[Foire aux seconds vins] Trio de nouveaux

En cette 7e édition de la Foire aux Seconds Vins organisé par Terre de Vins en partenariat avec Cash Vin, le samedi 15 octobre (10h-19h) au Hangar 14 (Bordeaux), trois nouveaux domaines venus des deux rives bordelaises seront présents pour faire découvrir leurs seconds vins aux amateurs. Rencontre.

L’entrée à 10 € est remboursée dès l’achat d’une caisse de six bouteilles.

Château Croizet-Bages (5e grand cru classé, Pauillac) Alias Croizet-Bages 2016Lydia Pesenti, responsable communication

Pouvez-vous présenter la propriété à nos lecteurs ? 

L’origine du nom de Château Croizet-Bages remonte au XVIIe siècle lorsque les frères Croizet, dynastie emblématique du paysage médocain, fondent ce domaine au cœur de l’appellation Pauillac. Par leur connaissance et leur savoir-faire exceptionnel, ils créent un vignoble prestigieux en achetant des parcelles sur toute l’appellation. En 1853, la célèbre famille Calvé rachète la propriété. Négociants en vins à Bordeaux, ils n’ont de cesse de porter toujours plus haut la notoriété de leur cru. En 1855, Château Croizet-Bages est consacré 5e Grand Cru Classé lors du classement impérial. Et, par la qualité de ses vins, la propriété se distingue de nouveau lors des expositions universelles de 1878 et 1889, comme en témoignent les médailles qui ornent l’étiquette.

Frappé sévèrement par les grandes maladies du début du XXe siècle et les faillites successives de ses propriétaires, château Croizet-Bages connaît une période difficile jusqu’à son rachat en 1942 par Paul Quié. Négociant à Paris, ce grand passionné de vin sait entrevoir toute la noblesse perdue de ce Grand Cru Classé, dont le vignoble s’étend sur 55 hectares. Il récrée, petit à petit, un terroir d’exception avec des parcelles déjà plantées en vigne lors du classement de 1855, au risque même de réduire la superficie de son vignoble. A sa disparition en 1968, le vignoble compte 30 hectares recentrés autour du célèbre hameau de Bages.

En reprenant la direction de la propriété, son fils Jean-Michel met en valeur ce terroir. Sous l’influence de cet homme de caractère et de conviction, la propriété connaît un vaste programme de rénovation, avec notamment la modernisation des espaces de production et la replantation intégrale du vignoble. Elle débute après les vendanges de 1969, où il prend la décision d’arracher la moitié du vignoble en un an. Les années qui suivent permettent aux équipes de dessiner le vignoble moderne.

En 2000, ses enfants, Anne-Françoise et Jean-Philippe, décident de rejoindre les propriétés familiales. Depuis vingt ans, ils poursuivent le développement du Château en perpétuant le travail de fond réalisé par les générations précédentes. La sélection des cépages et le découpage parcellaire permettent ainsi de ciseler progressivement l’identité du grand vin. Année après année, Anne-Françoise et Jean-Philippe détaillent, précisent, affinent chacune des étapes de l’élaboration des vins pour les repenser en faveur d’une viticulture d’excellence. Parce qu’un Grand Cru Classé familial, c’est avant tout un croisement de chemins entre des terroirs d’exception et des hommes qui se laissent le temps d’en prendre soin.

Pouvez-vous présenter le second vin en dégustation ce samedi 15 octobre ?

Le vignoble de Château Croizet-Bages se déploie au cœur du Parc naturel régional du Médoc. D’un seul tenant, les 30 hectares qui le composent sont situés sur l’une des croupes les plus célèbres de l’appellation Pauillac, autour du hameau de Bages. Chaque jour, nos équipes s’affairent à façonner ce terroir avec respect pour exprimer les différentes facettes de sa personnalité. Chaque parcelle plantée est travaillée indépendamment des autres en fonction de son âge, de son cépage et du résultat souhaité dans l’assemblage final. Composés de graves profondes et de sables graveleux, les sols favorisent un drainage naturel, gage de la concentration des raisins. Dès l’aurore et jusqu’au coucher du soleil, les grappes bénéficient d’un bel ensoleillement qui assure la maturité optimale des différents cépages emblématiques de la région. Plantées majoritairement en cabernet sauvignon (58 %), nos parcelles sont également composées de merlot (39 %) et d’une touche de petit verdot (3 %). Le soin apporté à la santé des plantes et à la vitalité des sols pérennise ainsi ce vignoble historique. Les pratiques culturales vertueuses menées au Château Croizet-Bages, certifié Haute Valeur Environnementale (HVE), s’inscrivent dans une démarche environnementale globale, repensée en faveur d’une viticulture d’avenir.

Alias Croizet-Bages (« autrement appelé » en latin), est issu principalement des jeunes vignes de la propriété destinées, dans quelques années, à produire le grand vin. Élaboré en fonction des dernières plantations et de l’effet millésime, son assemblage peut être amené à évoluer. Subtil esprit de Pauillac, Alias Croizet-Bages offre tout le charme d’un fruit éclatant, gourmand et précis. Porteur des valeurs de son aîné, ses arômes de cerise et de cèdre s’expriment sur une trame tannique mesurée. Vinifié avec les mêmes soins que le grand vin, il est élevé de douze à quatorze mois en barriques de chêne français. Les dorures délicates de son étiquette illustrent les nouvelles installations de la propriété, comme un clin d’œil à l’avenir du Château.

Pourquoi participer pour la première fois à la Foire aux seconds vins ?

Les seconds vins sont aujourd’hui des ambassadeurs de nos grands vins. Ils offrent ainsi l’opportunité aux amateurs d’accéder à l’univers des grands crus classés. Chez nous, chaque parcelle de second vin accédera en vieillissant, au grand vin. Toute nouvelle plante reçoit notre attention, notre savoir-faire vigneron et les vinifications les plus appliquées. Jeunes frères de leurs illustres aînés, ils sont à la fois tout aussi raffinés et plus accessibles à la dégustation. Ces seconds vins, gorgés de fruits, permettent des dégustations plus précoces à un prix modéré. Ce sont des grands vins qui représentent l’avenir des Châteaux et que nous sommes fiers de présenter aux amateurs. 

Quelles sont les actualités de la propriété ? 

Le château connaît actuellement une nouvelle phase de rénovation qui devrait arriver à son terme en 2024. De nouvelles installations techniques voient progressivement le jour, dont une nouvelle cuverie et de nouveaux chais au service du travail parcellaire effectué au vignoble.

Château Lafaurie-Peyraguey – 1er grand cru classé de SauternesLa Chapelle de Lafaurie-Peyraguey 2015Marie-Amélie Sarthou – Le Grix de la Salle, Directrice Marketing et Communication des Vignobles Silvio Denz

Pouvez-vous présenter la propriété à nos lecteurs ? 

Au château Lafaurie-Peyraguey, les propriétaires se sont succédé, apportant chacun sa pierre à l’édifice jusqu’en 2014, où Silvio Denz, homme visionnaire, devient le maître des lieux. Dominant le village de Bommes, le vignoble de Lafaurie-Peyraguey est composé en majorité de sémillon (93%), accompagné de sauvignon (6%) et muscadelle (1%). Les vins de château Lafaurie-Peyraguey forgent leur identité de la coexistence de quatre éléments : le terroir, posé entre Garonne et Ciron, qui se caractérise par ses sols gravelo-sableux, un microclimat unique, la présence du champignon Botrytis cinerea et d’un cépage dominant, le sémillon. Cette mosaïque de terroirs apporte aux vins équilibre et complexité : les sols de graves pour la finesse, les sols d’argil pour la richesse et les sols de calcaire pour la minéralité. Représentant 18,5 hectares plantés sur la haute terrasse de graves de Sauternes, le cœur du terroir est travaillé selon les principes de l’agriculture biologique et au cheval. En 2018, Silvio Denz a aussi ouvert un hôtel et restaurant Lalique, qui devient Relais & Châteaux 5 étoiles et est aujourd’hui auréolé de deux Macarons Michelin.

Pouvez-vous présenter le second vin en dégustation ce samedi 15 octobre ?

La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey existe depuis le millésime 1993. Il est élaboré avec une sélection de raisins triés au moment de la récolte, puis vinifiés et élevés neuf mois en barrique, pour un tiers neuves, un tiers d’un an et un tiers de deux ans. L’assemblage est réalisé afin d’obtenir un vin souple, rond et aromatique, mais sans chercher la concentration du Lafaurie-Peyraguey, afin qu’il soit le plus accessible en dégustation.

Pourquoi participer pour la première fois à la Foire aux seconds vins ?

Cet évènement est pour le Château Lafaurie-Peyraguey l’occasion d’aller à la rencontre de ses consommateurs et de faire découvrir un vin accessible à tous dès sa prime jeunesse.

Quelles sont les actualités de la propriété ? 

Château Lafaurie-Peyraguey dévoile une nouvelle collaboration avec la distillerie de whisky écossais The Glenturret. Deux fûts de whisky vides ont été reçus d’Ecosse en 2020 afin d’être remplis de Château Lafaurie-Peyraguey pour un élevage de seize mois, et de La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey pour un élevage de onze mois. Cette édition est limitée à 588 exemplaires de chaque cru en demi-bouteilles (375 mL). Une élégante caisse bois portant la gravure « Femme et Raisins » de René Lalique et l’empreinte The Glenturret contiendra le 1er Grand Cru Classé, et un étui carton avec trois demi-bouteilles a été spécialement créée pour La Chapelle de Lafaurie-Peyraguey. Disponibles dès à présent en série très limitée à la Boutique Lalique Lafaurie-Peyraguey (contact visite@lafauriepeyragueylalique.com ou 05 24 22 80 16).

Château Laroque – Grand cru classé de Saint-EmilionLes Tours de Laroque 2018David Suire, directeur

Pouvez-vous présenter la propriété à nos lecteurs ? 

L’arrivée à Laroque est mémorable, une immersion dans la grande histoire, tout de suite visible. Les lieux se dévoilent en plusieurs tableaux, une traversée des siècles, de l’âge féodal à nos jours, un incontournable détour dans l’histoire des crus classés de Saint-Emilion. Cette histoire, vivante, s’inscrit en ces lieux qui furent d’abord une place forte idéale. C’était sans compter sur ce patrimoine géologique remarquable, La-Roque, un royaume de calcaire, qui inspire les vignerons depuis des siècles. Aujourd’hui encore, Laroque reste le plus grand domaine viticole de Saint-Emilion, surplombant la vallée de la Dordogne, épousant les courbes des combes, avec 61 hectares de vignes et plus de 20 hectares de prairies, bois et parcs. Autant de lieux-dits qui se dévoilent dans les vins de la propriété.

La Famille Beaumartin montre son attachement à ces terres admirables dès l’acquisition du domaine en 1935. Xavier Beaumartin, gérant de la propriété depuis 2004, transmet cette responsabilité à son neveu Stanislas Droin en 2018. Pariant sur le fabuleux potentiel viticole de Laroque, la famille Beaumartin investit dans un projet d’excellence. Pour sa mise en œuvre, elle m’invite à constituer une nouvelle équipe en 2015. Aujourd’hui constituée de vigneronnes et vignerons engagés et enthousiastes, des amoureux et de grands professionnels de la vigne et du vin, l’équipe contribue à révéler la magie de ces terres.

Pouvez-vous présenter le second vin en dégustation ce samedi 15 octobre ?

En bordure du plateau calcaire saint-emilionnais, La-Roque annonce la couleur : les vignes s’enracinent dans tous les types de calcaires emblématiques de l’appellation. Produit dans la droite lignée du grand vin de Château Laroque, dans le même élan, avec les mêmes convictions depuis 2015, Les Tours de Laroque affiche la même signature calcaire, juste et amoureuse des lieux, plus abordable aussi dans sa jeunesse.

Pourquoi participer pour la première fois à la Foire aux seconds vins ?

Pour prendre enfin le temps de partager avec tous, offrir un nouvel éclairage sur le domaine, avec un message d’autant plus clair sur les notions de terroirs, de goût et d’excellence. Une balade dans nos paysages, la passion des lieux…

Quelles sont les actualités de la propriété ? 

Le projet développé depuis 2015 autour du « goût des paysages » visant à exprimer les notions de terroirs, une approche résolument vigneronne qui s’appuie sur une vision paysagère. C’est un projet à part entière que de regarder, évaluer, travailler chaque recoin de ce beau vignoble pour que se dessine, avec de plus en plus de précision, notre palette des sols. Et plus globalement, penser à tout ce qui, dans la vision des terroirs de Laroque, permet aux raisins récoltés de constituer une variété d’expressions tout en nuances.

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Troisième édition du Tour des Cartes Occitanie 2022, des résultats et des retrouvailles !

Les résultats du troisième Tour des Cartes Spécial Occitanie 2022 ont été révélés hier le 3 octobre au soir, au domaine de Manse à Lattes, siège des Vins Pays d’Oc IGP, partenaire de ce concours depuis sa création il y a trois ans. Après deux années de pandémie, cette soirée de retrouvailles entre vignerons, restaurateurs et professionnels, a permis de découvrir un palmarès mêlant des valeurs sûres, déjà récompensées et des nouvelles découvertes.

Troisième édition, plus de 300 candidats, 50 finalistes, 5 lauréats

Le Tour des Cartes témoigne d’une relation fidèle entre le magazine Terre de Vins et les Vins Pays d’Oc IGP, depuis 7 ans sur le concours national et sur sa déclinaison en Occitanie, depuis sa création en 2020.

Dans la région Occitanie Sud de France, élue « meilleure destination française » en 2022 par un panel d’internautes français, récompensée par un Travel d’Or, et première région viticole de France et d’Europe, les restaurateurs jouent un rôle clé pour faire découvrir – et apprécier – les vins régionaux en situation.

Conscient de cet atout, Jacques Gravegeal, président du syndicat Vins Pays d’Oc IGP, a impulsé des actions pour mettre en avant ces Vins Pays d’Oc IGP sur les cartes des restaurants, en créant le club CHR et en devenant partenaire du trophée le Tour des Cartes de Terre de vins. Des prestigieuses adresses régionales, comme le Jardin des Sens du Groupe Château Pourcel, à Montpellier et le WineBar Le Cheval Blanc, de Michel Hermet à Nîmes, proposent des Vins de Pays d’Oc à leur carte de longue date et contribuent à leur notoriété. Les chefs de l’Hérault, réunis dans le Club des Chefs d’Oc, présidés par Jacques Mazerand, s’associent aussi avec les Vins de Pays d’Oc IGP, dans leur carte comme pour des manifestations, tel le gala de la Croix Rouge, récoltant ainsi des fonds reversés à l’association.

Cette alliance vertueuse entre les vins et les produits, sublimés par les chefs et les sommeliers, est le fil rouge de ce Tour des Cartes Occitanie. Le thème mobilise l’intérêt des professionnels : plus de 300 ont candidaté à cette édition 2022, parmi lesquels 50 finalistes pré-sélectionnés et 5 lauréats désignés, un par catégorie.

Les vins IGP vus par les lauréats du Tour des Cartes Occitanie 2022

En catégorie Bar à Vins, La Dolia, à Castelnau le Lez (34) est à nouveau récompensée. Marco Bertossi, sommelier, qui l’a créé avec Yoann Berlie, cuisinier confirme « nous mettons l’accent sur les Vins de Pays d’Oc IGP. Ils représentent notre culture, nos racines, l’histoire de notre région… avec 650 références, issues de rencontres et dégustations avec les vignerons, nous sommes des vecteurs et des prescripteurs… nous sommes le relais des vignerons ».

En catégorie Restaurants de plage, Le Paparazzo, sur la plage des chalets à Gruissan (11), « Cantine Populaire depuis 2010 », géré par Thierry et Jean-Marc, « on propose des vins de 15 à 200 € pour s’adresser à tout le monde. Nous créons la carte en faisant un brainstorming, autour des producteurs locaux… avec un faible pour le cépage syrah. »

En Restaurants de chaîne, La Boucherie remporte à nouveau le trophée : « avec 50 restaurants sur toute la France, notre carte représente tout la France, et met en avant une région qui change. C’est actuellement le Sud-Ouest » explique sa représentante.

La catégorie Restaurants traditionnels rassemble de plus en plus de candidats chaque année, souligne Jacques Mazerand, président du jury.. « C’est un très joli trophée ! ». Il est décerné en 2022 à l’Hôtel de la Muse & du Rozier, dans les gorges du Tarn, à Mostuéjouls, dans l’Aveyron (12). Jean-Philippe Bonneville a composé une carte de 300 références, dont 150 d’Occitanie, et a écrit sa note de dégustation sur chacun de ses vins régionaux, pour donner envie à ses clients.

La catégorie Restaurants gastronomiques terminait cette édition 2022, Jacques Pourcel souligne toute l’importance de la carte des vins sur sa table, dans son nouveau Jardin des Sens, étoilé en 2022 : « Le vin nous accompagne depuis le premier jour ! Olivier Château, sommelier, est notre associé depuis le premier Jardin des Sens en 1988, jusqu’à aujourd’hui, dans l’hôtel Richer de Belleval, à Montpellier, ouvert en juin 2021 ».  Sébastien Martinez, chef exécutif vin du groupe depuis 2008, défend une carte « qui équilibre le prix et le plaisir pour la cohérence des accords mets et vin : le rôle du sommelier est de présenter ces propositions avec psychologie ».  Le restaurant Skab, à Nîmes, remporte le trophée 2022 et son sommelier Stéphane Stoetzel commente « Je fais évoluer la carte au fil des saisons, pour inviter à découvrir des vins originaux… le prix arrive pour les 10 ans de notre maison ! ».

Jacques Gravegeal, président du syndicat Vins Pays d’Oc IGP, conclue ce Tour des cartes Spécial Occitanie 2022 en félicitant les 50 finalistes en soulignant « qu’on sait relever les défis » .. en pays d’Oc !

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[Cognac] Le temps des travaux pour Courvoisier

L’iconique maison de cognac jarnacaise Courvoisier, propriété du groupe japonais Suntory, entame la rénovation de son historique perché sur le fleuve Charente. Pour ce faire, la maison à l’effigie de Napoléon a choisi les designers Gilles & Boissier.

Il remonter le fleuve jusqu’en 1828 pour acter la création de la maison Courvoisier par un certain Félix. Le cognac a coulé sous les ponts et cette maison compte parmi les plus importantes de la place de Cognac. Propriété du groupe Suntory depuis 2014, la maison sonne aujourd’hui le départ d’importants travaux, une restauration qui entend rendre hommage à près de deux siècles d’histoire. Le dévoilement de ce projet sera dévoilé en 2024 et la charge a été confiée à l’agence d’architecture, de décoration et de graphisme Gilles & Boissier. « Lors que Patrick et moi-même avons été approchés afin de restaurer et de réhabiliter la maison historique de Félix Courvoisier, nous ne pouvions pas dire non, alors même que notre fils s’appelle Félix ! », a souri Dorothée Boissier, co-fondatrice et présidente de Gilles & Boissier. « La Maison Courvoisier est indissociable de l’histoire française, et nous sommes ravis d’honorer le passé, de célébrer le présent et d’embrasser l’avenir de la Maison de cognac la plus primée au monde dans une approche intemporelle du design, célébrant joie de vivre et sophistication naturelle », a-t-elle ajouté. Parmi les nombreuses réalisations de ce cabinet, on peut citer l’Hôtel Baccarat à New-York, le yacht Atalante Mega 55M ou encore la boutique Palm Angels de Milan. « C’est pour nous une immense joie de travailler avec Gilles & Boissier, duo de designers parmi les plus talentueux et les plus célèbres au monde, dont le style si français va non seulement nous inspirer, mais aussi apporter une véritable authenticité à la rénovation de la Maison Courvoisier, explique Richard Costa- Savelli, Directeur général de Courvoisier. L’histoire de la Maison Courvoisier est ancrée dans notre communauté́ et dans le secteur du cognac à l’échelle mondiale, et nous avons hâte de dévoiler au monde une nouvelle architecture d’intérieur à la fois moderne et intemporelle, clin d’œil à l’époque où Félix Courvoisier et sa famille occupaient les salons. »

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[J-4 Lyon Tasting] Vidal-Fleury mise sur les blancs et Saint-Péray

Présent à Lyon Tasting, ce week-end, au Palais de la Bourse de Lyon, le producteur-négociant-éleveur rhodanien Vidal-Fleury, fait un point avec Terre de vins, un an après l’arrivée d’Antoine Dupré. Il en profite pour baptiser la petite dernière, une cuvée de Saint-Péray 2020.

La gamme de la maison, basée au nord du Rhône Nord, à Tupin et Semmons, vient de s’enrichir d’une nouvelle cuvée en provenance du sud. Précisément de l’appellation la plus méridionale du Rhône Nord, Saint-Péray. Un 100 % marsanne édité pour ce premier millésime 2020 à seulement 1400 bouteilles « mais avec l’idée de se développer rapidement, annonce le directeur Antoine Dupré. Vidal-Fleury avait déjà produit un effervescent il y a quelques décennies mais pas encore de vins tranquilles dans l’appellation. Comme nous manquons de blancs, que nous disposons d’un terroir idéal pour ça et que la flambée des prix des bourgognes peut se révéler une opportunité, nous nous sommes dit que c’était le bon moment ». Ce marsanne a été élevé sur lies 10 mois en barriques de 228 l. dont 30 % neuves « car il fallait renouveler la futaille mais à partir du millésime 2021, nous passerons en demi-muids pour un boisé plus discret et peut-être avec un peu de roussanne pour récupérer de l’acidité ».

Des extractions et des élevages plus doux

Antoine Dupré pense d’ailleurs impulser cette optique à toute la gamme qui s’étire sur toute la vallée du Rhône et ne comprend pas moins de 19 appellations de Côte Rôtie au Nord à Beaumes-de-Venise au Sud. « J’aimerais faire évoluer la politique de la maison des extractions fortes et élevages traditionnels longs vers une vision plus moderne, en extractions douces et en élevage de fûts de différents fournisseurs et en chauffes blondes ». Pour cela, le directeur œnologue travaille avec Bérangère Andrieu, maître de chai depuis deux ans. « Il nous manque aussi un lirac et un hermitage blanc mais nous allons d’abord consolider le saint-péray et pourquoi pas le décliner en bulles ».  Crozes et Saint-Joseph s’imposent comme les appellations les plus dynamiques en rouges comme en blancs. Vidal-Fleury enregistre également une forte demande sur le Côte Rôtie avec pour joyau la célèbre Côte Blonde La Châtillonne, une pépite parcellaire à 88 % syrah et 12 % viognier complantés sur 0,8 ha (3500-4500 bouteilles par an). « Heureusement que la maison a toujours eu le culte des vieux millésimes. Nous renforçons d’ailleurs cette politique car la demande des restaurateurs en la matière est exponentielle ».

La plus ancienne maison rhodanienne en activité reste dans l’ombre du célèbre Guigal auquel elle appartient depuis 1984 tout en gardant son autonomie. Elle représente aujourd’hui près d’un million de bouteilles par an dont seulement 10 % de blancs, à l’image du vignoble rhodanien. 70 % des vins sont exportés, Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne et Danemark en tête, avec une percée record de la Corée du Sud en 2021. « Nous cherchons néanmoins à être plus présents en France, surtout auprès des cavistes et des restaurateurs » conclut Antoine Dupré.

Saint-Péray blanc 2020 (16,38 € au caveau; 22,93 € en ligne):  Aromatique, suave et délicat sur des fruits blancs, fleurs blanches (chèvrefeuille, aubépine), épices douces, zestes de citron se prolongeant sur une note d’amande grillée. A marier avec fruits de mer, crustacés, quenelles de brochet, viandes blanches, rigotte de Condrieu…

Vidal-Fleury sera présent sur le stand B7

Il est encore temps de prendre vos billets pour Lyon tasting et les masterclass les 8 et 9 juin au palais de la Bourse de Lyon en cliquant sur ce lien.

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Tour des Cartes Occitanie 2022, les lauréats sont …

La troisième édition du Tour des Cartes Occitanie, destiné à récompenser les meilleures cartes des vins des établissements de la Région Occitanie, a rendu ce soir son verdict. Les lauréats se sont distingués parmi plus de 300 candidats de haute volée. Voici les lauréats par catégorie.

Bars à vins

Lauréat : La Dolia – 34170 CASTELNAU LE LEZ

Restaurants de plage

Lauréat: Le Paparazzo 11430 GRUISSAN

Restaurants traditionnels

Lauréat: Hôtel de la Muse & du Rozier 12720 MOSTUEJOULS

Restaurants gastronomiques

Lauréat Restaurant: Skab * 30000 NÎMES

Restaurants de chaîne

Lauréat: La Boucherie


Retrouvez les 50 finalistes en cliquant sur ce lien.

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Château Terrasson, nouveaux sourires à Castillon

Alix et Gérald Standley se sont installés il y a deux ans en appellation Castillon-Côtes-de-Bordeaux, aux confins de Francs et de Puisseguin, reprenant un vignoble de 13 hectares qu’ils ont tout de suite décidé de convertir en biodynamie. Rencontre avec un couple de vignerons qui a de la suite dans les idées.

On ne cesse de le répéter, ça bouge et ça bouge bien du côté de Castillon-Côtes-de-Bordeaux. Cette appellation de la rive droite, située dans le prolongement de Saint-Émilion et partageant avec sa prestigieuse voisine de très beaux terroirs argilo-calcaires qui lorgnent vers la Dordogne, bénéficie d’un beau dynamisme porté par quelques domaines et vignerons emblématiques – dont certains se sont récemment réunis au sein d’une association baptisée « Castillon Caractères » – mais aussi entretenu par de nouveaux arrivants, à l’image de Gérald et Alix Standley. Installés sur l’appellation depuis 2020, ils s’emploient à relancer le vignoble du château Terrasson, situé au croisement avec Francs-Côtes-de-Bordeaux et Puisseguin-Saint-Émilion.

Alix et Gérald ont en commun un beau parcours dans le monde du vin, la première ayant des attaches familiales de longue date dans le Médoc (Château Puy Castéra) et le second ayant fait du vin pendant une dizaine d’années dans le Roussillon, au domaine Le Soula. Tous deux diplômés en agronomie et viticulture-œnologie, ils ont en commun un solide bagage technique et un fort engagement environnemental, auquel s’ajoute un désir profond de faire du vin « à leur façon », ou du moins comme ils l’aiment. C’est ainsi que, lorsque s’est présenté le moment de chercher un vignoble où ils seraient seuls maîtres à bord, la région bordelaise s’est assez naturellement imposée à eux, tant elle offre, à contre-courant des préjugés, de nombreuses possibilités pour les vignerons « qui veulent faire entendre une voix différente« .

Biodynamie, qvevris et vin orange

Le coup de cœur s’est trouvé du côté de Castillon, alors qu’une page se tournait au château Terrasson : un fermage se terminait et le propriétaire vendait. « La vigne n’avait pas été très bien entretenue mais le terroir nous a tout de suite plu », expliquent Alix et Gérald. « 13 hectares situés essentiellement sur le plateau argilo-calcaire, avec un peu de coteaux exposés Nord. Nous en avons arraché environ le tiers, pour faire de la complantation de cépages blancs ; et nous avons pris un hectare de sémillon en fermage, à nos voisins du château Puygueraud. Nous avons donc aujourd’hui 9 hectares en production« . L’encépagement rouge est actuellement de 80% merlot, 15% cabernet sauvignon et 5% cabernet franc, avec une proportion de cabernet franc destinée à augmenter dans les prochaines années.

Immédiatement après avoir repris le vignoble en main, Alix et Gérald ont entamé une conversion en bio et biodynamie, pour aider la vigne à retrouver son équilibre après quelques années de négligence : « les vignes sont d’un bon âge mais elles n’étaient pas bien entretenues, il a fallu tout remettre d’aplomb, apporter beaucoup d’amendements organiques, ne pas lésiner sur les traitements biodynamiques à base d’ortie », souligne Gérald. Très attachés à l’utilisation de levures indigènes, à des vinifications longues et peu interventionnistes ayant recours à peu de soufre, les nouveaux vignerons du château Terrasson aiment aussi varier les possibilités, alternant entre cuves inox, cuves béton, amphores, barriques, foudres et, depuis peu, qvevris (grands contenants en terre cuite enterrés) provenant de Géorgie. La gamme actuelle se compose d’un rouge « classique » en appellation Castillon-Côtes-Bordeaux et de trois vins plus audacieux placés sous la bannière « L’Oxymore » : un blanc sec 100% sémillon, un blanc de macération (ou « vin orange », lui aussi 100% sémillon), et un rouge vinifié en grappes entières. Sur le premier millésime, 2020, on apprécie d’emblée le fruité franc du castillon rouge (20 €), la finesse et la pureté florale du blanc (22 €) et l’équilibre aromatique, sensuel et savoureux, du blanc de macération (25 €). À noter que tous ces vins tournent à 12° ou 12,5° d’alcool, ce qui est suffisamment rare aujourd’hui pour être souligné. Château Terrasson, on n’a pas fini d’en parler.

chateauterrasson.com

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[J-5 Lyon Tasting] Objectif Classement Unesco pour la Syrah du Rhône Nord

Présents à Lyon Tasting les 8 et 9 octobre prochain au Palais de la Bourse de Lyon, les vignerons du Rhône Nord ont commencé à monter le dossier de classement de leur terroir au patrimoine mondial de l’Unesco mais ils savent que la pente sera rude pour peut-être un jour obtenir le graal.

Depuis un an et demi, un groupe de professionnels de la filière viticole de Vienne à Valence s’est lancé un vrai défi pour faire classer le berceau d’origine de la syrah devenu le 7ème cépage mondial le plus planté dans le monde (environ 150 000 hectares sur la planète). Une démarche qui entend mettre en avant la faculté d’adaptation du cépage, sa résilience par rapport au changement climatique, et ses magnifiques paysages en terrasses à chaillées (murets) surplombant la vallée du Rhône. L’idée a germé suite aux travaux de la chercheuse américaine en génétique Carole Meredith (de l’institut de Davis en Californie) confirmés par l’ampélographe Jean-Michel Boursiquot. Ils attestent donc que la syrah, fille de la mondeuse blanche de Savoie et de la dureza d’Ardèche est bien née sur ce terroir. Exit les hypothèses farfelues d’une provenance sicilienne de la région de Syracuse ou iranienne des environs de la ville de Shiraz.

Un travail de longue haleine

« Comme la Bourgogne avec Aubert de Vilaine pour le classement des climats de Côte de Beaune et Côte de Nuits, nous voulions que le groupe de réflexion reste aux mains des vignerons et que l’on ne parle pas seulement des grands vins mais aussi du travail des hommes, du bâti, des paysages…, explique Jacques Grange qui pilote le dossier et rassemble les opérateurs et les présidents d’appellation. On se rend compte à quel point c’est un travail de précision et une véritable recherche scientifique ». Bruno Delas, chargé de mission pour les sites historiques de Lyon, inscrits en 1998 au Patrimoine mondial de l’Unesco, accompagne la démarche. « Nous sommes bien conscients que cela peut prendre une dizaine d’années sans être sûr du résultat mais nous étions tous d’accord pour dire que cela valait la peine de tenter l’expérience, ne serait-ce que pour mieux nous connaître et échanger davantage sur la syrah. D’autant que les politiques nous ont suivis ».

La prochain étape consiste à créer d’ici quelques mois une structure associative. Un délégué territorial devrait bientôt être embauché pour travailler de façon rigoureuse et professionnelle sur le dossier. Y seront associées toutes les ODG et les appellations, AOP et IGP de Côte Rôtie à Saint-Péray en passant par Condrieu, Château Grillet, Saint Joseph, Crozes-Hermitage, Hermitage et Cornas. L’ensemble de la filière va ainsi participer au montage mais le budget devra être complété par les acteurs du tourisme, de la gastronomie et par les collectivités territoriales, de la Région aux communes. Une série d’interviews de producteurs emblématiques du Rhône Nord (Jean-Louis Chave, Marcel Guigal, Auguste Clape…) a déjà été réalisée  pour alimenter la partie historique. « Cet objectif de classement nous permettra de nous réapproprier nos racines dans le cadre d’un travail collectif et dans un contexte d’accès de plus en plus compliqué au vignoble » conclut Jacques Grange.


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Le domaine Evenstad inauguré à Santenay

Un accomplissement pour la famille Evenstad, déjà propriétaire du Château de la Crée, et devenue célèbre dans le monde du vin grâce au domaine Serene, en Oregon.

Des caves voûtées immaculées,  une cuverie scintillante, et des espaces de dégustation entièrement rénovés. Le domaine Evenstad célèbre la fin de son installation à Santenay, en Côte de Beaune. Propriété de la famille du même nom, il prend place au cœur de Santenay. Il remplace le domaine Prosper Maufoux, qui a déménagé à Saint-Aubin suite à son acquisition par le groupe Famille Piffaut Vins et Domaines.

Un domaine pour le parcellaire des Côtes de Nuits

Lors de l’inauguration, jeudi 29 septembre, Grace Evenstad a savouré cet accomplissement, 7 ans après le rachat du château de la Crée, dans le même village. « Avec Ken, nous sommes immédiatement tombés amoureux de Santenay dès notre arrivée », a-t-elle confié, émue, faisant référence à son mari décédé en 2020. Grace et Ken Evenstad se sont fait un nom dans le monde du vin avec le domaine Serene, créé en 1989 dans les Dundee Hills, en Oregon.

À ses côtés, le directeur de ses deux propriétés bourguignonnes, Marc Magnat, s’est félicité de l’inauguration « d’un lieu ouvert aux visiteurs, dont les salles de dégustation permettront de goûter les vins tout en ayant vue sur les lieux de production ». Le domaine Evenstad vinifiera les six hectares du domaine Christian Confuron, situé à Vougeot, et acquis en 2021 par la famille Evenstad. Un parcellaire qui comprend des grands crus Bonnes Mares et Clos-Vougeot, des premiers crus sur Chambolle-Musigny et Nuits-Saint-Georges, ainsi que des vignes en appellation village et régionale.

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1762 : le flacon d’exception de Marquis de terme

Propriété de la famille Sénéclauze, le Château Marquis de Terme rend un hommage à l’année de la création du domaine. Pour l’occasion, le Grand Cru Classé 1855 de Margaux sort un flacon unique par son contenu comme par son contenant. La Cuvée 1762 is born.  

Le directeur général, Ludovic David, arrivé à la tête du Grand Cru Classé au début des années 2010, a du goût. En témoigne de prime abord la remontada des vins du Château Marquis de Terme pour venir désormais tutoyer les plus beaux margaux de l’appellation. De la restructuration du vignoble jusqu’au chai, tout a été repensé pour délivrer des millésimes de très très grande qualité. Par ailleurs, Ludovic David a convaincu la famille Sénéclauze de monter un restaurant au cœur du domaine. La table Au Marquis de Terme, avec au piano Grégory Coutanceau, fait désormais partie du paysage gastronomique médocain. Concernant l’histoire du Grand Cru Classé 1855, une cuvée vient d’être spécialement créée pour rappeler que la genèse de ce domaine s’est opérée en 1762, alors que Mademoiselle Ledoulx d’Emplet apporte en dot à François de Peguilhan, le marquis de Terme, un magnifique vignoble. Depuis, les frontières du domaine n’ont pas changé et Ludovic David a souhaité une cuvée exceptionnelle pour révéler la typicité de ce terroir. Ainsi, les 26 parcelles du vignoble, formant les 40 hectares du cru, vont entrer dans la composition de La Cuvée 1762 créée sur le millésime 2018. 77% de cabernet sauvignon, 18% de merlot et 5% petit verdot la composent. Et tout points fidèle à la signature de Marquis de Terme, le vin offre un nez délicat de violette et de fleur de sureau. L’attaque est suave, un très beau gras contient la structure tannique. La mûre, le cassis frais et la réglisse viennent caresser le palais, d’autres notes de moka et d’épices douces s’invitent à la palette aromatique. C’est dense et pour autant très élégant, profond, complexe. Le pari réussi de la fraîcheur en fait une cuvée très agréable dans sa jeunesse, sur l’éclat du fruit et la richesse. Toutefois, il porte un bon potentiel de garde. Pour l’occasion une étiquette singulière vient parachever cette cuvée avec l’emblématique lion symbolisant la force et le gardien du temple dont la devise est : « Ne jamais renoncer, gagner l’éternité ».

Marquis de terme – La Cuvée 1762 : 30€   

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Lionel Boillot met Marseille en bouteilles

L’entrepreneur marseillais Lionel Boillot poursuit son aventure viticole dans la cité phocéenne en vinifiant et élevant des vins sur le Vieux-Port et en plantant bientôt des vignes sur les hauteurs de la ville.

Le bourlingueur marseillais a beaucoup voyagé avant de revenir jeter l’ancre dans son port natal.  Une vie précédente en Chine comme commercial et industriel dans le négoce du vin a permis à Lionel Boillot d’apprendre le chinois et de s’intéresser de plus en plus à l’élaboration du produit. A partir de 2010, il se focalise sur les vins bios et biodynamiques, en particulier ceux de la vallée du Rhône. Mais le commerce du vin devient plus difficile avec l’arrivée du gouvernement de Xi Jinping. Après plus de 20 ans dans l’Empire du Milieu, il revient donc dans l’Hexagone en 2017 avec femme et enfant et l’idée de s’orienter vers l’œnotourisme spécialisé dans la clientèle chinoise. Finalement une autre opportunité se présente. Un ami d’école de commerce, Michel Assadourian (co-fondateur de la marque de téléphonie Wiko qu’il a revendue à des investisseurs chinois) cherche à investir et lui propose de faire des vins marseillais. « Je n’avais pas seulement envie de faire de négoce ; je voulais élaborer les vins et travailler sur les assemblages avec et chez des vignerons, bio évidemment et plus accessibles que ceux de Cassis ou Bandol ».

En attendant les vins 100% Marseille

Faute d’avoir trouvé un domaine dans les Bouches-du-Rhône, les deux comparses créent donc la société We Wine dans la cité phocéenne, embauche Maud Blanchard, spécialiste du bio comme œnologue et lancent deux gammes, On Grain Deguin (évoquant l’expression « on craint rien » en marseillais) dans les trois couleurs, un blanc en grenache-viognier-roussanne, un rosé en cabernet sauvignon-carignan-marselan et deux rouges 100% merlot  dont un sans sulfites (11 €), puis une gamme plus premium, Baie des Singes (lieu emblématique typiquement phocéen à l’entrée des calanques); élevée tout ou partie en barriques, elle comprend un blanc viognier-marsanne-roussanne et un rouge en grenache-merlot-syrah (17 €). La gamme baptisée Sainte Cigale est réservée la chaîne de magasins bio Marcel & Fils. Toutes les bouteilles sont en Vin de France pour jouer sur la souplesse des assemblages et communiquer plutôt sur Marseille et les cépages.

« Mais pour être crédible, il fallait vinifier ici, reconnait Lionel Boillot. Pour ça, j’ai déniché l’an dernier sur le Bon Coin un local idéalement situé sur le port ». Au début, il ne servait qu’aux dégustations mais il a vite été reconverti en véritable chai urbain abritant pressoir, cuves en inox, barriques et et jarres en grès. Est ainsi sorti récemment des Chais de Mars un 100% syrah vinifié en levures indigènes, élevé in Marseille et baptisé naturellement M+A+R+S (28 €). La société a produit au total près de 50 000 bouteilles en 2021 et pensent doubler la production cette année. Elle propose régulièrement des ateliers de dégustation avec des accords mets-vins en partenariat avec d’autres artisans locaux (tartinades, fromages, pains, chocolats).

Mais Lionel ne compte pas en rester là. Car pour revenir à l’idée d’origine et offrir un vin 100% marseillais, il faut des raisins marseillais. Il espère pouvoir planter en février prochain ses propres vignes en territoire phocéen, sur les hauteurs d’Allauch et reste en pourparlers avec la métropole de Marseille dans le cadre du développement d’une agriculture urbaine. L’encépagement est encore à l’étude mais il pourrait commencer par quelques pieds de cinsault et roussanne avec des oliviers et des arbres fruitiers…pour une première production d’ici cinq ans.

En musique

Comme Lionel Bouillot ne sait pas mettre ses deux pieds dans le même chai, il avait imaginé il y a trois ans une « cuvée musicale » de châteauneuf-du-pape avec une vinification inédite consistant à immerger une enceinte diffusant du free jazz 8 heures par jour dans des cuves en béton avant un élevage en foudres. L’expérience réalisée avec Françoise Roumieux des vignobles Mayard visait à proposer une dégustation comparée avec le même assemblage (grenache, mouvèdre, syrah, cinsault) en élevage ‘silencieux’. «  Et il y a une vraie différence » affirme Lionel Bouillot. A la dégustation, on peut en effet constater que le vin mélomane se révèle plus fruité au nez, plus ample et soyeux en bouche avec une finale boisée légèrement plus marquée. Le néovigneron devrait renouveler l’expérience avec quatre artistes marseillais au style de musique différent; la prochaine cuvée est un mourvèdre qui va être vinifié en amphore et soumis aux gammes de Vincent Beer-Demander, concertiste et joueur de mandoline.

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