Concours du Meilleur Élève Sommelier de France : Retour aux sources pour Xavier Thuizat

Il se rêvait journaliste, il est devenu MOF et Meilleur Sommelier de France en 2022. Xavier Thuizat sera le parrain du prochain concours du Meilleur Élève Sommelier de France, qui se déroulera les 11 et 12 mai prochains à la Maison Chapoutier, à Tain l’Hermitage.

C’est un retour aux sources pour vous qui avez été élève en mention complémentaire sommellerie au lycée hôtelier de Tain !
Après un Bac littéraire, je voulais devenir journaliste, mon rêve était d’écrire. On m’a fait comprendre qu’il y avait peu d’élus, que j’aurai peu de chance d’avoir un poste. Nous étions deux garçons dans la classe à Beaune, mon copain part en BTS commerce des vins et spiritueux, je décide de le suivre dans cette voie, sans savoir où j’allais. A l’époque, en 2005, le lycée de Tain acceptait un étudiant non issu de la filière hôtelière. Pascal Bouchet, le professeur de sommellerie m’a recruté, en me prévenant que je ne pourrai pas passer le diplôme mais en échange, je pourrai passer le concours du meilleur élève sommelier. Pour moi la certification était plus importante que le diplôme.

Vous aviez l’âme d’un compétiteur ?
Venant de Bourgogne, j’avais un bagage technique et théorique mais j’étais mauvais en service. J’y vais parce que c’était convenu ainsi. Cela s’est bien passé, je suis deuxième. Je n’avais pas tellement envie de continuer les concours. Je préférai la compétition sportive, car j’étais cycliste à l’époque. Puis, je pars travailler chez Bernard Loiseau, les années passent. Je suis père de deux enfants. Je me sent bien, j’ai des connaissances. Je pense qu’il serait intéressant de me remettre en question, de m’évaluer. Je me plonge dans les livres durant 18 mois. Je me dis, j’essaye une fois les deux concours car si je n’essaye pas je vais le regretter. Le MOF était un rêve. Le CMSF une préparation. Je suis qualifié en demi-finale puis en finale, je suis détendu, sans pression, ce qui m’a permis de m’exprimer sans stress. Je le réussis, c’est magnifique.

Quels conseils donneriez-vous aux élèves qui vont passer le concours ?
De transmettre du plaisir et de l’émotion comme dans la salle. Sommelier est un métier de prescripteur, on donne envie de boire, de manger. Il faut de l’empathie, le naturel se ressent. On n’apprend pas forcément cela à l’école.

Et au lauréat ?
Gagner, c’est un peu un cadeau empoisonné. Être second, au contraire, permet d’aller plus loin. Ce n’est pas parce que l’on gagne qu’il faut prendre la grosse tête. Ce n’est qu’un début. Le travail est là, il faut rester simple, apprendre, être un éternel apprenant.

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Henri Lurton : Le discours et la méthode

Le 2022 du Château Brane-Cantenac qui se déguste lors de la campagne des primeurs a une saveur particulière. C’est le 30ème millésime de son propriétaire Henri Lurton. Retour sur une prise de pouvoir et sur une trajectoire.

« Je n’ai jamais cherché à me faire un prénom : la vedette, c’est le vin », prévient d’emblée l’intéressé. Henri Lurton est réservé et il entend le rester. Mais force est de constater que le bonhomme a marqué de son empreinte les 30 derniers millésimes du second Grand Cru Classé 1855 de Margaux. Voire davantage puisqu’Henri Lurton n’a cessé de rôder dans les rangs de Brane-Cantenac. Millésime 1961, il grandit dans cette propriété auprès de son père Lucien – qui vient de nous quitter. Henri est un scientifique, l’élève studieux rattrape des études de biologie puis d’œnologie. Après un tour du monde, il revient aux côtés de son père en 1986. D’une famille de onze enfants, Henri est celui qui va présider aux destinées de la propriété que les Lurton détiennent depuis des lustres, Henri incarnant la quatrième génération. En 1992, il prend les commandes. Le scientifique observe, expérimente et entreprend. Études de sols, nouveaux cuviers, retour des cuves bois, tri optique, système d’extraction douce, autant de touches successives qui sous-entendent une démarche globale. La précision est le maître-mot pour que Brane-Cantenac tienne son rôle de challenger en rapport à son voisin Château Margaux. « Tout est mis en œuvre pour faire rentrer du caviar dans les cuves », explique le directeur d’exploitation Christophe Capdeville. De fait, les millésimes s’enchaînent et la qualité va crescendo. La tenue d’un grand cru est aussi suspendue à l’anticipation. Pour aborder les changements climatiques, Henri Lurton mène plusieurs expérimentations et innovations. Une idée fixe : la fraîcheur et l’élégance des vins. Nous sommes à Margaux, nulle part ailleurs. Essais de cépages résistants au nouveau climat, jachères, haies, plantations d’arbres, la signature Brane-Cantenac est une somme de détails. Avec une force majeure : cette croupe argilo-graveleuse de 30 hectares d’un seul tenant assurant une régulation hydrique exceptionnelle. Concernant l’encépagement, le cabernet sauvignon est progressivement monté en puissance et des pieds de carménère – prometteurs – comme de castets – encore à titre d’essai – s’épanouissent en cette terre médocaine. Avec très peu de discours mais beaucoup de méthode, celui qui n’a jamais voulu se faire un prénom peut se targuer d’avoir remis Brane-Cantenac (tout) en haut de l’affiche.

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Bollinger grandit en Bourgogne

Chanson Père et Fils, maison beaunoise propriété du groupe champenois Bollinger, acquière le château d’Etroyes, à Mercurey.

De par le renom du village, ainsi que la surface en jeu, il s’agit d’une transaction rare en Bourgogne. Le château d’Etroyes, 50 hectares en Côte chalonnaise, devient propriété de la maison beaunoise Chanson Père et Fils, elle-même détenue par le champenois Bollinger.

« Notre groupe familial est présent en Bourgogne depuis près de 25 ans avec l’acquisition de Chanson en 1999. C’est une des régions viticoles les plus reconnues au niveau mondial si ce n’est la plus reconnue, et ses vins sont appréciés de tous les amateurs et connaisseurs. Avec cette acquisition, la maison Chanson, réputée pour son exigence et la très grande qualité de ses vins, continue sa stratégie de valeur en étoffant son offre de vins de domaine», témoigne Étienne Bizot, PDG du groupe d’Aÿ.

Vers le bio
Avec cette opération, Chanson Père et Fils (qui possède 43 hectares de vigne principalement en Côte de Beaune, ainsi qu’une importante activité de négoce) fait plus que doubler son parcellaire. Et Vincent Avenel, son directeur général, a déjà des projets pour cette nouvelle acquisition. « Nos vignes en Côte de Beaune obtiendront la certification bio en 2024 et c’est tout naturellement que nous nous fixons pour objectif de réaliser la conversion des vignes du Château d’Etroyes dans les 5 prochaines années.»

Le château d’Etroyes, propriété de la famille Protheau pendant près de trois siècle, avait de 2018 à 2023 appartenu au fond d’investissement franco-singapourien Visvires Capital. Sa gamme s’étend de Mercurey à Rully, avec en particulier une belle offre en mercureys rouges 1er cru.

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Cinq bonnes raisons de s’intéresser aux Trophées Cognac Vignoble Engagé

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 14 mai 2023. Le concours est organisé par Terre de vins en partenariat avec le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), Sud Ouest et Charente Libre.

Les premiers Trophées Cognac vignoble engagé seront décernés le jeudi 29 juin 2023 à Jonzac (Charente-Maritime), au Centre des congrès de la Haute-Saintonge. Seize lauréats soucieux de faire connaître leurs bonnes pratiques environnementales y seront distingués. Ce concours est une première. Voici cinq bonnes raisons de s’y intéresser et d’y participer

1. Ces Trophées s’inspirent d’un modèle qui a fait ses preuves
On connaît le succès des Trophées Bordeaux vignoble engagé. Depuis 2019, le trophée créé par Terre de vins avec le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a mis en lumière bien des initiatives au service d’une viticulture responsable, plus respectueuse des hommes et de la nature. Le jury de l’édition 2013 (dont le palmarès sera dévoilé le 5 juin) a d’ores et déjà retenu une centaine de candidatures. Les premiers Trophées Cognac vignoble engagé s’inspirent de ce modèle. Les viticulteurs, distillateurs et négociants charentais intéressés ont jusqu’au 14 mai 2023 pour se faire connaître (participation gratuite). Inscriptions en suivant ce lien.

2. Ils sont de nature à créer un élan au pays du cognac
Le viticulteur Christophe Forget, exploitant et bouilleur de cru à Allas-Champagne (Charente-Maritime), est formel. Récemment interrogé par « Terre de Vins », il déclare : « Ces Trophées vont mettre en évidence ce que font les uns et les autres, parfois seuls, dans leur coin. Face aux réalités du réchauffement climatique, il est temps d’agir. Nous sommes tous une petite part de la solution. Il faut que les initiatives individuelles soient partagées, au service du bien commun. »

3. Le trophée s’adresse à toute la filière et à ses partenaires
Seize lauréats seront distingués dans quatre catégories : Empreinte, Vivre ensemble, Biodiversité et Initiatives collectives. Dans chacune des trois premières catégories, deux viticulteurs et deux négociants seront récompensés. La quatrième catégorie, initiatives collectives, récompensera un acteur institutionnel et une association. Enfin, deux prix spéciaux, Ecosystème Cognac et Innovation, souligneront la vitalité de la filière.

« Nous sommes déterminés à croître dans la durabilité et la qualité. Dans cette aventure collective, nous souhaitons encourager toutes les synergies possibles » souligne le viticulteur Christophe Veral, président du BNIC.

« Cet événement est l’occasion de booster la visibilité des nouvelles initiatives », ajoute Rodolphe Wartel, directeur général de Terre de vins .

4. Il accompagne une réelle mutation
Non, le pays du cognac ne sortira pas de l’agrochimie, comme ça, en claquant des doigts ! Mais le vignoble charentais a changé ces dernières années. Il s’emploie à réduire les intrants, en diminuant le recours aux herbicides et aux fongicides. Le sursaut est venu en 2016, avec l’annonce d’un vaste programme de certification environnementale. Aujourd’hui, 400 exploitations ont reçu le label CEC, plus exigeant que la norme HVE gouvernementale. Elles représentent environ 20% de la surface du vignoble. Dans le même temps, environ 3 000 viticulteurs sont « engagés » (comprenez dans l’attente d’un cursus d’audit, de formation et d’homologation). Ils pèsent 85% de la surface et les deux tiers des effectifs.

5. Ils suscite l’émulation et invite à redoubler d’effort
Le premier Trophées Cognac vignoble engagé intervient à un moment clé : la réforme du référentiel national HVE et la reconnaissance d’un certain retard dans la délivrance du label régional CEC. Ce dernier va bientôt évoluer. Ses contours seront exposés à l’automne 2023. À Cognac, des voix s’élèvent pour un modèle « plus simple et plus pragmatique », ouvert à plusieurs niveaux de certification, notamment au label AB.

Ce débat, primordial mais éminemment technique, doit s’accompagner de partages d’expérience au plus près des terroirs. Ici, les Trophées Cognac vignoble engagé sont bien utiles. Ils déroulent le récit d’initiatives originales et positives, avec passion, humilité et lucidité. Ils suscitent l’émulation et invitent à redoubler d’effort.

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[Coup de cœur] Château Fourcas Hosten : Blanc 2021

Les vins blancs du Médoc se font de plus en plus remarquer. Et les cuvées se multiplient ce qui pourrait un jour se traduire en une AOC Médoc Blanc. En attendant, prenons le pouls d’une signature médocaine en la matière avec le millésime 2021 du Château Fourcas Hosten.

Propriété de Listrac de Laurent et Renaud Momméja, ce cru délivre un assemblage constitué de 66 % de sauvignon blanc, 20 % de sauvignon gris et 14 % de sémillon. On le sait, l’été indien a sauvé beaucoup de récoltes en 2021 et les maturités, précisément pour les raisins blancs, ont donné des jus avec à la fois de la densité et de l’acidité. Ce vin a ensuite connu un élevage de 6 mois pour 85 % en barriques de 300 et 400 litres et pour 15 % en amphore. Dès le nez, ce Fourcas Hosten blanc se démarque par un nez entre la pêche de vigne et des notes exotiques autour de l’ananas et du citron. L’attaque confirme cette sensation de fraîcheur, c’est vif, tendu, ciselé. On retrouve la palette aromatique du nez avec également le pamplemousse rose et des notes vanillées apportées par l’élevage. La finale de vin certifié en agriculture biologique délaisse des arômes salins sur le palais et donne envie de (se) resservir. Ce vin est une très belle signature des vins blancs du Médoc avec beaucoup de fraîcheur et cette tension si caractéristique du sauvignon. Il ne faut pas aller chercher très loin pour l’accord met et vin avec une belle douzaine d’huîtres. Aussi, des noix de Saint-Jacques snackées sur un lit de poireaux porteront très bien ce Fourcas Hosten blanc. Du classique.  

Château Fourcas Hosten (33) – Bordeaux / 28€
Se renseigner auprès du Château : 05 56 58 01 15 ou www.fourcas-hosten.com

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La Belle Cabresse a succombé aux charmes du martiniquais Bernard Hayot

Ernest Prévot lui-même l’avait annoncé à la vente l’an dernier; la dernière distillerie guyanaise en activité, celle des Rhums Saint-Maurice, produisant la marque La Belle Cabresse vient d’étoffer le portefeuille du martiniquais Bernard Hayot (GBH).

La famille d’Ernest Prévot avait créé la distillerie de Saint-Laurent-du-Maroni en 1917, mais après une longue et laborieuse succession, c’est Ernest qui en était désormais l’entier propriétaire depuis 1986. Le fils de l’homme d’affaires guyanais de 72 ans n’étant pas intéressé par la succession, il avait annoncé qu’il cherchait un repreneur garantissant « la continuité et la pérennité de l’exploitation ». Il s’est donc tourné vers le groupe martiniquais dont était « le plus proche en termes de valeur » a annoncé Grégoire Gueden, directeur de Spiribam, la filière rhums et spiritueux de GBH. « Nous nous connaissions depuis longtemps, notamment en nous côtoyant dans le cadre du syndicat de défense interprofessionnelle du rhum et nous lui avions fait savoir que nous serions intéressés s’il souhaitait vendre. Il y a un an et demi, il a demandé à venir visiter tous nos sites de Martinique (élaborant Clément et JM) et de Sainte-Lucie pour comprendre comment nous travaillions, a posé plein de questions et a finalement choisi de négocier avec nous pour fixer les modalités, notamment le fait qu’il reste pour continuer à incarner la distillerie et aider à la transition. Il aura surtout un rôle d’ambassadeur, car personne d’autre ne peut mieux incarner l’entreprise qui n’est pas qu’un outil de production, mais également un nom ».

Relancer la culture de la canne
GBH va commencer par aider à la relance de la culture de la canne à sucre à Saint-Laurent-du-Maroni en accompagnant la cinquantaine de petits planteurs partenaires, s’attacher à poursuivre la modernisation de l’outil industriel reconstruit à neuf en 2013 et à augmenter la capacité de production. Il souhaite également développer les ventes et la notoriété de la marque emblématique de La Belle Cabresse (dont environ 50 millions de bouteilles sont consommées en France chaque année) mais également de la marque plus locale La Cayennaise et Cœur de Chauffe. La distillerie produit actuellement environ 800 000 l. de rhum par an pour un chiffre d’affaires avoisinant les 3,7 M€ (en 2021). Les rhums de Guyane bénéficient d’une Indication Géographique protégée (IGP) depuis janvier 2015.

Distillerie Saint Laurent du Maroni ©F. Hermine

Petit groupe devient grand
Le groupe GBH a été créé en 1986 lors du rachat du rhum Clément avant de s’étendre en 2001 à la pépite Rhum J.M. « C’était le début du durcissement des normes et de la concentration ; il fallait à la fois porter la casquette d’agriculteur, d’industriel, avoir des compétences en marketing et la capacité de mise en marché, raconte Grégoire Gueguen. Cet accès au marché ne pouvait se faire qu’en consolidant et en bâtissant un portefeuille de marques à une époque où le rhum commençait à devenir à la mode grâce à une image d’exotisme. Il a fallu structurer les entreprises, spécialiser les postes, monter des équipes pour la plupart toujours là et commencer à faire venir les visiteurs ». Clément est aujourd’hui le plus gros site de spiritourisme de Martinique, mais aussi de France avec 200 000 visiteurs par an, J.M, pourtant excentré au nord de l’île, en compte 70 000. « Il y a des belles plages partout dans la Caraïbe, il fallait donc offrir quelque chose de différent et de valorisant pour se démarquer ». Ce qui n’était encore au début des années 2000 que la boisson des ouvriers va devenir un produit de prestige avec une image valorisante et une création de valeur. Le groupe martiniquais entreprend alors de développer la distribution pour être plus présent en France métropolitaine, mais pour gagner aussi de la visibilité à l’international. Ce sera chose faite grâce au rapprochement avec le rhumier guadeloupéen Damoiseau pour la distribution en Grande Distribution via Spiridom. « Notre force était d’être un petit acteur avec des représentants directs des producteurs, en circuit court et doté d’une équipe pub-marketing » estime Grégoire Gueden. Pour le CHR, le groupe va travailler avec Cartron pour J.M, Giffard pour Clément.

Du rhum agricole aux rhums de mélasse et autres
S’en suit également la création d’une filiale aux Etats-Unis et il y a quelques mois en Grande-Bretagne après le rachat du distributeur indépendant de spiritueux premiums Mangrove.

Mais entre-temps, GBH a entrepris de s’étendre à « des PME historiques également bien ancrées localement mais avec des difficultés d’accès au marché. Nous nous sommes mis en veille car si nous pensions que le rhum agricole était le meilleur du monde, il ne représente que 1% de la production mondiale ». En 2017, le groupe s’essaie donc au rhum de mélasse en reprenant les rhums mauriciens Arcane et Beachhouse puis en saisissant en 2019  l’opportunité de racheter Santa Lucia Distillers, à 20 mn d’avion de Fort-de-France, et ses marques Bounty, Amiral Rodney et Chairman’s Reserve qui ouvrent une fenêtre sur le marché anglo-saxon.  Au sortir du Covid, en 2021, pour centraliser et mieux contrôler la distribution en CHR et chez les cavistes, il intègre le liquoriste Cartron et une nouvelle catégorie de produits. « Et pourquoi pas envisager un jour une jolie marque de cognac et un vrai gin anglais », avoue Grégoire Gueden à demi-mot.

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1953-2023 : l’Alsace célèbre le 70è anniversaire de la Route des vins

Le dimanche 23 avril, les Alsaciens ont inauguré la « Tournée des Terroirs » qui célèbre le 70è anniversaire de la Route des vins. Premier rendez-vous réussi à Scherwiller.

Au lieu-dit Rittersberg, la montagne des chevaliers, un beau terroir de granit qui jouxte la chapelle du Taennelkreuz, dans la commune de Scherwiller (Bas-Rhin), que nombre d’amateurs ont découvert dans le verre aux domaines Jean-Paul Schmitt ou Bernhard & Reibel. Ce n’est pas le plus connu des villages alsaciens, mais ce choix correspond bien à l’ambition des organisateurs, le CIVA, Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace, de ne pas enfoncer des portes ouvertes. « Au début, on a pensé aux grands crus, mais on s’est vite rendu compte qu’il fallait innover et créer un événement qui ne ressemble à rien d’existant » explique Philippe Bouvet, directeur marketing. La bonne idée est en effet de faire venir les gens dans les vignes, de les distraire tout en leur apportant des connaissances. Pas la peine de concurrencer les villages, leurs restaurants, leurs commerces et leurs fêtes.

À travers les villages sur 170 km
À l’origine de la Route des vins d’Alsace en 1953, une équipe de professionnels du tourisme est partie de Strasbourg (Bas-Rhin) et une autre de Mulhouse (Haut-Rhin). Ils se sont retrouvés à Colmar. La route des vins était née, qui entre Marlenheim, au sud-ouest de Strasbourg et Thann, entre Colmar et Mulhouse, serpente de village en village à travers le vignoble sur 170 km. La Tournée des Terroirs se déplace chaque dimanche du 23 avril au 30 juillet dans une des 119 cités viticoles traversées. Certaines sont de véritables stars comme Kaysersberg ou Ribeauvillé, mais les organisateurs ont veillé à faire découvrir des vignobles moins connus comme le grand cru Frankstein de Dambach-la-ville (le 7 mai prochain) ou le grand cru Praelatenberg de Orschwiller (le 16 juillet). 

Une offre différente à chaque étape 
Dans chaque village, les vignerons décident ce qu’ils veulent mettre en avant de leur vignoble et de leur travail. À Wintzenheim, le 30 avril, ils proposeront aux plus avertis de découvrir leurs rouges de pinot noir du cru Hengst, qui vient d’être reconnu officiellement – alors que jusqu’en 2022, le statut de grand cru était limité aux cépages blancs. Pour cette belle dégustation, il faudra débourser 20 €, mais d’autres ateliers seront proposés pour 5 € ou même gratuitement, comme la balade accompagnée dans les vignes ou la conférence sur l’évolution du vignoble. 

Ateliers et visites pour toute la famille
Le jour de l’inauguration de cette Tournée des Terroirs, on pouvait participer à une dégustation comparative de quatre cuvées issues du terroir sur lequel on se trouvait, le Rittersberg, qui ambitionne de devenir 1er cru : Frey-Sohler, Achilée, Ruhlmann Fils, Dussourt. Certains ont préféré découvrir les secrets des crémants d’Alsace ou grimper à l’assaut du château de l’Ortenbourg qui domine le vignoble. L’atelier le plus original était sans aucun doute celui qu’on pouvait faire en famille, à la découverte des plantes sauvages et comestibles. Plantin, oignons sauvages, mâche en fleurs, vesce et lamier sont les compagnons de la vigne et deviennent au fil de la visite les nouveaux amis des cuisiniers-cueilleurs. L’atelier s’est terminé par la dégustation d’un pesto et d’un cake cuisinés avec les herbes locales, délicieuses et gratuites. La Tournée des terroirs a pris un bel envol depuis Scherwiller avec plus de 500 participants. Elle se poursuit avec 15 dates, 15 lieux à découvrir au cœur même du vignoble, une expérience différente à renouveler chaque dimanche, à la croisée des chemins entre festival et dégustation itinérante. 

La Tournée des Terrroirs, chaque dimanche jusqu’au 30 juillet. Programme détaillé et réservation sur le site. https://www.latourneedesterroirs.fr

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[Grande dégustation Primeurs] La Mission Haut-Brion en master class

Le jeudi 4 mai (18h-21h), au Palais de la Bourse de Bordeaux, en partenariat avec La Grande Cave, Terre de vins offre l’occasion aux particuliers de vivre ce temps fort bordelais, normalement réservé aux professionnels. En marge de la dégustation du millésime 2022 et d’un millésime livrable d’une trentaine de propriétés, se tiendra également une master class de prestige « La Mission Haut-Brion en exclusivité : la galaxie des Primeurs et l’exception 2006. » 

Voilà un exercice instructif proposé à tous les amateurs : déguster en avant-première le millésime 2022 encore en cours d’élevage, et le comparer avec un millésime livrable d’une trentaine de propriétés, pour appréhender leur style, avec en prime les explications des propriétaires ou représentants des propriétés. En complément, la Salle des Commissions, au premier étage du Palais de la Bourse, accueillera en exclusivité à 18h30 une master class de haut-vol (sur inscription, 75€). Durant 1h, les participants découvriront le millésime 2022 de trois vins de la galaxie de Domaine Clarence Dillon (Château La Mission Haut-Brion, La Chapelle de La Mission Haut-Brion et Château Quintus), ainsi que le millésime 2006 du Château La Mission Haut-Brion et le 2016 du Château Quintus. Alexandre Marx, directeur commercial Domaine Clarence Dillon & Meilleur Ouvrier de France 2022 sera aux côtés du Directeur Général de Terre de vins Rodolphe Wartel, pour animer ce moment privilégié.

Ne tardez plus à réserver vos places 

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La collection Pays d’Oc est de retour !

Après trois ans d’absence, due aux restrictions sanitaires, la sélection Collection IGP Pays d’Oc a fait son grand retour ! Le Grand Jury composé habituellement d’œnologues, sommeliers, consultants et journalistes a accueilli cette année des chefs régionaux porteurs des valeurs de leur terroir.

Etaient ainsi représentés par leur chef les restaurants montpelliérains La Réserve Rimbaud, Le Bistro La Canourgue, Le Mazerand, La table des Poètes, Le VR à Vin, le 5 Wine Bar à Toulouse et le BK à Montagnac.

Nouveau départ, nouvelle formule : les cuvées ambassadrices se déclinent désormais en deux collections annuelles : Printemps-Été avec des vins fluides et gouleyants et Automne-Hiver où l’accent sera mis sur des cuvée plus concentrées et structurées. Ce critère de saisonnalité a été ajouté pour être au plus près des attentes du marché et des consommateurs.

La première session 2023 de la sélection Collection s’est déroulée les 12 et 13 avril dernier au Domaine de Manse, siège de l’IGP Pays d’Oc à Montpellier. Dix neuf dégustateurs, sous le parrainage d’Emmanuelle Jarry, journaliste et productrice de vidéos culinaires ont dégusté un total de deux cent quinze échantillons (104 blancs, 52 rosés et 59 rouges) la plupart issus du millésime 2022, soumis par soixante et onze entreprises participantes.

On saluera un sans-faute de l’équipe de Pays d’Oc dans l’organisation technique des dégustations et la convivialité de son accueil. Terre de Vins était présent dans le jury qui a retenu 34 vins, 18 blancs, 8 rosés et 8 rouges :

LES BLANCS

• Les Vignobles Foncalieu « Sillages », Alvarinho 2022

• Cellier des Demoiselles « Bourboulenc », 2022

• Domaine La Négly « Astérides », Chardonnay / Grenache gris / Sauvignon 2022

• Les Domaines Paul Mas « Vignes de Nicole », Chardonnay / Viognier 2022

• Ricardelle de Lautrec « Scène n°09 Chardonnay », 2022

• Les Caves Molière « Entracte », Chardonnay 2022

• Serre de Guéry « Conseil », Gewürztraminer 2022

• Calmel & Joseph « Villa Blanche », Grenache 2022

• Anne de Joyeuse « Rhabdodon Priscus », Mauzac 2022

• Domaine Coudoulet « Pinot gris », 2022

• Calmel & Joseph « Le Penchant », Roussanne 2021

• Domaine l’Amiral « L’Odyssée », Sauvignon / Viognier / Marsanne 2022

• Domaine de l’Herbe Sainte « Sauvignon », 2022

• Calmel & Joseph « Villa Blanche », Sauvignon 2022

• Les Vignobles Foncalieu « Le Versant », Sauvignon 2021

• Les Vignerons de Puimisson « Le Pas du Centurion », Muscat / Viognier 2022

• Domaine Grand-Chemin « Le Faillet », Viognier 2022

• Les Vignerons du Sommiérois « Secret de Cépage », Viognier 2022 Vins Rosés

LES ROSES

• Les Terres de Paraza « C’est la vie », Cinsault 2022

• Les Domaines Paul Mas « Vignes de Nicole », Grenache / Mourvèdre / Syrah 2022

• Les Salins du Midi « Saint Louis », Grenache 2022

• Les Chais du Sud – Fortant « Marinière », Grenache gris 2022

 • Les Caves Richemer « Henri de Richemer », Marselan 2022

• Les Vignobles de Vendéole « Le Rosé de Vendéole », Pinot gris 2022

• Domaine de la Jasse « Cœur de Cuvée de la Jasse », Syrah / Grenache / Caladoc 2022

 • Les Vignerons de Puimisson « Le Chant des Grillons », Syrah 2022 Vins Rouges

LES ROUGES

• Les Caves Molière « Entracte », Cabernet / Sauvignon 2022

• Cellier des Demoiselles « Vieux Carignan », 2022

• Domaine la Combe Blanche « Cinsault d’Enfer », 2021

• Famille Fabre « Cinsault », 2021

• Domaine l’Amiral « L’escale », Grenache noir 2022

• Domaine de Valensac « Entre nous selon Valensac », Petit Verdot 2021

• Domaine de Castelnau « Cayenne Syrah », 2022

• Domaine de Causse « Aphrodite », Syrah 202

Ces vins seront la vitrine de l’IGP Pays d’Oc lors des actions de promotion organisées par l’Interprofession.

Au cours du dîner de clôture, Jacque Gravegeal, président de l’IPG, s’est félicité du retour de cette sélection : « un évènement auquel les entreprises et les vignerons sont attachés ». Il a mis l’accent sur la fidélité de cette collection à l’identité « vin de cépage » de l’IGP, exprimée par 28 cuvées monocépage sur 34, tout en vantant le talent créatif illustré par les assemblages inédits composant les autres cuvées. Alvarinho, Bourboulenc, Cinsault rouge, Carignan rouge, Mauzac, Grenache gris et Petit Verdot montrent la diversité de l’offre, mais aussi la capacité d’adaptation des vignerons aux exigences de la demande en produisant des vins de qualité, notamment sur ce millésime 2022 souvent compliqué.  

Bravo et bon vent aux heureux élus.

Serge Navel

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Deux vignerons élus à la présidence du syndicat de saumur-champigny

C’est une première, cette année le syndicat des producteurs de saumur-champigny, créé en 1980, sera co-présidé par deux vignerons, Amélie Neau et Alban Foucher.

Deux personnages connus sur le terroir du saumurois vont œuvrer à l’image de l’appellation saumur-champigny, et à la mise en valeur des 120 vignerons qui la font vivre. À la présidence depuis trois ans, Amélie Neau, à la tête du Domaine de Nerleux (50 ha) maintient son poste, aux côtés d’Alban Foucher, propriétaire du domaine de la Seigneurie depuis 2005.

Cette AOC, qui a vu le jour en 1957, met le cabernet franc à l’honneur avec une tolérance infime pour le cabernet sauvignon et le pineau d’aunis. Première appellation du Val de Loire présente dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, celle-ci est réputée pour ces vins fins et d’une grande fraîcheur, grâce au terroir calcaire de cette zone géographique.

Une co-présidence pour répondre à de nouvelles problématiques
Si une coopération a été décidée à la présidence du syndicat de saumur-champigny, c’est avant tout le choix d’Amélie Neau : « Nous avons de plus en plus de projets et de domaines d’intervention au sein du syndicat. De nouvelles problématiques apparaissent, et le cadre réglementaire évolue à toute vitesse. En même temps, nos exploitations et nos familles ont aussi besoin de nous. C’est pourquoi je crois vraiment en une co-présidence efficace pour mener à bien l’ensemble de nos missions cette année. »

Faire rayonner l’AOC saumur-champigny
Figure féminine du paysage viticole local, Amélie Neau travaille au rayonnement de cette appellation du saumurois : vente directe, coopérative, et d’autres projets, tels que la conversion bio, les ventes à l’export et le développement de l’œnotourisme. Pour l’accompagner sur ces dossiers, Alban Foucher se joint à elle. Ce vigneron qui siège au conseil d’administration depuis 2005 et occupe le poste de vice-président depuis 2020 va diriger de nouveaux projets, notamment en ce qui concerne le domaine technique et sur toutes les questions relatives à l’adaptation du vignoble dans un contexte de réchauffement climatique.

Une appellation portée par ses vignerons
À leurs côtés, le bureau et le conseil d’administration seront constitués d’un quart des vignerons de l’AOC. « Dans le saumur-champigny nous avons toujours eu à cœur que ce soit les vignerons qui participent à la défense de notre appellation, et c’est grâce à la mobilisation de nos fondateurs que notre collectif est resté aussi dynamique et moteur en Val de Loire. Nous vivons une période charnière et il faut savoir répondre présent » estime Alban Foucher. Un collectif afin de faire la promotion de l’appellation, de développer de la biodiversité, d’effectuer une veille technique et agronomique, de booster l’export… L’appellation saumur-champigny, c’est aussi se retrouver et festoyer autour d’événements comme les Grandes Tablées, les Foulées ou encore déguster la Cuvée des 100 vignerons, un nectar rare issu de quelques raisins de chaque vigneron de l’appellation !

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