Trouver son chenin grâce à #FandeChenin 

Pour couper court aux méandres des appellations ligériennes et à l’incompréhension qui en découle, la bannière #FandeChenin rassemble tous les producteurs de ce cépage pour gagner en lisibilité… sans pour autant gommer les singularités. [Décryptage]

Ce serait un contresens de prendre l’initiative de #FandeChenin comme une tentative de faire des « vins de cépage » à la manière du Nouveau monde. Sur ce point, Sophie Beauclair, de la Fédération viticole de l’Anjou et de Saumur, tient à rassurer : « Il s’agit surtout de rendre le Chenin accessible pour ensuite aiguiller les acheteurs sur les différentes appellations. » Car il n’y a pas un standard du Chenin ; ce cépage est vinifié aussi bien en sec qu’en moelleux ou encore en fines bulles. 

Un cépage « tout-terroir »
Implanté en Anjou depuis le VIème siècle, le Chenin est un cépage emblématique de la Vallée de la Loire.  Sa production se répartit ainsi : 63% consacrés aux crémants, 26% pour les vins blancs secs et 11% pour les doux. A cette première classification s’ajoute l’influence des terroirs.  

Son profil aromatique est identifiable dans les vins moelleux et liquoreux, grâce à des saveurs de miel d’acacia, de confiture de coing et d’abricot confit. En sec, il a la réputation d’être « tout-terroir ». Plutôt fruité et frais sur les terroirs de schiste en Anjou, il se caractérise à Vouvray par une finale alcaline typique des sols calcaires de l’appellation. « C’est un passeur de terroir » conclut Sophie Beauclair.  

#FandeChenin, les origines 
Qu’y a-t-il de commun entre l’AOP Savennières Roche aux Moines qui rassemble 7 producteurs et l’AOP Crémant de Loire ? Le Chenin ! En 2016, germe l’idée au sein de la Fédération viticole d’Anjou et de Saumur de fédérer autour de cet atout commun. En 2018, Jérémy Arnaud de Terroir Manager est associé au projet et il faut attendre 2019 pour que l’initiative voit le jour. 

Depuis, toutes les appellations concernées ont rejoint le mouvement, soit 26 appellations et une IGP (Chenin de Loire) pour communiquer de concert sur le site fandechenin.com. Sur le moteur de recherche, l’utilisateur peut filtrer les cuvées par appellation et/ou par type : sec, demi-sec, moelleux, fines bulles. Cette approche en entonnoir, décomplexée, donne ainsi sa chance à tous les producteurs quelle que soit l’appellation, de la plus confidentielle à la plus connue.  

@Arnaud Chauvet

Faire des professionnels des ambassadeurs du cépage 
Vingt-sixième cépage mondial, seizième cépage en France, le Chenin fait figure de pépite pour les professionnels dont le conseil est sans conteste la valeur ajoutée. Les cavistes et les restaurateurs, impliqués dans la sélection des vins, deviennent les meilleurs ambassadeurs du cépage. Et, avec la hausse de la consommation des vins blancs, le Chenin joue de ses atouts : rareté, diversité et accessibilité. 

#FandeChenin fédère et anime une communauté de cavistes, restaurateurs et caves à vins. Aujourd’hui plus de 1300 établissements sont référencés et identifiés sur le site. En Juin prochain, aura lieu la quatrième édition de la Chenin Fan Week, une semaine de dégustation autour du Chenin, l’occasion de mobiliser tout le réseau pour communiquer sur les vins … et les appellations. In fine, cette approche par cépage se révèle bien française !  

Terre de Vins a dégusté : 

Blanc Secret Brut nature 2018 |Crémant de Loire | Domaine de Bois Mozé
Crémant de Loire bio, élevé en barriques. Un bouquet frais et fruité, sur la poire, des bulles crémeuses pour une finale sur la minéralité. Parfait avec des crustacés.
17€20 TTC Cavavin Lac de Maine, Vinovalley à Saumur

Schistes Bleus de Martigneau 2022 |Anjou blanc | Domaine du Matin Calme
Belle mise en valeur du Chenin « passeur de terroir », avec sa variation sur le schiste bleu « ardoisier ». Nez sur le fruit jaune mûr, poire. Un fruité qui se retrouve en bouche avec beaucoup de fraîcheur. Idéal pour sur un fromage de chèvre.
18€50 TTC au domaine

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La Grande Dame Rosé 2015 : une Grande Dame avant d’être un rosé !

C’est sur un repas préparé par Mory Sako, star de la 11ème édition de top chef, que la Maison Veuve Clicquot a décidé de révéler la version rosé de La Grande Dame 2015 au restaurant MoSuke. Gaëlle Goossens, œnologue et wine quality manager de la Maison Veuve Clicquot, nous dit tout sur ce nouvel opus, mais aussi sur la technique du rosé d’assemblage, qui n’est autorisée qu’en Champagne et qui aurait été inventée par la Veuve Clicquot elle-même en 1818. C’est grâce à cette méthode que, tout en enrobant d’un peu de fruit ce champagne très minéral, la Maison parvient à garder la même droiture qui fait l’élégance de La Grande Dame dans sa version non rosée.

La Grande Dame 2015 brut était sortie en 2022, pourquoi ce décalage dans le temps de la version rosée ?
La Grande Dame Brut comporte déjà 90 % de pinot noir dans son assemblage. Pour la version rosée, la proportion est encore accrue puisqu’on ajoute 14 % de vin rouge issu du Clos Colin. Or, ce cépage a tendance à être réducteur. C’est un donc un vin qui a besoin de plus de temps pour s’ouvrir, s’épanouir.

Quelle est la spécificité du millésime 2015 ?
2015 était un millésime qui nous a challengé. Pour moi, c’est un cas modèle, l’une des premières canicules en Champagne où la maturation des raisins a été très rapide. Il y a eu de très beaux vins mais aussi des vins avec un profil très végétal. C’est la raison pour laquelle nous en avons peu dans nos cuveries de réserve. Il y a eu une précipitation dans la cueillette, lorsqu’on a vu monter les degrés. Aujourd’hui, on a l’habitude. On sait qu’il peut y avoir de plus en plus une dissociation entre le niveau de sucre et la maturité aromatique dans des années chaudes. C’était donc un exercice de style où il a fallu bien sélectionner les vins. L’idée était d’aller puiser dans les terroirs les plus froids, Verzenay, Verzy, où la maturation du raisin a été plus longue, les vendanges un peu plus tardives et où on a donc pu bénéficier d’une meilleure maturité aromatique tout en conservant de la fraîcheur dans les vins. Car si nous avons 90 % de pinot noir, nous ne voulons pas d’arômes de fruits mûrs, ou compotés. Nous voulons vraiment le pinot noir dans toute sa finesse, avec la minéralité et la droiture qu’il peut avoir en Champagne.


Parlez-nous un peu du Clos Colin dont le vin rouge est issu…
C’est la parcelle historique de la Maison utilisée depuis l’origine, lorsque la Veuve Clicquot en personne a initié le rosé d’assemblage. On a voulu l’étudier pour comprendre pourquoi elle avait toujours servi aux rouges de la maison. On s’est aperçu qu’elle était localisée entre deux vallons. Ces derniers forment des couloirs de courant d’air qui descendent de la Montagne ce qui fait remonter de l’air chaud au milieu. Le sol est également différent du reste du cru. On est sur une zone d’éboulis tombés du plateau, les éléments sont plus grossiers, avec beaucoup d’argile, la craie est plus lointaine. Le sol est ainsi très drainant, avec un stress hydrique plus important. Donc, si on additionne la ceinture chaude, l’exposition au sud, le stress hydrique, et une taille plus courte spécifique, on aboutit forcément à des raisins beaucoup plus concentrés.

Élaborer un rosé d’assemblage, est-ce plus facile ou plus difficile qu’un rosé de saignée ?
Dans l’esprit de beaucoup de gens qui ne connaissent pas la Champagne, élaborer du rosé d’assemblage en ajoutant du vin rouge à du vin blanc constitue une facilité par opposition aux rosés de saignée. On est d’accord, il est aisé de mélanger du vin rouge et du vin blanc ! Mais la vraie technique dans le rosé d’assemblage réside davantage dans l’élaboration du vin rouge. On n’élabore pas du vin rouge pour faire du rosé d’assemblage comme on élaborerait un vin rouge classique. On ne recherche pas la même structure tannique, c’est pour ça qu’on ne fait pas d’élevage sous bois et que la macération est plus courte. Il faut être très mesuré sur les tanins qui peuvent vite apporter de l’amertume. D’ailleurs, lorsqu’un rosé est mal équilibré, c’est souvent à cause de l’amertume. Nous modulons ensuite notre manière d’élaborer en fonction du type de rosé auquel nous destinons ce vin. Dans le cas du Brut rosé non vintage, on va être davantage sur le fruit, avec un côté gourmand, croquant. On va donc chercher, à travers une macération plus courte, à extraire moins de matière que dans La Grande Dame rosé. Dans cette dernière, on la pousse un peu plus, pour obtenir plus tard un côté un peu sous bois, un peu plus terroir et vineux, tout en restant dans la finesse. On peut accepter davantage de tanins parce que La Grande Dame a besoin de vieillir, ce qui exige une certaine structure. Cela permet aussi de mieux fixer la couleur dans le temps.

En Champagne, on a le droit pour le vin rouge d’opérer une thermovinification, avez-vous recours à cette pratique ?
C’est en effet autorisé et d’ailleurs c’est étonnant sur une appellation aussi stricte. Chez Veuve Clicquot, nous ne l’employons pas. Cette technique consiste à cuire le raisin pour en extraire le fruit. On obtient grâce à elle des éclats de fruit incroyables, beaucoup de gourmandise. Cela se pratique beaucoup dans le Nouveau Monde. À la dégustation, on en prend plein la vue tout de suite. Mais après, il n’y a rien derrière en termes de matière et de structure. Ce sont des vins qui vieillissent mal. Or, notre identité, c’est vraiment d’aller faire vieillir nos rosés. Donc nous utilisons une macération à la bourguignonne, parce qu’il s’agit du terroir de rouge le plus proche. C’est beaucoup plus exigeant. Dans le cas de la thermovinification, la qualité sanitaire du raisin importe moins, alors qu’ici, comme on a une macération, elle doit être impeccable. Le moindre arôme végétal va être exacerbé, le moindre grain pourri va corrompre toute la cuve. La sélection à l’entrée doit être draconienne.

Sur La Grande Dame Rosé 2015, comme dans La Grande Dame Brut, il y a aussi une pointe de chardonnay, notamment du Mesnil….
L’idée est d’aller ramener un peu de droiture. Le chardonnay apporte de la luminosité au vieillissement. Avec 100 % de pinot noir, on pourrait craindre que nos cuvées au bout de vingt ans deviennent un peu trop lourdes et vineuses. Le fait de rajouter ces cinq ou dix pourcents de chardonnay, c’est un peu comme le grain de sel qui permettra de rehausser l’équilibre du vin, surtout dans le temps, que le chardonnay traverse particulièrement bien.

Pour mieux comprendre la spécificité de La Grande Dame Rosé 2015 par rapport au Brut Rosé non vintage, quels accords préconisez-vous pour chacun ?
Le rosé non millésimé est un champagne de partage, il peut faire des merveilles à l’apéritif sur un plateau de fromage et de charcuterie. On est vraiment sur le fruit, les petites baies rouges, la poire, le côté brioché aussi, car on a quand même trois ans de vieillissement. La Grande Dame Rosé, c’est un vin plus profond et délicat, la cerise sera un peu plus noire que sur le non vintage, on a aussi des épices, du safran, du tabac qui ouvrent la possibilité d’accords complexes. La vinosité permet d’aller jusqu’à un magret de canard avec une sauce bien travaillée.

Le coffret La Grande Dame 2015 Rosé par Paola Paronetto est disponible au Printemps Haussmann et sur Clos19.fr au prix de 250€ TTC.

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Dijon (aussi) fête sa Saint-Vincent !

Dimanche 11 février, pour la douzième année consécutive, l’Association de secours mutuel de saint-Vincent de Dijon, accompagnée par la municipalité, fêtera son vignoble et ses vignerons.

Cette aventure est née de la volonté conjointe de l’association des Climats de Bourgogne, des maires de Dijon, Nuits-Saint-Georges et Beaune lorsque les Climats n’étaient pas encore inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville de Dijon, partie prenante de cette candidature, peu réputée pour ses vins aujourd’hui, fût alors dans la boucle de l’organisation d’une Saint-Vincent-Tournante des Climats. Le cortège habituel des confréries et de leurs saints était alors rassemblé à Nuits pour se séparer ensuite en deux « convois » dirigés l’un vers Beaune, l’autre vers Dijon, raconte André Valognes, administrateur de l’association et bénévole des premiers jours. L’association est présidée par Pierre Derey (Domaine des Marcs d’Or à Couchey), épaulé par des vignerons de Chenôve, Fixin ou Marsannay.

Associée à cette initiative, la municipalité dijonnaise a souhaité réveiller l’histoire viticole de la Cité des Ducs et la remettre au goût du jour. Il y eût un temps où pas moins de 1150 hectares de vignes s’épanouissaient autour de Dijon ! Le regretté Jean-François Bazin contribua à donner l’élan à cette Saint-Vincent citadine en la mettant sous le patronnage de l’église Saint Philibert. C’est devant cette dernière, très rarement ouverte, que commencent les festivités. Et ce n’est pas un hasard : c’était traditionnellement l’église des vignerons du « Dijonnois » ; on déclarait les bans de vendanges sur son parvis. A cette occasion, on redonnait d’ailleurs « quitus » au maire pour renouveler son mandat. Aujourd’hui, la métropole a entamé un projet ambitieux de replantation de 150 hectares de vignes sur des terres autrefois occupées par ces dernières à Daix, Corcelles-lès-Monts ou Fontaine-lès-Dijon. L’ambition est d’offrir à nouveau des « climats » dignes de ce nom ; un travail de longue haleine a été effectué en amont pour sonder et analyser les terrains avant de les déclarer conformes aux qualités requises des vins de Bourgogne. La Saint-Vincent fête ses vignes et ses vignerons : un des enjeux cruciaux de la société de la Saint-Vincent de Dijon est assurément d’impliquer davantage les vignerons du territoire, nous confie encore André Valognes. Si les vignes retrouvent peu à peu leur place à Dijon, il n’y a pour l’heure en son sein (hormis un projet) point de domaine ou autre cuverie ; cela freine probablement l’investissement des vignerons. Cette Saint-Vincent se veut ancrée dans l’histoire et tournée vers l’avenir. C’est pour cela que ses organisateurs nous ouvrent l’église Saint Philibert où a lieu chaque année une conférence dont le thême met en lumière Dijon, ville de vignes.

D’une Saint-Vincent de Dijon à une nouvelle appellation « Bourgogne-Dijon », il reste encore quelques pas à faire mais l’INAO a déclaré il y a peu le dossier complet. C’est une excellente étape ! Comme pour les procès de canonisation, il ne manque peut-être plus qu’un miracle ! Ou du moins que les vins du « dijonnois » prouvent une nouvelle fois leurs qualités ou usages locaux, loyaux et constants !

Au programme dimanche prochain :
9H : rassemblement devant le parvis de saint Philibert.
9H 15 : conférence : « L’agroécologie et les vignobles de Dijon » par Philippe Lemanceau, vice-président de Dijon Métropole.
10H : Office à la Cathédrale saint-Bénigne célébré par le père Frau, son curé, avec les grandes orgues et la Chorale Samson.
11H : Défilé jusqu’à la cour d’honneur du Palais des ducss et des Etats de Bourgogne. La statue de Saint-Vincent (œuvre d’Henri Vincenot offerte par sa fille au Musée de Dijon) et sa bannière seront accompagnées des confréries de Dijon et des villages voisins.

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Jérôme Gagnez : L’homme qui a redonné du mordant aux vins de Bordeaux

Une voix chaude, une forme rare de truculence et l’art de ne pas y aller par quatre chemins ont forgé la réputation de Jérôme Gagnez, heureux néo-bordelais, qui officie sur les ondes de France Inter dans l’émission On Va Déguster de François-Régis Gaudry ! Il porte un regard sensible et parfois détonant sur les vins de bordeaux, la raison d’un certain désamour. Pas d’idées préconçues mais une vision et un état des lieux forgés à coup de dégustations exclusivement réalisées à l’aveugle. 

Quelle est votre premier souvenir de dégustation d’un vin de bordeaux ?
Mon premier souvenir de bordeaux c’est chez mes grands-parents. Nous parlons de bordeaux qui avaient alors au minimum une vingtaine d’années d’âge. Ce qui me vient immédiatement à l’esprit, c’est un magnum de Beychevelle 1961. J’ai été chanceux. C’était des vins que mon oncle avait acheté à un copain amateur de vin, joueur impénitent, qui avait besoin d’argent. Je pourrais encore citer Talbot 1976. 

Comment les caractériserais-tu ?
Pour le jeune amateur que j’étais, je me souviens confusément, qu’il y avait souvent ce mélange de cassis frais, de sous-bois automnal et un toucher de bouche soyeux. Il y a fort à parier que je l’interpréterais différemment aujourd’hui même si je dois certainement encore un peu chercher ça dans les vins que je goûte. (rire)

Une dernière dégustation marquante ?
Les vins du Clos du Jaugueyron, des vins d’une très grande finesse, qu’il soit en médoc ou en margaux. 

Qu’ont en commun ces vins de votre jeunesse et le dernier vin dégusté ?
Une finesse de texture, une fraicheur, un équilibre et souvent une certaine intensité aromatique alliée à un toucher de bouche d’une grande élégance. 

Comment analysez-vous le désamour pour les vins de bordeaux ?
A Paris, et c’est encore le cas aujourd’hui, il y avait sans arrêt des vignerons des différents vignobles de France qui venaient présenter leur vin lors de tournées avec leurs agents ou via diverses associations de vignerons ou salons particuliers. J’ai donc essentiellement goûté des vins d’ailleurs. J’ajoute que lorsque j’étais amené à en goûter, je retrouvais tous ce qu’on pouvait souvent leur reprocher, à savoir un côté massif, boisé et très extrait !  Ce qui tranchait beaucoup avec les autres vignobles, à l’image des ligériens, qui faisaient des vins plus digestes et légers, avec moins de bois neuf pour des raisons de coûts mais sûrement aussi par pure conviction. D’autre part, le jour où bordeaux a autorisé les bois alternatifs, impliquant le fait que certains « petits » domaines se sont mis à singer les « grands », les chose sont allées de mal en pis !

Et pour lutter efficacement contre ce désamour ?
Il faut, c’est un fait, revenir vers des vins au style plus digeste, qui correspondent aussi aux terroirs bordelais. C’est à mon avis une vision tronquée, une vue de l’esprit que de penser que bordeaux serait obligatoirement synonyme de puissance et de densité pour ne produire que des vins de garde. Il faut également mieux et plus incarner les vins dans la mesure où les consommateurs boivent de moins en moins de vins de consommation courante mais se focalisent plus sur des vins avec de la valeur ajoutée. Avoir en face de soi une vigneronne ou un vigneron qui raconte son histoire, son domaine et sa vie contribuent incontestablement à faire aimer le vin. D’autre part, les vignerons doivent vendre eux-mêmes leur vin à des prix décents dans la mesure où le négoce ne s’occupe pas, ou très peu, des propriétés intermédiaires. J’irais même jusqu’à dire que ces vignerons seraient bien inspirés de mettre sur pieds une distribution qui leur soit propre. 

Est-ce que selon vous les choses bougent malgré tout  ?
Comme déjà observé dans beaucoup d’autres régions, ça bouge dans les AOC qui rencontrent des difficultés. Muscadet est un des plus beaux exemples de remise en question qui commence à porter ses fruits. Cette appellation a vu éclore des néo-vignerons ou de jeunes repreneurs qui ont modifié la vision qu’on pouvait avoir de ses blancs. Cette AOC est, il faut le rappeler, passée de 12 000 à 6 000 hectares pour se recentrer sur des zones plus qualitatives. En ce qui concerne bordeaux, je pense à Castillon, à Francs ou même à Bourg qui replante du malbec et cherche ainsi une identité qui le singularisera du reste de la production. La région la moins dynamique reste, selon moi, le médoc même si on perçoit un certain nombre de signaux positifs, avec en particulier, parfois une redéfinition du profil de leurs vins. 

La prochaine émission On Va Déguster portera sur quoi ?
On y parlera de cuisine chinoise et je présenterai un vin sans souffre d’Exéa, un grand domaine du minervois, familial et en pleine renaissance. C’est absolument délicieux, précis, net et avec du fond. 

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Nouvel an chinois : ABK6 embrasse la tradition cognaçaise

Pour les maisons du Cognaçais, le nouvel an chinois rime chaque année avec la création de cuvées en éditions limitées, synonymes de réussites commerciales. Inspirée du succès de ses congénères, ABK6 a sauté le pas à son tour cette année, symbole d’une prolifération de ces flacons originaux, au-delà même du vignoble charentais. 

Les grandes maisons de Cognac sont coutumières du fait. Après le lapin l’année passée, c’est au tour du dragon d’être célébré en grande pompe à l’approche du nouvel an chinois et de ses festivités qui débutent ce samedi 10 février. Pour l’occasion, Martell, Courvoisier ou Hennessy – pour ne citer qu’elles – ont de nouveau fait appel à des artistes afin de créer des flacons originaux à l’effigie de l’animal totem de la nouvelle année lunaire. Cette année encore, ces collaborations ont débouché sur de sublimes objets, confortant s’il le fallait les eaux-de-vie cognaçaises au rang de produits de luxe. Et si la création de ces « bijoux » est devenue une véritable tradition, elle le doit avant tout à sa lucrativité. En effet, elle permet d’entretenir le statut d’eldorado que représente l’Empire du Milieu pour le Cognaçais. Avec environ 30 millions de bouteilles écoulées en 2022, la Chine représente toujours pour le vignoble charentais son deuxième marché à l’export derrière les États-Unis (111 millions de flacons). 

AKB6 entre dans la danse
Poussée par ce contexte favorable au cognac, AKB6, marque des Domaines Francis Abécassis, a décidé cette année de sauter le pas à son tour en lançant une bouteille dédiée au dragon : un VSOP élaboré à partir d’eaux-de-vie sélectionnées pour l’occasion par Frédéric David, maître de chai des domaines, avant un vieillissement dans les plus vieux fûts du domaine. C’est une rencontre « par hasard » – dixit Francis Abécassis –, qui va accélérer le processus de création, lorsque ce dernier, passionné d’art, croise la route de l’artiste chinois Qiaolong Huang. La réalisation d’une cuvée spéciale devient alors une évidence pour Francis Abécassis et la collaboration prend finalement forme puisque Qiaolong Huang, en duo avec sa compatriote Bingna Xu, réalise le flacon de cette Cuvée du Dragon qui déploie ses ailes dans une année à la saveur particulière pour le fondateur d’ABK6…  « Je suis moi-même du signe du dragon, c’est un petit clin d’œil qui nous fait dire que c’était l’année pour se lancer. » Les astres étaient donc alignés au moment de cette mise en marché et les résultats sont plus qu’à la hauteur. « Nous sommes plus que satisfaits de cette première. Les 7 000 exemplaires sont pratiquement tous écoulés et ce succès a eu un impact énorme pour nous. Au-delà même de notre VSOP, cette édition limitée a donné un véritable boost de popularité à notre marque dans son ensemble, et pas seulement en Chine. Nous avons très bien vendu aux États-Unis et dans les pays avec une forte diaspora chinoise. » Fort de ce succès, Francis Abécassis annonce d’ores et déjà qu’une édition pour l’année du serpent verra le jour dans un an.

Qiaolong Huang et Bingna Xu ont réalisé le flacon de cette édition limitée.

Un succès pas toujours garanti
Si la passerelle Cognac-Chine semble prospère, la multiplication de ces éditions originales peut aussi être un frein côté consommateur. Car au-delà de Cognac et du marché chinois, le phénomène « édition limitée » grandit lui aussi chaque année sur l’ensemble des différents vignobles hexagonaux. Étiquette spéciale, étui coloré, coffret en bois… les propriétés viticoles sont engagées dans une course à l’édition limitée, débouchant sur une prolifération qui a pour conséquence de rehausser l’exigence du consommateur. C’est ce qu’observe Jean-Benoît Auzely, fondateur de 20h33, site bordelais de ventes privées de vins. Il propose depuis plusieurs années des éditions limitées à ses clients et a vu leurs attentes évoluer. « Le public ne se trompe pas. Quand le projet a du sens, il est au rendez-vous. Aujourd’hui, faire une édition limitée pour faire une édition limitée, ça ne suffit plus. Mais dès qu’il y a une vraie valeur ajoutée, une histoire, et que le prix n’est pas déraisonnable, le public est au rendez-vous. »

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Châteaux La Commanderie et Le Truffe : Les nouveaux venus de la dégustation Pomerol

Désormais incontournable, cette grande dégustation sera de retour le lundi 12 février 2024 (18h-21h), à l’InterContinental Paris – Le Grand (Paris 9e). Parmi la trentaine de propriétés de l’appellation de la rive droite bordelaise présentes, aux côtés des domaines fidèles à chaque édition, de nouveaux venus font leur entrée cette année, à l’image du château La Commanderie et du château le Truffe. Découverte.

Château La Commanderie – Julien Bordas, directeur technique

Pouvez-vous présenter à nos lecteurs le château La Commanderie en quelques mots ?
Le château La Commanderie a été acquis en 2013 par Melody et Andew Kuk, un jeune couple de Hong Kong tombé amoureux des vignobles bordelais pendant sa lune de miel. Issus de familles de collectionneurs et de connaisseurs passionnés et officiant dans le secteur de la construction et de la communication à Hong-Kong et en Chine continentale, ils ont sillonné le vignoble bordelais en quête du terroir parfait, jusqu’à tomber sur cette propriété de six hectares au beau potentiel, située sur le glacis sableux faisant face à Saint-Émilion. Épaulés par l’œnologue-conseil et viticulteur Pascal Chatonnet, ils ont entrepris une rénovation d’envergure du vignoble et des chais,  avec le souci perpétuel de respecter le paysage historique.

Pourquoi participer à cette grande dégustation Pomerol pour la première fois cette année ?
Depuis le rachat de la propriété il y a dix ans, nous nous sommes consacrés à la production et à la qualité de nos vins, en laissant un peu de côté temporairement la partie communication. C’est seulement depuis deux ans que nous avons repris une réelle stratégie de communication/marketing avec une présence sur les réseaux sociaux, un nouveau site internet et la participation à des évènements comme celui-ci.

Quels vins pourront découvrir les amateurs ce lundi 12 février ? 
Nous proposerons à la dégustation les millésimes 2016 et 2020. Avec sa couleur profonde aux reflets violets foncés, Château La Commanderie 2016 est un assemblage de 93 % de merlot et 7 % de cabernet franc élevés seize mois en barriques de chêne français. Dès le premier contact, il dévoile au nez de légères notes de violette et petits fruits sauvages, avant que des nuances résineuses fassent leur apparition. En bouche, la texture est suave, onctueuse, sans la moindre lourdeur, offrant une expérience tout en fraîcheur et en équilibre. La persistance en bouche est véritablement impressionnante, avec une amplitude et une volupté remarquables. C’est un millésime exceptionnel où la plénitude du fruit et la maturité se marient harmonieusement avec un élevage subtil et discret. 

Quant au 2020, il se distingue par sa souplesse et son accessibilité. La fougue et la jeunesse de cette année permettent de l’apprécier dès à présent sur des plats corsés et traditionnels, mais c’est aussi un grand vin de garde, porté par les caractéristiques distinctives et la finesse de Pomerol, entre fruits mûrs et tendres, et tanins charnus.

Château la Truffe – Frédérique  Burlot, directrice d’exploitation

Pouvez-vous présenter à nos lecteurs le château la Truffe en quelques mots ?
Propriété familiale de 30 hectares, ce vignoble est depuis cinq générations dans la famille de Jean-Paul Garde. Cultivé en agriculture durable, certifié HVE 3, le château la Truffe produit des vins principalement en appellation Lalande de Pomerol, ainsi qu’en Pomerol et Montagne Saint-Émilion.

Pourquoi participer à cette grande dégustation Pomerol pour la première fois cette année ?
Nous participons à la dégustation afin de faire connaître notre travail et la cuvée château la Truffe qui est une petite partie de notre production. On perçoit de la part des consommateurs une réelle demande d’informations sur nos pratiques culturales. L’un des enjeux est aussi de créer du lien avec les consommateurs.

Quels vins pourront découvrir les amateurs ce lundi 12 février ? 
Notre pomerol château la Truffe sur son millésime 2018 et 2020. Cette cuvée est issue de 2,35 ha au cœur du vignoble de Pomerol. Il s’agit d’un fermage qui nous a été confié depuis 1977. Il fait donc partie intégrante de la propriété. A la fois puissant et élégant, ce vin affiche une couleur sombre aux reflets mauves, des arômes de petits fruits noirs, de réglisse et de torréfaction, et une bouche structurée aux tanins denses et mûrs. Sur des millésimes anciens, on retrouve notamment certains arômes de truffe.

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Du pinotage, cépage sud-africain, dans un domaine de Fronton

Fabien Cardetti vigneron du domaine de Lescure sur l’appellation Fronton a planté en 2015 des pieds de pinotage. Depuis un an, il a commencé à commercialiser sa première cuvée. 

Des pieds de pinotage, sur l’appellation Fronton. L’image est surprenante. En effet, le domaine de Lescure possèderait, selon son vigneron Fabien Cardetti, les seuls pieds en culture de France. C’est lors d’un voyage en Afrique du Sud, en 2014, que le vigneron de Labastide-Saint-Pierre dans le Tarn-et-Garonne, a goûté ce cépage, emblématique de ce territoire viticole du nouveau monde. Séduit, Fabien Cardetti, débute en 2015 les plantations dans son domaine. Il répète l’opération en 2017 et 2019, pour atteindre 1600 pieds, désormais intégrés aux 25 hectares du vignoble familial. 

Les premières années lui permettent d’observer le développement de la variété sur son terroir. « Il débourre précocement, il craint donc le gel et il est tardif en maturité. C’est un cépage à petits grains et à pellicule épaisse. Il faut le laisser mûrir longtemps pour qu’il y ait une bonne maturité », détaille Fabien Cardetti. « Pour la vendange, il faut attendre fin septembre, en même temps que le fer-servadou », ajoute le vigneron de 38 ans. Point positif, en 2023, il a bien résisté au mildiou. « La maladie était sur feuille mais pas sur les grappes. Malheureusement, il a pris la sécheresse. »

Début de la commercialisation en 2023 
Après avoir réalisé des micro-cuvées expérimentales, il a fait une première vinification en 2020. « J’ai réussi à faire quatre barriques, soit 1 200 litres. » Pour la vinification, Fabien Cardetti a choisi une méthode traditionnelle, favorisant le pigeage et une faible extraction des tannins. Après un élevage en barriques neuves de 24 mois, la cuvée a été mise en bouteille à l’automne 2022 pour commencer la commercialisation en 2023. « Cela donne un vin tannique, structuré, soyeux avec des arômes de pruneaux, décrit le vigneron Tarn-et-Garonnais. Il peut se boire maintenant pour ceux qui aiment les vins tanniques. Il peut également s’oublier une dizaine d’années sans problème. » 

Presque dix ans après le début des plantations, Fabien Cardetti est content de s’être lancé dans ce qu’il qualifie d’« aventure ». « C’est une création de produit, c’est unique. C’était un challenge », s’enthousiasme le vigneron qui vend ses bouteilles en direct, au prix de 21 euros, mais aussi chez un caviste à Paris. Ce cépage lui permet « de se démarquer », estime-t-il. A terme, il aimerait l’assembler avec la négrette, le cépage du Frontonnais, dont les arômes de violette se marieraient bien, selon lui, avec le pinotage. 

©Domaine de Lescure

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Les Vins du Sud-Ouest visent la neutralité carbone avec Wine Pilot

L’IVSO (Interprofession des Vins du Sud-Ouest) est la première interprofession à mettre en œuvre une plateforme digitale pour aider les entreprises viti-vinicoles à calculer leur empreinte carbone. La démarche va être mise en œuvre en collaboration avec la start-up montpelliéraine Wine Pilot by Food Pilot. 

L’objectif est de récolter des données et de proposer des actions pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre (GES) et augmenter la capacité de stockage du carbone. Elle s’inscrit dans le cadre du plan d’adaptation et de transition de la filière des Vins du Sud-Ouest, dont l’un des principaux axes de travail vise justement à progresser vers la neutralité carbone. « La particularité de Wine Pilot est d’avoir développé une fonctionnalité simplifiée pour les interprofessions en divisant par deux les questions, explique Frédéric Volle, co-fondateur et directeur du développement. Avec une trentaine de questions, nous estimons pouvoir reconstituer 80% de l’impact carbone d’une entreprise, le reste pouvant être complété si besoin par l’IA. Cette simplification devrait aider une interprofession à motiver les vignerons. Le bilan carbone n’est bien sûr pas nouveau – Aujourd’hui tout se mesure et nous veillons à mettre à jour constamment nos méthodes de calcul, mais il est parfois difficile de déclencher l’adhésion ». À terme, les acteurs de la filière des Vins du Sud-Ouest disposeront ainsi d’une boîte à outils permettant de réduire ou de compenser les émissions de CO2 ainsi que des indicateurs chiffrés pour suivre leurs trajectoires. 

L’Aveyron pilote
Pour Joël Boueilh et Christophe Bou, co-présidents de l’IVSO, la démarche engagée permet « de se projeter au-delà de la simple mesure de l’empreinte carbone et d’impulser une véritable stratégie climat pour les Vins du Sud-Ouest, intégrant un plan de décarbonation. » L’IVSO, partenaire d’Adelphe, fera ainsi partie des premiers vignobles à en bénéficier, d’autres étant dans les starting-blocks. Wine Pilot est aussi l’outil qui a été retenu pour la stratégie « Objectif Climat » d’Adelphe, l’éco-organisme de la filière viti-vinicole visant à réduire l’empreinte carbone du poste « emballage ». La bouteille est le premier contributeur du bilan carbone à hauteur de 30 à 40%.

Dans un premier temps, pendant le premier semestre 2024, la solution Wine Pilot by Food Pilot rassemblera et analysera les données depuis la vigne jusqu’à la sortie des chais, combinant l’échelle macro à partir de données génériques et l’échelle micro à partir d’un territoire pilote, en l’occurrence l’Aveyron pour démontrer l’intérêt à une petite échelle. Elle sera complétée par un échantillonnage d’une dizaine d’opérateurs de la région. Dans un deuxième temps, elle suggérera des stratégies de réduction des émissions de CO2 comme des bouteilles allégées et de séquestration du carbone telles les haies ou l’enherbement. Chaque opérateur de la filière disposera ainsi d’objectifs à son échelle, collective ou individuelle, avec des indicateurs précis qu’il pourra suivre en temps réel ainsi que d’une boîte à outils. La même solution sera au service à la fois des institutions et des organisations professionnelles, et des entreprises. Wine Pilot travaille également avec l’Ademe sur le futur affichage environnemental et pourra publier également ses données dans les tableaux de bord d’autres référentiels (Planet-Score ou B-Corp).  « Cela permet de ranger les données au bon endroit pour faciliter les calculs, un peu comme votre feuille d’impôt pré-remplie » insiste Frédéric Volle. Wine Pilot devrait aussi aider, dans le cadre de la nouvelle obligation européenne en vigueur depuis le 1er janvier, les entreprises d’intérêt public et de plus de 500 salariés à établir le bilan de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), c’est-à-dire leur évaluation RSE et développement durable, élément clé du Pacte Vert pour l’Europe.

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Salons d’Angers, la Loire a le vent en poupe

Une semaine après le rendez-vous bio de Montpellier et quelques jours avant le salon Wine Paris & Vinexpo, Angers Loire dégusT’ a réussi à attirer plusieurs milliers de professionnels en son parc des expositions. La réunion de l’historique Salon des vins de Loire avec ses cadets La Levée de la Loire et Demeter est visiblement une bonne idée. 

Il avait presque failli disparaître, le traditionnel Salon des vins de Loire, dépassé par toutes les rencontres portées par le bio qui l’entouraient avec le Grenier Saint-Jean et La Dive Bouteille, dans la ville d’Angers et jusqu’à Saumur. Mais il a réussi sa révolution en 2023. Il la confirme en 2024. La présentation est resserrée, les 800 producteurs sont tous logés à la même enseigne avec leurs deux mètres de table blanche, et leurs voisins de toute la France. Certes, les vins de Loire demeurent majoritaires, mais Demeter (biodynamique) présente tous l’hexagone et La Levée de la Loire (AB) a bien des invités d’ailleurs. On a vu un professionnel venu d’Angleterre pour déguster uniquement des vins de la vallée du Rhône. Il y avait d’ailleurs près de 9 % d’étrangers parmi les 4 300 visiteurs, un chiffre en progression de 3 %, ce qui est plus que raisonnable pour un salon qui n’est plus comme à sa création le premier de l’année. Il revit, précédé par Millésime Bio à Montpellier les derniers jours de janvier et suivi du désormais bien établi Wine Paris & Vinexpo à Paris du 12 au 14 février. 

Un aperçu du millésime 2023
En ce début d’année, nombre de professionnels sont venus pour déguster et comprendre les vins de 2023. Important, car la pression du mildiou a été forte avec des conséquences sur les rendements et donc les quantités qui seront à la vente. On se rend compte aussi que les conditions de fin de vendanges n’ont pas été partout idéales, avec les mêmes conséquences. Les trois zones de dégustation libres qui permettent de faire une présélection rapide sont toujours un point fort du salon avec 650 échantillons : 324 en hausse de 25 % pour l’espace libre, 200 cuvées pour « fan de chenin » et les 76 médaillés du concours des Ligers. 

Du nouveau
La synergie apportée par le regroupement des trois salons a attiré 32 % de nouveaux exposants et 16,5 % de jeunes vignerons. Près de 40 %, des exposants sont certifiés bio, biodynamie ou en conversion (2è et 3è année) et 51 % sont HVE. Enfin, le salon a élargi son offre pour accueillir une quinzaine de producteurs et distributeurs de cidres, bières et spiritueux artisanaux de qualité. Une masterclass leur était d’ailleurs consacrée. Elle a fait salle comble, comme toutes les masterclasses qui ont eu 25 % de plus de fréquentations. Le programme était judicieux et répondait bien aux questionnements des vignerons exposants comme des visiteurs acheteurs et étudiants : vin méthode nature, techniques de désalcoolisation, le changement climatique. La Loire a le vent en poupe, c’est le seul vignoble à gagner des parts de marché en grande distribution depuis cinq ans. Dans un contexte de déconsommation, ses vins blancs sont bien placés, car ils offrent une gamme de prix très large. Ils sont en tête de l’offre de vin au verre en restauration. 

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Les 193.000 nuances de vert des nouveaux flacons Telmont !

On le sait, la bouteille est la plus importante source d’émission de CO2 du champagne. Dans la mesure où elle n’est pas pour lui un simple contenant mais un véritable outil de production à l’intérieur duquel la méthode champenoise exige que le vin effectue sa seconde fermentation puis vieillisse sur lie, il est difficile de s’en passer. On peut en revanche en réduire l’impact, et le champagne Telmont en collaboration avec Verallia vient pour cela de trouver une nouvelle solution : l’utilisation des bouteilles produites lors de la transition entre deux teintes.

Toujours sur la brèche, le champagne Telmont annonce une nouvelle avancée de sa Maison dans sa bataille pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre avec cette ambition de devenir le premier champagne « Climate Positive » dès 2030. Après avoir abandonné tous les coffrets superflus, les bouteilles aux formats spéciaux et les bouteilles transparentes dont on sait qu’elles ne peuvent être issues de verre recyclé, et adopté une nouvelle bouteille plus légère, la maison a également décidé d’utiliser un verre produit lors de la transition entre deux teintes, « il faut savoir que lors d’une transition de teinte classique dans un four verrier une quantité de verre ne correspond pas aux standards chromatiques. C’est cette partie de la production que Telmont a décidé d’utiliser. » On évitera ainsi de devoir refondre tous ces flacons d’habitude mis au rebut. Une démarche qui prend un tour par ailleurs presque artistique, puisque les 193.000 flacons ainsi récupérés auprès de Verallia déclineront 193.000 nuances différentes de vert. La bouteille de Telmont devient ainsi une ode à elle seule contre la standardisation ! Quant au goût de lumière, Ludovic du Plessis le président de la Maison nous confie qu’a priori, il n’y a pas d’inquiétude à avoir, puisque même les bouteilles les plus claires ont une teinte suffisante pour préserver le vin.

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