[ENTRETIEN] Erik Orsenna : « le vin pourrait être l’autre mot de l’amitié »

Lauréat du Prix Goncourt 1988 pour son roman « L’exposition coloniale », l’écrivain et académicien* Erik Orsenna est un grand voyageur, passionné des mers, des océans et des fleuves, amoureux des paysages comme il est amoureux des mots, et un fin connaisseur du monde du vin. Entretien avec un inlassable curieux, prônant une « acupuncture du plaisir » et pour qui le vin, « c’est de la géographie liquide ».

Où votre amour du vin prend-il racine ?
Dans ma famille maternelle, et d’une double façon. Du côté paternel, on ne s’intéressait pas trop au vin, c’était plutôt Cuba et la musique. En revanche du côté de ma mère, ma grand-mère était originaire de Saumur, et mon grand-père du Grand Duché du Luxembourg. J’en ai donc retiré, assez tôt, un intérêt pour les vins de Loire et pour les vins de Moselle – en particulier le riesling. Pour autant, ma mère détestait le vin rouge. Dans ma famille paternelle, le vin n’était pas un sujet majeur mais on se préoccupait beaucoup de nourriture. Ma grand-mère paternelle était lyonnaise, donc j’ai été élevé « au cul des pianos ». Lorsque j’avais 7-8 ans, elle me disait « j’espère que tu ne vas pas manquer ta blanquette », donc vers 12-13 ans je me suis dit qu’il était dommage de manger de si bonnes choses avec de l’eau ou du mauvais vin… C’est en cherchant la meilleure façon d’accompagner la bonne cuisine que je me suis intéressé au vin. Plus tard, j’ai eu un maitre absolu en la matière, mon ami Alain Senderens avec qui j’ai écrit un livre autour des alliances entre les vins et les mets.

Vous vous souvenez de votre première grande émotion du vin ?
C’était en Bretagne avec les fruits de mer, j’avais une quinzaine d’années. On prenait toujours du muscadet, j’ai d’abord commencé à me demander pourquoi « sur lies », puis un jour j’ai goûté un blanc différent, dont le goût m’a interpelé. C’était un savennières, et ma première révélation du chenin. Cela m’a ouvert les yeux sur la diversité. Le cauchemar de ma vie serait qu’il n’y ait qu’un vin, qu’il soit toujours de la même provenance. Je ne peux bien goûter que si je connais l’histoire et la géographie. Quand on me propose un sauvignon, je veux savoir d’où il vient. Je ne suis absolument pas abstrait, pour moi les idées doivent être incarnées, c’est pour cela que je raconte des romans.

Cette notion de géographie du vin, c’est fondamental pour vous ?
Comme je l’ai déjà évoqué, je suis né, d’une certaine manière, au bord de la Loire et au bord de la Moselle ; je suis passionné par l’importance des fleuves et leur rapport aux vignobles (je suis aussi, il faut le préciser, professeur de géopolitique des fleuves à l’École de Guerre). Et la construction de mon amour du vin va de pair avec cette passion pour les fleuves. Aujourd’hui, je travaille avec la Compagnie Nationale du Rhône, on a créé une association des grands fleuves du monde, donc j’ai appris à bien connaître aussi ce fleuve et ses vignobles. Il y également, bien sûr, le Bordelais avec la Garonne et l’estuaire de la Gironde. Je pense à l’éphémère académie Beychevelle, qui s’est malheureusement arrêtée – d’ailleurs l’un de mes bateaux à voile s’appelait Beychevelle. Je suis un peu un géographe manqué, et j’ai été très honoré lorsqu’il y a quelques mois, la Société de Géographie m’a donné son grand prix en me disant « vous êtes des nôtres ».

Les voyages et les rencontres sont indissociables de l’amour du vin…
J’ai passé ma vie à tisser des liens d’amitié à travers les vignobles de France et du monde. Juste après le Goncourt en 1988, j’avais été invité par la famille Manoncourt à Château Figeac, j’appréciais beaucoup Thierry Manoncourt. Je suis aussi ami avec Alexandre de Lur Saluces qui m’a raconté Yquem… En Bourgogne, j’ai tissé des liens d’amitié très forts avec Aubert de Villaine – j’avais d’ailleurs rejoint, avec mon ami, mon frère Bernard Pivot, le groupe de soutien à la candidature des climats de Bourgogne à l’Unesco, cet « entêtement de civilisation » comme disait Pierre Veilletet. Nous avons vécu de grands moments.
A l’autre bout du monde, j’ai tissé des liens avec des vignerons en Australie, à l’époque où j’avais écrit mon livre « L’avenir de l’eau » (n’oublions pas que le vin c’est 75% d’eau). Je me suis baladé un peu partout dans les vignobles près de Canberra. Je me rappelle aussi les 8 semaines en Antarctique avec Isabelle Autissier, j’avais été chargé de constituer la cave de l’expédition : j’avais sélectionné des vins chiliens et argentins, ils ont été un peu chahutés dans le bateau mais ils ont bien réchauffé l’atmosphère quand on été dans le détroit de Drake. Je regrette de moins bien connaître les vins d’Italie, de Californie, et j’ai un peu honte de ne pas être encore allé en Nouvelle-Zélande.

Que trouve-t-on dans votre cave, et avez-vous un « vin de chevet » comme on a un livre de chevet ?
Je n’ai pas une très grosse cave jusqu’à présent, quoique je me prépare à prochainement déménager et je compte m’y mettre. Généralement, je préfère me laisser porter par les découvertes. J’adore aller chez les vignerons et chez les cavistes, car j’adore discuter. J’ai mes adresses de prédilection, à Paris dans le quartier de la Butte aux Cailles, en Bretagne là où j’habite une partie du temps… Récemment j’ai découvert un très, très bon caviste près de Houdan, les Caves de Diane.
Pour ce qui est des « vins de chevet », les jours de fête je reviens volontiers vers Beychevelle, et, quand j’ai les moyens, Figeac. Mais sinon, j’évite de revenir toujours sur les mêmes choses. C’est l’un des problèmes de ma vie, j’ai un souci avec la préférence (rires).

Vous deviez participer cette semaine à la Matinée des Œnologues de Bordeaux, qui a été reportée pour raisons sanitaires, vous êtes aussi impliqué auprès d’autres associations du vin…
Vous savez, je suis un prof, pas un créateur, ce qui me passionne c’est avant tout d’apprendre et de transmettre, et cela concerne aussi le vin. Cette rencontre avec les œnologues, qui devait porter sur la microbiologie, me passionnait. Mais ce n’est que partie remise. Avec le vigneron Alain Graillot, qui est président de l’Académie du vin de France, on va prochainement monter une journée d’étude sur viticulture et eau, et plus généralement viticulture et dérèglement climatique. On va monter aussi une autre journée sur un thème similaire en Bourgogne. Ce qui fait que j’aurai ces trois journées de travail en 2022, sur ces points fixes majeurs que sont Bordeaux, le Rhône et la Bourgogne ; cela va me permettre de progresser sur le sujet clé de la viticulture et l’évolution climatique. Ma formation étant en économie et en philosophie, j’essaie de combler le manque de ne pas avoir fait « agro ». Pour moi, la viticulture c’est l’excellence des pratiques agricoles, c’est aussi une avant-garde : elle est en première ligne par rapport aux sujets environnementaux et climatiques. À ce sujet, je soutiens une start-up, Mycophyto, qui travaille sur la revitalisation des sols.

Faites-vous un parallèle entre le vin et la littérature ?
Absolument. De manière générale, je me sens un paysan de la page blanche. Là où je suis à la campagne, je me lève extrêmement tôt, et en général je vois mes voisins cultivateurs qui partent aux champs à la même heure. J’essaie, de mon côté, de faire pousser des histoires, avec les difficultés que l’on peut rencontrer : il y a des herbes adventices qui arrivent et qu’il faut élaguer, et puis il y a le temps, parfois des orages, il y a l’effort, tout comme il faut être sévère avec la vigne il faut être sévère avec ce que l’on écrit. Parfois, le résultat est long en bouche, parfois non… Je cultive mes petites pages, et c’est du concret. Quand je rencontre des vignerons, ils me disent « tu es des nôtres », d’autant que le vin est un univers de mots. C’est pour ça que je ne bois pas seul : le vin pourrait être l’autre mot de l’amitié.

Justement, le vin c’est une culture, un savoir-vivre, un rapport à la langue…
C’est valable en France, mais aussi dans tous les pays viticoles, du Chili à l’Allemagne. Le vin va bien avec la musique, avec la poésie, je ne sais pas si on aurait eu Schubert ou Beethoven sans le vin… Et bien sûr il va bien avec la littérature, quoiqu’en ce qui me concerne je dois être l’un des écrivains les plus sobres. Je crois ne m’être jamais enivré. Je suis un dégustateur, pas un buveur à l’excès, à une exception près lors d’une visite en Chine… il paraît que j’aurais levé mon verre à l’amitié éternelle entre la Mandchourie et les côtes d’Armor, mais je n’en ai aucun souvenir (rires). La dégustation, c’est aussi l’apprentissage du temps, à tout point de vue, comme lorsqu’on voyage à travers les années en faisant une verticale. On en revient à l’usage des mots et au génie de la langue française, la relation entre le temps qui passe et le temps qu’il fait. Le vin, c’est aussi un apprentissage patient. Plus j’apprends, plus je prends du plaisir. Il faut être précis : je crois à l’acupuncture du plaisir.

Vous avez été un proche de François Mitterrand, vous connaissez bien Emmanuel Macron et êtes un fin observateur des mœurs républicaines. Le vin et la politique, cela vous évoque quoi ?
Selon moi si l’on est un politique, on doit être attaché au terroir. Je me souviens, avec François Mitterrand, quand on voyageait au dessus de la France en hélicoptère, de son infinie connaissance de l’histoire et de la géographie, de ses leçons de diversité, que l’on prenait le temps de lentement embrasser. Les gens qui n’aiment pas cette diversité-là m’inquiètent. Je déteste les goinfres dans tous les domaines, mais l’absence de sensualité me terrifie. Et je ne donnerais pas mon destin à quelqu’un qui n’a pas de notion du goût : pourquoi nous défendrait-il ?

*Erik Orsenna occupe, depuis 1998, le fauteuil n°17 de l’Académie Française, qui était auparavant occupé par Jacques-Yves Cousteau. Ce fauteuil fut auparavant, de 1881 à 1896, celui de Louis Pasteur, qui a une certaine histoire avec le vin…

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L’avent du vin #17: Coffret dégustation des Vignobles Foncalieu

Dix-septième idée de cadeau à glisser sous le sapin dans quelques jours: les coffrets dégustations des Vignobles Foncalieu.

Les Vignobles Foncalieu sont une union de coopératives ancrées au cœur du Languedoc. Engagés dans une course vers l’excellence, Les Vignobles Foncalieu cultivent un terroir de 4000 hectares de vignes entre Carcassonne à Béziers. Ils proposent pour Noel des coffrets 100% locaux, sur-mesure, comprenant les vins de producteurs et des produits du terroir Occitan.

Le Coffret Terroir – le coffret 100% (27,40€)

Ce coffret contient :

  • La Tannerie 2019, IGP Cité de Carcassonne 75cl,
  • Tartine du Languedoc 110g
  • Pistounade aux olives de pays et basilic (90g)
  • Pâté de Canard au piment d’espelette (65g)
  • Rillettes de Canard (65g)
  • Coffret cadeau carton inclus

Le Coffret Paradis – idéal pour accompagner les repas de fête ! (32,50€)

Ce coffret contient :

• Domaine Haut Gléon rouge 2018, IGP Vallée du Paradis, 75 cl
• Les Amours d’Haut Gléon rosé 2020, IGP Pays d’Oc, 75 cl
• Domaine Haut gléon blanc 2019, IGP Vallée du Paradis, 75 cl

Le Coffret Gourmand – cadeau d’exception à offrir pour les fêtes de fin d’année ! (35,90 €)

Ce coffret contient :

  • Romarion viognier IGP Pays d’Oc 75cl
  • Biscuits Sabloc fabrication artisanale 220g
  • Confit d’olives au lucques noires du Languedoc
  • Tartinable oignon rouge figue et basilic
  • Fleur de sel de Gruissan
  • Coffret cadeau carton inclus

Tous les coffrets sont à retrouver sur le site Le comptoir de la cité.

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Maggie Henriquez quitte la présidence de Krug

Elle était arrivée en Champagne en pleine tourmente en 2009, Maggie Henriquez quitte la Maison Krug pour d’autres projets, et sera remplacée par Manuel Reman, président jusqu’ici de MHCS. Ayant porté haut les couleurs de la marque, elle a su entretenir avec talent la qualité et l’image de ce champagne au savoir-faire artisanal et aux cuvées de caractère.

Ingénieure des systèmes, passée par Harvard, Maggie Henriquez a mené une carrière brillante au sein de plusieurs multinationales comme Seagram Venezuela et Nabisco. A chaque fois, elle a su relever des défis majeurs. Au Mexique où l’entreprise de biscuits qu’elle dirigeait perdait 20 millions de pesos chaque année, elle a développé 36 nouveaux produits, parvenant ainsi à éviter le licenciement de 3500 salariés ! En 2001, lorsqu’elle devient présidente de Bodegas Chandon et Terrazas de los Andes en Argentine, le pays est surendetté et en pleine récession. Elle saura cependant maintenir le cap et participera à la création de la marque Latitude 33 pour le marché national. Son arrivée en Champagne ne fera pas exception. Lorsqu’elle devient présidente de la Maison Krug en 2009, la faillite de Lehman Brothers a généré une crise financière qui a largement impacté les marques de champagne les plus exposées à l’international. Attachée à respecter le rêve du fondateur Joseph Krug, elle n’aura de cesse d’approfondir cette identité de grand vin qui caractérise la Maison tout en établissant des passerelles très riches entre le monde du champagne et la musique. On lui doit aussi l’ambitieux chantier du nouveau chai d’Ambonnay.

A Compter du 1er avril 2022, elle sera remplacée par Manuel Reman. Directeur général de Moët Hennessy Champagne Services depuis 2019, cette figure déjà bien connue des Champenois a commencé sa carrière en tant que Consultant en stratégie chez Boston Consulting Group en France en 2002. Il a rejoint Moët Hennessy en 2005 où il a occupé différentes responsabilités : directeur du contrôle de gestion, directeur de la production Moët & Chandon, directeur général de Moët Hennessy en Espagne… Philippe Schaus, le PDG de Moët Hennessy a salué cette nomination dans une déclaration transmise par communiqué de presse : « Je suis ravi d’accueillir Manuel dans son nouveau rôle de  Président de la Maison Krug et je suis convaincu qu’avec son équipe, il saura poursuivre l’excellent travail accompli par Maggie Henriquez pour la Maison Krug. Je tiens à souligner l’immense réussite de Maggie tout au long d’une carrière exceptionnelle chez Moët Hennessy tant en France qu’en Argentine, et je lui souhaite le meilleur pour ses nouvelles aventures. Le charisme de son leadership continuera à inspirer nombre d’entre nous et nous poursuivrons les projets qu’elle a défendus, en particulier dans le domaine du développement durable ».

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La magie blanche version Châteauneuf-du-pape

La prestigieuse appellation rhodanienne est mondialement connue pour ses incroyables vins rouges. Ceux-ci représentent d’ailleurs l’immense majorité de sa production. Les vins blancs, relativement confidentiels, n’en sont pas moins passionnants, notamment sur les terroirs calcaires.

D’une visite dans le vignoble de Châteauneuf-du-pape, on retient généralement ces magnifiques galets roulés charriés par le Rhône et qui recouvrent désormais une part importante de l’appellation. Absolument fondamentaux pour le murissement des raisins, en captant la chaleur et en la restituant la nuit, ils jouent un rôle majeur dans les grands vins rouges du cru. Les blancs qui naissent sur ces sols parfois argileux vont souvent offrir un profil puissant, très riche, ample. Avec un risque, celui de la lourdeur lorsque les vignerons vont trop loin dans la maturité, notamment dans les années les plus chaudes. Mais tous les vins blancs produits ici ne présentent toutefois pas ce profil. Bien au contraire. Des domaines comme le château Mont-Redon ou le Clos de l’Oratoire des papes bénéficient d’ailleurs de parcelles situées sur la partie calcaire de Châteauneuf, particulièrement adaptée pour la production de vins blancs élégants. Une récente dégustation des vins de cette seconde propriété est venue confirmer toute la magie de ces vins racés, particulièrement élégants.

Une identité du terroir qui transcende les millésimes

Globalement, les vins blancs ne représentent que 7% de la production de Châteauneuf. Cette proportion passe à 20% environ au Clos de l’Oratoire des Papes. Avec un encépagement divers, qui met à l’honneur presque tous les cépages autorisés : le grenache blanc, le bourboulenc, la clairette et la roussanne (le picpoul et le picardan peuvent aussi rentrer dans les assemblages). Dans le vignoble comme dans la cave, une réflexion de fond a été engagée par les équipes techniques. Ainsi par exemple, de l’éco-pâturage permet de tondre l’herbe au moyen de moutons qui viennent chaque année sur les parcelles. Avec, comme point bénéfique, celui d’apporter une fertilisation des sols de qualité avec leurs déjections. Celle-ci étant complétée par du fumier (de mouton, vache et cheval) obtenu dans le cadre d’un partenariat avec un éleveur local puis composté de 1 à 3 ans. Demain, une démarche d’agroforesterie va être mise en place pour rapporter de la biodiversité dans les vignes. En cave, la volonté est de conserver la meilleure expression du terroir en ne masquant pas les vins. Les blancs du domaine sont vendangés tôt pour préserver un maximum de fraîcheur et limiter la présence trop importante de tanins qui vont plus facilement s’oxyder ensuite (robe tuilée prématurément de certains blancs et notes évoluées). Après un pressurage lent et doux (7h à 10h contre 2h habituellement), les vins sont vinifiés puis élevés majoritairement en cuves béton (80%). Le reste passe en barrique neuve ou d’un vin.

Le résultat est impressionnant de droiture, quelque soit la typicité du millésime. Ainsi le très chaud 2015 (48€) est riche mais sans aucune lourdeur, marqué par de fins amers qui sont l’un des marqueurs récurrents. On les retrouve également dans le 2017, lui aussi millésime chaud. Avec une touche de salinité très agréable et de fines notes d’hydrocarbures. Celles-ci charment à la dégustation. On les retrouve parfois puissantes comme sur le 2018, au très bel équilibre et à la belle complexité fruitée et florale (notes d’aubépine). Là encore, fins amers, salinité, et une immense allonge en final… tout comme le 2019 (42€). Egalement très structuré, il offre des notes de fleurs blanches, d’abricot subtil et de la fluidité. En somme, le terroir parle ici quelque soit le millésime, même si les profils des vins varient. De grands vins blancs, trop méconnus, qui s’avèrent magiques à table tant le nombre d’accords possibles est grand.  

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L’avent du vin #16: Coffret Noël Origines Tutiac & Hasnaâ

Noël se rapproche à grands pas. Vous manquez encore d’idées cadeaux? Terre de vins se porte à votre secours encore quelques jours, en allant trouver pour vous des pépites. Notre calendrier de l’Avent fourmille de bonnes idées, de belles bouteilles, de beaux ouvrages, et de flacons de champagnes indispensables à savourer. Pour ce 16e jour, les vignerons de Tutiac propose un coffret en accord avec du chocolat grand cru.

De Blayes à Sauternes, en passant par Bourg, Fronsac, le Médoc et les Grave, Tutiac est le premier producteur de vin d’appellation d’origine contrôlée en France. Depuis le millésime 2018, il est le premier capable de proposer des vins labélisés Zéro Résidu de Pesticides.

La collection Origines est la consécration d’un travail pointu de connaissance du terroir, travaillé parcelle par parcelle pour des cuvées en mono cépage et une cuvée Intégrale entièrement vinifiée en barrique. Tutiac et le chocolatier bordelais Hasnaâ ont fait naitre une collaboration unique en associant leur savoir-faire respectif dans la confection d’un accord parfait: une recette de chocolat spécifique pour trois cuvées Origines :

  • La cuvée Origine Mahon, Graves 2018 en accord parfait à une tablette de chocolat Hasnaa 71% ASOCHIVITE GUATEMALA Récolte 2019

Le chocolat : Notes briochées, très rondes, olive noire, touche de réglisse associée à des notes terreuses.
Le vin : Notes d’oranges confites et à la fois minérales, un vin frais avec une belle longueur en bouche.
Notes de l’accord : Déguster ce chocolat avec “Mahon” de la collection Tutiac Origines relève la minéralité et la fraîcheur du vin tout en atténuant l’amertume du cacao. Cet accord apporte beaucoup de volume et d’opulence en bouche.

  • La cuvée Origines Six Chemins, Blaye Côtes de Bordeaux 2016 en accord parfait avec une tablette de chocolat Hasnaa 74% IDUKKI INDE – Récolte 2020

Le chocolat: Notes épicées de noix de muscade, herbacée, sur un final légèrement tourbé.
Le vin : Notes boisées, mentholées, et de fruits cuits (cerise noire).
Notes de l’accord : Déguster ce chocolat avec “Six Chemins” de la collection Tutiac Origines relève l’aspect tourbé, les notes épicées et de café sur un final tout en rondeur axé sur le thé noir. LE CHOCOLAT

  • La cuvée Origine Petit Verdot, Bordeaux 2016 en accord parfait avec une tablette de chocolat Hasnaa 80% PAQUIBATO PHILIPPINES – récolte 2020 

Le chocolat : Notes de biscuits, moka (cappuccino) et clou de girofle.
Le vin : Notes épicées et herbacées, et effluves de garrigue.
Notes de l’accord : Déguster ce chocolat avec “Verdot” de la collection Tutiac Origines révèle une note résineuse de garrigue, assouplie ensuite par les tanins du Verdot qui amène beaucoup de douceur et de gourmandise à cet accord peu sucré.

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Quand la Belgique s’enracine en bords de Loire

Après un premier investissement à Bourgueil, Kathleen Van den Berghe a racheté un deuxième vignoble en Anjou. Minière et Suronde, les deux lui tiennent à cœur.

« Ma vision du vin, une bouteille, un lieu, un cépage, la personne qui l’a fait. J’essaie de montrer du caractère, et mon caractère aussi » explique Kathleen Van den Berghe devant son Anjou 2020 « Esquisse » du Château de Suronde (10 €) avant de poursuivre : « Je cherche la tension, le schiste la fait sortir. C’est la magie qui fait que le vin gagne en rondeur avec le temps ». Visiblement, celle qui est arrivée en Anjou en 2016, six années après Bourgueil, n’est pas venue par hasard.

On se souvient de la première fois que l’on avait rencontrée Kathleen Van den Berghe. Impossible de ne pas être frappé par son enthousiasme et sa détermination : le projet était clair, un vignoble responsable et de l’accueil touristique. Au début, la qualité des vins n’était pas tout à fait à la hauteur des ambitions, mais on imaginait qu’il fallait juste attendre. Depuis quelques années, tout a changé, les vins sont nets et amples, ils parlent franchement et illustrent leurs appellations. Un immense travail a été fait, en particulier à la vigne et s’est sans doute accéléré depuis que Stéphane Derenoncourt conseille le domaine. Tous les vins sont certifiés bio et HVE, en route pour la biodynamie.

Des étiquettes qui se distinguent

Bien qu’ingénieur de formation, Kathleen Van den Berghe a une véritable ambition artistique. Chaque année elle invite des artistes en résidence au château de Suronde en Quart-de-Chaume. Elle expose l’ensemble de leur travail et ensuite achète une œuvre afin de la reproduire sur une étiquette. Et pour donner un maximum de vie à l’étiquette, l’imprimeur ajoute un peu de relief à l’image.

Photo: I. Bachelard

Née dans les bons vins

Kathleen Van den Berghe est née dans une famille de grands amateurs belges, ses parents étaient membres de clubs de dégustation, ils se déplaçaient pour acheter et elle a découvert tous les vignobles de France sur la route des vacances. Avec sa mère qui collectionnait, elle a visité tous les musées d’Europe. Elle a eu le goût et l’œil formés naturellement et se rappelle les layons de Suronde des années 60, qui fait maintenant partie de son patrimoine. Aujourd’hui, on hésite entre le grand sec, « L’œuvre de Suronde » (23 € le 2017) et le Quart-de-Chaume 2018 (45 € en 50 cl).

Une expérience totale du vin

Avec son mari Sigurd Mareels, Kathleen Van den Berghe a pris pied en 2010 en France au Château de Minière, riche en vignes âgées à Ingrandes-de-Touraine. Elle conserve 29 ha après avoir acquis le vignoble du domaine Mureau, des vignes jeunes mais bien placées. Il en ressort une gamme riche car elle a « commencé comme consommateur et veut des vins différents ». Il y a de jolies bulles dont un rare rouge plein de fruit. Mais l’irrésistible de la maison est les Vignes Centenaires, un rouge au fruit intense, concentré et puissant, structuré en 2015, un rien plus velouté en 2017 (23€).

Depuis le début, son ambition est de proposer « a total wine experience » aux amateurs comme aux touristes de tous bords : dégustation commentée et promenade pédagogique dans les vignes, bien sûr, mais on peut aussi choisir de se promener librement dans le parc, de commander un panier pique-nique, de réserver une excursion en bateau ou à cheval, de dormir dans un des jolis gites en pierre de tuffeau ou même de réserver la totalité du château pour jouir d’un séjour exceptionnel.

Photo: I. Bachelard

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[JEU] Les Vignerons Catalans : découvrez les noms des gagnants

Du 1 au 10 décembre, vous pouviez jouer avec Terre de Vins et les Vignerons Catalans pour gagner des coffrets de muscat de noël

Voici le nom des 20 gagnants tirés au sort parmi les candidats ayant répondu correctement aux questions :

Marlène DERACHE (62)

Ivan BINET (85)

Damien WIJATYK (62)

Amélie RAKOTOSON (79)

Pascal BRIELLE (16)

Catherine THENES (78)

Danielle MOSCA (64)

Arnaud SAINT-ANTOINE (94)

Cécile NAVEILHAN(12)

Emma GILET (10)

Claude COLLIGNON (54)

Jean-François TOUS (24)

Michel VALLEE (69)

Jeanne LACOSTE (64)

Marie LABAT (40)

Janine LOPEZ (64)

Solange REBELLAC (87)

Jean-François BOUTRE (8)

Mylène IBORRA (34)

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[Champagne] Les accords baudelairiens de Leclerc Briant

Lorsque l’on contemple les étiquettes rectangulaires entourées d’un simple liseré des cuvées de la Maison Leclerc Briant, on a le sentiment de regarder la couverture chic et sobre d’un ouvrage des éditions Gallimard… Ce champagne, il est vrai, a une approche poétique du vin, surtout lorsqu’il nous emmène aux champignons, autour d’accords improbables au restaurant Alliance à Paris.

On peut verser dans la facilité et chanter le printemps et l’été. La renaissance et l’apogée ont une beauté éclatante et indiscutable. Mais il existe des âmes plus subtiles comme Baudelaire qui préfèrent les « soleils d’automne » et la « beauté des femmes mûres ». Ce moment où la nature se dépouille de tout ce qui est inutile pour ne plus laisser paraître que l’essentiel, ce moment où on n’a plus affaire à la beauté elle-même, trop évidente et presque grossière, mais à la suggestion de ce qu’elle a été par les rares mais si précieux éléments qui restent ici et là, ces quelques feuilles rouges, cette lumière rasante, souvenir d’un printemps qui fut grandiose. Il y a là une fragilité, quelque chose de plus évanescent, mais tellement plus évocateur, un art de la suggestion… Ainsi en va-t-il des cuvées que nous a présentées Leclerc Briant sur un menu résolument automnal composé entièrement à partir de champignons au restaurant Alliance et de vins qui ont tous déjà connu au moins six ans de vieillissement sur lie. Bien-sûr le fruit est toujours là, mais moins éblouissant, tandis que se profilent déjà quelques notes de sous-bois, ces rides si distinguées que prennent les vins d’un certain âge et qui se conjuguent à merveille avec les champignons.

Le repas débute avec une tempura de pleurote accompagnée du Millésime Extra brut 2015 (53€), une année où la vigne a souffert des blocages de maturité. « On retrouve souvent dans ce millésime des notes végétales nobles, sans doute liées au stress hydrique, ce qui facilite les accords avec les champignons. Quant au dosage à 3 grammes, plus élevé que sur la cuvée suivante, il apporte un peu de tendresse, et rejoint la texture onctueuse et soyeuse de la pleurote » explique Hervé Jestin, le chef de caves.

On enchaîne avec un accord de contraste audacieux : une brioche cuite à la vapeur aux champignons de Paris et au tourteau, le tout rehaussé par la cuvée la Croisette 2015-Brut zéro (135€). Alors que le champignon de Paris comme le tourteau sont relativement neutres et doux du point de vue aromatique comme de la texture, ils font face à un champagne tendu et fougueux. « La Croisette, c’est un vin très vertical, un vin d’énergie, issu de vignes qui ont 35 ans de biodynamie et qui n’ont jamais vu la chimie. On aurait pu imaginer un peu plus d’enveloppe, de soyeux pour accompagner le tourteau, mais les deux se respectent ».

Photo: Jean Dusaussoy

La cuvée les Basses prières 2015 Brut zéro (135€) était proposée quant à elle sur un ensemble ravioles de cèpes, épaule d’agneau confite. « Les cèpes, c’est souvent très près de la terre y compris au niveau aromatique, tandis que l’agneau apportait ce croquant animal. Cela fonctionnait bien avec les pinots noirs d’Hautvillers qui sont plus en finesse qu’en puissance. Il y a aussi l’élevage dans des fûts de chêne, qui permet d’assurer la liaison entre le vin et les champignons. Je trouve en effet qu’à la différence de l’inox, le chêne est un élément très terrestre, on est beaucoup plus dans la matière, dans l’ancrage. Cet arbre fait le lien entre le cosmique et tout ce qui est tellurique. Associé aux cèpes, c’était plutôt le côté tellurique qui fonctionnait. Mais en même temps, le vin amenait aussi les champignons et l’épaule d’agneau vers quelque chose de très élevé. »

La tomme du Jura assaisonnée de lamelles de truffe melanosporum était accompagnée d’un rosé 1983. Une vendange abondante, où pour la première fois l’appellation a décidé de réduire le rendement au pressurage. Faisant suite à trois années difficiles, cette récolte avait permis de reconstituer les stocks. Pour autant, on a tendance à considérer ce millésime comme un peu dilué, avec des vins qui étaient au départ sur le fruit et assez immédiats, excellents pour élaborer des BSA, mais dont on n’aurait pas imaginé qu’ils puissent avoir le potentiel nécessaire pour un long vieillissement. Sur les deux bouteilles, une était un peu passée, mais l’autre avait encore une belle fraîcheur et une évolution très intéressante et fine avec des notes de cuir, de fruits cuits, de rancio, qui collaient parfaitement aux arômes de la Tomme du Jura. Cette sorte de comté, avec un peu plus de fraîcheur et de délicatesse, moins de sensation de sel, offrait un joli mariage avec la truffe de début de saison, elle aussi encore assez douce.

Au dessert, il fallait quand même un certain toupet pour proposer encore des champignons ! Ce sera un risotto blanc de trompettes de la mort accompagné d’un demi-sec millésimé 2009 (Divine 135€). Une année solaire, avec beaucoup de puissance, de matière, de mâche tout en restant non pas vif, mais frais. Le dosage de 33 grammes se situe plutôt dans la partie basse de cette catégorie. Le secret de la réussite d’un demi-sec consiste à utiliser un vin assez âgé et à laisser beaucoup de temps depuis le dégorgement ce qui permet d’avoir un sucre parfaitement fondu. Alors que les trompettes de la mort peuvent avoir une certaine amertume, celle-ci était gommée par le côté sucré du risotto ce qui permettait de mettre parfaitement en valeur le champagne.

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La première « Bordeaux Wine Week » aura lieu en juin 2022

Initié par le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux), l’OTCBM (Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole) et Vinexposium, l’événement « Bordeaux Wine Week » se tiendra pour la première fois du 16 au 26 juin 2022. Une façon pour Bordeaux de revenir dans le jeu après avoir « perdu » l’organisation de Vinexpo en 2019.

Rendez-vous hybride, partiellement réservé aux professionnels et partiellement ouvert au grand public, la « Bordeaux Wine Week » vient combler un espace laissé vacant depuis la dernière édition de Vinexpo Bordeaux en 2019 – l’événement s’étant, depuis, délocalisé à Paris sous la bannière Wine Paris Vinexpo Paris. Initié par le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux), l’OTCBM (Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole) et Vinexposium, ce nouveau rendez-vous se veut « une mobilisation collective totalement inédite des acteurs du monde du vin et des institutionnels locaux » qui « capitalisera sur le succès et la complémentarité de manifestations existantes tout en initiant de nouveaux rendez-vous synergiques pour le grand public comme pour les professionnels du monde entier ».

Du jeudi 16 au dimanche 26 juin 2022, la métropole bordelaise vibrera au rythme d’une programmation riche au sein de lieux emblématiques, agrémentée de « soirées iconiques à la nuit tombée », comme celles de la Jurade de Saint-Emilion et de l’Union des Grands Crus de Bordeaux.

Cette Bordeaux Wine Week s’articulera autour de deux axes professionnels et un axe grand public :
Le symposium « Act for Change » les 20 et 21 juin à la Cité du vin : un cycle de conférences animées par des intervenants internationaux sur « Le vin en 2030 ». Les révolutions liées au changement climatique seront abordées sous trois angles que sont la production, la commercialisation et la consommation.
– Les 22 et 23 juin, les WOW! Meetings qui rassembleront les professionnels français et étrangers autour de nouveaux rendez-vous d’affaires dédiés aux vins bios et certifiés dans une démarche environnementale.
– Du 23 au 26 juin, BORDEAUX FÊTE LE VIN, qui se réinvente avec les éléments qui ont fait son succès et de grandes nouveautés. On retrouvera sur les quais la route des vins à ciel ouvert organisée en villages autour des appellations, où l’on dégustera les vins de Bordeaux et de la Nouvelle-Aquitaine avec les viticulteurs et négociants. Les visiteurs profiteront aussi d’une offre gourmande faite essentiellement de produits du terroir locaux et d’une viticulture bio et certifiée dans une démarche environnementale. La Fête se vivra aussi en avant-première dès le jeudi 16 juin dans la Métropole, dans les restaurants et chez les cavistes, en musique dans les salles de spectacles partenaires mais aussi dans des espaces festifs dans un esprit guinguette, créés pour l’occasion. Elle se double d’une dimension durable, en étant désormais certifiée ISO 20121 « système de management responsable appliqué à l’activité évènementielle ».

Enfin, d’autres événements culturels et festifs accompagneront cette Bordeaux Wine Week, comme l’exposition Picasso à la Cité du Vin (dès le 15 avril) et, du 16 au 19 juin, le week-end des Grands Crus de Bordeaux.

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