L’Académie Amorim : 30 ans au service de la recherche et de l’innovation

En 2022, l’Académie créée par le leader mondial du liège, l’entreprise Amorim, fête ses 30 ans avec la remise de 2 Grands Prix qui ont établi sa notoriété à travers les décennies. Un engagement total au service de la compréhension des grandes problématiques du monde viticole.

Autant ôter un doute qui pourrait légitimement se poser. Non, l’Académie Amorim n’est pas une structure téléguidée par Amorim pour favoriser son activité et sa communication. Depuis l’origine en 1992, lorsque l’Académie a été lancée au bistrot du sommelier de Philippe Faure-Brac qui allait devenir quelques mois plus tard meilleur sommelier du monde, il a été question d’une parfaite indépendance sur les choix qui se feraient par le jury. Ce dernier, composé actuellement de 25 membres (journalistes, scientifiques, universitaires, chercheurs, entrepreneurs), représente 2 comités de sélection qui vont choisir soit annuellement le lauréat du Grand Prix Sciences et recherche (le premier créé à la naissance de l’Académie et présidé par Ophélie Neiman) soit bisannuellement le Grand Prix Innovation et Développement (créé il y a 5 ans). Chacun de ces prix est doté d’un chèque de 5000€.

Actuellement, les candidatures sont ouvertes jusqu’à début juin pour que les candidats soumettent leurs dossiers. Dans le premier cas, il s’agit de thèses de doctorat, souvent très pointues. Historiquement, les premières à avoir été récompensées s’articulaient autour de l’œnologie. Le premier lauréat en 1992, Pascal Chatonnet, avait ainsi travaillé sur « l’incidence du bois de chêne sur la composition chimique et les qualités organoleptiques des vins ». Puis ont été primés des travaux sur les levures, la couleur des vins, les arômes de vins. Avec toutefois une évolution intéressante qui suit celle des présidents du jury. Pendant 5 ans, ce fut le regretté et célèbre Jacques Puisaye qui joua ce rôle, puis le non moins regretté Robert Tinlau, ancien Directeur Général de l’OIV et aujourd’hui Jean-Marie Aurand, lui aussi ancien Directeur Général de l’OIV. Ainsi, progressivement, le champ des recherches mises en lumière s’est élargi, touchant aujourd’hui également le droit, l’histoire, l’économie mais toujours en lien avec le monde viticole.

Un accélérateur de croissance

Dans certains cas, le Grand Prix Innovation et Développement a permis d’accompagner le développement de jeunes structures. Ce fut le cas par exemple de Vinovae, lauréat en 2018. Le créateur des vinottes, ces petites bouteilles d’échantillons de vins et spiritueux s’est depuis fait un nom et cette solution est très largement utilisée parmi les professionnels. Notons au passage que ces bouteilles sont bouchées par des capsules à vis, et non du liège, ce qui n’a posé aucunement problème à l’Académie. Question d’indépendance là encore. En 2020, c’est La vie du vin qui a été primé pour sa solution de traçage des bouteilles du producteur au consommateur. Et chaque fois, la remise des prix est l’occasion pour l’Académie et ses membres (dont de nombreuses sommités comme Gérard Liger-Belair, Philippe Faure-Brac, Axel Marchal, Jocelyne Perard et de nombreux autres) d’organiser en région des tables rondes autour de problématiques viticoles locales.

Pour l’anniversaire des 30 ans, direction le Portugal avec une réflexion sur le changement climatique, plus que nécessaire à l’heure où le pays subit l’une des sécheresses hivernales les plus dramatiques de son histoire. Et pour connaître les 2 lauréats de chacun des Grands Prix, il faudra patienter jusqu’au mois d’octobre prochain. Nul doute qu’ils viendront encourager des travaux et initiatives fondamentaux pour le monde viticole.

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Cognac : « Cette guerre va forcément nous impacter »

Sur les 223 millions de bouteilles de cognac exportées dans près de 150 pays, la Russie représente un marché notable voire important pour certaines maisons cognaçaises. Laurent Vallet, propriétaire du Château Montifaud, nous explique les relations qu’il entretient avec la Russie et les conséquences de la crise actuelle.

Depuis quand entretenez-vous des relations commerciales avec la Russie et comment ce marché s’organise-t-il ? 

Notre partenariat avec notre client russe a démarré il y a un peu plus de 20 ans. Ce marché s’organise de façon classique avec un importateur national qui est en charge de la distribution sur l’ensemble du territoire, dans les différentes régions. Nous y avons construit une image de marque forte lors de nos multiples déplacements. Nous recevons en parallèle régulièrement des clients en visite au Château Montifaud afin de renforcer l’attachement des consommateurs à la marque. Ces visites sont organisées en collaboration avec notre importateur historique. La Russie a toujours été sensible au cognac et aux produits français en général. Je rappellerais que le français était la langue officielle à la cour des Tsars. Le cognac a une image très luxe dans ce pays et nous avons pu nous en rendre compte lors de nos voyages pendant lesquels de grandes réceptions étaient organisées pour nos présentations. 

Quelle est l’importance de ce marché pour le Château Montifaud, en termes de qualité, de quantité et de stabilité ? 

Cette zone est très importante pour nous car, selon les années, la Russie est notre premier ou second marché. Nous y exportons près de 100 000 bouteilles par an (équivalent 70cl) dont le VS et VSOP représentent la majorité du volume. Néanmoins nous vendons toutes nos différentes qualités avec une multitude de présentations (bouteilles, carafes). Ce marché était stable depuis les années 2010 et nous notons même une croissance notable depuis le début du Covid-19. Jusqu’à aujourd’hui, la situation sur le marché était très positive pour nous et nous avions de bons signaux pour l’année qui arrive.

On sait que la géopolitique influe sur les marchés, comment cette guerre engagée par la Russie en Ukraine risque-t-elle d’impacter votre commerce ?

Depuis le début de la pandémie mondiale du Covid-19 en 2020, il nous est très difficile de faire des projections à court et moyen termes. Nous naviguons un peu à vue et cette nouvelle crise ne fait que renforcer ce sentiment d’impuissance. Comme toujours, nous allons essayer de nous adapter au mieux à la situation et rester positifs ! 

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[Escapade Armagnac] Château de Léberon, éloge de la patience

La Gascogne est riche d’un patrimoine architectural foisonnant. Du cœur du Gers aux portes des Landes, châteaux médiévaux et bâtiments plus contemporains jalonnent les paysages de l’Armagnac. C’est à l’ombre de leurs voûtes, parfois pluriséculaires, que vieillissent patiemment les précieuses eaux-de-vie.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 2 : Château de Léberon

Éloge de la patience
Transmission et patience : si ces deux principes constituent les fondations de toute la culture armagnacaise, ils irriguent particulièrement la philosophie de la famille Rozès. Caroline, qui a rejoint son père il y a dix ans après avoir fait carrière dans la parfumerie, conduit de façon concomitante le domaine d’Aurensan (venu du côté maternel), où elle redonne vie notamment aux « cépages fantômes », et le château de Léberon (venu du côté paternel), domaine de 25 hectares – 13 de vignes – dont l’histoire remonte au Moyen Âge. Anciennement rattaché à l’abbaye de Flaran, le domaine fut repris au début du XVIe siècle par l’évêque Pierre-André de Gélas de Léberon, prenant alors son essor. Le bâtiment principal du château témoigne encore de cette période faste, avec ses fenêtres monumentales, ses restes de fresques du XVIe et surtout son impressionnante charpente en coque inversée : 22 mètres de long, 11 mètres de large, cette réalisation classée, en superbe état de conservation, figure parmi les deux ou trois du genre en France… Dans cet esprit de respect du temps qui passe, la gamme des armagnacs Léberon se compose exclusivement de millésimés, et les amateurs peuvent y dénicher de véritables trésors de la Ténarèze. On passe en un clin d’œil d’un 2000 au nez de figue séchée (70 €) à un 1984 évoquant la boîte à tabac, le gingembre confit, puis un sublime 1980 presque oriental dans ses notes d’amande et de datte, pour finir par un émouvant 1964 (380 €), d’une infinie délicatesse entre nougat et rancio. Tous ces armagnacs sont d’une remarquable authenticité, un délice pour les connaisseurs. À noter également : une délicieuse cuvée Solera 2001 (58 €).

32100 Cassaigne
06 63 55 32 79 – Site internet

Épisode 1 : Château de Gensac

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Vins de Savoie : en route vers les sommets enneigés

Terminées les vacances d’hiver pour la France entière mais ski de piste ou surf hors-piste, raquettes ou biathlon, les amateurs de neige se retrouvent volontiers autour d’un verre de vin de Savoie. Avant même d’arriver dans les stations d’altitude, diriger son regard vers les vignes de Savoie qui surplombent les routes et les rails, n’est-ce pas déjà les vacances ?

« Que ceux qui ont la plus grande descente empruntent la ligne de plus grande pente » : ainsi est légendé le dessin de skieuse qui orne l’étiquette de la cuvée CracBoum’Bu du domaine Saint Germain, un blanc d’assemblage souriant et léger à savourer au retour des pistes autour d’une grande tablée. Le domaine est certifié bio et tous ses vins sont à découvrir, depuis cette cuvée (14,50 €) jusqu’au plus complexe « Par-delà les Versants », qui fait rejoindre dans un même vin les raisins traditionnels de Savoie avec ceux du Valais et du Val d’Aoste tout proches, de l’autre côté des montagnes : petite arvine, roussanne, mondeuse blanche, marsanne, viognier et altesse (22,50 €). Parmi les rouges il ne faut pas manquer le persan, un ancien cépage remis au goût du jour (21,50 €) qui pourrait bien un jour s’afficher à côté de la classique mondeuse au palmarès des bouteilles gastronomiques des Alpes.

Autour de Chambéry

Le domaine Saint-Germain se trouve sur la Combe de Savoie, le vignoble qu’on a le plus de chance de bien voir depuis la route ou le train lorsqu’on se dirige vers les stations de ski savoyardes. Les vignes sont bien orientées vers le soleil et rares sont les jours où on les voit couvertes de neige car celle-ci y fond très rapidement, d’autant plus qu’elles ne se trouvent jamais très haut, entre 250 et 450 m d’altitude. Les paysages grandioses et le nature sont les grands atouts de la Savoie. Les vignerons y sont attentifs et se préoccupent de plus en plus des enjeux environnementaux en adaptent leurs pratiques culturales. Environ 15% du vignoble est certifié bio ou en conversion vers le bio.

Vaste choix de cépages

Si l’on découvre souvent les vins de Savoie avec ses blancs issus de cépage jacquère (comme Apremont ou Abymes) qui sont vendus dans leur jeunesse, il faut savoir que la région produit aussi des vins de gastronomie, comme le Chignin-Bergeron, la Roussette de Savoie, le Seyssel… Ces blancs demeurent majoritaires (70%) parmi les 16 millions de bouteilles vendues chaque année. Les nombreux cépages permettent la diversité de l’offre et une adaptation face aux bouleversements climatiques.

Seulement 2 077 hectares

Avec 2 077 hectares, trois AOP dont un crémant de Savoie et une multitude de terroirs et de communes, parfois indiqués sur l’étiquette, la Savoie ne représente qu’une goutte de liquide, 0,55% des appellations de France. Elle se distingue aussi par des vins de gardes, rouges ou blancs, qui méritent d’être attendus. La mondeuse du domaine Dupasquier, par exemple, commence à bien se déguster dans le millésime 2018, (12 €), avec ses parfums de fruits noirs épicés, sa bouche ample et savoureuse, sa longueur et ses tanins mesurés. Elle provient du vignoble de Jongieux, situé au-dessus du lac du Bourget, cher à Lamartine. En blanc, l’année 2017 prouve la capacité de la Roussette de Savoie à s’épanouir avec le temps. Elevée en bois, celle du domaine Philippe Grisard (à Cruet) a tout du bel âge, ampleur, complexité, longueur. Une chance que quelques bouteilles (26 €) soient toujours à la vente.

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Vieux Château Saint-André : le secret des Berrouet

Pour les amateurs du monde entier, le nom de Berrouet est intimement lié à la légende de Petrus. Plus confidentielle est la propriété familiale de cette brillante lignée de vinificateurs, installés depuis 1979 à Montagne Saint-Émilion. Rien d’étonnant : chez les Berrouet, on aime cultiver la discrétion.

Lorsqu’on prononce le nom de Berrouet, une petite étincelle s’allume dans l’œil des amoureux du vin. On songe tout de suite à Pomerol, aux argiles bleues, à la crasse de fer, au merlot, et à la légende de Petrus, l’un des crus les plus mythiques de la planète appartenant à la famille Moueix. Jean-Claude Berrouet y a vinifié plus de quarante millésimes. Pourtant, on peut avoir composé certains des vins les plus prestigieux au monde, et demeurer un adepte de la discrétion. C’est là, indéniablement, l’autre signature Berrouet : une irréductible humilité, et une réticence à se retrouver sous le feu des projecteurs.

Voilà qui explique, sans doute, que malgré la renommée de leur patronyme, les Berrouet aient préservé comme un jardin secret leur vignoble familial de la rive droite de Bordeaux, pourtant acquis en 1979. À cette époque, cela fait une quinzaine d’années que Jean-Claude Berrouet a rejoint les établissements Jean-Pierre Moueix pour prendre la direction des vignobles et de la partie négoce. Lui, le natif d’Itxassou au Pays Basque, qui a voulu faire du vin depuis l’âge de huit ans et a décroché son diplôme d’œnologue en 1962, fait déjà parler son talent sur les terroirs majuscules de Pomerol. Mais c’est sur une petite propriété de 4,5 hectares sur le plateau de Montagne Saint-Émilion, Vieux Château Saint-André, qu’il jette son dévolu pour écrire son aventure personnelle et familiale. Au fil des ans, il agrandit la surface, rénove la maison, et surtout il transmet la passion du vin à ses deux fils. C’est le cadet, Jean-François, qui rejoint son père à la tête de la propriété en 2002. « Tombé dans le vin quand il était petit », comme son frère aîné Olivier, « Jeff » Berrouet s’est forgé sa propre expérience, entre BTS viticulture-œnologie à Montagne, passage dans le Languedoc chez Gérard Bertrand puis à Irouléguy chez Jean Brana. Il n’a que 21 ans quand il arrive à Vieux Château Saint-André, et la transition se fait en douceur avec son père.

Entre Montagne, Lalande et Saint-Émilion

En 2008, Jean-Claude Berrouet prend sa retraite – du moins de sa « première vie dans le vin ». Tandis qu’Olivier prend sa suite à Petrus, Jeff lance avec son père une activité de consultant qui va l’amener à accompagner de nombreux domaines, à Bordeaux, dans d’autres régions françaises (chez Gérard Bertrand, chez Brana, chez Michel Guérard) et à l’étranger (Espagne, Californie, Argentine, Israël…) Une activité qui permet au jeune technicien « d’élargir les perspectives et de se remettre en question, car de très bons vins, il y en a dans de nombreux pays. » Toujours en cultivant une philosophie qu’il résume ainsi : « le fil conducteur, c’est la matière première, c’est elle qui nous guide en permanence. Rentrer des raisins mûrs et sains, et surtout, chercher la typicité d’un terroir. Un vin doit raconter l’histoire de son sol et du climat sous lequel il a été bercé. Ensuite, c’est de la recherche d’équilibre, de finesse et de soyeux dans les tannins ». Voilà qui paraît simple en apparence, mais si tout le monde savait faire du « Berrouet », cela se saurait.

Continuant à développer le vignoble familial, Jeff Berrouet est désormais, depuis 2019, à la tête de 22 hectares en Montagne Saint-Émilion (divisés en deux entités, Vieux Château Saint-André et le tout nouveau Château Bonneau), 4,5 hectares en Lalande-de-Pomerol (Château Samion) et 3 hectares en Saint-Émilion (à Saint-Christophe des Bardes, sous la toute nouvelle étiquette Château Hyon la Fleur). Ce qui lui permet de jouer avec une jolie mosaïque de terroirs, allant des argilo-calcaires de Montagne aux argiles fines et aux graves de Lalande… Cette diversité s’exprime à travers la gamme, aujourd’hui composée de quatre vins – 2019 étant le premier millésime de Bonneau et de Hyon la Fleur. Renouvelant patiemment son matériel végétal mais s’appuyant sur un joli patrimoine de vieilles vignes plus que quinquagénaires, Jeff conduit son vignoble sans le moindre herbicide ou produit de traitement CMR, tendant autant que possible vers le bio sans en revendiquer, pour le moment, la conversion… Côté vinifications et élevage, on est dans la dentelle : remontages en douceur, fermentations maloctiques en cuve, assemblages précoces après « malo », élevages de 12 mois partagés entre barrique (pas plus de 20% de bois neuf) et, depuis 2020, amphores à hauteur de 10%. Une approche pragmatique et sensible qui lui permet de signer des vins de belle facture, francs et sincères, dont la clarté de style et le prix accessible devraient en faire un plaidoyer pour la réconciliation bordelaise auprès de tous ceux qui se sont détournés des vins girondins. Aficionado de rugby, amoureux de l’Espagne et passionné de vin, Jeff Berrouet produit des vins qui lui ressemblent, et qui perpétuent fièrement le nom de sa famille. Sans esbroufe mais avec cœur, ils s’invitent naturellement dans notre vinothèque personnelle.

« Terre de Vins » aime :
Château Bonneau 2019 – Montagne Saint-Émilion : premier millésime de cette propriété reprise par Jeff Berrouet en 2019, située sur un terroir plus argileux que Vieux Château Saint-André. On parlera volontiers de « buvabilité » pour caractériser ce vin franc et souple, aux tannins fondus et au fruit suave, signé par une jolie sucrosité et une certaine gourmandise. 12,50 €.
Vieux Château Saint-André 2019 – Montagne Saint-Émilion : l’étiquette « historique » de la famille Berrouet, née sur un beau terroir argilo-calcaire. On devine un côté racé dès le premier nez, élégant et profond. Densité, touche florale, mais surtout de l’énergie, une trame tannique ciselée qui soutient une matière charnue et juteuse. Un vin très tactile et séveux, avec du fond et un beau potentiel de garde, comme en atteste la dégustation de millésimes plus évolués. 16 €.
Château Hyon la Fleur 2019 – Saint-Émilion : également le premier millésime de Jeff Berrouet sur ce terroir de Saint-Christophe des Bardes. Le merlot s’exprime ici dans la verticalité, sur un registre d’un abord presque strict, tendu, traçant, mais avec beaucoup de finesse et de séduction dans la texture. Un vin « propulsif » à suivre de près. 32 €.
Château Samion 2019 – Lalande de Pomerol : pulpeux, délié, digeste, ce 100% merlot se déploie sur un profil très caressant, porté par des tannins fins et un fruit sapide, d’une jolie gourmandise. 18 €.

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La Bourgogne vise officiellement la neutralité carbone

L’interprofession dévoile Objectif Climat, un plan mené pour atteindre la neutralité carbone du vignoble d’ici 2050.

Le vignoble bourguignon peut-il contribuer à la lutte contre le changement climatique ? Oui, estime le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). L’organisme, qui fédère les 3600 domaines, 270 négoces et 16 caves coopératives de la région, lance pour ce faire Objectif Climat. Un programme mené en collaboration étroite avec la société Adelphe, spécialisée dans le recyclage des emballages des entreprises.

L’idée est d’accompagner le vignoble bourguignon vers des baisses d’émissions de CO2, dans le cadre de la stratégie de neutralité carbone de la France à l’horizon 2050.

Les emballages dans le viseur

Première étape : effectuer une série de mesures complémentaires au bilan carbone de la filière, effectué fin 2021. Puis proposer une série de mesures aux producteurs souhaitant réduire leurs émissions de gaz carbonique. « Les entreprises ne disposent pas toujours des capacités techniques et financières pour identifier précisément et mettre en place les changements majeurs nécessaires pour contribuer à la neutralité carbone », rappelle Sophie Wolff, directrice déléguée d’Adelphe. Seront particulièrement ciblés les emballages, qui représenteraient « entre 30 et 40 % » du carbone émis par la filière vin. La méthodologie doit être proposée « dès la fin du second semestre 2022 ».

Limitation, mais aussi captation du CO2

Mais le projet vise plus haut. Au-delà de la limitation des émissions, Objectif Climat veut développer la captation de ces gaz dans le vignoble bourguignon. Une ambition qui passe par le développement de la biodiversité (enherbement, arbres, haies…) dans les vignes, notamment via l’agroforesterie. Cette démarche « ouvre la possibilité d’une remise en question de nos schémas usuels de production et de consommation, à savoir l’exploitation de la terre sans perception des limites de ses ressources », estime Bourgogne vigneron à Vosne-Romanée et membre de la Commission Technique du BIVB en charge du dossier.

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1982 – 2022 : Tariquet fête les 40 ans de sa cuvée Classic

Domaine incontournable du Sud-Ouest de la France, Tariquet a connu une histoire exceptionnelle qui remonte à 1982 lorsque le tout premier vin blanc des Côtes de Gascogne voyait le jour. Un succès jamais démenti depuis lors.

En quatre décennies, Tariquet est devenu un nom célèbre. Et synonyme de vins de qualité, faciles à boire et proposés à des tarifs très corrects. Et pourtant, tout cela n’était pas écrit lorsque la 4ème génération avait repris le domaine en 1972. A l’époque, Yves Grassa et sa sœur Maïté reprennent le domaine, constituent une société avec leur père Pierre et développent les ventes des Bas-Armagnacs produits au château. A l’époque, il n’est pas question de vin. Surtout dans cette région si farouchement ancrée dans sa tradition de production de spiritueux de caractère. Pourtant, quelques années plus tard, la situation délicate au niveau commercial va venir tout bouleverser. Pour la première fois en 1981, Yves et Maïté osent produire du vin blanc dans ces Côtes de Gascogne qui n’affichent pas encore leur nom (les vins ont obtenu l’agrément en « vin de pays Côtes de Gascogne » en 1982, un décret fixant alors les conditions de production). Avec une idée : produire des vins à base d’ugni blanc, frais et digeste, reflétant la fraîcheur océanique du climat. Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Rapidement, la notoriété va arriver pour cette cuvée « Classic » qui va prouver tout le potentiel de ce terroir viticole. Le 40ème millésime actuellement disponible sur le marché ne déroge pas à la règle. Simplement, son assemblage a quelque peu évolué dans le temps. Au colombard qui avait été ajouté dans les années 1980 se sont greffés depuis le gros manseng et le sauvignon, chacun à hauteur de 10%. Le vin présente une très belle tension, un milieu de bouche présent et une grande fraîcheur. Le faible degré alcoolique (10,5°) n’est pas étranger à cette facilité de dégustation qui le caractérise.

Une 5ème génération et une gamme qui s’étoffe

Yves et Maïté ont pris une retraite bien méritée et ont laissé la main à Armin et Rémy, les fils d’Yves, en 2005. Amoureux de leur terroir, ce sont eux qui gèrent aujourd’hui les 1125 hectares du domaine (dont 120 consacrés à la production de Bas-Armagnac). Dans les temps à venir, le domaine pourrait encore s’agrandir pour atteindre les 1300 hectares, mais toujours en pleine propriété, un élément fondamental constitutif de l’ADN de Tariquet. N’imaginez toutefois pas une marée ininterrompue de vignes qui serait dommageable à la biodiversité et une porte d’entrée aux maladies. Ici, on compte 1 hectare de zone d’intérêt écologique pour 3 hectares de vignes. Ces forêts et zones humides partout présentes sont gérés en collaboration avec le Conservatoire des Espaces Naturels. Et comme un hommage à l’esprit d’audace de leurs prédécesseurs, les deux frères continuent d’innover, d’imaginer de nouvelles cuvées qui viennent écrire une page nouvelle. C’est ainsi qu’ils ont lancé la cuvée « Entracte », un vin effervescent millésimé zéro dosage. Cet assemblage de 75% de chenin et 25% de chardonnay est produit selon la méthode Charmat. Elevé 6 à 8 mois sur lies fines, il est résolument tourné vers un joli fruité délicat, parfait pour éveiller les papilles à l’apéritif. Sa relativement faible pression (3 à 3,5 bars) permet son bouchage en capsule couronne. Un parti pris qui casse résolument les codes… On pourrait également citer la cuvée « Imprévu », majoritairement constitué de riesling complété par de l’ugni blanc ayant connu une macération pelliculaire. Un ovni viticole dans la région mais original. Très vif et frais, il ne titre que 9,5° naturellement (aucune désalcoolisation n’a été réalisée), de quoi ravir tous les amateurs de vins peu alcoolisés. On pourrait citer encore les « Dernières grives », un très joli vin moelleux à l’équilibre sucre/acidité bien maîtrisé ou bien encore la dernière cuvée de Bas-Armagnac « Montreur d’Ours ». Clin d’œil aux origines de la famille qui pratiquait dans le passé ce métier, ce spiritueux riche, rond et gourmand, oscillant entre notes de fruits confits et jolies pointes grillées, rend hommage au cépage Plant de Graisse (70% de l’assemblage) réintroduit par la famille en 2001.

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Réalité virtuelle dans le vignoble

Cette toute jeune société, portée par deux entrepreneurs dynamiques, a pour objectif de dynamiser l’approche oenotouristique par le développement de la réalité virtuelle. Un mouvement naissant au potentiel immense dans les prochaines années.

Matthieu Varon et Louis Thouard. Leurs noms ne vous sont pas encore familiers mais ils pourraient bien rapidement le devenir. A peine sortis de leurs études, les deux amis passionnés de vin (l’un a fait un IUT gestion des entreprises et des administrations, l’autre un BTS Vigne et Vin puis une formation technico commerciale orientée vin et spiritueux) ont décidé de créer leur entreprise. Avec une idée forte : les domaines viticoles ne disposent pas aujourd’hui d’un outil puissant leur permettant de communiquer autrement auprès de leur clientèle professionnelle et particulière. Ils ont donc imaginé la première entreprise proposant une solution de réalité virtuelle spécialisée dans le domaine viticole. Concrètement, ils proposent aux domaines prospects de venir réaliser des prises de vue sur place. Une fois montée, la visite interactive permet à quiconque de pouvoir explorer à sa guise l’ensemble du vignoble et des infrastructures, qu’il s’agisse de la cuverie, des chais ou du caveau. « Contrairement à Google Street View, il ne s’agit en aucun cas d’une succession d’images reliées entre elles mais bien d’un parcours permettant une approche pédagogique », précise Louis. En effet, pour chaque étape, le vigneron peut faire incruster des éléments informatifs, comme la typologie des sols ou des fiches techniques relatives à chacune des cuvées lorsqu’il s’agit du caveau. Avec, et c’est important, la possibilité d’intégrer également la possibilité d’acheter les bouteilles présentées dans ce cadre, ce qui est un réel relais commercial pour le vigneron.

Une expérience immersive qui trouve son public

Il y a seulement 5 ans, personne n’aurait imaginé mettre un casque de réalité virtuelle pour s’immerger totalement dans un lieu sans s’y trouver physiquement. C’est aujourd’hui quelque chose de beaucoup plus commun, pratiqué dans de nombreux secteurs comme l’immobilier qui ont bien compris tout l’intérêt que cela pouvait représenter. En effet, lors d’événements grand public ou professionnels comme des salons, le domaine a la possibilité de louer différents casques et ainsi de proposer une introduction in situ plus vraie que nature avant même d’initier la dégustation. De quoi créer une proximité nouvelle avec un domaine mais aussi d’apporter une certaine notion de traçabilité puisque les utilisateurs vont pouvoir constater en images ce qui est pratiqué tant au niveau cultural qu’en termes de vinification ou d’élevage. Pour pouvoir utiliser ce service, les domaines prennent un abonnement mensuel qui inclut plus ou moins d’options selon la formule (de 29,9€ à 49,9€ par mois), le tout sans engagement. Ils ont alors accès au lien vers leur vidéo interactive avec lequel ils peuvent communiquer. Celui-ci peut aussi être décliné sous forme de QR Code à apposer directement sur les bouteilles pour que les clients potentiels puissent vivre l’expérience sur leur téléphone. Quant au contenu réalisé par Wine Vision, il est possible de régulièrement le mettre à jour, notamment en suivant le rythme des saisons pour un rendu encore plus proche du réel. L’entreprise, qui a levé ses premiers fonds début 2021, vient de lancer un second tour de table auprès d’investisseurs. Des équipes en cours de renforcement devraient permettre de toucher davantage de clients. Une quarantaine ont déjà été séduits dans la plupart des régions françaises, une vingtaine devrait bientôt les rejoindre. Et plus tard l’étranger, peut-être. Une bien belle initiative qui devrait se généraliser rapidement tant elle permet de créer un lien nouveau avec les clients mais aussi de la valeur supplémentaire.

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Six Nations Rugby : quel vin pour France-Ecosse ?

En Terrasses du Larzac, au Clos Aguilem, le Français Jean-Charles Auffret et l’Ecossais Andy Jarvie préparent les verres et affûtent le tire-bouchons en attendant France-Ecosse ce samedi 26 février à 15h30.

En 2015, Jean-Charles Auffret, avec le soutien actif d’une vingtaine d’amis amoureux du vin créée le Clos Aguilem. Le domaine de 6,7 hectares est situé en contrebas du plateau du Larzac et sous son influence rafraîchissante. Jean-Charles Auffret y pratique avec l’aide de son compagnon, Andy Jarvie, une viticulture de précision avec un minimum de chimie, un maximum d’huile de coude et des vinifications et des élevages qui visent à la fois tension et profondeur.

Jean-Charles Auffret est Français ; Andy est Ecossais (et tient avec une amie Australienne le bar à vins Nomad à Neffiès près de Pézenas). Que boiront-ils ce samedi devant le match France-Ecosse ?

Notre Pur Carignan 1959 [19 €] pour l’Ecosse : il a la fraîcheur et le piquant du Quinze du Chardon !” entame Jean-Charles. “Je suis d’accord”, renchérit Andy, “et surtout parce que c’est un vin d’hiver pour moi, un vin solide avec un beau boisé, un vin qui réchauffe le cœur. Je me dis qu’il m’a manqué dans mes moments de rugby en Ecosse qui ont tous à voir avec l’hiver et le froid ! D’abord, à l’école, le rugby était obligatoire et c’était un sport que nous pratiquions l’hiver. L’hiver en Ecosse en short, je vous le recommande ! Et quand nous allions voir les matchs à Murray Field en plein vent avec mes parents, nous étions bien au frais !

Et le Quinze de de France ? Même unanimité : “Notre Kiara [18 €] ! Assemblage très complexe de tous les cépages emblématiques de notre terroir des Terrasses du Larzac : Carignan, Cinsault, Grenache, Syrah”, explique Jean-Charles Auffret, “Kiara a la puissance de la Syrah en pack avant, le tempérament incisif à l’attaque du Carignan, la subtilité de jeu du Cinsault et le fruit audacieux et enrobant du Grenache pour le muscle, c’est tout le Quinze de France !

Un pronostic ? Celui d’un beau match ! On se souvient que l’Ecosse et la France ont formé dès le XIIIème siècle un pacte contre l’Angleterre, the Auld Alliance. “L’Ecosse et la France aiment s’affronter au rugby!”, résume Andy, “tout comme la France et l’Irlande [comme nous l’avait expliqué Isla Gordon du domaine la Sarabande à la veille de France/Irlande], d’ailleurs pour tout vous dire, je suis moitié Ecossais, moitié Irlandais !”.

Rendez-vous samedi 26 février à 15h15 pour les hymnes, ne manquez pas Flower of Scotland !

Crédit Photo : Rodolphe Travel et Lucile Carmet pour Vitinova

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Cérémonie des César : et les lauréats des vins dégustés sont…

Ce vendredi 25 février aura lieu la 47ème cérémonie des César. Ce moment phare du cinéma français sera suivi du traditionnel dîner de gala au Fouquet’s. Alors, que vont boire les lauréats ce soir ?

Chaque année, la question revient fiévreusement. Est-ce que la cérémonie des César sera à la hauteur ? Régulièrement ponctuée de coups d’éclats, ses maîtresses et maîtres de cérémonie ne font pas toujours l’unanimité. Pour ce millésime 2022, c’est à un habitué de ce genre si compliqué qu’a fait appel l’Académie. Aux côtés de la Présidente de la soirée, la réalisatrice Danièle Thomson, Antoine de Caunes animera pour la 10ème fois l’évènement, 26 ans après sa première fois. Nul doute qu’il insufflera toute son énergie et son humour plus de 3 heures durant pour débrider un public parfois figé comme leurs doubles au musée Grévin. L’aura, l’aura pas ? La question va revenir comme une ritournelle pas moins de 24 fois pour autant de catégories récompensées. 126 nominations ont d’ores et déjà été annoncées, avec plusieurs grands favoris à commencer par le très réussi Illusions perdues (15 nominations), Annette du grand Leos Carax (11 nominations), Aline (10 nominations) et Bac Nord (7 nominations). A l’issue de ces quelques heures où la magie des sketches (on l’espère) succèdera à l’émotion de la liste des gens de cinéma disparus dans l’année, où les discours originaux se feront trop rares au regard de tous les autres trop longs et ennuyeux, tous les lauréats auront le privilège de se rendre au Fouquet’s, mythique brasserie des Champs-Elysées partenaire depuis 1977, pour le non moins mythique dîner en leur honneur.

3 vins mis à l’honneur

Pour se remettre de ses émotions, tous les convives auront le plaisir de déguster un menu élaboré comme l’an passé par le célèbre chef triplement étoilé Pierre Gagnaire. Conçu plusieurs mois à l’avance, il débutera par une rillette de haddock, encornets à l’ail noir et salade d’hiver. Il se poursuivra par un pavé de lieu jaune meunière, anchois demi-sel, salsifis glacés pour se terminer par une clémentine givrée César 2022. Et avec tout cela, que vont boire toutes ces stars réunies ? De grands noms ? De très grands crus mondialement célèbres ? Eh bien pas vraiment. Là aussi, la constance est de mise puisque c’est le champagne Comtesse de Cérhès 1er cru qui ouvrira le bal comme en 2021 puis la soirée sera placée sous le sceau du bordelais, et plus particulièrement celui de Baron Philippe de Rothschild. Ce sont en effet le Graves Blanc « Baronne Charlotte » 2019 et le Pauillac « Baron Nathaniel » 2018 qui accompagneront les plats. Des vins classiques, de belle facture, élaborés par les œnologues du Groupe qui gère notamment, outre ces vins de marque, l’iconique château Mouton-Rothschild. Santé et félicitations par avance aux lauréats !

47ème cérémonie des Césars
Diffusion en clair sur Canal+ ce vendredi 25 février à partir de 20h55

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