Rhône : 3 nouvelles cuvées au Cellier des Princes

L’unique groupement de producteurs de Châteauneuf-du-Pape étoffe sa gamme et dévoile trois nouvelles cuvées : un Châteauneuf-du-Pape rouge certifié AB et deux Vacqueyras, rouge et blanc.


La cave coopérative située à Courthézon, forte de 190 viticulteurs, développe chaque année de nouveaux produits. 55% de ses volumes partent à l’export vers 35 pays et 45 % sur le marché français, dont 20% au caveau situé sur la RN7.
Le tout premier Châteauneuf-du-Pape bio montre l’engagement du Cellier des Princes dans le développement durable. Il enrichit sa gamme de vins certifiés déjà composée de deux Côtes du Rhône. Ce millésime 2019 (18,95 €), produit sur la commune de Courthézon est commercialisé sous la marque Cellier des Princes. Issu d’un terroir de galets roulés sur sous-sol d’argile et de silice, il se compose de 90% de grenache, 5% de mourvèdre et 5% de syrah. Son élevage de 12 mois est réalisé en cuve béton pour assouplir les tanins afin de montrer la parfaite expression du terroir et la pureté du fruit. L’effet escompté est tenu. C’est un vin au nez expressif de mûres et de cassis, parsemés d’épices douces. La bouche est friande sur le même registre fruité. Les tanins sont fondus, élégants, le volume persistant. Une jolie cuvée dans la force de sa jeunesse qui s’associera aussi bien avec des brochettes d’agneau que des fromages affinés.


Vacqueyras dans les deux couleurs

La cave s’enrichit également avec le recrutement de nouveaux coopérateurs dans l’appellation Vacqueyras. La production de Madame Bianchi et ses trois fils, venant étoffer l’offre avec son nom de domaine.
Ce millésime 2020, en rouge et blanc (11,60 €), est produit sur la commune de Sarrians. Le nom trouve son origine dans la présence de libellules dans les vignes, preuve d’une belle biodiversité. Ces deux cuvées sont issues de sélection parcellaire sur un terroir argilo-calcaire.
Le blanc est produit sur les hautes terrasses caillouteuses des garrigues sud de Sarrians, composées de galets et graviers calcaires sur argiles brunes. Son assemblage de 75% de grenache, 10% de roussanne, 5% de viognier, 5% de clairette et 5% de marsanne offre un très joli nez de fleurs et de fruits blancs, mêlant pomme Granit et poire. L’impression se retrouve en bouche, avec des notes d’amandes amères, sur un joli gras fondu et persistant. Bien équilibré, il accompagnera des poissons gras.
Le rouge, issu du même terroir, se compose de 70% de grenache et 30% de syrah, égrappés en totalité. Là encore, l’élevage de 6 mois, est exclusivement en cuve béton. La palette intense et complexe joue sur les fruits noirs, la griotte, la prune quetsche. Les épices complètent ces arômes en bouche. Le vin est souple, de belle texture tannique, puissant en alcool. Il sera idéal avec une côte de bœuf maturée.

www.cellierdesprinces.fr

Cet article Rhône : 3 nouvelles cuvées au Cellier des Princes est apparu en premier sur Terre de Vins.

[REPLAY] “Vino Veritas” à l’heure des vendanges

L’émission « Vino Veritas » de TV7 fait sa rentrée cette semaine avec une émission spéciale dédiée aux vendanges 2021 dans le vignoble bordelais. Revoyez l’épisode en replay.

Pour inaugurer sa deuxième saison, l’émission « Vino Veritas » diffusée sur la chaîne TV7 s’intéresse à l’actualité des vendanges à Bordeaux. Xavier Sota (Sud-Ouest) et Mathieu Doumenge (Terre de Vins) reçoivent quatre personnalités de la filière vin bordelaise pour apporter leur éclairage sur la naissance du millésime 2021 :

Bernard Farges, président du CIVB
Philippe Dulong, œnologue conseil
Marielle Cazaux, Château La Conseillante (Pomerol)
Benjamin Gutmann, Château Jouvente (Graves)


REVOYEZ LES DEUX PARTIES DE L’ÉMISSION EN REPLAY CI-DESSOUS :

Cet article [REPLAY] “Vino Veritas” à l’heure des vendanges est apparu en premier sur Terre de Vins.

[Entretien] “La progression de Pol Roger est exponentielle depuis une dizaine d’années”

Ancien avocat d’affaires passé chez Pernod Ricard au service fusions-acquisitions, puis dans la filiale cognac et champagne Martell Mumm Perrier-Jouët, Bastien Collard de Billy a rejoint depuis un an la Maison Pol Roger en tant que secrétaire général. A l’occasion de la présentation du Rosé Vintage 2015 et de la dégustation surprise d’un champagne de 1921, Terre de vins en a profité pour faire sa connaissance et prendre la température des affaires alors que les ventes battent tous les records en Champagne.

Vous représentez l’arrivée de la sixième génération chez Pol Roger, pouvez-vous vous situer dans la famille ?

Pol Roger avait deux fils, Maurice et Georges, je descends de la branche Maurice. Mon grand-père Christian de Billy a dirigé la Maison pendant cinquante ans. Mais ce n’est pas ma seule connexion au monde du champagne. Je suis aussi le petit-fils de François Collard, qui était vigneron à Bouzy et qui a dirigé le vignoble de Moët & Chandon. Mon oncle Vincent Collard – qui est également mon parrain – a dirigé celui de Taittinger pendant trente ans. Cette ascendance vigneronne m’a beaucoup apporté. Quand j’étais enfant, nous habitions Paris, mais le weekend nous allions voir mon grand-père maternel, Christian de Billy, chez Pol Roger, puis mon grand-père paternel à Bouzy, je me suis imprégné de ces deux cultures. Les deux grands-pères s’entendaient très bien : c’était le négoce et la vigne, François Collard était quelqu’un qui travaillait beaucoup et qui fournissait de très bons raisins, il y avait un respect mutuel. Enfin, Christian de Billy a épousé Chantal Budin dont la famille possédait autrefois la Maison Perrier-Jouët. Ma mère me racontait que le dimanche, elle allait à la Maison Belle Epoque manger le poulet rôti, ce qui a beaucoup amusé lorsque je travaillais chez Mumm Perrier-Jouët. La force de Pol Roger est d’être une maison familiale et l’une des toutes dernières à ne faire que du champagne. Nous possédons 95 % des actions, les 5 % flottants sont liés à une cotation momentanée en bourse. Il y a aujourd’hui une cinquantaine d’actionnaires et les assemblées générales ont des allures de réunions de famille.

Comment se portent les ventes de la Maison Pol Roger ?

L’ensemble de la Champagne connaît une année extraordinaire. En ce qui concerne 2020, l’année n’a pas été si terrible pour Pol Roger, si bien que 2021 ne correspond pas vraiment à une reprise mais simplement à la continuité de ce qu’était 2019. En 2020, nous n’avons connu une baisse de volume que de 4,5 % et de 5,5 % en ce qui concerne la valeur par rapport à 2019 qui était une année record pour Pol Roger. La progression de Pol Roger est exponentielle depuis une dizaine d’années. Nous sommes à un million huit-cent-mille bouteilles, ce qui est peu comparé à des mastodontes comme Moët & Chandon qui font plusieurs dizaines de millions de bouteilles, mais qui représente beaucoup pour nous. Tous les ans, nous gagnons 100.000 bouteilles. Très vraisemblablement, nous devrions passer cette année ou l’année prochaine le cap des deux millions.

En revanche, il est vrai que nous sommes à flux très tendus. Nous subissons en fait tous les reports de demandes de champagne, liés au fait que les autres maisons elles-mêmes ne sont pas en capacité de livrer. Je discutais ce matin avec l’Australie qui m’expliquait que chez les cavistes, on ne trouve plus de champagne ! Cela crée de la frustration du côté du marché. Les clients ne comprennent pas, ils sont mécontents. Pour notre part, nous sommes sous un régime d’allocations, il apparaît donc cohérent de maîtriser notre offre. Nous leur expliquons que Pol Roger ne fera pas de compromis sur son processus d’élaboration pour répondre à la demande. On peut trouver des solutions sur le long terme, c’est l’objectif de notre nouveau site de production qui sera opérationnel en 2023 dans la mesure où il nous permettra d’avoir un quai d’expédition plus rempli et donc de livrer plus vite. Mais, il est hors de question par exemple de réduire la durée de vieillissement. Celle-ci est de presque quatre ans pour les BSA, une durée plutôt longue en Champagne, six à sept ans pour les millésimes, et neuf à dix ans pour les Churchill. C’est notre identité qui est en jeu : nos clients aiment Pol Roger parce que c’est un champagne vineux, très travaillé, un peu patiné.

En 2020, aviez-vous anticipé la reprise en ne baissant pas les tirages ?

Nous avons continué à travailler normalement sans baisser ni augmenter les tirages. En fait, nous nous sommes rendus compte très vite que le ralentissement était faible. Certes, en 2020, nous avons eu des vrais décrochages mais qui ont été compensés par des bons stratosphérique en Corée du sud, en Australie, et aux Etats-Unis. Sur ce marché, ce qui est surprenant, c’est qu’ils avaient eu très peur de la taxe des vins de Trump, donc ils avaient surcommandé en 2019. On s’attendait donc à ce qu’en 2020 les ventes chutent, elles ont au contraire continué sur la même lancée, et en 2021 ils sont repartis vers les étoiles. Le seul vrai décrochage que nous avons constaté, c’est le Japon, qui encore aujourd’hui est en grande difficulté par rapport au covid. Pour le reste, même l’Espagne et l’Italie qui pourtant étaient très impactés par l’épidémie, sont en train de faire une année extraordinaire.

On observe aussi une évolution favorable du mix par exemple en Russie, où il y a une vraie évolution du goût. Nous vendons de plus en plus de grandes cuvées et non simplement plus de Brut Réserve. La crise actuelle dans ce pays nous a mis en difficulté, mais nous rassure aussi. Le fait que l’on voit les Russes évoluer plus vers des fines wines nous fait dire que cette nouvelle législation ne va pas impacter ces connaisseurs-là du champagne qui nous commandent de plus en plus de vins spéciaux, de vieux millésimes etc… En revanche, il faut garder à l’esprit que si l’enjeu n’est pas immédiat, parce que bien évidemment les consommateurs de champagne en Russie aujourd’hui savent très bien faire la différence entre un pétillant russe et un champagne, il est très important pour l’avenir. Le nouvel étiquetage risque d’ancrer les choses et les générations futures pourraient ne plus faire la différence. La deuxième question que pose la crise russe, c’est que nous nous dépensons une énergie folle pour défendre l’appellation et que si nous commençons à lâcher du lest sur certains pays, d’autres à qui par le passé on a dit non et avec lesquels on a été très ferme, ne comprendraient pas. Cela crée un état d’esprit qui n’est pas favorable à l’appellation champagne.

Terre de vins aime : Rosé Vintage 2015, un champagne puissant, vineux, aux délicieux arômes de cerises confites. Prix recommandé : 85€

Cet article [Entretien] “La progression de Pol Roger est exponentielle depuis une dizaine d’années” est apparu en premier sur Terre de Vins.