjà le fait de la géopolitique entre le marché asiatique qui ne se remet pas du covid, la guerre en Ukraine. L’Europe et les États-Unis résistent mais à la géopolitique s’ajoutent ou se conjuguent l’inflation, la montée des taux, les problèmes d’investissement. Il faut parler aussi du caractère sociétal de cette crise où les investisseurs dans le vin ne trouvent pas de réelle opportunité à investir. Le marché est tendu, la partie spéculative du vin est concurrencée par des placements plus sécurisés sur des obligations avec de bons taux de garantie – sans notion de stockage et de revente. Il faut dire enfin que la consommation de prestige souffre, les cadres sont prudents en ce moment, ils ne voient pas d’intérêt d’investir en primeurs alors que l’on peut trouver toutes les bouteilles en livrable, sur le net notamment. Il y a encore 15 ans, si on n’achetait pas telle bouteille en primeurs, il était difficile de la trouver par la suite.

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