Tendances et évolutions des seconds vins

Jérôme Plantey est fondateur de l’enseigne Cash Vin et partenaire de la 7e édition de la Foire aux Seconds Vins organisé par Terre de Vins le samedi 15 octobre (10h-19h) au Hangar 14 (Bordeaux). Une cinquantaine de prestigieuses propriétés bordelaises feront déguster leurs seconds vins aux amateurs, qui pourront également repartir avec leur(s) coup(s) de cœur. Nous lui avons posé trois questions…

Quelle est l’importance des seconds vins chez Cash Vin ?

Ces seconds sont très importants chez nous. Ils représentent 40 % en volume et 30 % du chiffre d’affaires des crus classés de Bordeaux que nous commercialisons. Avec leurs jolis rapports qualité-prix, ils offrent une plus grande accessibilité pour le grand public et constituent une porte d’entrée dans l’univers des grands vins.

Quelles sont les tendances et évolutions actuelles sur ce segment des seconds vins ?

En termes de production, ces seconds vins sont de plus en plus qualitatifs. Nous l’avons constaté au fil des six éditions de la Foire aux seconds vins organisées avec « Terre de vins ». Au départ composés avec ce qui ne rentrait pas dans le premier vin, ces seconds sont aujourd’hui un produit à part entière, créé avec un effort maximal au service de la qualité et de la régularité. Le marketing s’est aussi mis au diapason avec des packagings améliorés. Au niveau des ventes, à Cash Vin, l’engouement concerne en première position les seconds vins de Pessac-Léognan, suivis de ceux du Médoc puis de Saint-Émilion.

En quoi ces seconds vins bordelais constituent-ils une garantie de bonnes affaires pour les consommateurs ?

Outre leur qualité, ces seconds jouissent d’une accessibilité de style, généralement entre cinq et dix ans de garde, comme tarifaire. À Cash Vin, nous avons traditionnellement à la vente une sélection de vieux millésimes, et proposons ces seconds globalement au moins à 40 à 50 % du prix du premier. Nous avons une belle gamme entre une dizaine et une cinquantaine d’euros, avec un cœur de marché autour de 25 €. Lors de la Foire aux seconds vins, la majeure partie des flacons sera proposée sur les trois grands millésimes 2018-2019-2020, avec peut-être quelques bonnes surprises chez certains propriétaires, sur des millésimes un peu plus vieux. À chaque édition de l’événement, l’engouement est de plus en plus net, avec une clientèle qui revient fidèlement profiter de ces bonnes affaires. Aujourd’hui, nous faisons encore découvrir parfois le second vin, mais dans quelques années, du fait de cette accessibilité qui les fait connaître, peut-être fera-t-on plutôt découvrir le premier vin à des amateurs déjà familiarisés avec le second !


Vous pouvez encore prendre votre billet d’entrée pour la Foire aux Seconds Vins en cliquant sur ce lien.

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Bilan des vendanges et du millésime 2022 en Beaujolais

Clap de fin pour les vendanges en Beaujolais, qui se seront étalées sur un peu plus d’un mois entre le 17 août et le 18 septembre. Conformément aux prévisions de début de vendanges, la quantité récoltée sera inférieure de 20% à la moyenne des autres années. Mais la qualité sera au rendez-vous, plaçant 2022 dans le peloton de tête des grands millésimes, dans la lignée de 2009, 2015, 2018 et 2020.

Le mois de mai : la pierre angulaire de 2022

Deuxième millésime le plus précoce depuis 2003, 2022 va marquer les esprits par le caractère de son printemps, et particulièrement du mois de mai qui compte plus records à son actif.
Avril avait préparé un printemps radieux avec 23% d’ensoleillement en plus et les prémices de sécheresse, mais le joli mois de mai s’est transformé en été avant l’heure, avec une chaleur supérieure à la moyenne de saison et surtout, persistante (battant le record depuis 1959), doublée d’une sécheresse précoce avec une pluviométrie inférieure de moitié à la normale). Si le débourrement était un peu plus tardif que d’ordinaire, la floraison s’est enclenchée très rapidement.

Un été contrasté

Le mois de juin fut capricieux en Beaujolais, faisant perdre le nord aux vignerons qui ont dûa composer entre de très fortes chaleurs, des orages intenses et localement accompagnés d’épisode de grêle et une forte période de pluie ne laissant aucun répit aux vignerons, dont la vigilance a du être maintenue à son maximum afin de maîtriser l’accélération végétative, allant même jusqu’à entraîner une fermeture de la grappe autour du 23 juin).
Juillet et la première quinzaine d’août ont été homogènes : chaud, sec et ensoleillé.
La deuxième quinzaine d’août a permis de récupérer un peu de pluie, mais pas assez pour compenser le déficit de l’année équivalent à peu près à deux mois.

Des rouges prometteurs, des blancs et rosés plus challengeants

Les premières effluves s’échappant des chais et des premières dégustations cajolent les espérances d’un millésime aussi charnu et juteux qu’aromatique et expressif.
S’il en va ainsi des cuvées en rouge du Beaujolais (de manière globale, l’hétérogénéité des phénomènes de gel et de grêle dans le vignoble ayant laissé des disparités), les cuvées en blanc et en rosé mettent les vignerons au défi.
Conserver de la fraîcheur et de la tension nécessaire à leur équilibre a pu relever d’une gageure au regard notamment des températures élevées et constantes de l’année.

2022 laisse donc une empreinte de beau potentiel, rassurant pour l’avenir quant à la capacité du gamay sur des millésimes aussi chauds.

Mais il rappelle que si le gamay est un cépage résilient, il devra en aller de même pour les vignerons, qui devront continuer à s’adapter pour en tirer le meilleur parti.


Plusieurs domaines du Beaujolais seront présents sur Lyon Tasting les 8 et 9 octobre prochain au Palais de la Bourse de Lyon.

CHÂTEAU DE LA CHAIZE – Comptoir A12 au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DES BACHELARDS – Comptoir B8 au rez-de-chaussée
MAISON DUBOEUF – CHÂTEAU DU CHÂTELARD – Comptoir A8 au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DE CORCELLES / CHÂTEAU DES TOURS – Comptoir A13 au rez-de-chaussée
OENOTHÈQUE AURA au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DE PONCIÉ – Comptoir C4 au rez-de-chaussée
CHÂTEAU DE BELLEVUE – Comptoir D8 au rez-de-chaussée
LINGOT MARTIN – Comptoir D13 au rez-de-chaussée

Les billets pour Lyon Tasting sont disponibles en cliquant sur ce lien.

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Vendanges à Pontet-Canet : le silence et la douceur

Conduit en biodynamie depuis plus de 15 ans, le 5ème Grand Cru Classé pauillacais de la famille Tesseron a entamé sa troisième – et sans doute dernière – semaine de vendanges. Le millésime 2022 arrive dans la sérénité, malgré un été caniculaire.

« Nous avons donné les premiers coups de sécateurs le 8 septembre, avec près de deux semaines d’avance sur les dates habituelles. Les conditions très saines de cette arrière-saison nous permettent de ne pas nous précipiter pour tout rentrer, d’aller à notre rythme, mais les vendanges s’enchaînent naturellement : les merlots ont été finis le 19, on a commencé à ramasser les cabernets le lendemain, et tout devrait être terminé cette fin de semaine ». Justine Tesseron est sereine. Malgré le scénario souvent extrême du millésime, en particulier le caractère particulièrement chaud et sec de l’été qui a mis le vignoble français à rude épreuve, la récolte s’annonce de belle qualité au château Pontet-Canet, 5ème Grand Cru Classé 1855 situé à Pauillac.

« Cette année a comporté son lot d’aléas climatiques mais nous avons eu la chance d’être épargnés par le gel et la grêle », poursuit-elle. « Quant à la canicule, la vigne a superbement résisté, grâce à une combinaison de facteurs : la résilience du terroir, l’âge moyen des vignes qui est de 55 ans et leur confère un enracinement profond, et notre conversion en biodynamie qui donne à la plante les ‘armes’ pour s’adapter aux conditions du millésime ». Le directeur technique Mathieu Bessonnet, qui a succédé à Jean-Michel Comme en 2020 et a poursuivi l’engagement en biodynamie amorcé dès 2004 par son prédécesseur et le père de Justine, Alfred Tesseron, précise avoir appliqué cette année des tisanes de camomille sur la vigne, « pour leur propriété apaisante » (Pontet-Canet possède sa propre « tisanerie » et peut donc opérer des préparations en biodynamie de façon très réactive, NDLR), « ainsi que de la kaolinite, composé minéral ayant la double vertu de protéger la plante des effets du soleil et de limiter l’évapotranspiration », précise-t-il.

« Nous avons aussi beaucoup travaillé les couverts végétaux pour conserver de la fraîcheur au sol, et bien sûr aucun rognage, aucune vendange verte, aucun effeuillage », poursuit Mathieu Bessonnet. « La vigne n’a pas subi de blocage, elle est en bonne santé, les raisins sont de belle qualité même s’ils semblent présenter moins de jus… On s’attend donc à moins de volume. Pour l’instant les vinifications se passent très bien, on a de belles couleurs, les degrés d’alcool vont être assez hauts mais les acidités remontent bien. Il va falloir être très délicat, ne pas trop travailler la matière, car la puissance vient naturellement. »

La douceur et l’attention étaient donc plus que jamais la clé de la réussite de ce millésime dont la précocité semble battre tous les records : « c’est exceptionnel de finir de vendanger avant même le mois d’octobre », souligne Justine Tesseron, « mais il est essentiel de s’adapter au profil de l’année et aux évolutions climatiques, c’est pourquoi nous pouvons compter sur une équipe capable de tout ramasser en 8 ou 10 jours si besoin ». 250 personnes peuvent ainsi être mobilisées pour récolter les 81 hectares de Pontet-Canet, le cœur de l’équipe étant composé d’une centaine de vendangeurs portugais, fidèles de longue date à la propriété. Ces vendangeurs qui connaissent le vignoble par cœur perpétuent une ambiance de calme et de sérénité entre les rangs, et jusqu’au cuvier où les tables de tri entièrement manuelles, mises en place depuis 2018 (après avoir été expérimentées à Pym-Rae, la propriété californienne des Tesseron), imposent le silence et la concentration. « Nous avons mis l’humain et le vivant au centre de toute notre philosophie, comme en atteste la présence de nos dix chevaux en permanence sur la propriété », explique Justine Tesseron. « Cela se retrouve aussi au cuvier et au chai, où nous préférons, plutôt que la course à la technologie, des dolias en béton et des cuves fabriquées à partir du calcaire et des graves de la propriété ». Passé maître dans l’art de « réinventer le passé » pour mieux imaginer le vin de demain, le château Pontet-Canet a toutes les cartes en main pour signer un beau millésime 2022. Rendez-vous pour les Primeurs.

#Vendanges à @pontet_canet, 5ème Grand Cru Classé de #Pauillac. 250 personnes sont mobilisées pour 81 hectares. Depuis 2018, l’intégralité des raisins passe sur des tables de tri manuelles. Tout se fait en silence, comme à la vigne. Le millésime 2022 atterrit en douceur. 🍷🍇💜 pic.twitter.com/dOQqGoACrv

— Mathieu Doumenge (@Mat_Doumenge) September 23, 2022

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L’âme du champagne Canard-Duchêne ? La forêt…

Canard-Duchêne lance une nouvelle collection de son Brut réserve pour rendre hommage à la biodiversité des forêts champenoises. L’occasion d’évoquer l’engagement fort de la maison dans ce domaine, depuis sa cuvée Bio P181 jusqu’à sa collaboration avec Reforest’Action.

Peu de grandes maisons de champagne possèdent comme Canard-Duchêne un aussi bel écrin de nature. Imaginez un peu, sur le flanc nord de la Montagne de Reims, dans le petit village de Ludes, un parc arboré et centenaire cerné par les vignes où pullulent les essences rares. Au détour de l’allée qui serpente, surgit une majestueuse demeure en briques. Avec sa discrète couleur rouge, la bâtisse au début de l’automne semble se noyer dans le paysage. Elle-même surplombe quatre niveaux de caves creusées au XIXe siècle dans la craie par les deux fondateurs Victor et Léonie. Ce cadre hors-normes résume tout l’esprit de la Maison, dont la préoccupation numéro un depuis plusieurs années est de vivre toujours plus en harmonie avec la nature qui l’entoure.

Une démarche que Canard Duchêne a voulu la plus large possible et dans laquelle elle a fait figure longtemps de pionnière. Un exemple ? Elle a été le premier négociant à proposer un champagne bio en 2009, en s’appuyant sur la fameuse parcelle de 12 hectares cadastrée « ZE 181 » située à Verneuil. À elle seule, avec un volume commercialisé de plus de 100.000 bouteilles, P 181 représentait encore en 2021 38 % des ventes de champagne biologique dans la distribution en France (source IRI) !

L’année dernière, la Maison s’est aussi engagée aux côtés de l’entreprise Reforest’Action. Grâce au soutien financier de Canard-Duchêne, ce sont plus de 24.700 arbres qui ont été replantés dans la forêt d’Epernay, l’objectif étant d’atteindre les 40.000 d’ici le 31 décembre 2022. La Maison a chiffré les bénéfices de cette initiative : « 3705 tonnes de CO2 stockés, 74.100 abris pour animaux créés, 98.800 mois d’oxygène générés et 24.700 heures de travail créées. » Afin de récolter les fonds, Canard-Duchêne avait commercialisé une bouteille spéciale de son Brut réserve avec, en guise d’étiquette, un QR Code plongeant dans l’univers « en réalité augmentée » de la marque pour mieux présenter au « consomm-acteur » ses projets en matière environnemental.

Aujourd’hui, la Maison lance une nouvelle action de sensibilisation autour de la biodiversité en proposant au public, toujours pour son brut réserve, une collection de trois habillages différents, chacun portant un croquis « onirique et naturaliste » d’une espèce d’oiseau nichant dans la forêt de la Montagne : Le Bruant jaune, l’Hirondelle Rustique et Le Bouvreuil Pivoine. On savourera cette cuvée gourmande, joli mille feuilles de fruits frais et secs, de pain grillé et de viennoiserie (25,70€), tout en se rappelant que la forêt demeure le premier puits de carbone terreste, qu’elle abrite 80% de la biodiversité et qu’elle permet de subvenir aux besoins de 25 % de la population mondiale.

Il faut noter qu’en s’engageant en faveur des forêts, la Maison s’attaque à un problème qui la touche de manière presqu’intime. En effet, celle-ci vinifie ou élève elle-même sous bois une partie de ses cuvées, en particulier les 31 % de chardonnay de sa cuvée bio. Laurent Fédou a même rentré à titre expérimental un fût en chêne américain dont nous avons pu goûter les accents étonnants de noix de coco donnés sur des vins clairs de 2021. Considéré souvent comme « trop marquant » pour le champagne, nous avons pu constater que même sur une année un peu diluée comme 2021, la présence du bois certes bien identifiable, restait élégante et discrète.

www.canard-duchene.fr


Canard-Duchêne est partenaire du Concours du Meilleur Caviste de France. Vous pourrez les retrouver en direct sur le Facebook Live de Terre de Vins le 17 octobre.

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[J-11 Lyon Tasting] Faiveley fonce vers le bio

Présent à Lyon Tasting les 8 et 9 octobre prochain au Palais de la Bourse de Lyon, le domaine bourguignon de 125 hectares annonce un début de conversion ce mois de juillet. 2025 devrait être le premier millésime certifié.

S’il y a quelques années, la Bourgogne traînait dans la course au bio, on peut dire qu’elle a largement rattrapé son retard. La statistiques le prouvent, de même que les démarches de conversion de grands noms du vignoble. Après l’annonce des Hospices de Beaune, c’est au domaine Faiveley d’officialiser sa conversion à l’agriculture biologique.

Un choix « logique »

« Après une saison 2022 réalisée en totalité en bio sur l’ensemble de nos vignobles de Côte d’Or et de Saône-et-Loire, nous avons officiellement demandé notre conversion ce18 juillet 2022. Notre premier audit a été réalisé la semaine dernière par Ecocert et s’est parfaitement déroulé. Si tout se passe normalement, nous devrions être certifiés bio en juillet 2025, pour les 200 ans du Domaine Faiveley », dévoile Jérôme Flous, directeur technique.

Comme souvent en Bourgogne, la décision n’est pas prise à la va-vite. « Cela faisait de nombreuses années que l’on tendait vers une viticulture toujours plus biologique. Nous n’utilisions plus d’herbicides ni de CMR [les produits de traitement présentant un risque cancerogène, mutagène ou reprotoxique d’après les autorités sanitaires, ndla] et nous avions obtenu la certification HVE en 2019. Il nous a donc semblé naturel et logique de franchir le pas de la certification. »

Avec 125 hectares répartis entre Côte de Nuits, Côte de Beaune et Côte chalonnaise, le domaine Faiveley fait partie des plus grands propriétaires de Bourgogne. Spécialiste du pinot noir, la maison excelle dans les appellation Mercurey, Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin.


L’œnotourisme en parallèle

Après ses essais de boutique éphémère, la famille Faiveley a passé le cap du caveau de vente. Une boutique neuve a donc pris place au coeur du domaine, rue du Tribourg à Nuits Saint-Georges. On y trouve une sélection de cuvées et deux vues somptueuses : l’une, en bas, sur la cave d’élevage. L’autre, en face, sur Le Baiser, le bronze original de Rodin acquis par le domaine cet été


Retrouvez le stand E10 du domaine Faiveley au rez-de-chaussée du palais de la Bourse les 8 et 9 octobre.

Il est encore temps de prendre vos billets pour Lyon tasting et les masterclass les 8 et 9 juin au palais de la Bourse de Lyon en cliquant sur ce lien.

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« Deux zéro zéro deux » : Orpale s’offre une réédition du 2002 en zéro dosage

Avec sept coopératives situées sur la Côte des blancs, l’Union Champagne et sa marque de Saint-Gall est évidemment une référence en matière de chardonnays. Aussi lorsqu’elle nous propose une réédition de l’opus 2002 de sa cuvée Orpale, on se précipite. Cédric Jacopin, son chef de caves, nous en dit plus sur ce flacon d’exception.

Pourquoi cette nouvelle sortie d’Orpale 2002 ?

En général, les cuvées Orpale sortent au bout de dix ans de cave. Le millésime 2002 était donc arrivé une première fois sur le marché en 2012, et nous l’avons commercialisé jusqu’en 2015, puis 2004 a suivi et 2008 depuis deux ans.  Nous laissons toujours les millésimes précédents en collection. Mais spécifiquement pour 2002, à l’occasion des vingt ans de ce millésime extraordinaire, nous avons souhaité proposer une édition limitée qui diffère un peu. Alors qu’en collection, il était encore dosé à 3 g, nous l’avons sorti en zéro dosage, d’où ce nom en forme de clin d’œil « deux zéro zéro deux ». Le caractère très solaire du millésime, sa puissance, auxquels se sont ajoutés vingt ans de vieillissement, nous en ont donné la possibilité, le vin se suffisant désormais largement à lui-même. Symboliquement, ce sont 2002 bouteilles avec un habillage spécial (cacheté de cire !) qui sont commercialisées.

Pourriez-vous nous refaire l’historique de la campagne viticole 2002 ?

Les conditions climatiques étaient idéales, y compris pendant la maturation. Il y avait eu des pluies fin août mais on a commencé à cueillir le 12 septembre sous le soleil. Le rendement peu élevé se situait dans la moyenne décennale autour de 12.000 kg/ha et on est arrivé avec des raisins qui avaient absolument tout, la fraîcheur, le charnu… 2002, c’est pour moi le plus beau millésime des vingt dernières années ! D’ailleurs, en dehors d’Orpale, tous les 2002 que l’on a sortis avaient cette même puissance, possédant d’emblée cet équilibre naturel, si bien qu’on ne les a jamais dosés au-delà de 7 grammes.

Comment l’assemblage a-t-il été pensé ?

Comme toujours sur Orpale, il s’agit des quatre grands crus de la Côte des Blancs, Mesnil-sur-Oger, Oger, Avize et Cramant, avec quand même une proportion plus importante de Mesnil et d’Oger qui forment le squelette du vin. Dans cette cuvée, nous avons aussi pour règle de mêler des vins qui ont fait leur fermentation malolactique à d’autres qui ne l’ont pas faite. On renforce ainsi la fraîcheur tout en conservant le côté crémeux, parce qu’Orpale, c’est aussi cela, cette dualité entre la salinité de terroirs comme le Mesnil, et en même temps un certain gras comme celui d’Oger. 2002 en est l’archétype. Si la tension est bien présente, le cœur de bouche a cet aspect onctueux à la bourguignonne. On retrouve le style des Meursault, des Chassagne… Ce lien de parenté est beaucoup plus fort par exemple que sur le 2008, lequel est davantage un millésime à la champenoise, sur la tension…

Comment décririez-vous l’aromatique ?

Alors qu’on était lors de sa première sortie sur un registre vanillé/toasté, on arrive sur des notes plus beurrées et une ambiance de sous bois. Néanmoins, comme le vin a été récemment dégorgé (juin dernier), il a encore une belle fraîcheur aromatique et il est évident que si vous la conservez encore un ou deux ans vous reviendrez progressivement à des notes plus camphrées. C’est une cuvée très vivante qu’il faut laisser s’ouvrir. Au bout de cinq minutes, on arrive sur des arômes épicés, chocolatés, de miel, de thé… Ce n’est pas une ineptie d’ailleurs de la carafer. Souvent, lorsque je la sers, j’utilise des verres de type bourgogne, grands et évasés pour maximiser la prise d’oxygène, cela permet d’avoir l’aromatique plus rapidement.

Aujourd’hui, le vin a trop évolué pour rester sur des fruits de mer. On n’est plus sur un chardonnay floral. Compte tenu de sa puissance, il faut aller vers des choses plus consistantes, une viande blanche, une poularde de Bresse à la crème… A la rigueur, il peut encore fonctionner sur un poisson parce que grâce au zéro dosage on conserve quand même une certaine minéralité. Mais alors un poisson gras avec un accompagnement relevé.

Prix : 150 €

www.de-saint-gall.com

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La Courtade sort de l’eau ses bouteilles Immergées

Le domaine de l’île de Porquerolles a confié à l’océan Atlantique quelques-unes de ses bouteilles pour évaluer les effets du vieillissement en mer selon le bouchage et la profondeur.

L’idée rodait dans l’air ou plutôt dans la mer depuis déjà quelques décennies. « Quand Edouard Carmignac a repris le domaine en 2014, il avait déjà entendu parler des expériences réalisées par Henri Vidal, le fondateur du domaine, raconte le maître de chai Florent Audibert. Dans les années 80, il avait déposé sous l’eau des vins en bouteilles et en amphores et les Carmignac tenaient à renouveler l’essai ». Bien que La Courtade soit idéalement située dans une île au beau milieu de la Méditerranée, face à Hyères sur le littoral varois, ce type d’opération n’est pas autorisé en Méditerranée, a fortiori dans le cadre du Parc National de Port Cros. Florent Audibert choisit donc de faire appel à une société spécialisée dans ce type d’immersion, Amphoris … basée à Brest (ils avaient déjà immergé des crémants Louis Bouillot de Boisset, des champagnes Drappier et Leclerc Briant, des bordeaux du château Maubastit…). Quelques centaines de bouteilles de chaque couleur sont donc placées dans des casiers en acier amarrées au fond de l’Océan Atlantique, dans un lieu tenu secret au large de Ouessant. Elles font l’objet de plusieurs essais, effectués sur les blancs, les rouges et les rosés, avec des bouchages différents, verre et liège, et à plusieurs profondeurs entre 30 et 60 m de profondeur.

Des flacons sans surprise aux notes iodées

« Avec le bouchon en verre, il n’y avait pas d’échange donc le résultat ne présentait aucun intérêt, car nous cherchions à ce que l’immersion perturbe le vin, décrypte le maître de chai. A 60 m et une température plutôt stable, autour de 8°C, le vin n’avait pas non plus bougé. A 30 m en revanche, il y a eu d’avantage d’échanges, trop même, dus à une vie bactériologique plus intense et nous avons avons du jeter la moitié des bouteilles. Pour le rosé trop réduit et altéré, le résultat ne nous a pas semblé intéressant ». Seuls ont donc été conservés, dans leurs bouteilles naturellement sérigraphiées aux concrétions marines, les blancs 2020 et les rouges 2019. Ils avaient été élevés en barriques de 400 litres (six mois sur lies pour les blancs, plus d’un an pour les rouges) avant de passer 9 mois dans l’océan puis de profiter d’un repos de trois mois bien mérité. Les 2021 ont été élevés en amphore, un contenant également lié à l’histoire du domaine, mais avec davantage de blancs dont la dégustation du premier millésime s’est révélé plus probante. Seule une centaine des premiers flacons, dans leur magnifique fourreaux marins et baptisés «  Immergée », seront disponibles principalement au caveau du domaine, à l’unité (90€) mais il faudra attendre le printemps 2023 pour une véritable commercialisation. « Et on ne désespère pas de pouvoir obtenir un jour une autorisation pour réaliser l’expérience dans nos eaux méditerranéennes » conclut Florent Audibert.

La Courtade blanc Immergée 2020 (bio depuis 1997) : Un 100% rolle (issu des plus vielles vignes) couleur or aux notes d’agrumes et de verveine citron sur une trame ronde et saline et une belle amertume finale. À marier à un ceviche de daurade aux agrumes et à la salicorne.

La Courtade rouge Immergée 2020 (bio) : Un assemblage 90% mourvèdre (un peu plus que la cuvée La Courtade rouge classique 2020) associé à la syrah. Frais et salivant sur des tanins serrés, une note iodée et une finale un peu sèche (à carafer). À marier avec un carpaccio de bœuf au citron et feuille d’huître

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Trophées de l’Œnotourisme, « une très belle visibilité »

Alors que les inscriptions à la cinquième édition des Trophées de l’Œnotourisme sont ouvertes jusqu’au 30 septembre (les dossiers étant ensuite à finaliser avant le 14 octobre), nous avons recueilli le témoignage d’un ancien lauréat : Séverine Bonnie du château Malartic-Lagravière, Cru Classé de Graves, sacré Offre Exceptionnelle l’année dernière dans la catégorie Initiatives Créatives et Originales.

Pour quelles activités œnotouristiques avez-vous remporté l’année dernière le prix de l’Offre Exceptionnelle ?
Nous avions mis en avant notre atelier des chefs, un cours de cuisine très convivial et personnalité durant lequel les visiteurs découvrent la propriété, cuisinent des recettes familiales tirées du livre que nous avons publié, prennent un apéritif puis déjeunent ensemble. C’est une activité qui marche très bien, elle a bien fonctionné durant tout l’été et continue même en ce mois de septembre, où l’œnotourisme est encore très actif.

Qu’est-ce qui vous a incités à participer aux Trophées de l’Œnotourisme ?
Nous participons aux Trophées depuis la première édition. Pour nous, le fait d’être lauréats met en lumière le travail de toute une équipe, notre sens de l’hospitalité, l’originalité et le dynamisme de notre accueil à la propriété. Les Trophées offrent une très belle visibilité, en s’adossant en plus à un beau média comme « Terre de Vins ». Petit à petit, les Trophées s’installent dans l’imaginaire du public, ils deviennent un repère pour les visiteurs. Quand ces derniers viennent à la propriété, ils voient les prix que nous avons gagnés aux Trophées de l’Œnotourisme mais aussi aux Trophées Bordeaux Vignoble Engagé. Cela leur montre les efforts qui sont faits. Cela ne peut être que positif ! Ensuite, à nous de bien le relayer.

Avez-vous décidé de participer à la cinquième édition ?
Oui ! Nous sommes en train de finaliser notre dossier de candidature. Ce qui n’est pas évident lorsqu’on participe depuis cinq ans, c’est de se renouveler à chaque édition. On essaie de mettre à chaque fois le projecteur sur une activité différente, une nouveauté… Et cela nous oblige aussi à nous réinventer. Cette année, nous allons mettre en avant la gastronomie sous la forme de nos « piques-niques chics », mais aussi l’œnotourisme durable avec nos éco-pâturages, qui permettent aux visiteurs de voir nos moutons dans les vignes…

Les inscriptions à la cinquième édition sont ouvertes jusqu’au 30 septembre 2022 via un questionnaire en ligne, en suivant le lien ci dessous. Les dossiers seront ensuite à finaliser avant le 14 octobre. N’attendez plus pour déposer votre candidature !

Suivez ce lien pour participer aux Trophées


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La Tour d’Argent et la Maison Camus : « Des accords insoupçonnés et magiques »

La Tour d’Argent descend chez Camus ! En travaux, le célèbre restaurant perché sur les quais de la Seine a décidé de se déplacer dans des lieux chargés de savoir-faire et d’émotions gustatives. Le premier voyage s’opère ce samedi 24 septembre dans les chais de le maison Camus à Cognac. André Terrail et Victor Gonzalez, respectivement propriétaire et chef sommelier de La Tour d’Argent, nous en content davantage.

Ce samedi, la Tour d’Argent se déplace dans les chais de vieillissement de la maison Camus, comment est né ce projet ? 

André Terrail : Alors que la Tour d’Argent est fermée pour rénovation, j’ai voulu faire vivre la Tour d’Argent hors de ses murs et j’ai imaginé un tout nouveau concept : la Tour en Balade. Pour la première fois de son histoire, la Tour d’Argent déplace ses équipes, transporte ses savoir-faire, fait voyager son art de recevoir et fait vivre la cuisine d’exception de son Chef Yannick Franques dans des lieux emblématiques en recréant des expériences hors du commun à vivre dans les plus beaux endroits de France et de l’étranger. La Tour en Balade se déplace au cœur de la Maison Camus car les relations d’amitié qui unissent la Tour à la Maison Camus sont fortes et nous avons souhaité les célébrer avec nos clients à travers cet évènement.

Comment va se dérouler l’événement ?

Victor Gonzalez : Dès 14h00, les convives seront accueillis par les ambassadeurs de la Maison Camus qui les emmèneront à la découverte de cette maison authentique où excellence et savoir-faire seront les maîtres mots. Frédéric Dezauzier, Global Brand Ambassador, sera le chef d’orchestre de cette visite et contera l’histoire de la Maison Camus, les crus, la distillation charentaise et la méthode Camus. S’en suivra une dégustation des eaux de vie – dégustation parcellaires (eaux de vie nouvelles sorties d’alambic + eaux de vie en cours de vieillissement) par le maître des chais, Julie Landreau. A l’issue de cette séquence, un masterblender sera organisé pour les convives où ils pourront réaliser l’assemblage de leur propre cognac. Une expérience tout à fait unique. A 19 heures, rendez-vous est donné en plein cœur des vignes du site de la Gîte, au cœur des Borderies pour une dégustation en plein air de quatre cognacs d’exception. Un moment hors du temps et bucolique avant le dîner. L’apéritif sera ensuite servi sur la terrasse de la Gîte, maison historique de la famille Camus, où les convives seront accueillis par les ambassadeurs de la Maison et le maître d’hôtel de la Tour d’Argent. Passée cette parenthèse, d’autres instants précieux attendront les convives puisqu’ils prendront place dans la majestueuse salle à manger où pour cette occasion unique, la table sera dressée comme à la Tour d’Argent. Ils dégusteront alors le menu de notre Chef Yannick Franques, imaginé comme un surprenant accord mets et cognac, ponctué par la dégustation de cognacs d’exception qui révèleront des accords insoupçonnés et magiques. Une partition exceptionnelle pour une soirée qui restera inoubliable. La fin de la soirée oscillera entre le salon de musique ou la cave à cigares selon vos envies du moment. Une soirée en tout point authentique et passionnante.

Les accords mets et cognac plaisent de plus en plus, quels sont les préférés de la Tour D’argent ? 

Pour être tout à fait honnête, nous faisons encore trop peu d’accords mets et cognac et cette expérience inédite ouvre le champ des possibles. Avec le menu d’exception imaginé par notre Chef Yannick Franques, nous avons travaillé avec Frédéric Dezauzier sur des accords qui vont surprendre nos convives, avec par exemple : Les VS voire VSOP servis très frais voir glacés avec des huîtres, des poissons crus ou des crustacés, l’accord peut même être accentué en servant des cognacs élaborés sur le terroir des « Bois Ordinaires » qui se situe sur la côte charentaise et même sur les Iles de Ré et d’Oléron qui développent naturellement des notes iodées. Des cuvées au vieillissement plus long comme les XO ou les cuvées d’exception des maisons de cognac offrent des notes plus complexes où le cuir, le côté terreux, les épices et les fruits secs se rencontrent, le temps offre également des textures plus amples plus adaptées aux viandes. Un canard à L’orange parait être un must mais l’épice dans la version Marco Polo au poivre vert attise également ma curiosité. Pour le fromage ce sera de la mimolette extra vieille avec un VSOP, on se privera de mendiants, fruits confits, épices, noix et autres garnitures, les arômes et les saveurs sont déjà offertes par le cognac dans le verre. Les desserts enfin, c’est là où l’on peut être le plus créatif sans craindre les fausses notes, le chocolat et les fruits seront d’excellents partenaires du cognac. La préparation, les méthodes de cuisson des fruits et la texture du dessert dicteront l’âge du cognac à choisir.

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[Margaux] -30% de récolte mais …

Les fortes chaleurs de l’été et le déficit de pluviométrie ont impacté fortement les vendanges 2022. Ces contraintes importantes qui ont pesé sur la vigne ont-elles affecté la qualité du raisin ?

Christophe Capdeville le directeur d’exploitation du château Brane Cantenac parle « d’une climatologie particulière car depuis avril les températures ont été au dessus des normales saisonnières. De plus, la pluviométrie a été déficitaire depuis le mois de février, à l’exception du mois de juin mais cela n’a pas suffit a compenser le déficit global ». On constate donc que les baies sont petites, « sans doute davantage du fait de la chaleur que du manque d’eau » selon Edouard Miailhe le propriétaire du château Siran et Président du syndicat viticole de Margaux. Les jeunes vignes qui ont un enracinement moins profond ont souffert de ce manque d’eau si bien qu’à Giscours, Jérome Poisson, le régisseur, indique qu’ils ont «  commencé à vendanger avec les jeunes vignes et les conplants qui souffraient ». Christophe Capdeville constate que « les vieilles vignes avec un bon enracinement ont trouvé de l’eau, mais les vignes en général se sont arrêtées de pousser. Sur les sols sableux et graveleux notamment, les jeunes vignes ont des petites baies ».

Jérome Poisson se désole avec philosophie :  « les rendements sont petits : moins 30 %. Une situation qui était jouée dès juin, car c’est à ce moment là que le nombre de cellules est déterminé de manière quasi définitive. Il aurait fallu qu’il fasse un peu moins sec à la nouaison et qu’il pleuve en septembre car ces dernières pluies ont la vertu d’homogénéiser les raisins » ce qui ne fut pas le cas.  Les vendanges sont donc un « travail de précision car la vigne ne réagissait pas de la même manière au déficit hydrique selon son âge », conclut-il.

Mais …

Ces vendanges précoces (1 a 2 jours plus tôt qu’en 2003 année de la canicule) se font actuellement sous un ensoleillement permanent ce qui présente des avantages. Le premier est « un état sanitaire exceptionnellement parfait. Il n’y a pas de vendanges altérées » se félicite Antoine Médeville du laboratoire oenoconseil de Pauillac. Le second est que « les vendanges sont tranquilles » nous dit Christophe Capdeville : « les gens ne se pressent pas et ramassent au bon moment » sans se soucier du risque de pluie ou de ses conséquences (maladies cryptogamiques, dilution, …). Et parfois plusieurs passages dans les rangs peuvent être faits pour ramasser les raisins au meilleur moment, ce que permet cette météo clémente. Jérome Poisson ajoute que « le froid des derniers jours freine l’évaporation et le flétrissement, et permet d’attendre une maturation phénolique optimale». Car les peaux sont épaisses et riches en tanins et « les pépins sont très croquants » nous dit Antoine Médeville. « On a des couleurs magnifiques et des tanins assez soyeux. Les premières cuves de merlot sont très prometteuses ».

A Brane Cantenac on qualifie les « tanins de rustiques » et on confirme que « les peaux sont épaisses ». Des signes qui rappellent fortement le fameux 2010. Ce qui pourrait apparaître comme un défaut n’en est donc pas un, car la technicité sera là pour faire des extractions douces à des températures basses, autour de 25°C, comme le fait déjà Brane Cantenac (plus la T° est élevée, plus on prend le risque d’extraire trop de tanins, avec la probabilité d’avoir des sensations de rugosité excessive et de sècheresse). Et si les fortes chaleurs laissaient craindre des degrés d’alcool élevés, il n’en est rien sur les merlots : 13,5 %, c’est ce qu’annoncent les châteaux consultés. Les PH sont quant à eux corrects, à 3,50 , ce qui promet une belle fraîcheur et garantit un certain potentiel de garde. Brane Cantenac et ses voisins constatent « de la concentration et des tanins soyeux, une grande richesse aromatique, avec des fermentations qui sont sur le fruit frais et le fruit mur ». Edouard Miailhe va jusqu’à dire « qu’il y aura peut être moins de deuxième vin car la qualité est bonne ». Et d’ajouter : « Les raisins sont là mais on n’a pas énormément de jus. On peut être content de la qualité mais déçu de la quantité ».

De toute évidence, et malgré quelques similitudes climatiques, 2022 ne sera pas comme 2003, car si de nombreuses journées ont été chaudes, les nuits ont vu les températures baisser ce qui n’était pas le cas en 2003 où des surmaturités et des PH trop hauts ont signé le millésime.

De quoi rassurer donc.

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