Concours du Meilleur Élève Sommelier de France : Retour aux sources pour Xavier Thuizat

Il se rêvait journaliste, il est devenu MOF et Meilleur Sommelier de France en 2022. Xavier Thuizat sera le parrain du prochain concours du Meilleur Élève Sommelier de France, qui se déroulera les 11 et 12 mai prochains à la Maison Chapoutier, à Tain l’Hermitage.

C’est un retour aux sources pour vous qui avez été élève en mention complémentaire sommellerie au lycée hôtelier de Tain !
Après un Bac littéraire, je voulais devenir journaliste, mon rêve était d’écrire. On m’a fait comprendre qu’il y avait peu d’élus, que j’aurai peu de chance d’avoir un poste. Nous étions deux garçons dans la classe à Beaune, mon copain part en BTS commerce des vins et spiritueux, je décide de le suivre dans cette voie, sans savoir où j’allais. A l’époque, en 2005, le lycée de Tain acceptait un étudiant non issu de la filière hôtelière. Pascal Bouchet, le professeur de sommellerie m’a recruté, en me prévenant que je ne pourrai pas passer le diplôme mais en échange, je pourrai passer le concours du meilleur élève sommelier. Pour moi la certification était plus importante que le diplôme.

Vous aviez l’âme d’un compétiteur ?
Venant de Bourgogne, j’avais un bagage technique et théorique mais j’étais mauvais en service. J’y vais parce que c’était convenu ainsi. Cela s’est bien passé, je suis deuxième. Je n’avais pas tellement envie de continuer les concours. Je préférai la compétition sportive, car j’étais cycliste à l’époque. Puis, je pars travailler chez Bernard Loiseau, les années passent. Je suis père de deux enfants. Je me sent bien, j’ai des connaissances. Je pense qu’il serait intéressant de me remettre en question, de m’évaluer. Je me plonge dans les livres durant 18 mois. Je me dis, j’essaye une fois les deux concours car si je n’essaye pas je vais le regretter. Le MOF était un rêve. Le CMSF une préparation. Je suis qualifié en demi-finale puis en finale, je suis détendu, sans pression, ce qui m’a permis de m’exprimer sans stress. Je le réussis, c’est magnifique.

Quels conseils donneriez-vous aux élèves qui vont passer le concours ?
De transmettre du plaisir et de l’émotion comme dans la salle. Sommelier est un métier de prescripteur, on donne envie de boire, de manger. Il faut de l’empathie, le naturel se ressent. On n’apprend pas forcément cela à l’école.

Et au lauréat ?
Gagner, c’est un peu un cadeau empoisonné. Être second, au contraire, permet d’aller plus loin. Ce n’est pas parce que l’on gagne qu’il faut prendre la grosse tête. Ce n’est qu’un début. Le travail est là, il faut rester simple, apprendre, être un éternel apprenant.

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