[Champagne Tasting] Lanson Bio-Organic : une nouvelle identité au service du terroir

La cuvée Lanson Bio-Organic fait de la contre-étiquette son étiquette et joue une transparence qui met à l’honneur tout le travail de précision mené sur le domaine viticole de la Malmaison (16 hectares), certifié Bio et Demeter. Le nouvel habillage réussit le tour de force, malgré son caractère détaillé, de conserver l’élégance propre aux flacons de la marque, grâce au Royal warrant, à la Croix de Lanson, mais aussi à la signature du chef de caves, Hervé Dantan. Une cuvée qu’il faudra venir déguster à l’occasion de Champagne Tasting, le 13 Mai prochain, au Palais Brongniart !

Certifier Demeter un domaine à Verneuil représentait un sacré challenge. Dans cette zone, les sols argilocalcaires sèchent beaucoup moins rapidement que sur les terroirs crayeux, alors même que la vallée de la Marne est la région viticole la plus humide de la Champagne compte tenu des brouillards fréquents générés par la rivière. Or, la certification bio interdit les traitements chimiques et privilégie le cuivre pour combattre le mildiou, la certification Demeter également, mais en étant encore plus exigeante sur les doses autorisées (1 kilo de moins par hectare). Hervé Dantan, le chef de caves, nous explique : « Cela nécessite d’être particulièrement réactifs. Notre objectif est de pouvoir intervenir dans les quatre heures sur tout le vignoble après un épisode de pluie. On imagine souvent la biodynamie comme un ensemble de pratiques très traditionnelles, mais elle exige en fait des moyens modernes, notamment des outils de traitement d’une grande précision. » Des conditions extrêmes donc, mais qui donnent en même temps une vraie légitimité à la Maison lorsqu’elle accompagne ses vignerons partenaires vers les différentes certifications avec la structure collective qu’elle a créée. « Grâce à ce domaine, nous connaissons le coût humain et technique d’une conversion ».

L’idée est aussi d’inventer la viticulture de demain et de tester sur place toutes les innovations possibles sans aucun préjugé, que ce soit de nouveaux types de couverts ou même la protéodie et son étonnante « boîte à musique ». « Il est possible de retranscrire les séquences d’ADN d’une protéine sous la forme d’une partition de musique avec des notes qui ne nous dirons rien lorsque nous les écouterons, mais qui sont en quelque sorte la musique de la protéine et qui vont stimuler sa synthèse, favorisant ainsi la résistance naturelle de la plante. La boîte est placée au milieu de la parcelle et la musique se diffuse trois fois par jour. Tôt le matin, en milieu de journée et le soir, à chaque fois pendant trois minutes.« 

Côté vinification, la certification Demeter est là-aussi très exigeante, notamment parce qu’elle impose des doses de sulfites plus basses. Or, dans le style Lanson, on sait que le blocage des fermentations malolactiques joue un rôle important, et les sulfites sont alors un allié indispensable. « Cela ne nous a en réalité pas posé de problèmes. Nous travaillons depuis un certain nombre d’années sur la réduction des sulfites. Même pour le reste de la gamme qui n’est pas certifié, nous en utilisons déjà moins que la norme Demeter. La clef se situe dans le contrôle des températures. Nous avons la chance d’avoir un site qui est culturellement dédié au sans malo, nous avons donc une certaine expérience sur la réactivité qu’il faut avoir dans le refroidissement des cuves. »

L’assemblage est peu ou prou le reflet de l’encépagement du domaine, 46 % de pinot noir, 36 % de chardonnay et 18 % de meunier. Il tranche singulièrement avec celui que l’on trouve traditionnellement dans cette zone de la vallée dominée par le meunier. « C’est un héritage, mais nous nous en satisfaisons, les trois cépages s’expriment à merveille. Ceux qui ont planté avaient certainement leurs raisons et compte tenu de la réussite, on ne peut que leur rendre hommage. » 

Ce caractère atypique se retrouve à la dégustation. « Sur cette partie de la vallée, on est habitué à des champagnes fruités, tendres, plutôt ronds et généreux. La cuvée Bio Organic est effectivement fruitée, mais ce caractère fruité s’exprime avec beaucoup de fraîcheur. En effet, souvent, le propre des pratiques bios et de la biodynamiques, est de ramener une tension très particulière, presque vibrante. Nous avons choisi de ne pas la tempérer, mais au contraire de lui donner sa pleine expression en l’appuyant par un dosage modéré en extra brut et en intégrant uniquement des vins dont les malo avaient été bloquées. Au nez, on oscille entre des notes de poire, de pêche, de miel d’acacia, de camomille, avec derrière une pointe fumée caractéristique de ce terroir. En bouche, la première impression qui domine, c’est l’éclat, la tension, la vitalité. L’acidité lui donne un caractère très digeste. Les arômes fruités se retrouvent avec une belle longueur, avant de conclure sur une note zestée. Notre objectif lors des différentes étapes de la vinification a vraiment été de préserver la pureté originelle de ce fruit pour qu’il s’exprime de façon brute et immédiate. C’est pourquoi, dans les accords, je privilégierais des produits simples, purs, comme une fourme d’Amber, des champignons juste poêlés ou des huîtres… »

Prix 49 € Disponible sur la boutique en ligne

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Pomerol : Château Vieux Maillet reprend 3,70 hectares à La Fleur Gazin.

Racheté en septembre dernier par la famille Stévenin, le château Vieux Maillet fourbit ses ambitions. La propriété pomerolaise s’agrandit de 3,70 hectares, acquis auprès du château La Fleur Gazin, notamment sur de beaux terroirs argileux. Sa superficie s’élève désormais à 10,5 hectares.

C’est une propriété discrète de Pomerol, qui appartenait depuis 2004 à Griet et Hervé Laviale et restait très souvent « sous les radars » en termes de reconnaissance et de notoriété. Le vent semble en train de tourner. Depuis son rachat en septembre dernier par de nouveaux investisseurs, le château Vieux Maillet nourrit de belles ambitions, dont la dernière illustration est une extension « spectaculaire » de 3,70 hectares. « Spectaculaire », le terme n’est pas usurpé tant les transactions à Pomerol se jouent sur des surfaces relativement modestes – dont la taille est inversement proportionnelle au prix du foncier sur cette appellation fort convoitée. Ces 3,70 hectares sont acquis auprès du château Lafleur-Gazin, vignoble géré depuis 1976 par les Établissements Jean-Pierre Moueix.

Des parcelles argileuses pour faire un bond qualitatif

Frédéric Stévenin, qui est à la tête de cette acquisition, est l’un des associés-dirigeants du fonds d’investissement français PAI Partners. Déjà propriétaire du château de Saint-Pey (25 hectares en Saint-Émilion Grand Cru), il a donc repris auprès de la famille Laviale le château Vieux Maillet (dont la surface s’élève désormais à 10,5 hectares) et le château de Lussac (32,5 hectares en Lussac Saint-Émilion). Il poursuit ainsi la constitution d’un portefeuille familial de pépites sur la rive droite du vignoble bordelais, entamé il y a une dizaine d’années avec ses associés Bruno Lacoste et Anthony Appollot, garants de la partie technique. « Cette nouvelle acquisition permet de constituer un ensemble cohérent », explique-t-il dans un communiqué. « Le travail ne fait que commencer. Ce nouveau projet de vie, dans le respect du terroir et des hommes qui m’accompagnent, nous permettra, je l’espère de créer un petit groupe de référence sur la Rive Droite ».

Cette acquisition doit notamment permettre de « segmenter » deux terroirs distincts de Pomerol, d’un côté les vignes sur argile, mitoyennes de Gazin et Le Bon Pasteur qui resteront dans Château Vieux Maillet (et devraient lui permettre d’effectuer un certain bond qualitatif), de l’autre les vignes sur sables et graves du lieu-dit Cantereau, qui seront affectées au Château Cantereau.

www.chateau-vieux-maillet.com

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10 kilomètres de haies plantées à Saint-Julien

Les 19 propriétés de l’appellation Saint-Julien, dans le Médoc, ont mis collectivement en place un programme de plantation de plus de 10 kilomètres de haies à proximité des cours d’eau, dont la touche finale a été donnée jeudi 23 mars avec des écoliers locaux.

Jeudi 23 mars, à proximité du terrain de tennis de Saint-Julien-Beychevelle, des écoliers de la commune plantaient quelques arbres destinés à former une future haie entre les vignes avoisinantes et le court où s’exercent les futurs Roger Federer médocains. Cette séquence pédagogique était le point final d’un grand programme de plantation mis en place par l’ODG (Organisme de défense et de gestion) Saint-Julien en 2021, qui a vu le déploiement de 10 600 mètres de haies à travers l’appellation. Ces haies sont partiellement disposées à proximité de sites « sensibles » (quand les vignes sont proches des riverains), mais essentiellement auprès des cours d’eau de l’appellation.

François-Xavier Maroteaux, propriétaire du château Branaire-Ducru et président de l’ODG, détaille cette initiative : « depuis plusieurs années, de nombreuses propriétés de Saint-Julien ont mis en place des initiatives individuelles sur le plan du développement durable, de la défense de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique. Mais en échangeant tous ensemble, il nous est apparu qu’il serait vertueux de collaborer sur un projet à l’échelle de toute l’appellation. Ainsi nous est venue l’idée d’un grand programme commun de plantation de haies, plus facile à déployer et surtout plus efficace lorsque l’on fait ça collectivement. L’avantage de Saint-Julien est d’être une appellation de taille raisonnable (910 hectares) avec seulement 19 producteurs. Parmi eux, 11 châteaux sont des grands crus classés. Tous les producteurs ont participé aux travaux et 14 dossiers de plantation ont été déposés au total ».

Protéger les cours d’eau, limiter l’érosion, contenir les traitements, apporter de la fraîcheur
Ce grand projet a été élaboré en collaboration avec la société girondine Phloème, qui a permis de localiser les endroits de plantation adéquats et les bonnes essences à sélectionner, suite à un état des lieux du territoire établi par l’association Arbres et Paysages 33. Cet état des lieux a permis de mettre en exergue la nécessité d’implanter ces haies à proximité des cours d’eau se trouvant sur l’appellation et de déclencher le soutien de la DRAFF Nouvelle-Aquitaine ainsi que de l’Agence de l’Eau Adour Garonne. Financé en partie grâce au plan France Relance, ce programme a permis de planter 31 essences d’arbres, à 80% locales, choisies en fonction de leur apport sur un lieu bien précis. Les bénéfices de ces plantations de haies sont multiples : régulation des ruissellements et limitation de l’érosion des parcelles ; barrage contre la dispersion des embruns et des produits phytosanitaires ; formation d’un microclimat (brise-vent, régulation des températures) ; maintien du bon état sanitaire des cours d’eau ; production de bois de chauffage, bois d’œuvre et fruits en fonction des espèces sélectionnées.

Ces haies constituent aussi un réservoir de biodiversité : lieux de vie, d’abri et de croissance pour la faune environnante ; source d’alimentation grâce à la production de fleurs, de graines et de fruits qui permettent le développement de nombreuses espèces d’insectes, d’oiseaux ou de petits mammifères ; réservoirs de faune auxiliaire, luttant contre les ravageurs des cultures agricoles de façon écologique. Elles sont, enfin, un élément de structuration du paysage, ce dernier étant actuellement en grande partie dessiné par la monoculture viticole.

« Le fait que cette initiative soit collective et qu’elle ait bénéficié d’une aide de l’État nous a permis d’aller beaucoup plus vite que si chacun avait planté des haies dans son coin », poursuit François-Xavier Maroteaux. « Le fait que le conseil d’administration soit composé de tous les membres de l’appellation nous a permis de prendre cette décision de façon unanime, et c’est notre force. Tout comme nous avions tous mis en place la confusion sexuelle il y a une vingtaine d’années et créé notre propre GDON en 2010 contre la flavescence dorée, cette mutualisation des efforts permet une grande efficacité. Cela nous permet même d’anticiper de futures nouvelles règlementations, par exemple sur les distances de traitements. À nous maintenant d’entretenir ces haies, de les faire grandir, et il ne fait pas de doute qu’elles vont donner naissance à d’autres initiatives, d’autres pistes de réflexion ».

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Château-Gris : Bichot en version confidentielle

La grande Maison de négoce bourguignonne Albert Bichot est également propriétaire d’une centaine d’hectares de vignes dans la région. Et dans ce patrimoine exceptionnel se cachent quelques pépites méconnues comme le monopole Château-Gris sur Nuits-Saint-Georges.

A toutes celles et ceux qui aiment arpenter la Côtes de Nuits dont les villages voisins égrainent des noms mythiques, ce lieu devrait vous parler. A tous les autres, il est vraiment conseillé d’aller le découvrir. Du bas du côteau de Nuits-Saint-Georges, on devine sa silhouette unique. Telle une vigie, le Château-Gris domine avec majesté depuis sa construction au XVIIIème siècle les vignes plantées en contre-bas. Gris se rapporte à la couleur de sa toiture en ardoise. Première singularité dans un pays où la tuile est plus communément utilisée. Et puis, comme un clin d’œil à des vignobles d’ailleurs, on trouve au cœur de ce clos de 3,5 hectares des vignes plantées en terrasses. A l’instar de la vallée du Douro, de la Côte-Rôtie ou bien encore des coteaux mosellans, la déclivité de la pente impose ici ce mode de culture. Impossible donc de ne pas reconnaître au premier coup d’œil cette propriété atypique. Un bijou qui bénéficie des meilleurs soins. Son étiquette rappelle depuis 2018 que les vignes sont conduites entièrement en agriculture biologique. Il n’est d’ailleurs par rare de voir un cheval travailler entre les rangs. Et si l’on produit ici évidemment un rouge, issu des vignes au pied du château, celles qui viennent tutoyer les 300 mètres d’altitude juste au-dessus donnent naissance à un Nuits-Saint-Georges blanc rare (« Les Terrasses »), comme tous les vins blancs de l’appellation (seuls 7,3 ha sont exploités en blanc, la parcelle de Château-Gris représentant 0,67 ha).

Des derniers millésimes en pleine forme

Une dégustation récente organisée par la Maison Bichot nous a permis de déguster une grande partie de la gamme dont de très jolis vins issus de la Côte chalonnaise (le Mercurey premier cru Champs Martin 2020 du Domaine Adélie associe actuellement suavité, gourmandise et de beaux tannins fondus). A leurs côtés, le Nuits-Saint-Georges premier cru Château Gris 2020 a également montré toute sa superbe. Planté en réalité sur le climat Les Crots, ce dernier peut officiellement porter le nom de l’édifice éponyme depuis une décision de justice en ce sens il y a un siècle. Au nez, le vin s’avère fin et délicat. La bouche, bien définie, offre de jolis tannins poudrés. Il y a une réelle densité mais qui est parfaitement contenue. Le vin est identitaire, il raconte quelque chose avec ces fruits noirs solidement présents et qui s’étirent longuement sur la finale. Un nouveau-né qui révèlera tout son potentiel dans les prochaines années. Côté blanc, le Château-Gris 2021 n’est pas en reste. Frais et droit, il flatte le palais de sa fraîche sapidité. Un vin de caractère, plein et droit dont l’élevage bois (35% neuf) est bien intégré. Seul écueil, les volumes produits : 1152 bouteilles et 24 magnums uniquement…

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Top 100 des 5e Trophées de l’Œnotourisme

Les 5e Trophées de l’Œnotourisme 2023 organisés par Atout France en partenariat avec Terre de vins sont entrés dans la dernière ligne droite avec la réunion début mars du jury composé de professionnels du secteur, Martin Lhuillier et Brigitte Bloch du pôle Œnotourisme de Atout France, Marine Teste de Atout France à Londres, Jérôme Isnardi du site Rue des Vignerons, Hervé Novelli, président du Conseil Supérieur de l’Œnotourisme, Cécile Terrien de Vin & Société et Samuel Brennetot du Crédit Agricole. Dans l’attente de la promulgation des lauréats lors de la remise des prix le 6 juin prochain à Lyon, découvrez le Top 100 en fin d’article.

Il s’agissait pour le jury réuni début mars en vidéoconférence d’étudier en détail les dossiers des domaines, grands et petits, issus d’une dizaine de régions viticoles (depuis deux ans, le Languedoc ayant été associé au Roussillon). Il a donc fallu éplucher les arguments de tous les domaines sélectionnés lors d’une première étape dans le Top 100 pour désigner ensuite les lauréats de chaque catégorie, neuf au total (Architecture & paysages, Art, culture & savoir-faire, Initiatives créatives & originalités, Le vignoble en famille, Œnotourisme d’affaires & événements privés, Pédagogie & valorisation de l’environnement, Restauration dans le vignoble, Séjour à la propriété, Promotion d’un terroir). Pour chacune d’entre elles, les jurés ont attribué deux prix, l’un pour une offre exceptionnelle et l’autre pour une offre remarquable.

Des argumentaires à peaufiner

Martin Lhuillier a rappelé « l’importance de l’argumentaire, à détailler le plus possible et qui ne doit pas se résumer aux quelques lignes de présentation du site internet », « mais aussi la nécessité de qualifier l’offre et la visite, et de bien choisir la ou les catégorie(s) dans laquelle une propriété propose son dossier a surenchéri Brigitte Bloch. Certains domaines ne savent pas toujours bien valoriser leurs atouts, même si l’on constate des progrès indéniables dans ce domaine tout comme dans la structuration de l offre et la mise en avant des propositions dans plusieurs langues sur les sites ». Chaque propriété pouvait postuler dans deux catégories mais n’était retenue que pour une seule, le dossier devant être bien illustré, de préférence avec des visuels collant à la catégorie. « On doit ressentir l’âme de la propriété en la visitant mais aussi en lisant leur présentation » insiste Cécile Terrien.

Dans la catégorie Architecture et Paysages, la difficulté est de trouver un équilibre entre patrimoine historique et architecture contemporaine. « Il faut reconnaître que lorsque l’on a les vignes autour de la maison et le petit village qui va bien, c’est un atout, surtout pour le marché anglais très friand de ce type de carte postale », souligne Martin Lhuillier. Mais un beau château bien restauré peut aussi être très attractif. Dans cette catégorie comme dans Art, Culture et Savoir-faire, le petit plus consiste surtout à « bien présenter l’axe de différenciation de la propriété, estime Jérôme Isnardi. Les caves, les bâtiments, les paysages…, en quoi ils sont intéressants et pas seulement présenter ce qu’ils sont ».

Pour Affaires et Evénements privés, quasiment tous les bâtiments proposés sont adaptés à la demande et modulables mais « nous devons porter une attention particulière aux équipements comme les activités ou la restauration surtout lorsqu’une localisation est excentrée, un peu loin d’une ville ou d’une gare » estime Hervé Novelli.

Les catégories à étoffer

Pour Vignoble en famille, le jury a tenu à rappeler qu’il ne s’agissait pas de monter un dossier pour un domaine géré en famille comme c’est parfois le cas, mais de « proposer des activités pour toutes les générations, ludiques et éducatives, avec des propositions spécifiques pour les enfants, ou à faire tous ensemble avec un accueil qui apporte un vrai plus.» détaille Jérôme Isnardi. « La langue parlée au domaine et le budget sont aussi des critères à souligner pour les familles, notamment celles qui viennent de l’étranger» , complète Marine Teste. Il ne faut pas non plus confondre Valorisation de l’environnement qui doit être centrée sur l’engagement du domaine sur le sujet, avec un environnement paysager plaisant ou juste une certification bio ou de Développement Durable. Pour la Restauration dans le vignoble, l’offre peut être originale, authentique ou multiple. Pour Séjour à la propriété, elle doit être complète afin d’inciter à prolonger les vacances sur place et pas seulement sur une nuitée. La catégorie la plus délicate reste sans doute celle des Initiatives créatives, « chacun pensant souvent proposer quelque chose d’original, ce qui peut être le cas au niveau local alors que la proposition existe déjà dans plusieurs régions » analyse Martin Lhuillier. Quant à la Promotion du terroir, il importe avant tout qu’elle concerne un territoire ou une appellation et pas seulement une activité spécifique.

Pour Martin Lhuillier, la provenance des dossiers de toutes les régions viticoles atteste du renouveau et du dynamisme de l’œnotourisme dans l’Hexagone. Et Brigitte Bloch de confirmer « une belle couverture géographique de l’offre qui s’est densifiée et professionnalisée, de plus en plus adaptée aux attentes des visiteurs, même si il reste une marge de progrès ». De quoi organiser d’autres éditions aussi riches en candidats.

Les 100 sont à retrouver en cliquant sur ce lien.

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La Tour d’Argent célèbre son Printemps des Vins 

La Maison iconique des bords de Seine, dont le célèbre restaurant est actuellement en rénovation, n’en est pas moins active en ce début d’année. Pendant un mois, elle propose une sélection exceptionnelle de crus tout droit sortis des caves légendaires de l’établissement. Avec quelques raretés au programme.

Son nom est iconique, connu dans le monde entier comme symbole de l’art de vivre à la française. À elle seule, la cave de la Tour d’Argent, riche d’une histoire unique, alimente tous les fantasmes d’amateurs qui voient en elle un trésor fantastique. Eh bien, jusqu’au 9 avril, 600 flacons portant le sceau de cette institution gastronomique seront proposés à la vente via le site en ligne. L’occasion unique de (re)découvrir 180 références différentes pour des budgets allant de 24 € à 3 000 €. De quoi contenter tous les palais et toutes les bourses ! La première vague de bouteilles mise en ligne a d’ores et déjà connu un grand succès et la plupart des références sont désormais épuisées, l’idée étant de ne sortir de la cave que des vins à maturité en peu d’exemplaires, comme l’explique Victor González, le chef sommelier exécutif du restaurant. Mais que les œnophiles se rassurent : dès le 29 mars, une seconde vague de vins arrivera sur le site avec d’autres pépites.

Quelques coups de cœur

Parmi toutes les bouteilles proposées, Victor González concède avoir quelques coups de cœur. Et on le comprend très bien, qu’il s’agisse de la Côte Rôtie 2001 du Domaine Bernard Burgaud (85 €) du Macon Prissé du Domaine des Héritiers Du Comte Lafon 2014 (33 €) ou bien encore du riesling grand cru Schlossberg 1997 du domaine Albert Mann, une petite merveille présentée à 72 €. De bien belles émotions viniques assurées. L’intérêt de cette vente consiste en la présence de nombreuses bouteilles à maturité qui sont désormais difficiles à trouver et qui ont, ici, été conservées dans des conditions optimales. L’opportunité de se laisser séduire par des vins de 30, 40 voire 50 ans comme ce Pernand-Vergelesses 1er cru Ile des Vergelesses 1989 du domaine Chandon de Briailles ou bien encore château L’Évangile 1970 à Pomerol (210 €). Parmi les vins plus jeunes et pour une belle occasion, les amateurs ne passeront pas à côté du Pommard 1er cru Les Pezerolles 1998 (125€) du domaine de Montille. On ne peut qu’imaginer en outre le plaisir que procurera la bouteille de Bâtard-Montrachet 2003 du domaine Jean-Marc Boillot (475€). Et pour celles et ceux qui seraient prêts à faire des folies, le Richebourg 2005 du domaine Jean Grivot promet un grand moment de dégustation à 1 750 € tout de même.

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La Palette : le vin en ligne, à taille humaine 

La vente de vins sur Internet est en constante évolution depuis plusieurs années, et la pandémie a encore accéléré cette tendance. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à acheter leur vin par ce biais. Ce nouvel attrait s’explique notamment par la facilité de la commande, de la livraison, quitte à parfois se perdre dans la multitude des choix. Dans ce contexte, William Massie a créé La Palette, un site de vente de vins en ligne, proposant une large sélection pointue et abordable. Prenant le contrepied des poids lourds du secteur, il propose une alternative personnalisée et conviviale pour permettre aux néophytes de découvrir l’univers des vins d’ici, et d’ailleurs. 

William, pourrais-tu revenir sur ton parcours en quelques mots?
J’ai étudié au sein de l’INSEEC à Bordeaux, où j’ai suivi une formation en commerce des Vins et Spiritueux. Par la suite, j’ai travaillé pendant trois ans chez Adhésion Groupe à Paris, où j’ai organisé des événements autour du vin tels que ViniSud à Montpellier et World Wine Meetings à Paris. Dans le cadre de cette formation j’ai pu travailler chez un importateur new-yorkais et chez le vendeur en ligne Laithwaites Wine. J’ai également suivi une formation universitaire, le DUAD (Diplôme Universitaire d’Aptitude à la Dégustation) à l’Université de Bordeaux pour acquérir des connaissances techniques. J’ai ensuite travaillé pendant deux ans au Château Fleur La Mothe (classé Cru Bourgeois supérieur), propriété de mon père et ses associés, qui sont tous œnologues. Si je m’occupais principalement de la partie commerciale et communication, je touchais un peu à tout, à la vigne et au chai. En février 2021, j’ai finalement créé La Palette.

Quelles sont les racines du projet?
J’ai toujours eu envie de créer ma propre entreprise dans le domaine du vin, car j’y ai été exposé depuis mon enfance. J’ai été biberonné au bordelais, j’avais envie de m’appuyer sur mes expériences pour faire découvrir des vins d’ailleurs. Pour autant, la création d’une entreprise n’est jamais facile, surtout dans un secteur aussi concurrentiel que celui du vin. J’ai dû trouver ma place en me différenciant grâce à une sélection pointue, permise par la collaboration de six œnologues qui participent au travail de dégustation. La politique tarifaire de La Palette et son système de remises sont également des arguments qui séduisent les consommateurs. Par ailleurs, La Palette reste une petite structure qui permet de transmettre un visage plus humain et convivial de la filière au dégustateur. Il y a un lien personnel qui se crée, je me nourris de cela. J’essaye également de lever les appréhensions que les néophytes ont pour le vin, rendant la chose abordable et conviviale. Les amateurs sont parfois perdus dans l’océan des choix, je cherche au contraire à leur donner quelques repères tangibles, des phares qui peuvent rassurer. 

Comment as-tu sourcé les vins que tu proposes ?
Je ne cible pas les Grands crus, je cherche à offrir des portes d’entrée abordables aux dégustateurs de tous types. La gamme se concentre entre 8 et 20 euros par bouteille sur un choix de régions variées, de vins très différents. Mes expériences antérieures m’ont permis de rencontrer des vignerons avec qui je travaille aujourd’hui. Les échanges se font facilement, chaque producteur doit vendre son vin, et nous sommes ouverts à la dégustation !

Comment évalues-tu la demande aujourd’hui ? Quelles sont les grandes tendances que tu observes ? 
Je reste Bordelais et souhaite promouvoir les vins d’ici. J’aurai donc tendance à davantage plaider leur cause. Pour autant, le Languedoc, la Loire et le Rhône ont une forte attractivité aujourd’hui. 

Quelles sont les perspectives d’évolution de la Palette ? 
Je souhaite multiplier les intéractions avec ma clientèle, notamment dans le cadre de dégustations partagées dans mon local à Latresne. La prochaine aura lieu en mai, autour de rouges légers, blancs et rosés, avant l’été ! La clientèle professionnelle est aussi un axe à développer pour la Palette. Après deux ans d’existence, les signaux sont plutôt positifs et me permettent de continuer à mener ma barque !

Un conseil de dégustation que tu mettrais en avant dans ta gamme ? 
Beaujolais – Les Griottes du domaine Chermette !

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En immersion à La Fleur de Boüard

La propriété de Lalande-de-Pomerol a vu l’arrivée de nouveaux investisseurs il y a un an. Elle s’oriente résolument vers l’œnotourisme avec une offre renforcée en matière de restauration et d’hébergement, mais aussi une « expérience immersive » dans les chais.

Il y a un an, nous vous annoncions un changement d’actionnariat à la tête du château La Fleur de Boüard, propriété de 30 hectares acquise par Hubert de Boüard et sa famille en 1998 : Olivier Goudet et son épouse Valérie Liquard, quelques mois après avoir repris les rênes du Cru Bourgeois Exceptionnel Château Charmail, prenaient le contrôle de 75% du capital de la propriété en appellation Lalande-de-Pomerol, tandis que Hubert de Boüard en conservait 25%. Après une nécessaire et inévitable période de transition, c’est une « nouvelle » Fleur de Boüard qui s’apprête à éclore en ce début de printemps. Désormais pilotée par Emmanuel Teillet, associé de la famille Goudet-Liquard, avec un Hubert de Boüard toujours très impliqué (en particulier dans la partie technique), la propriété met la dernière touche à une phase de travaux destinée à doper son offre œnotouristique.

Au centre de cette offre, une nouvelle boutique qui se double d’une table d’hôtes ouverte d’avril à octobre, proposant une carte de produits régionaux (huîtres du Bassin d’Arcachon, poissons fumés de la maison Fumette à Lège-Cap-Ferret, charcuteries de la Ferme des Vallons dans les Landes, produits laitiers de la Laiterie Burdigala…) et bien sûr la dégustation des vins du domaine, mais aussi des cuvées monocépages d’Hubert de Boüard. Il est à noter d’ailleurs que le chardonnay de cette gamme change d’identité et devient « Le Blanc de la Fleur de Boüard ». L’offre d’hébergement est également élargie : aux six chambres déjà existantes (trois modernes dans « Le Cube » surplombant la boutique et trois classiques dans la petite maison de campagne attenante) s’ajoute une nouvelle maison de six chambres, tout juste voisine, qui est en pleine rénovation et sera accessible à l’automne.

Enfin, pour délivrer une « expérience totale », La Fleur de Boüard propose aux visiteurs une découverte immersive du cuvier et du chai, via une projection son et lumière d’une dizaine de minutes autour des secrets de la vigne et du vin. Cette animation conçue avec le studio Cutback – auquel on doit notamment les animations des Bassins des Lumières à Bordeaux – vient s’ajouter à la visite-dégustation (2 vins) pour un prix de 25 euros. Plus d’informations sur www.lafleurdebouard.com

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Côtes du Rhône : devenir une référence environnementale et sociétale

C’est à partir d’un bilan de la situation actuelle, prenant en compte l’évolution des consommateurs, de leurs attentes mais aussi des tendances générales de la société que le Syndicat général des Côtes du Rhône a élaboré son plan stratégique 2023-2026. Entre prise de conscience et opportunités à saisir, il s’articule autour de deux ambitions majeures et quinze actions concrètes.

Le président Denis Guthmuler avance ses pions avec détermination, conscient que plusieurs défis devront être relevés par les vignerons. Le premier est de s’adapter face à des consommateurs plus volages. Afin de « développer une commercialisation valorisée et pérenne », il demande en substance : « qu’il y est une prise de conscience collective, une capacité d’adaptation voire une remise en question des méthodes de travail et de production ». Cela passe par une refonte du cahier des charge des Côtes du Rhône et des Villages, sur les volets des critères analytiques, de l’anticipation des effets du changement climatique ou de la réponse aux attentes sociétales et environnementales. Évaluation, professionnalisation, contrôles, outils de régulation, charte de loyauté de pratiques responsables, favorisation des labels environnementaux, font partie de la longue liste des mesures qu’il veut mettre en place.

En lien avec l’interprofession, le syndicat va déployer le plan diversification couleur et miser sur le développement des blancs, tout en maintenant la croissance des rosés. La communication collective à l’export « Vignobles de la Vallée du Rhône » sera intensifiée. Le marché français ne sera pas délaissé pour autant. La promotion des Villages nommés sera amplifiée grâce à de nombreuses actions promotionnelles qui appuieront le développement de leur notoriété. L’objectif a atteindre, pour 2035, est de commercialiser 150 000 hectolitres de blancs et 200 000 hectolitres de rosés.

Le syndicat général a l’ambition de devenir une référence environnementale et sociétale. Pour recréer de la biodiversité dans le vignoble, il a rejoint le réseau de l’Observatoire Agricole de la Biodiversité (OAB) et a mis en place, avec la société Ceres Flore, un catalogue de plants de végétaux locaux, proposé aux vignerons. L’objectif de 100 % de certifications environnementales est en pointe de mire. A ce jour, 48 % des surfaces de production et des volumes sont labellisés HVE ou AB, soit 722 exploitations. Enfin, la gestion durable passera par des études et réflexions sur les contenants et leur réemploi et le recyclage des bouchons. La création d’une fondation de la biodiversité, indépendante du syndicat général, financera des actions via des donations privées ou des subventions publiques.

Les mesures de distillation, d’arrachage définitifs ou la restructuration différée n’étaient pas à l’ordre du jour de la présentation. Un plan national réalisé par le CNIV est prévu pour cet été.

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Axel Heinz, nouveau Directeur Général de Château Lascombes

Arès avoir dirigé depuis 2015 deux « Super Toscans » de référence, Ornellaia et Masseto, Axel Heinz prend la direction générale du château Lascombes, Second Grand Cru Classé 1855 (Margaux), annonce la propriété dans un communiqué.

Le château Lascombes passe (encore) à la vitesse supérieure. En novembre dernier, le Second Grand Cru Classé de Margaux passait entre les mains de nouveaux propriétaires américains, la famille Lawrence et le Maître Sommelier Carlton McCoy. Ce dernier, qui nous avait accordé un entretien quelques semaines plus tard et avait détaillé la feuille de route des nouveaux actionnaires, avait également annoncé que, s’il conservait la direction stratégique de toutes les propriétés viticoles de la famille Lawrence (à commencer par celles situées en Californie), il entendait recruter rapidement un directeur général dédié à 100% à la gouvernance de Lascombes.

Voilà qui est chose faite. L’heureux élu se nomme Axel Heinz et, sans surprise compte tenu des ambitions de la nouvelle équipe en place, il affiche un sacré pedigree. Depuis 2015, il était Directeur Général d’Ornellaia et de Massetto dans la région de Bolgheri en Toscane, et avait commencé en tant qu’œnologue pour Ornellaia en 2005. Né à Munich d’une mère originaire de Bordeaux, c’est en Gironde qu’Axel Heinz a développé sa passion pour le vin. Ayant étudié l’agronomie avec une spécialisation en viticulture et œnologie à l’université de Bordeaux, ses premières expériences en vinification ont eu lieu au Château La Tour Carnet, puis ensuite dans d’autres domaines dans le Médoc, et un peu plus tard à Saint-Émilion.

« Je suis heureux et honoré de rejoindre Château Lascombes », commente Axel Heinz dans un communiqué. « Après 18 ans passés en Toscane, il est temps pour moi de rentrer à la maison. Avec Gaylon Lawrence, Jr. et Carlton, j’ai bien l’intention de faire entrer ce domaine historique de Bordeaux dans son prochain grand chapitre. » De son côté, Carlton McCoy déclare : « Axel est un maître dans son art et le travail qu’il a accompli en supervisant Ornellaia et Masseto a propulsé ce domaine déjà reconnu vers de nouveaux sommets. Je suis très heureux de travailler avec Axel pour amener Château Lascombes à son potentiel maximum en tant que l’un des plus grands domaines viticoles au monde. »

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