Domaines de l’Émissaire, fidèles au poste

Racheté en 2022 par deux investisseurs français, Pierre-Yves Rigaux et Denis Chazarain, après avoir passé plusieurs années « sous les radars » en battant pavillon chinois, cet ensemble de quatre propriétés recouvrant une cinquantaine d’hectares nourrit de belles ambitions, notamment sur le plan œnotouristique.

Les amateurs de curiosités se souviennent sans doute des deux propriétés bordelaises qui, reprises par des acheteurs chinois il y a quelques années, avaient été rebaptisées « Lapin Impérial » et « Antilope Tibétaine ». Passé l’amusement provoqué par l’incongruité de ce changement de nom, ces deux domaines ont progressivement disparu des radars, quelque peu délaissés par leurs propriétaires… Depuis 2022, ils réamorcent leur retour en pleine lumière grâce à l’arrivée de deux nouveaux investisseurs français, qui ont récupéré les quatre propriétés, leur rendant au passage leurs noms d’origine : les châteaux Larteau (15 hectares à Arveyres, à proximité de la Dordogne, en appellation Bordeaux Supérieur), Tour Saint-Pierre (12 hectares en Saint-Émilion Grand Cru), Clos Bel-Air (2,5 hectares en appellation Pomerol) et Sénilhac (cru bourgeois de 20 hectares en appellation Haut-Médoc) sont réunis sous la bannière des Domaines de l’Émissaire.

Une histoire à réécrire
À la manœuvre, deux associés, Pierre-Yves Rigaux et Denis Chazarain. Le premier, issu du monde de la Finance, est devenu en 2018 PDG de Galena, société spécialisée dans les solutions d’investissements dans le domaine de l’énergie, ce qui l’a amené à créer sa propre entreprise de négoce de matières premières axée sur l’Asie Centrale en 2021. Il est notamment implanté en Mongolie, d’où est originaire son épouse. Le second, basé à Malte, est passé par les bancs de Sciences-Po et de la Sorbonne, avant de s’illustrer lui aussi dans le secteur de l’énergie à différents postes de direction ; passionné de vin, il s’est déjà impliqué dans la gestion de vignobles en Bourgogne et en Vallée du Rhône septentrionale. Ce qui a réuni les deux hommes autour de ce projet commun est la certitude qu’une belle histoire reste à écrire sur ce grand ensemble se partageant entre le Médoc et le Libournais.

Tout passe d’abord par une remise en état de toute la partie viticole, qui a été confiée à David Caillaud pour la rive droite et à Eric Lagadec pour la rive gauche. Si Sénilhac, membre du classement des crus bourgeois, a été bien entretenu ces dernières années, un grand travail de restructuration a été lancé sur les trois propriétés du Libournais, en particulier à Larteau et Tour Saint-Pierre. David Caillaud, riche d’une solide expérience en Charente, dans le Blayais et dans le Médoc, s’emploie depuis plus d’un an et demi à remettre les vignes d’aplomb. Toute la partie commerciale est également repensée, que ce soit pour le marché français ou l’export, s’accompagnant d’une refonte des packagings.

L’œnotourisme comme force d’attraction
Au-delà de la volonté de remettre les vins sur le devant de la scène, en renforçant leur régularité, en affirmant la singularité du style de chaque propriété et en valorisant la gamme (on pense notamment au rosé « Aerial » lancé en 2022 et issu des vignes de Sénilhac, ou encore au nouveau « blanc de noirs » 100% merlot appelé « L’improbable »), les Domaines de l’Émissaire croient fortement, dans un contexte compliqué pour la filière bordelaise, au pouvoir de l’œnotourisme : c’est en s’inscrivant pleinement comme acteurs de leur territoire et en défendant une certaine idée de l’art de vivre « à la française » qu’ils entendent attirer des visiteurs et fidéliser les amateurs. Le château Larteau se veut l’épicentre de cette ambition. Une grande séquence de rénovation a ainsi été lancée pour redonner tout son lustre à cette belle bâtisse girondine, agrémentée d’un parc de 10 000 m2 en bord de Dordogne. Cinq suites dont une familiale, piscine, héliport, court de tennis, boulodrome, home cinéma, deux cuisines composent les prestations de ce lieu qui rouvrira ses portes au printemps (tarif annoncé de 2500 € la nuit). Une offre très complète de visites, dégustations et ateliers est également mise en place, uniquement à Larteau (5 € pour deux vins, 8 € pour trois vins, 10 € pour cinq vins), à Tour Saint-Pierre qui connaît lui aussi une rénovation (visites à 12 € ou 15 €, dégustation à l’aveugle avec « Le Nez du Vin » à 25 €, « masterclass » à 65 €) ou en mode découverte des trois vignobles du Libournais (200 € transports inclus). Possibilité d’agrémenter les dégustations de quelques grignotages (20-25 €). À Sénilhac, côté rive gauche, on réfléchit à une offre d’œnotourisme plus « slow ». Pour compléter cette offre, les Domaines de l’Émissaire veulent ouvrir leurs portes à des séminaires et événements privés, espèrent accueillir dès cette années des Portes Ouvertes à Arveyres et organiseront, en juillet 2024, un festival de théâtre (avec notamment « Le songe d’une nuit d’été » de Shakespeare, joué en français et en anglais). Un projet de résidence d’artiste, d’expositions d’art dans les chais est enfin à l’étude : bref, ce lieu va ouvrir ses portes, vivre, respirer. Nous serons là pour vous en reparler.

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Domaines Barons de Rothschild (Lafite) officialise la reprise de William Fèvre

La société viticole de la famille Pinault, Artémis Domaines, a cédé le domaine de Chablis William Fèvre aux Domaines Barons de Rothschild Lafite, selon un communiqué commun mercredi.

Avec près de 90 parcelles en Grand cru, Premier cru et Chablis Village, le domaine William Fèvre s’étend sur 70 hectares et est aujourd’hui « l’un des acteurs pionniers du vignoble chablisien, en termes d’agriculture biologique« , est-il indiqué. « Le domaine William Fèvre, jusqu’ici détenu par Artémis Domaines, rejoint les domaines Barons de Rothschild Lafite« , groupe détenu par la famille Rothschild, résume le communiqué sans donner de détails sur le montant de la transaction.

« Poursuivre notre histoire à Chablis avec le Domaine William Fèvre est une nouvelle aventure enthousiasmante« , a salué Saskia de Rothschild, gérante des Domaines Barons de Rothschild Lafite, tandis que le directeur du domaine, Didier Séguier, a estimé que « c’est une force de pouvoir s’appuyer sur les
connaissances d’une telle famille de vignobles pour échanger et faire avancer nos projets ».

Artémis Domaines – qui a fusionné en octobre 2022 avec l’historique Maisons et Domaines Henriot possède entre autres les domaines de Château Latour, 1er  Grand cru classé à Pauillac, le Clos de Tart à Morey-Saint-Denis,  le Domaine Bouchard Père et Fils basé à Beaune, le domaine d’Eugénie à Vosne-Romanée en Bourgogne, le vignoble de Château Grillet dans la vallée du Rhône et le Champagne Jacquesson. En mars dernier, il avait annoncé céder la maison Champagne Henriot, un des
joyaux de la famille Henriot, au géant coopératif Terroirs et Vignerons de Champagne
(TEVC).

Dans leur portefeuille, les Domaines Barons de Rothschild Lafite détiennent notamment les domaines de Château Duhart-Milon, Château L’Evangile à Pomerol, Château Paradis Casseuil dans l’Entre-Deux Mers ou encore Château Rieussec à Sauternes. Tous ces domaines français sont « en agriculture biologique ou en
certification », précise-t-il.

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Champagne EPC intègre l’IA dans son modèle économique

 « À part » dans l’univers du champagne, EPC, créé en 2019, se distingue par une communication originale, une approche décomplexée du champagne et la transparence sur son statut de marque acheteur, valorisant les terroirs. En cinq ans, après avoir réuni des actionnaires prestigieux et mené deux levées de fonds de 7 millions d’euros, comment a évolué la marque et que prévoit-elle ? Edouard Roy, cofondateur, a répondu à nos questions.

Comment se porte EPC ?
Nous sommes très contents puisque nous avons enregistré une progression de 65% en 2023. Nous avons consolidé ce que nous avions mis en place et avons concrétisé de belles collaborations avec Lagardère travel retail. Nous serons le champagne exclusif servi sur Etihad Airways et dans les salons de la compagnie basée à Abu Dhabi et à Londres. Nous venons également de signer avec Berkmann Wine cellars en Angleterre. Nous sommes leur troisième marque de champagne à côté de Jacquesson et Drappier, donc nous sommes vraiment ravis. Tout cela nous donne une visibilité incroyable. Mais la route est encore longue. 

Vous êtes actuellement positionnés sur une petite quarantaine de marchés à l’international. Vous affichez l’ambition d’être parmi les 15 plus grandes marques de champagne d’ici cinq ans. Quels sont vos prochains objectifs commerciaux ?
Nous voulons renforcer l’export pour qu’il représente 50% de notre activité contre 30% actuellement. Nous allons aussi proposer en 2024 un nouveau produit, une nouvelle cuvée car nous avons un trou dans la gamme… Il y a aussi de nouveaux beaux partenaires parisiens et français à venir, mais tout n’est pas encore finalisé. Je peux aussi vous dire que nous avons franchi un grand pas dans le monde du sport en signant des partenariats avec une petite quinzaine de clubs comme l’OGC Nice, Le Havre ou encore l’AS Monaco basket, l’une des meilleures équipes du moment. 

En parlant de sport, comment Didier Deschamps, actionnaire, vous soutient-il ?
J’ai déjà rencontré six ou sept fois Didier Deschamps qui est un véritable ambassadeur. Il nous envoie des messages, parle de nous, nous présente des gens. Nous avons obtenu des débouchés dans le sud grâce à lui par exemple. 

Vous disposez effectivement d’un joli panel d’actionnaires (Xavier Niel, fondateur d’Iliad, actionnaire au Monde, Cédric Siré, PDG de Webedia, la famille Mulliez, Hervé Augustin (ex-PDG de Bollinger et d’Ayala…). Comment vous accompagnent-t-ils dans votre développement, en dehors de l’évident apport financier ? 
L’apport d’argent, en effet, est important, mais l’enjeu, c’est d’avoir de l’argent intelligent. L’un de nos actionnaires nous disait récemment que nous étions l’un de leurs investissements qui le sollicitait le plus. Nous avons un ensemble d’actionnaires riches d’expériences, de savoirs, de réseaux et nous ne cessons de nous en servir. Par exemple, pour le développement de notre logiciel Dave à travers des conseils tech, sur la stratégie commerciale, sur l’international…

Comment Stéphane Baschiera, ex-PDG de Moët & Chandon, entré au conseil d’administration en 2022, vous conseille-t-il ?
Il est le « Monsieur Champagne », doté d’une connaissance fine de la filière, du vignoble, de l’aval. Pour résumer, je dirais en une expression qu’il nous offre le gain de temps. En quelques secondes, il nous donne un conseil sur une réflexion qu’on peut avoir à un moment précis. On peut l’appeler à n’importe quel moment, il se montre disponible, bienveillant et réactif. 

En 2019, vous faisiez le « casse du 21ème siècle » (selon Le Figaro vins), en faisant une entrée fracassante dans l’univers du champagne. Vous valorisiez le blida (verre traditionnel), meniez une communication hors des codes historiques du champagne avec une image cool, moderne et un brin provocatrice. Depuis, vous réussissez en empruntant les canaux habituels pour entrer sur les marchés…
Nous ne voulions pas casser le marché du champagne, mais proposer une marque qui, selon nous, répondait aux attentes et aux enjeux actuels de consommation. Nous l’avons fait en reprenant les éléments de la chaîne de valeur du champagne. La qualité du produit est notre première préoccupation. Tout en nous différenciant. L’idée est de proposer un voyage à travers la Champagne, de l’Aube à la Marne. Nous revendiquons les terroirs de nos fournisseurs de façon totalement transparente, complètement traçable. 

Vous avez changé d’habillage en 2022, pourquoi ? Quels retours obtenez-vous depuis ?
Le changement d’habillage était prévu dès le départ. La première plateforme de marque était volontairement clivante pour émerger, nous différencier dans un univers du champagne où de belles marques étaient déjà bien implantées. Il fallait qu’on marque le coup, mais à deux, trois ans, il était prévu qu’on remplace l’habillage par quelque chose de toujours moderne, mais de moins clivant. Nous avons réellement d’excellents retours. Notamment lorsque nous avons sorti une édition limitée avec Alice Louradour, une jeune créatrice qui avait travaillé avec Jacquemus ou Louis Vuitton. Ce fut un succès qu’on n’avait pas vu venir. 

Que reste-t-il d’iconoclaste, d’impertinent chez EPC ?
Nous sommes la seule marque à être non patronymique, à présenter une étiquette non symétrique sur la bouteille, dotée de plusieurs points de contact avec le consommateur comme des mots dans la coiffe, une pastille thermosensible pour connaître la bonne température d’ouverture, des prétextes pour déboucher le flacon (« je veux impressionner mon beau-père »)… Notre dimension digitale et l’accompagnement à la dégustation avec un « Guide de l’épicurisme », par exemple, nous distinguent. Notre tonalité de voix lorsqu’on parle du champagne, aussi. 

Comment continuez-vous à cultiver l’esprit « start-up » d’EPC ?
C’est omniprésent, je dirais, dans la quête permanente pour travailler de manière efficace. On se remet en question tous les jours, on se challenge. C’est ancré dans notre culture d’entreprise. Nous sommes des gens qui avons une vision moderne de l’exécution. Même avec l’actionnariat puisque la majorité des gens viennent de la tech. La meilleure illustration, c’est Dave !

Justement, parlez-nous de ce logiciel que vous avez développé et continué d’améliorer récemment avec l’intelligence artificielle (IA)…
Au moment du Covid, nous avons créé un outil digital, DAVE, intégrant déjà les prémices de l’IA, qui nous a permis de démultiplier notre puissance commerciale au moment où nous souhaitions concentrer notre force de frappe sur les sociétés corporate, plutôt que les Café/hôtel/restaurant (fermés) et les cavistes (très largement sollicités par nos concurrents). L’idée était de pouvoir toucher toutes ces entreprises qui cherchaient à fidéliser leurs clients ou bien même leurs collaborateurs, et pour lesquelles il était difficile d’identifier les décisionnaires, où à la différence d’un restaurant où le sommelier et le gérant sont dans 90 % des cas les référents, dans les sociétés il n’y a pas de règle. Progressivement, nous avons développé des briques supplémentaires en interne, pour répondre aux besoins des marchés. Aujourd’hui ce logiciel est le poumon de la société, il centralise 80 % de l’activité. Nous venons de recruter d’ailleurs un data scientist pour améliorer encore le modèle et d’avoir demain un outil d’IA encore plus performant. Il représente aujourd’hui une aide à la décision, qui analyse notamment les profils des commandes et les clients. Il est par exemple capable de nous dire ce que tous les promoteurs immobiliers commandent en juin, telle cuvée à tel endroit, ce qui nous permet d’anticiper la prospection et les commandes. L’analyse est permanente.

Vous avez développé l’IA, mais vous avez continué à faire grandir l’équipe. Ce n’est donc pas incompatible ?
Nous sommes 21 aujourd’hui. Avant Dave, pour gérer six fois moins de commandes, nous avions un stagiaire et un CDI. Aujourd’hui, nous avons une personne à mi-temps pour gérer six fois plus de commandes, mais nous avons recruté pour le développement commercial. Notre obsession, qui répond à l’esprit start-up, est de supprimer les tâches récurrentes non créatrices de valeur, pour laisser les équipes se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Donc non, ce n’est pas du tout incompatible.

EPC vise le million de bouteilles en 2027
Lancée par Edouard Roy, Jérôme Queige et Camille Jullien, champagne EPC a vendu dès la première année quelque 50 000 bouteilles, puis 150 000 la deuxième année, 260 000 en 2022 et vise le million en 2027.

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Giscours définitivement aux mains de la famille Albada Jelgersma

La famille Albada Jelgersma devient intégralement propriétaire du Château Giscours, 2ème Grand Cru Classé 1855 de Margaux. Cette famille assurait l’exploitation du domaine depuis 28 ans. Une partie du vignoble restait la propriété de la famille Tari.

C’est une histoire qui se termine, entre les familles Albada Jelgersma et Tari à l’endroit du Château Giscours. Contractuellement depuis le 13 décembre 2023, les Néerlandais possèdent l’intégralité du Grand Cru Classé 1855. « C’est une excellente nouvelle, c’était dès le départ l’objectif de la famille Albada, on ne pouvait pas penser que ça durerait aussi longtemps mais nous y sommes parvenus », se réjouit le directeur général du château, Alexander Van Beek.

Pour rappel, la famille Tari avait pris possession du Château Giscours en 1952 par la volonté du charismatique Nicolas Tari qui remit ce domaine sur le devant de la scène. En 1995, ses héritiers cédèrent la société d’exploitation à l’homme d’affaires hollandais Eric Albada Jelgersma. Dès lors, ce dernier, puis ses enfants – Dennis, Derk et Valérie – eurent en charge la gestion de ce domaine pour le faire entrer dans le XXIème siècle, tant par l’entretien du vignoble que par la qualité des vins. La famille Tari restait propriétaire d’une partie du foncier tandis que la nouvelle direction de la propriété assurée par Alexander Van Beek, faisait l’acquisition progressive d’hectares de terres supplémentaires.

« Dans l’intérêt de tout le monde »
Après d’interminables échanges, suspendus à une mésentente au sein de la famille Tari, le GFA (Groupement Foncier Viticole) a fini par être mis en liquidation et c’est naturellement la famille Albada Jelgersma, via la société d’exploitation, qui a acquis le reste du foncier qui pesait autour de 70 hectares de vignes. « En tant que liquidateur et membre de la famille Tari, cette opération s’est réalisée dans l’intérêt de tout le monde, c’est une heureuse issue et la famille Albada a désormais les coudées franches pour continuer à développer le domaine, le hisser au niveau souhaité, nous sommes très contents de ça », explique Louis Tari.

Ainsi, la famille Albada Jelgersma est désormais propriétaire de l’intégralité du Château Giscours, soit 400 hectares dont 160 de vignes (100 en AOC Margaux et 60 en AOC Haut-Médoc). Et d’importants projets devraient voir le jour prochainement. « Nous voulons désormais avoir une direction singulière avec toute l’équipe de plus de 80 personnes, c’est une nouvelle page qui s’ouvre : nous avons en projet un nouveau lieu de vinification et beaucoup d’autres choses, nous avons tout anticipé dans le respect de l’identité si forte du Château Giscours », souligne Alexander Van Beek.  

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[Concours du meilleur caviste de France] Les inscriptions sont ouvertes

Vous souhaitez tenter de remporter la 6e édition de cette compétition intercavistes qui se déroule tous les deux ans ? Saisissez votre chance en vous inscrivant dès aujourd’hui et jusqu’au dimanche 31 mars sur le site du concours.

Qui succédera à David Morin, meilleur caviste de France 2022 ? Pour espérer être le grand vainqueur de l’édition 2024 de cette compétition créée par le Syndicat des Cavistes Professionnels et organisée par Terre de vins, la première étape est certainement la plus simple à franchir. Il vous suffit de remplir en ligne en quelques « clics » le formulaire d’inscription sur www.meilleurcavistedefrance.fr, d’ici à la fin du mois de mars. D’après le règlement de la compétition, peuvent participer à ce concours « les professionnels cavistes (indépendants, intégrés, chaînés, franchisés), hommes et femmes, employés ou gérants d’une cave située en France métropolitaine ou en Corse, affectés physiquement à un point de vente ».

Trois marches jusqu’au podium
Après cette formalité d’inscription, les valeureux candidats auront encore un peu de temps pour se préparer à la première épreuve de pré-sélections digitales, prenant toujours la forme d’un questionnaire en ligne, qui se déroulera le lundi 13 mai 2024 de 11h à 12h sur www.meilleurcavistedefrance.fr. Elle permettra de dégager les 40 meilleurs candidats français, qui se retrouveront lors de deux jours successifs, les dimanche 20 octobre et lundi 21 octobre 2024, pour se confronter lors des phases qualificatives à la finale, puis de la grande finale. 

Les phases qualificatives à la finale se joueront selon une formule repensée. En matinée, les deux épreuves écrites historiques (connaissances et dégustation) permettront de dégager quinze demi-finalistes, qui s’affronteront l’après-midi lors de deux nouvelles épreuves (quiz et épreuve mystère de mise en situation). 

A l’issue de cette journée, les huit finalistes seront dévoilés, et se confronteront le lundi 21 octobre lors de quatre rounds en direct : « questions pour un caviste » (quiz de rapidité et de connaissances), « la grande épreuve à l’aveugle » (dégustation à l’aveugle commentée de différents produits), « le grand oral » (présentation orale d’un produit sélectionné par l’organisateur) et « en direct de la boutique » (simulation de vente/conseil sur un choix personnel). En amont, un client mystère aura aussi évalué les aptitudes de conseil des cavistes. 

A l’issue de cette journée, les noms du Meilleur caviste de France, de ses dauphins caviste d’argent et de bronze seront connus, ainsi que celui de Meilleur jeune caviste de France (meilleur candidat finaliste de moins de trente ans, soit natif de l’année 1994).

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Pascaline Lepeltier en route pour l’Europe !

Hier soir à Paris, Pascaline Lepeltier a officiellement été sélectionnée pour représenter la France lors du prochain concours de meilleur sommelier d’Europe et d’Afrique qui se tiendra en Serbie, à Belgrade, au mois de novembre prochain. 

Au moment de l’annonce par  Fabrice Sommier, Président de l’Union de la Sommellerie Française (USF) hier soir dans les locaux d’Advini à Paris, la tension était palpable. Ils n’étaient plus que 4 à pouvoir prétendre porter l’étendard de la France au niveau européen dans quelques mois pour tenter de devenir le meilleur sommelier Europe et Afrique : Pascaline Lepeltier, Florent Martin, Philippe Troussard et Gaëtan Bouvier, tous membres de l’équipe de France de sommellerie qui avait été présentée en octobre dernier par l’USF. Et sans faire durer le suspense inutilement, Fabrice Sommier a annoncé le nom de Pascaline Lepeltier, visiblement très heureuse de pouvoir de nouveau se confronter à certains des meilleurs sommeliers de la planète pout tenter de remporter une couronne continentale qui l’emmènerait ensuite directement vers une nouvelle édition du meilleur sommelier du monde en 2026. Mais la route sera longue comme l’a rappelé David Biraud qui faisait partie du jury ayant évalué les 4 candidats lors d’une longue journée d’épreuves. « Il est fondamental que vous maîtrisiez absolument la théorie, en révisant tous les jours au moins une heure si vous le pouvez » a-t-il ainsi rappelé. Et Jérémy Cukierman, lui aussi membre du jury, d’ajouter qu’il est «  déterminant d’avoir des automatismes notamment sur les vins du monde comme les sémillons de la Hunter Valley mais aussi les vins fortifiés sur lesquels il est possible de marquer beaucoup de points ». 

Un programme de choc
Les épreuves de sélection ont donné un avant-goût des révisions intenses qui seront celles de Pascaline et du reste de l’équipe (le nom de son suppléant n’a lui pas été révélé pour que chacun des 3 autres candidats continue à travailler assidument). Questionnaires théoriques de haut niveau, ateliers de dégustation, reconnaissance de célébrités du monde du vin et d’étiquettes à partir de photos, atelier de préparation d’un cocktail… Rien n’a été laissé au hasard, y compris le niveau d’anglais des candidats. Pour la suite des évènements, tous se rendront dans un boot camp en Serbie pour parfaire leurs connaissances, entraînés par un bouquet de spécialistes de haut vol dont Estelle Touzet, ancienne sommelière du Ritz à Paris ou bien encore Xavier Thuizat, sommelier du Crillon à Paris, MOF, meilleur sommelier de France 2022 et Sake  Samourai ! De son côté, Pascaline aura la chance de s’envoler également pour le Pérou avec une équipe de l’Arbre à café. Tout un programme d’approfondissement des connaissances autour du café y sera organisé. Ne reste plus à Pascaline que de continuer à travailler pour briller dans quelques mois. Nul doute qu’elle se donnera, comme toujours, tous les moyens pour y parvenir.

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[Publi-Info] Angers Loire dégusT’, le salon des vins de demain ! 

Le Salon des Vins de Loire, La Levée de la Loire et le salon des Vins Demeter se rassemblent  au Parc des Expositions d’Angers les lundi 5 et mardi 6 février 2024 pour une offre globale  diversifiée. 

L’occasion unique de retrouver pendant deux jours près de 800 exposants (ligériens, de  France et d’ailleurs) et plus de 10 000 vins (stands, Espaces de Libre Dégustation,  conférences, master class). 

Une expérience complète permettant aux visiteurs – acheteurs professionnels de vins de  s’intéresser à des thématiques de prospectives et de marchés : 

Tendances et moments de consommation : accords mets et vins, perspectives pour  les Vins de Loire, … 

Nouveaux Axes de Consommation : « Low-No alcohol », … 

Environnement : l’avenir face aux changements climatiques, 100 ans de biodynamie,  … 

Une offre exhaustive où chaque mode de production est valorisé : des vins certifiés  biologiques, biodynamiques, sous engagement environnemental ou non, des vins en  adéquation avec les tendances de consommations actuelles et futures. 

Infos pratiques : 
Le pass 2 jours : 8€ en pré-vente et 10 € sur place 
Réservez ici en cliquant sur ce lien
(réserver votre pass avant vous permettra un accès plus rapide à votre arrivée)
Horaires : Lundi 5 février 2024 : 9h30/19h – Mardi 6 février 2024 : 9h30/18h

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Des bulles pour la galette 

Et si les rois mages pensaient à apporter quelques bulles pour déguster la galette de l’épiphanie ? À la frangipane, aux pommes ou au chocolat, nature ou briochée, aux fruits confits comme la provençale, rien ne vaut une effervescence en douceur. 

Si vous aimez la galette, peut importe comment, et que vous avez choisi de ne pas vous lancer dans le dry january avant l’épiphanie, vous pouvez tenter quelques accords avec un verre de vin, histoire de changer du cidre, boisson de prédilection de la moitié des Français pour l’occasion. Mieux vaut oublier rouges et rosés qui siéent mal à cette gourmandise, éventuellement un blanc légèrement sucré, moelleux plutôt que liquoreux tels un jurançon, un pacherenc de vic-bilh, un montlouis, un loupiac, un alsace gewurztraminer…. ou un vin doux naturel comme un muscat de Beaumes-de-Venise, du cap corse ou un muscat de Noël de Rivesaltes. 
Vous pouvez vous essayer aux bulles vineuses, pas extra-brut mais de préférence avec un peu de sucre, ce qui équilibrera à merveille le gras de la pâte feuilletée, au beurre évidemment. On peut bien sûr opter pour un champagne sec ou demi-sec qui se buvait d’ailleurs en dessert jusque dans les années 70-80 mais en ce début d’année, autant découvrir d’autres territoires d’effervescence comme des vins en méthodes ancestrales (une fermentation lente des moûts de raisin qui se termine en bouteille). Ils développent des bulles légères sur de faibles degrés, souvent entre 7 et 11 % tels la blanquette de Limoux, principalement à base de mauzac, le gaillac perlé avec muscadelle et loin de l’œil du Sud-Ouest, la clairette de Die majoritairement à base de muscat avec quand-même un peu de clairette, ou plus original, un cerdon du Bugey, à la robe rosée, gamay et poulsard obligent. On peut aussi sortir de l’Hexagone pour aller goûter un prosecco issu du glera de Vénétie, particulièrement fruité et légèrement sucré. Et vous pourrez toujours glisser un petit bouchon en verre en guise de fève.

Une petite sélection d’effervescents pour accompagner la galette :

Crémant de Bourgogne Veuve Ambal Brut Le Rouge et l’Or
Un bel habit rouge de fête pour cette édition limitée de Grande Cuvée Brut de Veuve Ambal, l’une des références de l’appellation. Une méthode traditionnelle à partir d’un assemblage de pinot noir et chardonnay majoritaires complétés de gamay et aligoté qui vieillissent au moins 18 mois sur lattes. Tous les cépages de la Bourgogne en un seul flacon pour une effervescence dorée aux arômes d’agrumes, de fleurs blanches et de fruits exotiques sur une note pâtissière. À servir frais à 7 – 8°C (9,90 €).

Clairette de Die M. Chapoutier 2022 (Demeter)
En bio et biodynamie comme il se doit pour la maison M. Chapoutier. Un assemblage de 90% de muscat petit grain et 10% de clairette issus de l’un des plus hauts vignobles de France culminant à 700 mètres d’altitude, au bout d’une vallée dromoise. Une clairette en vendanges manuelles et vinification en levures indigènes, très aromatique, aérienne et équilibrée, avec une robe à fines bulles, des arômes de poire, coing, tilleul, verveine et quelques notes exotiques. Tout en fraîcheur sur un beau volume. À déguster entre 7 et 9°C (13,60 €)

Bugey Cerdon cuvée Vendange Meryem 2022 (AB)
Derrière son étiquette moderne et sexy et sa robe couleur corail, ce cerdon du Bugey est élaboré par Gérald Dubreuil en méthode ancestrale à partir d’une sélection parcellaire de gamay et une touche de poulsard cultivés en bio. Des bulles fines et délicates, un joli fruité gourmand sur la groseille, la cerise et la framboise portés par une fraîcheur agréable. Servir autour de 6 °C. (13 €)

Prosecco rosé Freixenet
La marque espagnole emblématique de cava s’est diversifiée dans le prosecco italien, lui offrant au passage une très belle bouteille à facettes taillées en pointes de diamant. Ce vin effervescent en appellation contrôlée (le terme DOC étant l’équivalent de nos AOC) est issu de la province de Vénétie. Il a été décliné l’an dernier en rosé avec un ajout de pinot noir pour la couleur, ses très fines bulles, ses arômes de fleurs blanches et de fruits rouges (fraise, framboise) sur une note de miel étant particulièrement agréables à marier en dessert. À boire à 7 – 8 °C (7,95 €)

Prosecco Extra Dry Riccadonna Millesimato 2022 (AB)
Un nouveau prosecco de la marque Riccadonna, leader en France, arrivée sur le marché il y a 10 ans. Le vin est issu de raisins bios et d’un seul millésime. Une cuvée haut de gamme à tester autrement qu’en spritz, aux bulles fines et vives, très aromatique sur des fruits blancs et des fleurs blanches, vinifié en extra-dry, la catégorie la plus courante (sur un taux de sucre un peu plus élevé que le brut). À déguster frais à 8 –10 °C. (9,50 €)

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Château Suau repris en fermage par château de Rolland

Suau, discret 2ème grand cru classé en 1855, avait été racheté en 1967 par Daniel Biarnes. Seules les vignes avaient été alors reprises. Aujourd’hui, c’est la petite fille, Corinne Biarnes qui en est la propriétaire. En 2015, elle avait laissé ces vignes, en parfait état, aux bons soins d’Olivier Bernard, propriétaire du domaine de Chevalier (Cru classé de Graves en appellation Pessac-Léognan) qui avait signé pour un fermage de 9 années. 

Presque au terme de ce fermage, Olivier Bernard laisse Suau. C’est Romain Garcia, propriétaire du château de Rolland à Barsac, voisin de Suau, qui a signé le 1er décembre 2023 un fermage d’une durée de 9 années : « en dessous de 9 années, on n’est pas obligé de passer devant un notaire » dit-il, « cela enlève des frais ». Mais c’est la prudence qui a aussi dû guider le « preneur » de ce bail rural (ou bail à ferme). « Si tout se passe bien, on reconduira ».  Malgré cette prudence, Romain Garcia ne voit dans ce fermage que des avantages.

Une opportunité à saisir
Les vignes, d’une surface de 5,5 ha en production et 1 ha de terres en repos, sont parfaitement saines et ont été bien entretenues. Elles sont dans la force de l’âge (60 ans) et « il ne manque pas de pieds ». Des vignes composées uniquement de sémillon, un cépage que Romain Garcia affectionne particulièrement et qui lui permettra de « révéler la plus pure expression du Sémillon et de produire des vins d’une grande justesse ». Les vins du château de Rolland ont fait leur preuve, mais ce fermage d’un cru classé est « une montée en gamme logique. Il est plus facile d’être dans le classement 1855 que d’essayer de faire un haut de gamme à Rolland » dit-il avec lucidité. La notoriété du classement de 1855 pèse encore lourd dans les décisions et favorise le commerce. Ce sera « un joyau dans la gamme » se plaît à dire le nouveau preneur. Les vinifications se feront juste à côté, dans les chais du château de Rolland. Une commodité appréciable et qui se fera dans les règles rappelées par le Conseil des Grands Crus Classés en 1855. « La traçabilité doit être carrée » rassure Romain Garcia. L’homme a de l’ambition pour ce beau jouet, mais il se donne une année de réflexion pour personnaliser sa nouvelle production. 

Un avenir prometteur
L’étiquette autrefois blanche et or avait connu une rupture avec Olivier Bernard qui avait fait de la couleur orange un moyen de bien identifier Suau. Comment sera la nouvelle ? « On y travaille » dit Romain Garcia. Mais cela est un détail car le vin reste central dans le projet : bien sûr « monter en gamme par rapport à Rolland et aussi rester sur du 100 % sémillon », le cépage phare de l’appellation. Et d’ajouter : « je ne pense pas faire un deuxième vin liquoreux de Suau mais peut-être plutôt un blanc sec. D’ailleurs, Suau ne faisait pas de Sauternes tous les ans ces dernières années ». Romain Garcia est tenté par cette idée, lui qui aime expérimenter à Rolland des vinifications en blancs secs et qui a décliné une gamme très appréciée. Les sols de graves et d’argiles rouges sur socle calcaire permettront de faire parler son talent. 
Mais le liquoreux reste sa raison de faire. « Je suis de Sauternes et je continue fermement à croire en l’avenir et au potentiel des liquoreux » tient-il à rappeler. « La proximité de Suau permettait une évolution naturelle vers le monde des grands crus classés en 1855. Les opportunités de reprendre un cru classé ne courent pas les rues. C’est une chance de pouvoir retranscrire ce que je fais à château Rolland dans le monde des grands crus ». Une chance que Romain Garcia n’a pas laissé passer. On attend le millésime 2024 dans nos verres maintenant.

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Domaine de l’alliance : entre de l’homme et la nature

Domaine de l’Alliance, c’est d’abord une aventure humaine : un parcours improbable au gré des opportunités qui aura permis de faire parler toutes les qualités de Daniel Alibrand aux côtés de son épouse Valérie.

Lorsque Daniel Alibrand ouvre la porte de sa maison, on découvre un homme solide, le bonnet de marin rivé sur son crâne. La mer n’est jamais loin pour cet ancien marin pêcheur de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables-d’Olonne. De sa voix grave et profonde, il déroule son récit : « marin pêcheur, Je l’ai été dès 1989, j’avais 14 ans, et ça s’est  terminé en 1995 : j’ai connu la crise de la pêche« . Il change de voie et reprend les études, mais il précise tout de suite « en France on aime pas les autodidactes » : une manière de regretter qu’on ne peut faire un métier sans diplôme, lui l’autodidacte dont le parcours l’a enrichi d’expériences multiples qui ont fait sa valeur. « En 1996, je suis allé à Vouvray, dans les vignes et à la cave. Il fallait que je passe un Brevet de Technicien Agricole (BTA ) si je voulais continuer dans le métier. Etre chauffeur de tracteur toute ma vie, il n’en était pas question« . Il étudie au lycée viticole de La Tour Blanche dans le sauternais, et obtient, en 1998, son BTA, avec un stage à Vouvray qui lui permet d’avoir « une expérience dans le moelleux« . Et puis la même année, « un second stage en entre-deux-mers, à faire de la soupe : le début de la fin » lâche-t-il. « On faisait toute la gamme mais aucun vin n’était identitaire« .
Entre temps, en 1999, il repart pêcher à Arcachon, et puis, c’est l’accident. Son bras ne lui permettra plus de manier les filets. Il sera chauffeur routier international. 

La chance lui sourit en 2005. Valérie, l’épouse de Daniel, a un oncle qui souhaite se séparer de ses vignes sur le terroir de Fargues en appellation Sauternes. Ils rachètent ce bijou, à remanier toutefois. « On se sépare d’une parcelle mal placée, on en achète une autre« . Cela donne aujourd’hui un terroir modeste, de 7,5 ha, mais qualitatif et en bio. 

Une mosaïque bien exploitée
Daniel, dont les avis sont parfois jugés tranchés, cache une vraie intelligence : c’est qu’il est affuté l’homme ! Un homme qui est une éponge : il s’approprie des savoir-faire « en allant déguster chez les autres », observe, digère pour les appliquer ensuite au service de ses vins : toute une gamme étoffée et précise où chaque vin est une réponse adaptée à une parcelle ou à un mode de vinification.

Les vins
Les raisins sont trop botrytisés ? Qu’à cela ne tienne on fera un sec. Et quel sec ! Voici Déclinaison, (30 €) : « on ne le fait pas toutes les années. Il faut beaucoup trier« . Belle complexité aromatique : rhubarbe très nette , pointe de safran et beaux amers bien arrondis. Il y a aussi Les Clous (35 €) : un 100 % sémillon, sur la fleur blanche, fenouil, légers agrumes. Joli toucher de bouche et sapide. Sphérique et volumineux, de l’ampleur. Et puis Définition, (28 €) : la cuvée de base, « en covinificationOn évite la déliaison dans le vin. L’alchimie se fait mieux« . Expression douce de citron confit, touche de verveine mentholée, un peu gras, sapide et épicé. Un vin à la fois large et incisif. 

Autour de la table, on parle aussi cépage. La muscadelle tend à disparaître à Bordeaux ? Pas au domaine de l’Alliance où de vieilles muscadelles entrent dans la composition des vins : « elle a été greffée par mon grand-père » dit tout de suite Valérie. « Elle amène un brin de folie avec une fraicheur de dingue sur les liquoreux » ajoute Daniel. 

Le Sauternes justement : Daniel les adore. Il en fait deux. Esquisse : « ce n’est pas un deuxième vin »,  élevage court, 100 % sémillon. Mangue, ananas, floral sur le seringat. Très belle bouche « jus de fruit pur », jolie onctuosité. Et Sauternes : on y retrouve la muscadelle (10%). Fruit jaune et fruit blanc (pêche), mirabelle, poire. Epicé. Que des beaux vins. 

Et au fait : pourquoi le domaine de l’Alliance ? « C’est l’alliance de l’homme et de la nature » dit Daniel. Valérie est plus bavarde et décrit l’étiquette : « Les anneaux, c’est l’année de notre mariage 2005« . Après avoir tout partagé, elle est peut être aussi (surtout ?) là cette Alliance. 

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