La Foire aux Seconds Vins a fait vibrer Bordeaux

Samedi 16 octobre, après un an d’absence pour cause de Covid-19, la Foire aux Seconds Vins faisait son retour sur les berges de la Garonne. Pour cette sixième édition, 52 propriétés bordelaises étaient présentes sous le Hangar 14 pour présenter leurs bouteilles. Fruit de la collaboration renouvelée entre Terre de Vins et le caviste Cash Vin, l’évènement a tenu toutes ses promesses, rassemblant près de 1500 personnes pendant cette journée ensoleillée.

Dès l’ouverture, se mêlent œnophiles avertis et novices curieux, plongeant – l’air inspiré – le nez dans leur verre et maniant le crachoir avec plus ou moins d’habileté. Aux dires des habitués du rendez-vous automnal, la Foire aux Seconds Vins s’impose comme un rendez-vous incontournable. Vincent, 53 ans et deux caisses en bois sur l’épaule, est ce que l’on appelle un amateur éclairé. Parmi les premiers arrivés, à midi il sort du Hangar tout sourire, satisfait de sa visite : “Je suis passionné de vin mais, comme beaucoup, un grand nombre de premiers vins ne rentrent plus dans mon budget”. Pourtant, enchanté, il poursuit : “Les seconds, plus qu’une solution de repli, représentent une nouvelle porte d’entrée pour découvrir ces propriétés mythiques”.

Les seconds vins, une porte d’entrée à la portée de tout budget

Parmi les dégustateurs, beaucoup soulevaient l’intérêt de ces secondes cuvées. Si certaines tendent à se rapprocher du style des grands vins de chaque propriété, d’autres se distinguent totalement de leurs aînés, réinventant un style par une sélection parcellaire pointue, un assemblage inédit ou encore un élevage différent.

Défilant le long des stands, Aliénor et Grégoire écoutent, attentifs, la présentation passionnée des vins de Jean-François Quenin, propriétaire du Château de Pressac, Grand Cru Classé de Saint-Emilion. Tous deux étudiants, ils s’enthousiasment quant au fait de pouvoir échanger avec les différents acteurs de la production, chose rare cette dernière année. Après trois heures de divagations œnologiques, Grégoire profite des prix imbattables proposés par Cash Vin sur cette journée pour repartir les bras chargés de deux flacons qui prendront place dans sa cave naissante.

 Un succès remarqué pour un rendez-vous incontournable

Jérémie Daugy, responsable Achats France pour le compte du caviste partenaire, se réjouit du succès de ce rassemblement : “Cette journée est une belle opportunité pour rappeler la qualité des vins produits à Bordeaux, à des prix attractifs en ce qui concerne les seconds du jour”. Karl, étudiant américain exilé dans la région afin de parfaire son cursus oenologique, acquiesce d’un large sourire.

Du côté des exposants, même son de cloche : “On a rarement l’occasion de mettre à l’honneur nos seconds vins, alors qu’ils n’ont jamais été aussi bons” souligne Géraldine Santier, venue présenter l’Amiral de Beychevelle. Solène Malka, une bouteille de Latour-Martillac en main, se réjouit de la qualité et de l’importance des échanges entretenus avec les amateurs présents, rappelant la valeur du “lien social” créé par le vin.  Jusqu’à 18h30, les visiteurs allaient en quelques pas de Sauternes à Margaux, de Pauillac à Saint-Emilion, à la découverte de ces seconds vins qui font – aussi – la renommée des propriétés. Nul doute que l’an prochain, tant l’affluence remarquable que la qualité notoire de ces brillants seconds auront encore progressé, et presque rattrapé leurs illustres aînés.

(Photos Albert de Monts)

Cet article La Foire aux Seconds Vins a fait vibrer Bordeaux est apparu en premier sur Terre de Vins.

A l’abordage de Vinotage, la Péniche à vins sur le Rhône

Vinotage-peniche

Vinotage-peniche

Ils sont quatre à s’être lancés dans l’aventure. Vogue la galère, sur une péniche transformée en bar à vins, amarrée en bord de Rhône, avec vue sur le Palais des Papes d’Avignon. Oyé moussaillons, cap sur la carte des vins.

Deux œnologues, une sommelière et un cuisinier trouvent un bateau. Que font-ils ? Pauline Couvertier, Guillaume Valli, Emmanuel Couzi et Jérémy Santisteban se jettent à l’eau, achètent une péniche modèle Freycinet en piteux état et investissent argent et détermination dans un projet un peu fou.

Sur l’île Piot, Vinotage Péniche à vins est désormais bien ancrée. Avec son pont terrasse, sa salle et sa cuisine dans les cales, elle respire l’air du large et mise sur le lieu tendance, décomplexé et bien achalandé. L’équipage a fait le tour du monde viticole et enrichit sa carte aux trésors (Terre de Vins l’a sélectionnée dans ses « 100 meilleurs carte des vins en 2021« ), y adjoignant une cave à manger et des animations pour amateurs de dives bouteilles. Les moussaillons signent également leurs engagements allant de vins majoritairement certifiés AB ou en biodynamie. Ils s’avitaillent sur les circuits courts avec des produits frais et locaux et adoptent composteur et énergies vertes.

De tous les horizons

Saluons tout d’abord le cahier de bord didactique et pédagogique. Pour le marin solitaire perdu dans l’océan des appellations, l’équipage a conçu des cartes aussi jolies qu’explicites. Chaque référence est bien située par couleurs et lieux. Dans la Vallée du Rhône, les Crus, Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages communaux associent valeurs sures et pépites bien dénichées. Par exemple, le Valréas du domaine La Grande Bellane ou le domaine Fond Croze en Vaison-la-Romaine. Cocktails, Champagnes, spiritueux et autres ovnis (originals vins non identifiés) trouveront leurs palais.

A boire et à manger

Le coq Emmanuel propose des planches variées, des grignotages d’inspiration terre et mer, salés ou sucrés, des soupes, des fromages. La cave à manger s’est enrichit de foie gras et coppa d’Ardèche, de jambon d’agneau de Sault, de boudin noir de Bigorre. Une planche végan va voir le jour et le rayon épicerie fine permet de faire son petit marché.

Ateliers et wine dating

Avec des professionnels à la barre, les animations prennent un cap intéressant. Par exemple, octobre est le mois de la Loire et de l’Auvergne, avec des formules découverte et duo aromatique, associant Saint-Nectaire et Cantal au Saint Pourcain et Saumur Champigny. Les ateliers sont œnologiques, les soirées thématiques jouent l’accord mets-vins, elles proposent aussi bien tartiflette que Champagne, cabernet franc ou citrouille pour Hallowine, ou dîner-concert rock ! Quant au Wine Dating, c’est « une soirée dégustation/rencontre sous tous les sens du terme : rencontre entre amoureux du vin, néophytes et connaisseurs, qui veulent partager une soirée ensemble (pas une date amoureuse!) », assure l’équipage.

www.vinotage-avignon.fr

Cet article A l’abordage de Vinotage, la Péniche à vins sur le Rhône est apparu en premier sur Terre de Vins.

[PODCAST] « Terre de Vins » au féminin

Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de Terre de Vins, était récemment l’invitée du podcast « Si Dionysos était une femme », d’Aurélie Charron-Giguet, dédié aux femmes leaders de l’univers du vin. Écoutez l’émission en replay.

Créé par Aurélie Charron-Giguet, le podcast « Si Dionysos était une femme » repose sur la profession de foi suivante : » L’univers du vin abrite des pépites ; vigneronnes, cheffes d’entreprise, directrices marketing, commerciales designers-graphistes, journalistes, œnologues, techniciennes. Les femmes ont pris part à l’embellissement du monde du vin. En 20 ans, ces performeuses ont fait leur place dans ce milieu d’hommes. Elles m’inspirent et motivent la femme active que je suis. Mon plaisir : vous faire partager mes rencontres, puisque je respire, je vis dans cet univers depuis plus de 20 ans. »

Sylvie Tonnaire, qui dirige la rédaction de Terre de Vins, était récemment l’invitée de l’émission. Vous pouvez la ré-écouter en replay ci-dessous.

Cet article [PODCAST] « Terre de Vins » au féminin est apparu en premier sur Terre de Vins.

[Foire aux seconds vins] Rayonnant Château d’Arche

soleildarche

soleildarche

Entre accomplissements et projets en cours, innovations viticoles et œnotouristiques, le grand cru classé de Sauternes n’a de cesse d’avancer. Rencontre avec son directeur général délégué Didier Galhaud, pour une découverte de la propriété, de ses ambitions et de son second vin, « Soleil d’Arche », en dégustation et à l’achat ce samedi (10h-18h30) lors de l’événement organisé par Terre de Vins et Cash Vin au Hangar 14 (Bordeaux)

Didier Galhaud, pouvez-vous présenter à nos lecteurs Château d’Arche ?

Grand cru classé 1855 à Sauternes, Château d’Arche est une propriété de 100 ha dont 85 ha de vignes. Pionnier en matière d’œnotourisme avec l’ouverture en 2002 de son hôtel **** de neuf chambres, le domaine a décroché plusieurs récompenses en œnotourisme (Best Of d’Or en 2006, Lauréat Best Of en 2014 et récemment en 2021 dans la catégorie Architecture et Paysage). La propriété s’est engagée dès 2010 dans une voie environnementale avec l’adhésion au plan SME, l’obtention de la norme ISO 14001 en 2015, HVE 3 en 2017. Elle sera certifiée Agriculture Biologique en 2024. Château d’Arche sait renouer avec les traditions (100 % du vignoble en taille manuelle, 20 % des passages dans les rangs sont menés par des chevaux de trait, remise en place de la taille tardive pour lutter contre le gel…), mais aussi miser sur l’innovation (tracteur électrique autonome, installation de tour anti-gel, essais œnologiques avec le concept WIneglobe pour réduire les intrants dans le vin…).

Quels ont été les chantiers menés à bien récemment à Château d’Arche ? 

D’abord, notre nouveau chai de 2 500 m² inauguré en 2019, conçu pour être éco-responsable. L’objectif est de faire de ce bâtiment technique un lieu respectueux de l’environnement, du paysage et des équipes. Le bardage extérieur en troncs d’acacia rappelle les piquets de vigne. La toiture est végétalisée afin de limiter les variations de températures, et le bâtiment intègre un système de récupération des eaux de pluie et des eaux usées. Sur le toit, des ruches assurent la pollinisation de notre environnement. Les abeilles offrent également le miel du Château d’Arche à nos convives. Au rez-de-chaussée, le nouveau cuvier, entré en service à l’occasion des vendanges 2019, accueille trente-trois cuves thermo-régulées en acier micro-poli, qui facilite le nettoyage et évite l’utilisation de détergents. Souvent de petites tailles, elles répondent à l’exigence de la vinification parcellaire et permettent de gagner en précision et qualité. À l’étage inférieur, se trouve le chai d’élevage. Enterré, donc plus facile à climatiser, il accueille environ quatre-cents barriques de chêne français. L’espace est pensé pour le gravitaire, les barriques remplies sans pompe et l’oxygénation limitée.

L’audace est aussi notre maître-mot, avec un développement de notre gamme, grâce à l’apparition de nouvelles cuvées, toutes inspirées par l’excellence. Nous avons imaginé une méthode traditionnelle, élevée en barriques de Sauternes et dont la liqueur de dosage est faite à partir de château d’Arche. Egalement un rosé élaboré en partie dans des barriques de sauternes lui donnant un grain gastronomique. Nous avons aussi créé un vin blanc sec issu du grand terroir des vignes blanches, représentatif de l’encépagement constitué à 90% de sémillon et élaboré dans des barriques de Sauternes. Enfin, un vin rouge issu d’un terroir tardif et frais, issu à 95% de merlot, auquel nous apportons notre expérience de l’élevage dans notre nouveau chai souterrain. L’offre joue la modernité avec une proposition de packagings attractive, inspirée par l’univers de présentation des spiritueux, pour une mise en valeur des Sauternes. Ainsi, « Soleil d’Arche », second vin du Château d’Arche, est proposé en bouteille et ½ dans une carafe. Le Grand Vin est systématiquement livré avec son coffret luxe cadeau. Une cuvée crème de tête (issue des meilleurs raisins botrytisés, généralement des premières tries, ndlr) renoue avec les traditions du passé mais en version 50 cL.

Quels sont les autres grands projets sur les rails ? 

Côté hôtellerie, le projet hôtelier de 58 chambres, tourné vers le luxe et le bien-être, reste d’actualité, avec une ouverture prévue à l’horizon 2023. Côté œnotourisme, nous lançons dès ce mois de novembre un thème conférence & atelier sur le vin et les sens. Côté vigne, la propriété s’est lancée dans un vaste programme de replantation, à travers l’arrachage de 10 ha, et l’acquisition de 11 ha en propriété et 13 ha en fermage, avec au programme une réflexion sur les cépages résistants, les problématiques de réchauffement climatique, les équilibres environnementaux.

Pouvez-vous nous parler de «  Soleil d’Arche », à découvrir sur le millésime 2018 lors de cette « Foire aux seconds vins »?

Le nom de « Soleil d’Arche » est là pour évoquer ces reflets dorés, jaunes, brillants, solaires, qui se distinguent dans le vin de Sauternes. Il est élaboré à partir d’une sélection de terroirs – vignes jeunes, terroirs précoces qui botrytisent vite mais ne concentrent pas fortement – pour faire un vin sur la fraîcheur, un sauternes d’apéritif, avec une vraie buvabilité. Ce vin se veut accessible sans que cela soit péjoratif ou simpliste, car il a tous les codes d’un très bon sauternes, mais 50% de sucrosité en moins par rapport au Grand Vin, donc un coté désaltérant naturellement. Le millésime 2018 de « Soleil d’Arche » a décroché une Médaille d’or au concours mondial de Bruxelles. Ce vin se dégustera volontier sur des huîtres, des sushis ou un poulet au citron, par exemple.

Pourquoi participer à cette « Foire aux seconds vins » ?

Parce que ces seconds vins, « accessibles » gustativement et économiquement, drainent un public jeune, amateur, local – on ne s’attache pas suffisamment aux consommateurs qui sont aux portes de nos vignobles -, qui seront les passionnés de demain. Egalement parce que c’est très bien organisé autour d’une seule thématique. Et enfin parce que cela permet de donner une image plus moderne de Sauternes et de la gamme carafe de Château d’Arche.

« Soleil d’Arche » est à retrouver ce samedi lors de la « Foire aux seconds vins » au tarif de 20 € l’unité ; 100 € la caisse de six.

Cet article [Foire aux seconds vins] Rayonnant Château d’Arche est apparu en premier sur Terre de Vins.