Château Carbonnieux se redessine

Grand Cru Classé de Grave, le château Carbonnieux vient de redessiner ses étiquettes pour leur donner un style plus élégant et gagner en cohérence dans sa gamme de vins. La fameuse coquille Saint Jacques, emblématique du grand vin blanc notamment, a été retouchée et apparaîtra cette fois-ci sur tous les vins du château, y compris sur le premier vin rouge qui jusqu’à présent ne la faisait pas apparaître. 

L’histoire aura marqué ce château. Il faut rappeler que les premiers vins de Bordeaux sont nés au sud de la ville et que le château Carbonnieux a été un des tous premiers domaines viticoles, dès le 13ème siècle. À ce moment-là, les moines Bénédictins de l’abbaye Sainte-Croix de Bordeaux l’exploitaient, pour perdre transitoirement cette propriété pendant un peu plus de 200 ans au profit d’une puissante famille bourgeoise de Bordeaux. Mais le 18ème siècle vit revenir ces mêmes moines à sa tête, jusqu’en 1791, année où ils furent dessaisis de leur bien.   

Cette dernière période fut mise à profit. En 1740, Dom Galéas moine cellérier du domaine, bouleverse le monde du vin et conçoit les premières mises en bouteille des vins de Carbonnieux. Visionnaire et doué d’un certain sens du commerce, il étiquette les bouteilles de vins blancs sous le nom « d’Eau minérale de Carbonnieux» pour les envoyer au Sultan de Constantinople. L’étiquette ne faisait sans doute pas apparaître la coquille Saint Jacques.

Une identité renforcée.
Aujourd’hui, le Château Carbonnieux honore le lien jadis établi avec les moines de l’Abbaye Sainte-Croix de Bordeaux et renforce l’image de son grand vin rouge en le parant du même code identitaire qui a fait le succès de l’étiquette du grand vin blanc, sous le sceau de la coquille dorée. Une coquille retravaillée, rehaussée de quelques fulgurances d’or, tout en délicatesse, plus habilement suggérées qu’affichées.

Cette harmonisation des étiquettes des grands vins a donné l’occasion de revisiter, avec l’aide du studio Exceptio, celles des deux autres vins du château : La Croix de Carbonnieux et Château Tour Léognan. Toutes font désormais apparaître cette coquille Saint Jacques tant reconnue par les amateurs : plus qu’un signe, c’est désormais une signature qui renforce la marque Carbonnieux. L’étiquette de La Croix de Carbonnieux (le deuxième vin) semble s’inspirer des fresques du 13ème qui ont été découvertes récemment dans la chapelle du château. Quant à l’étiquette du Château Tour Léognan (une propriété qui a intégré le domaine en 1956), elle se veut d’un style plus contemporain et épuré, à l’image de son vin qu’on a voulu moderne et séducteur dès ses premières années.

Ce beau travail est une mise en cohérence qui renforce l’identité du château et l’appartenance à une marque forte.

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La Chablisienne a 100 ans : « la notion de marque est apparue tôt dans notre histoire»

Après un siècle d’existence, l’emblématique coopérative de Chablis fait partie des plus réputées de France. Entretien avec Damien Leclerc, son directeur.

En se plongeant dans son siècle d’histoire, on s’aperçoit que La Chablisienne a survécu aux pires difficultés : guerres – comprenant un bombardement aérien de Chablis – crises économiques, accidents climatiques majeurs… Comment expliquez vous cette résilience ?
Damien Leclerc : Je crois que le tempérament des personnes qui se sont investies au sein de cette coopérative a beaucoup joué. Plus globalement, on trouve dans notre territoire chablisien un état d’esprit particulier. Quelque chose de l’ordre de la vivacité, un peu à l’image de nos vins! Dans le nord de la bourgogne, on peut avoir du caractère comme les gens du sud.

Aujourd’hui, la cave reste première productrice de vins de Chablis tout en bénéficiant d’une excellente réputation. Quel est le secret ?
Notre spécificité, c’est l’ADN commercial : la notion de marque est apparue très tôt dans notre histoire. Nous avons mis en commun le commerce, le marketing et la communication avant même la vinification. C’est le cheminement inverse de la plupart des coopératives. Ainsi la première affiche de La Chablisienne date de 1926, alors que la mutualisation des outils techniques commence en 1947 seulement. Nous en récoltons les fruits aujourd’hui.

Pour son anniversaire, la Chablisienne propose une « Cuvée Spéciale 1923 ». Ce chablis village millésime 2020, gourmand et équilibré, se distingue notamment par son élevage partiel en fût et son étiquette originale. Prix : 18€.

Peut-on dire que la cave atteint aujourd’hui un sommet ?
Certes le projet de la Chablisienne est mature. Mais construire une marque est un travail très longue haleine. Quant on a vécu et traversé autant de crises, il est important de rester prudent. Rien n’est jamais définitivement acquis. On continue d’avancer, de se projeter, de se poser des questions. Il y a encore du travail.

Justement, quels seront vos grands axes de développement ces prochaines années ?
Nous souhaitons intensifier notre présence aux États-Unis, ainsi qu’en Asie-Pacifique. En France aussi, avec notre marque de grande distribution Union des Viticulteurs de Chablis, qui a de bon résultats mais que nous comptons encore développer. De même nous poursuivons la montée en gamme, sur ce positionnement de « luxe accessible », amorcé il y a 15 ans. L’idée est de conserver notre modèle coopératif tout en présentant les spécificités d’une grande maison de vins.
La décarbonation va aussi représenter une gros travail dans les prochaines années. En tant qu’acteur majeur du vignoble, on se doit d’être à l’initiative. Cela passe par des prises de décision concernant le poids des bouteilles, la mise en place de circuits fermés dans l’utilisation de l’eau, de groupes de froid de nouvelle génération, ou encore l’installation de photovoltaïque.

Si vous deviez choisir une seule cuvée de la Chablisienne à mettre dans votre cave ?
Les Vénérables. C’est un vin vraiment complexe, gourmand, très qualitatif; un chablis village de gastronomie, qui peut rivaliser avec beaucoup de premiers crus1.

La Chablisienne en chiffres
Créée en 1923
23 % des surfaces viticoles dans le vignoble de Chablis, soit environ 1200 hectares
Plus de 5 millions de bouteilles vendues chaque année
1er metteur en marché de Chablis.
2e metteur en marché de Bourgogne
Distribuée dans 92 pays

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Jérôme Legras du champagne Legras & Haas devient copropriétaire d’Alte Grafschaft

Jadis, c’était les Allemands qui venaient s’installer en Champagne pour créer leur maison de vin (G.H. Mumm, Krug…). En devenant coactionnaire à parts égales avec Norbert Spielmann de l’Alte Grafschaft, Jérôme Legras du champagne Legras & Haas inverse la dynamique ! Il est vrai que sa mère Brigitte Haas née de l’autre côté du Rhin lui a transmis depuis longtemps l’amour des vins de son pays.

Weingut Alte Grafschaft (11 hectares) regroupe trois principaux terroirs et se situe à cheval sur deux Landers, le Satzenberg se trouvant dans le Bade-Wurtemberg, tandis que Kaffelstein (à Kreuzwertheim) et Ebenrain (à Lindelbach), sont localisés en Bavière. Ces vignobles étaient cependant réunis dans le Comté de Wertheim avant la partition par Napoléon en 1803. Le plus mythique est le Satzenberg, un cru dont la maison a le monopole. C’est ici que l’on trouve l’une des plus vieilles vignes d’Allemagne. Les coteaux ont été plantés au IXe siècle et ont été à partir du XIIème siècle la propriété du monastère de Bronnbach. Elles ont été ensuite vendues au XIXème siècle aux Princes de Löwenstein qui les ont conservées pendant plus de deux siècles, avant de les céder il y a dix ans au nouvel associé de Jérôme, Norbert Spielmann. « En 1100 ans, ces vignes n’auront connu que trois gardiens ! » fait remarquer Jérôme. Sur ces magnifiques terrasses longitudinales, on trouve deux tiers de pinot blanc et un tiers de riesling. « Les rangs proches du mur sont des rieslings pour profiter de la chaleur et obtenir de belles maturités, les pinots blancs où on souhaite au contraire préserver la fraîcheur, sont regroupés sur l’extérieur. Le lieu est si abrupt qu’aucune mécanisation n’est envisageable ce qui rend la viticulture presqu’héroïque » Sur le terroir du Kaffelstein, la maison cultive en plus du riesling, du pinot noir, auquel le grès rose confère une tonalité particulière. Alte Grafschaft possède enfin une troisième parcelle constituée d’un sous-sol crayeux, « Ebenrain », cette fois plantée uniquement en pinots noirs. Tous ces vins sont vinifiés dans une ancienne cave creusée en 1594 par Peter Herrschaft, Maire de Wertheim. Celle-ci a été agrandie en 1630 pour les besoins du Roi de Suède afin d’entreposer le vin de ses soldats au moment de sa tentative d’invasion de la Bavière. Il a d’ailleurs visité la cave personnellement en 1631.

Les vins sont assez spectaculaires. Ils ne sont ni typés Alsace, ni typés Allemagne.  « On caricature parfois la viticulture allemande en soulignant l’insuffisance des maturités ou au contraire l’importance des sucres résiduels. Par ailleurs, si les vins blancs allemands sont très répandus, les vins rouges sont souvent aux abonnés absents. Notre maison se démarque de ces clichés. Elle ne fait que des vins secs, nous recherchons de belles maturités et presque la moitié de nos vins sont des rouges. Toutes nos cuvées sont vinifiées sous bois, sauf le Riesling, travaillé en cuve inox. Chaque cuvée a au moins deux ans d’élevage ce qui donne beaucoup de richesse et de présence en bouche. Julius Spielmann, le fils de Norbert, qui pilote les vinifications depuis 2020, est passionné par la préservation de la biodiversité et la biodynamie. Il rejoindra le domaine officiellement cet été et nous lui donnerons tout le soutien nécessaire à la réalisation de sa vision. »

Terre de vins a pu réaliser une dégustation d’une partie de la gamme qui compte quelques pépites. Le riesling du Satzenberg 2019 présente ainsi une belle minéralité un peu pétrolée, typique du cépage, mais aussi beaucoup de gourmandise avec des notes de pêche, de citron et d’oseille. Force est de constater que la richesse naturelle du vin rend effectivement inutile tout passage sous bois. La version 2020 est également très intéressante, le côté variétal du riesling est moins présent tandis que le vin prend des arômes étincelants de fruits exotiques (ananas…). 

Le pinot blanc du Satzenberg est la cuvée la plus atypique. « C’est l’un des deux vins qui m’a convaincu de venir investir en Allemagne. Le pinot blanc est depuis longtemps mon cépage préféré. Il est généralement méconsidéré en France et trop rarement vinifié en vin de garde, sauf sur la Côte des Bar où les vignerons le subliment d’une manière extraordinaire. » Cette cuvée millésimée 2020 est épurée, presque minimaliste. Deux ou trois notes suffisent à constituer l’harmonie, mais celle-ci résonne parfaitement. Le vin est marqué par des arômes de physalis auxquels s’ajoutent une petite touche fumée. Côté rouges, le pinot noir du Kaffelstein 2019 (45€) est flatteur. La robe couleur rubis offre beaucoup de brillance et de clarté.  Le nez s’ouvre sur des arômes exubérants de cassis et de feuille de cassis. La bouche élégante profite d’une pointe d’épice douce qui vient arrondir l’ensemble. Le pinot noir d’Ebenrain est très différent, plus tannique, avec des arômes de cerise noire cuite. Il est moins immédiat mais possède davantage de potentiel de vieillissement (80€).

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Sibylle Scherer succède à Berta de Pablos Barbier à la présidence de Moët & Chandon

Berta de Pablos Barbier était arrivée à la présidence de Moët & Chandon en 2020 succédant à Stéphane Baschiera. Brillante ingénieure agronome passée par Mars, Boucheron et Lacoste, elle cède sa place à Sibylle Scherer qui dirigeait depuis 2019 la maison Chandon. Celle-ci regroupe les six domaines de sparklings que possède LVMH dans le monde (Argentine, Brésil, Californie, Australie, Chine, Inde). 

Le Président de Moët Hennessy Philippe Schaus nomme Sybille Sherer présidente de l’établissement Moët & Chandon-Ruinart, sous la bannière duquel est regroupé Moët & Chandon, Dom Pérignon, Ruinart et Mercier. On notera que Dom Pérignon accentue son positionnement de maison à part entière avec pour la première fois la nomination à sa tête d’un président, Thomas Moradpour. Ancien élève de l’Essec, il a déjà derrière lui une très belle carrière, d’abord dans le marketing chez PepsiCo, Carlsberg, Hennessy et enfin à partir de 2018 en tant que président de « The Glenmorangie Company », la branche whisky du groupe LVMH.

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La Maison Courvoisier à l’Âge du Bois

La célèbre maison de cognac basée à Jarnac, propriété du groupe Suntory, engage un partenariat d’envergure avec l’Office National des Forêts. L’objectif premier est de préserver les chênaies du Val de Loire.

L’ombre de Colbert plane sur chaque projet touchant à la survie des forêts françaises, véritable richesse du patrimoine de l’Hexagone. Ce mois de juin 2023, l’événement provient de la maison de cognac Courvoisier avec un important partenariat scellé avec l’ONF. Le montant est de 425 000 euros sur 4 ans pour financer une étude qui permettre de décrire et de mieux comprendre les dommages portés aux massifs de chênes par plusieurs espèces d’insectes nuisibles. Le tout a fortiori dans un contexte de changement climatique. L’étude est plus précisément portée par les experts de l’ONF, l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement, l’Université d’Orléans et donc le fonds ONF-Agir pour la forêt. Rappelons que le chêne est une matière indispensable à l’élaboration du cognac via les fûts alignés dans les chais de la région. Ainsi la survie de la forêt est vitale. « Dans la poursuite de l’engagement de long terme de Courvoisier en faveur de la sylviculture durable, nous sommes fiers d’apporter notre soutien à l’ONF pour conduire cette étude cruciale face à l’impact du changement climatique sur les chênaies » a déclaré Richard Costa-Savelli, directeur général de la Maison Courvoisier avant d’ajouter : « Grâce à notre collaboration, nous espérons contribuer à la conservation et à la résilience de nos forêts pour transmettre un patrimoine forestier en bonne santé aux générations futures ». Les dépérissements forestiers sont actés dans de nombreuses régions notamment dans les neuf forêts domaniales de la vallée de la Loire. Une étude de terrain permettra de mieux approcher ce phénomène et d’y remédier comme l’explique Claire Quinones, Responsable des ventes bois, Direction territoriale Centre-Ouest-Aquitaine de l’ONF : « Les chênaies du Val de Loire constituent le principal bassin d’approvisionnement en chênes de qualité en Europe. Malheureusement, elles commencent à subir les effets du changement climatique. Pour préserver le fruit d’une gestion séculaire de ces forêts de chênes, et continuer à promouvoir le bois de chêne dans son usage le plus noble, il est essentiel de mieux décrire et comprendre aujourd’hui les phénomènes qui les affectent. Cette étude est essentielle pour garantir à l’avenir la ressource en bois de chêne. Elle ne pourrait être réalisée sans le soutien de la Maison Courvoisier, à travers le Fonds « ONF-Agir pour la Forêt » de l’Office National des Forêts. »

©Courvoisier

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[Publi-Info] Champagne Collet, Le savoir-Faire Vigneron depuis 1921

Champagne Collet est une Maison de vignerons indépendante, créée en 1921 et située au cœur d’Aÿ, village Grand Cru et berceau du Champagne. Forte de la diversité et de la qualité exceptionnelle des terroirs dont elle dispose, la Maison Collet est reconnue pour l’élégance et la richesse de ses vins.

C’est en 1921, sous l’impulsion de Raoul Collet, que naît la Maison Champagne Collet. Pour la première fois dans l’histoire de la Champagne, une poignée de vignerons engagés dans la reconnaissance de leur savoir-faire décident d’unir leurs forces.

Chez Champagne Collet, le respect du terroir et du travail de chaque vigneron est primordial.

« Le soin apporté au travail de la vigne par chacun de nos vignerons propriétaires tout au long de l’année est la clé de la qualité de nos vins. » Emmanuel Littière, Directeur Général.

Chacun de nos terroirs est vinifié séparément afin d’en conserver la typicité. Aucun pré-assemblage n’est réalisé et l’ensemble de nos crus sont vinifiés séparément en fûts de chêne champenois ou en cuves inox de 20 à 100 hl.

« C’est en préservant l’essence de chaque terroir que nous avons rendu le style Collet de plus en plus équilibré, élégant, fin et puissant, c’est un véritable orgue à parfum de la Champagne qui se dresse devant nous année après année. » Sébastien Walasiak, Chef de caves.

C’est grâce à ses valeurs fondatrices et à un travail précis de la vigne et des vins que la Maison Collet a séduit les amateurs de vins et les plus grands Chefs étoilés de sa génération, en témoignent les participants du Prix Champagne Collet du Livre de Chef.

Champagne Collet
14 Boulevard Pierre Cheval
51160 AY-Champagne
03 26 55 15 88
info@champagne-collet.com

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Estandon ne viendra plus jamais seul

C’est une première en France, l’union coopérative varoise Estandon se transforme en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) pour impliquer davantage viticulteurs et salariés.

Au delà du changement novateur de statut juridique, l’union coopérative du Var Estandon a souhaité changer complètement son management afin de « rapprocher les acteurs, viticulteurs et salariés des caves de l’outil de production où se créée la valeur de l’entreprise tout en renforçant les valeurs de la coopération » détaille le directeur général Philippe Brel. Pour fêter les 50 ans de la maison, les 9 coopératives adhérentes (29 en 2005), les 300 coopérateurs et les 120 salariés ont donc changé de gouvernance « pour une démocratie implicative » à l’initiative de son dirigeant en poste depuis 30 ans. « Nous avons voulu ainsi permettre aux salariés et viticulteurs d’être des sociétaires en direct, toujours sur le principe d’un homme-une voix, pour que tous les acteurs soient parties prenantes et c’est plus de 130 personnes supplémentaires qui nous ont rejoints » (dont 83 viticulteurs). Moyennant 100€ de contribution, « on parle plus de participation que d’augmentation de capital » ironise Philippe Brel.

Des Caves de Provence à Estandon
Le management inspiré de l’holocratie avait déjà été initié dans l’entreprise à partir de 2015 pour permettre aux salariés de travailler avec à la fois plus d’autonomie et plus de responsabilités et de construire ensemble la marque (intégrée en 2005 avec Les Caves de Provence et qui avait donné son nom au groupe en 2012).  En 2019 avait été déployée la bannière #Estandon c’est nous faisant office de cri de ralliement et en 2021, la démarche stratégique participative « Estandon 2030 » avait conduit tous les acteurs du groupe à s’impliquer dans les nouvelles perspectives. La SCIC faisait partie des projets à l’étude pour une plus grande transparence dans les orientations. Elle renforce également l’engagement et la contribution de tous au projet commun. La nouvelle entité permettra aux associés qui restent prioritaires, de bénéficier de contrats pluri-annuels mais elle pourra également développer l’activité avec des tiers en contrat classique si le marché le nécessite. Elle poursuivra le déploiement des actions de Développement Durable et de certification (Déjà Agriconfiance, Afaq 26 000, Ecovadis, Démarche Sols Vivants, HVE pour 90 % des volumes, AB pour 35 % en progression constante).

L’inconvénient de la nouvelle structure est de reposer sur une organisation plus lourde en cinq collèges « qui nécessitera sans doute des votes à bulletins secrets quand il s’agira de sujets sensibles ou de projets à lourds investissements comme celui des 20 M€ prévus à terme pour construire un nouveau site » reconnaît Philippe Brel.

Estandon communiquera sur cette nouvelle gouvernance d’abord auprès des acheteurs : « Nous allons pouvoir nous présenter différemment et mettre en avant l’aspect équitable et RSE, précise Gaëtan Hawadier, directeur adjoint. Nous sommes persuadés que cela va avoir une résonnance et que le fait d’enrichir tout un territoire va interpeller nos clients. Reste ensuite à le faire comprendre aux consommateurs et à leur montrer une image moderne de la coopération ». Ce sera chose faite dès cet été avec une campagne radio nationale, sympathique et conviviale, « avé l’accent » et trois visuels d’affiches, presse écrite et digitale reprenant le slogan « Un estandon ne vient jamais seul » (utilisé depuis 2014) mais également  « Nos vins bio et nous, on vient de la même terre ». Ce seront d’ailleurs des coopérateurs qui prêteront leurs voix et leurs visages à la campagne.

Estandon en quelques chiffres
27e entreprise du Var
10% de la production totale des vins de Provence (AOP et IGP)
20 % de la mise en marché vrac des vins de Provence
60 M € de CA (dont 50 % avec la marque Estandon)
120 salariés dans le groupe
20 millions de bouteilles eq/75 cl dont 56 % en AOP
92 % de rosés (4% de blancs, 4% de rouges)
2500 ha de vignoble
300 viticulteurs, 9 coopératives de vinification, 13 caves particulières

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Belle Epoque Cocoon : quand Perrier-Jouët protège sa chrysalide

A l’occasion de la sortie du millésime 2014 de sa cuvée Belle Epoque, Perrier-Jouët lance un nouveau coffret baptisé Belle-Epoque Cocoon. Une création éco-conçue dont l’esthétique reflète la délicatesse et la floralité de la cuvée. Retour sur ce champagne et ce coffret d’exception.

Le champagne est le vin « cadeau » par excellence. Et qui dit cadeau, dit souvent coffret ce qui pose aux maisons de champagne une vraie problématique en termes de développement durable. Depuis quelques années, elles sont nombreuses à s’être penchées sur une nouvelle approche. Soit en supprimant totalement cet écrin, au risque de décevoir une part de leur clientèle en retirant au produit un peu de sa magie et de son apparat. Soit en réfléchissant à de nouveaux formats plus écoresponsables. La Maison Perrier-Jouët avec le coffret Cocoon imaginé pour sa cuvée Belle Époque, semble avoir trouvé sa voie. Conçu comme une enveloppe qui enserre au plus près le flacon, il est fabriqué à partir de pulpe de papier et de sarments de vignes récupérés au moment de la taille, ce qui le rend à la fois recyclable et extrêmement léger (49 grammes soit une baisse de 96 % par rapport au coffret précédent). L’anémone dessinée par Emile Gallé, emblème de la maison, est bien présente, délicatement embossée. Prolongeant cette analogie, la coiffe dorée de la bouteille jaillit du col évasé du nouvel étui, qui prend ainsi la forme d’un vase où l’on aurait placé une grande fleur : la cuvée Belle Époque.

Car telle est bien l’expression de ce champagne d’une délicatesse rare. Là où certains recherchent en premier lieu le fruit ou la minéralité, Perrier-Jouët travaille d’abord les mille et une nuances de la floralité. 2014, le tout nouveau millésime sorti, nous offre ainsi un bouquet chatoyant, aussi intéressant que celui que présentait 2013 mais très différent. Ecoutons Séverine Frerson, cheffe de caves de la Maison : « Le millésime 2013 avec sa vendange d’octobre était une année froide où le chardonnay se déployait de manière très verticale et très pure, exactement dans le style traditionnel de la cuvée Belle Epoque. La fleur qui dominait était l’orchidée blanche, avec sa tige élancée et en même temps cette double expression de ses pétales, ceux de l’intérieur exprimant la droiture, la tension, tandis que les pétales extérieurs donnaient une dimension plus complexe et raffinée. En 2014, même si la vendange a eu lieu plus tôt, la fraîcheur est également manifeste. On conserve le côté iodé et minéral propre à la cuvée. Toutefois, la texture est un peu plus dense et les fleurs plus proches de la pivoine blanche, soyeuse, suave et capiteuse, reflet du caractère plus doux du millésime. » Si la proportion des cépages qui composent la cuvée ne varie pas (50% de chardonnay, 45% de pinot noir, 5 % de meunier), celle des crus en revanche est légèrement différente. « Sur le 2014 comme sur le 2013, on a pour les chardonnays une majorité de Cramant dont nous apprécions la structure et la charpente. Elles donnent une ossature au champagne. Par contre, en seconde position, c’est Le Mesnil qui arrive en tête en 2014 alors que l’on avait accordé cette place à Avize en 2013. Sur une année plus chaude comme 2014, on avait besoin de cette minéralité du Mesnil. Côté pinots noirs, nous nous approvisionnons sur les crus de la face Nord de la Montagne de Reims (Mailly, Verzy, Verzenay), et un peu à Ambonnay sur la face Sud. En 2013, la proportion d’Ambonnay était logiquement légèrement supérieure. »

On l’aura compris, ceux qui affirment qu’en supprimant les coffrets on recentre les consommateurs sur le vin, font peut-être fausse route. Le coffret peut au contraire participer à la lecture de la cuvée et guider l’amateur dans son expérience. « Je suis très attachée au travail de la texture de mes vins. Quand j’ai touché ce nouveau coffret, j’ai trouvé que l’on retrouvait à la fois le relief de ce champagne, sa densité et sa douceur. »

Le meilleur endroit pour découvrir ce nouvel opus est évidemment la table de la Maison Belle Epoque à Epernay (Belle Epoque Society), le restaurant gastronomique du champagne Perrier-Jouët tenu par le chef Sébastien Morellon. Son turbot à la crème ivoire accompagné de pousses d’épinard, renvoie à la fois au côté charnu du millésime 2014 et à sa finesse.

Prix recommandé de Belle Epoque Brut 2014 : 197€

Réservations de la table de la Maison Belle Epoque. Ouvert le vendredi et le samedi. Contact: 06 74 27 05 88

https://www.perrier-jouet.com/en-ww/belle-epoque-society

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Symposie : la dégustation s’invite au théâtre (et inversement)

C’est un nouveau concept que propose Franck Dirles. Une dégustation de vin qui se prolonge par une pièce de théâtre immersive où le vin tient la vedette. Un moyen différent de parler de la dive bouteille. A découvrir prochainement au festival Off d’Avignon.

Rien ne prédisposait Franck Dirles à devenir auteur sur le vin. Parcours classique, en dehors du milieu viticole. Mais au cours de ses études qui le mèneront notamment à Perpignan, le sort en décidera autrement. « J’ai tout appris de la dégustation au sein du club de dégustation de Gérard Gauby » aime-t-il rappeler. Le virus du vin venait de le contaminer et n’allait plus jamais le lâcher. Au point d’intégrer des clubs de dégustation lorsqu’il commencera sa carrière à Paris, puis d’en créer un lui-même. De fil en aiguille, alors qu’il travaille comme manager dans de grandes entreprises avec des missions pour réduire drastiquement les coûts, sa passion le rattrape. Le voilà qui commence à écrire sur le vin. Les textes vont s’enchaîner, faisant in fine naître une pièce de théâtre. Après d’autres vies professionnelles, 2020 sonnera comme le début de la nouvelle vie de Franck. Une fois sa société vendue, il décide de monter Symposie, une société proposant d’amener directement le théâtre chez les gens et non l’inverse. Avec, évidemment, sa pièce de théâtre au cœur du projet. Celle-ci se nomme Anthocyane. L’histoire d’une femme dont Malbec est amoureux. Ce dernier l’a invité à dîner mais craint la rencontre et va donc faire appel à Marc pour l’aider…

Le festival d’Avignon comme vitrine
Habituellement, les représentations de Symposie se font auprès d’entreprises ou de clients privés qui souhaitent pouvoir profiter d’une expérience immersive. Les thématiques abordées dans la pièce de théâtre viennent en outre nourrir les débats et animer le reste de la soirée. Cette fois-ci, c’est du côté du festival off d’Avignon que la troupe se produira. Une première qui aura lieu du 7 au 29 juillet prochain au restaurant Flaveurs situé en dehors des remparts, à 10 minutes du centre bouillonnant du festival. Les représentations, qui auront lieu en extérieur, reprendront tous les codes habituels.

Mais pour les dégustations, Franck Dirles a eu l’excellente idée d’associer des vignerons de toute la vallées du Rhône. 20 représentations au total, 20 vignerons qui se relaieront soir après soir pour faire découvrir leurs cuvées. Et non des moindres puisque sont attendus le domaine Montirius, le château de la Gardine, mais aussi les domaines Scamandre, du Chêne Bleu ainsi que Michel Chapoutier entre autres. De quoi se laisser enivrer par la magie des mots et celle de la dive bouteille. Une expérience unique qui promet de grands moments. A réserver sur la billetterie du festival off (https://www.festivaloffavignon.com).

Lieu : Flaveurs, 10 av de la croix rouge 84000 Avignon

Photos ©P. Denis

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[Beaujolais] Toponymie des lieux-dits pour valoriser le vignoble

Le Beaujolais vient de réaliser un important travail de caractérisation et de dégustation afin de déterminer si un lieu-dit pouvait prétendre à une montée en gamme. En complément, le vignoble s’est lancé dans un important travail de toponymie des lieux-dits. Explications.

Exploration patrimoniale
Marie-Hélène Landrieu a été étudiante à Dijon en lettres classiques, et avait choisi comme thème de mémoire les lieux-dits dans le vignoble bourguignon. Après avoir travaillé avec Sylvain Pitiot, l’ancien régisseur du Clos de Tart, co-signant l’ouvrage « Climats et lieux-dits des grands vignobles de Bourgogne », Marie-Hélène a accepté la demande de l’ODG des crus du Beaujolais pour se pencher sur ses lieux-dits. L’importance d’un tel travail de toponymie est multiple. Comme le souligne Marie-Hélène, « c’est toute l’histoire que l’on retrouve au travers des noms de lieux. Et cela permet de rétablir un lien entre le vigneron et les parcelles qu’il travaille », ainsi qu’une création de valeur certaine. De plus, la toponymie vient compléter l’énorme travail de cartographie réalisé dans le Beaujolais, avec des cartes géologiques extrêmement précises par appellation et par parcelle, donnant des éléments supplémentaires de compréhension d’un terroir, autant sur les aspects géologiques que patrimoniaux, culturels ou historiques (comme par exemple le lieu-dit l’Héronde à Odenas, qui nous apprend que son origine vient du gaulois « randa », signifiant frontière, et marquant celle entre deux peuples gaulois : les Eduens, alliés des Romains, et les Ségusiave).

Appropriation
L’objectif est double : que le vigneron comme le consommateur puisse s’approprier, chacun à sa manière, l’histoire du terroir qu’il travaille et qu’il déguste. 
Le résultat du travail de Marie-Hélène permettra donc de produire des fiches relatives à chaque lieu-dit qui seront utilisées par les vignerons, leur facilitant ainsi l’appropriation totale de leurs parcelles et nourrissant encore davantage leur capacité à en parler. Ce travail sera complété par des articles approfondis à disposition de l’ODG, et donc des vignerons. « Nous souhaitons fortement faire connaître cet échelon des lieux-dits et diffuser cette connaissance auprès du grand public, afin d’illustrer la richesse du territoire beaujolais et ainsi lui redonner sa juste place », confie Marie-Hélène.

Pour l’heure, cet important travail en est à ses débuts, avec un calendrier allant jusqu’à fin 2024 pour couvrir l’ensemble des crus, indépendamment des dossiers de montée en premiers crus.

L’Union des Crus du Beaujolais investit Les Belles Plantes le lundi 26 juin 2023 de 10h à 16h pour une Grande Dégustation dédiée aux professionnels, l’occasion de voir ensemble les 10 Crus du Beaujolais. Une sélection de 100 cuvées spécifiques réalisée pour l’évènement.

Événement réservé aux professionnels. Pour vous inscrire, merci de remplir ce formulaire ou de contacter psanchez@terredevins.com. 

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