Le champagne G.H. Mumm ouvre son restaurant à Reims : La Table des Chefs

Entre la Chapelle Foujita et ses caves où figure une très belle collection d’anciens outils, la Maison G.H. Mumm disposait déjà d’un joli parcours œnotouristique. Elle proposera également à partir du 12 mai un restaurant, « La Table des Chefs », installé dans la Maison Cordon Rouge.

Le concept est très original, puisqu’il transpose dans le monde de la gastronomie le modèle de la résidence d’artistes. De jeunes chefs seront invités à séjourner chez G.H. Mumm à Reims, chacun à leur tour, pendant trois mois, au cours desquels ils tiendront la cuisine du nouveau restaurant et auront de cette manière tout le loisir d’imaginer et d’expérimenter des accords autour des cuvées de la marque. Le champagne G.H. Mumm souhaite ainsi créer autour de lui une véritable communauté de chefs, ceux-ci organisant eux-mêmes la passation entre deux résidences. Si les cuisiniers auront bel et bien carte blanche dans leurs menus, G.H. Mumm leur demande cependant de privilégier les produits locaux, frais et de saison.

Afin d’abriter cette table, l’hôtel particulier de G.H. Mumm, « la Maison Cordon Rouge », a été spécialement rénové et sera accessible pour la toute première fois au public. Le réaménagement a d’abord été pensé dans l’optique de conserver l’esprit des lieux, à savoir celui d’une demeure qui compte tenu du rayonnement international de la marque, a toujours accueilli des hôtes venus du monde entier. Ainsi, le Salon Céladon s’inspire de l’univers chromatique des anciennes porcelaines chinoises et évoque la grande époque des explorations savantes du XIXe siècle. Le Salon du Collectionneur, où sont exposés toutes sortes d’objets insolites issus de toutes les cultures, renvoie aux anciens cabinets de curiosités. On n’oubliera pas la pièce centrale, le « Salon Côté Bar », dont le bar et l’arrière bar, en métal perforé ont été réalisés sur mesure par un compagnon rémois. Les rayonnages de celui-ci font évidemment rêver, puisqu’outre les champagnes de la Maison, on y trouve la formidable collection de spiritueux que possède le groupe Pernod-Ricard et qui promettent de beaux cocktails. Enfin, avec les beaux jours qui arrivent, on pourra aussi profiter de la terrasse ouverte sur un très joli parc.

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1983 – 2023 : Château Grand-Puy Ducasse, la mue d’un grand cru bordelais

Alors que le château pauillacais vient de lancer son grand projet Renaissance, son histoire récente a été émaillée par des étapes fondamentales qui ont accompagné son développement qualitatif et son entrée dans la modernité. Retour sur 4 décennies de changements.

On ne naît pas grand cru, on le devient. Alors oui, il y a le terroir, en l’occurrence ici une magnifique mosaïque de tout ce que l’appellation Pauillac peut offrir comme diversité et complexité du nord au sud. Mais cela ne suffit évidemment pas. Il est toujours question de prise de conscience, d’impulsions et de moyens au cours de l’histoire d’une propriété lui permettant de se hisser toujours plus haut. En 1983, le Château Grand-Puy Ducasse travaillait de manière très traditionnelle. Les vinifications se faisaient notamment dans de grands contenants en foudres en bois, plus compliqués à nettoyer que les cuves inox qui ont marqué une rupture technologique quand elles ont été adoptées par la propriété en 1989. Cela n’empêchait toutefois pas de produire des vins de très belle facture. La dégustation récente du 1983 a montré un vin vivant, présent en bouche avec même quelques notes florales. Une très belle tenue partagée avec le 1989 qui offre aujourd’hui finesse et de très jolis amers. Quelques années plus tard, en 1994, la château a décidé de récolter les raisins entièrement manuellement, avant, deux ans plus tard, d’abandonner définitivement tout désherbage au profit du travail du sol, une décision pas si commune à l’époque. Peu médiatique, le millésime 1994 a livré ici un vin sensuel avec un joli fond. 

L’ère CA Grands Crus

Une nouvelle page de l’histoire de Grand-Puy Ducasse s’est écrite lorsque le groupe Crédit Agricole a décidé de racheter cette propriété en 2005. Des moyens nouveaux vont être investis dans un grand plan de restructuration du vignoble ainsi que dans de nouvelles cuves plus petites permettant de mettre en œuvre une approche davantage parcellaire lors des vinifications. Anne Le Naour, devenue depuis Directrice Générale de CA Grands Crus, va alors mener une toute nouvelle équipe technique et inscrire en 2012 le château dans le Système de Management Environnemental (SME) des vins de Bordeaux. Un prélude à la marche vers l’agriculture biologique qui se fait progressivement depuis 2014. Avant de convertir entièrement la propriété, des essais ont ainsi été menés, initialement sur une parcelle de 4,5 hectares. Compte tenu des résultats concluants, ces expérimentations ont été étendues à 60% du vignoble en 2022. La part devrait être de 80% l’an prochain avant une conversion totale, objectif affiché par les équipes. Depuis plusieurs millésimes, les vins ont gagné encore en précision et en définition, à l’image du 2018 suave et dense ou bien encore du 2022 (goûté en primeur) particulièrement bien réussi. Pour accélérer encore ce mouvement, le projet Renaissance a été lancé en 2021. Il permettra au château de disposer d’un tout nouveau cuvier avec 46 cuves inox de 30 à 129 hl contre 29 cuves actuellement de 91 à 250 hl. Avec, normalement en 2024, l’ouverture d’un parcours oenotouristique qui permettra de découvrir les grandes étapes de l’histoire du château au travers de 4 grandes salles. De quoi redécouvrir la propriété et ses vins désormais parés d’un tout nouvel habillage très élégant.

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Petit à petit, les vignerons font leur nid

En déployant 300 nichoirs à mésanges et gîtes à chauve-souris dans le vignoble, le syndicat des Costières de Nîmes entend favoriser la biodiversité dans le cadre de son plan agro-environnemental, et montrer aux consommateurs que les vignerons peuvent avoir un impact positif sur la nature.  

Bellegarde, dans le Gard, en plein cœur des Costières de Nîmes. Sur cette terre argileuse au rouge flamboyant, les galets roulés du Domaine Pierre Teissonnière n’ont rien à envier à l’imposant voisin de Châteauneuf-du-Pape. Ce jour-là, l’effervescence est palpable sur cette parcelle de syrah où les vignerons sont partie prenante dans le déploiement de nichoirs à mésanges et de gîtes à chauve-souris dans leur vignoble. « Le projet, mené par le syndicat, nous a beaucoup plu, explique Romain Teissonnière. On est déjà en bio depuis plusieurs années, on plante des arbres et des haies, on couvre nos sols à 50%, on a tissé des partenariats avec des bergers pour désherber, il nous paraissait pertinent d’aller encore plus loin. » Dans le cadre du déploiement de son plan agro-environnemental 2023-2024 en partenariat avec l’Agence de l’eau, le Syndicat des Costières de Nîmes a en effet lancé une vaste expérimentation de pose de 300 nichoirs et gîtes, via une quinzaine de vignerons, pour combattre les nuisibles de la vigne (vers de la grappe et citadelle dorée principalement). « C’est un pas de plus vers le changement progressif des pratiques et l’implication de nos vignerons en faveur de la biodiversité », explique Bernard Angelras, le président de l’appellation. Pour rappel, 80% des exploitations des Costières de Nîmes sont engagées dans des certifications environnementales. A ses côtés, Brice le Maire, de la société Agrinichoirs, n’est plus surpris par ces prises de position. « On en a déjà installé au moins 15 000 dans les vignes et les vergers de France, reconnaît-il. Et les résultats sont bons. On estime le taux d’occupation à 60% au bout de 3 ans avec une densité d’implantation de 7 abris par hectare pour la vigne, contre 10 à 15 pour les vergers. »

Un couple de mésanges peut avaler 18 000 insectes sur 20 jours

La pose des nichoirs (en roseau de Camargue) ou gîtes (en bois d’Aveyron) a pour intérêt de favoriser la nidification de ces insectivores très voraces. « Un couple de mésanges peut par exemple avaler 18 000 insectes en une vingtaine de jours quand une chauve-souris est capable d’ingurgiter plusieurs milliers de papillons par nuit », détaille Brice le Maire dont la société est basée à Valence. L’enveloppe globale de cette expérimentation est d’environ 9000€ dont 80% est pris en charge par le syndicat et le reste par les vignerons. « On a lancé l’appel d’offres et on a reçu rapidement un retour enthousiaste des vignerons qui ont envie de montrer qu’ils peuvent avoir un impact positif sur la nature, prolonge Aurélie Pujol, la directrice de l’appellation. On aurait pu en poser encore plus mais on se laisse le temps de voir les résultats avant d’intensifier l’expérimentation. » C’est la société Agrinichoirs qui est chargée du suivi d’occupation via une géolocalisation précise et des contrôles réguliers. Dans la plupart des cas, la mécanique visée est la suppression des traitements. Mais pas seulement. « Chez nous, c’est plutôt pour ramener de la biodiversité, montrer que nos sols sont vivants, c’est une sorte de vitrine vertueuse pour les visiteurs mais aussi pour les promeneurs, conclut Romain Teissonnière. Le consommateur attend des gestes forts et nous lui en donnons au quotidien, c’est indispensable pour la pérennité des exploitations viticoles. » 

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Raw Wine Paris 2023, une voix différente

Le salon Raw Wine qui se tenait pour la première fois le week-end dernier à Paris, a tenu toutes ses promesses. Dans un environnement enthousiaste et énergique, de nombreux vignerons talentueux ont pu présenter leur travail, certains faisant même leurs débuts à cette occasion. 

Dire que l’ambiance du salon Raw Wine est différente des grands salons du vin annuels est un euphémisme. Dans le cadre du superbe espace Clacquesin de Malakoff, 156 producteurs étaient réunis pour faire découvrir des cuvées a minima bio, souvent biodynamistes ou natures. Une belle diversité donc ayant permis de partir à la rencontre de passionnés venant de France, d’Italie, d’Autriche, d’Espagne mais aussi d’Ukraine ou bien encore de Géorgie. Parmi eux, quelques vignerons reconnus depuis des années pour la qualité de leur travail. Citons par exemple du côté de l’Italie le très grand Frank Cornelissen qui vinifie des jus identitaires sur les pentes de l’Etna en Sicile ou bien encore Olivier Paul-Morandini qui affiche une belle constance quant à la qualité des vins qu’il produit sur son domaine toscan de Fuori Mondo. On pourrait bien évidemment citer aussi la famille Amoreau qui porte haut le respect du vivant tant au Château Le Puy que sur son autre propriété, la Closerie Saint-Roc.

A leurs côtés, plusieurs exposants faisaient figure de jeunots dans le métier, avec seulement 2 ou 3 vendanges à leur actif. Une volonté d’Isabelle Legeron, l’organisatrice, qui souhaite que dans les salons Raw Wine, « tout le monde puisse avoir la chance d’exposer ». Des noms encore peu connus mais dont le talent devrait rapidement éclore. Citons par exemple les Français Nicolas Einhart, Carlos Badia de La cave aux fioles dans le Roussillon ou bien encore Aymerick Geantet (Plume). Du côté de l’Emilie-Romagne, Sebastian Van de Sype (Tenuta La Fiaminga) mais aussi Petrenko Igor (Biologist craft winery) en Ukraine. Sans oublier les Allemands Bastian Beny ou Dominik Held en Rheinessen. 


De très jolies cuvées

Compte tenu du succès de ce premier opus, Isabelle l’assure, « il y aura une seconde édition en 2024 mais cette fois-ci au même moment que Wine Paris ». Nul doute que cela permettra d’attirer un public encore plus large, composé cette fois-ci de nombreux franciliens et d’étrangers ayant fait un crochet sur la route du méga salon allemand Prowein. Outre les sommeliers et les importateurs, beaucoup de chefs sont venus découvrir des pépites qui se retrouveront certainement prochainement à leur table. Parmi quelques-uns de nos coups de cœur, le domaine Grand Guilhem dans les Corbières. 8,5 hectares sur lesquels Séverine et Gilles Contrepois produisent des vins d’une très grande sincérité et sans effet de manche. Ici on fait parler la terre et les jus racontent de belles histoires, tel ce rosé 2022 en vin de France, assemblage de mourvèdre, grenaches gris et blanc d’une onctuosité charmante tout en exprimant du fond. Ou bien encore la cuvée « on est si bien » 2022, là aussi en vin de France. Mourvèdre, grenache et syrah pour un jus très dynamique, gourmand mais plein en milieu de bouche. 2 bouteilles proposées à seulement 12 €. Côté Rhône sud, Ingrid Nueil offre déjà beaucoup de plaisir dans ses vins qu’elle produit depuis 4 ans seulement dans son domaine Purviti. A l’instar de ce « Terre d’altitude » 2021 (14,5 €), un Vinsobres né à 430m d’altitude associant avec brio rondeur et plénitude. Côté spiritueux, il faudra suivre La Conspiration. Une aventure menée par un vigneron champenois qui produit notamment des gins identitaires à base des 3 grands cépages de la région et avec peu d’autres ingrédients. Résultat ? Des alcools suaves, particulièrement digestes et extrêmement lisibles. On aimerait parler également des excellents cidres Hérout du Cotentin et de beaucoup d’autres. Le mieux, c’est de prendre date pour l’an prochain et d’aller les découvrir en direct ! Joie de vivre et plaisir des sens garantis, avec modération bien sûr.

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[Ventoux] Le sujet clos de Sébastien Vincenti

Au domaine de Fondrèche à Mazan, Sébastien Vincenti est toujours en recherche. Recherche d’expressions de son terroir et des cépages, recherche de finesse et d’équilibre des vins. Pourtant, sans le chercher, il a trouvé un nouveau vignoble pour poursuivre ses rêves, au pied du Ventoux.

Il faut s’engager en 4×4 sur une piste forestière. Arrivé au sommet, les parcelles se dessinent en longues langues de terre qui dominent la plaine. Certaines ont été arrachées, d’autres replantées. Ici, vont naître les nouvelles cuvées de Sébastien Vincenti. « Il y a deux ans, on m’a proposé un vignoble oublié, inexploité depuis 2014. Il est situé sur un plateau exposé au soleil couchant à 400 mètres, avec un profil de sols spécifiques de sable, limoneux, et de calcaires sur les hauteurs. Un clos en terrasses de 30 hectares, dont huit de vignes, entouré de murs ou de haies vives. Nous allons tout replanter en rouge et blanc, des grenaches, des cinsault, des syrahs. L’objectif est la recherche de finesse », explique le vigneron.

Cette belle opportunité ne bouleverse pas les desseins de Sébastien Vincenti. L’idée n’est pas d’agrandir la production de Fondrèche, qui a son propre terroir, ni de changer de paradigme. A Fondrèche toutes les solutions écologiques sont privilégiées. « Nous partons sur des rotations plus longues, pour nous laisser du temps, pour produire mieux mais pas plus ». Le vigneron veut alléger ses vins sans perdre en densité, poursuivre les différents types d’élevage, foudre, cuve béton, jarre, Galiléo, œuf, pour gagner en finesse, tout en apportant de la complexité. Les vins sont élevés un an, mis en bouteille et stockés au repos encore une année avant leur commercialisation.

Adepte des vinifications sans soufre ajouté depuis 14 ans, le vigneron propose une gamme d’AOP Ventoux sans fausses notes. Persia blanc 2022 (12,30€), aux effluves de pamplemousse et fleurs blanches, incisif, salin et gourmand. Persia rouge 2020, composé de mûre, violette, réglissé, aux jolis tanins, prêt à boire. Il était une fois, rouge 2021, complexe, fluide, élégant, tendu. Et le petit dernier, Sinso (15€), un VDF 100 % cinsault, floral, juteux, léger, à la finale poivrée, qui colle à l’air du temps.

Il faudra donc patienter jusqu’en 2026 pour découvrir les vins du clos. A la montre de Sébastien c’est demain.

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La Grande Dame 2015 : la verticalité n’exclut pas la couleur !

La Maison Veuve Clicquot dans le cadre de son programme « Garden Gastronomy » développé autour de La Grande Dame, vous invite à venir découvrir le tout nouveau millésime 2015. Le menu a été imaginé par le chef Jean Imbert au Plaza Athénée en collaboration avec l’artiste Paola Paronetto. Le vainqueur de Top chef a su jouer de la palette de couleurs qu’offrent les légumes, pour épouser l’univers joyeux de l’artiste tout en magnifiant le caractère éclatant de ce dernier opus.

Après 2012, la Grande Dame présente un millésime 2015 qui nous surprend autant qu’il nous ravit. On connaît la recherche de verticalité qui caractérise cette cuvée et on pourrait s’étonner de l’impasse faite sur 2013, une année de vendanges tardives avec une belle acidité qui aurait pu correspondre à l’identité de ce champagne, alors qu’a contrario 2015 est une année solaire, chaleureuse, charmeuse, qui évoque davantage l’horizontalité que la verticalité. Didier Mariotti, le chef de caves, nous explique. « 2013 était surtout intéressant pour les chardonnays, un peu moins pour le pinot noir qui domine largement dans notre cuvée. Certains Pinots pouvaient manquer un peu de maturité et avoir alors une certaine dureté. 2015, il est vrai, évoque davantage l’horizontalité par sa générosité. Et si nous le lançons un peu plus tôt que les précédents opus, c’est justement pour préserver une certaine verticalité. On sait en effet que le vieillissement va permettre au vin de développer son horizontalité, de gagner en rondeur, en texture. A chaque fois, il nous faut ainsi trouver ce moment où se manifeste la plus belle harmonie entre l’esprit de La Grande Dame et l’esprit du millésime. » 

©MARTIN-BRUNO

En outre, si les conditions météorologiques sont importantes, il ne faut pas négliger le rôle de l’assemblage. Les pinots noirs étaient certes plus puissants en 2015, mais on reste sur une sélection qui fait la part belle aux grands crus de la face Nord. De même, c’est dans des années solaires comme 2015 que prend tout son sens la pointe de chardonnay (environ 10 %). Sur ce millésime, pour gagner en fraîcheur, l’ajout a été très légèrement supérieur à 2012 tout en accordant une place encore plus prépondérante au Mesnil dont on connaît la tension. « Avec nos 90 % de pinot noir, on nous demande souvent pourquoi nous ne basculons pas complètement vers un blanc de noirs, plus lisible d’un point de vue marketing. Mais si nous voulons obtenir cette verticalité propre à la Grande Dame, nous avons besoin de ces chardonnays, surtout sur des années comme 2015. Ils renforcent cette acidité, cette nervosité croquante que l’on trouve au départ. Le Pinot noir ne peut pas tout apporter et l’art de l’assemblage dans le respect de l’esprit de La Grande Dame me semble plus important que la seule expression d’un cépage, aussi complexe soit-il. »

Autre surprise, la stabilité du dosage (6 grammes) identique à celui de 2012. La diminution de la quantité de sucre ajoutée aurait pourtant pu être un correctif pour gagner en verticalité. Didier Mariotti confie : « On donne beaucoup trop d’importance au grammage et je trouve triste de voir les gens se focaliser sur ce détail. Je préfère donc le neutraliser dans l’équation pour ne pas qu’il polarise l’attention du consommateur, alors que dans la liqueur de dosage, pour moi, le plus important c’est le vin que l’on va utiliser. On l’oublie, mais avec 1 % d’un vin « épice » (la liqueur de dosage représente seulement 1% d’une cuvée), tu peux avoir beaucoup plus d’influence que la quantité de sucre. Or, chez Veuve Clicquot, nous avons la chance de disposer d’une formidable collection de vins de réserve. Si je veux par exemple amener un peu plus de texture, de gras, de rondeur, je vais chercher plutôt un pinot noir dans les très vieilles réserves, si je veux ramener davantage de fraîcheur, je vais privilégier un chardonnay plus jeune. »

2015 est enfin une année parfois décriée pour ses notes amères. Mais pour Didier Mariotti, cela n’a rien de rédhibitoire, au contraire, il faut simplement savoir faire la différence entre les amers positifs et les amers négatifs. Et pour cela le panel de dégustateurs de la Maison est très entraîné. « L’amer négatif est l’amer phénolique, un peu herbacé, végétal, avec une dureté qui ne se manifeste pas qu’en fin de bouche mais qui commence dès le milieu de bouche. L’amer positif s’exprime davantage sur des notes d’écorce d’orange et vient au contraire retendre la bouche et lui donner de la longueur. Alors que l’acidité procure de la fraîcheur sur l’attaque, on a besoin de ces amers pour prolonger ensuite cette sensation. »

Force est d’ailleurs de constater à la dégustation que la Maison ne s’est pas trompée pour ce 2015, où on retrouve bien cette droiture, cette énergie et cette fraîcheur qui font toute l’élégance de La Grande Dame. Le tour de force qui consiste à maintenir un air de famille malgré les différences de millésimes est réussi. Pour autant, si le côté solaire et exubérant est parfaitement canalisé, la typicité du millésime reste bien transcrite à travers notamment des notes éclatantes de pamplemousse, d’orange amère et d’acacia qui lui donnent une dimension joyeuse et colorée.

Pour mieux comprendre la spécificité de La Grande Dame 2015, l’idéal est évidemment de venir la déguster en ce moment au Plaza Athénée. Installé dans une serre au milieu de la cour et entouré du décor en pâte à papier foisonnant de couleurs imaginé par l’artiste Paola Paronetto, vous découvrirez notamment un céleri rôti aux truffes piqué de lardons, une création de Jean Imbert qui met joliment en lumière la gourmandise de cette cuvée.

La table peut accueillir jusqu’à 20 personnes, sur réservation uniquement. Possibilité de privatisation. 

Réservation à partir de 2 personnes, via ce lien
Dates disponibles : 16, 17, 18, 23, 24 et 25 mars à partir de 19h30
Prix du menu : 315 € par personne 

©Bazil Hamard

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Beaucastel sort de terre

Le château de Beaucastel, propriété historique de la famille Perrin à Châteauneuf-du-Pape, est actuellement en pleine transformation : de nouveaux chais sont en construction, qui doivent être livrés pour la vendange 2024. Un projet audacieux dont le bâti est intégralement réalisé avec la terre de Beaucastel.

Le nom de Beaucastel est intimement lié à l’Histoire de Châteauneuf-du-Pape. Ce domaine, dont les origines remontent certainement au XIVème siècle, prend son envol en 1549 avec Pierre de Beaucastel. En 1909, il est acquis par Pierre Tramier, qui le confiera ensuite à son gendre Pierre Perrin. Aujourd’hui, c’est la cinquième génération de Perrin (incarnée par Marc, Pierre, Thomas, Cécile, Charles, Matthieu et César) qui veille sur ce vignoble de 130 hectares, épicentre d’un empire viticole s’étendant sur d’autres appellations de la Vallée du Rhône et jusqu’à Miraval, avec Brad Pitt.

1200 candidatures pour un projet audacieux

« Chaque génération de notre famille a laissé sa trace. Notre grand-père Jacques et son épouse Marguerite, quand ils ont repris le domaine après la Seconde Guerre mondiale et amorcé le passage vers le bio. Puis leurs fils Jacques et François, qui ont repris le flambeau en 1978 et ont considérablement développé le vignoble familial. Aujourd’hui, c’est à notre génération de mettre sa pierre à l’édifice. Ces nouvelles installations techniques sont notre grande œuvre en commun », explique Charles Perrin, qui est, au sein de la famille, l’une de ces forces motrices de ce projet fou : « l’idée était de « renverser la table » en dotant Beaucastel de nouveaux équipements qui se fondent totalement dans le paysage, soient mieux adaptés aux exigences modernes de la vinification, et soient surtout totalement écoresponsables ». Un concours d’architecte lancé fin 2017 a donné lieu au dépôt de 1200 dossiers, dont 362 complets – parmi lesquels 5 Prix Pritzker. Après une short list finale de 10 candidats, c’est finalement l’architecte indien Bijoy Jain (Studio Mumbai) qui a été choisi.

« Il s’agit de sa toute première réalisation pour le vin », précise Charles Perrin. « Ce qui nous a impressionné dès le départ a été l’implication de son équipe : ils venaient à dix, passaient des heures dans les vignes, arpentaient la région jusqu’au Ventoux… Nous voulions, pour ce chai, quelque chose de sensible, qui laisse une trace forte mais qui soit aussi capable de disparaître si demain Beaucastel devait être englouti. 80% des déchets dans le monde étant produits par le bâtiment, il nous fallait un projet le plus vertueux possible sur le plan environnemental ».

« Mettre le terroir à la verticale »

Ainsi est née l’idée de creuser, là où se trouvaient les installations existantes, un immense carré de 50 mètres de côté et de 12 mètres de profondeur, et d’en récupérer la terre afin que chaque strate compactée soit un élément de construction du nouveau chai. « Plus des trois-quarts de ce que nous avons déconstruit est reconstruit. Avec ce chai, on a mis le terroir à la verticale. C’est un projet très expérimental qui a demandé trois ans pour avoir les inaugurations », souligne Charles Perrin. La colonne vertébrale de ces installations, conçues en partenariat avec Studio Méditerranée à Nice et dont le gros œuvre a été confié à la branche marseillaise du groupe Fayat, est d’être les plus sobres possibles sur le plan environnemental : « partout dans le monde et surtout dans notre région, l’eau va être un sujet majeur des décennies à venir », poursuit Charles Perrin. « En moyenne on utilise 4 litres d’eau pour faire 1 litre de vin. C’est pourquoi nous avons creusé de grands bassins de stockage pour l’eau, 3000 m3 à 13 mètres de profondeur, à une température constante de 13°C. Ils nous permettent d’être quasiment autonomes en eau et nous offrent aussi une solution naturelle de climatisation : nous avons placé des ‘puits provençaux’ dans le chai qui permettent de faire circuler le vent jusqu’aux bassins et initier un rafraîchissement naturel du chai. Nous visons aussi à être le plus autonomes possible pour la production d’électricité, avec des panneaux solaires notamment. Ces nouveaux chais représentent quelque chose de totalement inédit, sans compromis. Au-delà de leur aspect technique ils véhiculent une vraie philosophie, et une atmosphère de compagnonnage. Nous espérons que quand nos petits-enfants les utiliseront pour faire du vin, ils seront fiers de ce que nous leur avons laissé. »

Les installations finales couvriront une surface totale de 7000 m2, avec une cuverie mieux adaptée, un meilleur contrôle des températures, davantage de place et de confort de travail – sachant que les travaux sont organisés de façon à ne pas perturber la production de vin dans les chais existants, ce qui représente aussi un tour de force… L’objectif est une inauguration pour les vendanges 2024.

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Le premier Sparkling Wine Forum aura lieu en Champagne le 20 juin !

S’il n’est de champagne que de Champagne, les vins effervescents partagent cependant de multiples problématiques et il importe de décloisonner la recherche. En choisissant pour son premier grand colloque les défis que cette filière doit relever face au dérèglement climatique, EFFEVENT, la société qui organise également le salon du VITeff, ne pouvait guère trouver de thème plus rassembleur.

Princes des bulles, ce sont les Champenois qui auront l’honneur d’accueillir ce premier grand colloque consacré à la recherche sur les vins effervescents. Il se tiendra au Village By CA de Reims-Bezannes sous le haut patronage de l’OIV dont le président, le professeur Luigi Moio, figure d’ailleurs parmi les conférenciers. On le sait, le réchauffement climatique pose de nombreuses questions aux élaborateurs de vins effervescents, à la fois du point de vue viticole mais aussi vinicole, sur des vins où l’acidité et le maintien de la fraîcheur jouent un rôle primordial. Ainsi seront notamment évoqués : « la recherche sur les nouveaux portes-greffes résistants à la sécheresse, les cépages hybrides, les modes de conduite de la vigne, le matériel viticole et vinicole de pointe, la recherche et développement appliqués aux technologies permettant de mieux maîtriser la fermentation malolactique dans un contexte de pH élevé induit par le réchauffement climatique, etc. »

Au menu, pas moins de 20 interventions et deux tables rondes qui mettront en lumière, côté français, les derniers travaux des chercheurs de l’Université de Reims, de Neoma Business School, mais aussi, de Bourgogne et d’Alsace. Grâce la collaboration de la société italienne VINDEA, spécialisée dans l’information technique pour les professionnels de la vigne et du vin, les laboratoires étrangers seront également, dès cette première édition, très représentés avec la présence de Monika Christmann, directrice de l’Institut d’œnologie de l’Université des sciences appliquées de Geisenheim en Allemagne et de des chercheurs des Universités de Tarragone et Valencia (Espagne) ou encore de Milan et Piacenza (Italie).

On le sait, trop souvent la recherche universitaire et la recherche des entreprises privées, préfèrent travailler chacun de leur côté. C’est l’autre grande réussite de ce colloque. « Moët Hennessy dévoilera comment assembler savoir-faire, science et technologie pour répondre au défi de l’évolution climatique. Le groupe évoquera les enjeux de sa stratégie de recherche incarnés notamment par le nouveau centre Robert-Jean De Voguë à Oiry. » A côté de ces grands groupes, on verra aussi des startups et des PME innovantes, présenter par exemple la manière dont elles développent chenillards et enjambeurs électriques autonomes en lien avec le Comité Champagne, mais aussi les nouveaux systèmes de surveillance de la qualité des raisins grâce à l’Intelligence Artificielle…

250 places disponibles – Billetterie ouverte : https://my.weezevent.com/sparkling-wine-forum-reims-2023

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[Aude] Anne de Joyeuse accorde ses violons contre l’esca

Pour lutter contre l’esca, champignon responsable de la maladie du bois, Anne de Joyeuse expérimente la diffusion de musique dans une des parcelles de l’un de ses coopérateurs. Un point sera fait d’ici quelques années pour déterminer son efficacité.

Comment lutter contre l’esca sans utiliser l’arsénite de sodium dont l’usage a été interdit en 2001 ? C’est en se posant la question que les techniciens viticoles de la cave Anne de Joyeuse ont orchestré l’expérimentation d’une solution alternative : la musicothérapie. « On a entendu parler des travaux du scientifique et physicien Joël Steinheimer et nos équipes se sont penchées dessus », explique Maxime Rieutor, responsable marketing et communication au sein de la coopérative. Le scientifique a mis en évidence que lors de la synthèse des protéines dans le vivant, les acides aminés émettent des séquences de signaux quantiques qui constituent une mélodie spécifique à chaque protéine. En transposant ces gammes inaudibles en gammes audibles, on pourra alors influer sur le taux de synthèse des protéines. « La stratégie est de stimuler la fabrication des protéines de synthèse des bois et d’inhiber celles responsables du développement du champignon », complète Maxime Rieutor. Les mélodies de protéines sont baptisées « protéodies » par son inventeur. Un procédé qui a déjà été utilisé avec réussite sur des parcelles de cabernet sauvignon du domaine du Château Pape Clément, propriété de Bernard Magrez, ou au sein de la cave Robert & Marcel dans la Loire. Certains l’utilisent même pour améliorer la qualité du lait d’un troupeau de vaches ou pour multiplier la production de tomates tout en réduisant l’arrosage.

Le boitier couvre environ 15 ha de vigne

Dans le cas d’Anne de Joyeuse, le dispositif expérimental se présente sous la forme d’un boitier, mis en place par la société Génodics, et qui diffuse sur un rayon approximatif de 200 mètres soit environ 15 ha de couverture. « Le résultat va être suivi sur plusieurs années et nous réfléchissons déjà à la mise en place d’essais de diffusion de ces ondes pour atteindre d’autres objectifs comme la réduction du mildiou par exemple », ajoute le responsable marketing et communication. Dans les faits, l’esca est un champignon qui s’attaque aux vaisseaux de sève et les bouchent, ce qui entraîne la nécrose des ceps de vigne et le dessèchement des feuilles. « Cela touche les vieilles vignes mais aussi certaines qui n’ont que 20 ans, il était temps d’agir tout en continuant à œuvrer dans le respect de notre philosophie enclenchée depuis 1994 », prolonge-t-il. Pour rappel, en 2000, Anne de de Joyeuse est la première cave certifiée Agriconfiance avant de créer, en 2007, le label « Protect Planet » et d’afficher aujourd’hui des surfaces à 95% en HVE. Ces derniers mois, la coopérative a creusé des fosses pédologiques sur cinq terroirs différents afin de mieux comprendre les échanges entre le sol et le vivant, puis a largement répandu la confusion sexuelle sur le village de Preixan en partenariat avec les élèves du BTS Viti-oeno du Lycée Charlemagne à Carcassonne.

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Les irish whiskeys paradent pour la Saint Patrick

Les marques de irish whiskey profitent de la Saint Patrick pour mettre en avant leurs références de plus en plus nombreuses dans l’Hexagone.

L’origine du whisky est encore en débat, les plus anciennes traces écrites sont écossaises mais on aurait produit du « uisce beatha » (eau-de-vie en gaëlique) bien avant en Irlande, de tradition orale. A défaut de pouvoir trancher, chacun s’en attribue la paternité. Et ce n’est pas l’histoire de Saint Patrick qui va arranger les choses puisque le religieux irlandais, Maewyn Succat de son vrai nom, était en fait un esclave écossais qui serait revenu évangéliser l’Irlande où il aurait apporté le premier alambic. On fête donc la date anniversaire de la mort, un 17 mars 461, la première commémoration ayant eu lieu bien plus tard à Boston en 1737 où de nombreux Irlandais avaient immigré après la grande famine. La première Saint Patrick en Irlande sera fêtée à Waterford en 1903. Pour l’occasion, on s’habille en vert, souvent associé à l’orange du drapeau irlandais. Le vert comme un autre symbole du jour, le trèfle à trois feuilles (shamrock) d’abord religieux pour évoquer la Sainte Trinité puis devenu plus généralement le symbole de l’Irlande.

Parades et promos

La Saint Patrick est désormais une véritable fête nationale irlandaise accompagnée de parades et de musiques celtiques et célébrée partout dans le monde à grand renforts de dégustations de whiskey, of course.

Le whisky Paddy organise une tournée des pubs (elle se faisait du temps de Paddy O’Flaherty en calèche) dans neuf villes de France avec une parade de musiciens en kilt, des jeux et animations dans une sélection d’établissements. La marque en profite pour faire découvrir une autre tradition irlandaise, le « paddy & a pint », un shot de whisky bu avec une pinte de bière. Jameson met en avant son Original en GD et chez les cavistes et propose jusqu’au 18 mars au Trinquet Village (Paris 16e) une expérience Jameson BBQ Winter, façon feu de camp urbain encadré par le chef égérie Valentin Raffali et le fumoir nomade Marché Noir … avec viandes à la ficelle et légumes grillés, sauces au Jameson, masterclasses. La Maison du Whisky revisite une carte de quatre cocktails à base de whiskey pendant deux semaines dans son bar de la rue Tiquetonne à Paris (2e), le Golden Promise. Le Comptoir Irlandais, Whisky Paris, La Vignery, V&B… mettent en avant depuis quelques jours des promotions sur leurs irish références.

La sélection de Terre de vins :

Bushmills 16 ans (40 %) de la plus ancienne distillerie. Un single malt à triple distillation vieilli en fûts de sherry oloroso,  bourbon et affiné en fûts de porto (89,90 €)
Jameson, le whiskey le plus vendu dans le monde dont le 18 ans (40 %) vieilli en fûts de bourbon et xeres (105 €)
Paddy, le plus populaire, un « blended whiskey » (40 %), issu de l’assemblage de 3 whiskeys différents (16,15 € la 70 cl, 22 € en l.)
Teeling, la première création depuis un siècle à Dublin. L’un des meilleurs single grain (46 %), essentiellement à base de maïs et vieilli en fût californien de cabernet sauvignon mais en double distillation. (53 €)
Waterford avec sa dernière cuvée single malt Argot (47 %) légèrement tourbée dans sa belle bouteille bleu roi striée. Créé à partir de céréales en particulier d’orge issues de fermes partenaires par Mark Reynier, le chantre des whiskies de terroir, et vieilli dans quatre type de fûts (59,90 €)                
Redbreast 12 ans (46 %), marque pionnière du single pot still à partir d’orge maltée et non maltée, la plus reconnue. Un whiskey incontournable distillé trois fois et élevé en fûts de xérès oloroso et bourbon  (64 €)
Writer’s Tears (40 %) Copper pot. Le plus joli nom de whiskey uniquement à base d’orge maltée et non maltée, assemblage de pure pot still et de single malt en triple distillation. (42 €)

Avec ou sans e
Et d’ailleurs pourquoi whiskey? L’initiative du e revient à Paddy qui en 1966 souhaitait se démarquer du scotch whisky écossais. Les autres distilleries irlandaises lui emboîtèrent le pas même si une loi européenne autorise désormais les deux orthographes. Selon la définition établie en 1980 par le Irish Whiskey Act, le whiskey doit être à base de céréales distillées, notamment de l’orge, avec un vieillissement dans des fûts en bois et effectué sur le sol irlandais. Il bénéficie d’une IGP depuis 2015. Si il est traditionnellement en triple distillation (contre la double en Ecosse), donnant des eaux-de-vie plus douces et rondes, celle-ci n’est pas obligatoire. Il existe d’ailleurs trois types de whiskey : le pot still à base d’orge en alambic traditionnel, le plus courant, le single malt à partir surtout d’orge ou de seigle produit par une seule distillerie, et le single grain, mélange de céréales en particulier de maïs en distillation continue, sans compter le blended, assemblage de whiskeys d’une ou plusieurs distilleries.

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