Elan de solidarité au domaine de la Triballe

Victime d’un incendie le vendredi 17 juin dernier, le domaine de la Triballe a perdu près de 20 hectares de terre, brûlés par les flammes. Ce mercredi 22 juin, une quarantaine de vignerons du territoire et des appellations voisines sont venus donner un coup de main pour assurer la continuité de l’activité. Un élan de solidarité sans précédent pour cette célèbre exploitation du Languedoc.

La Triballe, si vous ne le connaissez pas, est un domaine emblématique du Languedoc. Situé à Guzargues au nord de Montpellier, les 80 hectares de la propriété sont un trait d’union entre les terroirs des appellations Grés de Montpellier et du Pic Saint-Loup. Le domaine est également pionnier de l’agriculture biologique en France, certifié depuis 1974.  Sabine et Olivier Durand, accompagnés aujourd’hui de leur fille Marie, représentent la 5ème génération au domaine. Olivier Durand est également l’actuel président de l’AOC Languedoc Grés de Montpellier et l’homme s’est toujours énormément investi pour la préservation de ses écosystèmes, faisant de son domaine un écrin de biodiversité dans la région.

Le vendredi 17 juin dernier, un violent incendie a ravagé près de 20 hectares de forêts et de garrigues, dont 2 hectares de vignes en appellation Pic Saint-Loup. A l’origine du feu, une panne moteur d’une automobiliste qui a dû garer sa voiture sur le bord de la route puis sortir en urgence ses enfants avant que les flammes s’emballent. La suite, la propagation d’un feu qui emportera pinède et une partie du vignoble de la Triballe.

Mercredi 22 juin, c’est donc près de quarante de personnes, amis et vignerons, qui sont venus soutenir la famille Durand. C’est tôt le matin que ce beau monde a pu tailler les vignes pour sauver ce qui peut l’être sur les parcelles touchées par la chaleur de l’incendie.

Rappelons les difficultés éprouvées par le domaine ces dernières années. Entre sécheresse (2016), grêle (2018) et épisode de gel qui a affecté la récolte sur plus de 50 % en 2021, Sabine et Olivier Durand voient maintenant un feu emporter une précieuse récolte 2022…

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Trophées Bordeaux Vignoble Engagé : Château Doyac

La 4e édition des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé a attribué cette année 15 médailles dans 5 catégories, ainsi que 2 prix spéciaux, pour saluer les meilleures initiatives environnementales dans le vignoble girondin.

Dans la « catégorie Nature & Respect », le Grand Prix d’Or a été remis au Château Doyac pour ses 200 hectares de vignes en Appellation Bordeaux Supérieur et 40 hectares de prairies, étangs et forêts. E, 2022, le Château Doyac projette la création d’un second bâtiment solaire de 700m2 et une jachère fleurie de 400 m de long.

Découvrez-le en vidéo:

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Pécharmant soigne la biodiversité de son « jardin »

L’appellation du Bergeracois s’est d’abord attelé à un état des lieux de sa biodiversité avant de se lancer dans des opérations de sensibilisation auprès des élus et des habitants.

A partir des années 90, l’appellation, la plus ancienne du Bergeracois, qui s’étend sur les quatre communes de Bergerac, Creysse, Lembras et Saint-Sauveur avait déjà initié une sélection de terroirs et fait évoluer son cahier des charges notamment en termes de densité ( à 5000 pieds/ha) et avec interdiction d’irrigation. « Depuis 2020, tout le vignoble est en conformité, annonce Didier Roches, président de l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion). il restait à faire évoluer les pratiques culturales sans vouloir se battre sur l’intérêt de tel ou tel label puisque 82 % des exploitations sont déjà engagées dans une certification environnementale ». L’appellation, dans le cadre du programme régional Vitirev visant à accélérer la sortie des pesticides et à développer les pratiques agroécologiques, a obtenu une subvention de 60 000 € afin d’établir un état des lieux. Une action sur deux ans réalisée  en collaboration avec la CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’’Environnement), la Chambre d’Agriculture de Dordogne, et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux). Chaque viticulteur (49 au total dont une vingtaine affiliés à la coopérative de Bergerac-Lefleix) a été audité par un technicien de la Chambre pour évaluer par exploitation le nombre de kilomètres de haies, de vignes enherbées, d’arbres remarquables et les pratiques vertueuses. Au bout de deux ans, un bilan a permis de quantifier les surfaces enherbées (65 %), le travail sous le rang (80 %), a établi que le désherbage avait quasiment disparu du vignoble et que 90% des exploitations étaient engagées dans un label de développement durable. Le CAUE via des images satellites ultra-précises a quantifié les bois, les haies, les friches, et la LPO a procédé au comptage de la faune. Elle a ainsi recensé 13 espèces de chauves-souris dont 9 vulnérables ou menacées, 34 espèces de papillons et 55 espèces d’oiseaux dont 6 rares tels le chardonneret élégant, le pic mar, la linotte mélodieuse, la chouette chevêche et l’alouette lulu. Sur plus de 1300 ha de l’aire d’appellation aux portes de Bergerac, la CAUE en a dénombré un tiers en vignes (430 ha) mais également 31 % en prairies et 17 % en espaces arborés.

Un jardin à préserver

« L’urbanisme de la ville de Bergerac ne cesse de progresser vers le vignoble  et pour lutter contre la pression foncière [l’urbanisme a progressé de 56 % en 20 ans], nous tentons d’impliquer les nouveaux arrivants et les sensibiliser à l’architecture locale et à nos paysages, précise Didier Roches. Ce sont les viticulteurs qui entretiennent le paysage et nous voulons sensibiliser les élus à ce sujet pour qu’ils nous aident à le sauvegarder ». Le même message de pédagogie environnementale a été diffusé lors des dernières portes ouvertes en mai dernier sur le thème « Pécharmant ouvre son jardin ». Les viticulteurs qui distribuait l’an dernier un pied de vigne ont offert cette année  une cinquantaine de nichoirs à mésanges charbonnières à leurs visiteurs et les ont inciter à planter des haies sur leur terrain. Un parcours pédestre était l’occasion d’expliquer la faune et la flore, l’intérêt des tournières, le process de pollinisation…

Outre l’aide de la Chambre d’Agriculture aux projets d’agroforesterie,  un circuit de randonnée de 9 km a déjà été aménagé sur l’appellation et il pourrait doubler pour faire le lien entre la voie verte de Bergerac longeant la Dordogne et le vignoble de Pécharmant via le ruisseau de Caudeau. « Le visuel des paysages est d’autant plus primordial sur notre territoire que nous sommes un lieu de passage important et le premier vignoble traversé par les touristes qui viennent de Sarlat, site majeur du Périgord, conclut Didier Roches. Mais outre la préservation des paysages et l’attrait touristique, la biodiversité participe à un nouvel élan qui fédère tous les opérateurs de la viticulture ».

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En Bourgogne, premiers dégâts de grêle et alerte maintenue

Les orages ont frappé dans le Mâconnais et en Côte de Nuits, autour de Gevrey-Chambertin. Les vignerons craignent des dégâts jusqu’à dimanche soir.

Alors qu’un millésime 2022 idéal se profilait, la Bourgogne a connu son premier accroc mardi 21 et mercredi 22 juin. Des orages de grêle ont frappé de nombreuses parcelles, du Mâconnais à Gevrey-Chambertin, provoquant des dégâts localisés.

Les AOC Mâcon, Mâcon-villages, Saint-Véran, Pouilly-Fuissé et Viré-Clessé concernées

Dans le Mâconnais, les grêlons ont particulièrement frappé le nord-ouest.  «La zone de Chapaize et de Bray est dévastée, avec des dégâts allant de 80 à 100 % », déplore Jérôme Chevalier, président de l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM). « C’est un secteur avec peu de vigne, mais ceux qui y sont n’ont plus rien».

Dans le reste du Mâconnais, les dégâts seraient plus irréguliers. « Mardi, la grêle est tombée dans un couloir sud-nord, de Chasselas aux Viré-Clessé, en passant par Davayé, Prissé, ou encore la Roche Vineuse. Puis dans le secteur de Lugny, Blanot, et Chardonnay mercredi », détaille Jérôme Chevalier. Les dégâts sont pour l’instant très difficiles à estimer, « de 0 à 30 % en fonction des parcelles, même s’il faut rester prudents sur les chiffres », tempère le viticulteur, qui rappelle que « l’alerte n’est pas encore levée ».

Dans le secteur des Pouilly-Fuissé, la présidente de l’appellation Aurélie Cheveau annonce des dégâts « limités, et très localisés ».  Des parcelles seraient touchées à 20, voire 30 %, « essentiellement dans le village de Vergisson. » La viticultrice rappelle que le secteur « n’est pas dans la configuration de l’année dernière, ou la grêle venait amputer des vignes déjà dévastées par le gel. »

Déluge à Gevrey

À 120km plus au nord, les pinots noirs de la Côte de Nuits sont aussi concernés. Dans le secteur de Fixin et de Couchey, « des vignes ont été grêlées de 5 à 40 % d’après les premières estimations, sur une moitié du secteur », regrette Alexandre Molin, président de l’appellation Fixin.

À deux pas de là, Gevrey-Chambertin a subi «deux épisodes de grêle, qui ont provoqué aux alentours de 15 % de dégâts, essentiellement dans les premiers crus au nord du village, des Lavaux aux Champeaux », indique Caroline Drouhin, présidente du syndicat viticole de Gevrey, qui tient à préciser, «qu’il est trop tôt pour effectuer un bilan, car on est au cœur de la tourmente : l’alerte grêle court jusqu’au dimanche 26 chez nous ».

Au-delà de la grêle, ce sont surtout les quantités de pluies qui ont marqué les esprits à Gevrey-Chambertin. L’orage de mercredi « a apporté 150 à 200mm de précipitations», estime Caroline Drouhin. Des quantités hors-normes, qui ont provoqué « des ravinements et l’effondrement de murets dans les vignes ». Dans le village aux neuf grands crus, la situation est délicate pour les particuliers comme pour les vignerons, « qui doivent maintenant protéger le vignoble des maladies sans pouvoir y rentrer en tracteur ».

Les vignes de Chablis, de la Côte de Beaune et de la Côte chalonnaise seraient pour l’instant épargnés.

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Cinq choses à ne pas manquer à Bordeaux Fête le Vin

Après des avant-premières dans la métropole bordelaise depuis le 16 juin, la Fête du Vin est de retour du 23 au 26 juin. Entre sa route des vins à ciel ouvert sur les quais construite autour de villages des appellations et des haltes immanquables, nous vous suggérons quelques incontournables pour cette édition 2022 de la Fête du Vin.

Concerts des Vins Bio de Nouvelle-Aquitaine

Les samedis 18 (avec l’ensemble de Cuivres d’Aquitaine composé de musiciens membres de l’ONBA) et 25 juin, deux soirées dégustation-concert (sur réservation) se dérouleront à Darwin, sur la rive droite de la Garonne. A chaque date, une vingtaine de vignerons seront présents pour faire découvrir leur travail et déguster leurs crus dans la Manufacture de Darwin, avant des concerts dans la Halle Singe.

L’Ecole du Vin de Bordeaux

A chaque édition de Bordeaux Fête le Vin, l’École du Vin de Bordeaux propose des formats originaux pour apprendre le vin et les vins de Bordeaux en s’amusant. Loin d’un format de cours académiques, des formateurs tous professionnels en activité sont présents en personne pour partager leur savoir et leur passion. Des formats variés, dont nombre de nouveautés, seront proposés aux participants. Sur le pavillon amiral de l’Ecole du Vin, Place Munich, différents espaces déclineront les ambiances et thématiques pour permettre à chacun d’explorer les vins de Bordeaux selon sa connaissance, ses envies et son temps. A découvrir par exemple, les ateliers dégustation à l’aveugle, Les parfums du vin, À table !, Rock’n’Wine ou encore les nouveautés Bordeaux pétille, Vins et fromages. Les amateurs de défis pourront aussi tenter leur chance au Wine’s Up, jeu innovant à réaliser en duo, pour découvrir ou faire découvrir un vin mystère, au fil des trois étapes de la dégustation. Quant à elle, la table des curiosités abordera des thématiques innovantes comme la dégustation géo-sensorielle, L’atelier lunaire, La vigne – un garde-manger insoupçonné, Le goût du bois, ou encore 2050  insectes et vins. Le Blending Bar invite de jour à créer son propre assemblage, et se transformera à la nuit tombée en speakeasy entre l’atelier Bordeaux Tonic et le Casino du vin. Sur les villages des appellations également, le challenge sera à l’honneur à travers le « Bordeaux quiz », atelier interactif à tester en équipe, pour plonger au cœur des terroirs bordelais et de leurs singularités.

Pré-réservation en ligne dès le 1er juin sur www.ecoleduvindebordeaux.com
Ateliers accessibles pour tous les visiteurs détenteurs d’un pass BFV

Découvrir la destination touristique « vignoble bordelais » avec Gironde Tourisme

Pour promouvoir l’œnotourisme dans la belle région viticole bordelaise, Gironde Tourisme a imaginé, au cœur des villages « appellations » le long des quais, cinq espaces “Irrésistible vignoble”. En se détendant sur des transats ou en échangeant aux comptoirs, chacun pourra trouver des idées d’activités et destinations dans le vignoble. Cinq espaces thématiques représenteront la diversité bordelaise (avec notamment une forte mise en valeur des labellisés Vignobles & découvertes) : Les fêtes dans le vignoble (musique, animations, showroom évènementiel) – Bien-être dans le vignoble (cosmétiques, massages, activités douces, etc) – Se balader dans le vignoble (vélo, Iconiques, croisières-dégustations, rando) – En famille dans le vignoble (animations enfants) – Dormir dans le vignoble. Ce stand sera également l’occasion de découvrir le magazine « Pulpe ! », véritable mine de bons plans à l’approche des vacances d’été (disponible dans tous les Offices de Tourisme du vignoble bordelais, les hébergements girondins et auprès des labellisés Vignobles & Découvertes).

www.bordeauxwinetrip.fr

Escapade bruxelloise

Ville invitée d’honneur de Bordeaux Fête le Vin, Bruxelles aura son village dédié, situé à l’espace Cailhau. Côté culture, les festivaliers pourront découvrir en avant-première le Festival de la BD qui se tiendra à Bruxelles en septembre. Les participants pourront y voir le ballon géant Le Chat de Geluck, acheter des figurines de leurs personnages préférés et, avec un peu de chance, gagner un week-end dans la ville de Bruxelles via un jeu concours sur photomaton. Les festivaliers sont aussi invités à venir créer une fresque participative monumentale en l’honneur de la ville de Bruxelles.

Côté gastronomie, les fleurons de la gastronomie belge seront à l’honneur, entre gaufres revisitées par le Chef Yves Mattagne en version salée et sucrée, traditionnelles croquettes de crevettes, fromages, et autres mets traditionnels.

Exposition « Picasso, l’effervescence des formes »

Au bout de la route des vins, la Cité du Vin fait aussi partie de la fête. Poussez ses portes pour découvrir (du 15 avril au 28 août) l’exposition « Picasso, l’effervescence des formes ». Réunissant plus de 80 œuvres, cette exposition met en lumière la place du vin et des alcools populaires dans l’œuvre de Picasso. Pour l’occasion, la Fondation pour la culture et les civilisations du vin a invité à ses côtés l’historien et critique d’art Stéphane Guégan, comme commissaire scientifique.

Plus d’informations sur www.laciteduvin.com

Plus d’informations : www.bordeaux-fete-le-vin.com 

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L’inquiétude des producteurs de spiritueux

Les spiritueux avaient doucement retrouvé des couleurs en 2021 après la réouverture des Cafés Hotels Restaurants (CHR), et le lent redémarrage des ventes en grandes surfaces et la reprise des exportations, en particulier en Amérique du Nord et en Asie. Mais la situation se fragilise à nouveau en 2022 avec une consommation atone dans l’Hexagone et surtout une forte tension sur les matières premières et les matières sèches.

L’horizon n’est pas tout rose pour les spiritueux. Alors que les exportations avaient bien repris notamment en Amérique du Nord (44% des ventes) et en Asie (29%) en 2021, elles semblent marquer un coup d’arrêt depuis quelques semaines tout comme les ventes en GD qui ralentissent surtout depuis le début de l’année (227 M l.), en particulier les whiskies et les anisés. En 2021, les spiritueux étaient en recul de 2% en volume, plutôt stables en valeur (-0,2%) mais les prix de vente sont à la baisse (en moyenne de 2,5 % en un an), la faute au pouvoir d’achat en berne, tandis que les coûts de production ne cessent d’augmenter. « Nous rencontrons des difficultés d’approvisionnement de matières premières comme de matières sèches, de prix, de délais et de gestion des stocks » rappelle Thomas Gauthier, directeur de la FFS. Et de rappeler la tension sur les céréales mais également sur les fruits et les raisins à cause des aléas climatiques, et sur les matières sèches, bouchons, étiquettes, cartons…  Le verre a enregistré des hausses tarifaires jusqu’à 60%, le blé a augmenté de 50 %,le papier-carton de plus de 30%, l’électricité de 55%, le gaz de plus de 50 %,… ce qui pourrait devenir problématique notamment pour les IG (Indications Géographiques)  comme le cognac et l’armagnac pour la prochaine campagne de distillation.  L’augmentation des prix avec l’inflation pourrait également aggraver la situation notamment à l’export.

Les gagnants sont les rhums, les alcools blancs et les liqueurs de fruits

En France, la progression des diverses catégories apparait très hétéroclite selon les circuits : en GD, le whisky caracole toujours en tête des ventes (44,2 % des volumes) devant les anisés en recul mais ce sont les alcools blancs (gin, vodka, tequila), les rhums et les liqueurs de fruits qui accaparent les meilleures progressions ; en CHR, ces trois catégories sont plébiscitées avec un retour à la normale sans toutefois retrouvé la situation de 2019. Tandis que l’aromatisation tous spiritueux (et en particulier les rhums arrangés) tend à se développer, le bio et le sans alcool ne semblent guère remporter les suffrages en magasin, à l’exception d’une demande  de produits très locaux pour le bio. Pour les no-alcool qui ne peuvent afficher « spiritueux » sur leurs bouteilles (la règlementation européenne impose un degré minimum de 15% vol), les résultats sont encore difficilement mesurables mais le président de la FFS, Jean-Pierre Cointreau, estime qu’avec 0,8 % des ventes en GD et plutôt en baisse, il n’y a pas d’inquiétude à avoir : « Il y a régulièrement une émergence ponctuelle des ce type de boissons à bas degrés souvent en lien avec la défiscalisation mais ils sont souvent très chers. On constate davantage une tendance au boire moins mais mieux ».

L’enquête menée au Salon de l’agriculture en février dernier auprès des visiteurs du stand initié pour la première fois par la Fédération Française des Spiritueux a démontré un manque de connaissance flagrant du terme Spiritueux. Néanmoins, elle a aussi mis en avant une belle côte de sympathie pour les différentes familles qui les composent (rhum, gin, vodka whisky…). « Elles sont plutôt associées à la convivialité et nos visiteurs déclaraient en consommer régulièrement, seuls ou en cocktails, se félicite Jean-Pierre Cointreau. La premiumisation s’est clairement accentuée depuis la crise sanitaire, avec une consommation plus haut de gamme à domicile ».

Davantage d’actions de prévention et formation

La FFS qui a enregistré dix nouveaux adhérents en 2021, deux en 2022  (La Fédération du Whisky de France et le Syndicat des Distillateurs Indépendants) poursuit ses actions en particulier dans le cadre de la campagne Prévention & Modération en aidant le financement des opérations de la Prévention routière, de sensibilisation au zéro alcool pour les femmes enceintes par la SAF France, de formations des professionnels avec la FCD et l’UMIH (sur l’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs), de formation des bénévoles des banques alimentaires.… 5 M€ ont ainsi été investis en trois ans. Les comportements à risque ont déjà fortement baissé (10% de consommateurs quotidiens contre 20% il y a 20 ans, – 25% de binge drinking des plus jeunes et – 30% de consommation régulière à 17 ans entre 2014 et 2018). La Fédération poursuit également son engagement en matière de e-labeling des bouteilles pour davantage d’informations via les QR Codes (valeur énergétique, ingrédients…) avec un objectif de 66 % des volumes produits et mis en vente sur le marché européen à fin 2022 (déjà la moitié en 2021). Des négociations sont en cours sur le réemploi des bouteilles dans le cadre des règles européennes.

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Crus Bourgeois : en vue du prochain classement…

Il tombera en 2025 et il s’agit déjà de se préparer aux engagements. Ainsi, l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc dévoile sa feuille de route en cinq points que Terre de Vins vous délivre.

L’environnement, à juste titre, est dans toutes les pensées et c’est le premier point de cette feuille de route. Trop engageant d’imposer l’agriculture biologique sur 249 propriétés, l’Alliance en reste aux « bonnes pratiques » du label d’État HVE et s’appuiera aussi sur les démarches mises en place par le CIVB. « Il est essentiel pour notre famille d’intégrer la dimension environnementale dans notre classement. Nous ressentons le besoin des consommateurs mais aussi la volonté́ de nos adhérents d’avoir une viticulture plus durable », souligne Franck Bijon, président de l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc. Le deuxième point, non loin du premier, concerne l’engagement solidaire et collectif. Les problématiques de production et de commercialisation sont différentes selon les tailles des domaines et l’Alliance entend mettre en place des projets de solidarité et d’entraide viticole comme le prêt de matériels par exemple. Aussi, des webinars seront organisés autour des sujets techniques, technologiques ou de commercialisation. « Une des richesses des Crus Bourgeois est notre diversité. Nous souhaitons à l’avenir miser davantage sur le collectif pour faire face aux difficultés de production mais aussi pour anticiper les problématiques futures. Ensemble nous irons plus loin », confie Franck Bijon. Le troisième point est celui de l’engagement pour l’innovation. Les questions de communication et de packaging ont une grande importance, un sticker d’authentification sera apposé sur toutes les bouteilles avec de nombreux contenus (vidéo, carnet de dégustation…). Plus largement, l’Alliance compte s’engager sur l’ensemble du territoire médocain, ce qui constitue le quatrième point. Des projets en commun sont à l’étude avec des acteurs locaux comme le Parc naturel régional du Médoc. Cet engagement sera formalisé annuellement autour de guides de bonnes pratiques en lien avec des associations. Enfin, le cinquième et dernier point consacre le lien avec le consommateur avec des opérations de promotion nationales et régionales. On peut citer Good Wines Only, le premier festival des Crus Bourgeois du Médoc en partenariat avec Terre de Vins, qui a fait une première étape à Bordeaux pour la Fête de la musique et qui compte aller à Paris d’ici 2024.

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Bienvenue en Beaujonomie : expression de la richesse géologique

Ce week-end a eu lieu la troisième édition de Bienvenue en Beaujonomie. Placé sous le signe d’une très forte chaleur, il le fut aussi sous celui de la convivialité, de la découverte, de la bonne chère et évidemment des belles cuvées. Côté découverte, nous avons démarré avec l’espace Pierres Folles, à Saint-Jean des Vignes.

Comprendre la richesse géologique du Beaujolais

Riche d’une histoire géologique mouvementée et complexe, le Beaujolais est désormais réputé pour la grande diversité de ses terroirs. Ce qui explique la reconnaissance des dix crus, et l’ambition de plus en plus partagée de valoriser climats et lieux-dits, voire de les faire évoluer en premiers crus. Granits (roses), pierres bleues (volcaniques), schiste, gneiss, argilo-calcaire, sables, limons : tous ont leurs particularités et influencent le style de vin produit.

L’Espace Pierres Folles comprend un musée géologique ainsi qu’un sentier géologique. Il est né de la découverte d’un fossile dans ce qui était à l’époque une carrière, de l’entreprise Lafarge, qui fut alors ouverte aux scientifiques et étudiants pour poursuivre les recherches. L’espace fut inauguré en 1988 par Haroun Tazieff et le musée crée en 1992,

Le sentier (de moins d’un kilomètre) offre une rétrospective grandeur nature de l’histoire géologique de la région, où l’on peut lire plus de 165 millions d’années d’histoire par les affleurements et les panneaux explicatifs, du jurassique à l’ère tertiaire. On y apprend par exemple que plusieurs millions d’années avant notre ère, le Beaujolais était une région côtière et la France majoritairement sous les eaux.

Comprendre l’impact du sol sur le profil des vins

Pour illustrer cet impact, Sylvain Flache, directeur de la cave coopérative des Vignerons des Pierres Dorées, nous a présenté quatre cuvées : Gravette, Gneiss, Schiste et Pierre Bleue, de la gamme « les pépites des pierres dorées ». Chaque terroir est élevé en foudre dédié de 3000 litres pendant un an minimum.

La cuvée Pierre Bleue est la plus reconnaissable d’entre toutes, cette roche laissant une empreinte particulière déjà connue des amateurs de Côte-de-Brouilly. Intensité, charnue, épicée et fruitée (cerise principalement) : la signature de cette roche d’origine volcanique est évidente.

La gravette désigne les cailloux anguleux calcaires du Jurassique, et l’on retrouve dans cette cuvée la fraîcheur et la minéralité portant les fruits rouges éclatants, dotée d’une belle tension.

La cuvée Gneiss (bio) sera à la croisée des deux, avec une belle acidité et fraîcheur minérale, tout en développant des arômes épicés enrobés.

La cuvée Schiste enfin, roche sédimentaire parmi les plus anciennes, tient sa promesse de mêler finesse et complexité, aux tanins fins et à la concentration aromatique marquée.

Chaque cuvée : 9,50€
https://www.vignerons-pierres-dorees.fr


Une Grande Dégustation des 10 crus du Beaujolais est organisée à Paris le 4 juillet 2022. Si vous êtes professionnels, vous pouvez vous y inscrire en envoyant un mail à mmurgia@terredevins.com. Toutes les informations en cliquant sur ce lien.

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Cognac: une autoroute de grêle

Les épisodes de gel avaient déjà mis à rude épreuve les nerfs des vignerons cognaçais avec au final des conséquences supportables. Cette fois, l’orage de grêle de la soirée du 20 juin a fait beaucoup de mal.

On évoque souvent l’image du couloir pour signifier le passage des averses de grêle où, sur quelques kilomètres de largeur, la nature mâche les vignes. Le quart d’heure d’orage du soir du 20 juin 2022 a pris une autre dimension, celle d’une autoroute de grêle partant des bords d’estuaire pour fondre jusqu’à Cognac, broyant au passage des vignobles autour de Saint-Genis de Saintonge, Clion-sur-Seugne, Marignac, Réaux-sur-Trèfle, Jarnac-Champagne, Salles-d’Angles, Angeac-Champagne, Gimeux, etc. « Souvent la grêle nous impacte ici ou là car nous avons un vignoble dispatché sur Genté, Salles-d’Angles et Germignac, cette fois pas une parcelle n’est épargnée, c’est de la folie, des vignes sont impactées à 30%, d’autres à 60% et certaines à 100% », explique Patrick Drouet qui a assisté à cette terrible tempête en compagnie de sa fille qui souhaite prendre la suite. « Le ciel était jaune à l’horizon plein ouest, j’ai téléphoné à un ami de Saint-Genis, il m’a dit qu’il grêlait à plein temps, je savais que ça arrivait, ma fille a compris les moments douloureux du métier », ajoute Patrick Drouet.

Au matin du 21 juin, les vignerons sont allés voir l’étendue des dégâts quand les routes n’étaient pas obstruées par des arbres couchés. Les premiers chiffres qui circulent évoquent autour de 10 000 hectares de perte avec par endroits, entre Angeac-Champagne et Juillac-le-Coq, des grêlons s’apparentant à des balles de golf. « On a le moral en berne », confie un vigneron de Jonzac. Certains viticulteurs sont assurés, d’autres non… Du côté de l’estuaire, au Château de Beaulon, un deuxième orage est venu frapper le vignoble au soir du 21 juin. « C’est celui qui nous a fait le plus de mal, j’ai fait le tour du domaine, on pourrait être autour de 20% de pertes », souligne Christian Thomas, le propriétaire du Château de Beaulon.

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Accords réussis en bord de Garonne

Hier soir, sous les lumières de la guinguette « La Belle Saison », rive droite de la Garonne, (Bordeaux), Terre de Vins et Les Crus Bourgeois du Médoc ont accueilli près de 700 amateurs pour une soirée alliant vins, gastronomie et musique. En ce jour de fête de la musique, nous avons demandé à quelques domaines parmi les 74 de cette grande famille médocaine au rendez-vous, et à un sommelier participant à la manifestation, de nous confier quelle chanson leur rappelait leur millésime en dégustation ce soir-là.

Henri Thomas, responsable techniqueChâteau d’Agassac 2019 Cru Bourgeois Exceptionnel Haut-Médoc

« Ce 2019 ressemble à Bohemian Rhapsody de Queen. Il est droit, élégant, fin et parfumé, affirmé, sincère. Il affiche le style Agassac dans toute sa splendeur. C’est une star humble ! »

Le parallèle musical de Benjamin Corenthin, sommelier et caviste mélomane (Joan Lartigau, Le Bouscat)

« Délicat, frais, raffiné,  ce château d’Agassac 2019 a le chic à la française, comme le titre « Mon Soleil » d’Ashley Park (Emilie in Paris) ».

Aurélie Anney, directrice commercialeChâteau Tour des Termes 2018, Cru Bourgeois Supérieur (Saint-Estèphe)

« Ce 2018 m’évoque le titre de Muse « New Born », car c’est mon premier millésime en tant que directrice commerciale à la propriété. C’est un millésime exceptionnel, certainement le plus beau fait par mon père depuis sa première vendange en 1982. Tous les facteurs humains et naturels étaient réunis pour la réussite de ce 2018. Il affiche un potentiel énorme, avec sa couleur très soutenue, sa belle structure tannique. Dans un équilibre parfait, il combine un profil riche et velouté, et une belle fraîcheur amenée par la combinaison de nos sols argilo-calcaires et graves. Il fera date ! »

Le parallèle musical de Benjamin Corenthin, sommelier et caviste mélomane (Joan Lartigau, Le Bouscat)

« Réglissé, presque anisé, ce vin plein de fraîcheur et gourmand en même temps rappelle un titre dansant, exotique, un peu épicé, avec une rythmique sud-américaine, comme  « La Rua Madureira » de Bon Entendeur vs Nino Ferrer. »

Julien Meyre, chef d’entreprise (présent avec deux domaines)Château Cap Léon Veyrin 2018 (Cru Bourgeois Supérieur, Listrac-Médoc)

« Ce millésime est riche, puissant, intense, comme une chanson de hard-rock, très métal, par exemple un titre d’Aerosmith. »

Le parallèle musical de Benjamin Corenthin, sommelier et caviste mélomane (Joan Lartigau, Le Bouscat)

« Complexe, à la fois concentré, avec des tanins puissants, intense, aromatique, mais à la fois élégant, ce vin a tout en même temps. Il arrive en conquérant, comme l’orchestration d’un Carmina Burana. »

Château Bibian 2018 ( Cru Bourgeois Supérieur, Haut-Médoc)

« Un vin souple, avec de la couleur, fin. C’est le bonbon pour un plaisir immédiat, comme un titre de Mika. » (Julien Meyre)

Le parallèle musical de Benjamin Corenthin, sommelier et caviste mélomane (Joan Lartigau, Le Bouscat)

« Un vin festif, jeune, facile, fait pour la fête, qui m’évoque le titre « Never Growing Up », de Mathieu Koss & Aloe Blacc. »

Avec cette première édition de « Good Wines Only », les Crus Bourgeois avaient à cœur de « partager, de façon fun et ludique, leurs valeurs, leur passion et d’apporter de la force à leur marque collective, pas forcément encore très connue du grand public », expliquait Franck Bijon, le président de cette grande famille médocaine. Une mission sans nul doute réussie, à observer les sourires sur les visages des propriétaires et représentants des propriétés, tout comme sur ceux des amateurs, à l’issue de la soirée.

Photos : @Solene Guillaud

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