Alsace rocks : la Tournée des Terroirs

Pour célébrer son 70è anniversaire, la Route des Vins d’Alsace, la plus ancienne de France, lance un cycle d’évènements d’avril à juillet 2023. « ALSACE  ROCKS ! La Tournée des Terroirs » s’adresse à tous les publics par la diversité de ses approches, toutes eu cœur des vignes.

Difficile d’imaginer à quoi ressemblait la Route des Vins d’Alsace lorsqu’elle a été créée en 1953. Certes elle s’est enrichie, mais deux éléments n’ont pas changé. Son itinéraire part toujours de Marlenheim, à l’ouest de Strasbourg, pour cheminer vers le sud, passant aux abords de Sélestat et de Colmar pour se terminer aux portes de Mulhouse à Thann. Elle traverse deux départements, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, et chemine à travers les villages vignerons, inimitables avec leurs balcons fleuris, leurs vieilles pierres, leurs pans de bois et leurs facades colorées. Demeure aussi l’accueil chaleureux dans les domaines familiaux, les restaurants, les winstubs et wistubs, et aussi dans les maisons de négoce et les coopératives.

Festival de sites et de dégustations

Conçu et réalisé par le CIVA, Conseil interprofessionnel des Vins d’Alsace et l’ensemble des vignerons alsacien, ALSACE  ROCKS ! La Tournée des Terroirs se met en route chaque dimanche, du 23 avril au 30 juillet, de 10h à 19h. Toutes les semaines un village différent s’ouvre aux amateurs comme aux curieux et aussi aux professionnels pour mettre en valeur la richesse de son terroir. Sur chaque étape le public retrouve un bar éphémère proposant exclusivement des vins de terroirs, des dégustations insolites, des animations culinaires, des découvertes ludiques et pédagogiques. Comme l’Alsace est une mosaïque de terroirs en raison des expositions et des chamboulements géologiques que la région a connus, pour chaque village, un lieu emblématique a été choisi comme base, Rangen de Thann ou Hengst de Wintzenheim, mais aussi Rittersberg à Scherwiller et Bruderthal de Molsheim.

Réservation indispensable

Les 15 sites de La Tournée des Terroirs pourront accueillir entre 300 et 500 personnes, ce qui n’est pas immense compte tenu de la réputation bien établie de la Route des Vins d’Alsace, hors anniversaire des 70 ans. Certaines visites et ateliers vont vite afficher complet, puisque l’entrée à 5 € offre un accès libre au site et aux ateliers, avec un verre, un porte-verre et un forfait dégustation de 3 vins. Le CIVA souhaite mettre un coup de projecteur sur le vignoble pour cet anniversaire, tout en respectant ses engagements sociétaux et environnementaux. Une approche 100% durable de l’alimentation électrique, emploi de matériaux recyclables, mobilités douces et bien sûr consommation responsable seront au rendez-vous.

Des terroirs à découvrir

Bien sûr, figurent parmi les communes visitées les stars connues de tous comme Ribeauvillé ou Ammerschwihr, mais pourquoi ne pas profiter de cet anniversaire pour découvrir des villages moins connus. Par exemple le 18 juin Wuenheim (Haut-Rhin) un des villages viticoles les plus méridionaux d’Alsace, au sud de Guebwiller, avec son grand cru Ollwiller, son château Ollwiller, qui serait le 2è plus ancien domaine viticole de France et ses vignerons, le jeune domaine Robert Roth ou les adhérents de deux cave, la Cave du Vieil Armand et Wolfberger. Le 2 juillet ce sera au tour de Reichsfeld et Bernardvillé (Bas-Rhin), deux villages un peu à l’écart, au pied de la forêt d’Andlau, qui séduira par ses jolis paysages vallonnés au bord de la Schernetz. On pourra y découvrir, à pied ou à bicyclette, les terroirs de schistes des lieux-dit Eichelberg, Schieferberg et Sohlenberg. Une belle saison se prépare en Alsace.

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Astraé : coup de frais sur le négoce bordelais

Mélanie Turbeaux et Manon Nyst ont lancé, début 2022, une activité de négoce qui met en avant des vins bordelais en biodynamie, voire en nature. Une approche engagée qui fait mouche, et qui démontre que les vins de Bordeaux n’ont pas dit leur dernier mot.

L’amicale internationale des Cassandre a tellement annoncé sur tous les tons, depuis plusieurs années, le déclin inexorable du vignoble bordelais que beaucoup de ses membres sont totalement passés à côté du nouveau dynamisme qui est en train de s’imposer en Gironde, à tous les étages de la filière. Il suffit de s’y intéresser pour le constater, et il suffit d’un peu d’audace pour y contribuer : c’est le cas de Manon Nyst et Mélanie Turbeaux, qui ont créé tout récemment une maison de négoce baptisée Astraé, défendant (à 90%) des vins de Bordeaux prioritairement en biodynamie, mais aussi en bio et en nature. Comme quoi le commerce du vin peut revêtir de nouvelles ambitions qui font bouger les lignes, et l’on peut trouver à Bordeaux des vins qui font eux aussi bouger les lignes, lorsqu’on s’en donne la peine.

Bordeaux bouge

Manon et Mélanie ne sont pas du sérail, ce qui rend leur démarche d’autant plus remarquable. Ces deux Marseillaises trentenaires qui se connaissent depuis le lycée viennent respectivement du marketing et des sciences politiques, et partagent une passion commune pour le vin. Entre WSET (Wine & Spirit Education Trust) et Master en Vin et Spiritueux à Kedge, elles ont bifurqué vers de nouvelles formations avant de lancer en 2020 leur propre structure – d’abord une société de conseil (communication, marketing, positionnement de gamme, identité visuelle) auprès des vignerons, qui a évolué début 2022 vers une activité de négoce. Décidées à collaborer uniquement avec des vignerons dont elles aiment les vins et partagent la philosophie, elles ont jeté leur dévolu sur Bordeaux, presque à contre-courant, en estimant qu’il y avait « une place à prendre » dans cette région qui traverse une crise d’image depuis quelques années et qui regorge pourtant de pépites signées par des vignerons engagés. Pourquoi la biodynamie ? « Parce que c’est très souvent un profil de vins que nous aimons, plus précis, plus fins, plus digestes, qui reflètent bien leur terroir. Mais nous ne sommes pas fermées, nous pouvons aussi prendre un vin bio qui nous séduit particulièrement, et sélectionner un vin nature lorsqu’il est bien fait. Aujourd’hui Bordeaux propose ce type de vins, c’est même la région qui a le plus de conversions en bio et en biodynamie. Il se passe quelque chose ici, et notre rôle est de réconcilier professionnels et particuliers avec les vins de Bordeaux ».

Une boutique en ligne pour les amateurs

Travaillant surtout avec des restaurateurs et des bars à vins, en Nouvelle Aquitaine, à Marseille, à Paris et à Toulouse, Manon et Mélanie comptent dans leur portefeuille, en un peu plus d’un an, une quarantaine d’établissements qui achètent les vins de leurs clients. Elle défendent à ce jour une dizaine de vigneronnes et vignerons, soit une quarantaine de références, dont elles proposent aussi les vins au grand public via leur site web – elles organisent également des dégustations pour faire elles-mêmes découvrir leur gamme aux amateurs. Outre les « stars » de la biodynamie que sont la famille Hubert à Peybonhomme-les-Tours dans le Blayais (auxquels nous avons récemment consacré un portrait dans notre magazine), Astraé défend des noms moins connus comme Anne Buiatti de la Maison Advinam (4 hectares dans les Graves), Sylvain et Kim Destrieux au Clos de la Molénie (5 hectares dans l’Entre-Deux-Mers), Aude Richard au château Fourton La Garenne (8 hectares également dans l’Entre-Deux-Mers), Brice Alban-Roualec (Clos Grange-Vieille, 3 hectares dans le Médoc), Ludovic Barthe (Château Grand Bireau, encore dans l’Entre-Deux-Mers), Guillaume Dussans (Domaine de La Renouée près de Cadillac), mais aussi un peu plus loin, Julien Blanchard (Domaine des Allégrets en Côtes de Duras, dans le Lot-et-Garonne) et Fabrice Raymond (Terres d’Esclans en Provence). Autant de pépites qui bousculent le classicisme, s’autorisent à sortir des AOC si elles en ressentent le besoin, mélangent sans tabou des cépages de Gironde et d’ailleurs, parfois du blanc avec du rouge, lorgnent vers le nature, jonglent avec les amphores ou les soléras, et qui méritent indéniablement le détour.

« Terre de Vins » aime :
– Maison Advinam : « L’Allumée » rouge
, non millésimé, Vin de France. Ou plutôt « blouge » puisqu’il s’agit d’un assemblage de malbec et sémillon, vinifié en fût de 300 litres et en amphore de 750 litres. Un bonbon qui explose de cerise, de fleur blanche et de buvabilité, titrant à 12° (21 €).
– Château Grand Bireau : « La Favorite » 2020, Vin de France. 50% Sauvignon blanc 40% Sémillon 10% Muscadelle, vinifié sans soufre et élevé en amphores, légèrement oxydatif, sur la peau d’orange et la fleur de rose confite, jolie vivacité, salivant et désaltérant (14 €).
– Clos Grange-Vieille 2018, Médoc. 60% cabernet sauvignon 40% merlot, un médoc droit dans ses bottes mais qui n’a rien d’ennuyeux, bien affuté, digeste, au fruit pimpant et aux tannins bien intégrés (14 €).
– Domaine des Allégrets : Malbec 2020, Côtes de Duras. Passé quelques secondes de réduction au service (pas de soufre à la mise), ce malbec déploie une violette intense, gourmande, et surprend par sa densité en bouche qui ne renonce pas à la souplesse. Des tannins fondus, et un côté très désaltérant malgré le profil solaire (14 €).

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Lionel Osmin, de négociant à vigneron

Lionel Osmin & Cie se développe tous azimuts sur le territoire aquitain, son fondateur négociant étant devenu également vigneron avec l’ambition de racheter d’autres domaines dans le Sud-Ouest.

Lionel Osmin avec son acolyte œnologue Damiens Sartori surfe plus que jamais sur une double approche appellation-cépage autochtone avec sa signature transversale Sud-Ouest. Mais le négociant-vinificateur est devenu négociant-vigneron avec une première acquisition début 2022 en Fronton du château Laurou qui s’étend sur une cinquantaine d’hectares, plantés en négrette mais également en syrah. Laurou produit en bio 90% de rouges, 10% de rosés qui devraient augmenter et bientôt du blanc à partir de 3 ha du nouveau cépage, le bouysselet, replantés en 2017. « Cela permet de sécuriser les appros en bio avant de s’attaquer au chantier Zéro Résidus. En achats, nous regardons maintenant vers Bergerac, Marcillac, mais également Jurançon car nous croyons beaucoup au développement des blancs ».

Cap sur les blancs

Lionel Osmin travaille déjà sur la couleur en Jurançon avec le Clos Cancaillaü de la famille Barrère, en vinifiant de vieux petits mansengs sexagénaires pour la cuvée Au lavoir et en Pacherenc du Vic-Bilh avec le domaine Berthoumieu de la famille Bortolussi « Nous voulons mieux exploiter le potentiel de l’appellation en blanc sec sans délaisser les moelleux qui peuvent donner de grands vins grâce à la fraîcheur due à la proximité des Pyrénées, mais il faut surtout s’attacher à ne pas faire des me-too de Côtes de Gascogne ». Lionel Osmin gère également le célèbre Clos Joliette en Jurançon en attendant le règlement de la succession Renaud. « En raison des différents entre les héritiers, la vigne n’a pas pu être cultivée pendant deux ans mais en attendant un accord, nous allons pouvoir remettre 1,5 ha en exploitation, notamment la vieille vigne de 1929 ». Par ailleurs, la collaboration depuis cinq ans avec avec la famille Guérard du domaine de Bachen pour un IGP Landes rosé (La Dune) pourrait bientôt être déclinée en blanc.

©F. Hermine

Un soutien à l’élevage de l’Aubrac

En rouge, le négociant vient de lancer une cuvée Le Roi Boeuf qui met en lumière le mansois, nom local du fer servadou, en collaboration avec les Vignerons du Vallon de Marcillac. Elle est valorisée avec la viande d’Aubrac, deux produits autochtones par excellence, chaque bouteille vendue permettant d’accompagner financièrement la filière d’élevage et de soutenir ce patrimoine bovin de l’Aveyron. Elle est distribuée chez les cavistes (15€) et par la Maison Richard dans la restauration parisienne.

Il élabore également avec les Bortolussi des madirans à 100 % tannat comme la cuvée parcellaire, Aulet, et La Fé, et à Cahors, il aimerait « pousser le malbec plus connu que l’appellation surtout à l’international et parce que je crois beaucoup en ce cépage ». La collection d’armagnacs prend également de l’essor avec les monocépages non réduits, sans colorant ni sulfites « qui démontrent que l’armagnac peut être contemporain ».

Après le coup d’arrêt brutal dû aux confinements, la maison est vite repartie et même en phase d’accélération avec une forte croissance en France comme à l’export, en particulier sur le marché nord-américain, en Grande-Bretagne et en Europe du Nord. « Avoir une feuille de route bien remplie est enthousiasmant pour prouver que le Sud-Ouest a un avenir qui passe par des vins créatifs hors cadre en jouant des codes actuels et par les cépages autochtones, une façon aussi de se démarquer de Bordeaux ». Au total, Lionel Osmin dispose à sa carte d’une vingtaine de cuvées à 60% blancs, 25% rouges et 15% en rosés complétés par 7-8 références d’armagnac. Il a embauché un nouveau directeur commercial pour le circuit traditionnel France (Jacques Dufils, ex-Maison Richard) et s’est rapproché du caviste Le Chai à Pau pour développer la distribution dans la belle restauration afin d’être mieux diffuser sur son bassin d’origine entre Hossegor et Biarritz. La maison vient d’ouvrir un bureau à Tokyo; un autre est prévu en avril aux Etats-Unis.

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Saint-Pourçain à livre ouvert

Plus qu’un beau livre c’est celui d’histoires. Celles d’une appellation et celles des hommes qui la construisent.

Jean-Yves Vif n’est pas un inconnu pour les lecteurs de La Montagne ou du Berry Républicain. Il a longtemps officié comme journaliste, rédacteur en chef et directeur d’édition de ces quotidiens régionaux, signant également la rubrique vin. Autant dire qu’il connaît bien les vignobles auvergnats, ses vignerons et leurs vins.

L’ouvrage « Saint-Pourçain le réveil d’un vignoble » qu’il a rédigé est le fruit d’une collaboration avec le syndicat local des vignerons. Avec aisance, l’écrivain brosse la petite et la grande histoire de l’AOC. Il aime à rappeler son heure de gloire au Moyen Âge quand elle trônait sur les tables royales, acheminée par la Sioule et l’Allier jusqu’à Orléans et Paris. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est l’avenir de l’appellation, son potentiel et le sursaut des vignerons du vignoble le plus important d’Auvergne.

Depuis l’obtention de l’AOC en 2009, la délimitation de l’aire et l’introduction du cépage endémique le tressallier, un vent de renouveau souffle de Chantelle à Chemilly. Jean-Yves Vif évoque la réapparition des restanques, le développement de l’agriculture biologique et biodynamique, la coopération, l’adhésion au projet « Loire Volcanique » ; sans parler du sang neuf apporté par de nouveaux investisseurs et la nouvelle génération de vignerons. « Ils ont voyagé, ils apportent une culture du vin qui n’existait pas. Cela a beaucoup oxygéné le vignoble », témoigne le journaliste. Chaque thématique fait l’objet d’un travail fourni, accompagné d’une vision clairvoyante de l’auteur. Saint-Pourçain a trouvé son apôtre !

Terre de vin a aimé

Domaine Nebout Saint-Pourçain Tradition rouge 2020 AB – 9,50€

Gamay et pinot sont éraflés, puis encuvés pendant quinze jours pour le premier et trois semaines pour le second, avant un élevage en cuve inox. C’est un vin gourmand, un puits de fraîcheur fruitée, porté par des tanins très fins.

Domaine Les Terres d’ocre IGP Val de Loire Tressallier 2021 AB – 15€

Dans l’AOC, le cépage endémique s’assemble avec le chardonnay et le sauvignon (maximum 10%). Il était tentant de le déguster seul. Dans sa version mono cépage, Florent Barichard le vinifie et l’élève en œuf béton et jarre en grès.  Ses arômes floraux, de fruits jaunes et de silex sont complexes. La bouche est faite d’agrumes, de zeste de citron, d’écorce de pamplemousse. Aiguisée, elle est incisive, intense mais sans agressivité. 

Saint-Pourçain le réveil d’un vignoble – Jean-Yves Vif
Photographies : Eric Houdbine
Co-réalisation Syndicat des vignerons de Saint-Pourçain
34,50€

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Biodynamie à table

Premier producteur mondial de vins en biodynamie, Gérard Bertrand, le chef Laurent Chabert et le sommelier Pierre Alexis Mengual dédient un menu spécial à cet engagement cultural : mets choisis, recettes dédiées, ambiance musicale et lieu conçu pour une expérience sensorielle unique : bienvenu dans la Moon Room.

Le Château de l’Hospitalet, navire amiral des vins Gérard Bertrand, au cœur du parc naturel de La Clape, tout près de Narbonne (Aude), ne cesse de se renouveler. Wine Resort cinq étoiles, spa luxueux, c’est maintenant au sein du restaurant gastronomique l’Art de Vivre que se cache la dernière création. On y accède par un passage dérobé, pénombre et silence préparent les convives à partager un moment hors du temps. Dans une pièce aux murs d’un noir mat et profond, une unique table ronde est surplombée d’une installation de luminaires dont chacun figure une planète, y compris la lune, astre majeur régissant le calendrier biodynamique.


Le menu, unique lui aussi, égrène des recettes exclusives conçues pour la dégustation des vins, souvent servis en magnum, choisis et commentés par le sommelier : chaque duo mets/vins est associé à une planète. Le végétal fait l’objet d’une attention toute particulière, cultivé lui aussi en biodynamie à la ferme de Celeyran, propriété de Gérard Bertrand, toutes les préparations font l’impasse sur la crème et le beurre exhaustant ainsi les goûts et textures d’une cuisine innovante et pourtant accessible. En sourdine, la musique est assortie à chaque proposition. Un exemple, lorsque Vénus se teinte d’une lumière rosée, éclairant la tablée, symbolisant la féminité, la douceur, l’harmonie, Debussy se fait entendre avec ses Deux Arabesques. Le Clos du Temple, rosé iconique, est proposé pour accompagner une farandole de betterave délicate cuite au sel, coulis de pistache, condiment orage et caviar Sturia classic osciètre venant entourer une portion de loup à la cuisson aérienne.

Une expérience en sept services, sept vins rares et extraits musicaux, s’orchestrant au grès des saisons et du potager, qui positionne le Languedoc en tête de l’innovation gastronomique et oenotouristique. Alors, prêts à croquer les planètes ?

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Champagne AR Lenoble : la famille Frère-Gallienne devient actionnaire majoritaire

Décidément, l’heure est aux grandes manoeuvres en Champagne : après l’annonce de la négociation du rachat par le groupe Terroirs & Vignerons de Champagne de la Maison Henriot, on apprend la conclusion d’un accord entre la famille Malassagne et la famille Frère-Gallienne (Holding  privée FG Bros, notamment actionnaire du domaine Cheval Blanc) en vue de la cession à cette dernière de la majorité du capital du champagne AR Lenoble.

La Maison AR Lenoble avait célébré en 2020 ses 200 ans. Installée à Damery et exploitant un domaine de 18 hectares sur Bisseuil (vallée de la Marne) et Chouilly (Côte des blancs), elle était jusqu’ici dirigée par Antoine et Anne Malassagne, les arrières petits-enfants d’Armand-Raphaël Graser, le fondateur. Le frère et la sœur qui ont repris les rênes au début des années 1990 ont magnifiquement redressé la Maison pour en faire l’une des plus belles pépites de l’appellation, Antoine s’occupant des vignes et des vins, Anne de la partie commerciale et marketing. Leur père, un brillant gynécologue qui avait fondé la clinique de Courlancy, n’avait en effet pu s’y consacrer pleinement. L’une des grandes particularités de la Maison réside dans son travail extraordinaire sur les vins de réserve dont une partie, constituée d’une réserve perpétuelle, est conservée en magnum sous liège, ce qui permet de tirer tout le potentiel de la fraîcheur des millésimes passés au moment de l’assemblage. 

L’entreprise a décidé d’ouvrir son capital à la holding FG Bros de la famille Frère-Gallienne qui devrait en prendre le contrôle. Rappelons ici que Ségolène Gallienne est la fille d’Albert Frère, un milliardaire belge décédé en 2018 qui a construit sa première fortune dans la sidérurgie avant de se tourner vers la banque, l’énergie, les assurances et les médias. En 1998, il était devenu propriétaire à parité avec son ami Bernard Arnault du Château Cheval Blanc à Saint-Emilion, dont la FG Bros est aujourd’hui encore actionnaire. 

Grâce à ce partenariat, la maison devrait accroître son développement en France et à l’international, même si la production restera intentionnellement limitée pour préserver la qualité extraordinaire des champagnes.

Quant à Antoine Malassagne, il « restera associé et impliqué opérationnellement pour assurer la continuité du travail accompli aux côtés de sa sœur Anne depuis trois décennies. »

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Laurent Fresnet, le chef de caves de G.H. Mumm est décédé

La Champagne est en deuil et perd l’un de ses plus brillants chefs de caves, Laurent Fresnet. Il avait rejoint la Maison G.H. Mumm il y a trois ans à peine au moment du confinement après quatorze années au service de la maison Henriot.

Chef de caves depuis 2020 de la Maison G.H. Mumm où il avait succédé à Didier Mariotti, Laurent Fresnet était issu d’une famille de vignerons de la face Nord de la Montagne. Il exploitait d’ailleurs lui-même en parallèle des vignes à Mailly, Sillery et Verzenay avec lesquelles il élaborait son propre champagne. En 2015 et 2016, alors qu’il était chef de caves de la Maison Henriot, il avait été élu chef de caves de l’année par l’International Wine Challenge. Passé par l’école d’Avize puis par l’Université de Reims, il a commencé par une carrière à l’internationale en Afrique du Sud, en Nouvelle Zélande et au Portugal, avant de revenir en Champagne en tant que responsable de production au sein du Champagne Claude Cazals au Mesnil-sur-Oger. Toujours sur la Côte des blancs, il avait également dirigé la coopérative « La Vigneronne à Vertus ». Travailleur acharné, passionné par le maraîchage, il était particulièrement apprécié de ses collègues pour sa générosité. 

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Le château Deffends pourrait être vendu à Sainte-Marguerite

Le château Sainte-Marguerite, Cru Classé de Provence à La Londe-les-Maures pourrait racheter prochainement le château Deffends en Côtes-de-Provence et sa trentaine d’hectares à Carnoules, en bordure du massif des Maures.

Selon nos informations, le château Sainte-Marguerite, dans l’escarcelle du groupe Pernod-Ricard, actionnaire majoritaire depuis début 2022 aux côtés de la famille Fayard, aurait signé un compromis de vente pour le rachat du Château Deffends à Carnoules dans le Centre Var; il serait en attente de la confirmation de la Safer mais la famille Fayard contactée n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet. Le château Deffends (à ne pas confondre avec le domaine du Deffends de Saint-Maximin, également dans le Var), appartient depuis la fin du XXe siècle à la famille Vergès. Xavier Vergès, ancien officier parachutiste des troupes de marine, a restructuré plus de la moitié du vignoble, en appellation Côtes-de-Provence, replantant notamment rolle, sémillon, tibouren et cabernet sauvignon aux côtés des grenaches, cinsaults, syrahs et carignans.

Vignoble et banquets

Si la vente était confirmée, le vignoble, situé à une trentaine de kilomètres de Sainte-Marguerite, au-dessus de Pierrefeu, permettrait de conforter l’approvisionnement du cru classé de La Londe-les-Maures pour développer la production de rosés (Sainte Marguerite élabore environ 1,3 million de bouteilles en propriété et possède 200 hectares de vignoble). Mais Deffends n’étant qu’en « agriculture raisonnée », il faudrait le convertir en bio et sans doute reconstruire une cave. Le château vend une partie en vrac aux Domaines Ott mais commercialise également ses vins en bouteille dans les trois couleurs et a mis en oeuvre une activité œnotouristique importante, notamment avec l’organisation de réceptifs pour mariages et de grands banquets. Il comprend une belle bastide du XVIIe dans un parc arboré avec des bassins d’ornements et un gîte.

Vignes de Deffends ©F. Hermine

Le château Sainte-Marguerite est toujours piloté par la deuxième génération de la famille Fayard, notamment Olivier à la direction, et Enzo au vignoble. Après le groupe LVMH qui a racheté Minuty le mois dernier et bientôt un autre domaine du Haut-Var, toujours en négociation, Pernod-Ricard conforterait ainsi sa position en Provence et étofferait ses volumes, en particulier pour se développer à l’export.

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[Vins & Fromage ] On boit quoi avec de la tomme corse?

Comme on peut l’élaborer dans toute l’île, il existe autant de tomme corse que de villages corses. Fabriquée à partir de lait cru ou pasteurisé de brebis, la tomme évoque la tradition fromagère de l’île de Beauté. C’est une pâte pressée non cuite qui s’apparente au salers auvergnat ou à l’ossau iraty béarnais basque

Le lait se collecte dans les cheptels de brebis qui parcourent monts et vaux à la recherche d’une alimentation naturelle. L’ajout de lait de chèvre est autorisé. Après la traite, le caillage se fait à base de présure naturelle, suivi d’un moulage manuel et d’un salage à sec. La tomme demande un affinage de 3 mois à 1 an dans une ambiance humide à 85 %, sous une température 12°C. Elle se présente sous la forme d’un gros cylindre de 20 cm de diamètre et 8 cm d’épaisseur, pour un poids de 1 à 3 kg. La croûte délicatement fleurie peut offrir un aspect grainé ou arborer un dessin qui évoque les fibres des paniers d’antan qui servaient de faisselles, cela lui donne un aspect plus rustique. La pâte ivoire clair, ferme et pleine, exhale une odeur de crème de châtaigne et de noix, de pierre à fusil, de zestes de cédrat confit. Elle offre un léger grain au goût minéral légèrement salé, retrouve les fruits secs, ajoute du poivre et du thym, la fraîcheur des agrumes. Selon les endroits et le temps d’affinage, le fromage est plus ou moins fort, mais sans excès.

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JEFF CARRELUnder my skin 2020Maury secMédaille d’or à Grenache du Monde 202211,40 €

Grenat pourpre, un fruité qui semble déjà rond rien qu’à le sentir. Pareil en bouche avec ses tanins souples qui tissent leur soie légèrement rêche génératrice d’un relief qui renforce la fraîcheur, la texture des cassis et des myrtilles, le ressenti des épices. Il a tout pour plaire à la Corse qui l’installe rapidement dans son décor minéral toutefois par sa crème assoupli. Le fruité de Jeff la comble comme autant de baisers suaves au goût des baies qui se dégustent comme mille délices. Elle l’a dans la peau et nous le fait savourer.

DOMAINE DE LA RECTORIECuvée Pierre Rapidel 2015BanyulsMédaille d’or à Grenache du Monde 202220 €

L’ocre marron se fume légèrement, dans ses volutes flottent du pruneau, de l’abricot sec, de la poudre d’iris, un rien de patchouli. Mais ce sont les cerises au marasquin, le thym et le cacao qui viennent offrir leur gourmandise au fromage. Le goût soutenu, mais fugace, d’un cristal de sel leur rappelle la Méditerranée proche, ses embruns iodés. Ils se sont bien trouvés. Il règne dès lors comme une joie franche et fraîche qui se communique à nos papilles émerveillées par l’intensité fruitée.

DOMAINE CAUHAPÉMystère Jaune 2021 – Caü-ha-pé Terroir du Sud-Ouest – Vin de France22,80 €

La robe jaune légèrement orangé met la puce à l’oreille de notre tomme, ses notes de thé vert, de fruits secs et de pâte de coing aussi. L’amertume des pépins, qui lui apporte beaucoup de fraîcheur, l’interpelle. Elle ne le trouve vraiment pas classique ce vin, avec sa structure légèrement tannique qui gratouille sa pâte, ses notes salines qui s’accordent aux siennes, ce petit goût d’algue qui se mélange à ses saveurs d’écorces de cédrat et de mandarine légèrement confites. Ce petit manseng vinifié comme un rouge la bluffe, l’enchante, la conquiert. Comme nous.

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Marquis de Terme acquiert Marojallia et accélère ses développements

Le château Marquis de Terme, 4ème Grand Cru Classé de Margaux appartenant à la famille Sénéclauze, officialise l’acquisition des Domaines Porcheron, incluant le château Marojallia et l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux. Une nouvelle étape dans la stratégie de développement pilotée depuis 2009 par le directeur général Ludovic David.

C’était une semaine riche en transactions foncières dans le vignoble bordelais, et si les deux premières ont concerné la rive droite, entre Pomerol et Saint-Émilion, la dernière (sauf surprise !) concerne le Médoc, et en particulier l’appellation Margaux. Le château Marquis de Terme, 4ème Grand Cru Classé appartenant à la famille Sénéclauze depuis 1935, officialise l’acquisition des Domaines Porcheron : cette transaction inclut le château Marojallia, propriété de 6 hectares à Margaux, mais aussi le château Bouqueyran à Moulis-en-Médoc (17 hectares) et l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux. « Cette acquisition s’insère dans la stratégie de développement dont la famille Sénéclauze m’a confié le pilotage depuis mon arrivée en 2009 », explique le directeur général Ludovic David. « Cette stratégie a pour ambition de faire de Marquis de Terme une marque majeure de l’appellation Margaux. Cela a commencé par une progression dans la qualité et la régularité des vins, un renforcement de leur position sur la place de Bordeaux, puis par un essor des activités œnotouristiques dont le point d’orgue a été l’ouverture d’un restaurant sur la propriété en 2021. Notre reprise des Domaines Porcheron constitue une accélération de ces développements, dans un vrai projet d’entreprise et de marque, afin de proposer une grande ‘expérience’ globale Marquis de Terme aux visiteurs ».

Des développements ambitieux pour créer « de nouveaux ambassadeurs »

Les 6 hectares de Marojallia vont entrer dans le foncier de Marquis de Terme, dont la superficie s’élèvera désormais à 46 hectares, à compter du millésime 2023. La marque « Marojallia » reste pour sa part entre les mains de la famille Porcheron, qui a fait ce de petit domaine l’un des premiers « vins de garage » du Médoc à la fin des années 1990. La transaction inclut également les 17 hectares du château Bouqueyran à Moulis-en-Médoc, pour lequel, selon Ludovic David, « toute une réflexion stratégique doit être menée, car c’est une autre histoire à écrire ». Elle inclut enfin l’hôtel-restaurant Le Pavillon de Margaux, dont l’emplacement idéal sur la D2, en plein cœur du bourg de Margaux, constitue un atout de choix sur le plan œnotouristique. Il y aura à coup sûr des travaux de rénovation mais Ludovic David et la famille Sénéclauze se donnent le temps de peaufiner le positionnement qu’ils entendent donner à l’établissement, en complémentarité avec l’offre déjà déployée au château. « Tout doit concorder pour constituer un ensemble logique et cohérent, qui donne envie aux visiteurs de venir jusqu’à nous, d’y rester, afin qu’ils savourent pleinement leur séjour et qu’ils repartent en étant de nouveaux ambassadeurs de Marquis de Terme », conclut Ludovic David.

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