« J’ai connu la fili?re charentaise il y a vingt ans, ce n’?tait pas la m?me situation ! » rapport
Du Bordeaux à moins de 2 euros : comment freiner la dégringolade ?

Avec des bouteilles à 1,69 € chez Lidl et 1,67 € chez Auchan dans le cadre des Foires aux Vins de printemps, les vins en appellation Bordeaux et Bordeaux Supérieur ont franchi un seuil symbolique dans la baisse de leur valorisation. Comment endiguer cette dégringolade qui aggrave la situation de vignerons en détresse ? Entretien avec Stéphane Gabard, nouveau président du syndicat d’appellation.
Des bouteilles en grande distribution à moins de 2 euros, des producteurs obligés de vendre leur vin à perte 80 centimes le litre au négoce, le prix du tonneau autour de 650 euros, des vignerons en colère qui manifestent devant un magasin Lidl à Libourne… La crise et la grogne n’ont jamais été aussi grandes chez les « sans grade » du vignoble bordelais. La détresse, surtout. Pour beaucoup de producteurs, c’est le coup de trop. La promotion agressive mise en place autour de cuvées en Bordeaux et Bordeaux Supérieur dans le cadre des Foires aux Vins de printemps est venu ajouter du sel sur des plaies déjà ouvertes.
Stéphane Gabard, vous avez pris vos fonctions de président du syndicat en décembre dernier. La polémique qui entoure ces prix cassés en GD vient mettre un nouveau coup de projecteur sur la crise qui frappe le vignoble bordelais depuis des années. Quelle est votre analyse de cette situation ?
Tout d’abord, nous n’avons pas pour habitude de réagir à ce type d’actions promotionnelles. Au-delà de ces deux cas particuliers que vous évoquez, c’est l’ensemble des acteurs de la filière qui est concerné et cela met en lumière un mécanisme bien connu : un vigneron qui est dans le désarroi laisse partir son vin à vil prix, un négociant l’achète et ne marge peut-être pas comme il devrait, et un acteur de la grande distribution en profite pour faire un « coup ». À ce jeu-là, personne ne fait vraiment de la marge, et seule l’enseigne se sert de la marque Bordeaux pour attirer la lumière et interpeller le consommateur. Force est de constater que ce genre d’opération est destructrice de valeur et d’image. Pourtant même en appellation régionale, nous avons des adhérents qui font de bons produits et parviennent à les valoriser.
Comment faire pour endiguer cette dégringolade ?
En tant qu’Organisme de Défense et de Gestion de l’appellation, nous avons malheureusement peu d’outils pour lutter contre cette situation. Nous travaillons sous l’égide de l’État et de la Politique Agricole Commune. Ce que l’on demande, c’est la possibilité de réguler le marché, pas de façon temporaire comme cela nous a été accordé l’année dernière en ayant recours à la distillation de crise, mais de façon pérenne en nous laissant restructurer notre potentiel de production, donc notre surface. Depuis quelques années, nous avons baissé nos rendements de manière drastique, mais aujourd’hui le coût de production d’une surface étant constant en dépit de la baisse de rendement, si l’on veut continuer à faire de la qualité mais aussi s’engager dans des démarches environnementales, cela induit un coût minimum et il est très difficile d’être rentable. Malgré tous nos efforts, nous n’arrivons pas à réguler notre potentiel de production : la seule solution est de réduire la surface, la remettre en adéquation avec notre marché, donc d’avoir recours à de l’arrachage définitif. Mais nous tombons sous le coup de la réglementation européenne qui nous l’interdit à titre collectif et subventionné.
En attendant, quelles opérations mettre en place pour valoriser davantage le Bordeaux ?
On n’a pas le droit de fixer de prix minimum ni même de donner d’indication de prix, la loi de la concurrence nous l’interdit. On pensait que la loi Egalim, dont un volet évoque la vente en fonction du coût de production agricole, nous aiderait, mais ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, avec un prix du tonneau inférieur à 700 euros, on se situe en dessous du coût de production. C’est la détresse des opérateurs qui permet cela : les vignerons sont pris à la gorge par les banques, les traites à payer, les stocks grossissent dans les chais, et ils préfèrent vendre à perte plutôt que ne rien faire. Au niveau de l’ODG, on travaille sur la notoriété et la promotion de nos produits, mais c’est un travail sur le long terme, or beaucoup de nos opérateurs sont dans l’urgence… Mais c’est un phénomène qui dépasse notre seule appellation. Sur le marché national qui était très important pour nous, on constate une baisse de consommation de vin rouge – et d’alcool en général – qui touche toutes les régions viticoles. Les parts de marché que l’on perd ne basculent pas forcément vers d’autres produits concurrents. Ceux qui s’en sortent le mieux tirent généralement leur épingle du jeu grâce à l’export ; et en ce qui nous concerne, le marché chinois s’étant fortement replié, cela nous a fait beaucoup de tort. Si l’on ajoute les taxes américaines et le Brexit, cela fait une conjonction d’éléments qui ont ajouté à crise.
Quels signaux d’espoir pouvez-vous envoyer à la filière, pour que Bordeaux puisse rebondir ?
On est une grande appellation, on a un nom magique et des terroirs magnifiques, les vins n’ont jamais été aussi bons, nos adhérents font souvent preuve d’une résilience à toute épreuve. Comme je le dis souvent, nous avons l’habitude de travailler avec les éléments et de faire le dos rond : il faut faire la même chose pour traverser la tempête – cela ne concerne pas que la filière vin, mais tout le pays et la société toute entière. Lorsqu’on sortira de la crise sanitaire et lorsqu’on retrouvera de vrais moments festifs, on peut espérer une relance de la consommation de vin, qui bénéficiera en partie à nos ventes. Aujourd’hui nous avons à Bordeaux une viticulture à deux vitesses : une partie dépend essentiellement du marché vrac et des premiers prix, mais une autre a fait des progrès considérables en qualité et en valorisation de ses produits, et celle-ci, bien qu’elle soit également en difficulté, ne va pas aussi mal qu’on peut le dire.
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Concours National : Les IGP ont le “vin” en poupe

La 18e édition du Concours National des vins IGP, qui s’est clôturée mardi 23 mars avec les dégustations des productions du Languedoc-Roussillon au Domaine de Manse, à Lattes (Hérault), a délivré une pluie de médailles. Il a aussi confirmé la place de l’Occitanie comme leader et moteur du marché français avec 80% de la production nationale sur ce segment.
Annulé l’an passé pour cause de crise sanitaire, le Concours National des vins IGP (anciennement vins de pays) a trouvé la parade pour l’édition 2021 : organiser les dégustations sur quatre lieux différents, situés au cœur de grandes régions de production que sont le Sud-Est, le Sud-Ouest, le Val de Loire et le Languedoc-Roussillon. « Cette édition dans un nouveau format représente une belle opportunité pour les entreprises de rebondir et de ne pas subir la situation », souligne Christophe Bou, président d’InterIGP. Confirmation dans les faits avec pas moins de 768 échantillons inscrits au concours, contre 698 en 2019. « Nous avons eu près de 20% de vins présentés en plus. C’est très positif : cela reflète le dynamisme à la fois des IGP et des entreprises, ajoute le président d’InterIGP. Dans le contexte actuel, c’est très rassurant. » Et un fil conducteur : les 75 IGP françaises se portent plutôt bien avec 37% de la production nationale, soit une bouteille sur trois présente sur le marché.
L’Occitanie totalise plus de 80% des volumes produits en IGP
L’Occitanie détient d’ailleurs une place majeure sur ce segment, totalisant plus de 80% des volumes produits, majoritairement en rouges ou rosés. Ces derniers sont de plus en plus plébiscités par les consommateurs et les producteurs en sont conscients. En effet, 30% des échantillons présentés et dégustés sur les quatre sessions régionales étaient des rosés, contre 29% de rouges et 41% de blancs (chiffres sur le bassin LR : 28% de rosés, 38% de rouges et 34% de blancs). « L’IGP est devenue le lieu de l’innovation et la modernité car nous savons rapidement répondre à la demande sociétale », se félicite Denis Verdier, le président de la fédération des vins IGP du Gard. D’ailleurs, si la consommation globale de vins est en baisse, les ventes d’IGP en grande distribution sont en plein essor. Elles ont progressé tout au long de l’année 2020, qu’elles soient avec mention de cépage (+5,8% en volume et +6,1% en valeur) ou sans mention de cépage (+4,9% % en volume et +7,1% en valeur).
370 vins dégustés pour le bassin Languedoc-Roussillon
Ce mardi 23 mars au matin, le domaine de Manse, à Lattes (Hérault), a accueilli les dernières dégustations pour le bassin du Languedoc-Roussillon (IGP Pays d’Oc, IGP Sud de France, IGP du Roussillon et IGP Terres du Midi) qui représentait 48% des inscrits. 12 jurys de professionnels (œnologues, maîtres de chai, cavistes, sommeliers, importateurs, journalistes) ont pris place ans « la plus grande salle de dégustation au monde, dixit Jacques Gravegeal, le président du syndicat des producteurs des vins Pays d’Oc IGP. Ici, plus de 7 millions d’hectolitres de vins ont déjà été dégustés ! »
Heureusement pour les dégustateurs, il y en avait beaucoup moins au programme : 127 blancs, 104 rosés et 139 rouges à déguster à l’aveugle et à noter sur 20 selon des critères classiques (œil, nez, bouche). « C’est un moment important pour les IGP, ajoute-t-il, ces médailles sont un boost commercial et la reconnaissance de la qualité de nos produits. » En tout, 110 médailles d’or, 105 d’argent et 22 de bronze ont été décernées par les jurés. Des macarons, bien visibles sur les bouteilles, qui vont permettre aux entreprises de mettre en avant leurs cuvées lauréates sur les marchés. A l’heure d’une crise sans précédent, ce coup de projecteur est une vraie aubaine commerciale pour les producteurs de vins IGP.
Le palmarès complet des vins médaillés est à retrouver ici !
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Marc No?l s’?loigne des bouchons Nomacorc
« Le fond luxembourgeois L-GAM va devenir l’actionnaire majoritaire de Vinventions » annonce un commu
Champagne Castelnau : C.M. 1993, nouvelle édition “Hors Catégorie”

La Maison Castelnau sort la troisième édition de sa cuvée « Hors Catégorie », un champagne tiré en 2013, l’année où le Tour de France a franchi le col de la Madeleine haut de 1993 mètres. L’équilibre obtenu entre sa fine bulle et ses arômes torréfiés devrait asseoir définitivement ce vin parmi les grandes cuvées spéciales champenoises.
« C.M. 1993 » ne fait pas référence à un millésime mais au Col de la Madeleine. Haut de 1993 mètres, il figure parmi les ascensions « Hors Catégories » gravies par les cyclistes du Tour de France en 2013, l’année du tirage de ce nouvel opus de la cuvée spéciale de la Maison Castelnau. Derrière ce nom de code énigmatique, on imagine donc un vin d’une certaine endurance, qui a su déployer son potentiel et son énergie très progressivement, avec la retenue nécessaire pour parvenir à franchir l’étape ultime de la dégustation au bout d’un long circuit. C’est la marque de fabrique de la coopérative rémoise : le choix de faire durer le vieillissement sur lies (7 ans ici) afin de tirer tout le parti du phénomène lent et subtile de l’autolyse qui donne tant de chaleur et de générosité à ses vins. Évidemment, « C.M. 1993 » n’a pas réalisé ce parcours laborieux dans le peloton de tête, mais par une échappée solitaire qui la classe à part dans la gamme de la maison et elle aussi « Hors Catégorie ».
L’intérêt de cette cuvée c’est aussi l’élevage préalable sous bois de 90% des vins clairs. À la différence d’autres maisons qui recherchent à travers cette technique uniquement la micro-oxygénation et surtout pas une quelconque aromatisation, Castelnau assume cette dimension : le tonneau n’est pas un simple contenant, il doit apporter au vin des saveurs un peu torréfiées, vanillées, en jouant notamment des chauffes. Mieux, la Maison fonctionnait jusqu’ici avec des fûts achetés en Bourgogne, déjà épurés de leurs tanins par au moins trois vinifications. Pour cette nouvelle cuvée, elle a intégré des fûts neufs, avec plus de personnalité, issus de la Tonnellerie de Champagne.
Un clin d’œil à l’ancienne tradition des crémants
Mais le génie de C.M. 1993 réside surtout dans l’équilibre entre le côté tannique apporté par le bois et sa mise en valeur par une bulle plus fine. Castelnau ressuscite une tradition champenoise, celle des anciens crémants (une désignation que n’utilise plus l’appellation, mais qu’elle a créée), en optant pour une réduction de la liqueur de tirage (20 g de sucre au lieu de 24) qui permet d’obtenir une effervescence modérée.
Au XVIIIe et XIXe siècles, ces vins un peu moins mousseux étaient considérés comme le sommet de la gamme. Voici comment l’historien François Bonal décrit leur texture : « une mousse fugitive, mais qui a la particularité, quand on la verse, de blanchir entièrement la surface du liquide comme si c’était de la crème : d’où l’origine de son nom ». André Jullien en 1822 avait déjà repéré l’intérêt des mousses plus faibles, laissant plus de champ d’expression aux vins tanniques et évolués : « ils ont, sur les vins grands mousseux, l’avantage de conserver plus de qualités vineuses et d’être moins piquants ». Au début, on obtenait ces crémants par hasard, quand la seconde fermentation ne donnait pas autant d’effervescence que prévu (le dosage au tirage était encore approximatif). D’où leur prix plus élevé : ils constituaient une sorte de rareté. Puis, lorsqu’à partir du pharmacien François on a maîtrisé scientifiquement la seconde fermentation, cette production est devenue volontaire et souvent réservée aux vieux champagnes. Hors Catégorie se situe dans la droite ligne de cette philosophie.
Ce multi-millésimes assemble en effet des vins de 2008, 2010, 2011 et 2012, tirant avantageusement parti du très vaste vignoble de la coopérative (750 hectares) grâce auquel, même sur des années difficiles comme 2011, « on arrive toujours à trouver une petite niche qui met du baume au cœur » confie Elisabeth Sarcelet, cheffe de cave de la Maison. D’autant que le tirage est très limité : à peine 5100 bouteilles, toutes numérotées. Pour le reste, on retrouve les crus fétiches de la marque, comme les chardonnays de Trépail, qui donnent cette jolie finale citronnée, des pinots noirs de Mailly, de Ludes et des Riceys qui apportent de la profondeur, des meuniers de la montagne ouest à qui l’on doit ce côté charnu du fruit qui va arrondir l’ensemble.
CM 1993 offre ainsi un champagne « qui a de la personnalité tout en restant délicat ». La cuvée nous plonge dans un univers original avec des saveurs de chocolat, de cuir, une dimension presque animale. Autant d’arômes qui nous renvoient à l’ambiance d’un salon anglais, avec ses boiseries, ses vieux livres, son fauteuil club où on s’imaginerait volontiers déguster ce vin puissant accompagné d’un bon cigare.
Prix recommandé : 99,48 € www.boutique.champagne-castelnau.fr
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[JEU] Château de Ferrand : des magnums de 2015 à gagner

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- Quels sont les deux cépages prédominants dans l’assemblage de Château de Ferrand ?
- Combien d’hectares de parc, bois et prairies entourent le vignoble de Ferrand ?
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