Le dimanche soir le train de Paris, bourré de bidasses remontant vers l’est, empestait la chaussette sale, le tabac froid et la pisse rance. Tout me semblait laid. Immonde. Le train s’ébranla avec une exaspérante lenteur. Aux aiguillages les roues claquaient. Les départs, dans ses rêves d’enfant, revêtaient des allures princières, bagages en cuir patiné convoyés par des porteurs en blouses, uniformes impeccables des hommes de la Compagnie des Wagons-Lits, voyageurs empressés, grappes de ceux qui resteraient à quai, à son bras une femme mariée qu’il venait d’enlever aux rets de son sinistre époux, visage caché sous une voilette, des …read more
