Le gel pourrait coûter au Languedoc 50 % de sa vendange 2021

Sur des vignes qui avaient tout juste débourré (sorti ses bourgeons), l’épisode de gel de la nuit du 7 au 8 avril a causé de gros dégâts : la vendange languedocienne 2021 pourrait être amputée de 50 % de ses volumes et jusqu’à 90 % dans certaines zones. Miren de Lorgeril, présidente du Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL), a réuni les représentants des AOC et IGP pour évaluer les dégâts ce vendredi 9 avril.

Les vignobles de plaine ont été ravagés par le gel, jusqu’à 90 % dans certaines AOC (où les zones de coteaux ou proches de la mer comme la Clape ont été épargnées, sauf en Picpoul de Pinet) et à plus forte raison en IGP. Mais « dans l’ensemble, tout le monde est touché », constate Jean-Philippe Granier, directeur technique de l’AOC Languedoc, « y compris dans des zones qui n’avaient jamais gelé depuis cinquante ans. » Le gel de 2021 pourrait avoir des conséquences encore pires que le gel historique de 1956.

En AOC : les vignobles de coteaux et de bord de mer sont relativement épargnés

Un gel d’avril peut être compensé par la plante, qui peut refaire des bourgeons pour remplacer ceux que le gel a détruits, mais, précise Jean-Philippe Granier, « dans beaucoup d’endroits, la perte de récolte est de 50 % avec des parcelles tellement abîmées qu’on n’imagine pas une deuxième génération de bourgeons. »
En Terrasses du Larzac, on parle d’une perte de 80 % des volumes, en Grès de Montpellier, on évalue la perte de récolte « à 30 à 90 % ». En AOC Picpoul de Pinet, la proximité de l’étang de Thau n’a pas suffit à protéger la vigne : « 15 à 90 % des vignes sont touchées ».

En Pic Saint-Loup, les températures ont atteint -7° C à -8° C, on table « pour l’instant sur 50 % de pertes, avec une situation hétérogène dans l’appellation. » À Saint-Chinian, le gel a grillé « grosso modo 50 % des vignes. » Même chose pour l’AOC Faugères ; entre 20 et 90 % en Languedoc-Pézenas.
En Minervois, le cru La Livinière a été moins touché, mais en Corbières, Boutenac paie un lourd tribut au gel, tandis que sur l’ensemble de l’AOC, « 65 à 70 % des parcelles sont impactées. Le littoral a été moins touché, de l’ordre de 30 à 40 %. » Pour Stéphane Roux, directeur de la Fédération Sud des AOC, « l’ouest audois a été impacté moins fort, de 15 à 20 %. L’appellation Malepère, près de Limoux a été la plus gelée. »

En IGP, lourd tribu pour les vignobles de plaine

L’importance de la proportion de vignobles de plaine en IGP explique que ces dernières aient été particulièrement affectées par le gel qui pourrait leur coûter les deux tiers de la vendange. Dans l’Hérault, « en zone d’indication géographique protégée, on estime la perte de récolte entre 60 et 90 %. Certains vignerons ont tout perdu. » Dans l’Aude, « les deux tiers du vignoble ont été atteints ». Dans le Gard, « les pertes sont évaluées entre 60 et 70 % en Cévennes gardoises », précise Dany Pérégrine, directeur des IGP Sud de France.

Miren de Lorgeril en appel « au soutien de l’État à la hauteur du préjudice subi et de la contribution de notre filière à l’économie et à l’image de la France ».

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Carine Bailleul, nouvelle cheffe de caves de Castelnau

Chez Castelnau, on assiste peut-être pour la première fois à la transmission de la fonction de cheffe de caves d’une femme à une autre, puisque la Maison vient d’annoncer que Carine Bailleul succèderait à Elisabeth Sarcelet qui prendra sa retraite à la fin de l’année. Terre de vins est allé rencontrer la nouvelle cheffe de caves pour en savoir davantage sur son parcours et ses ambitions pour la Coopérative Régionale des Vins de Champagne (CRVC).

Comment en êtes-vous arrivée aux métiers du vin et à la coopération ?
Je suis originaire de la région de Die ! Mes parents n’étaient pas vignerons mais éleveurs de moutons, ils étaient cependant adhérents d’une coopérative et je les ai toujours vus s’investir pour elle sans compter. J’ai découvert le métier d’œnologue à l’occasion d’un stage chez Jaillance. Cette coopérative qui existe depuis les années 1950 a sorti beaucoup de vignerons de leurs difficultés et fait vivre la vallée depuis des décennies. Là-bas, le négoce est presque inexistant. C’est une structure très importante, de la taille de la CRVC. Je me souviens aussi que dans le Pays Diois, dès les années 2000, 25 % du vignoble était en bio. À la suite de cette expérience qui m’a marquée, en 2003, j’ai postulé à Reims pour un stage de DNO chez Castelnau où j’ai rencontré pour la première fois Elisabeth Sarcelet qui m’a fait passer l’entretien. J’étais loin d’imaginer à l’époque que notre collaboration allait durer si longtemps ! Entre nous deux, cela a été une belle aventure professionnelle mais aussi humaine. Il faut croire que le Pays Diois étant un terroir calcaire, mes racines se sont très bien réimplantées par marcottage dans la craie champenoise…

Quelle a été votre progression au sein de la maison ?
En 2004, j’ai intégré l’équipe vin comme œnologue en charge de la vinification en rouge. J’ai été embauchée pour de bon en 2006. J’ai eu différentes missions. Depuis 2015, j’avais la responsabilité de la cuverie et du tirage. Mais avant cela, après mon DNO, j’ai suivi le Master Vins de Champagne de l’Université de Reims en 2006. J’ai aussi travaillé une année en 2005 dans les vignes où j’ai passé mon concours de taille. Je voulais apprendre le métier de vigneron et connaître la vie des gens qui nous fournissent les raisins. Cette expérience m’a beaucoup rapprochée d’eux. J’ai pu voir l’autre côté du miroir ! Je sais maintenant apprécier le moût que je reçois, parce que j’ai bien compris qu’il fallait beaucoup d’engagement pour produire du raisin. Il n’est pas si aisé de conduire les vignes. J’aime particulièrement cette partie de mon travail et la relation avec les vignerons adhérents. Je n’oublie jamais que les vins ne nous appartiennent pas, qu’ils nous les ont juste confiés et qu’ils sont toujours leur propriété. Aussi, j’en prends soin avec amour et je ne compte pas mon temps. C’est quelque chose de précieux que nous avons dans la cuverie et j’en ai bien conscience.

Quelle touche personnelle souhaiteriez-vous donner aux vins de la Maison ?
Finalement, j’apporte déjà depuis longtemps ma touche personnelle. J’ai assisté par exemple à la naissance de la cuvée Hors Catégorie. Je l’ai vécue dans mon corps et dans mon être, en termes de travail physique sur les fûts autant qu’en termes de dégustations et de créations. Cela a été un vrai travail d’équipe et une formidable aventure. J’ai surtout envie que Castelnau continue le long vieillissement sur lies que nous proposons au consommateur. Pour moi, il apporte vraiment quelque chose et les vins de Castelnau ont cette capacité. Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir jouer avec le temps, devenir les maîtres du temps en Champagne. Je trouve cela fascinant, je veux poursuivre cette recherche. Quant à la touche personnelle, je fais partie du panel de dégustation depuis quinze ans, la transmission est faite. L’âme de la maison, je la porte déjà en moi.

Quelles seront les prochaines nouveautés de la maison ?
Il y en a beaucoup dont nous avons dû retarder la sortie à cause du COVID. Nous avons aussi tiré 35 000 bouteilles d’une future cuvée bio l’année dernière, mais ce n’est pas pour tout de suite.

champagne-castelnau.fr

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Aude : Kate & Amy, les nouvelle cuvées signées Aubert & Mathieu

Rendre hommage à deux femmes poignantes et sortir leurs deux premières cuvées certifiées AB, voilà le pari réussi par le duo de micro-négociants carcassonnais Aubert & Mathieu avec Kate & Amy. Une gamme chaleureuse, parfaite pour un apéritif entre amis, qui a déjà rencontré un franc succès un mois après le lancement.

Depuis deux ans, Aubert & Mathieu ne cessent de faire parler d’eux. Le duo de micro-négociants, amis depuis les bancs du lycée à Carcassonne, espère franchir les 100 000 bouteilles vendues en 2021, après un départ timide en 2019 (8000 bouteilles) et une envolée en 2020 (40 000). Une ascension fulgurante pour ces deux trentenaires qui ont décidé de faire du vin à la sauce “moderne et engagée”. Des étiquettes qui attirent l’œil, des packagings issus de matériaux éco-conçus, une proximité avec les vignerons, un choix de terroir d’altitude, une neutralité en carbone, un soutien envers des associations locales (comme l’AMPA qui préserve les abeilles), leurs engagements sont multiples. “Nous ne sommes pas des extrémistes de l’écologie, on veut juste faire les choses du mieux possible”, résume Anthony Aubert (son compère s’appelle Jean-Charles Mathieu). La conversion de toutes leurs cuvées en bio sous 2 ans vient confirmer la promesse de responsabilité.

Hommage à Amy Winehouse et Kate Middleton

Kate (un 100% Sauvignon Blanc de la région de Béziers aux arômes de fruits exotiques) & Amy (Grenache-Syrah du Minervois au fruit frais, croquant, gourmand) sont d’ailleurs les premières cuvées Aubert & Mathieu à afficher la certification AB. “Elles incarnent la chaleur du Languedoc-Roussillon, ce vin de copain idéal pour un apéritif en toute simplicité, prolonge le jeune homme de 31 ans. Les premiers retours sont plus que positifs. On avait produit 12 000 bouteilles de chaque et on en a déjà vendu la moitié en trois semaines.” Deux cuvées créées en hommage à deux femmes “poignantes”, dixit Anthony Aubert : Amy Winehouse, chanteuse britannique au talent indéniable décédée à l’âge de 27 ans en 2011, et Kate Middleton, épouse du prince William et future reine d’Angleterre. “On a d’ailleurs décidé d’envoyer une bouteille de la cuvée Kate au Palais de Buckingham”, ajoute l’intéressé mais pour le moment, le voyage n’a pas été couronné de succès, le colis a été refusée pour des histoires de droits de douane. “On va retenter le coup !”, assure-t-il.

Un univers anticonformiste, une santé de fer

Sur les étiquettes, les couleurs pops cassent le coté classique des tenues et entrainent le consommateur dans un univers anticonformiste, joyeux et décomplexé. “On aime ce côté élégant et décalé en même temps, c’est notre marque de fabrique, glisse Anthony Aubert. Et ça plait énormément, on vient de signer avec la Grande Epicerie à Paris, et on travaille bien sur les plateformes web comme Le Petit Ballon ou Vinatis.” La crise n’a pas du tout freiné la progression du duo qui travaille principalement en France (60% du CA). “On est encore en phase ascendante, conclut-il. On vient d’embaucher une commerciale et on va engager un responsable de production à la rentrée.” A l’heure où les chiffres de l’exportation française sont inquiétants (recul de 11% en 2020 selon le dernier rapport de FranceAgriMer), Aubert & Mathieu affiche une santé de fer grâce au Canada et à l’Angleterre. Voilà une entreprise qui ne connaît pas la crise.

Cuvées KATE & AMY / Prix de vente conseillé : 11,90 €
Pour tout contact par mail : contact@aubertetmathieu.com

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