Des cadeaux responsables et vertueux

Pour les amateurs de vins et de spiritueux qui sont également attachés à la protection de l’environnement, à la biodiversité et au développement durable, nous avons fait une petite sélection des cadeaux de Noël du moment les plus éco-responsables.

Le nouveau Château de Buzet dans son carton à chapeau
La coopérative du Lot & Garonne, Nous Les Vignerons de Buzet propose cette année à son réseau cavistes de nombreux coffrets « seconde vie » transformables en objets utiles du quotidien : un cadre en bouchons, un plateau de service, un porte-bagages vélo, un panier apéro, une planche à découper, un coffret tiroir…et une boîte à chapeau ou à rangement contenant trois bouteilles du nouveau Château de Buzet dont la coopérative a fait l’acquisition en 2018. Le coffret en carton kraft et au faible taux d’encrage est certifié FSC et produit en Gironde. Le château de Buzet autrefois propriété d’Alfred de Noailles et exploitation viticole modèle au XIXe siècle est l’un des rares à porter le nom de son appellation.
49 € le coffret Château de Buzet www.nouslesvigneronsdebuzet.fr

Le champagne Intemporelle de Mailly Grand Cru dans son coffret en cellulose
A l’occasion du lancement de la cuvée L’Intemporelle millésime 2017, Mailly Grand Cru a choisi d’abandonner le plastique et a réinventé son coffret avec la première cale en pulpe de cellulose thermoformée, une fibre entièrement naturelle qui épouse la bouteille pour un coffret plus léger et plus durable, totalement recyclable. Ce matériau original est une technologie utilisée jusqu’ici sur des petits contenants en parfumerie et cosmétiques. Il habillera L’Intemporelle, assemblage de pinots noirs et de chardonnays de première presse vieillis plus de cinq ans sur lattes, mais également les cuvées millésimées et Les Echansons. 79 € www.champagne-mailly.com

Le champagne Essentiel Extra-Brut de Piper-Heidsieck et son coffret bois amplificateur de son
Le champagne Piper-Heisieck a sorti un coffret bois exclusif pour présenter sa cuvée Essentiel Extra-Brut (un chardonnay, pinot noir et pinot meunier de 36 mois d’élevage). Il a une double fonction puisqu’il sert également d’amplificateur de son. L’étui en bois de la bouteille sert d’enceinte quand vous placez votre smartphone dans l’encoche, une fois le flacon sorti pour une table de fêtes ou un pique-nique. Un bel objet au design minimaliste en chêne issu de forêts françaises et façonné par La Tournerie du Plat d’Or, entreprise artisanale bretonne. Il correspond à l’engagement de l’entreprise, la première certifiée B-Corp en Champagne. 49,90 € piper-heidsieck.com

Perrier-Jouët Belle-Epoque et son enveloppe Cocoon éco-conçue
Perrier-Jouët a doté ses cuvées millésimées Belle Epoque d’un nouveau coffret éco-conçu conciliant l’esthétique et une approche plus durable. Outre son poids de seulement 49 g., ce nouvel étui baptisé Cocoon est fabriqué à partir de pulpe de papier provenant de forêts certifiées FSC et de sarments de vigne dans un souci de recyclabilité et de circularité. Il habille les millésimes 2014 en blanc et 2013 en rosé. 189 – 394 €   perrier-jouet.com 

La cuvée des 190 ans de l’armagnac Castarède dans sa bouteille en fibre de lin
La marque d’armagnac Castarède a choisi de fêter les 190 ans de la Maison en rajeunissant son packaging. Cette cuvée d’armagnac 100% baco de la récolte 2020 vieilli trois ans en fûts de chêne bénéficie d’une bouteille Green Gen® élaborée en fibres de lin tressées made in France issues de l’agriculture bio et écoresponsable et en résine végétale bio-sourcée . Elle ne pèse que 85 g au lieu des 700 habituels dans les spiritueux. Elle est aisément recyclable en gourde à eau à emporter en balade.
41 € – armagnac-castarède.fr 

Le Port Charlotte d’Islay à partir d’orge locale et sans étui
Bruichladdich est la seule distillerie à faire vieillir et embouteiller ses whiskies sur l’île d’Islay mais également à y avoir réintroduit la culture de l’orge et construit une malterie pour la tourber sur place. Elle élabore le whisky éponyme, non tourbé, les Port Charlotte très tourbés, Octomore, parmi les plus tourbés au monde et le gin The Botanist à partir de 22 botaniques de l’île. C’est la première distillerie de whisky en Europe à obtenir le label B-Corp. Depuis 2020, la distillerie tourne à l’énergie renouvelable, principalement marémotrice et vient d’installer une chaudière à combustion d’hydrogène pour poursuivre sa décarbonation. La distillerie propose désormais à ses acheteurs en ligne d’abandonner les canisters métal pour ses bouteilles de whisky.
Port Charlotte Islay Barley 2014 (50 % vol.) 85,90 € bruichladdich.com  

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Malts et mer à table

Et si le whisky accompagnait huitres, crustacés et coquillages sur les tables pour vos repas de fin d’année. Histoire de créer la curiosité et l’expérience, le temps d’une découverte.

Si les spiritueux semblent avoir le vent en poupe ces dernières années, ils le doivent principalement aux cocktails qui les ont invités à l’apéritif et chez les jeunes consommateurs. Les marques s’ingénient donc à proposer des recettes classiques ou originales voire insolites pour tenter de se faire une place avant le repas ou en soirée. Certaines tentent néanmoins de miser sur le pairing, traduire des accords mets-spis, à table, en buffet dinatoire ou en expérience gustative. Les pionniers en la matière ont sans doute été les Classic Malts, une gamme imaginée par Moët-Hennessy et regroupant à l’origine six malts de régions différentes, Lagavulin de Islay, Talisker de Skye, Cragganmore du Speyside, Glenkinchie des Lowlands, Oban de West Highland et Dalwhinnie des Highlands. Le coffret contenait un livret de recettes dans lequel étaient suggérés des accords comme le Talisker 10 ans avec le saumon fumé, le Lagavulin 16 ans avec des huîtres, Oban avec du caviar… 

« C’était avant la food generation toujours en quête d’expériences et c’était novateur à l’époque de proposer de découvrir les whiskies de façon plus ludique, commente Nicolas Julhès qui en était l’ambassadeur. Le plat sert de fil rouge et permet de ranger chaque whisky dans une catégorie. On donne ainsi un cadre ludique pour aider le consommateur à le classer en termes de goût et on formalise un instant de dégustation. C’est encore plus facile aujourd’hui de proposer ce type d’expérience originale, moderne et pas ruineuse puisqu’on ne sert qu’1 ou 2 cl ; on se rapproche ainsi de la gastronomie, même si l’idée n’est pas forcément de faire tout un repas avec des spiritueux. ». Nicolas Julhès suggère d’ailleurs de remplacer le gros verre tumbler par un petit verre tulipe pour une meilleure mise en valeur du liquide ambré. David Ciceron, l’ambassadeur d’Aberlour conseille de déguster les huitres avec un whisky servi à la pipette pour la théâtralisation : « ça marche à tous les coups et 2 cl suffisent pour bénéficier du potentiel aromatique et de l’expérience gustative ».

D’islay au Japon
Les whiskies d’Islay avec leurs notes tourbées s’accordent à merveille avec les huîtres, coquillages et crustacés. Éviter néanmoins de miser sur trop de ppm (pourcentage de tourbe) pour ne pas fatiguer le palais. Bowmore s’est associé avec Gillardeau depuis trois ans pour les dégustations et commercialise un couteau à huître accompagné d’un carnet de dégustation. Avec son 21 ans vieilli en fût de château Lagrange, la marque promeut un rituel spécifique : boire l’eau de l’huître avant de prendre une gorgée de whisky, manger l’huître, verser le whisky dans la coquille et boire la deuxième gorgée. 

Au Japon aussi, on peut boire le whisky avec des sushis sauce soja et wasabi, des plats à base d’algues et de fruits de mer. On verse quelques centilitres de whisky sur un ice ball, une grosse boule de glace (pas obligé qu’elle soit à base d’eau de source et taillée au pic à glace mais c’est mieux) ; le whisky se refroidit ainsi lentement sans être dilué. Cette consommation dite « mizuwari » fait ressortir les arômes tandis que le highball, un whisky allongé d’eau gazeuse également sur un gros glaçon, allège la dégustation. 

Les chefs s’y mettent
Quelques chefs jouent les partenariats le temps d’un diner. Le Johnnie Walker Blue Label avec son édition limitée Elusive Umami élaboré par le chef triplement étoilé Kei Kobayashi en collaboration avec la master blender Emma Walker suggère d’accorder les notes iodées du blend avec du caviar, du saumon fumé et les huîtres. Le malt du Speyside Mortlach a travaillé cet automne avec le chef parisien Thomas Graham sur deux recettes terre-mer, tagliatelles de seiche à la crème de chorizo avec le 12 ans et tataki de thon rouge au jus de viande avec le 16 ans. Glenfiddich a imaginé des recettes inédites pour sa gamme Grand Series avec le chef Rhys Evans de la Maison Delano, notamment des huîtres Marennes Oléron sauce cacahuètes, miel et soja marié au 26 ans Grande Couronne. Talisker pour présenter son édition limitée Wilder Seas aux notes fumées et maritimes, engagée pour la protection des océans, conseillait également des accords terre-mer dans les assiettes. L’éditeur de whisky Benjamin Kuentz propose régulièrement de déguster dans sa boutique parisienne ses créations maltées comme le Verre Printanier avec des produits de la mer, l’Uisce de Profundis vieilli sous la mer avec des huitres. « Je réfléchis d’abord à un plat à accorder avant de faire les assemblages bet de chercher un profil produit. Pour Uisce de Profundis qui a vieilli un an sous l’eau entre 20 et 60 m de profondeur au large de Ouessant, je voulais un whiskies iodé, citronné et salin entre puissance et finesse pour l’associer avec des fruits de mer mais il a fallu plusieurs essais. Il n’y a pas de recette miracle ; on fait du R&D au fur et à mesure

Les autres spiritueux en accord
D’autres spiritueux comme le rhum blanc ou le gin tentent également des accords avec les produits de la mer : les rhums blancs très aromatiques de Neisson ou de la jeune distillerie A1710 peuvent se déguster avec des œufs de poisson, du caviar, des coquillages « et avec un tour de moulin à poivre, c’est délicieux, même si aux Antilles, il est vrai que la consommation se fait d’abord en ti’punch » reconnait le fondateur Yves Assier de Pompignan. Trois Rivières évoquant la salinité naturelle de ses rhums proposait cet automne une dégustation de caviar français Sturia avec un ti’punch ou avec son rhum vieux Triple millésime 2005-2010-2015, rapprochant ainsi l’importante du terroir pour la canne, du « merroir » pour les esturgeons.  Le gin Citadelle fait trôner depuis déjà plusieurs années sa célèbre bouteille bleue striée au milieu de plateaux d’huîtres pour une dégustation en gin-tonic bien frais, le citron réhaussant les deux. Certaines marques particulièrement iodées comme le gin Melifera produit sur l’île d’Oléron ou le gin 22 de la distillerie des Essences locales à base de botaniques des Côtes d’Armor (salicorne, criste marine…) ne peuvent que valoriser un accord avec les huitres et les coquillages. Le London dry gin Fords, récemment arrivé dans l’Hexagone avec ses idées de cocktails suggère même d’accompagner les huîtres avec un cocktail Martini  (gin, dry vermouth et bitter d’orange). La marque organise d’ailleurs régulièrement dans bars et restaurants d’ici et d’outre-Atlantique des soirées Fords Martini & Oysters. Le saké se marie aussi avec les huîtres notamment le masumi sparkling Origarami naturellement effervescent, d’une légère acidité saline qui fait merveille sur les Fines de Claires.

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L ‘AOC Luberon s’engage pour l’avenir 

Les incidences du changement climatique sont au coeur des préoccupations du vignoble. L’AOC Luberon s’est saisi du sujet en s’inscrivant dans le projet européen Green Vinum. 

“Le changement climatique, ses enjeux et ses impacts ?”, vous avez 3 heures ! Il a fallu la journée du 5 décembre à la fruitière numérique de  Lourmarin pour en débattre. Le syndicat avait convié Renan Le Roux, ingénieur de recherche à l’INRAE, à présenter l’étude commanditée par l’AOC sur les impacts du changement climatique sur le territoire du Luberon. 

Cette journée, soutenue par la Région Sud et les Fonds européens Leader, s’inscrit dans le cadre du projet Green Vinum. Un projet international financé avec le fonds LEADER 2014-2020, qui vise à faire évoluer le travail de la vigne face aux enjeux climatiques. Ses objectifs vont de l’enregistrement et l’évaluation de la situation existante dans la viticulture, à l’apport d’appui pour les caves dans les domaines de l’efficacité énergétique, des techniques durables et de la résilience. Il s’agit également d’implémenter la stratégie au niveau local en formant un groupe d’acteurs et en les impliquant pour assurer la masse critique du projet. Ainsi, le syndicat s’est entouré d’experts tels que l’INRAE et l’IFV et des partenaires, au premier titre le Parc naturel régional du Luberon. Les deux structures ayant un projet connexe de charte environnementale et paysagère en cours. 

Depuis 2020, pour la partie européenne, les vignerons ont ainsi pu rencontrer et échanger avec leurs homologues grecs des régions de Thessalonique et du mont Olympe, lors de différents voyages d’étude.

L’étude de Renan Le Roux a mis en perspective les scenarii envisagés par le GIEC et les impacts de plus en plus importants pour la viticulture, en regardant la phénologie des cépages. À titre d’exemple, l’INRAE a choisi la syrah et l’ugni blanc, deux cépages très présents dans le Luberon, l’un plutôt de précocité moyenne (la syrah) et l’autre tardif (l’ugni). Mais le changement climatique va les affecter tous les deux, soit dans la phase de floraison, soit dans la phase de véraison, avec globalement une augmentation des températures sur la période mai/septembre et une diminution des précipitations, accompagnées de plus de phénomènes extrêmes.

©MP Delpeuch

Nathalie Archaimbault, la directrice du syndicat, en fait un résumé clairvoyant. « Face à ce constat, les participants ont pu élaborer une Fresque du Climat, un atelier participatif permettant de mettre en chaîne logique les causes et les conséquences du changement climatique. Cet atelier, s’il est ludique, montre bien l’enchaînement des effets de l’activité humaine sur le climat, et globalement sur la planète. Ensuite, les groupes se sont projetés dans le futur, en imaginant quelles actions seraient à mettre en place pour faire de l’AOC Luberon une des appellations les plus vertueuses en termes d’impact carbone. De nombreuses pistes de solutions ont été proposées par les participants. La prochaine étape est maintenant de les étudier et de voir quelles pistes seraient à enclencher dès maintenant. On pense notamment à toutes les réflexions sur le contenant : bouteille unique/consigne/bouteille moins lourde… Le but de l’atelier était bien de partir avec des pistes concrètes à mettre en œuvre à tous les niveaux, individuels ou collectifs« 

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Nalys restera emblématique et intemporel

La Maison Guigal lance un grand chantier de restructuration au Château de Nalys. Visite des fondations avant la mise en lumières.

Le Château de Nalys s’offre une cure de rajeunissement. Quand la famille Guigal, propriétaire depuis 2017, lance un concours international d’architecture, la planète s’affole. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce sont 2000 cabinets d’architectes qui se sont intéressés au projet, porté par l’agence BAM, et 1200 qui ont téléchargé le dossier. 270 candidatures officielles et 20 projets sélectionnés plus tard, voici connu le lauréat qui repensera le bâtiment et ses abords. Et c’est une lauréate d’origine corse, basée à Aix-en-Provence, Amélia Tavella qui a décroché la timbale. « Sa sensibilité et son excellente connaissance de l’architecture méridionale », ont joué en sa faveur selon Philippe Guigal.

Le cahier des charges est très rigoureux. Il faut conserver l’esprit des bâtiments existants, le corps de ferme et le chai d’élevage, respectivement datés du XVIe et XVIIe siècle ainsi que la biodiversité des lieux. Le domaine de 100 hectares, dont 75 de vignes cultivées en agriculture biologique certifiée est situé dans un espace classé et sanctuarisé. Le caveau et la partie muséale seront repensés. La vaste collection de la famille Guigal, déjà exposée en partie à Ampuis, trouvera un écrin supplémentaire à Nalys. Quant à la cave, elle sera restructurée en deux phases pour ne pas gêner les prochaines vendanges. Elle sera adaptée aux vinifications parcellaires afin de mieux respecter la matière première, les choix techniques et ainsi de satisfaire « notre ambition de produire de grands vins », assure le propriétaire et oenologue.

La conception et la construction seront écoresponsables pour réaliser au final, un bâtiment à énergie quasiment neutre. Les nouvelles techniques de béton de site, les énergies renouvelables, le sourcing à 100 km autour de Châteauneuf et le savoir faire local seront de mise. La biodiversité et les espaces boisés classés seront conservés, aménagés et renforcés. 

Les permis ont été déposés. La livraison est programmée pour le printemps ou l’été 2026.

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[Entretien] Henriot, le rachat : quels enjeux?

Terroirs et Vignerons de Champagne a défrayé la chronique en septembre dernier avec la signature définitive du rachat de la Maison Henriot qui appartenait depuis plus de deux-cents ans à la même famille. Aujourd’hui deuxième opérateur de la Champagne derrière LVMH, incarne toute la force prise par le mouvement coopératif. Son directeur général, Christophe Juarez, nous a accueillis pour nous parler de sa vision, et des derniers rebondissements de cette formidable épopée vigneronne.

Dans le livre « France, ton vin est dans le rouge », tu écris qu’il existe « une science très aboutie de la toile d’araignée dans les chais », penses-tu que le monde du vin n’assume pas assez sa dimension industrielle ? 
J’étais un peu énervé lorsque j’ai écrit cela ! Mais c’est vrai que naturellement, j’aime les choses modernes, l’art contemporain… La brocante, ce n’est pas mon truc ! J’ai le sentiment qu’en France, on a une approche trop romantique, alors que le vin doit aussi être un business. Pour développer un terroir, il faut une approche rationnelle et constructiviste. Cette toile d’araignée nous ramène vers des choses un peu trop émotionnelles qui n’ont rien à voir avec la réalité, ce que nos concurrents du Nouveau Monde, eux, ont très bien compris. La Champagne est une exception, elle fait un peu le pont entre ces deux mondes, celui de la sensibilité et du business.

Pendant des années, l’image des coopératives était associée à celle d’un champagne de masse vendu en grande distribution. D’après toi, pourquoi sont-ils aujourd’hui devenus au contraire très tendance ?
Olivier Dauvers écrit que face à la complexité de nos régions, il faut avoir bac + 5 pour acheter un vin. La coopération a peut-être eu raison trop tôt en mettant en avant dès les années 1970 des vins de marques alors que le consommateur n’était pas encore prêt à entendre ce discours. Cela a été préjudiciable à son image. Le consommateur ne comprenait pas pourquoi on ne lui parlait plus du vigneron, du petit domaine… Aujourd’hui, ce marketing un peu plus sophistiqué autour du vin est davantage consensuel et nous est favorable. Je pense aussi que la mode du circuit court, alors que nous maîtrisons du pied de vigne jusqu’au verre tout le cycle d’élaboration, est pour nous un atout.

Dans l’histoire de Nicolas Feuillatte, quel moment te semble le plus marquant ?
Pour moi, le tournant correspond au moment où l’on s’est rendu compte que Nicolas Feuillatte était une très belle réussite mais que l’on commençait à atteindre un plafond de verre. Si on voulait le traverser, il fallait imaginer une autre dimension. Ces réflexions ont eu lieu entre 2012 et 2014 avec l’arrivée de Véronique Blin.

Lorsque tu es arrivé en 2017, quelle était la situation du Centre vinicole Nicolas Feuillatte (futur TEVC) ?
Le Centre vinicole Nicolas Feuillatte était en pleine expansion. Il avait recruté en 2014 un nouveau chef de caves, Guillaume Roffiaen. Le projet de construction d’une extension pour accueillir l’espace Nicolas Feuillatte mettait un coup d’accélérateur à la dimension œnotouristique, et le nouveau siège social ajoutait un geste architectural au site. J’ai eu le privilège de bénéficier de cet élan. Nous avons continué à donner le cap à l’international, profité de l’après Covid pour développer la campagne « Libérons les bulles ». C’était une période de mutation où le Centre vinicole préparait le coup d’après, c’est-à-dire la création du groupe TEVC. Celle-ci impliquait de la croissance externe avec la fusion avec la CRVC et l’acquisition de marques de champagne de renom, Abelé et Henriot.

Fusionner deux unions de coopératives aussi importantes que la CRVC (Castelnau) et le Centre vinicole Nicolas Feuillatte représente un sacré challenge, tu as connu des nuits blanches ?
La partie la plus difficile a été de rassurer sur nos intentions les adhérents de la CRVC. Nous avons voulu comprendre leurs attentes, lister les intangibles. Je pourrais citer deux éléments forts. Le premier a été de leur montrer que nous allions nous occuper très sérieusement de la marque Castelnau alors que certains pouvaient penser qu’on la réduirait à une marque satellite. Le deuxième élément a été de leur faire comprendre que nous ne toucherions pas au style des vins de la coopérative. Pour les récoltants-coopérateurs qui avaient l’habitude de reprendre des bouteilles pour les revendre sous leur marque, le point était essentiel. À partir du moment où certains vins ne seraient plus élaborés à Reims, mais à Chouilly, le doute pouvait planer. 

Après Abelé, qu’est-ce qui vous a incités à racheter Henriot ? 
Très vite, lorsque nous avons réalisé la fusion, compte tenu de la taille de notre nouvelle entreprise, de sa capacité de développement, il nous a paru incontournable d’adosser une autre marque. Nous savions que dans les années à venir, nous devrions y réfléchir. L’opportunité s’est présentée plus tôt que prévu. La caractéristique d’Henriot, c’est d’être la synthèse du meilleur de la Champagne, de toutes ses forces vives. Parce que c’est à la fois un vignoble, la relation avec des livreurs, un réseau de coopératives partenaires et l’aura d’importateurs et de distributeurs internationaux !

Aujourd’hui votre groupe compte quatre marques : Nicolas Feuillatte, Abelé 1757, Castelnau et Henriot. Comment se positionne chacune d’elle par rapport aux autres ? 
Chaque marque a atteint un degré de maturité différent. C’est ce qui me permet de profiler une organisation en fonction de ce critère. Nicolas Feuillatte est proche de la maturité, sans l’avoir complètement atteinte. La marque s’appuie sur un réseau installé, puissant, qui lui permet d’illustrer un concept simple : le luxe accessible. Castelnau n’a pas du tout le même niveau de maturité, elle a besoin d’être portée, et prend une voie radicalement différente, celle des champagnes d’auteurs, avec une stylistique très marquée et des partis pris forts. Abelé 1757 est en complète renaissance. Le discours est élitiste et passe par une dimension qui n’est pas souvent reprise en Champagne, celle de l’artisanat, une sorte de culte du chef d’œuvre à l’image de celui des compagnons, tout en restant très confidentielle. De par sa taille modeste, il s’agit d’une maison qui a besoin de s’appuyer sur les forces du groupe. Ce n’est pas du tout la même chose pour Henriot qui a déjà une reconnaissance, un degré de maturité très élevé. La 9maison est un grand classique de la Champagne. La valeur ajoutée du groupe est beaucoup plus modeste, raison pour laquelle on lui confère une grande autonomie.

Lorsque l’on compte près de 6 000 adhérents, comment fait-on pour maintenir une proximité et faire en sorte qu’ils se sentent toujours propriétaires et aux commandes de leur coopérative ?
J’ai une recette simple : ne faire que du champagne. Parce qu’autour de la table nous n’avons que des Champenois qui maîtrisent parfaitement cet univers. La tentation est grande de se dire que l’on pourrait diversifier dans telle ou telle direction, mais le risque c’est que ces initiatives leur échappent, ils n’auront pas la même compréhension intime de ces autres activités pour piloter ces nouveaux business. L’autre ingrédient consiste à toujours dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit afin de cultiver le capital confiance absolument indispensable dans la coopération, entre les élus et les opérationnels.

Terre de Vins n°91 spécial Champagne, 160 pages, 6,90 €.
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De l’œnotourisme au pied du sapin

Entre grand cru classé et propriétés plus confidentielles, entre Bordeaux et le Beaujolais en passant par la vallée de la Loire, voici trois expériences œnotouristiques à savourer pour les fêtes.

Château de Tracy – Pouilly Fumé
La propriété compte 37 hectares de vignes qui sont travaillées en agriculture raisonnée depuis plus de 15 ans. La viticulture est réalisée dans le respect de la nature : suppression de l’utilisation d’insecticides, ébourgeonnage et effeuillage autour des raisins, vendanges en vert pour garder un rendement modéré… Toutes ces actions permettent de produire des vins de qualité et riches d’une belle complexité d’arômes qu’elle vous propose de découvrir à travers plusieurs offres de visites. 

Au Cœur des vignes – 22 € / personne
Visite guidée et groupée. Présentation du domaine, de son histoire, de notre appellation, de notre terroir et une explication de nos pratiques en culture durable et biologique et le processus de vinification. Balade dans les vignes et visite commentée de nos installations. Dégustation commentée de quatre vins & grignotage.

Le vigneron gourmand – 35 € / personne
Réservation 5 jours avant la date d’arrivée, visite guidée de la cave et repas privé. Thomas, le sommelier du domaine, vous fera partager un moment convivial et de partage. Découvrez l’histoire, la philosophie et le processus de vinification. La visite commence par un tour de la cave, cuverie, suivie d’une dégustation commentée unique accompagnée de spécialités locales, charcuteries, fromages et mignardises en partenariat avec un traiteur qui travaille que des produits du terroir.

Les secrets du château de Tracy : balade numérique libre – 4 € / personne
Une balade numérique libre au sein du vignoble du Château de Tracy. Parcours composé de 4 missions et d’une dégustation de 4 vins. Disponible toute l’année, uniquement pendant les horaires d’ouverture de la boutique. Téléchargez l’application gratuite Explorama sur votre smartphone. Guidez-vous au cœur du vignoble grâce à votre téléphone pour élucider les secrets de nos vins.

Domaine de la Roche – Beaujolais
La propriété produit des vins bio, elle concentre ses efforts à la fois sur la préservation et sur le renforcement de la qualité du sol. Elle propose des visites guidées d’une heure et demie pour vivre une immersion la plus enrichissante possible et transmettre au mieux cet amour du vivant. 

Visite et dégustation avec le propriétaire – 10 € / personne 
Mathieu, 5ème génération à la tête du domaine vous attend pour vous faire découvrir les paysages vallonnés de Lantignié et bien évidemment les vignes qu’il connaît par cœur. Une belle balade au cœur du Beaujolais qui sera suivie d’une dégustation de vins dans la cave familiale, avec de la charcuterie en accompagnement. Mathieu se fera un plaisir de vous décrire la démarche du domaine qui respecte le vivant et mise sur un sol de qualité. La gamme de vin comprend des appellations établies comme Régnié et Beaujolais villages ainsi qu’une grande en devenir : Lantignié.

Château Caillou – Grand Cru Classé de Sauternes en 1855
Grand Cru Classé en 1855 dans l’appellation Sauternes & Barsac, le Château Caillou est une propriété familiale dont la réputation n’est plus à faire. Ce vignoble de 18 hectares produit de jolis vins à déguster à travers deux offres de visites avec dégustation. 

Visite et dégustation – 10 € / personne
Après un petit tour dans les vignes pour déceler la spécificité du terroir de Barsac, vous découvrirez les secrets de la vinification et de l’élevage des vins de Sauternes. Cette visite privative se terminera par une dégustation des 3 Sauternes de la propriété, dont le Grand Cru Classé.

Visite & Dégustation Verticale – 35 € / personne
Après une visite privée de la propriété, une dégustation verticale de 3 millésimes mythiques du grand vin de Château Caillou vous permettra de capturer la beauté de l’évolution des vins de Sauternes au fil du temps.

©DR

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Terrae : le restaurant/bar dédié à la truffe

Moitié restaurant, moitié bar à truffe, tel est le concept du nouvel établissement Terrae – Truffe & Vin qui s’est ouvert à Châteauneuf-du-Pape début novembre. Avis aux amateurs, ici la truffe est reine !

Ils sont trois associés à la tête de ce nouvel établissement, Jérémy Sakton, Philippe Latil et Maurice Plagiari. Le premier fait commerce de truffes, le second est restaurateur et le troisième a fondé la société Agis (produits pour traiteurs). Situé à l’entrée sud de Châteauneuf-du-Pape, Terrae respire le neuf dans cette ancienne maison joliment restaurée et de couleur crème revêtue. Deux petites salles conciliant pierre, bois et végétal, accueillent les convives. Le bar propose des bouchées qui se déclinent en version salée et sucrée, tendance fusion. Velouté de butternut, foie gras, sardines, brouillades et moelleux chocolat s’affichent de 7 à 14 €. Côté restaurant, les mêmes mets sont servis en version carte et en menu (de 12 à 30 €) ou selon le concept Cookal (cuisson au flambage sur table). Le dénominateur commun est la truffe fraîche, qu’elle soit tuber melanosporum ou Bourgogne, par exemple. C’est Philippe Latil qui fournit le champignon majoritairement local, comme les produits de la cheffe Céline Croiset qui compose une carte évolutive en fonction des saisons.

Qu’est-ce qu’on y boit ? Du Châteauneuf-du-Pape bien sûr, mais pas seulement. Le sommelier Nicolas Ong signe une carte des vins resserrée, où brillent les pépites locales des AOC Lirac, Condrieu, Ventoux, ou plus lointaines Chablis, Calvi, Alox Corton, jusqu’en Nouvelle-Zélande ou Australie. Proposé au verre ou à la bouteille, les amateurs peuvent se laisser guider sur un accord mets-vins.

Bref, tous les ingrédients sont réunis pour satisfaire les gourmets recherchant un nouveau modèle de restauration décomplexée. 

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The Wine Gate : ouverture vers le monde des grands vins

Lancé il y a quelques mois à Paris, ce nouveau concept associe dégustation au verre de très grands vins à une cuisine bistronomique créative, le tout dans un lieu iconique parisien, les Galeries Lafayette.

Le lieu a beau être l’un des plus célèbres de la capitale, la redécouverte de la grande coupole du magasin Mode Femme des Galeries Lafayette suscite toujours autant l’admiration. Un effet saisissant que vont ressentir tous les clients de The Wine Gate, nouveau lieu ouvert cette année au 1er étage du magasin. Le lieu joue sur des codes esthétiques haut-de-gamme. Très discret, on le remarquerait à peine entre les corners alentour des différentes grandes marques. Très cosy, le décor attire surtout l’attention par son étagère rétroéclairée où sont alignées certains des vins les plus iconiques de la planète. Ce sont eux qui sont les véritables stars du lieu. La promesse de The Wine Gate est en effet de pouvoir tous les découvrir au verre (7cl ou 12cl), quel que soit le prix de la bouteille. Parmi la centaine de références, une majorité de vins français mais aussi un tiers de vins étrangers. Citons par exemple un château Carmes Haut-Brion 2017 (26€/44€), un château Mouton Rothschild 2015 (144€ / 240€), un Corton-Bressandes Grand Cru 2017 du Domaine Jacques Prieur (51€/85€) mais aussi un Adrianna Vineyard Mundus 2016 (37€/61€) du célèbre domaine argentin Catena Zapata ou bien encore l’iconique vin chilien Vinedo Chadwick 2019 (63€/105€). 

©Alexandre_Alloul

Des accords facilités et un achat simplifié
Pour faciliter le choix des vins ou des mets, une application (via QR Code) suggère les bonnes associations dans un sens ou dans l’autre. Cette même application permet également de découvrir davantage d’informations sur les propriétés. Tous ces accords ont été réalisés par Julien Tabbacchiera, sommelier du Logis de la Cadène et du Gabriel, restaurants étoilés à Bordeaux appartenant au château Angelus. Et la surprise dans l’assiette vient de la grande créativité du chef australien Tom Vickers qui crée une cuisine pleine de saveurs aux associations inattendues, comme cette huître Gillardeau n°3 accompagnée de granité de pastèque et radis rose goûté lors de notre passage. L’idée brillante des concepteurs de The Wine Gate a été de permettre de commander en ligne les vins goûtés sur place. Le concept est en cours de déploiement et ses fondateurs sont actuellement en discussion avec Aéroports de Paris pour une implantation en 2024 à Roissy. Parallèlement, the Wine Gate a également ouvert à Bangkok, avant la Corée du Sud par la suite. 

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Des accessoires exceptionnels autour du vin pour Noël

Notre calendrier de l’Avent va vous faire marquer de nombreux points auprès de vos proches. Et pour cause, ce sont des accessoires exceptionnels autour du vin que nous nous proposons avec une promesse : ils chambouleront vos expériences de dégustation.

Lacaraf – 640 € en précommande
C’est une petite révolution pour le service du vin dont nous parlions il y a quelques mois. Dispositif permettant de mettre à température n’importe quel vin en quelques minutes seulement, et de l’y maintenir pendant toute une dégustation, Lacaraf va changer pour toujours vos expériences de dégustation. L’objet made in France imaginé par son fondateur Anthony Boule et le sommelier Alexandre Martorana, est un véritable bijou. Si son prix peut en repousser certains, une précommande est disponible actuellement, ramenant pour les 100 premiers acheteurs le prix à 640 € au lieu de 890 €. Un investissement certes, mais un produit qui en vaut la chandelle.

Système Timeless par Coravin – à partir de 129,99 €
Autre accessoire révolutionnaire pour le service et la dégustation de vin, Coravin Timeless est un outil essentiel pour tout amateur de vin. Doté d’une aiguille qui transperce délicatement le bouchon pour extraire le vin, en remplaçant le vin versé par du gaz argon et en empêchant l’oxygène d’entrer en contact avec le vin. Vous pouvez ainsi vous servir un verre sans réellement ouvrir la bouteille qui vous pouvez encore conserver plusieurs mois, voire plusieurs années selon le modèle utilisé. Pour les fêtes, Coravin se décline en éditions spéciales aux coloris différents mais tout aussi élégants. 

©EU Holiday Photography

Abelé 1757 X Le Tanneur – 89 €
On dit souvent en Champagne que le Brut sans année est la carte de visite d’une Maison de Champagne, la cuvée sur laquelle on la juge. Aussi, en proposant un coffret comprenant sa cuvée non millésimée et un porte-cartes en cuir pleine fleur créé par la maison Le Tanneur, Abelé 1757 nous fait un clin d’œil amusant pour les fêtes de fin d’année. C’est aussi une jolie façon d’allier deux savoir-faire artisanaux, et deux entreprises historiques, puisque la Maison Abelé est la cinquième plus ancienne Maison de Champagne et que l’entreprise Le Tanneur enchante l’univers de la maroquinerie depuis 1898 ! Disponible chez une sélection de cavistes et sur le site www.abele1757.com 

©AgenceDiscovery Presse

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C’est décidé, le champagne gardera sa coiffe !

Depuis le 8 août dernier, un nouveau règlement européen avait rendu la coiffe des vins effervescents facultative. Les Champenois ont décidé de l’inscrire dans le cahier des charges de l’appellation.

On doit au champagne l’invention de la coiffe. Elle servait au XIXe siècle à dissimuler les dépôts qui se collaient au niveau du col, alors que la technique du remuage n’était pas complètement au point. Aujourd’hui, elle a surtout une vocation ornementale. Mais elle s’est largement inscrite dans l’imaginaire collectif du champagne. D’ailleurs, la plupart des vins effervescents concurrents ont récupéré ce code du champagne pour se premiumiser et rendre leurs bouteilles plus élégantes. Si elle était autrefois en étain, elle est aujourd’hui souvent composée d’un mélange de plastique et d’aluminium. Malheureusement, tous les centres de tri ne sont pas encore en mesure d’assurer leur recyclage, même s’ils sont de plus en plus nombreux à s’en donner les moyens. Elle pose donc aujourd’hui un débat environnemental, et différentes solutions plus écologiques sont désormais testées comme la coiffe 100 % aluminium, la coiffe en papier, mais aussi son raccourcissement. La coiffe représente aujourd’hui 0,6 % des émissions de gaz à effet de serre de la filière. Les progrès réalisés ont déjà permis entre 2003 et 2008 de réduire son impact de 9,5%. Depuis qu’un nouveau règlement européen a rendu la coiffe facultative, un débat s’est ouvert.  Pourquoi, après tout, ne pas la rendre facultative ? Ce serait oublier que le consommateur qui achète du champagne, n’achète pas seulement du vin, mais une expérience, un rêve, une histoire. Et la coiffe en fait partie. Des études clients menées en France, au Royaume-Uni et aux USA ont prouvé que la coiffe permettait au consommateur d’associer immédiatement une bouteille à du champagne. Sans elle, on pourrait provoquer des confusions avec le cidre, la bière et même l’eau gazeuse. Jouant le rôle d’un « scellé », c’est aussi une garantie d’authenticité du vin qui se trouve à l’intérieur de la bouteille, sans parler de son rôle en matière d’hygiène et de sécurité. Pour toutes ces raisons, la filière Champagne a décidé d’inscrire le port de la coiffe dans le cahier des charges de l’appellation.

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