Champagne AR Lenoble : la famille Frère-Gallienne devient actionnaire majoritaire

Décidément, l’heure est aux grandes manoeuvres en Champagne : après l’annonce de la négociation du rachat par le groupe Terroirs & Vignerons de Champagne de la Maison Henriot, on apprend la conclusion d’un accord entre la famille Malassagne et la famille Frère-Gallienne (Holding  privée FG Bros, notamment actionnaire du domaine Cheval Blanc) en vue de la cession à cette dernière de la majorité du capital du champagne AR Lenoble.

La Maison AR Lenoble avait célébré en 2020 ses 200 ans. Installée à Damery et exploitant un domaine de 18 hectares sur Bisseuil (vallée de la Marne) et Chouilly (Côte des blancs), elle était jusqu’ici dirigée par Antoine et Anne Malassagne, les arrières petits-enfants d’Armand-Raphaël Graser, le fondateur. Le frère et la sœur qui ont repris les rênes au début des années 1990 ont magnifiquement redressé la Maison pour en faire l’une des plus belles pépites de l’appellation, Antoine s’occupant des vignes et des vins, Anne de la partie commerciale et marketing. Leur père, un brillant gynécologue qui avait fondé la clinique de Courlancy, n’avait en effet pu s’y consacrer pleinement. L’une des grandes particularités de la Maison réside dans son travail extraordinaire sur les vins de réserve dont une partie, constituée d’une réserve perpétuelle, est conservée en magnum sous liège, ce qui permet de tirer tout le potentiel de la fraîcheur des millésimes passés au moment de l’assemblage. 

L’entreprise a décidé d’ouvrir son capital à la holding FG Bros de la famille Frère-Gallienne qui devrait en prendre le contrôle. Rappelons ici que Ségolène Gallienne est la fille d’Albert Frère, un milliardaire belge décédé en 2018 qui a construit sa première fortune dans la sidérurgie avant de se tourner vers la banque, l’énergie, les assurances et les médias. En 1998, il était devenu propriétaire à parité avec son ami Bernard Arnault du Château Cheval Blanc à Saint-Emilion, dont la FG Bros est aujourd’hui encore actionnaire. 

Grâce à ce partenariat, la maison devrait accroître son développement en France et à l’international, même si la production restera intentionnellement limitée pour préserver la qualité extraordinaire des champagnes.

Quant à Antoine Malassagne, il « restera associé et impliqué opérationnellement pour assurer la continuité du travail accompli aux côtés de sa sœur Anne depuis trois décennies. »

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Laurent Fresnet, le chef de caves de G.H. Mumm est décédé

La Champagne est en deuil et perd l’un de ses plus brillants chefs de caves, Laurent Fresnet. Il avait rejoint la Maison G.H. Mumm il y a trois ans à peine au moment du confinement après quatorze années au service de la maison Henriot.

Chef de caves depuis 2020 de la Maison G.H. Mumm où il avait succédé à Didier Mariotti, Laurent Fresnet était issu d’une famille de vignerons de la face Nord de la Montagne. Il exploitait d’ailleurs lui-même en parallèle des vignes à Mailly, Sillery et Verzenay avec lesquelles il élaborait son propre champagne. En 2015 et 2016, alors qu’il était chef de caves de la Maison Henriot, il avait été élu chef de caves de l’année par l’International Wine Challenge. Passé par l’école d’Avize puis par l’Université de Reims, il a commencé par une carrière à l’internationale en Afrique du Sud, en Nouvelle Zélande et au Portugal, avant de revenir en Champagne en tant que responsable de production au sein du Champagne Claude Cazals au Mesnil-sur-Oger. Toujours sur la Côte des blancs, il avait également dirigé la coopérative « La Vigneronne à Vertus ». Travailleur acharné, passionné par le maraîchage, il était particulièrement apprécié de ses collègues pour sa générosité. 

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Le château Deffends pourrait être vendu à Sainte-Marguerite

Le château Sainte-Marguerite, Cru Classé de Provence à La Londe-les-Maures pourrait racheter prochainement le château Deffends en Côtes-de-Provence et sa trentaine d’hectares à Carnoules, en bordure du massif des Maures.

Selon nos informations, le château Sainte-Marguerite, dans l’escarcelle du groupe Pernod-Ricard, actionnaire majoritaire depuis début 2022 aux côtés de la famille Fayard, aurait signé un compromis de vente pour le rachat du Château Deffends à Carnoules dans le Centre Var; il serait en attente de la confirmation de la Safer mais la famille Fayard contactée n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet. Le château Deffends (à ne pas confondre avec le domaine du Deffends de Saint-Maximin, également dans le Var), appartient depuis la fin du XXe siècle à la famille Vergès. Xavier Vergès, ancien officier parachutiste des troupes de marine, a restructuré plus de la moitié du vignoble, en appellation Côtes-de-Provence, replantant notamment rolle, sémillon, tibouren et cabernet sauvignon aux côtés des grenaches, cinsaults, syrahs et carignans.

Vignoble et banquets

Si la vente était confirmée, le vignoble, situé à une trentaine de kilomètres de Sainte-Marguerite, au-dessus de Pierrefeu, permettrait de conforter l’approvisionnement du cru classé de La Londe-les-Maures pour développer la production de rosés (Sainte Marguerite élabore environ 1,3 million de bouteilles en propriété et possède 200 hectares de vignoble). Mais Deffends n’étant qu’en « agriculture raisonnée », il faudrait le convertir en bio et sans doute reconstruire une cave. Le château vend une partie en vrac aux Domaines Ott mais commercialise également ses vins en bouteille dans les trois couleurs et a mis en oeuvre une activité œnotouristique importante, notamment avec l’organisation de réceptifs pour mariages et de grands banquets. Il comprend une belle bastide du XVIIe dans un parc arboré avec des bassins d’ornements et un gîte.

Vignes de Deffends ©F. Hermine

Le château Sainte-Marguerite est toujours piloté par la deuxième génération de la famille Fayard, notamment Olivier à la direction, et Enzo au vignoble. Après le groupe LVMH qui a racheté Minuty le mois dernier et bientôt un autre domaine du Haut-Var, toujours en négociation, Pernod-Ricard conforterait ainsi sa position en Provence et étofferait ses volumes, en particulier pour se développer à l’export.

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[Vins & Fromage ] On boit quoi avec de la tomme corse?

Comme on peut l’élaborer dans toute l’île, il existe autant de tomme corse que de villages corses. Fabriquée à partir de lait cru ou pasteurisé de brebis, la tomme évoque la tradition fromagère de l’île de Beauté. C’est une pâte pressée non cuite qui s’apparente au salers auvergnat ou à l’ossau iraty béarnais basque

Le lait se collecte dans les cheptels de brebis qui parcourent monts et vaux à la recherche d’une alimentation naturelle. L’ajout de lait de chèvre est autorisé. Après la traite, le caillage se fait à base de présure naturelle, suivi d’un moulage manuel et d’un salage à sec. La tomme demande un affinage de 3 mois à 1 an dans une ambiance humide à 85 %, sous une température 12°C. Elle se présente sous la forme d’un gros cylindre de 20 cm de diamètre et 8 cm d’épaisseur, pour un poids de 1 à 3 kg. La croûte délicatement fleurie peut offrir un aspect grainé ou arborer un dessin qui évoque les fibres des paniers d’antan qui servaient de faisselles, cela lui donne un aspect plus rustique. La pâte ivoire clair, ferme et pleine, exhale une odeur de crème de châtaigne et de noix, de pierre à fusil, de zestes de cédrat confit. Elle offre un léger grain au goût minéral légèrement salé, retrouve les fruits secs, ajoute du poivre et du thym, la fraîcheur des agrumes. Selon les endroits et le temps d’affinage, le fromage est plus ou moins fort, mais sans excès.

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JEFF CARRELUnder my skin 2020Maury secMédaille d’or à Grenache du Monde 202211,40 €

Grenat pourpre, un fruité qui semble déjà rond rien qu’à le sentir. Pareil en bouche avec ses tanins souples qui tissent leur soie légèrement rêche génératrice d’un relief qui renforce la fraîcheur, la texture des cassis et des myrtilles, le ressenti des épices. Il a tout pour plaire à la Corse qui l’installe rapidement dans son décor minéral toutefois par sa crème assoupli. Le fruité de Jeff la comble comme autant de baisers suaves au goût des baies qui se dégustent comme mille délices. Elle l’a dans la peau et nous le fait savourer.

DOMAINE DE LA RECTORIECuvée Pierre Rapidel 2015BanyulsMédaille d’or à Grenache du Monde 202220 €

L’ocre marron se fume légèrement, dans ses volutes flottent du pruneau, de l’abricot sec, de la poudre d’iris, un rien de patchouli. Mais ce sont les cerises au marasquin, le thym et le cacao qui viennent offrir leur gourmandise au fromage. Le goût soutenu, mais fugace, d’un cristal de sel leur rappelle la Méditerranée proche, ses embruns iodés. Ils se sont bien trouvés. Il règne dès lors comme une joie franche et fraîche qui se communique à nos papilles émerveillées par l’intensité fruitée.

DOMAINE CAUHAPÉMystère Jaune 2021 – Caü-ha-pé Terroir du Sud-Ouest – Vin de France22,80 €

La robe jaune légèrement orangé met la puce à l’oreille de notre tomme, ses notes de thé vert, de fruits secs et de pâte de coing aussi. L’amertume des pépins, qui lui apporte beaucoup de fraîcheur, l’interpelle. Elle ne le trouve vraiment pas classique ce vin, avec sa structure légèrement tannique qui gratouille sa pâte, ses notes salines qui s’accordent aux siennes, ce petit goût d’algue qui se mélange à ses saveurs d’écorces de cédrat et de mandarine légèrement confites. Ce petit manseng vinifié comme un rouge la bluffe, l’enchante, la conquiert. Comme nous.

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Gros manseng : vedette du Classic de Tariquet

Après avoir fêté les 40 ans du Classic de Tariquet l’an dernier, la famille Grassa annonce cette année une évolution, presqu’une révolution pour la cuvée emblématique du domaine.

A l’origine, le Classic de Tariquet était un 100% ugni blanc pour permettre au vignoble d’Armagnac de nouveaux débouchés au début des années 80. Le cépage gersois avait ensuite été associé à l’aromatique colombard, complétés depuis 2011, date du dernier grand changement, par du sauvignon et du gros manseng. Pour la millésime 2022, le gros manseng va donc volé la vedette à l’historique ugni blanc. « Nous avions prévu qu’il devienne majoritaire dans notre cuvée phare mais après deux années de gel et les épisodes de grêle, nous avons avancé le projet initiale pour compenser les pertes de volumes », commente Rémy Grassa à la tête du domaine.

Le nouveau millésime est donc composé de 32 % de gros manseng associé à 25% d’ugni blanc, 20 % de colombard, 15 % de sauvignon, 5 % de chardonnay et autre nouveauté, 3 % de chenin. Ce dernier était auparavant uniquement utilisé dans l’Entracte (en méthode Charmat) avec le chardonnay, ces deux cépages apportant davantage de complexité au Classic. « L’objectif est de premiumiser la cuvée sans qu’elle perde de la fraîcheur et du croquant, d’apporter plus de tension et de longueur en fin de bouche. Nous avions prévu de changer l’habillage mais cela a été difficile de synchroniser les évolutions en raison des difficultés d’approvisionnement en matières sèches ». La nouvelle bouteille ne sortira donc qu’en mai mais le Classic nouveau est d’ores et déjà disponible dans l’ancienne bouteille bordelaise.

Evolution de l’encépagement

Ce changement notable suit l’évolution du vignoble gascon où il a aussi détrôné l’ugni blanc ces dernières années. « Il ne s’agit pas de renier l’ugni blanc qui est la signature du domaine – nous distillons aussi 100 à 150 hectares pour l’armagnac, mais de travailler davantage le gros manseng, notamment en sec ». Il est pourtant fragile, sensible au stress hydrique, à la grillure et au mildiou en période de floraison mais ce cépage autochtone à maturation tardive s’adapte bien au climat local; ses peaux épaisses et ses grappes aérées se révèlent également de beaux atouts sans compter l’avantage de la polyvalence sec-moelleux. A Tariquet, il est produit à faibles rendements (plutôt entre 35 et 60 en sec et même moins en moelleux contre plus de 100 hl/ha en Côtes-de-Gascogne en général). Il a détrôné l’historique ugni blanc sur le podium de l’encépagement avec plus d’un tiers des surfaces contre 20 % pour l’ugni et 12 % pour le colombard.

Terre de Vins a goûté en avant-première le nouveau Classic (6,90 €)
Un bouquet de fleurs blanches (acacia, jasmin, chèvrefeuille, tilleul) sur une trame minérale, une note exotique d’ananas frais, une vivacité plus complexe et une finale salivante.

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Marquis de Terme acquiert Marojallia et accélère ses développements

Le château Marquis de Terme, 4ème Grand Cru Classé de Margaux appartenant à la famille Sénéclauze, officialise l’acquisition des Domaines Porcheron, incluant le château Marojallia et l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux. Une nouvelle étape dans la stratégie de développement pilotée depuis 2009 par le directeur général Ludovic David.

C’était une semaine riche en transactions foncières dans le vignoble bordelais, et si les deux premières ont concerné la rive droite, entre Pomerol et Saint-Émilion, la dernière (sauf surprise !) concerne le Médoc, et en particulier l’appellation Margaux. Le château Marquis de Terme, 4ème Grand Cru Classé appartenant à la famille Sénéclauze depuis 1935, officialise l’acquisition des Domaines Porcheron : cette transaction inclut le château Marojallia, propriété de 6 hectares à Margaux, mais aussi le château Bouqueyran à Moulis-en-Médoc (17 hectares) et l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux. « Cette acquisition s’insère dans la stratégie de développement dont la famille Sénéclauze m’a confié le pilotage depuis mon arrivée en 2009 », explique le directeur général Ludovic David. « Cette stratégie a pour ambition de faire de Marquis de Terme une marque majeure de l’appellation Margaux. Cela a commencé par une progression dans la qualité et la régularité des vins, un renforcement de leur position sur la place de Bordeaux, puis par un essor des activités œnotouristiques dont le point d’orgue a été l’ouverture d’un restaurant sur la propriété en 2021. Notre reprise des Domaines Porcheron constitue une accélération de ces développements, dans un vrai projet d’entreprise et de marque, afin de proposer une grande ‘expérience’ globale Marquis de Terme aux visiteurs ».

Des développements ambitieux pour créer « de nouveaux ambassadeurs »

Les 6 hectares de Marojallia vont entrer dans le foncier de Marquis de Terme, dont la superficie s’élèvera désormais à 46 hectares, à compter du millésime 2023. La marque « Marojallia » reste pour sa part entre les mains de la famille Porcheron, qui a fait ce de petit domaine l’un des premiers « vins de garage » du Médoc à la fin des années 1990. La transaction inclut également les 17 hectares du château Bouqueyran à Moulis-en-Médoc, pour lequel, selon Ludovic David, « toute une réflexion stratégique doit être menée, car c’est une autre histoire à écrire ». Elle inclut enfin l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux, dont l’emplacement idéal sur la D2, en plein cœur du bourg de Margaux, constitue un atout de choix sur le plan œnotouristique. Il y aura à coup sûr des travaux de rénovation mais Ludovic David et la famille Sénéclauze se donnent le temps de peaufiner le positionnement qu’ils entendent donner à l’établissement, en complémentarité avec l’offre déjà déployée au château. « Tout doit concorder pour constituer un ensemble logique et cohérent, qui donne envie aux visiteurs de venir jusqu’à nous, d’y rester, afin qu’ils savourent pleinement leur séjour et qu’ils repartent en étant de nouveaux ambassadeurs de Marquis de Terme », conclut Ludovic David.

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[Cognac] La quintessence du Louis XIII révélée à Venise

La série limitée Rare cask 42.1 a été présentée lors d’un dîner de gala dans la cité des Doges. Rémy Martin ne commercialisera que 775 carafes. Comptez plus de 50 000 euros la pièce.

C’est un nectar puisé à la bonde d’un seul tierçon (un fût charentais de 560 litres), dont 120 privilégiés ont goûté une larme et apprécié les arômes, fin mars, à Venise… Cela se passait sous les voûtes de la Scuola di Santa Maria della Misericordia, un bâtiment du XIIIe, où la maison de cognac Rémy Martin dévoilait « l’expression inédite » du summum de sa gamme : le cognac Louis XIII série limitée Rare cask 42.1.

L’élixir est précieux. Seules 775 carafes seront commercialisées dans le monde à partir du mois de juin. A Londres, par exemple, le trésor ne sera disponible que chez Harrod’s, au prix de 47 000 livres sterling, soit plus de 53 000 euros.

Le flacon en impose : cristal noir de Baccarat, col orné d’or et de rhodium (le plus précieux des métaux au monde, plus cher que le platine). Notez que la carafe sera vendue en coffret, avec fusil de service (une pipette grande classe) et deux verres en cristal Pillet décorés de quadrilobes noirs (des figures géométriques de style gothique).

Référence au taux alcoométrique naturel

A contenant exceptionnel, contenu miraculeux : un « rare cask », dans le jargon des spiritueux, c’est un fût pas comme les autres dont les eaux-de-vie ont atteint leur apogée. Dans l’obscurité et le mystère des chais du Domaine du Grollet (Charente), on ne sait guère pourquoi. « Un miracle de la nature, dont on ne peut saisir la beauté éphémère que lors de la dégustation régulière et attentive des stocks », expliquait Pierrette Trichet, maître de chai de la maison en 2004. Cette année-là, la qualité d’un tierçon justifia une première série limitée : Louis XIII Rare cask 43.8. Le chiffre faisait référence au taux alcoométrique naturel du nectar, 43,8 %.

Une autre barrique choyée par les éléments fut identifiée en 2009 par Mme Trichet et son successeur Baptiste Loiseau. On y puisa le Rare cask 42.6.

Baptiste Loiseau ©Quentin Caffier pour Rémy Martin

“J’ai écouté mon instinct”

Aujourd’hui, la troisième série limitée va « chercher l’extraordinaire au gré de chemins de traverse », résume un communiqué du négociant. « Pour découvrir Rare cask 42.1, j’ai écouté mon instinct. J’ai privilégié l’émotion à la science. J’ai fait appel à mes souvenirs », explique Baptiste Loiseau.

A Venise, la dégustation vint clore un dîner de gala concocté par Chiara Pavan et Francesco Brutto, chefs du restaurant Venissa (un macaron et une étoile verte Michelin). Ils avaient cuisiné un risotto à l’ail noir, révèle une indiscrétion du magazine « Peak Singapour ».

Rémy Martin fait savoir que d’autres « expériences de dégustation exclusives » sont prévues à Paris, Zurich, Londres, Dubaï, Moscou, Miami, Las Vegas, Los Angeles, New York et Kuala Lumpur.

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[EXCLUSIF] Château La Pointe rachète Château Croque-Michotte

Le château La Pointe, propriété de 23 hectares à Pomerol appartenant au groupe d’assurance Generali, vient de faire l’acquisition du château Croque-Michotte, un vignoble de 13,5 hectares en Saint-Émilion Grand Cru.

Décidément, les transactions vont bon train ces jours-ci dans le vignoble bordelais. Quelques jours après l’extension du château Vieux Maillet qui a repris 3,7 hectares à La Fleur Gazin, c’est une autre propriété pomerolaise, le château La Pointe, qui s’aventure aujourd’hui sur l’appellation voisine, Saint-Émilion. Appartenant depuis 2007 à la branche française du groupe d’assurance Generali, le château La Pointe (23 hectares) se porte acquéreur du château Croque-Michotte, vignoble de 13,5 hectares en Saint-Émilion Grand Cru, auprès de la famille Carle qui en était jusqu’ici propriétaire.

Pierre Carle, qui assurait la gérance du domaine familial, garde des parts dans le capital mais c’est bel et bien l’équipe technique de La Pointe, menée par son directeur général Éric Monneret, qui va désormais assurer la conduite de Croque-Michotte « en s’appuyant sur l’expérience de Pierre Carle et des salariés déjà en place. Nous voulons mutualiser autant que possible le travail entre les deux propriétés », précise Éric Monneret qui souligne le beau potentiel de cette nouvelle acquisition située à la frontière de Saint-Émilion et Pomerol, géographiquement proche de quelques voisins renommés comme Cheval Blanc, L’Évangile, Gazin ou encore Grand Corbin Despagne. « Le terroir de graves et d’argiles est de très belle qualité, comme en attestent certains vieux millésimes de Croque-Michotte qui tiennent très bien la route », poursuit Éric. « Il y a un travail de fond à faire au vignoble pour l’optimiser, cela va nous prendre au moins dix ans mais nous avons la chance de nous appuyer sur un groupe qui respecte le temps long de la vigne. Cela va être passionnant de découvrir ces terroirs, de les sublimer et de remettre cette marque en valeur sur la place de Bordeaux ».

Les observateurs du vignoble bordelais qui avaient suivi, en 2012, les péripéties entourant le classement de Saint-Émilion se souviennent peut-être que Croque-Michotte figurait parmi les trois propriétés qui avaient été évincées de ce classement et s’était imposé comme l’un des fers de lance de la contestation de ce dernier devant la justice.

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Le Château de Sours (re)voit les choses en grand

Acquis en 2015 par le milliardaire chinois Jack Ma, le château de Sours dévoile pleinement ses ambitions après quelques années de travail en coulisses. L’arrivée d’un nouveau directeur général et une remise à plat de toute la gamme des vins témoigne du dynamisme retrouvé de cette belle propriété de l’Entre-Deux-Mers.

Lorsqu’en 2015, l’homme d’affaires chinois Jack Ma, fondateur du groupe Alibaba, décide d’investir dans le Bordelais, certains s’imaginent que ce richissime entrepreneur entend acquérir un grand cru classé de belle renommée, alors que d’autres s’imaginent déjà que son incursion à Bordeaux sera une nouvelle aventure nébuleuse comme le vignoble girondin en a vu éclore un certain nombre en provenance de Chine ces quinze dernières années. Ce ne sera ni l’un ni l’autre : Jack Ma met la main sur une ancienne propriété de l’Entre-Deux-Mers, le château de Sours, dont l’histoire remonte au moins au XVème siècle et qui produit du vin depuis la fin du XVIIIème. Vaste domaine ayant appartenu, au fil de son histoire, à plusieurs notables bordelais et anglais, le château de Sours a connu un ralentissement de son activité au XXème siècle, suite à la crise du phylloxéra. Mais le potentiel est là, et c’est ce qui séduit Jack Ma : qualité des terroirs, cachet des bâtiments, opportunités œnotouristiques, le tout dans un magnifique environnement vallonné comme en possède ce beau territoire de l’Entre-Deux-Mers, il y a ici une vraie « belle endormie » qui ne demande qu’à être réveillée.

Des investissements très importants

De premiers investissements sont engagés, plutôt dans la discrétion, pour restaurer le château et restructurer le vignoble. Sur une superficie de 77 hectares (l’ensemble de la propriété en couvre 200), une douzaine vont être arrachés et une bonne partie d’entre eux replantés en adaptant au mieux le matériel végétal à la configuration des sols, le tout s’accompagnant d’une étude approfondie des terroirs afin de mieux « comprendre » ce lieu-mosaïque où de beaux calcaires (comme en atteste la présence de galeries souterraines qui n’ont rien à envier à celles de Saint-Émilion, de l’autre côté de la Dordogne) voisinent avec des zones plus argileuses, d’autres plus sableuses. Reste à établir une gamme de vins cohérente, et à le faire savoir. Tout cela prend du temps, et les démêlées de Jack Ma avec le régime chinois semblent placer quelque temps la propriété dans un état de latence.

Aujourd’hui, le château de Sours se réveille. Jack Ma, qui semble avoir laissé derrière lui sa période de purgatoire politique, n’a rien remisé de ses ambitions pour sa propriété bordelaise. L’année 2022 a donc été celle du passage à la vitesse supérieure avec l’inauguration de nouvelles installations techniques extrêmement pointues – cuvier « state of the art » aussi bien adapté à la production de rouge, de rosé et de blanc que d’effervescents, ces derniers occupant une place importante dans la stratégie du château ; chai d’élevage offrant une large palette de contenants, entre barriques, foudres et amphores ; réception vendange optimale avec chambre froide. On est face à des équipements que l’on trouve plutôt d’ordinaire chez les grands crus classés. Il en va de même des efforts colossaux qui ont été investis dans la restauration des infrastructures existantes et du parc, qui était le cœur de l’ancienne seigneurie de Montfaucon : tout ceci contribue à une offre d’hospitalité haut de gamme se doublant d’une grande attention apportée à la biodiversité, avec la présence de vaches écossaises, de chèvres, de poules, de canards, de ruches, et des centaines d’arbres plantés sur la propriété… Enfin, une certification bio devrait être entamée à partir de cette année.

Une nouvelle gamme de vins qui se met en place

Pour piloter tout cela, Jack Ma a fait appel, également depuis 2022, à un nouveau directeur général en la personne de Sébastien Jacquey. Ce Sancerrois d’origine, diplômé en œnologie à Dijon, a baroudé de la Loire à la Bourgogne et de la Corse au Canada, en passant par le Languedoc, avant de rejoindre cet ambitieux projet de Jack Ma. Sébastien, qui annonce que « le travail prioritaire désormais est de remettre le vin au premier plan », s’appuie sur l’expertise de la directrice technique Clarisse Naulet (en poste depuis 2012, à l’époque des anciens propriétaires), du consultant en stratégie Franck Breau et de l’équipe d’œnologues d’ŒnoTeam pour repenser la gamme des vins de la propriété. Celle-ci se structure autour de trois sous-ensembles distincts : une partie « entrée de gamme » avec des vins plutôt monocépages (un blanc, un rosé, deux rouges, un effervescent rosé) ; une partie « milieu de gamme » baptisée « Quarry » (« carrière » en anglais), qui se veut l’expression du plateau calcaire de la propriété, à travers un rouge, un blanc et une bulle ; enfin, une gamme parcellaire issue d’une sélection drastique des meilleurs lots, et qui est appelée à s’étoffer avec le temps.

Pour l’instant, cette gamme est en train de se mettre en place mais les premiers vins goûtés sont cohérents et prometteurs. Mention spéciale à la gamme « Quarry », fort bien positionnée en style comme en prix (13,95 € TTC) avec un blanc 2021 100% sauvignon dont un gros tiers a été vinifié en barrique, montrant un bon équilibre entre vivacité, aromatique de fleur blanche et de pêche jaune, léger beurré et bonne salinité ; et un rouge 2020 assemblage 90% merlot 10% petit verdot, sur une cerise explosive teintée d’épices et d’une touche d’encre, concentré sans excès, soutenu par une bonne trame tannique finement crayeuse. À suivre !

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5 conseils pour bien aborder la Grande Dégustation Primeurs

Le grand public a rendez-vous le jeudi 4 mai au Palais de la Bourse de Bordeaux pour la Grande Dégustation Primeurs organisée par Terre de vins et La Grande Cave : une occasion unique de se familiariser avec des vins du millésime 2022 en exclusivité. Mais il s’agit d’un exercice assez particulier. Afin de bien s’y préparer, suivez les conseils de Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de Terre de Vins.

La présentation des vins en primeurs est, chaque année au mois d’avril, un temps fort du vignoble bordelais durant lequel des professionnels du monde entier (journalistes et acheteurs) viennent goûter les vins de la vendange précédente, encore en cours d’élevage, pour en mesurer la qualité et en dresser les perspectives commerciales. Bien que les progrès techniques considérables qui ont été faits dans les propriétés rendent ces vins bien plus aimables aujourd’hui qu’ils ne l’étaient autrefois, la dégustation des primeurs demeure un moment délicat. À l’occasion de la Grande Dégustation Primeurs organisée par « Terre de Vins » en partenariat avec La Grande Cave, pour la deuxième année consécutive, le grand public pourra venir à la rencontre de nombreux châteaux bordelais qui leur feront goûter leur 2022 en exclusivité. Afin de bien appréhender cet exercice d’ordinaire réservé aux professionnels, Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de « Terre de Vins », vous donne ses 5 conseils :

1 – « Gardez bien conscience que le vin a seulement huit mois et qu’il ne sera livrable que dans deux ans »
« Pendant toute la période d’élevage qu’il leur reste à traverser, les vins vont s’assagir, en particulier les tannins qui sont encore en pleine jeunesse : ce sont des ‘tannins de boxeurs’ qu’il faut prendre comme tels, sans se laisser heurter. Ils nous donnent un indice important sur la structure du vin mais même malgré leur caractère très prépondérant, il ne faut pas qu’ils prennent l’ascendant sur tout le reste du vin ».

2 – « Faites confiance à votre première impression »
« On entend toujours beaucoup de choses avant de commencer les dégustations primeurs. Millésime du siècle ou millésime médiocre, quelquefois on a l’impression que tout a déjà été dit avant même d’avoir commencé à déguster, or il ne faut pas se laisser trop influencer. Faites abstraction des avis extérieurs, prenez un temps de recul et appréciez le vin pour ce qu’il est, pour ce qu’il vous inspire, pas en fonction d’une petite musique dominante ».

3 – « Organisez-vous un circuit de dégustation par terroirs »
« Même à l’intérieur d’une même appellation, il peut y avoir différents types de terroirs qui vont imprimer des profils différents aux vins. Pour comprendre réellement la façon dont un millésime va s’exprimer sur des lieux très distincts, il est donc recommandé de vous préparer un circuit de dégustation, avec une carte du vignoble bordelais ; pour pouvoir découper votre session, sans passer d’un vin sur terroir calcaire à un vin sur graves, puis à un vin sur argiles, ce qui pourrait susciter de la confusion ».

4 – « Déterminez votre recherche »
« Si vous venez à la Grande Dégustation, c’est certainement par curiosité et goût de la découverte, mais aussi pour orienter vos futurs achats primeurs. Alors posez-vous la question sur ce que vous recherchez exactement. De bonnes affaires ? Des vins à boire rapidement une fois sortis ? Plutôt des vins de garde à laisser en cave ? En fonction de vos attentes, vous orienterez différemment votre dégustation et vous n’aurez pas les mêmes attentes d’un vin à l’autre ».

5 – « Oubliez les réflexes habituels de la dégustation »
« Avec des vins en primeurs, les étapes habituelles de la dégustation (œil-nez-bouche) peuvent être biaisées. À l’œil les couleurs sont encore très intenses et d’une totale jeunesse. Au nez un vin peut être soit très marqué par le bois car au début de son élevage, ou au contraire encore totalement sur le fruit, ce qui ne présage pas de ce qu’il sera dans deux ans. De la même façon, la bouche peut être très marquée par les tanins, ou bien par les arômes primaires et ceux de la barrique. Prenez du recul. Ce qui nous intéresse est l’équilibre d’ensemble du vin, la façon dont il se tient, et pas une description académique ou une grande étude organoleptique. Encore une fois, un primeur est un nouveau-né qui est loin d’être abouti, donc modérez vos indicateurs et votre méthodologie classique, pour vous intéresser au ‘grand dessin’ global du vin ».

Rendez-vous le jeudi 4 mai 2023 au Palais de la Bourse de Bordeaux de 18h à 21h.
Une master class d’exception se tiendra de 18h30 à 19h30 avec le Château Haut-Brion.

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