Les blancs ouvrent le bal des vendanges en Vallée du Rhône

Débutée le 15 août, pour les muscats (soit près d’une semaine plus tard qu’en 2022) et dès le 28 pour les viogniers, la récolte des cépages blancs ouvrent les vendanges rhodaniennes. Après l’épisode caniculaire, la fin août a été marquée par des nuits fraîches et des températures diurnes plus conformes aux normales, propices à une bonne évolution de la maturité. Si les degrés augmentent peu, les acidités se maintiennent à des valeurs bien supérieures à celles de l’année dernière, selon l’Institut Rhodanien. Les services techniques de l’Interprofession notent un poids de baies qui stagnent et qui sont inférieurs à la moyenne des 20 dernières années.

Au domaine de Montine, à Grignan, au cœur de l’appellation Grignan les Adhémar, Mélina Monteillet est dans les starting-block. La récolte des blancs a débuté le 31 août, par les viogniers et les grenaches. « Les blancs sont très jolis. Situées à Valaurie sur un terroir d’argiles blanches, les vignes âgées n’ont pas souffert du chaud », explique la vigneronne.

Les pluies de juin ont fait grand bien à la végétation. « Dans l’ensemble le vignoble est sain pour notre année de passage en bio, où la pression du mildiou était forte. Nous avons même tombé du raisin sur certaines parcelles. La grêle du 1er avril avait produit une tombée naturelle. Le dôme de chaleur a concentré les sucres bloquant la maturité phénolique mais grâce aux 20 à 40 millimètres de pluies du 26 août, les vignes respirent un peu ». Dans cette partie de la Drôme, il faudra attendre encore une dizaine de jours pour la récolte des rouges.

A quelques kilomètres plus au sud, du côté de Cairanne, Pierre Amadieu du domaine éponyme, a débuté la vendange des cépages blancs précoces. « Sur des parcelles en souffrance où des grappes de viogniers confites risquent de perdre de l’acidité et sur des roussannes brûlées sur les faces exposées au soleil », précise le vigneron. Pas de soucis sur les grenaches blancs et les clairettes où la charge est importante. Il y a de gros écarts entre la plaine qui a souffert de la sécheresse et les coteaux de Gigondas où est basée la maison Pierre Amadieu. La pluie de la fin du mois a, là encore, fait respirer le végétal. Le vigneron note toutefois « de petites baies sur les grenaches noirs, qui n’ont pas coulé cette année et les syrahs sont jolies. Nous pensons les récolter vers le 11 septembre ».

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Vendanges en Beaujolais : Top départ

Certains ont démarré mardi, d’autres sortiront seaux et sécateurs mardi prochain, mais c’est aujourd’hui que débutent officiellement les vendanges pour les gamays, 4 jours après les chardonnays, pour les zones les plus précoces.

Réseau maturation et décision du vigneron
Le vignoble s’appuie sur les données techniques fournies par le « réseau maturation » depuis 32 ans, animé par la Chambre d’agriculture du Rhône.

Le système est simple et fiable : dès que la véraison atteint 25 %, près de 200 viticulteurs du Beaujolais pèsent, sentent, pressent et analysent leurs raisins dans l’un des trente centres de maturation à raison de deux fois par semaine, sur 186 parcelles de gamay et 61 parcelles de chardonnay.

Sans oublier la SICAREX Beaujolais (services de recherche technique viticole) qui collectent les analyses sur 13 parcelles portant sur plusieurs indicateurs, comme l’acide tartrique et malique, le potassium, l’azote ammoniacal, le potentiel anthocyane (déterminant l’indice de couleur).

Évidemment, chaque vigneron(ne) reste maître(sse) de ses parcelles et choisit la date la plus appropriée, d’autant qu’un millésime se joue beaucoup sur les 45 derniers jours précédant les vendanges, et l’hétérogénéité du climat estival d’une parcelle à l’autre peut engendrer de forts impacts.

Un millésime prometteur
Environ 20 000 vendangeurs vont venir arpenter les rangs de vigne dans le mois qui arrive, et récolter un millésime que beaucoup jugent prometteur.

Globalement, il reste dans une climatologie « normale » par rapport aux 30 dernières années sur le premier semestre. Hiver doux, comme de plus en plus souvent, avril qui ne se découvre pas d’un fil entre fraîcheur et pluviométrie fréquente et qui voit la vigne débourrer. Le mois de mai fait la bascule entre la fraicheur de ce printemps 2023 et l’arrivée de l’été, préparant la floraison début juin, qui sera un mois chaud et ensoleillé, aux températures plus élevées que celles de juin 2003, et un ensoleillement supérieur de 30%.

L’été joue l’alternance entre fraîcheur et chaleur, pluie et sécheresse, et des épisodes de grêle touchent le vignoble les 9 et 11 juillet, localement violents, suivi d’un autre le 13 août touchant principalement les crêtes du nord du vignoble, cohérent avec cette première quinzaine qui ne fût pas caniculaire ni pleinement ensoleillée, contrairement à la deuxième partie du mois.

Bonnes nouvelles de manière générale pour la qualité des raisins, ainsi que pour les rendements qui s’annoncent supérieurs à celui des cinq dernières années.

De quoi réjouir le président d’Interbeaujolais : « du nord au sud, le Beaujolais a tous les atouts pour donner naissance à un grand millésime 2023… En goûtant les raisins qui finissent tranquillement de mûrir, je suis agréablement surpris par un fruité bien prononcé, une peau craquante, des pépins au petit goût de noisette, une chair qui fond dans la bouche. Les grands vins se font avec des raisins murs et sains… nous y sommes ! Dans notre vignoble démarre une effervescence joyeuse qui va réunir des vendangeurs venus de partout, auprès de nos vignerons et maisons de vin déterminés à produire des vins de caractère et d’exception pour satisfaire la demande toujours croissante pour nos vins du Beaujolais. »

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Une dégustation en pleine conscience

Ludique et introspective, la dégustation en mode pleine conscience est une expérience sensorielle intéressante. Sans peur ni reproches, nous l’avons testée au domaine de la Bastide, à Visan.

Nous sommes une dizaine, confortablement installés dans des fauteuils et canapés. Touristes et locaux, jeunes et plus âgés, nous nous sommes inscrits pour un atelier de sophrologie-dégustation d’une heure. Au domaine de la Bastide, Stéphanie Boyer nous accueille avec Magali Ferret, sophrologue-hypnothérapeute. Ensemble, elles ont imaginé le concept qu’elles déclinent à l’envi.

Enjouée, Magali nous met à l’aise. « Vous n’allez pas dormir ou faire la poule », rassure-t-elle. L’expérience est ludique, pas thérapeutique, entre détente et concentration, en pleine conscience donc. Quatre vins nous serons servis à l’aveugle et à l’issue nous pourrons raconter nos expériences et sensations.

La diffusion d’un chant d’oiseau porte la voix de Magali. Calme et posée, elle nous accompagne dans son cheminement. Nous fermons les yeux. Pour chaque vin, servi dans un verre noir, une petite présentation mêlant cépages ou gamme aromatique appuie l’invitation à replonger dans des souvenirs d’enfance, à se transporter dans un cadre bienveillant. Aucun bruit, à peine entendons-nous le remplissage des verres et la déglutition, la concentration est totale.

Doucement réanimés, nous revoici dans la réalité. Le temps s’est arrêté, le corps se réveille doucement. « Avez-vous distingué les vins, quelles couleurs avez-vous reconnues ? », questionne la thérapeute. Autant d’avis que de personnes. Une bonne moitié a retrouvé la chronologie.

Au-delà du jeu, la pleine conscience a exacerbé les sensations. Ne pouvant voir le vin, sa couleur et sa densité, l’odorat et le goût ont pris naturellement le dessus. Les notes exotiques et de fruits secs de la cuvée 1, 2, 3 Filles se dévoilaient nettement, le léger pétillant du côtes-du-rhône rosé s’est intensifié, comme les arômes de violette et de poivre, les tanins encore un peu serrés du côtes-du-rhône-villages-visan La Gloire de mon père.

Si l’expérience ne fera pas de vous un champion de la dégustation, elle éveillera en vous des trésors cachés.

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Mildiou à Cahors, un bilan contrasté

A Cahors, entre 1 000 et 1 500 hectares de vignes ont été touchés par le mildiou cet été. Cela représente environ un quart de la zone d’appellation Cahors. Au-delà, du chiffre, dans le vignoble, les situations varient grandement d’un domaine à l’autre.

En 2021 le gel, en 2022 la sécheresse et en 2023 le mildiou. La nature ne laisse pas de répit aux vignerons de Cahors. Alors que les vendanges des blancs se préparent, les observateurs du vignoble lotois tentent d’évaluer les dégâts. L’alternance de pluie et de chaleur a fait le bonheur du mildiou, qui a ravagé entre 1 000 et 1 500 hectares de la zone d’appellation Cahors. Après un printemps marqué par d’importants orages (à Parnac, 200 millimètres de pluie sont tombés le 21 juin), les températures ont augmenté au mois de juillet tandis que la pluviométrie est restée importante. Cette météo a engendré « le développement du mildiou malgré une lutte vaillante des vignerons », explique Vincent La Mache, responsable technique du syndicat de défense du vin AOC Cahors. Selon les zones géographiques certains s’en sortent mieux que d’autres. « Le nord-ouest de la zone est peu impacté », signale Jean-François Meyan, co-président des vignerons indépendants du Lot et vigneron du Château Latuc. Lui-même, installé sur cette partie de l’appellation, en ressort quasiment indemne. Il estime ses pertes liées au champignon à seulement « 3 à 5% » de son vignoble (17 hectares).

De la rosée jusqu’en fin de matinée
Les grappes les plus fragilisées se trouvent « dans la vallée », pointe Jean-François Meyan. Là, le vigneron Jérôme Couture du Château Eugénie et Christophe Delarge, le chef de culture du domaine, ont observé de « l’humidité résiduelle ». Jusqu’au mois de juillet, la rosée tardait à s’évaporer. « Les feuilles étaient mouillées jusqu’à 11 heures – midi », se souvient Christophe Delarge. Pour certains domaines de la vallée, le coprésident des vignerons indépendants du Lot estime que les rendements de ce millésime seront bien plus faibles que la moyenne habituelle « de 20 hectolitres à 0 » (la moyenne de l’appellation pour une année normale est de 40 à 45 hectolitres par hectare).

Au sein même de la vallée les résultats varient. Cela ne tient pas à la différence de nature des traitements, mais plutôt aux fréquences de pulvérisation. « Il fallait être derrière, ne pas laisser de porte ouverte, être disponible 100% et passer sa vie sur le tracteur », insiste Jean-François Meyan. Avoir des employés et des machines a aidé considérablement certains vignerons. « Ce qui nous sauve, c’est que l’entreprise a du personnel », confirme Jérôme Couture. Les vignes du Château Eugénie ont pu être soignées par quatre personnes qui se sont relayées sur les deux appareils de traitement que possède le domaine.

« On a réagi de suite »
Après les premières grosses pluies, « on a été dans les vignes, on s’est rendu compte que des feuilles étaient blanches de champignons. Alors on a commencé les traitements. On a essayé de limiter la casse, on a réagi de suite », raconte le vigneron du Château Eugénie. Tout l’été, « les cadences de traitement ont été resserrées », ajoute Christophe Delarge. Le domaine a ainsi sauvé 50% de sa récolte dans la vallée, là où certains, confie Jérôme Couture, « ne vont pas vendanger cette année ». Si dans le vignoble, les rendements devraient être plus faibles que l’an dernier, selon Vincent La Mache la qualité est là : « Ce qui reste est très joli ».

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Dégustation des vins du Piémont à Paris

Lundi 18 septembre 2023, le Consortium I Vini del Piemonte offrira pour la 1ere fois au public oenophile parisien un moment de dégustation autour d’un aperitivo italien.

Lundi 18 septembre 2023 à 19h00, l’école Ferrandi accueillera pour la première fois dans ses locaux les producteurs italiens du Consortium I Vini del Piemonte le temps d’une soirée entièrement dédiée aux oenophiles parisiens désireux de mieux connaitre les vins du Piémont, dont le fameux Barolo.

I vini del Piemonte est un consortium créé en 2010, qui comprend actuellement 250 caves de toute la région du Piémont et assure la promotion des vins de ce territoire situé au nord-ouest de l’Italie, qui au fil des ans, s’est imposé dans monde entier grâce à ses 44 AOC (Denominazione Di Origine Controllata) et 18 DOCG (Denominazione Di Origine Controllata E Garantita), gages de succès et de qualité.

Les vins du Piémont se distinguent par leurs cépages autochtones, leur potentiel de vieillissement, leur variété de terroirs et leurs saveurs uniques, ce qui en fait une région viticole renommée dans le monde entier. 

Il existe dans le Piémont une forte tradition de vinification respectant les méthodes ancestrales et des techniques de vinification traditionnelles, telles que l’élevage en foudres de chêne, pour préserver le caractère du terroir.

Ils offrent un large éventail d’arômes et de saveurs, en fonction du cépage, du terroir et de la technique de vinification. 

Lors de cette soirée inédite, vous aurez l’occasion d’échanger avec ces producteurs de vins aux profils variés dont le « roi des vins », Barolo, élaboré à partir du cépage Nebbiolo, un vin rouge corsé et complexe caractérisé par des arômes de fruits rouges, de roses, de truffe et d’épices, ainsi que des tanins puissants ou le Barbaresco, également produit à partir du cépage Nebbiolo, présentant des arômes floraux, fruités et épicés, mais aussi de nombreuses autres appellations du Monferrato, Langhe, Roero et Colli Tortonesi avec les vins uniques à partir de nombreuses cepages typique du Piémont comme nebbiolo, barbera, dolcetto, ruchè, grignolino, malvasia, arneis, cortese, et timorasso.

Venez rencontrer et échanger avec les vignerons issus des domaines suivants :

Colle Manora (SQNPI – label RSE italien),

Bava Winery, 

Tenuta Baràc (bio), 

Tenuta Montemagno, 

Josetta Saffirio (bio),

Podere Gagliassi (bio),

Podere Ruggeri Corsini, 

Montalbera, 

Renzo Seghesio, 

Vigneti Repetto, 

Donna Lia,

Cascina Del Pozzo,

Moscone

Prix des billets : 19€. 

En prévente uniquement. Dans la limite des places disponibles (40).

Plus d’informations : Dégustation des Vins du Piémont (weezevent.com)

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[La bouteille à moins de 10 €] Château de la Pingossière (AOP Muscadet Sèvre et Maine sur lie)

Guilbaud frères, maison familiale depuis 1927, établie à Clisson en Loire-Atlantique, est spécialisée dans les vins de Loire. Leur muscadet-sèvre-et-maine-sur-lie, Château de la Pingossière 2018, offre une séduisante expression du muscadet, en vivacité et légèreté (12°). Issu de vieilles vignes plantées au bord de la Loire sur des gneiss, il y gagne structure et équilibre. 2018, chaud et sec, est un millésime qui permet au melon de Bourgogne de donner sa plénitude avec l’élevage sur lies. Robe jaune paille brillante, nez frais sur les fleurs blanches, bouche crémeuse, attaque acidulée, puis en longueur, en notes iodées et miellées : charme et gourmandise à prix sage.

Il s’accordera heureusement sur des recettes végétales et marines. Rafraîchi pour l’apéritif, avec des accras de morue, des crevettes grises, des moules marinées, des bâtonnets de légumes crus avec sauce fromage blanc et herbes. Il passe à table avec des langoustines toutes simples, du poisson cru ; ceviche de muge, carpaccio de dorade et continue pour le fromage avec des chèvre frais ou affinés.

Château de la Pingossière 2018
8,90 €

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Lafite Rothschild porte son corbières sur la place de Bordeaux !

C’est en septembre que la place bordelaise se consacre aux vins hors Bordeaux, pour la première fois, un corbières sera inscrit aux sélections des négociants. Pour Saskia de Rothschild « il est temps de présenter Château d’Aussières aux amateurs du monde, nous sommes persuadés qu’il le mérite ».

Acquis en 1999 par les Domaines Barons de Rothschild Lafite, la propriété audoise reste chère au cœur de la famille. « C’était un coup de cœur pour mon père, pour l’équilibre entre vignes et nature sauvage ; il y a quelque chose d’incroyable ici dans cet environnement rude et fort, avec ce massif de Fontfroide dans lequel s’engouffre le vent venu de Méditerranée ». Plus de vingt ans se sont donc écoulés, employés à une cartographie fine du vignoble, à l’analyse des sous-sols, à l’adaptation de la taille et des pratiques culturales avec une conversion à l’agriculture biologique amorcée en 2018, juste après que la démarche soit lancée au Château de L’Évangile à Saint-Emilion. Il y a eu aussi la rénovation du hameau car ici il y avait non seulement une cave et des habitations mais aussi une école et une boulangerie. « C’est un endroit surprenant, témoigne Jean de Roquefeuil, directeur de la propriété et directeur technique du groupe, et on est souvent agréablement surpris, c’est un terroir difficile à révéler mais quand on y arrive, il est dingue ». Et Saskia de Rothschild de compléter « mon père avait dans la cave familiale tous les premiers millésimes d’’Aussières, des 2007, 2008, en magnum, je les ai beaucoup bu, ma dernière dégustation est le 2013, j’aime les boire avec un peu d’âge. Nous avons reçu les négociants bordelais sur le domaine, ils ont goûté, ils connaissent les vins, on a pris le temps de construire une stratégie avec eux ».

Saskia de Rothschild et Jean de Roquefeuil ©S. Tonnaire

C’est le millésime 2019 qui ouvre le bal « avec son nez frais et épicé, il raconte d’où il vient ». De fait cette cuvée Château convainc par son bouquet et sa texture finement tissée, ses saveurs terriennes et réglissées, son équilibre rafraîchissant, élancé, un fruité noir et juste corsé, une palette complexe où les cépages principaux, la syrah et le mourvèdre, se répondent et s’enrichissent. On le découvrira donc auprès du négoce bordelais dès cette semaine.

Outre cet évènement, le projet d’un vin blanc ambitieux avance à Aussières, les terroirs sont identifiés, et le choix d’un cépage constructeur, est arrêté, ce sera le grenache blanc, épaulé de roussanne et marsanne. Initiative dans la lignée de la création du blanc sec au château Rieussec, premier grand cru classé en sauternais, et plus récemment au château Duhart-Milon également, sur une veine calcaire du vignoble de Pauillac. Toutes les cuvées du Château d’Aussières sont également disponibles à la boutique de la propriété, à titre indicatif, le millésime 2018, dégusté lors de cette rencontre est en vente au prix de 39,90 euros

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Romané Basset : au nom du père

Du 13 au 15 octobre se tiendra à Paris la remise des Golden Vines Awards récompensant les stars de la filière. À cette occasion, une vente aux enchères est organisée au profit de la fondation Gérard Basset dédiée au renforcement de la diversité dans l’univers du vin. Nous avons rencontré Romané Basset, qui, à la suite de son père décédé en 2019, s’est fait le grand ambassadeur de cette cause.

Pensez-vous que le monde viti-vinicole pèche spécialement par son manque d’inclusivité ?
Cela dépend des pays. Aux États-Unis par exemple, la proportion de noirs africains dans la population est d’environ 14 %. Pourtant, seulement 0,01 % des viticulteurs sont issus de cette catégorie. Au Royaume Uni, un sondage a montré que plus de 86 % des gens qui travaillent dans le monde du vin sont blancs (sommellerie, etc.) tandis que 61 % des sondés sont issus d’entreprises où moins de 50 % des salariés sont des femmes. En Afrique du Sud, les noirs sont nombreux à travailler dans la filière viticole, mais à des tâches subalternes. Nous avons rencontré là-bas un vigneron, Paul Siguqa, fils d’une ouvrière viticole qui l’a encouragé à se former. Alors qu’il avait acquis de solides diplômes à l’université, lorsqu’il a voulu racheter le domaine Klein Goederust, il a essuyé des refus de toutes les banques. Il n’a pu s’appuyer que sur ses propres économies. Cela n’a pas empêché heureusement son vin de connaître le succès que l’on sait. Ces difficultés d’accessibilité à la profession touchent aussi des pays comme la France. Le problème y est cependant moins lié aux préjugés ethniques qu’au coût élevé des formations, ne serait-ce que parce que ces cursus exigent d’acheter beaucoup de vins. Le système de transmission familiale chez les viticulteurs est par ailleurs très valorisé. On ne doit pas le décrier, mais l’envers, c’est qu’il ne facilite pas toujours l’intégration de ceux qui n’ont pas eu la chance de naître dans ce milieu. Ils n’en n’ont pas les codes et ne peuvent compter sur aucune relation pour les appuyer, même s’ils sont tout aussi passionnés.

Quel est l’objectif de la fondation Gérard Basset ?
Mon père, Gérard Basset, n’était pas issu du monde du vin. Il est entré par la petite porte. Il a passé son enfance à côté de Saint-Étienne, et c’est en venant soutenir son équipe de foot qu’il a découvert l’Angleterre, un pays dont il est tombé amoureux. Il a décidé de s’y installer. Pour cela, il a d’abord travaillé comme plongeur puis comme serveur. C’est là qu’il a découvert le vin. Une cliente lui a un jour posé des questions auxquelles il n’a pas su répondre, il s’est acheté un livre et s’est passionné pour le produit. Il était l’antithèse du snob du vin. Selon lui, ce qui définissait un bon sommelier n’était pas tant l’amour porté au jus de Bacchus que celui qu’il était capable de manifester aux gens. C’est ce même altruisme qui conduisait souvent Gérard Basset à conseiller et à aider des personnes qui voulaient faire carrière dans le métier. D’où l’idée de cette fondation créée à la fin de sa vie dédiée au renforcement de la diversité dans le monde du vin, des spiritueux et de l’hôtellerie. En privilégiant comme levier d’action l’éducation et la formation professionnelle, la fondation rend aussi hommage à l’importance qu’attribuait Gérard Basset aux études. Rappelons qu’il était la seule personne à détenir à la fois un MBA en business du vin, le master de l’OIV, tout en étant Master of wine, Master Sommelier et en ayant été désigné meilleur sommelier du monde. 

Plus concrètement, pouvez-vous nous donner quelques exemples d’actions de la fondation ?
Nous attribuons des bourses à des personnes qui ont en commun d’appartenir à des groupes historiquement marginalisés et d’être passionnées par les vins et les spiritueux, afin qu’elles puissent suivre les études de leur choix. Nous avons également des partenariats avec de nombreuses grandes entreprises comme Artémis, Dom Pérignon ou l’hôtel La Réserve de Michel Reybier à Genève, qui nous permettent de proposer à nos boursiers des stages et de les aider à trouver des portes d’entrée dans la filière. Nous travaillons enfin directement en collaboration avec certaines écoles pour créer des formations plus accessibles. Nous avons par exemple participé à la construction en 2022 avec Kedge Business School d’un cours d’introduction à la sommellerie destiné à des personnes disposant de moyens économiques limités. Un beau succès que nous avons renouvelé en 2023 et qui a bénéficié de la collaboration de grands sommeliers comme Estelle Touzet, Franck Ramage, et le chef cuisinier Aaron Rosenthal. Ce projet avait aussi un sens historique pour notre famille puisque c’est dans cette école que mon père avait obtenu son MBA.

https://gérardbassetfoundation.org

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[Vendanges] Feu sur les blancs du Médoc

Le Médoc compte toujours davantage de cuvées de vins blancs, en grande majorité réalisées avec du sauvignon. Cette fin de mois d’août 2023 sonne l’heure d’une récolte qualitative, conséquence d’un millésime frais.

Au Château Loudenne, ce temple rose greffé sur l’estuaire, les premiers coups de sécateurs ont résonné vendredi dernier au lever du soleil. Et avec le sourire : « Ça se présente très bien, nous sommes en bio et nous n’avons pas eu trop de souci de mildiou, le vent nous sauve, sur nos terroirs de Loudenne la seule problématique est le rendement, toutefois c’est la qualité qui prime », souligne le directeur Philippe de Poyferré. Les quelque 7 hectares de sauvignon et de sémillon sont donc en train de rentrer au chai et les perspectives qualitatives sont heureuses. « Les millésimes frais sont idéaux pour les blancs, nous cherchons les agrumes, la pêche, la poire, trop de chaleur nous emmène au contraire sur les fruits exotiques, alors nous sommes enchantés par le très beau millésime 2023 », précise le directeur. Non loin, au Château Doyac, nous sommes sur les starting-blocks. « Nous avons déjà récoltés nos quelques pieds de pinot noir et de chardonnay, les jeunes vignes de chardonnay ont délivré de très beaux raisins, ce sont de micro-parcelles, rapporté à l’hectare ça fait autour de 20 hectolitres, surtout ça se goûte très bien », explique Clémence de Pourtalès avant d’ajouter : « On attaque les sauvignons mardi ou mercredi ». Et là aussi les vignes de sauvignons ont de manière générale bien résisté à la pression du mildiou, des parcelles mitoyennes de merlot ont été touchées.

Qu’on se le dise, s’annoncent de beaux équilibres et le plein de fraîcheur sur les blancs médocains 2023.  

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[Nos circuits œnotourisme #37] Dordogne, Bergerac rive gauche

Vous êtes en vacances cet été et ne savez pas où partir ? Terre de vins est là pour vous ! Prenez le temps de découvrir nos idées de circuit œnotouristique avec 5 adresses au cœur d’un vignoble français. Aujourd’hui direction la rive gauche bergeracoise !

Château Monestier La Tour
Avant d’aller visiter le chai à barriques sous la charpente en bois vieille de trois siècles et de monter vers les étangs et le château (qui ne se visite pas), il fait bon se promener dans le jardin aux tisanes. Margaret, la directrice du domaine, explique volontiers aux visiteurs l’intérêt de l’osier, de la valériane, des soucis, des orties ou des ronces utilisés comme une pharmacie pour les vins certifiés en bio et travaillés en biodynamie. On passe par la tisanerie et la cuverie avant de déguster les vins.

24240 Monestier – 05 53 24 18 43 – chateaumonestierlatour.com

La Tour des Vents
Le restaurant du chef étoilé Damien Fagette joue la carte périgourdine dans l’assiette comme dans le verre (une centaine de références de la région). L’établissement en haut de la colline offre un panorama époustouflant sur le vignoble et la plaine de Bergerac avec une grande terrasse pour les beaux jours. Le restaurant vient de construire des lodges en bois juste en face, à côté du moulin à vent de Malfourat en ruines. Ils comprennent des suites de 2 à 4 personnes avec spa privatif sur la terrasse ou dans la jardin (ouverts cet été). Menu à partir de 62 €.

24240 Monbazillac – 05 53 58 30 10 – tourdesvents.com

©F. Hermine

Château de Monbazillac
Le monument historique de la cave de Monbazillac a fait peau neuve avec notamment un nouvel espace dédié au célèbre liquoreux afin de mieux comprendre ses particularités, son terroir, sa vinification, ses arômes, le botrytis cinerea…(10 €) et même un espace enfants sur la vigne dans la cave. On peut déguster à la boutique, au pavillon des arômes avec un sommelier (15 €), au restaurant formule bistro ou gastro, ou sur l’esplanade du château, les soirs d’été dans une ambiance lounge et musicales au coucher du soleil avec des planches apéritives.

24240 Monbazillac – 05 53 61 52 52 – chateau-monbazillac.com

Château Les Verdots
La propriété a changé de mains et les gîtes ont été transformés en bureaux mais il est toujours possible de voir la cave souterraine de vieillissement (sur réservation) et de déguster les vins après la visite ou lors des after-works dans les jardins les jeudis de juin à 17 h avec une planche de produits locaux. L’été, un bar à vins et tapas ouvre quatre jours par semaine. À moins de préférer une randonnée libre dans le vignoble avec un sac-à-dos pique-nique maison comprenant une bouteille de Clos des Verdots ou de jus de fruits artisanal (15 €/pers.)

24560 Conne-de-Labarde – 05 53 58 34 31 – verdots.com

©Pays Bergerac Tourisme

Clos du Breil
Yann et Loïc Vergnaud, les deux frères du Clos du Breil, viennent d’être certifiés en bio. Ils font visiter et déguster la gamme dans leur nouveau caveau avec vue sur vignes, toute la semaine, le week-end plutôt sur rendez-vous. La cuvée Léi Peires, une sélection parcellaire de cabernet sauvignon avec une touche de cabernet franc, est incontestablement un grand vin de garde aux tanins fins, toujours issu de la meilleure parcelle et élevée 16 à 18 mois en barriques neuves (56 €)

24560 Saint-Léon-d’Issigeac – 05 53 58 75 55 – leclosdubreil.fr

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