De l’année en bouteille chez Bache-Gabrielsen

Avec Years in Cask, la maison Bache-Gabrielsen revient sous les feux des projecteurs. Cette nouvelle collection sur-mesure délivre des 19, 22, 24 et 37 ans d’âge, de quoi passer de belles soirées d’été au bord d’une piscine, le cigare entre les doigts.

Cette maison, fondée en 1905 par un jeune lieutenant norvégien, a pour habitude de produire des cognacs aussi qualitatifs que diversifiés, jouant à raison sur les crus, les vieillissements ou encore dans le cas présent sur les millésimés. Non seulement des vintages mais qui donnent leur âge car il faut toujours avoir en tête que le cognac ne vieillit plus une fois en bouteille. Pour exemple, un millésime 2000 mis en bouteille en 2020 aura toujours 20 ans d’âge en 2021, 2022, etc. Bref, cette nouvelle collection de Bache-Gabrielsen, nommée Years in Cask, se décline en un 19 ans d’âge, un 22, un 24 et un 37. Et ce sont des single cask mis en bouteille dans leur couleur naturelle, c’est-à-dire que ces eaux-de-vie proviennent chacune d’un seul et même fût et n’ont pas subi d’ajout de colorant. « Notre objectif est de mettre en valeur les années d’élevage en fût pour démontrer l’impact réel du bois de chêne sur le cognac. Certains de ces cognacs millésimés, pour une maturité optimale, ont été placés en dames-jeannes après vieillissement et stockés dans notre Paradis », explique Hervé Bache-Gabrielsen, directeur général et représentant de la quatrième génération de la Maison éponyme. Ce souci de la qualité et du détail est également suspendu au talent du maître de chai Jean-Philippe Bergier. « Ces cognacs présentent des qualités particulières de maturation et de complexité, avec un profil gustatif distinctif. La collection offre une diversité et une totale transparence sur le parcours de chacun des quatre cognacs », souligne-t-il. Il reste à passer de la théorie à la pratique. Le 19 ans d’âge (179€ les 70cl) est sous le signe de la fraîcheur avec des notes florales au nez et une bouche guidée par un léger gras au parfum de frangipane. C’est une Grande Champagne et il titre à 47,2°. Le 22 ans d’âge (209€ les 70cl) est également issu du premier cru de l’appellation et titre quant à lui à 46,9°. Il nous emmène davantage sur le champ des épices et des notes torréfiées. Sa pointe de clou de girofle est caractéristique des grands cognacs. Le 24 ans d’âge (224€ les 70cl) provient du cru Fin Bois, un cru qui regorge de pépites.  Ce lot du village de Brie-sous-Matha est suave, riche, emmené par des notes de tisanes et une vanille intense. Ce 1988 titre à 40,8°, lui offrant une belle buvabilité. Le 37 ans d’âge (379€ les 70cl) enfin, l’aîné de la gamme, est également né dans le village de Brie-sous-Matha. Ce cognac titrant à 41,2° est porté par la vitalité avec son bouquet d’agrumes où un léger rancio s’invite au débat.

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[Médoc] Château Lanessan prochainement aux mains des australiens

Le groupe australien Treasury Wine Estates – qui détient Penfolds – poursuit sa conquête du Médoc avec l’acquisition prochaine du Château Lanessan.

En 2019, un groupe australien bien connu dans l’univers du vin avec la marque Penfolds venait mettre la main sur le prestigieux Château Cambon-la-Pelouse. Deux ans plus tard, l’appétit pour la presqu’île graveleuse se confirmait avec l’achat des propriétés de la famille Mulliez, à savoir un nouveau Cru Bourgeois Exceptionnel, le Château Belle-Vue, ainsi que le Château Gironville et le Château Bolaire. « Nous avons 80 hectares en Haut-Médoc et 6,5 en Bordeaux Supérieur avec Château Bolaire. Et le groupe reste à l’écoute de potentielles acquisitions ou de partenariats de sourcing en achats de vins ou de raisins », expliquait sans langue de bois le directeur des vignobles Sébastien Long. C’est en passe de se faire avec la reprise du Château Lanessan, propriété longtemps détenue par la famille Bouteiller. Avec cette pépite en Haut-Médoc, flirtant avec Saint-Julien, ce sont 85 hectares supplémentaires qui vont tomber sous pavillon australien. « La France est une région stratégiquement importante pour Treasury Wine Estates et les vins français représentent une belle opportunité de se développer sur nos principaux marchés », prévenait la direction du groupe Treasury Wine Estates ne se cachant pas de regarder de près du côté des Grands Crus Classés 1855.

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En Bourgogne, une récolte 2022 revigorante

Au cœur de ses vendanges, le vignoble septentrional savoure d’avance un millésime qui s’annonce quantitatif et qualitatif, malgré les conditions météo exigeantes de la saison. Les sécateurs seront de sortie jusqu’à mi-septembre.

« Tant que tout n’est pas dans les cuves… », répondent souvent les vignerons quand on les interroge sur leur future vendange. Une prudence plus que justifiée cette année 2022, qui a soumis les chardonnays et pinots noirs de Bourgogne à une succession d’extrêmes climatiques : le gel a menacé, la grêle a frappé par endroits, puis la sécheresse a mis la vigne à rude épreuve.

« Un état sanitaire irréprochable »

Mais, de Mâcon à Chablis, les grappes ont tenu bon. C’est en tout cas ce que constate l’interprofession en cette fin de mois d’août, alors que les vendanges battent leur plein. « Les pluies de la deuxième quinzaine d’août ont fait du bien », rapporte Christine Monamy, du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). Ainsi, les rendements seront au rendez-vous, sans toutefois atteindre les quantités exceptionnelles de 2018. « On a eu beaucoup moins d’eau qu’annoncé, ce n’était pas suffisant pour rattraper la sécheresse de juillet  ». Résultat : des grappes nombreuses, mais généralement de petits grains.

De même, la qualité promet. Grégoire Pissot, maître de chai de la cave de Lugny, dans le Mâconnais, note un «état sanitaire irréprochable, avec une absence de mildiou, et une présence d’oïdium anecdotique » dans les vignes de la coopérative, essentiellement des chardonnays.

Des pinots noirs savoureux

Un peu plus au nord, à Mercurey, Loïc de Suremain est « très content de l’aspect qualitatif » de sa vendange. Chez lui, il y a également « peu de tri », et du côté des rouges il goûte « des jus francs et nets, avec des arômes de petits fruits rouges assez acidulés». Autre satisfaction pour le vigneron : « les degrés potentiels sont raisonnables, entre 12 et 13 degrés ».

Seule contrainte cette année : « Dans les zone caillouteuses, avec des sols minces, les raisins ont souffert de la sécheresse et il a fallu se dépêcher ». Un phénomène fréquent cette année en Bourgogne, et qui concernerait particulièrement les pinots noirs.

Pour le reste, il est difficile de se prononcer de manière générale sur le style du millésime, tant les raisins ont évolué de manière différente selon les secteurs. « Les maturités sont particulièrement hétérogènes, car les cumuls de précipitation ont pu être très différents d’un secteur à l’autre », relève Christine Monamy.

Les vendanges se poursuivront jusqu’à la troisième semaine de septembre. Sauf catastrophe d’ici là, cette campagne devrait redonner le moral à toute la Bourgogne, après une récolte en 2021 amputée de moitié à cause de gelées dévastatrices. « Les vignerons que je croise ont le sourire, ça fait plaisir », se réjouit Loïc de Suremain.


Les dates

La récolte des crémants a commencé le 15 août. De leur côté, les vins tranquilles rouges comme blancs ont commencé à rejoindre les cuves la semaine du 22 août en Mâconnais et Côte chalonnaise, puis la semaine du 29 août en Côte d’Or. Le Chablisien, bien plus au nord, n’a pas encore sorti les machines et sécateurs. Ce sera vraisemblablement le cas la semaine du 5 septembre. Des vendanges particulièrement précoces, mais pas autant que prévu. « Le manque d’eau et la chaleur ont ralenti la maturation des grappes dans certains secteurs», analyse Christine Monamy.

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Menace sur la marque Sud de France pour les vins d’Occitanie

Coup de tonnerre dans le ciel d’Occitanie, au moment des vendanges; la marque Sud de France, vecteur de visibilité commerciale depuis 16 ans, est interdite par le préfet de région pour la viticulture. La filière s’est réunie pour répondre d’une voix unie et demande une solution de concertation.

Conseil de Bassin viticole et zone géograhique réglementaire

Le Préfet de la région Occitanie, dans son courrier aux membres de conseils viticoles Languedoc-Roussillon et Sud-Ouest, retrace l’historique : le conseil de bassin viticole (CBV) Languedoc-Roussillon du 1er juillet 2022 avait à l’ordre du jour la marque Sud de France et l’éventuel changement de dénomination du bassin viticole. Le débat s’est tenu en présence de Mme la Directrice de l’INAO et de Mme la Présidente de Région sans que ne se dégage ni une position commune ni une conclusion consensuelle entre les membres du conseil de bassin.

Etienne GUYOT, Préfet de Région Occitanie, annonce par courrier le 25 juillet, son souhait d’interdire l’utilisation de la marque « Sud de France »  sur les étiquettes de vin pour des raisons juridiques .« La dénomination : « Sud de France » ne correspond pas à une zone géographique au sens règlementaire ». Les contrevenants risques des amendes et des blocages à l’exportation. 

Marque stratégique pour les professionnels

Les réactions ont été vives, les responsables interprofessionnels se sont concertés pour répondre par courrier, le 17 août, au Préfet de Région : « La suppression brutale de la marque Sud de France n’est pas envisageable. …Depuis 16 ans, de nombreux vignerons, caves coopératives et négociants utilisent de façon volontaire et avec le soutien de la Région, la mention «Sud de France» dans leur communication et sur leurs étiquettes. Cette bannière apporte en lisibilité et fédère largement, tout en restant complémentaire aux signes de qualité que nous défendons avec fermeté. De nombreux marchés, notamment à l’export, ont pu être développés grâce à cette marque. .. ».

Pour Denis Verdier, Président de la Section IGP Sud de France du CIVL, « depuis 16 ans, le bilan de cette marques est positif elle est fédératrice et donne de la visibilité à l’heure où d’autres régions créent leur marque. C’est un choc entre deux cultures, celle réglementaire et celle du chef d’entreprise . De plus, après les dernières années (de la taxe Trump au Covid, du gel à la sécheresse), les entreprises ont des stocks et peuvent se retrouver en difficulté

« La marque ombrelle est particulièrement importante car elle est facile à comprendre par tous les consommateurs, partout dans le monde…Elle a figuré sur des millions de bouteilles, on ne peut pas la supprimer du jour au lendemain, on est interloqué !»  exprime Gilles Gally, porte-parole de Union des Entreprises Viticoles Méditerranéenne, estimant qu’au moins 40% des metteurs en marché l’utilisent.  Les professionnels demandent dans leur lettre un moratoire et la recherche d’une solution satisfaisante pour la filière viticole, tout en répondant aux exigences règlementaires.

Une marque ombrelle pour la France et l’international

Comme l’affiche la région Occitanie sur son site en février 2020, « La marque « Sud de France » fait rayonner les productions agricoles, viticoles et agroalimentaires d’Occitanie en France et dans le monde, depuis 2006. Son credo : l’authenticité, le goût et la convivialité. Plus de 10 000 produits arborent fièrement la marque ( 1300 producteurs en vins, fruits et légumes, fromages, viandes, et de nombreux autres produits de la terre et de la mer)… »

En 2006, George Freche, alors président du Languedoc-Roussillon, lançait la marque Sud de France pour valoriser la production de la filière agricole de la région. La marque référence des produits qui répondent à un cahier des charges qui garantit la provenance régionale des matières premières, les sites de transformation en région et des savoirs faire locaux. Sa vocation est régionale, nationale et internationale, visant les points de vente comme la grande distribution.

En 2021, la Région et six enseignes de la grande distribution ont également signé un partenariat permettant à plus de 300 entreprises d’être mises en avant dans plus de 1 000 points de grande distribution français.

La marque a bénéficié, dès ses débuts de budgets de communication conséquents, tant pour des campagnes grand public que pour des événements professionnels. En parallèle, la région a ouvert ses « maisons » dans les grandes capitales (New-York ; Shangaï, Londres. Casablanca), facilitant l’accès à l’international a tout profils de vignerons.

Un enjeu économique majeur

L’enjeu est de taille pour l’Occitanie : la première région viticole de France comptant 22 600 entreprises viti-vinicoles. « La Région Occitanie – propriétaire de la marque Sud de France- continuera à soutenir la marque, dans un cadre réglementaire », explique René Moreno, élu à la Région en charge de la viticulture.

La préfecture propose la mise en place d’une période transitoire : « conscient des difficultés rencontrées par certains producteurs du bassin Languedoc-Roussillon, notamment pour les bouteilles déjà étiquetées avec la mention « Sud de France » et les opérations déjà engagées, et ainsi qu’il l’a clairement indiqué lors du débat, le préfet réaffirme sa volonté d’accompagnement de la profession par les services de l’Etat dans cette phase de transition d’ici au millésime 2023. » Il vient de le confirmer par écrit à l’ensemble des membres des deux CBV (conseil de bassin viticole) et propose aux professionnels de constituer un groupe de travail.  

Denis Verdier, président de la Section IGP du CIVL souligne que « le front vigneron est uni, comme le montre les signatures au bas de la lettre :  CIVL, Union des Entreprises Vinicoles Méridionales (UEVM), IGP et AOP, vignerons indépendants et coopération agricole. »

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En direct des vendanges en Beaujolais

Le ban des vendanges a lancé le top départ le 17 août pour le vignoble, soit la deuxième date la plus précoce depuis les cinquante dernières années (la première étant 2003, avec un début de vendanges le 13 août). Un millésime qui s’annonce prometteur mais hétérogène, présenté par Daniel Bulliat, président d’InterBeaujolais

Si vous deviez résumer 2022 ?

Ce sera un millésime de vigneron. C’est-à-dire qu’en fonction de ce que les vignes de chacun(e)s auront vécu, il y aura de vrais choix techniques à faire en cave. On ne pourra pas cuver trop longtemps les petits grains par exemple, il faudra peut-être travailler plus à froid… Si c’est réussi, on pourra comparer certaines cuvées à 2015, qui reste pour moi le plus beau millésime de ma carrière (en termes de concentration et de garde).

Quand avez-vous commencé les vendanges dans votre domaine, et se présente pour vous le millésime 2022 ?

Nous avons ramassé les premiers raisins le 23 août, en Côte-de-Brouilly, sur les parcelles exposées plein sud, et nous finirons probablement par les vignes au-dessus de Beaujeu et à Chiroubles: on a environ trois semaines de décalages entre les parcelles précoces et tardives.

Mais l’ordre de ramassage n’est pas toujours le même d’une année sur l’autre, cette année par exemple ce sont les parcelles exposées sud et aux sols peu profonds qui ont mûri plus vite du fait de la sécheresse estivale.

Quel est d’ores et déjà l’impact du climat du millésime sur la récolte ?

Le plus gros défaut, voire le seul, de ce millésime en Beaujolais sera d’avoir un goût de trop peu… Les vignerons qui font 40 hl/ha seront ravis, mais certains devront se contenter de rendements inférieurs, même de moitié. A titre de comparaison, les grappes pesaient en moyenne 110 grammes l’année dernière, contre parfois 60 cette année !

Même si les pluies de juin ont sauvé les meubles, les 20/25mm du mois d’août n’ont pas permis de compenser la perte estivale en eau, d’environ deux tiers.

En revanche, plus on va dans les zones tardives, et plus ce millésime s’annonce superbe.

Mais ce ne sera pas la même chez tout le monde en raison des impacts de la grêle des orages de juin qui ont plus fortement marqués certains vignerons, comme la sécheresse.

Quels impacts préfigurez-vous déjà sur le marché des vins du Beaujolais ?

On va à nouveau se retrouver avec un stock tout près des pâquerettes… Donc on va être tendu sur l’offre.

L’impact se mesurera probablement sur les marchés d’entrée de gamme, notamment la grande distribution, où le prix final pour le consommateur risque d’augmenter un peu.

Et le marché des Beaujolais Nouveaux risque d’être également plus tendu, à la fois en raison d’un manque de production comme des contraintes tarifaires qui pèsent sur le transport à l’export en ce moment.

Les épisodes de sécheresse risquent de se reproduire, plus fréquemment et avec au moins la même intensité, comment anticipez-vous les choses ?

Les vignes plantées ne seront évidemment pas déplacées, en revanche on essaie de planter un peu plus en hauteur. On gagne entre un demi et un degré tous les 100 mètres, donc on privilégiera les parcelles situées à au moins 400 mètres d’altitude.

Nous menons par ailleurs des expérimentations avec la Sicarex (centre de recherche viti-vinicole, ndlr), dans leur domaine du Château de l’Eclair, avec par exemple un relevage des ceps et une culture en vignes hautes, là on essaye d’avoir les premières grappes à 50/60cm du sol plutôt que 30/40.

Mais en effet, il vaut mieux que l’on commence à s’y préparer, d’autant que le gamay n’est pas un cépage qui aime particulièrement les canicules : jusqu’à 37 degrés avec des nuits qui rafraîchissent, ça va, mais au-delà, c’est plus compliqué.

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Vendanges sauvages au Château d’Esclans

– La Confédération paysanne a organisé dimanche matin des vendanges sauvages dans un domaine détenu, selon elle, par le géant du luxe LVMH à La Motte (Var), pour protester contre “l’accaparement du foncier agricole”, a constaté un correspondant de l’AFP.

Deux cents personnes ont répondu à l’appel de ce syndicat agricole minoritaire et ont participé à cette action sur une parcelle de vignes appartenant, selon les militants, au Château d’Esclans. LVMH a pris le contrôle en 2019 de ce domaine de 267 hectares, dont 74 hectares en vignes AOP Côtes-de-Provence, en acquérant 55% des parts via sa
filiale Moët Hennessy.

L’enjeu, c’est de dénoncer l’accaparement des terres qui a lieu aujourd’hui à travers des grosses sociétés qui se revendent des parts financières entre elles et qui échappent à tous les outils de régulation et de répartition des terres agricoles“, a relevé Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Var.

L’action s’est déroulée dans le calme, sous l’œil des gendarmes et d’agents de sécurité du domaine qui ne sont pas intervenus pour stopper la vendange de quelques rangs de vignes. Les militants se sont ensuite rendus non loin, sur le chantier d’une cave en construction pour presser le jus du raisin vendangé. Les militants et les sympathisants de la Confédération paysanne, soutenus par le mouvement Les soulèvements de la terre, étaient venus de la France
entière pour participer à cette action, entonnant notamment des chants visant le dirigeant de LVMH, Bernard Arnault. “Trouver des terres, c’est très compliqué, j’y ai passé deux ans, il y a beaucoup de choses qui passent sous les yeux de la Safer (organe de régulation du foncier agricole, ndlr) sans qu’elle puisse rien faire et ça, c’est ce contre quoi on milite, les montages sociétaires font que des ventes se font sans qu’on puisse les réguler“, a raconté Gwenaëlle Le Bars, une trentenaire viticultrice installée à Saint-Maximin qui dénonce aussi l’augmentation du prix des terres.
En 2017, dans un domaine où je travaillais, les terres s’achetaient 15.000 euros l’hectare, aujourd’hui c’est 30.000“, a-t elle ajouté estimant que les prix peuvent même atteindre 120.000 euros l’hectare pour des terres classées en Côtes-de-Provence.

L’augmentation des prix freine l’installation, surtout hors cadre familial comme moi, et même pour la transmission c’est compliqué, les terres ont pris tellement de valeur qu’au moment de la transmission, les frais à payer sont tellement énormes que parfois il vaut mieux vendre”, ajoute la viticultrice. La Confédération paysanne, qui lutte “contre l’opacité du marché des parts sociales“, plaide pour “doter les Safer de moyens financiers dédiés, garants de leur impartialité dans l’instruction des dossiers“. Car, selon elle, en 2019 par exemple, les transactions par achat de parts de société ne
représentaient que 6,5% des transactions liées au foncier agricole mais près de 60% des surfaces vendues.

Sollicité par l’AFP, LVHM n’était pas joignable dans l’immédiat.

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La Maison Cheval Quancard est rachetée

Le groupe familial de la Place de Bordeaux, Larraqué Vins International, renforce sa position avec le rachat de la Maison Cheval Quancard.

Face aux géants de la Place de Bordeaux (Joanne, Duclot, Compagnie médocaine des Grands Crus, Sichel…), Larraqué Vins International entend donner une image familiale toujours plus forte : « Réunir deux familles avec une même vision du métier, c’est ce qui a animé́ notre volonté de se porter acquéreur de cette maison historique » explique le président de LVI, Pierre Jean Larraqué. Ainsi le groupe possède désormais en propre 11 propriétés avec notamment l’intégration d’un nouveau Cru Bourgeois, le Château Haut-Logat, et un Saint-Estèphe, le Château Cossieu-Coutelin.  Concernant les vins de marque, LVI intègre aussi la Cuvée Hortense de l’Entre-deux-Mers. Les deux axes de développement majeur du groupe restent l’export et les circuits traditionnels (CHR, cavistes et grossistes) qui pèsent 35% de l’activité. LVI est présent dans 62 pays avec des marchés forts en Europe, en Afrique et dans les DOM-TOM. La Maison Cheval Quancard apporte son réseau en Europe du Nord, en Asie et en Amérique du Nord. Cette acquisition a provoqué des nominations comme celle de Philippe Destruel en prenant le poste de directeur commercial général France de Cheval Quancard. La direction commerciale GMS France revient à Paul Falipou. Au final, le groupe Larraqué Vins International peut compter sur trois filiales, les vignobles Pierre Jean Larraqué pour l’offre châteaux, Haussmann Famille pour les marques internationales et enfin Maison Cheval Quancard pour les circuits traditionnels.

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Mentone s’étend au centre de Lorgues

Le château Mentone, domaine de 170 ha aux confins de la Dracénie, entre Saint-Antonin-du-Var et Entrecasteaux, s’est offert une annexe caviste au centre de Lorgues (83).

« Nous avions déjà acheté en 2016 un bâtiment qui avait appartenu aux seigneurs d’Entrecasteaux pour en faire un hôtel et un restaurant-boutique, explique Martin Serre à la tête du château avec sa mère Marie-Pierre Caille et son frère Nicolas Bretton mais le dossier était trop compliqué et nous nous sommes finalement tournés vers Lorgues, plus calme mais en plein essor, pour trouver un pied-à-terre avec un projet plus modeste ». La famille installée depuis une vingtaine d’années dans la région cherche d’abord à mieux se faire connaître des habitants mais elle entend également participer à la dynamisation de la petite ville varoise où ont déjà investi MDCV (Berne) – Josh, le fils de Marc Dixon, a repris la brasserie Le Grillon et la Martinette a racheté les anciens locaux de la coopérative pour y réinstaller un moulin à huile. Mentone a donc fait l’acquisition en mars du fonds de commerce et des murs de l’ancienne pâtisserie-salon de thé La Bulle sucrée place de l’église.

Caviste, bistrot et épicerie fine

Après plusieurs mois de travaux, la Maison Mentone a ouvert début août une boutique caviste-épicerie fine de 40 m2. « L’idée est d’être d’abord prescripteur des vins de Mentone enrichie d’une gamme de bag-in-box de 3 l. mais comme il n’y avait pas de cavistes à Lorgues, nous proposons aussi des domaines familiaux d’autres régions, bio ou au moins HVE », principalement de Bourgogne et du Rhône Nord (La Grosse Pierre, Remizières, Bonserine, Ludovic Courbis…) avec limonade et bières artisanales, le champagne Bruno Paillard, voisin de Saint-Antonin avec le domaine Sarrins, et à terme, une gamme de produits régionaux maison ; les épouses de Martin et Nicolas pourraient prochainement animer quelques dégustations et ateliers. Mais les propriétaire de Mentone ne comptent pas en rester là puisque les locaux (au total 90 m2) devraient également héberger une auberge avec terrasse et cuisine-laboratoire, opérationnelle pour la saison 2023. En cuisine, sans doute le chef Sanjou qui signe déjà la carte du Château depuis deux ans. Pour Lorgues, il opterait pour un concept plus citadin de cuisine sur le pouce (le chef étoilé est également à la tête du Relais des Moines aux Arcs-sur-Argens et du Trente-trois à Paris). Un appartement avec terrasse sur la collégiale complète également l’offre d’hébergement multiple du domaine.

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[EXCLU] La branche champagne du groupe EPI décroche la certification B Corp

Pour envisager la question environnementale et sociale de manière plus globale et systémique, et la placer au cœur de la finalité de l’entreprise, Rare Champagne, Charles Heidsieck et Piper-Heidsieck ont relevé le défi de la certification B Corp. Elles sont les trois premières maisons en Champagne à obtenir le label. Damien Lafaurie qui préside la branche vins du groupe EPI nous en dit plus.

Qu’est-ce qui a motivé dans vos maisons, le choix de la certification B Corp ?

Nos initiatives sont nombreuses depuis longtemps en matière de développement durable, mais se posait la question de leur sens, nous avions besoin de structurer notre action, pour la rendre plus cohérente. Nous constations également une attente forte sur les questions de RSE des consommateurs qui ne veulent plus seulement qu’on leur offre une qualité irréprochable et qui se montrent désormais très méfiants vis-à-vis des déclarations incantatoires et du greenwashing. La certification B Corp nous est apparue comme la meilleure manière de réconcilier cette quête de sens que nous avions en interne et les attentes légitimes des consommateurs.

B Corp est en effet d’abord un postulat, celui que l’entreprise ne doit pas seulement créer de la valeur pour ses actionnaires mais pour l’ensemble des communautés parties prenantes. Beaucoup de certifications se concentrent sur les impacts opérationnels, B Corp vient interroger la place de la société dans le monde et challenger son business model. Elle est exhaustive, elle examine la gouvernance, les process, les RH, les pratiques viticoles, les pratiques d’achat, le lien avec vos fournisseurs, vos clients… Comme savent si bien le faire les anglo-saxons, elle vous oblige à tout remettre à plat. Elle passe par un audit externe indépendant, ce qui lui donne une crédibilité. Enfin, elle implique un changement de paradigme dans la mesure où vous vous fixez une mission primordiale et que la génération de profit devient secondaire, elle n’est plus qu’un moyen. L’ensemble de votre entreprise se réorganise depuis la rémunération des salariés, des dirigeants jusqu’à la totalité des process, au service de cette mission. Tous les ans, chaque employé se fixe un objectif relatif aux RSE dans son périmètre de responsabilité qu’il soit comptable ou caviste…

Plus concrètement, quels sont les réalisations de vos maisons dans ce cadre ?

Lorsque l’on fait notre bilan carbone en tant que maison de champagne, notre production elle-même a un faible impact. Cela ne nous empêche pas de faire un travail sur ce périmètre que nous contrôlons directement en réduisant de 46 % l’intensité carbone par bouteille. Cela passera par des programmes d’économie d’énergie dont la consommation sera réduite de 40 % d’ici trois ans. Nous sommes aussi sortis complètement des énergies fossiles.

Mais, le véritable impact vient de l’amont, notamment la production de bouteilles, et de l’aval, en particulier des transports. Il faut donc travailler de manière plus large. Dans notre modèle, nous allons jusqu’à calculer l’impact des réfrigérateurs utilisés en supermarché. Côté fournisseurs, et ce quels qu’ils soient (de services, d’étiquettes…), nous ne faisons désormais appel qu’à des entreprises situées en Europe, et si possible les plus proches de Reims. Chez Piper, nous n’utilisons que la bouteille champenoise allégée, et nous travaillons à l’allègement des bouteilles spéciales de Rare Champagne et de Charles Heidsieck. Nous n’utilisons pas de verre transparent. Au niveau des packagings, la vraie question qui se pose désormais n’est plus seulement leur éco-conception, mais comment s’en débarrasser. Dans certaines enseignes, Piper distribue depuis peu ses bouteilles sans boîte.

Nous n’avons pas encore supprimé les transports aériens. Cette année les problèmes logistiques mondiaux rendaient cette démarche difficile. Mais s’ils subsistent, ils représentent epsilon, d’ailleurs chaque fret par avion nécessite mon autorisation spéciale. Nous espérons sur certaines voies export, comme les USA, passer à 50 % en transport décarboné à voile. Nous avons déjà mené une expérimentation avec la compagnie TOWT. Piper a également investi dans une start-up lyonnaise baptisée « Time for the planet » qui lève des fonds pour les réinvestir auprès d’autres startups qui travaillent sur des problématiques environnementales, et qui acceptent en contrepartie de mettre toutes leurs innovations en open-source. L’une d’entre elles travaille justement à la création de voiles qui peuvent être installées en complément sur les cargos pour soulager les moteurs diesel.

Sur le volet viticole, notre engagement est d’abord de poursuivre ce qui a déjà été fait puisque nous sommes en zéro herbicide, zéro pesticide… Notre domaine est certifié VDC et nous travaillons avec nos vignerons partenaires pour qu’ils soient tous certifiés d’ici 2025 soit cinq ans avant l’échéance fixée par la Champagne. L’ambition est désormais d’aller au-delà.  Nous avons aussi investi dans la start-up Vitibot qui développe des tracteurs électriques autonomes. L’idée n’est pas de remplacer l’homme pas le robot, mais de remédier au surcroît de travail induit par les pratiques plus vertueuses, comme le travail des sols.

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Champagne Pol Roger en deuil : Christian de Billy n’est plus

La Maison Pol-Roger a perdu l’un de ses plus fidèles serviteurs en la personne de Christian de Billy, décédé à l’âge de 94 ans le 26 août dernier. Il avait dirigé la marque favorite de Winston Churchill pendant près de cinquante ans.

Pol Roger, le fondateur de la Maison, a eu deux fils, Maurice et Jacques. Christian de Billy, né en 1928, était l’unique petit-fils de Maurice. Il avait intégré l’entreprise dès 1949 et l’avait dirigé pendant près d’un demi-siècle avec son cousin Christian Pol Roger qui l’avait rejoint en 1963. Grand chasseur et terrien dans l’âme, Christian de Billy est l’un des premiers négociants à sentir le vent tourner dans les années 1950. En effet, avec la création du CIVC puis du contrat interprofessionnel, le rapport de force entre vignerons et négociants a changé. Alors que beaucoup de maisons s’étaient débarrassées d’une partie de leur domaine viticole pendant les années 1930, Christian siffle la fin de la partie et n’hésite pas pour sa part à investir massivement dans l’achat de vignes, constituant le premier véritable domaine de la maison, tout en incitant les différents membres de la famille propriétaires de terres bénéficiant de l’appellation à planter.

Côté vins, on lui doit la création de trois cuvées et en premier lieu le rosé. Alors que Laurent-Perrier en avait relancé la mode, la tendance était plutôt sur cette catégorie d’élaborer des BSA, avec une couleur assez pâle. Christian en fait au contraire au sein de sa gamme un produit de niche en choisissant de le millésimer et d’aller vers un champagne vineux. Il est aussi à l’initiative du blanc de blancs de la Maison. Après la Seconde Guerre mondiale, le champagne devient en effet un vin de cocktail alors qu’il était plutôt un vin de repas. Le chardonnay dont on estimait qu’il n’avait pas assez de puissance pour tenir à table est désormais le cépage tendance. Christian sent le vent, mais là-encore, comme la maison ne bénéficie pas d’un approvisionnement encore très large en chardonnay, il préfère se tourner vers une cuvée de niche millésimée pour rester sur un petit volume. Enfin, il est le créateur de la cuvée Winston Churchill en 1975 qui arrivera sur le marché en 1985, vingt ans après la mort du vieux lion. Il rend ainsi hommage à cet ami fidèle d’Odette Pol Roger, amateur des cuvées millésimées de la marque pendant de longues années.

Sur le plan technique, Christian de Billy contribue grandement à affiner le style de la maison. Après avoir recruté James Coffinet, ancien chef de caves de Billecart-Salmon, il l’autorise à adopter la technique du débourbage à froid et des vinifications à basse température, qui vont renforcer la dimension aérienne des vins de la marque. Patron de la vieille école, levé dès cinq heures trente du matin, il était toujours présent à sept heures moins le quart rue de Bernon auprès de son chef de caves pour accueillir ses ouvriers.

Christian de Billy avait épousé Chantal Budin dont la famille possédait autrefois le champagne Perrier-Jouët. De cette union sont nés cinq enfants. Parmi eux, Hubert de Billy, aujourd’hui directeur commercial et relations publiques de la Maison. Ce dernier travaille main dans la main avec son neveu Bastien Collard de Billy, petit-fils de Christian, qui occupe le poste de secrétaire général.

Notre équipe s’associe à la peine de sa famille et de ses anciens collègues et leur présente ses plus sincères condoléances.

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