Les Éléonores en actions

Les Éléonores de Provence ont une nouvelle présidente, Aurélie Bertin des châteaux Sainte Roseline et Les Demoiselles, qui succède à Sophie Biancone du château Rasque et de l’Hermitage Saint Martin.

La dame de la vallée des Esclans avait déjà été présidente en 2017-2018 de l’association créée par Valérie Rousselle du château Roubine, toujours présidente d’honneur active. Elles est entourée comme vice-présidentes de Marie-Pierre Caille du château Mentone et Maud Négrel du Mas de Cadenet. Les Éléonores rassemblent des vigneronnes, cheffes de cuisine, sommelières, œnologues, consultantes…, toutes cheffes d’entreprises et ambassadrices des produits de Provence (Bandol, Côtes de Provence, Coteaux Varois en Provence, Coteaux d’Aix en Provence, Palette). Elles prônent la défense de la tradition et du patrimoine provençal, la mise en valeur d’un art de vivre et d’un patrimoine culinaire d’exception au travers de produits de qualité et du respect de l’environnement.

Des soirées caritatives pour la cause des femmes et des enfants

Créée un 8 mars, il y a 13 ans, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’association fête traditionnellement son anniversaire par une grande soirée de gala dont les bénéfices sont reversés à des associations caritatives œuvrant à la médiatisation de combats humanistes telles que La Rose Marie Claire, Vaincre le cancer, La Croisière des guerrières, La Voix de l’Enfant… « Dans le contexte actuel, il est difficile de continuer à organiser ce genre d’événement qui rassemblait tous les deux ans plus de 200 personnes et qui nous aidait à récolter plus de 20 000 €, principalement pour les causes des femmes et des enfants, explique Aurélie Bertin. J’ai été surtout marquée par des actions comme celle de La Croisière des guerrières avec le docteur Xavier Pommereau spécialisé dans l’anorexie, et en 2010, la soirée organisée au château Saint Martin d’Adeline de Barry suite aux inondations qui ont marqué la Dracénie pour aider à financer les études de deux orphelins de cette catastrophe à fort impact local. » Les fonds récoltés lors du dernier diner en 2019 devraient participer à l’ouverture d’un centre d’accueil La Voix de l’Enfant au sein de l’hôpital de Draguignan. L’établissement sera un lieu d’accueil composé de professionnels formés pour entendre les victimes de maltraitance et violence, « un lieu plus rassurant qu’un commissariat ». L’association La Voix de l’Enfant, créée il y a 40 ans par Martine Brousse, fédère aujourd’hui plus de 80 associations dans 80 pays avec comme ambassadeurs l’actrice-vigneronne Carole Bouquet et le comédien-acteur-scénariste Bruno Solo.

Bientôt un livre de recettes et une cartographie

En attendant de pouvoir réorganiser des soirées caritatives, un livre de recettes avec des accords mets-vins pourrait être édité cette année suite à la proposition de l’une des Éléonores, la cheffe Hermance Carro-Joplet du restaurant Castellaras, véritable institution provençale située à Fayence (83). Une idée née pendant le confinement et développée d’abord sur les réseaux sociaux avant d’être concrétisée en une prochaine publication. Pendant le confinement, les Éléonores avaient également eu l’idée d’envoyer quelques bouteilles dans les Ephad du Var pour soutenir personnel soignant et résidents. Les Éléonores renouvelleront également en 2021 leur participation à la campagne de communication annuelle sur le dépistage du cancer du sein avec l’association RoseUp qui accompagne, informe et défend les droits des femmes confrontées à un cancer. Un soutien via la vente de tee-shirts dans les caveaux des domaines. L’association finalise une cartographie interactive et sur papier des domaines des adhérentes avec liens QR codes et présentations.

Elles travaillent également à des actions ciblées auprès des jeunes et des étudiants « pour susciter les vocations, expliquer les métiers de la vigne et du vin, les débouchés assurés dans des postes souvent en manque de personnes qualifiées comme les chefs de culture, tractoristes, logisticiens, secrétaires spécialisées… Et quelques-unes d’entre nous reçoivent des enfants dès la primaire pour leur expliquer le cycle de la vigne, leur faire goûter du jus de raisin… Ça fait partie de nos valeurs à transmettre, surtout dans une région où la vigne est partout. »
« En parallèle de ses actions de solidarité, l’association aide à resserrer les liens qui nous unissent pendant cette période très compliquée, estime Aurélie Bertin. Il y a toujours une idée qui fuse, un projet en cours, un soutien à apporter mais nos rencontres sont aussi un lieu de partage et de rencontres conviviales, d’entraide aussi dans le cadre du réseau Femmes du Vin. »

Les Éléonores :
Domaine Tour Campanets Emmanuelle Baude
Château Sainte Roseline Aurélie Bertin
Château Rasque Sophie Courtois Biancone
Château Mentone Marie-Pierre Caille
Château de Saint Martin Adeline De Barry
Domaine du Jas d’Esclans Gwenaëlle Dewulf
Château Pas du Cerf Aurore Legrand
Mas de Cadenet Maud Negrel
Château Carpe Diem Marie-Caroline Philipon
Château Roubine Valérie Rousselle
Domaine du Clos d’Alari Nathalie Vancoillie
Clos des Roses Laurence Barbero
Château Nestuby Nathalie Roubaud

Autres Sociétés :
Nini Pod’Chien Isabelle Dert Bono
Restaurant Le Castellaras Hermance Carro
Œnologue Conseil BTOEV Consulting Margaux Armand Vauchelet
Ombelline Marie Vray Briolay
L’Assistant Culinaire Christina Rebuffel
Femivin Isabelle Foret
Clotilde Pâtisserie Clotilde Lebec
Les Sourires de Léa Léa Gil
Azur Œnologie Géraldine Lopez

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Champagne, Bourgogne : la lutte contre le gel a commencé

Dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 avril, un vent polaire a refroidi la moitié nord de la France et ses vignobles. En Bourgogne comme en Champagne, les vignerons se sont rapidement organisés pour lutter contre ces températures, par endroits inférieures à -5 degrés.

C’est devenu un « classique » du printemps pour les viticulteurs. Avec un climat qui se réchauffe, la vigne commence à pousser très tôt, s’exposant dangereusement aux gelées printanières. Après un épisode dans le Gard dès le 1er avril, c’est au tour des vignobles du Nord de lutter contre le froid. Cette nuit, c’est surtout le chardonnay – variété assez précoce – qui a posé problème.

Chablis particulièrement touché

Parmi les vignobles concernés, la Bourgogne, et particulièrement le Chablisien. « On était dans la pire configuration, la température a chuté juste après une pluie, on a eu le gel et l’humidité», déplore Stéphanie Courtault, des domaines Courtault et Michelet. « Il est trop tôt pour dresser un bilan, mais 40 à 50 % des bourgeons pourraient être touchés. » L’exploitation a pu protéger une petite partie de ses parcelles grâce à la technique de l’aspersion.

Au moment où l’on descend sous la barre de 0 degré, de l’eau est pulvérisée sur les bourgeons. Ce qui crée une coque de gel protectrice. Paradoxal, mais efficace.

Moins de dégâts en Côte de Beaune

L’alerte a également été donnée en Côte de Beaune, où les dégâts seraient moins importants. « Les Meursault 1er cru étaient les plus avancés, avec déjà deux feuilles étalées », témoigne Sylvain Depiesse, directeur des domaines de la famille Piffaut. Dans les parcelles à risque, ses équipes ont déployé des bougies, « afin de réchauffer la température au niveau des bourgeons ».

Idem dans les Corton blanc du domaine Parent :

En s’approchant de ces flammes, on découvre des bougies de paraffine, comme le dévoile le domaine des Hospices de Beaune :

La Champagne se protège également
Par Yves Tesson

En Champagne, la température est descendue la nuit dernière jusqu’à -7 degrés, notamment sur la Côte des Bar. Sur l’ensemble du territoire de l’appellation, les vignes n’ont pas été trop affectées parce qu’elles en sont souvent encore au stade « bourgeon dans le coton » confie Melody Stroh, responsable vignobles et viticulture durable du champagne Lanson. Néanmoins, les chardonnays, plus précoces, ont pu être davantage touchés. Sur le clos Lanson, Melody a relevé une perte d’environ un bourgeon tous les six pieds. Une perte qui reste limitée : cela correspond à moins de 1 %. Mais le Clos Lanson se situe en ville, la température est donc un peu plus élevée.
Le bilan risque en effet de varier beaucoup selon les secteurs : des averses sur certaines zones ont pu aggraver l’impact du gel indique Arnaud Descotes, directeur des services techniques du Comité Champagne, si bien qu’on pourrait avoir des « symptômes en taches de Léopard », avec des situations très inégales, parfois à quelques centaines de mètres près. On attend encore des températures en dessous de zéro et des giboulées de pluie et de neige dans les prochaines 48 heures, voire même la semaine prochaine. Le Comité Champagne a donc décidé d’attendre un peu avant de dresser un premier bilan.

En Champagne, seulement 2 % des surfaces sont concernées par les procédés de défense active contre le gel. Il en existe de trois sortes. Tout d’abord, par combustion : on peut brûler du fioul, du gaz ou de la biomasse. Dans le cadre de la certification viticulture durable en Champagne, seule la combustion de biomasse, c’est-à-dire de granules de bois, est recommandée, compte tenu de son bilan carbone neutre. Tout comme en Bourgogne, le vigneron peut ici aussi procéder à l’aspersion d’eau, qui va geler autour des bourgeons et les protéger en empêchant l’eau à l’intérieur de geler. La troisième technique active consiste à utiliser des éoliennes. Elle ne fonctionne que lorsqu’on a une stratification des couches d’air, avec l’air froid qui s’accumule au sol près des bourgeons et des couches d’air plus chaudes qui demeurent en altitude. Les éoliennes peuvent ainsi les brasser. Il existe enfin des moyens de défense passive : la taille et le liage tardifs, la tonte des parcelles enherbées afin de restreindre l’humidité, ou encore l’absence de travail des sols pendant les périodes sensibles.

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Saint-Émilion : Château Villemaurine change de mains

Nouvelle transaction d’importance dans le vignoble de Saint-Émilion. Le château Villemaurine, grand cru classé très bien situé sur le plateau calcaire, passe sous la bannière du château Sansonnet. Ce dernier appartient depuis 2009 à la famille Lefévère.

Ça bouge du côté de Saint-Émilion. Alors qu’est attendu pour demain l’épilogue de la vente du château Beauséjour Duffau-Lagarrosse, c’est un autre grand cru classé qui change officiellement de propriétaire : le château Villemaurine, qui appartenait depuis une quinzaine d’années à la famille Onclin, passe sous la bannière du château Sansonnet, un autre grand cru classé situé à quelques encablures. Les deux vignobles ont une superficie de 7 hectares.

Marie Lefévère, qui dirige Sansonnet, va prendre la direction de Villemaurine. “Nous sommes très heureux de pouvoir continuer notre progression à Saint-Émilion”, nous explique-t-elle. “Villemaurine est un véritable petit bijou, avec un magnifique terroir, proche mais différent de Sansonnet. Sansonnet est plus argileux, délivrant des vins plus structurés et concentrés, Villemaurine est vraiment situé sur les carrières du plateau, il donne naissance à des vins davantage sur l’élégance et la finesse. Cela va être passionnant de pouvoir travailler de concert sur ces deux propriétés”.

Héritant à Villemarurine d’un vignoble en très bon état et d’un outil technique récemment rénové, Marie Lefévère entend notamment développer l’activité œnotouristique. Si les visites à Villemaurine sont déjà prisées – notamment pour les visites des galeries souterraines – la rénovation du bâtiment adjacent aux chais devrait permettre de peaufiner la partie réceptive, éventuellement avec des chambres d’hôtes.

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Maison Villevert, une success story qui fête ses 20 ans

L’entreprise de création et de distribution de spiritueux haut de gamme made in France affiche une progression insolente, en particulier sur le marché français, et s’offre pour ses 20 ans un magnifique bouquet de projets.

Maison Villevert a 20 ans, avec le dynamisme fringant et insolent qui va avec l’âge. Au début du siècle, la jeune société de spiritueux a fait montre de créativité et d’excellence à la française a l’époque où le cognac connaissait la crise ; elle le démontre encore ces derniers temps avec des croissances à deux chiffres en France pour ces marques phares comme G’Vine a +30%, Cîroc à plus 50% et un chiffre d’affaires passé de 6 à 8,5 M€ en 2020 dans l’Hexagone sur un total groupe de 55 M€. “L’innovation vient souvent de la contrainte, estime le fondateur et président Jean-Sébastien Robicquet. Nous nous sommes lancés en pensant qu’il fallait de l’inventivité et que nous devions apporter quelque chose de différents au monde des spis en misant sur le développement de produits made in France”. Et l’aventure démarre fort avec la création pour Diageo de la vodka de raisin Cîroc devenue la seconde vodka premium (un segment à plus de 35$) derrière Grey Goose, au troisième rang dans l’Hexagone, suivie du lancement de G’Vine Floraison, un gin haut de gamme devenu leader en Espagne et dans le Top 10 mondial. Jean-Sebastien Robicquet n’est d’ailleurs pas peu fier d’avoir réveillé une belle endormie pour laquelle sa contribution vient d’être reconnue par une intronisation au Gin Hall of Fame en Grande-Bretagne.

Des déclinaisons en plein essor

“Nous avons poursuivi la création d’une véritable filière d’innovations autour du raisin dans les spis à base uniquement de matières premières de l’Hexagone”. Après le gin et la vodka, Villevert s’est attaqué au vermouth avec le Quintynie à base de pineau des Charentes, a décliné G’Vine en gins aromatisés June (pèche de vigne et fruits d’été, poire et cardamome), et un gin vieilli en fût de cognac (Nouaison) et créé une collection de cognacs ex-clusifs, La Guilde du Cognac, origines charentaises et ancrage obligent. “Notre force est d’imaginer des produits toujours différents pour nous ou pour des tiers en tant qu’incubateur et/ou distributeur” comme récemment la création de la vodka Le Philtre pour les frères Beigbeder, la distribution de la téquila Casamigos pour Diageo, du ginger ale épicé Pimento, de la liqueur de bergamote Italicus (avant son rachat l’an dernier par Pernod Ricard)…

Une distribution intégrée et assumée

L’autre force de la maison charentaise a été de faire le pari d’intégrer sa distribution en 2015 en créant Renaissance Spirits rebaptisée en 2021 Maison Villevert France Distribution pour clarifier et officialiser son lien de parenté. “En France, il y a finalement peu de sociétés à taille humaine à côté des grands groupes ou d’opérateurs aux nombreuses marques comme la Maison du Whisky”, explique Jean-Sebastien Robicquet. “Avec une équipe salariée d’une douzaine de personnes, nous avons construit sereinement le business pour faire émerger de belles marques à fort potentiel, ce qui nous a permis d’être plus solide pour affronter la crise, malgré l’arrêt de l’activité en CHR et duty free” précise Yannick Perrezan, directeur commercial et marketing France. La société, partenaire dès le départ du grossiste Métro, a surinvesti dans le circuit cavistes (aujourd’hui 20% des ventes), en collaborant plus étroitement avec Repaire de Bacchus et récemment Le Comptoir Irlandais et en multipliant au printemps dernier les promotions et les mises en avant. Elle a également développé le e-commerce en partenariat avec Amazon et sa présence en GD avec une sélection ciblée de marques emblématiques (G’Vine, Ciroc, Bumbu, June…), “ce qui correspond à la tendance de premiumisation du circuit et qui a aidé à mieux naviguer pendant la crise”. La société a progressé de 37% dans l’Hexagone en 2020 grâce notamment à l’envolée des vodkas aromatisées et du rhum d’assemblage spiced Bumbu.

Des perspectives ambitieuses

Pour son anniversaire, Maison Villevert ne manque pas d’ambitions : elle vise tout simplement à entrer dans le Top 5 des distributeurs de spiritueux en France en doublant ses effectifs et et son chiffre d’affaires d’ici cinq ans pour atteindre 100 M€ en 2024, tout en devenant l’ETI de références en spiritueux premium dans le monde. La filiale de distribution va internaliser création, développement et conditionnement en recrutant commerciaux et marketing pour les whiskies et les rhums ; elle prévoit de lancer prochainement une vodka de service Renaissance à base de grains et eco-responsable pour le circuit cavistes. Elle devrait signer prochainement l’acquisition d’une entreprise anglaise de distribution pour créer de nouvelles opportunités outre Manche et commence à prospecter activement aux Etats-Unis et en Chine. Des investissements sont également prévus à la Celtic Whiskies Distillerie de Lannion (marques Glann Ar Mor, Kor Nog) en Bretagne que Villevert a racheté au printemps dernier. Une enveloppe de 3 M€ est prévue pour doubler la capacité de stockage, agrandir le magasin, optimiser la production, relooker la gamme et lancer de nouveaux whiskies comme Gwalarn (vent de l’ouest en breton) prévu en mai.


(Photo F. Hermine)

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