Face à la grille de la Préfecture ce n’était plus la douce odeur du sablé chaud qui revenait flatter la mémoire de Benoît mais celle acidulée des gaz lacrymogènes des grenades des gardes mobiles. Toute une nuit passée à les harceler, à les faire tourner en bourrique ces caparaçonnés, ces lourds, en godillots cloutés, mal commandés, si peu mobiles en dépit de leur appellation officielle.Eux, les étudiants, les ouvriers, les paysans, étaient mobiles, chevaux légers en baskets, sans chef, jouant à merveille de l’entrelacé des rues pour fondre sur leurs arrières, les caillasser, se retirer aussi vite avant qu’ils n’aient …read more
