Saint-Émilion : le classement n’est pas un long fleuve tranquille

Suite aux nouveaux rebondissements judiciaires de ce début de semaine, le classement 2012 de Saint-Émilion se retrouve encore sous les projecteurs, alors que la cour administrative d’appel doit prochainement rendre un avis définitif sur sa validation dans les prochaines semaines.

Depuis les premiers jours qui ont suivi sa divulgation en 2012, le classement de Saint-Émilion est dans la tourmente. Une double bataille judiciaire qui dure depuis près de dix ans, et qui en cette fin d’année 2021, alors que se profile déjà le prochain classement de 2022, semble approcher de son épilogue. Dernier épisode en date : la condamnation, ce début de semaine par le tribunal correctionnel de Bordeaux, d’Hubert de Boüard pour « prise illégale d’intérêts » (60 000 euros d’amende dont 20 000 avec sursis). Philippe Castéja, propriétaire du château TrotteVieille, qui était également poursuivi pour les mêmes faits, a été pour sa part relaxé. En revanche, comme l’indiquent nos confrères du journal Sud-Ouest, les trois châteaux qui avaient porté plainte (Corbin Michotte, Croque Michotte et La Tour du Pin Figeac, tous les trois évincés du classement 2012) ont été déboutés de leurs demandes, le tribunal estimant que le lien direct entre l’infraction et leur préjudice n’était pas démontré.

Désormais, les regards se tournent vers le classement de Saint-Émilion : de quelle façon cette décision de justice peut-elle affecter la validation du classement 2012 et éventuellement la mise en place du classement 2022 ? Pour l’instant, l’affaire est entre les mains de la cour administrative d’appel de Bordeaux, suite au renvoi du Conseil d’État en février dernier. La cour doit clôturer l’instruction au 2 novembre, ce qui signifie que sa décision de valider définitivement – ou non – le classement de 2012 devrait être dévoilée dans les prochaines semaines, vraisemblablement d’ici la fin de l’année. A priori, le jugement pénal et le jugement administratif sont décorrélés – reste à voir si la décision du tribunal correctionnel ce début de semaine va apporter du grain à moudre à la cour administrative.

« Un problème de fond » selon le Conseil des Vins

Du côté du Conseil des Vins de Saint-Émilion, alors que les procédures sont déjà bien avancées pour le classement de 2022 (non sans quelques remous, déjà, comme le retrait des emblématiques châteaux Cheval Blanc et Ausone), on avance dans un communiqué que « cette condamnation ne remet pas en cause la légitimité du classement dont la légalité relève de l’appréciation du juge administratif ». Et de poursuivre : « L’ensemble du travail de sécurisation par l’INAO de la procédure de classement, conforté par les différentes décisions des juridictions administratives, doit permettre de poursuivre sereinement l’élaboration du prochain classement qui doit voir le jour en 2022 ».

De façon plus approfondie, Franck Binard, directeur du Conseil des Vins, estime pour Terre de Vins que « le contenu de la décision du tribunal correctionnel est tout d’abord injuste. Le Procureur de la République lui-même a dit qu’il n’y a aucune preuve de profit personnel dans cette affaire. Mais plus largement, cela pose un gros problème de fond sur la présence, à terme, des professionnels du monde du vin dans les instances de l’INAO, car il pourra toujours y avoir des interactions qui feront peser sur eux un soupçon de conflit d’intérêt. À mon sens, il en va de la relation structurelle qui lie les syndicats professionnels – à qui le code rural confie la mission de gérer et défendre les appellations – à l’INAO et au Ministère de l’Agriculture ».

Dans son communiqué, le Conseil des Vins prédit « qu’en fonction de ce jugement les règles qui prévalaient dans la gestion de l’INAO en 2012 et jusqu’à ce jour ne seront plus les mêmes dorénavant », arguant que les professionnels du vin « qui s’engagent dans la défense et l’intérêt collectif devront veiller à ne pas prendre ou inciter à prendre des décisions ou orientations pour lesquelles ils pourraient se voir demain attaqués et condamnés. Cela risque de freiner voire remettre en question bien des engagements professionnels bénévoles qui sont pourtant la force de nos appellations ».

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Offensive sur les Crus Bourgeois du Médoc

Jennifer-Mathieu-directrice

Jennifer-Mathieu-directrice

A la direction de l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc depuis septembre 2019, Jennifer Mathieu doit relever un nouveau défi, celui de l’organisation de l’évènement « la Grande Dégustation des Crus Bourgeois du Médoc » qui se déroulera le 4 novembre prochain, à la Faïencerie à Bordeaux, en partenariat avec Terre de Vins.

Quels sont les atouts des crus bourgeois pour séduire les consommateurs ?

C’est une grande famille, de 249 châteaux qui ont une mention : c’est une vrai variété de style et chacun peut trouver le château qui lui convient parmi toute cette diversité. Par ailleurs ce sont des vins qui sont accessibles en terme de budget, entre 10 et 20 €. Des vins qu’on peut apprécier en toutes occasions et pas uniquement pour les grands évènements.

Quelles sont les perspectives pour le classement 2025 ?

Un engagement encore plus fort en faveur de l’environnement. Pour le classement 2020, nous avions demandé une inscription dans une démarche de certification environnementale de niveau 2 (ex HVE2) si l’on voulait être seulement cru bourgeois (CB). Mais si l’on voulait être crus bourgeois supérieurs (CBS) ou cru bourgeois exceptionnel (CBE), il fallait avoir obligatoirement la certification de niveau 2. Pour le futur classement 2025 ce seront la totalité des châteaux qui devront, cette fois-ci, être certifiés à minima en niveau 2. Et pour CBS et les CBE, ceux-ci devront être, en plus, certifié HVE 3. On augmente l’exigence. On souhaite que ces certifications restent un prérequis pour les candidatures.

Un autre changement porte sur l’évaluation de la qualité des vins. Pour le classement 2020 l’évaluation portait sur 5 millésimes choisis par le château, allant de 2008 à 2016 (9 possibilités). Pour 2025 elle portera aussi sur 5 millésimes qui vont de 2017 à 2022 (6 possibilités), sauf accident climatique comme en 2017 où certains châteaux n’ont pas produit : dans ce cas on fait appel au millésime précédent. Le dégustateur connaîtra les millésimes dégustés. 5 millésimes dégustés sur 6 possibles, c’est un vrai stimulant pour améliorer la qualité des vins proposés. Nous procédons à des mises en bouteilles pour lesquelles un certain stock qui sera destiné plus tard à la dégustation est mis sous scellés par l’organisme de vérification. Cela permet de sécuriser et de garantir le dispositif de dégustation.

Comment les Crus Bourgeois se donnent-ils une visibilité auprès du grand public et des importateurs ?

Il y a une communication à deux échelles : l’une vers les professionnels et l’autre vers le grand public. Jusqu’à présent cette communication a été empêchée par le contexte sanitaire et nous avons du axer celle-ci uniquement sur le digital. Cela a été une vraie nouveauté dans notre activité de communication et cela nous a permis d’avoir un lien plus direct avec le consommateur. Sinon, en année classique, et pour les professionnels, on a des dégustations organisées soit sur les marchés soit au travers de salons, de notre propre chef, comme précédemment pour les courtiers ou négociants, il y a un mois, à Bordeaux pour les livrables. On va organiser une dégustation à Londres, dans un mois, pour les grands acheteurs et les journalistes. Nous avons aussi une tournée en Asie aussi : la Chine avec 4 ou 5 villes et un marché complémentaire comme le Vietnam et enfin aux Etats-Unis également. Au-delà de ces présentations, l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc fait tout un travail de formations, en présentiels, sous la forme de visioconférences. On a des campagnes de relation presse pour faire connaître la mention Cru Bourgeois et son classement. Pour le grand public, l’organisation d’un évènement autour des crus bourgeois, en partenariat avec Terre de Vins, a été un succès qui nous a agréablement surpris. Il y aura aussi un nouvel évènement à Paris La Défense Arena, le 11 et le 12 décembre 2021 : « Good Wines Only », qui veut dire « bon vins seulement » ( titre dérivé de « good vibes only », bonne ambiance seulement) : c’est un festival au cours duquel on associe le vin et la musique.

Comment les crus bourgeois sont-ils perçus à l’étranger ? Ont-ils une visibilité ?

La mention Cru Bourgeois est une reconnaissance et un gage de qualité. Nous pouvons toujours faire mieux car on a été gêné par le contexte : il y a marge de progression immense. On aimerait développer la partie formation et digital sur de nouveaux marchés et aller sur de nouveaux salons.

Y aura-t-il des dégustateurs internationaux reconnus dans les prochains jurys de dégustation ? Cela ne donnerait-il pas davantage de crédit à la mention crus bourgeois notamment pour l’exportation ? 

Le nom des prochains dégustateurs pour le prochain classement n’est pas encore connus et surtout pas encore figé. C’est un système de candidatures de professionnels pour chaque classement. Il est possible que des internationaux participent. Une contrainte à satisfaire est le seuil de présents à avoir car on forme les dégustateurs en amont et cela demande d’être présent de façon récurrente : les dégustations se font sur plusieurs mois. Cela peut donc devenir compliqué pour un étranger d’être présent toutes les deux ou trois semaines. C’est la seule difficulté : une difficulté logistique. Nous veillons aussi à avoir un certain équilibre entre des professionnels de la dégustation, œnologues ou courtiers, et les professionnels côté achat, c’est-à-dire des gens qui travaillent à la commercialisation des vins, un versant que l’on souhaite développer : une meilleure mixité de profils donc. Un cru candidat est évalué deux fois par un jury de 5 personnes, à deux dates différentes. Un professionnel peut candidater : son cv, son parcours, son indépendance par rapport aux propriétés candidates seront étudiés. L’alliance est transparente sur ce fonctionnement. Il s’agit de déguster à l’aveugle les 5 millésimes, seul les millésimes sont connus.

Le prix des inscriptions aux mentions complémentaires étaient jugés élevés par certains châteaux. Ces prix changent-ils ?

Les prix ne vont pas changer pour le classement 2025, car on s’est engagé pour deux classements avec l’organisme de vérification. Donc, un château candidat pour la mention CB paiera 8000 € et s’il candidate pour une mention complémentaire telle que CBS ou CBE il paiera en plus 4000 € (donc 12 000 € au total). Le candidat aux mentions complémentaires, en complément de la mention CB devra rendre un dossier qui va traiter de deux grands thèmes : l’itinéraire technique de la propriété et la stratégie de commercialisation et de communication. Chacun de ces thèmes est divisé en 5 sous thèmes. Ce dossier complémentaire va être soumis à l’analyse d’experts sur ces deux champs, et il y aura une visite sur site. C’est un travail assez long qui a un coût.

Dans les critères d’attribution de la mention CB, il y a la dégustation (la qualité du vin). Le poids de ce critère est-il bien perçu par le dégustateur à qui on dit qu’il y a d’autres critères ?

En fait, la dégustation se fait sur 40 points et c’est le seuil d’entrée qu’il faut franchir pour toutes les candidatures, CB, CBS, et CBE et prétendre à la mention : un préalable donc. Les notes de dégustations sont converties en points. Pour être CB, il faut entre 10 et 14 points (on n’est pas classé en dessous de 10 points), pour être CBS il faut un minimum de 15 points et pour être CBE il faut avoir au moins 28 points. On voit que le seuil d’exigence sur la qualité du vin augmente en fonction du rang auquel on aspire à être classé. Donc le point d’entrée et le cœur du classement, c’est la dégustation. La qualité du vin est donc garantie, avec un niveau d’exigence plus élevé selon la mention Supérieur ou Exceptionnel. Au-delà de la dégustation, sont évalués les 10 sous thèmes dont on a parlé : aucun n’est éliminatoire.

Et cet évènement, le 4 novembre, à la Faïencerie à Bordeaux, on en parle ?

Oui. Rendez-vous le jeudi 4 novembre à partir de 18h : c’est « la grande dégustation des crus bourgeois du Médoc» avec les Bordelais. Cela fait maintenant quelques années qu’on l’organise en partenariat avec Terre de Vins. C’est devenu un incontournable de notre calendrier de promotion. C’est le seul évènement que l’on fait à Bordeaux avec une cinquantaine de propriétés qui sont présentes. Ce sont des dégustations assez plaisantes avec une bonne ambiance et on y est attaché et ça nous correspond bien.

  • Grande dégustation des Crus Bourgeois du Médoc, la Faïencerie, 24 rue de la Faïencerie, 33300 Bordeaux. Pass sanitaire obligatoire. 15 € l’entrée. Inscription ici.
  • Alliance des Crus Bourgeois du Médoc : 17 Rue Despax, 33200 Bordeaux

Tel : 05 56 79 04 11

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Jeanne Balibar et Pio Marmaï, en vedette au Hospices de Beaune

Hospices_JMB5_retouche

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Chaque année, la plus ancienne vente caritative aux enchères du monde (1859) est l’un des événements les plus attendus du monde du vin. Les amateurs de la planète entière se donneront rendez-vous le 21 novembre prochain à Beaune ou en ligne.

Les pronostics vont bon train. Est-ce que les brillants Jeanne Balibar et Pio Marmaï, marraine et parrain de cette nouvelle vente des Hospices de Beaune seront aussi persuasifs que Marc Lavoine qui était parvenu à faire monter les enchère de manière diabolique jusqu’à 780 000€ pour la pièce des Présidents ? C’est évidemment tout ce qu’on leur souhaite tant cette vente est un élément central du budget des hospices de Beaune, structure hospitalière héritière du premier hôtel-Dieu fondé par Guigone de Salins et Nicolas Rolin en 1443, et aujourd’hui un magnifique musée. Les 60 hectares de vignes, léguées au fil du temps pour remerciement aux Hospices, constituent un patrimoine exceptionnel. La vente des vins en primeur permet de récolter plusieurs millions d’euros qui sont investis dans des projets variés. François Poher, Directeur des hospices Civils de Beaune, a ainsi rappelé lors d’une conférence de presse ce matin que « les fonds permettront notamment de finaliser la reconstruction de l’hôpital dont le coût global est de 70 millions d’euros, mais aussi d’acheter dans les mois à venir un nouveau mammographe ».

Des volumes en baisse mais une gamme complète

Ludivine Griveau-Gemma, régisseur du domaine, s’est montrée plutôt satisfaite des volumes mis en vente lors de cette édition, compte tenu de l’année passée, pour le moins rocambolesque. « Ce fut une véritable guerre des nerfs » a-t-elle tenu à préciser, « avec un hiver très doux, un épisode estival avec des températures frôlant les 30 degrés en mars pendant une semaine puis un épisode sévère de gel début avril. S’en sont suivis l’arrivée du mildiou, une pousse fulgurante des vignes en juin mais aussi une poussé d’oïdium, un mois de juillet très maussade puis une accalmie en août, sans compter le botrytis ensuite. Mais finalement, au prix d’un tri très méticuleux, nous avons pu rentrer une matière première de très belle qualité. Et surtout, nous avons pu produire nos 50 différentes cuvées, ce qui n’était absolument pas gagné ».

Et en effet, les 17 cuvées de blanc et 33 cuvées de rouge seront toutes proposées à la vente, représentant respectivement 56 pièces et 3 feuillettes pour les premières et 292 pièces et 2 feuillettes pour les secondes. C’est bien moins que les 629 pièces de l’an passé mais Ludivine l’assure, « ce sera un très grand millésime de garde qui possède de nombreux atouts, une belle acidité, de bons degrés ainsi que des tanins présents mais harmonieux ».

6 tonneliers fournissent des fûts mais tous les regards sont tournés vers la pièce des Présidents, cette fois-ci du Corton Renardes, un très beau grand cru. Et c’est la tonnellerie François Frères qui a créé une pièce spécifique, en bois à grain très fin de la forêt bourguignonne de Cîteaux, dans laquelle une vinification intégrale a été menée (fermentation et élevage). C’est cette pièce qui permettra à l’Institut Curie et à Solidarité Femmes de recevoir de l’argent pour aider au financement de leurs causes respectives, la lutte contre le cancer (recherche et soins) d’un côté et lutte contre les violences faites aux femmes de l’autre (avec notamment le numéro 3919 et des antennes régionales notamment d’accueil et d’hébergement des femmes en danger).

Gageons que l’émotion sera d’autant plus grande que Sotheby’s reprend le flambeau après son éternel rival Christie’s qui a piloté la vente pendant des années. Une passation qui coïncide avec le lancement de ventes de vins en Europe (plus précisément à Paris) par le leader mondial des enchères, présent depuis 50 ans sur ce créneau mais uniquement à Londres, Hong-Kong et New-York.

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Christian Roulleau mise sur le négoce bordelais

Christian-Roulleau

Christian-Roulleau

Après avoir mis un premier pied dans le vignoble bordelais en 2020, le septuagénaire breton confirme son intérêt pour la filière en investissant dans le négoce girondin.

Après avoir racheté le Château Dauzac (Margaux) à la Maif il y a quelques mois, l’homme d’affaires devient actionnaire majoritaire de la Maison Montagnac. Cette dernière, créée en 1996, dispose d’une place de choix au sein du négoce girondin. La société familiale, particulièrement dévolue aux vins de Bordeaux, est aujourd’hui dirigée par Romain et Thomas Montagnac. Laurent Fortin, directeur général de la propriété margalaise interviendra dans le management de cette nouvelle unité bordelaise du portefeuille de la famille Roulleau. S’il disposait des quarante-cinq hectares du Cinquième Grand Cru Classé, Christian Roulleau peut désormais compter sur un réseau commercial d’une ampleur considérable pour distribuer les vins qui en seront issus. La réussite du natif de Saint Brieuc s’ancre dans le formidable essor de l’entreprise Samsic, spécialisée dans la propreté, la sécurité et le service aux entreprises, qui compte 83 000 employés pour un chiffre d’affaires de 2 530 milliards d’euros pour l’année 2019.

Ce nouvel investissement dans le Bordelais confirme un intérêt prononcé de la famille Roulleau pour le vignoble girondin et une vision sur le long terme, notamment portée par le rachat de la Maison Montagnac.

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Trophées de la gastronomie et des vins à Lyon : retour sur une merveilleuse 13è édition

Trophées de la Gastronomie et des Vins 25_10_2021 BD ©BriceROBERT (8)

Trophées de la Gastronomie et des Vins 25_10_2021 BD ©BriceROBERT (8)

Après un an de pause en raison de la pandémie, les Trophées de la gastronomie et des vins, organisés par Le Progrès et les Toques blanches lyonnaises, ont remis le couvert pour une soirée d’exception et récompensé les talents de la gastronomie et du vin à l’échelle nationale, dans le superbe cadre du Palais de la Bourse, qui a accueilli Lyon Tasting deux semaines plus tôt.

Les grands noms de la gastronomie française

Après Yannick Alléno, René Meilleur, Pierre Gagnaire, Marc Veyrat, Thierry Marx, Jérôme Bocuse, Dominique Loiseau, Georges Blanc, Pierre Troisgros, Pierre Orsi, Jean-Paul Lacombe et Paul Bocuse, c’est au tour de Guillaume Gomez, l’ambassadeur de la gastronomie française, meilleur ouvrier de France à 25 ans et chef des cuisines de l’Elysée de 2013 à 2020, d’être le parrain de l’édition 2021 des Trophées de la gastronomie et des vins.

Animée par Alexis Sbriglio, la soirée a été émaillée par la remise des trophées par catégorie, couronnant Arnaud Donckele du Cheval Blanc à Saint-Tropez chef de l’année.

Très ému par les mots de Christophe Marguin, président des Toques Blanches lyonnaises, le présentant comme l’un des plus grands chefs au monde, Arnaud Donckele rappelle à quel point la gastronomie lyonnaise est un « phare émotionnel, un peu comme un livre de chevet ». Sa passion pour les sauces, qui sont pour lui comme « une caresse sur un élément », constitue sa signature culinaire, dans laquelle il exprime toute sa créativité et son savoir-faire.

Le trophée de « grande table de l’année » revient à Eric Canino de La Voile à Ramatuelle, celui du chef espoir à Matthieu Girardon du Burgundy by Matthieu à Lyon.

Impossible à Lyon de ne pas remettre un trophée au meilleur bouchon lyonnais, qui couronne cette année Olivier Canal et Mathilde Walisko de La Meunière, dans le deuxième arrondissement lyonnais.

Le monde du vin en état de grâce

Parce que vin et gastronomie ne font qu’un, le lien intime qui unit ces deux univers a été mis en avant tout au long de la soirée.

D’abord avec un symbole fort, celui de la remise du trophée de la grande table de l’année par Philippe Bardet, vice-président d’Inter Beaujolais, qui a souligné les ressemblances entre la cuisine d’Eric Canino, axée sur la simplicité et la légèreté, avec les vins du Beaujolais et la gamay en particulier. Parce que les Beaujolais sont « les vins de toutes les gastronomies, et qu’ils se retrouvent aussi bien sur les tables étoilées que sur les tables bistronomiques ou des bouchons », selon Daniel Bulliat (président d’Inter Beaujolais), la mise en lumière du lien particulier qui unit Lyon et cette région résonnait grandement hier soir.

Ensuite par les différents trophées consacrés au monde du vin, comme celui de vigneron de l’année, remis à Laure Colombo du Domaine de Lorient en Ardèche, dont le Saint-Péray 2019 a régalé les convives, ainsi que celui de sommelier ou caviste, attribué à Georges Dos Santos, le désormais célèbre et truculent propriétaire de la cave Antic Wine, dans le 5è arrondissement lyonnais, qui fournit de nombreux restaurants étoilés et qui a officié lors du dîner officiel en présence du Président Macron dans le cadre du SIRHA.

Photo: Brice Robert

Un menu et des vins de haute-volée

Le menu de cette soirée a été élaboré et préparé par plusieurs chefs, associé aux vins de la région Auvergne Rhône-Alpes, à l’exception du champagne Perrier-Jouët millésime 2011, cuvée « Belle Époque » et du Pouilly-Fuissé du domaine Cordier.

Se sont ainsi succédés Jean-Paul Pignol (MOF) pour les mises en bouche ; Vincent Leleu (chef du restaurant Le Président à Lyon) pour une ballotine de volaille fermière farcie aux champignons des bois, gâteau de foies et cœurs de volaille et le Saint-Péray 2019 du domaine de Lorient ; Olivier Paget (L’Âme sœur, Lyon) avec une rouelle de bar de ligne et pomme macaire à la châtaigne, beurre blanc aux langues d’oursins accompagné du Pouilly-Fuissé « Fine Joséphine » 2018 du domaine Cordier ; Yohann Chapuis du restaurant Greuze à Tournus et coach de l’équipe victorieuse du Bocuse d’or, avec une longe et poitrine de veau du Charolais, cazette du Morvan, racine persil tubéreux, choux rave, miel safrané, réduction de jus de veau et émulsion sauce blanquette, associées au Moulin-à-Vent « Cœur de vigneronne » 2018 du domaine Anita.

Le dîner s’est clos avec un Livarot et un Pont l’Evêque choisis par la maison Cellerier et mariés à un Grignan-les-adhémar « La Truffière » 2018 du domaine de Grangeneuve, suivis par un dessert concocté par Sébastien Bouillet, « en état de choc’ » : cookies chocolat, croustillant grué de cacao, caramel chocolat et mousse chocolat grand’mère.

Plus d’info : le palmarès complet

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