Champagne Thiénot, nouvelle identité visuelle et nouvelles ambitions

Chez Champagne Thiénot, la nouvelle génération, avec Stanislas et Garance, est à la manœuvre. La maison s’offre ainsi un relooking pour sa gamme, qui tout en restant très en phase avec les codes du champagne permet de réaffirmer son ADN et son envie d’aller toujours de l’avant. En témoigne les ambitieux projets œnotouristiques de la marque.

La maison Thiénot créée en 1985 est un jeune champagne et souhaite le rester. Tel est le sens du nouvel habillage de sa gamme qui n’est d’ailleurs pas sa première mue, comme nous le confie Garance Thiénot. « Lorsque mon père avait sorti le millésime 1988, il avait été repéré par Paul Bocuse qui s’était pris d’amitié pour lui. A l’occasion des Bocuse d’or, la cuvée était désormais visible à la télévision et notre directeur commercial s’était insurgé contre l’habillage de la maison, très à l’ancienne (étiquettes beiges, fioritures, dorures…) Il avait demandé que l’on raccourcisse le nom en passant d’Alain Thiénot à Thiénot pour pouvoir l’inscrire en plus grand et le rendre plus visible à l’écran. A ce moment-là, comme Veuve Clicquot avec son jaune, nous avons aussi voulu avoir notre territoire de couleur. Nous avons choisi ocre, en référence à la terre et à mon père, ancien courtier et homme du terroir qui élevait autrefois des faisans. Vous imaginez un peu la joie pour ma mère, cette Parisienne parachutée à Dormans qui devait les plumer et ramener les poussins en camionnette… Mais elle était amoureuse ! »

Le covid a permis de prendre un temps de recul pour réfléchir une fois encore aux codes utilisés et proposer un nouvel habillage. « Nous étions sur un ocre solaire, nous avons éteint un peu la couleur pour lui donner davantage de prestance et de raffinement. On va vers plus d’épuration, des codes champenois plus profonds, installés, rassurants. L’ensemble est écoresponsable (kraft, capsules biosourcées…). La contre-étiquette joue la transparence et plutôt que de servir un discours lyrique sur le goût du vin, nous détaillons l’assemblage, le dosage, la date de tirage… Des sommeliers nous ont dit que c’était formidable parce que la bouteille était devenue une véritable antisèche ! »

Le logo a lui aussi été revu… « Nous avions auparavant un T à l’ancienne en majuscule cursive dont la forme reprenait celle que l’on apprend à l’école. Mais dans beaucoup de pays les gens ne connaissent pas cette lettre et la prennent pour un « c » ce qui prêtait à confusion. L’idée a été de recréer cette pastille avec un T plus moderne, signé, dont la barre ressort du logo, pour signifier que nous allons de l’avant, nous osons demain, nous sortons des sentiers battus, nous ne sommes pas ancrés comme les anciennes maisons dans le passé. Cela rappelle aussi la longueur de nos vins, leur droiture. »

Incontestablement en effet, la maison Thiénot va de l’avant. Il suffit pour s’en assurer de jeter un œil sur ses projets œnotouristiques. Après l’acquisition en 2013 d’une ancienne bâtisse à Reims jouxtant la place du Forum, la Maison a décidé d’en faire un lieu expérientiel dédié à la découverte de l’univers de la marque.  La conception a été confiée à la même agence qui a refait la Samaritaine. L’ensemble comprendra un bar à champagnes sur le roof top offrant une vue imprenable sur l’hôtel des Comtes de Champagne et la Cathédrale. Dans le cloître, le visiteur pourra déambuler tout en découvrant l’histoire du champagne et de la cité des sacres à travers des jeux de lumière. Dans les caves voûtées, hautes de plus de cinq mètres, un autre espace de dégustation sera installé donnant sur une petite cuverie placée derrière une vitre qui accueillera les vins de réserve des cuvées famille. Profitant d’un accès au jardin du Palais Le Vergeur, la Maison étudie avec la Mairie la possibilité pour les visiteurs du musée d’accéder directement au nouveau site et inversement. Thiénot serait ainsi la seule maison à proposer une expérience œnotouristique en plein cœur du centre historique tout en jouissant d’une situation stratégique sur le chemin qui mène de la gare à la cathédrale. Ouverture en 2024 !

www.champagne-thienot.com

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Vacqueyras frappe les trois coups au festival d’Avignon

Cru officiel du festival d’Avignon depuis 1998, l’AOC Vacqueyras sélectionne trois cuvées qui seront à l’affiche durant le In.

Plus de 50 cuvées de l’appellation ont concouru à la sélection. Domaines, caves et maisons de négoce jouent le jeu chaque année. Preuve qu’ici on ne fait pas de la figuration, c’est du sérieux. Dégustées à l’aveugle par un jury d’experts, composé de sommeliers, vignerons et membres du festival, trois lauréates pour les trois couleurs ont été sélectionnées. Les cuvées ambassadrices sont offertes aux artistes, mécènes mais heureusement disponibles à la vente, à la boutique du festival (place de l’Horloge) et dans les caves. Au programme : du plaisir et du fruit !

Les lauréates sont ….

Domaine La Garrigues Vacqueyras rosé 2021 (14€)

Les cuvées de la famille Bernard-Combe ont toujours les faveurs du jury et c’est mérité. Un très bel équilibre acidité – amertume souligne le vin à la jolie robe teintée d’orangé. 85 % de grenache, complété de syrah et de cinsault, apportent gourmandise et vivacité. Les agrumes, avec une dominante de pamplemousse rose, aiguisent les papilles, sans les agresser, jusqu’aux amers de la finale.

Château des Roques Vacqueyras blanc 2020 (14€)

Marqué par les fleurs blanches, il s’ouvre sur la fraîcheur, se consolide sur le gras , pour se conclure dans la tension et la salinité, sans se départir de sa colonne florale et d’une touche d’anis. Son assemblage bourboulenc, grenache, marsanne et viognier compose un quatuor séduisant. Un vin de grand plaisir.

Domaine de La Libellule Vacqueyras rouge 2020 (12,20€)

Nous avions dégusté ce vin à sa sortie, en septembre 2021. L’arrivée de la famille Bianchi-Guigue au Cellier des Princes est un bel atout pour le groupement de producteurs. Les impressions sont toujours aussi favorables, pour cet assemblage de 70 % grenache et 20 % syrah. Les fruits noirs dominent au nez et se bousculent en bouche. L’attaque joue sur la finesse, vite rattrapée par les épices, zan et poivre. Soyeux, aérien, nonobstant une finale une pointe alcooleuse.

www.domaine-la-garrigue.fr
www.chateaudesroques.fr
www.cellierdesprinces.fr

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Avoir un vignoble à Bordeaux et faire son vin : ils l’ont fait !

Laurent Chastanet et Annie Hubert avaient envie depuis des années de « s’amuser » en faisant leur vin. Il leur fallait un vignoble qu’ils ont fini par trouver au centre de la commune d’Ambarès et Lagrave, à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Bordeaux, et ils se sont lancés. Un exercice parfaitement maîtrisé.

Le vignoble de 60 ares, est situé sur une croupe de graves, sur le point le plus élevé de la commune. Ils n’en sont pas propriétaires mais louent cet arpent en « bail de petite parcelle ».  Un vignoble bizarrement fichu. « On n’a pas un seul rang avec le même cépage. Tous les rangs commencent par du merlot et après du cabernet sauvignon et du cabernet franc : mais ça correspond aux caractéristiques pédologiques » justifie Laurent. « Le cabernet est sur du sablo-graveleuse (le nom de la commune, Ambares et Lagrave, évoque la nature du sol), et un sous-sol argileux. Le merlot est sur une zone un peu plus argileuse ».

Si le vignoble était déjà là, il n’y avait pas d’installations pour la vinification et l’élevage. « Nous avons vinifié au château de Tillac, un voisin, sur la commune d’Ambares . Mais il n’avait pas de cuverie disponible pour nous » se souvient Annie : une situation sans conséquences car le couple a le goût de l’expérimentation et a souhaité tout faire en barrique, de la fermentation jusqu’à l’élevage. Une expérimentation maîtrisée car Laurent est enseignant en viticulture et œnologie à l’école de viticulture de la Tour Blache (1er cru classé en 1855 en appellation Sauternes) et aussi responsable de l’école de tonnellerie de Bordeaux, au château Dillon qui dépend du lycée agro-viticole de Bordeaux-Blanquefort. Quant à Annie, elle est professeure de viticulture au lycée viticole Libourne Montagne, et chef d’exploitation agro-viti dans la Marne pour la production de champagne.

Un vin atypique

Les barriques ont été en partie faites par Laurent, et la Tonnellerie Bordelaise à Martillac a fourni les barriques qu’il n’a pas pu faire.  « Pour la fermentation, on a fait des barriques avec un seul fond que l’on a mises en position verticale et que l’on a remplies avec le moût. Le bâtonnage était possible. On a utilisé de la neige carbonique pour refroidir et maîtriser les températures ». Cinq barriques pleines et un seul assemblage pour une production de 1300 bouteilles. La barrique ayant un rôle prépondérant, il devenait logique d’appeler le vin « Barriquade ». Chacun pourra aussi y voir d’autres allusions, comme celle d’une parcelle cernée par les habitations et qui résiste encore et toujours à l’envahisseur immobilier. « La commune garde cette parcelle en zone agricole bien que le propriétaire souhaite que ça passe en constructible » nous dit Laurent. Les relations avec le voisinage sont bonnes : ils apprécient certes le coin de verdure mais surtout le caractère bio de la parcelle. « On les informe des traitements à la bouillie bordelaise et au souffre ». Des traitement respectueux qui utilisent aussi des tisanes ou de l’argile calcinée. Pas de certification demandée mais l’esprit bio est appliqué. « Aucun intrant chimique ! » se félicite Laurent.

L’étiquette a été réalisée par la fille d’Annie. « Une barrique portée par une abeille. Car on a des ruches sur notre parcelle ». Des abeilles qui vont naturellement entre les pieds de vigne, là où se trouve le trèfle, car les rangs sont enherbés. « L’étiquette porte un QR code renvoyant sur notre page Instagram  qui ne s’appelle pas comme le vin » précise Annie.

Quant au vin 2020, bien que non filtré, on remarque une robe éclatante. Le nez est gourmand et appétissant sur des arômes de fruits noirs, de sureau, de pruneau et de pin. « C’est une friandise » dira un dégustateur dès la première gorgée. Et en effet, le vin a beaucoup de séduction avec une très légère sucrosité résiduelle qui participe au charme et se combine aux saveurs de gelée de cassis et de myrtille. Le boisé est étonnamment intégré, fondu et on trouvera une trace toastée, élégante. La finale nous laisse sur le charme d’un velours. Un vin très équilibré aussi. Un vin de copain ? Oui, mais pas seulement car ce vin donne davantage et ne passera pas inaperçu : il sera un sujet de conversation. Il y a le mystère de sa séduction à percer.

Il n’y aura pas de 2021 : « pas assez qualitatif » pour Annie et Laurent. Il faudra donc se contenter d’un 2020 parfaitement réussi ou attendre le 2022.

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Rare Champagne sort un grand rosé millésimé 2012

Le monde des amateurs de champagnes d’exception va frétiller de plaisir avec cette sortie du nouveau millésime de Rare Champagne rosé. Un vin qui affirme pleinement le style de la maison et qui paraît bien parti pour défier le temps…

Peut-être plus discret que certains autres champagnes de prestige, Rare Champagne n’en est pas moins reconnu par les amoureux des belles bulles comme l’une des pépites de la région. Et si le premier millésime en blanc de Rare Champagne fut le très chaud 1976, il a fallu attendre 2007 pour que Régis Camus sorte sa première déclinaison en rosé. Avec ce tout nouveau 2012, ce n’est que le 3ème opus qui est proposé sur le marché, 2008 étant son prédécesseur. Si c’est aujourd’hui Emilien Boutillat qui préside en tant que chef de caves à la destinée des vins de Rare Champagne (ainsi que ceux de Piper-Heidsieck qui appartiennent au même groupe EPI), ce rosé 2012 a été ciselé par Régis. Et quelle bouteille ! Reconnaissable entre toutes avec sa tiare de métal pour fourreau, elle émerveille dès le premier nez. Difficile de résister à sa robe soutenue évoquant le quartz rose, dans la lignée de son grand frère le rosé 2008. En un instant, la complexité aromatique saisit l’âme en un tourbillon vibrant. D’abord des notes florales très élégantes où la rose joue les premiers rôles, puis un voyage dans les bois où se révèlent quelques fraises des bois avant que ne s’expriment de fines notes biscuitées. Et l’on perçoit immédiatement une grande fraîcheur de l’ensemble qui se confirme dans le verre. Dès l’attaque, la droiture du vin s’affirme et guide toute la dégustation. Se combinent une grande densité de matière à une vraie vivacité. Ample, tendu et ciselé, ce 2012 affirme son aristocratie dans la texture soyeuse de ses bulles. Des notes précises et sapides d’agrumes (orange sanguine) discrètement épicées (vanille) et presque pimentées titillent très longuement les papilles. La finale n’en finit pas de s’allonger. Et le plaisir évolue lorsque le verre se réchauffe lentement, révélant là encore davantage de complexité et une profondeur accrue.

Un « virtuose » aux nobles origines

Maud Rabin, la Directrice de Rare Champagne, et Emilien Boutillat qualifient ce rosé 2012 de « virtuose ». Un vin qui sait être terriblement séducteur aujourd’hui mais dont le potentiel « va se révéler au moins jusqu’en 2045 ». On n’ose imaginer l’émotion de dégustation lorsque ce vin, qui a passé près de 9 années sur lattes, aura pu se patiner une dizaine d’années supplémentaire en bouteille voire plus. Voilà ce qui caractérise la magie des belles origines. En l’occurrence ici, des raisins essentiellement en provenance de la montagne de Reims. Un assemblage à majorité de chardonnay (60%) e de pinot noir (40%) avec 8% de vin rouge. Celui-ci provient de parcelles spécifiques des Riceys où les vignes sont travaillées spécifiquement pour obtenir la meilleure qualité possible et une identité particulière. C’est elle qui donne notamment cette finale vineuse, un peu tannique. Les 2 crus historiques de Rare ont été sollicités, tant en chardonnay (Villers-Marmery) qu’en pinot noir (Verzy). De manière générale, les raisins proviennent essentiellement de premiers et grands crus, respectivement aussi de Vertus, Mesnil, Oger, Chouilly, Avize et d’Aÿ, Ambonnay, Verzenay et Villedommange. Côté dosage, bien malin celui qui pourrait déceler les 7g/l car l’équilibre et la tension ressentis feraient davantage pencher pour un extra-brut… Un équilibre souverain pour un grand moment de dégustation malheureusement pas à la portée de toutes les bourses puisque la bouteille présentée en coffret sera proposée à 420€. Le prix à débourser pour accéder à la magie de l’une des quelques milliers de bouteilles produites seulement.

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Dîner exotique au Peninsula

Le 30 juin 2022, en présence de vignerons talentueux, le restaurant le Lili propose une soirée dédiée aux accords épicés. Un événement consacré aux amateurs de vins en quête d’expériences sensorielles inédites !

Une première pour le Lili, l’un des trois restaurants du palace parisien The Peninsula. L’occasion d’échanger avec les chefs et les vignerons autour d’accords originaux. Créé en 2014, en même temps que l’hôtel, ce lieu fait la fierté du site par son originalité. La carte propose une offre de cuisine cantonaise adaptée au palais des Parisiens, avec des twists à la française. Au programme, un apéritif autour de vins juteux et fruités afin de mettre en bouche les convives. Une dégustation en présence des vignerons et de l’équipe de sommellerie du palace, notamment le chef sommelier de l’établissement, Florent Martin, Meilleur sommelier de France 2021.

Cinq séquences accordées avec l’Alsace et la Bourgogne

Un menu spécifique a été conçu pour l’occasion avec des créations présentées en cinq séquences par le chef Ma Wing Tak, en collaboration avec David Bizet, chef exécutif de l’hôtel. « Des mets accordés, pour une partie, avec le terroir alsacien présentant des rieslings et gewurztraminers du domaine Albert Boxler portés par le vigneron Jean Boxler, qui se prêtent parfaitement bien à cette cuisine colorée, épicée très savoureuse. Une composition que l’on retrouvera également avec les cuvées de Yann Charlopin-Tissier pour la Bourgogne, notamment ses marsannays et pinots noirs juteux qui équilibrent l’épice. C’est un jeu original mais cela s’y prête très bien », annonce tout enjoué Florent Martin. Cette soirée est dédiée au plaisir mais aussi à la compréhension des accords proposés puisque toute l’équipe des sommeliers sera présente afin de répondre aux questions des clients.

Ambiance cosy et dégustations de vins commentées

La dégustation, c’est connu, passe également par une ambiance propice à l’émerveillement des sens. Raison pour laquelle celle-ci a été travaillée, afin de parfaire ce moment. Dans une atmosphère décontractée, cosy et musicale, la DJ TIN accompagnera mélodieusement les accords proposés. Des choix gustatifs commentés par le meilleur sommelier de France et son équipe dans le cadre de ce restaurant cantonais qui fait la fierté de la marque. Un temps d’exception, assurément, afin de découvrir ce lieu dépaysant, et pourquoi pas de susciter l’envie de revenir, une prochaine fois, pour une expérience à L’Oiseau Blanc, restaurant deux étoiles Michelin du palace situé sur le toit de l’établissement qui propose une cuisine française avec des saveurs un percutantes ; ou bien au Lobby, un lieu décontracté qui propose une carte bistronomique tout en conservant cet ADN de qualité propre à l’établissement.

* Inscriptions par mail à lilippr@peninsula.com ou par téléphone au 01 58 12 66 91 (158 € par personne).

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Bordeaux fête le vin : joli succès populaire

Alors que l’événement-phare du début d’été s’est achevé ce dimanche dans un format repensé, après quatre jours de festivités sur les quais de Bordeaux, l’heure est au bilan. Et il est positif.

Malgré une météo capricieuse, les visiteurs étaient au rendez-vous de cette Fête du vin, de retour après quatre ans d’interruption. 35 000 pass dégustation permettant l’accès aux pavillons de Bordeaux fête le vin, animés par les vignerons et négociants locaux, ont été vendus du jeudi 23 au samedi 25 juin, pour un total de 185 000 dégustations. « Un bon chiffre », selon les organisateurs de l’événement, l’Office de Tourisme et des Congrès de Bordeaux Métropole et le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), qui saluaient ce dimanche – en attendant de connaître les chiffres du dernier jour – ces statistiques, dans une conjoncture post-Covid. Comparativement, si la dernière édition de 2018 avait enregistré plus de 61 000 pass commercialisés, il s’agissait d’une « année record » selon Bernard Farges, le président du CIVB. A noter également, en cette année où Bruxelles était la ville invité d’honneur, « la présence de nombreux étrangers (Espagnols, Britanniques, Canadiens ou Américains) de retour après la pandémie. Si le public de la Fête est essentiellement de proximité, de nombreux hébergeurs ont mentionné la présence de visiteurs qui ont organisé leur venue autour de l’événement », précise l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole

Les ingrédients du succès

Bordeaux Fête le Vin a profité de ses années d’absence forcées pour repenser sa formule à plusieurs égards. S’inscrivant dans le cadre de la nouvelle « Bordeaux Wine Week », combinant du 16 au 26 juin 58 événements grand public et professionnels, la fête s’est inspirée de l’expérience de 2021 pour proposer, dès le 16 juin, des avant-premières dans 66 bars, restaurants et caves de la Métropole en présence de vignerons et négociants. Des concerts-dégustation sont venus compléter cette proposition festive.

Le 23 juin, les visiteurs ont retrouvé la traditionnelle route des vins à ciel ouvert en bord de Garonne, s’étendant du pont de Pierre à la Bourse Maritime, avec une scénographie redessinée dans un esprit village, propice à la dégustation, à l’apprentissage et à la détente, se voulant encore plus conviviale. Toujours, au centre de la fête, les échanges avec les vignerons et négociants locaux, désireux de communiquer sur leurs métiers, leurs vins et leurs engagements, étaient à l’honneur. Pour faire découvrir à tous les publics, novices comme amateurs, les vins de Bordeaux, l’Ecole du Vin de Bordeaux avait une nouvelle fois concocté une programmation à la fois ludique et pédagogique. Outre les Bordeaux Quiz sur chacun des villages des appellations, l’immanquable pavillon de l’Ecole du Vin de Bordeaux a attiré près de 14 000 participants.

Plus éco-responsable 

En cette édition 2022, « chacun des éléments de la Fête a été pensé en accord avec une organisation éco-responsable et humaine, conforme à la labellisation ISO20121 de l’événement et au titre de Bordeaux capitale européenne du smart tourism 2022 : inclusion de tous les publics, promotion de l’itinérance douce, organisation d’échanges entre touristes et habitants, recyclage des déchets… expose le communiqué de presse de clôture de l’événement. Et l’engagement ne s’arrête pas là, les stands, construits avec des matériaux durables et bientôt démontés, feront l’objet d’une réutilisation pour la prochaine fête ou seront donnés à des associations. Un bilan carbone de la manifestation et un suivi énergétique sont également en cours. »

Vers le prochain Bordeaux fête le vin

Alors que cette édition 2022 se clôture à peine, les organisateurs ont déjà le regard tourné vers les suivantes. Une certitude d’ores-et-déjà : pour réjouir encore plus les sens des visiteurs, la musique, déjà présente à travers nombre de concerts, occupera une place encore plus grande dans l’événement. Alors que la Fête du vin se tenait jusque-là tous les deux ans, la possibilité d’en faire une manifestation annuelle est en réflexion. Une façon d’ancrer sa présence dans un agenda local et mondial, en lui imaginant potentiellement de nouvelles déclinaisons internationales, à l’image de ce qui se fait déjà à Québec.

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Trophées Œnotourisme 2022 : Domaine la Font des pères & le Cloître des Cordeliers

La remise des Trophées de l’œnotourisme édition 2022 a eu lieu il y a quelques semaines. Ce rendez-vous réunit les acteurs de la filière viti-vinicole hexagonale autour de son attractivité touristique. 18 lauréats répartis en neuf catégories ont été récompensés cette année.

Dans la Catégorie : « Œnotourisme d’affaires & évènements privés » ont été récompensés:


Offre Remarquable DOMAINE LA FONT DES PÈRES – LE BEAUSSET 83330 (Région viticole Provence)

Le Domaine de La Font des Pères accueille le public à l’occasion d’évènements privés ou professionnels, à la journée ou en résidentiel. Deux restaurants sur place permettent des menus variés allant du « bistro au gastro ». Ces deux établissements sont labellisés Ferme Auberge. Il est possible de prolonger le voyage avec le « port d’attache » du domaine à Sanary-sur-Mer, et Le Comptoir de la Font des Pères, un lieu hybride entre caveau de dégustation, restaurant et épicerie. Envie de prendre le large ? Il y a également une croisière oenotouristique, en partenariat avec l’Atlantide, au départ du port de Bandol. L’expérience La Font des Pères se poursuit avec les villas provençales au pied du domaine pouvant accueillir jusqu’à 45 couchages.

Vous pouvez retrouver les offres oenotouristiques du domaine La Font des Pères sur Rue des Vignerons en cliquant sur ce lien.


Offre Exceptionnelle CLOÎTRE DES CORDELIERS – SAINT-ÉMILION 33330 (Région viticole Bordeaux)

Le Cloître des Cordeliers à Saint-Emilion accompagne les clients tout au long de l’organisation de leur événement, pour proposer une solution sur mesure. Tous types d’événements peuvent s’organiser sur place avec un ensemble d’activités proposées : la visite du Cloître des Cordeliers et ses 3 kilomètres de galeries souterraines, lieu d’élaboration des vins pétillants de la maison, avec dégustation sur la mezzanine de l’ancienne Eglise du XVe siècle, tir à l’arc dans le jardin, balades des paysages de Saint-Emilion classés à l’UNESCO en segways, chasses au trésor, rallyes en 2CV, footgolf à proximité, découverte d’une propriété de Saint-Emilion…

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Champagne Charlie : la légende est de retour !

La Maison Charles Heidsieck fête les 200 ans de la naissance de son fondateur, et relance la légendaire cuvée Champagne Charlie… Pour en comprendre l’essence, il faut revenir sur la vie romanesque de cet entrepreneur.

En 1852, à 29 ans, Charles Camille Heidsieck décide de fonder sa propre marque. Stephen Leroux, le directeur général, raconte : « Son acte majeur est de considérer qu’il est trop tard pour attaquer le marché français et européen. Le champagne était consommé principalement par les têtes couronnées, nous avions raccourci les nôtres au siècle précédent, il ne restait donc que les autres monarchies européennes et les empires. Or ce terrain était déjà occupé par les grandes marques. Charles Camille suit son instinct et opère un demi-tour gauche, direction Saint-Malo, il s’embarque sur l’Arago et met le cap sur les Etats-Unis. Il n’est pas tout à fait le premier à s’y rendre, d’autres négociants ont opéré là-bas des voyages d’observation mais ont préféré ne pas s’y risquer. Lui y plante sa banderille et devient le Steve Jobs du marché américain du champagne. Cinq ans après la création de sa maison, il y vend déjà 300.000 bouteilles ! »

La suite n’est pas banale non plus et illustre le rêve américain, un monde libre mais violent, où tout peut toujours arriver. « Charles est arrêté par le général Butler, suspecté d’être un espion à la solde des confédérés et de Napoléon III. Il transportait des lettres pour le consul de France sans en connaître le contenu ! Imaginez un fort en Louisiane entouré d’alligators, plus connu pour la faune que la qualité de sa cuisine. Au bout de quelques jours, on le libère à condition qu’il quitte le territoire. Il refuse déclarant ne vouloir sortir qu’en homme libre ce qui lui vaut quelques mois supplémentaires. L’intervention de Napoléon III et de Lincoln en personne le tire de ce mauvais pas. Il rentre ruiné en France. Mais la chance va lui sourire à nouveau. Aux Etats-Unis, il a prêté quelques milliers de dollars à un compatriote qui ne l’a jamais remboursé. Celui-ci a pris la route de l’Ouest et fondé avec d’autres pionniers la ville de Denver. Sur son lit de mort, il fait de Charles son héritier. C’est ainsi que Charles reçoit un jour, place royale à Reims, la visite d’un abbé, le vicaire de Denver, qui lui annonce qu’il est le propriétaire d’un tiers de la ville ! »

Outre-Atlantique, Charles a si bien su séduire les Américains qu’ils l’ont surnommé affectueusement « Champagne Charlie ». De ce sobriquet, Daniel Thibault en 1979 fit une cuvée spéciale qui connaîtra cinq éditions jusqu’en 1985. La famille lui avait demandé un vin « qui soit à l’image de Charles, c’est-à-dire quelqu’un d’une grande indépendance d’esprit qui fait les choses à sa façon ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que le chef de caves avait pris la consigne au mot. « Le CIVC autorisait l’ajout d’une petite quantité de vins de réserve dans les millésimes. Lui allait au-delà du plafond… »

Lorsque Cyril Brun, l’actuel chef de caves, a voulu reconstituer cette cuvée, il a dégusté à plusieurs reprises les différents millésimes pour tenter d’en comprendre la quintessence. « J’ai été bluffé par la capacité à capturer à la fois cette énergie et cette texture qui sont pour moi les deux piliers de la cuvée. J’ai commencé à m’atteler à un nouvel assemblage à partir de la vendange 2015. J’ai abouti à quelque chose de bon mais qui n’était pas au niveau. Nous sommes alors allés rechercher les vieux carnets d’assemblage et c’est là que nous avons découvert le secret de champagne Charlie : Daniel Thibault s’offrait la liberté d’utiliser tout ce qu’il y avait dans la cuverie pour faire des millésimes. Il avait tout compris : la beauté des grands vins en Champagne se fait à travers les multimillésimes. Après avoir changé ce paradigme de création, mon travail est devenu plus facile.  Je vous ai parlé d’une part de vins de réserve qui pouvait être à la limite de l’indécence. A partir de la base 2016, j’ai poussé le curseur encore plus loin pour en mettre 80 %, en intégrant dix millésimes différents, le plus ancien étant 1998. C’est ce qui m’a permis d’obtenir cette dualité. »

La méthode avait l’avantage de permettre de relancer rapidement la cuvée Charlie tout en garantissant un champagne immédiatement prêt à la dégustation, la patine ayant été donnée par les vins de réserve plutôt que par le vieillissement sur lattes. La démarche rappelle un peu celle de ces réalisateurs qui tournent des films en sépia, et qui parviennent avec talent à reconstituer le grain d’autrefois, d’autant que l’habillage du flacon et sa forme ont à peine été revisités. Le résultat est magnifique avec un vin à la fois vif et crémeux aux délicieux arômes de marmelade et d’abricot sec. Cyril Brun a même réussi à retrouver ces notes un peu pétrolées qui distinguaient les vieux Charlie.

Prix : entre 650 et 700 €  https://charlesheidsieck.com 

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La grêle fait de gros dégâts à Vinsobres

Le cru drômois a été fortement touché par la grêle ce matin. Deux orages ont lessivé la commune, faisant apparaître de grosses pertes sur 50 % de l’appellation.

Pascal Jaume, du domaine éponyme à Vinsobres estime avoir perdu 80 % de sa récolte. En milieu de matinée, deux orages ont traversé les parties nord et nord-est de la commune, réduisant à néant ce qui s’annoncé comme un beau millésime. « Nous avions fait le tour des parcelles ce matin, nous nous réjouissions de la qualité et de la quantité », explique le vigneron.

Mais il y a eu ces deux orages. « La première vague avec beaucoup d’eau et de petits grêlons, sur la face nord. Le deuxième, sur la partie nord-est de l’appellation, a apporté une vague, avec des grêlons gros comme des billes, beaucoup d’eau et de vent. Tout le végétal et les grappes sont hachés. J’ai rarement vu un orage aussi grand et violent », se désole le vigneron. Les premières estimations laisse entendre que 50 % de la commune sont touchés. Seule la face ouest a été épargnée. Dans le prolongement de Vinsobres, le village de Venterol a subi également de grosses pertes. Il fait partie des 4 communes de l’aire d’appellation Côtes du Rhône Villages Nyons

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Gigondas : 50 ans en Dentelles

L’appellation vauclusienne, reconnue Cru depuis 1971, a fêté son « demi-siècle » avec quelques mois de décalage pour cause de crise sanitaire. L’occasion de faire le point sur les atouts et le dynamisme d’un vignoble figurant désormais parmi les plus prestigieux du Rhône méridional, sous l’ombre tutélaire des Dentelles de Montmirail.

Un demi-siècle, c’est une étape hautement symbolique qui exige une célébration digne de ce nom. Mais quand une crise sanitaire mondiale entre dans l’équation, les festivités s’en voient forcément chamboulées. Alors que l’appellation Gigondas devait fêter en 2021 le cinquantième anniversaire de son accession au rang de Cru de la Vallée du Rhône, la suite des effets de la pandémie de Covid-19 a obligé sa direction à décaler le programme des événements liés à ce cinquantenaire. « S’il l’avait fallu, on aurait décalé encore d’un an, ou de deux, autant de fois qu’il le fallait mais il était inenvisageable de ne pas marquer cet anniversaire », explique Louis Barruol, propriétaire du château de Saint-Cosme et président de l’appellation Gigondas, à l’issue d’une journée d’immersion dans le vignoble réservée aux professionnels et destinée à donner le « la » des événements qui ont débuté ce printemps et se tiendront jusqu’à la fin de l’année : après les balades à vélo « à la croisée des terroirs » au mois de mai, ce sont quelques temps forts comme la Paulée de Gigondas (le 11 juillet), la rétrospective de photographies « Nous, Vignerons de Gigondas » (du 20 juillet au 31 août), « Gigondas sur Table » (le 18 juillet) ou encore les ateliers sensoriels (du 8 juillet au 31 août) qui vont ponctuer cette année 2022 qui est, de facto, celle du cinquantenaire – voir le programme complet ici et ici.

La tectonique selon Georges Truc

Si vous trouvez que cette belle appellation quinquagénaire « ne fait pas son âge », c’est normal : ses racines sont beaucoup plus anciennes ! Ici, on cultive la vigne au moins depuis l’Antiquité Romaine, comme en atteste l’étymologie du nom du village : du latin Jocunditas, « l’allégresse ». Longtemps membre de la famille des Côtes-du-Rhône Villages, Gigondas accède finalement au statut de Cru en 1971. Une reconnaissance pour la qualité de ses vins, qui rivalisent dans le cœur de bien des amateurs avec ceux du « grand voisin » Châteauneuf-du-Pape, et surtout pour la singularité de ses terroirs, placés sous la protection des majestueuses Dentelles de Montmirail.

Pour comprendre Gigondas et l’identité de ses vins, il faut se plonger dans les paysages et dans l’histoire géologique de ces Dentelles. Et pour cela, rien ne vaut le meilleur des guides : Georges Truc, « œnogéologue » et encyclopédie vivante des terroirs de la Vallée du Rhône. Le pied toujours alerte à 80 ans, il arpente, même sous les températures élevées de ce mois de juin, les déclivités de ces sublimes formations géologiques, qui se sont déployées à partir du Secondaire (dans le « bassin vocontien » du Mésozoïque, -250 à -65 millions d’années environ) par des dépôts importants de gypse et de sel, puis au Jurassique (-65 millions d’années) par l’alternance de dépôts calcaires et marneux, puis au Tertiaire par la formation de la Faille de Nîmes qui est venue fracturer l’ensemble, tracer les trois lignes montagneuses qui se hissent jusqu’à 730 mètres et qui constituent aujourd’hui le paysage de l’appellation avant une lente érosion au Quaternaire : « les Dentelles sont des formations calcaires qui ont été repoussées par un phénomène tectonique d’une grande puissance », souligne Georges Truc, « et c’est la combinaison entre ce calcaire et une matrice de marnes argileuses qui constitue le trésor des Dentelles de Montmirail ». Ces dernières ne concernent en réalité que 30% de la surface du vignoble tandis que la partie de vignes en plaine, reposant sur des sols de colluvions, un « cône de déjection » fait de fragments calcaires, de sables empruntés au Tertiaire et d’argiles du Crétacé.

Voilà pour la photographie des terroirs et paysages de Gigondas. En quelques chiffres, l’appellation couvre aujourd’hui un peu moins de 1200 hectares, est animée par 220 opérateurs, et produit à plus de 99% du vin rouge, avec une toute petite part de rosé. Toutefois, un projet de Gigondas blanc est très avancé dans les bureaux de l’INAO et pourrait voir le jour dès 2023. Clairette et bourboulenc auraient leur carte à jouer sur ces terroirs où, actuellement, le grenache domine en monarque quasi-absolu, escorté des incontournables syrah et mourvèdre en « cépages secondaires ». Face aux effets du réchauffement climatique, de nombreux vignerons se tournent de plus en plus vers les cépages « complémentaires » pour apporter de la fraîcheur aux vins, comme la counoise et surtout le cinsault – ce dernier est d’ailleurs candidat à devenir cépage secondaire, à hauteur de 20% de l’encépagement.

La grande force de Gigondas est cette combinaison entre une réputation bien installée depuis plus de 50 ans, qui en fait sans conteste la seconde appellation du Rhône méridional la plus célèbre à travers le monde (32% d’export), la qualité de ses terroirs et le caractère à la fois généreux, authentique, puissant et minéral de ses vins. Mais c’est aussi le dynamisme qui irrigue sa communauté de vignerons, où de jeunes talents émergent en s’appuyant sur le savoir-faire des anciens et sur des locomotives inestimables, comme les familles Perrin et Amadieu. C’est ce sens du collectif qui transparaissait lors du superbe dîner donné au Clos des Tourelles, propriété de la famille Perrin, en conclusion de la journée d’immersion dans le vignoble réservée aux professionnels. En présence de Jean-Pierre et François Perrin, mais aussi de Pierre Amadieu, du président d’Inter-Rhône Philippe Pellaton et de quelques autres figures de l’appellation, Louis Barruol, le président de Gigondas, n’a pas caché son émotion au moment de rendre hommage aux membres du bureau qui, en 1971, avaient « décroché » la reconnaissance en cru, puis à tous les présidents qui l’ont précédé et étaient ce soir-là autour de la table, à commencer par Rolland Gaudin qui fit partie des « pionniers » et présida le Syndicat de 1980 à 1995. « On n’a pas de raisons d’être orgueilleux, mais on a de bonnes raisons d’être fiers », soulignait Louis Barruol en rappelant le chemin parcouru depuis 50 ans et le fait que « la transmission, ça se construit tous les jours ». Portés par l’inspiration en cuisine de Laurent Deconninck, chef du restaurant étoilé L’Oustalet, et par la beauté de quelques vieux millésimes remontant jusqu’à un Domaine du Cayron 1971 encore plein de vitalité, les convives du soir n’avaient plus qu’à savourer le délice suspendu d’une nuit en Dentelles.

Gigondas : quelques domaines à suivre

Domaine Santa Duc. La référence, ou du moins l’une des références de l’appellation, par sa régularité et sa constance. Ancrée depuis 150 ans à Gigondas, la famille Gras signe depuis plusieurs générations de superbes vins de terroirs. Yves Gras, et depuis 2016 son fils Benjamin, ont converti les 38 hectares du domaine au bio puis à la biodynamie, signant des cuvées remarquables d’élégance, de fraîcheur et de souplesse, qu’il s’agisse des « Lieux-Dits », du « Clos Derrière Vieille » ou des « Hautes Garrigues ».

Château de Saint-Cosme. Un autre domaine historique, et non des moindres, puisque ses origines remontent à l’époque gallo-romaine et qu’il se trouve dans la même famille depuis la fin du XVème siècle. Louis Barruol, par ailleurs président de l’appellation, défend une viticulture vertueuse et engagée, et signe sur es 22 hectares des vins de précision et de caractère, auxquels s’ajoutent une activité de négoce.

Pierre Amadieu. « Vignerons éleveurs » depuis 1929, la famille Amadieu fait partie des locomotives de Gigondas dont le dynamisme, incarné par une nouvelle génération (Pierre, Jean-Marie, Henri-Claude, Marie…) n’est plus à démontrer. Si leur activité de vignerons et négociants leur permet d’explorer d’autres terroirs du Rhône méridional, les Amadieu restent profondément associés au nom de Gigondas, qu’ils valorisent à travers trois cuvées : Domaine Grand Romane, Romane-Machotte et Le Pas de l’Aigle.

Domaine du Clos des Tourelles. On ne présente plus la famille Perrin qui, avec son château de Beaucastel à Châteauneuf-du-Pape, le succès de la marque « La Vieille Ferme » mais aussi l’aventure Miraval au côté de Brad Pitt, s’est forgé un nom internationalement reconnu. À Gigondas, les Perrin possèdent le Clos des Tourelles, une dizaine d’hectares où les vieux grenaches s’expriment en majesté. On n’oublie pas bien sûr l’escale gastronomique incontournable de la région, L’Oustalet, où le chef Laurent Deconninck détient une étoile au Guide Michelin.

Domaine Raspail-Ay. Christophe Ay fait partie des jeunes vignerons de l’appellation et il reprend brillamment le flambeau de son père Dominique pour signer des vins qui se singularisent par leur long élevage en foudre, ce qui leur confère de la patine, une densité soignée et un toucher tannique de très belle définition. Un très grand potentiel de garde et un vrai coup de cœur.

Domaine des Bosquets. Julien Bréchet ne manque ni d’idées ni d’envies. Détonnant au sein de l’appellation, il déploie une gamme très large, signant sur ses 26 hectares plusieurs cuvées parcellaires vinifiées et élevées de façons distinctes, pour extirper la substantifique moelle de ses terroirs. Revenu aux manettes du domaine familial en 2009, et totalement « en contrôle » de son style depuis 2015, il poursuit son inlassable quête de précision millésime après millésime.

Domaine Montirius. Pionnier de la biodynamie sur l’appellation, puisque les 63 hectares (sur les appellations Vacqueyras, Gigondas et Côtes-du-Rhône) sont certifiés depuis 1999. Christine et Eric Saurel, qui ont amorcé cette révolution au domaine familial, ont été rejoints il y a dix ans par leurs filles Justine et Manon. La boucle et bouclée : avec celui de leur frère Marius, leurs prénoms ont inspiré le nom du domaine, « Montirius ».

Et aussi : Domaine Les Goubert, Domaine Pesquier, Domaine Font-Sane, Domaine Notre Dame des Pallières…

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